Ils avaient passé la journée à l’hôpital, tous les huit entassé dans la chambre d’Elena. Ils étaient rarement réunis sans les enfants, les femmes, copines, cousins, cousines,sans le bâtard, etc., et pour le coup, ça avait fait presque intime, un peu glauque. Surtout avec sa sœur, trônant au milieu, brancher de tout bord et tout côté sur son lit d’hôpital. Il se faisait tard, l’heure des visites était largement passée (mais personne ne s’en souciait vraiment.), les plus vieux devaient rentrer chez eux, à leurs familles et leurs pères c’était tourner vers les plus jeunes, prêts à les ramener à la maison. LA* maison, celle de la famille, parce que rentrer chacun dans leurs appartements ferait sans doute un peu bizarre après une journée comme celle-là. Aussitôt assise sur le siège du passager, à côté de son père, Rosalie reprit ses habitudes d’enfants et s’endormit en moins de deux, comme avant, elle se réveilla pile au moment où la voiture se garerait devant l’entrée. Mais cette fois, elle ne fit pas semblant de toujours dormir pour que son père la porte jusqu’à l’intérieur. Elle l’embrassa sur la joue, sachant qu’il allait retourner près d’Elena dans l’immédiat, et rentra dans la maison en compagnie de Sirius et Sofia. La maison était plongée dans le noir et silencieuse, ce qui provoqua un frisson désagréable chez la cadette. Leur maison n’était jamais silencieuse. Comme si elle aussi essayait de se faire à l’idée qu’Elena était malade et agissait en conséquence. Rosalie alluma les lumières partout où elle passait, et lança la télé, juste pour créer un peu de bruit. Elle se réconfortait comme elle le pouvait. Comme elle n’avait pas spécialement envie de tenir la chandelle entre les jumeaux, elle monta à l’étage prêt à aller dormir. Elle se dirigea vers sa chambre en premier. La pièce n’avait pas changé depuis qu’elle l’avait quitté à 16 ans, pour aller à l’université. Sa chambre digne d’une princesse au couleurs chaude, aux voiles dorés et au miroir géant. Mais ce n’était pas ce qu’elle cherchait maintenant. Elle se retourna pour lancer à Sirius et Sofia, qui était toujours en bas ; « Je prends la chambre des parents ! » . C’était évident qu’ils n’allaient pas rentrer cette nuit et la benjamine se faufila jusqu’à leurs grands lits pour se faire une place parmi tous leurs oreillers. Ce n’était pas exactement comme dormir entre ses parents, quand elle était plus petite, après un cauchemar ou une grosse dispute, mais leurs odeurs étaient toujours encrées dans les oreillers et eurent un effet calmant immédiat sur la blonde. Elle ne prit même pas la peine de se changer et ferma les yeux quelques secondes.

Sofia se taisait. C'était toujours rare de la voir dans un état si calme, si posée, elle qui s'arrangeait toujours pour obtenir l'attention s'était effacée, se contentant d'être au plus près d'Elena, lui tenant la main, lui caressant le bras, la mâchoire serrée et la bouche close, sa famille était là mais elle se sentait juste incapable de leur parler, pas tant que l'état de sa soeur serait aussi... précaire. Elena & elle n'avaient jamais eu le lien qu'elle avait avec Rosalie, il était moins... intime quelque part, mais Sofia n'avait jamais eu besoin de mots pour comprendre Elena, comme elle n'avait pas besoin de mots pour comprendre sa douleur, si elle pouvait, elle la partagerait avec sa grande soeur, mais comme elle ne le pouvait pas elle se contentait d'être... juste là. Elle tourna juste une fois la tête pour capter le regard de Sirius, elle lui sourit faiblement et puisa dans les yeux de son frère l'espoir que tout irait mieux. Sirius était toujours plus optimiste qu'elle, elle le voyait dans son visage, dans son regard et elle puisait toujours ses forces chez son jumeau, c'était juste ainsi.

Finalement, l'heure des visites étaient terminés et si les aînés du clan devaient rentrer dans leur foyer, leur père décréta que les plus jeunes rentreraient ensemble dans la maison. Sofia ne dit rien mais marcha aux côtés de Rosalie et Sirius un instant, sans les toucher ou les regarder, elle était là physiquement mais son esprit était encore au chevet de sa grande soeur, elle était si inquiète et nerveuse et elle se demandait comment allait Felicity junior... elle devrait être forte pour la petite, c'était son rôle de marraine non ? Mais ce soir, juste ce soir, elle pourrait être inquiète encore un peu, c'était... le minimum.

