Cela faisait quelques semaines que Karina été allée voir Elizaveta pour qu’elle l’aide. Elle s’entrainait dur depuis et elle n’était toujours pas certaine que tout ceci était une excellente idée. Sa première « mission » en était le parfait exemple : sa confrontation avec Artémis Mason avait été un fiasco total et elle n’arrivait pas à embrasser totalement sa fibre Mikhailov. La jeune femme ne lésinait pas sur ses efforts cela dit, elle ne voulait pas décevoir sa tante et surtout elle pensait toujours à Vladimir. Il n’aurait surement pas été heureux de le voir renoncer à ses principes mais il n’était plus là pour l’en empêcher et c’était bien ça le problème. Elle avait appris à manier l’arbalète et y arrivait plutôt bien. Sa nièce ne l’avait fait s’entrainer que sur des cibles en carton et elle se doutait que ce n’était pas en transperçant des bouts de carton qu’elle allait toucher au but. « Tu peux arrêter. » Karina tira la flèche qu’elle venait de préparer – encore en plein milieu de la cible – et s’approcha d’Elizaveta doucement. Elle avait un peu peur de ce qui l’attendait pour la suite car le moins qu’on puisse était que la petite blonde ne la ménageait pas. Elle la vit donner un ordre à l’un de ses hommes et celui-ci revint avec un prisonnier, vraiment pas beau à voir. Il lui faisait assez peur même inoffensif comme ça. La jeune femme lança un regard interrogateur à sa nièce qui déjà s’approchait du captif. « Tu as surement déjà entendu parler du jeu de foire non ? » Elle ne la suivait pas et ne comprenait pas pourquoi la pomme. « Maintenant tu vises. Si tu te trompes, je lui enlève ses chaines et tu vas avoir à te défendre, seule. » « Quoi ?! » répliqua-t-elle immédiatement. Elle n’avait jusqu’ici tiré que sur des cibles immobiles, elle risquait fortement de le blesser ou pire, de le tuer. « Je ne peux pas faire ça, je risque de le tuer. »

« Quoi ?! » Misha lui jeta un regard impatient. Karina devait vraiment apprendre la discipline. « Je ne peux pas faire ça, je risque de le tuer. » La blonde toussota et passa sa main dans les cheveux du prisonnier. « Mais j’espère pour toi Karina. Parce que ce bijou sort tout droit de prison et n’a pas eu de femme depuis un très long moment. » Elle fit le tour et viens se placer près de sa nièce. « Vise. » Son ton était autoritaire et final. Si Karina ne se pliait pas au jeu, elle allait apprendre les conséquences et biens vite. Elle soupira agacée et hocha la tête tranquillement. « Si sa peux t’aider, Gore ici présent viens de finir une peine de 11 mois de prison, après avoir violé trois gamines entre 3 et 12 ans. Il a plaidé la démence et a été libéré hier soir dans le but d’être transférer dans un hôpital psychiatrique pour trouble sexuel, où il serait ‘traité’, nourrie, blanchie pendant un an et demi et marcheras librement par la suite. » Elle avait fait des choses horribles depuis qu’elle était sur cette terre, mais même elle avait son code d’honneur et Gore la dégoutait au plus haut point.

« Mais j’espère pour toi Karina. Parce que ce bijou sort tout droit de prison et n’a pas eu de femme depuis un très long moment. » Karina eut un frisson qui lui secoua l’intégralité du corps. Elle prenait la menace de sa nièce de le détacher très au sérieux et bien que l’homme ne soit pour le moment pas vraiment en position de faire quoi que ce soit, elle ne doutait pas qu’il reprendrait bien vite ses esprits et surtout qu’elle n’aurait jamais le dessus face à un colosse pareil. « Vise. » Karina fixait la pomme coincée dans la bouche du prisonnier sans pour autant se résoudre à tirer. Elle n’avait pas bougé le moindre doigt et Elizaveta perdait patience. « Si sa peux t’aider, Gore ici présent viens de finir une peine de 11 mois de prison, après avoir violé trois gamines entre 3 et 12 ans. Il a plaidé la démence et a été libéré hier soir dans le but d’être transférer dans un hôpital psychiatrique pour trouble sexuel, où il serait ‘traité’, nourrie, blanchie pendant un an et demi et marcheras librement par la suite. » Ceci avait pour but de lui enlever toute sympathie pour cet homme ainsi que toute culpabilité. Pour dire vrai, les faits énoncés la dégoutaient au plus haut point et elle ne ressentait rien de bon à son égard. Cela dit, elle n’arrivait pas à se résoudre au fait de tuer quelqu’un, peu importait que cette personne soit Satan incarné. La jeune femme leva tout de même le bras et enclencha son tir. Elle hésita quelques secondes avant de le relâcher et la flèche partit à toute vitesse pour aller se planter en plein milieu de la pomme. Elle eut un soupir de soulagement mais ne se détendit pas tout à fait. Elle se tourna vers Elizaveta avec un regard noir. « Contente ? » Son ton était froid et sec et elle espérait qu’elle ne lui imposerait rien d’autre du genre mais au plus profond d’elle elle savait qu’elle ne s’arrêterait pas là. Ce n’était qu’une mise en bouche.

