Elle n’avait jamais imaginé que Jon ait autant de force. Oui, il faisait de l’exercice, en partie pour sa jambe, mais finalement, il pouvait détruire des portes comme un rien. C’était assez étrange, mais elle décida de ne pas en tenir compte. Du coup, elle commença par ranger les plus gros morceau, avant de s’attaquer aux petits. Faisant attention de ne pas se faire mal, elle finit par entendre Jon. Ce dernier lui demanda de ne plus ranger. Comme si elle allait le faire. Il y avait du désordre et il n’était pas en état de tout ranger seule. Elle l’aiderait qu’il le veuille ou non. Seulement, elle ne s’était pas attendue à ce qui allait suivre. Se sentant partir en arrière, elle fut surprise, mais elle n’eut pas le temps de se défendre qu’elle était plaquée au mur. Elle voyait la colère dans le regard de l’homme et elle paniqua. Non pas ça. Pas lui ! Voyant son poing se lever, elle en resta pétrifiée et elle le regarda. Lui si calme, posé et doux. Comment pouvait-il être si violent et colérique d’un seul coup ? Mais, il dû voir sa peur, parce qu’il la lâcha. Se retrouvant assise par terre, elle sentit les larmes arriver à ses yeux, mais elle tenta de les chasser. Elle avait pleuré devant son ex mari, elle ne devait pas le faire devant Jon. Seulement, il lui avait vraiment fait peur. En l’écoutant dire qu’elle ne savait pas dans quoi elle s’embarquait, elle leva les yeux vers lui. Elle avait réussit à chasser ses larmes et c’est de l’incompréhension qui vint faire place dans son regard.

Qui es-tu ?

Elle savait que la question pourrait peut-être l’énerver à nouveau, mais elle ne partirait pas.

C’est à cause de la gerbille ? A cause de moi ?

Se relevant doucement, elle devait avouer qu’elle avait pensé aller chercher l’arme du jeune homme pour se protéger au cas où, mais elle n’en fit rien. Elle resta à sa place, mais debout cette fois-ci.

Tu as toujours été calme, doux, souriant. Je ne t’ai jamais vu comme ça. Je veux comprendre.

C’est tout ce qu’elle voulait. Qu’il lui explique ce qui se passait exactement.

Je ne partirai pas sans savoir Jon.

Elle n’avait rien vu venir et elle avait besoin de savoir. Comment avait-elle pû se tromper à ce point sur son compte ? Comment avait-elle pû être aveugle à ce point ? Mais en y repensant, Savanah ne lui en avait rien dit.

Ta famille n’est pas au courant, n’est-ce pas ?

Elle avait donc raison. Il cachait ce genre de comportement. Mais comment en était-il arrivé à cela ? Sa jambe ? Peut-être que c’était ça qui déclenchait tout. Mais en l’écoutant parler, elle comprit. Il était vraiment mal. Il avait un problème qui n’était pas résolu. Mais elle se demandait comment il faisait pour que ça ne se voit pas. En même temps, elle n’avait rien vu. C’est pour ça qu’elle se posait des questions. Il était un homme différent de celui qu’elle avait connue jusqu’à maintenant. Mais elle comprenait aussi la violence qui émanait de lui. Ca n’était pas comme ce qu’elle avait vécu cinq ans plus tôt. Il y avait une différence. C’est cette dernière qui l’a fit avancer vers Jon. Elle y alla doucement ne voulant pas lui faire peur ou qu’il s’énerve.

Tu n’es pas comme mon ex mari. Lui était violent gratuitement, sans aucune raison. Juste parce que j’avais dis non au fait de ne pas avoir un enfant avec lui à cette époque là.

Elle avança un peu plus, se rapprochant encore un peu de lui. Elle avait mit ses mains en évidence et elle se rapprocha encore et encore.

Tu dis dormir avec une arme, tu ne l’as pas fait quand on dormait ensemble. Tu m’as fais confiance en acceptant cela et en m’approchant.

Se retrouvant à deux pas de lui, elle avait peur qu’il la repousse, mais elle le fixa dans les yeux et fit les deux pas qui firent qu’elle était collée à lui.

Je ne trouverais personne de mieux que toi. Je ne veux pas quelqu’un d’autre. Mais je peux attendre. Tu m’as bien attendu pendant un an, je peux attendre que tu ailles mieux. Je t’aiderais si tu le souhaites, mais si tu préfères que je m’éloigne, je le ferai. Seulement ne crois pas que je pourrai te remplacer, ça ne sera jamais le cas.

Sasha ne savait pas s’il allait être en colère ou non, mais elle leva la main pour la déposer sur sa joue.

Dis-moi ce que je dois faire et je le ferai.

Elle caressa la joue du jeune homme de son pouce, espérant qu’il accepte d’être aidé, mais également qu’elle n’ait pas à trop s’éloigner de lui.

Elle hocha la tête à sa réponse. Elle ferait en sorte de ne pas le laisser devenir comme son ex mari. C’était une promesse, mais elle le vit partir et elle comprit qu’elle allait trop vite pour lui. Du coup, elle resta là où elle était, préférant le laisser avoir de l’espace. Il en avait besoin, elle acceptait ça. L’écoutant parler de l’arme, elle s’approcha du canapé, à l’autre bout de Jon et tout en l’écoutant parler, elle le sortit de son sac.

Il faut que tu acceptes d’être aidé Jon. Tu fais du très bon travail avec tes patients, mais acceptes qu’on t’aide également. Si tu ne le fais pas pour toi ou pour moi, fais le pour Jenny. Fais-le pour le bébé qu’attend ta sœur.

Sasha ne savait pas s’il pourrait le faire, mais elle espérait qu’il essaierait.

Je comprend que tu préfères être seul, mais je t’aime Jon. Je ne peux pas revenir sur mes sentiments.

Posant l’arme sur le canapé, elle soupira doucement.

Tu sais, je ne suis pas non plus totalement guérit de tout ce que m’a fait subir mon ex mari. Je vais dans un groupe de parole pour femmes battues, j’aide celles qui en ont besoin. Je sais que j’aurai toujours d’être avec quelqu’un qui pourrait devenir violent comme lui. Mais je dois surmonter ça. Je dois faire en sorte de ne plus être une victime de quelque chose que je ne contrôle pas.

Elle pensait que c’était pareil pour lui. Il ne contrôlait pas sa colère, mais il ne devait pas le laisser prendre le dessus.

Tout ce que tu m’as décris sur un avenir possible ensemble, je veux le vivre. Mais je sais aussi que je dois te laisser seul. Tu dois te faire aider et si c’est plus facile quand je suis loin, alors je te laisserai et j’attendrais que tu ailles mieux.

Attrapant les munissions qu’elle avait mit dans son sac, elle les posa à côté de l’arme sur le canapé.

Je vais y aller. Réfléchis à tout ça s’il te plaît.

Elle avait vraiment envie qu’il aille mieux, mais elle ne pouvait pas non plus le forcer.

Si tu as besoin de quoi que ce soit, appelles-moi.

Le regardant quelques secondes, elle prit son sac et soupira doucement avant d’y aller. Il avait besoin d’espace et même si ça lui faisait mal de partir et de ne plus avoir de ses nouvelles pendant longtemps, elle le ferait. Quand elle irait chercher son collègue le mardi soir, elle resterait dans la voiture. Bref, elle ferait en sorte de ne plus l’approcher.