Une fois dans la maison, Rosalie s'amusa à tout allumer, voulant à tout prix créer du bruit dans la maison qui était anormalement silencieuse, s'en était presque lugubre. Sofia hésita, elle ne savait ni quoi faire, ni quoi dire et ce même à son propre jumeau. De son côté, Rosalie était partie elle ne savait où. « Je prends la chambre des parents ! » au son de sa voix, elle était déjà dans les étages. Sofia roula des yeux avant qu'elle ne secoue la tête, légèrement désespérée. Elle eut une moue un peu triste avant de glisser son regard vers Sirius, elle se rapprocha finalement de lui, se mit sur la pointe des pieds pour l'embrasser sur la joue. « Tu me fais un chocolat chaud ? Je rapplique le bébé aussi, fais-lui en un avec un peu de poivre dedans oui ? » dit-elle avec un enthousiasme plus que forcé. Elle s'éloigna à reculons avant de prendre à son tour les escaliers. Une fois dans la chambre de ses parents, elle regarda Rosalie de haut. « Tu as changée les draps avant de te vautrer dedans ? Tu ne sais pas tout ce que nos parents ont pu faire dans ce lit dans ces draps... » dit-elle de façon diabolique avant de continuer son chemin vers la chambre de Sirius l'air fière d'elle et de son coup. Elle attrapa la guitare de son frère rapidement avant de rebrousser chemin. « Rosaaaaalie, Sissi nous fait du chocolat chaud, tu viens petit bébé ? » proposa alors la blonde en criant après la benjamine, elle ne savait pas si elle était partie de la chambre des parents ou pas après tout. Sans attendre sa soeur, elle redescendit en bas rapidement pour s'attabler à la table de la cuisine pour être auprès de Sirius.

C'était étrange de ne pas entendre Elena lancer des phrases sibyllines à tout va, de la peinture sur les doigts ou le visage. Ce n'était pas vraiment elle en face d'eux. Trop de câbles, trop de calme mais si on regardait bien on pouvait voir dans son regard cet éclat qui la caractérisait si bien. Sirius s'y accrochait, si elle était encore là, derrière toutes ces machines, c'est qu'il y avait encore de l'espoir. Elle ne pouvait qu'aller bien. C'était une De La Vega, une battante. Il ne voulait pas laisser les questions et le doute l'envahir, il restait obstiné dans son idée qu'elle irait mieux et qu'ils retrouvaient bientôt la Elena qu'ils connaissaient tous si bien. Un simple
Il rentra tout de même un peu soulagé, si son état ne s'était pas vraiment amélioré, il n'avait pas empiré non plus. C'était forcément un bon signe. Il fut décidé d'un commun accord qu'ils – aka Rosalie, Sofia et lui – rentreraient à la maison. « Je prends la chambre des parents ! » lança Rosalie après avoir allumé partout dès qu'ils arrivèrent. Sirius haussa les épaules, indifférent, et se tourna vers Sofia pour savoir ce qu'elle voulait faire. Cette dernière lui déposa un bisou sur la joue avec une expression qu'il connaissait bien. Celle du « fais-ça-pour-moi-pretty-please-tu-seras-le-meilleur-frère-ever. « Tu me fais un chocolat chaud ? Je rapplique le bébé aussi, fais-lui en un avec un peu de poivre dedans oui ? » Il eut un sourire en coin, levant les yeux au plafond avant de se diriger sagement vers la cuisine. Mais il prit soin de prévenir avant de s'éloigner : « Ne croyez pas que parce que je suis le seul homme à la maison ce soir, c'est à moi de vous servir. » Il ne savait rien lui refuser de toute manière, enfin presque rien. Puis ça ferait du bien à tout le monde. Il mit du lait dans une casserole et ajouta des carrés de chocolat à faire fondre. C'était un vrai chocolat chaud ou rien du tout. Il chercha dans la cuisine s'il y avait des petits marshmallows pour mettre dedans à la fin et finit par en trouver. Il touilla le lait en attendant que le chocolat fonde pour ne pas que ça brûle. Il ajouta un tout petit peu de crème, mélangeant toujours pour éviter les grumeaux. Sofia rappliqua dans la cuisine au moment où il était en train de verser le chocolat dans des tasses. « Madame est servie. Déclara-t-il, tout fière de sa préparation. » Il posa la casserole dans l'évier puis attrapa le poivre, suivant les recommandations de sa Sofia à la lettre. « Je dois ou pas ? Demanda-t-il avec innocence. Ce serait cruel. Il se voyait mal gâcher son si bon chocolat. Il tendit le pot à sa jumelle. Enfin tiens, je n'ai rien vu, fais ce que tu veux, mais ne me mêle pas à ça. Sache tout de même que ce serait gâcher un chocolat de pure qualité... Ça vaut au moins un trois étoiles. » Oui il en était fière. Oui il n'avait aucune scrupule à laisser sa jumelle gâcher celui de Rosalie.

Elle ne dormait pas vraiment, elle était tout simplement étendue là, la tête sur l’oreiller de sa mère et l’oreiller de son père serré contre elle. Elle n’arrivait pas vraiment à se chasser les images de sa sœur, étendue sur son lit d’hôpital, pale et maigre comme jamais… Elle essayait d’oublier vraiment. Elle voyait tant de malades chaque jour, elle essayait de placer la tête de l’un d’eux à la place de sa sœur, mais c’était impossible. À la place, elle se mit à réciter doucement toutes les procédures pour une greffe de foie. Elle connaissait le système par cœur et ça lui faisait du bien de se répéter les étapes, de faire appel à sa logique un peu. Rien ne pourrait mal se passer. Elle resserra l’oreiller dans ses bras et continua de répéter le tout dans sa tête, c’était peut-être comme compter les moutons et a forcés, elle allait s’endormir. Mais bon, elle n’avait jamais été assez patiente pour compter les moutons et sa sœur vint lui gâcher sa vie en se mêlant de ce qui ne la regardait pas comme à son habitude. « Tu as changée les draps avant de te vautrer dedans ? Tu ne sais pas tout ce que nos parents ont pu faire dans ce lit dans ces draps... » L’Anglaise se redressa rapidement. Puis passa une main sur les draps. Enfin, elle savait que ses parents étaient… physiques, mais elle était à peu près certaine que ses derniers jours n’avaient pas porté à beaucoup de calins. Elle ne risquait pas grand-chose. N’empêche, elle se glissa quand même hors du lit géant, prenant les oreillers avec elle. Elle allait tuer Sofia et sa manie de toujours mettre le doute dans sa tête. Elle était immonde. « Rosaaaaalie, Sissi nous fait du chocolat chaud, tu viens petit bébé ? » Elle aurait bien eu envie de lui dire ‘non’ et de lui lancer quelque chose par la tête, mais se retient tout de même. Une sœur à l’hôpital était bien assez. À contrecœur, elle déposa les oreillers sur le lit et descende rejoindre les jumeaux en bas. Elle marchait presque à reculons, elle n’avait pas envie de se forcer, elle n’avait pas envie de parler, elle n’avait pas envie de rien faire… Mais quitte à ne pas dormir et se faire agacer par Sofia pendant des heures… Elle soupira un bon cou et se força un sourire sur les lèvres avant d’entrer dans la cuisine. Une tasse de cacao l’attendait à sa place. Elle regarda la boisson longuement, non seulement elle se demandait combien de calories il y avait là-dedans, mais par expérience, elle ne faisait aucunement confiance à son frère et sa sœur. Elle prit une petite gorgée, évitant soigneusement le morceau de guimauve et poussa le verre plus loin. Son estomac était noué et elle n’avait pas envie de passer la nuit à vomir du chocolat. Son regard se promenait de Sirius à Sofia pendant un moment, elle n’était pas rassurée du tout. « Vous me faites peurs. »

Sofia aimait bien qu'on la serve, elle savait pertinemment comment réussir cette manœuvre avec chaque personne de sa famille. Elle restait une sorte de bébé pour les aînés qui ne lui refusaient jamais rien. Sirius, BIG LOL, comme s'il pouvait réellement lui refuser quelque chose. James se couchait devant elle afin qu'elle évite de marcher dans la boue et Rosalie restait très... impressionnable, elle l'avait tant traumatisée enfant qu'il suffisait parfois d'un regard noir pour que la fière Rosalie se recroqueville sur elle-même et fasse ce que Sofia venait de demander. Enfin, la jeune blonde finit par demander un chocolat chaud à son jumeau. « Ne croyez pas que parce que je suis le seul homme à la maison ce soir, c'est à moi de vous servir. » Sofia s'accrocha à son cou et lui embrassa la joue. « Mais non Sirius, tu es l'homme de la maison, tu dois nous protéger. Et là, tu me protèges contre le froid avec un bon chocolat chaud, oui ? » demanda-t-elle en prenant un regard de chat poté. Sirius se débrouillait mieux qu'elle en cuisine. En même temps, ses connaissances dans ce domaine était très limité. En fait, elle savait juste que la pièce se nommait "cuisine" mais ne savait vraiment rien d'autres sur celle-ci.

Cela dit, il ne resta pas dans les environs longtemps et alla taquiner sa petite soeur. C'était un jeu plaisant surtout à l'heure actuelle, revenir aux choses habituelles faisaient drôlement du bien en fait, ça détendait la blonde de pouvoir parler et sourire... d'être entouré de gens pleinement en vie... après avoir fait peur à la blonde, Sofia lui signala qu'ils faisaient du chocolat chaud pour tout le monde.

De retour dans la cuisine, la blonde regarda son jumeau s'affairer à tout préparer. « Madame est servie. » Sofia fut impressionnée par la technique de son Sirius. « ça a l'air parfait pour la ligne très cher jumeau » répondit alors Sofia avec une lueur amusée dans le regard. La jeune femme se contenta de boire une petite gorgée de son chocolat avec gourmandise, il avait vraiment fait du bon boulot le petit ! Sirius lui tendit alors le pot de poivre et un sourire diabolique se dessina sur le visage de la blonde. « Je dois ou pas ? Enfin tiens, je n'ai rien vu, fais ce que tu veux, mais ne me mêle pas à ça. Sache tout de même que ce serait gâcher un chocolat de pure qualité... Ça vaut au moins un trois étoiles. » Sofia leva les yeux au ciel, qu'il était présomptueux tout de même ! Sofia finit par remettre le poivre à sa place, elle ne pouvait pas faire ça à sa petite sœur, pas après la journée qu'ils avaient vécus tous ensemble. Rosalie finit par arriver silencieusement et bu la tasse que Sirius lui avait préparer, Sofia attrapa une guimauve qu'elle croqua avec délectation. Elle adorait manger. Sofia regarda alors son jumeau avec un sourire en coin avant de reporter son attention sur Rosalie, elle ne la quittait pas des yeux, juste pour lui faire peur, à tous les coups ça allait marcher. « Vous me faites peurs. » elle en aurait presque fait une danse de la victoire si elle n'était pas occupée avec sa tasse. Priorité. « La perfection fait toujours peur, surtout la notre. On se complète parfaitement. On est comme... » et là Sofia buggua, elle se tourna vers son jumeau pour qu'il termine sa phrase pour ne pas qu'elle perde trop la face.

Ils étaient arrivés depuis 5 min seulement mais l'atmosphère apaisante de la maison familiale arrangeait déjà l'humeur de Sirius. En gentil soldat il avait écouté sa jumelle quand elle lui avait demandé de leur faire des chocolats. C'était toujours un plaisir de préparer à manger parce que ça voulait dire qu'il allait remplir un peu son estomac. Il n'avait pas vraiment manger avant d'aller voir Elena, stresser à l'idée de voir l'état dans lequel elle pouvait être. Mais il ne perdait pas son appétit très longtemps. « ça a l'air parfait pour la ligne très cher jumeau » Sirius leva les yeux au plafond. Les filles, toujours à se plaindre pour leur ligne. Elles ne pouvaient pas apprécier de manger quelque chose de bon une seule fois, sans penser au nombre de calories qu'il y aurait à éliminer ensuite ? Il trouvait que cette manière de penser gâchait tout le plaisir. « Je veux vous engraisser pour ensuite mieux vous manger. Plaisanta-t-il, souriant diaboliquement. » Il but une gorgée de son chocolat, se fichant bien de savoir si ça allait « abîmer » son corps parfait.
Rosalie finit par montrer le petit bout de son nez et Sirius lui tendit sa tasse. « Vous me faites peurs. » Sirius se contenta de sourire innocemment. Il était toujours innocent, c'était connu. « La perfection fait toujours peur, surtout la notre. On se complète parfaitement. On est comme... » Sirius hocha la tête pour confirmer ce qu'elle disait avant de continuer sa phrase. « ...le Ying et le Yang. Timon et Pumba. Le riz et les chinois... » Il réfléchit un instant mais aucun autre duo ne lui venait à l'esprit. « Mais tu n'as rien à craindre de nous. On ne s'attaque pas aux bébés. » Certes il était souvent arrivé que Sofia et lui joue des tours à leur petite sœur.... Mais Sirius était plus souvent complice, que l'instigateur direct, même s'il n'avait jamais rien empêché. Sauf quand ça allait trop loin. Il savait aussi qu'elle n'aimait pas particulièrement qu'on la traite de bébé mais c'était le côté sur-protecteur du jeune homme. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser que toutes ses sœurs étaient des petits êtres fragiles et sans défenses. Même si en vérité les femmes De La Vega étaient plutôt toutes des battantes. C'était de famille. « Enfin, sauf si vous ne finissez pas votre chocolat, ça risque d'éveiller le Hulk en moi. » Ou juste son estomac.

Rosalie vint s’assoir dans la cuisine, un peu à contrecœur. Et s’amusait à faire tourner son chocolat chaud sans le boire vraiment. Les lumières, le bruit de la télévision et la présence de son frère et sa sœur aidaient un peu, mais elle pouvait toujours ressentir le vide dans la maison qui la mettait mal à l’aise. Trois sur neuf, ça faisait beaucoup d’absents quand même. Son coup de blues fut teinté de colères quand elle pensait à son frère James qui ne s’était même pas déplacé, resté terré dans son coin en Angleterre, sous les jupes de sa mère. Quand son père l’avait appeler et était revenue leurs dires que James ne viendrait pas, mais qu’il passerait un coup de fil plus tard, peut-être. Elle avait été furieuse. À ce moment, et encore maintenant peut-être, elle aurait souhaité que ça soit lui de malade au lieu d’Elena. Sa grande sœur était peut-être un peu étrange et dans son monde, mais elle savait être là pour sa famille elle. Elle aurait été là pour lui sans aucun doute. La blonde essaya de se concentrer sur sa colère, elle préférait largement ce sentiment au reste.

Elle but sa première gorgée de chocolat sous le regard de Sofia et rien ne la rassurait moins que ça. Elle posa ensuite la tasse le plus loin possible. Il n’était pas question qu’elle retouche à ça. Elle connaissait sa sœur, elle s’attendait à tout, voir trouvée une sourie morte dans le fond de son verre. (Elle n’avait aucune idée où Sofia aurait trouvée une sourie morte à cette heure de la journée, mais elle lui faisait assez confiance dans ce domaine pour ne pas la remettre en question.) .« La perfection fait toujours peur, surtout la nôtre. On se complète parfaitement. On est comme... » « ...le Ying et le Yang. Timon et Pumba. Le riz et les chinois... » Elle essaya de garder son sérieux pendant un moment et hocha la tête. « C’est le plus grand ramassis de conneries que je n’ai jamais entendues de ma vie. » La cadette éclata de rire, malgré elle, et juste ce geste la calma un tout petit peu. Ce n’était pas grand-chose, mais au moins, c’était ça. « Mais tu n'as rien à craindre de nous. On ne s'attaque pas aux bébés. » Elle se permit de lever un sourcil en direction de son frère. « Ça aurait sans doute plus d’impact si le placard en haut, n’avait pas encore les trous que j’ai faits dans la porte en essayant de sortir. » Elle avait eu peur de ce placard pendant tellement longtemps. Elle se considérait vraiment chanceuse d’être sortie de là sans trouble psychologique majeur. Ses ainées manquaient sérieusement une case, mais pas elle.

« Enfin, sauf si vous ne finissez pas votre chocolat, ça risque d'éveiller le Hulk en moi. » Rosalie haussa ses épaules et dans un geste rapide, elle échangea sa tasse avec celle de Sofia sur la table, et prit une grande gorgée. « Happy ? » Pour la première fois, elle remarqua la guitare que sa sœur avait trainée. « Qu’est-ce que tu fais avec ça ? Tu veux faire peur au chat des voisins ? »