Elle entendit le son familier de l’arbalète qui déclenche et un sourire innocent se dessina sur les lèvres. Comme prévue, la flèche alla se loger directement dans la pomme et pas assez profondément pour lui passer à travers la gorge. Elizaveta applaudit doucement et sautilla comme une gamine devant son cadeau de Noël. « Contente ? » Elle pencha la tête et regarda Mikhail enlever la pomme et la flèche de la bouche de Gore. « Plutôt satisfaite. Mais c’était la première étape. » Elle fouilla de nouveau dans son sac et sortie une longue écharpe et une plus petite pomme. « Tu te souviens de l’affreuse nantie que la femme de mon arrière grand-père avait engagée pour Oksana, Irina, toi et moi, un soir ? Celle qui nous avait laissés devant des films. » Ça avait la première fois, et la dernière, qu’elle eût été mise devant ce genre de conneries et elle n’était pas resté en place très longtemps. « Je sais pas si tu te souviens de tout, mais un d’eux avec une pratique de chasse intéressante… Les servant était déguiser en animaux et chacun d’entre eux valait un certain nombre de points, ils couraient à travers le parc et le prince devait les touchers d’une flèche. » Elle se mit à genoux devant l’homme et attacha le fruit bien en place sur sa tête. « On va faire quelques choses de semblables d’accord ? Tu as 60 secondes pour toucher ta cible Karina, où je te fais courir avec lui. » Elle s’éloigna de Gore, tandis que Nikolay le remettait sur pied. Mikhail sortit un briquet et chauffa la pointe de son poignard pendant quelque temps avant de l’étamper sur les jambes de l’ancien prisonnier. Pris par surprise, l’homme crier et se mit à courir, essayant de trouver un moyen de sortir. Comme un rat dans une cage.

« Plutôt satisfaite. Mais c’était la première étape. » Karina s’en était bien doutée, elle n’aurait presque pas eu besoin de le préciser. La jeune femme regarda la blonde avec de grands yeux, son cœur battant la chamade. Qu’allait-elle bien pouvoir lui demander de pire ? Cela semblait beaucoup l’amuser en tout cas et Karina en était d’autant plus dégoutée. Elle ne comprendrait vraiment jamais les membres de sa famille. « Tu te souviens de l’affreuse nantie que la femme de mon arrière-grand-père avait engagée pour Oksana, Irina, toi et moi, un soir ? Celle qui nous avait laissés devant des films. » La jeune femme ne voyait pas vraiment quel était le rapport avec tout ça et elle arqua un sourcil, légèrement déboussolée. La vue de la pomme plus petite que la précédente ne lui disait rien de bon en tout cas. « Je sais pas si tu te souviens de tout, mais un d’eux avec une pratique de chasse intéressante… Les servant était déguiser en animaux et chacun d’entre eux valait un certain nombre de points, ils couraient à travers le parc et le prince devait les touchers d’une flèche. » La jeune se plongea rapidement dans sa mémoire et réussit vaguement à se souvenir de la scène dont Elizaveta lui parlait. « Tu veux rejouer la scène ? C’est ça ? » Elle n’eut pas à attendre de réponse bien longtemps : Elizaveta état en train d’attacher la pomme sur la tête de l’homme. « Pourquoi ? Ce ne serait pas plus simple pour toi de le torturer si tu as tant envie que ça de t’amuser ? » Elle avait encore plus de chances de le tuer. Néanmoins, dès qu’elle le vit courir et crier comme un fou, elle prit peur et se mit immédiatement en position pour tirer, elle ne voulait pas subir le même traitement que lui. La jeune femme manqua son premier tir qui allait se planter droit dans le mur d’en face. Baissant les bras, elle soupira avant de se tourner vers Elizaveta. « C’est stupide ! Tu sais très bien que je ne vais pas réussir ! »

« Pourquoi ? Ce ne serait pas plus simple pour toi de le torturer si tu as tant envie que ça de t’amuser ? » Elizaveta lança un long regard à sa tante. « Tu penses que je m’amuse ? Je suis là pour toi. TU m’as demandé de t’aider Karina. Mais si tu préfères Oksana comme tutrice, vas lui demander je te regarde. » Elle regarda la brune viser et rater son coup. Elle ne dit rien, ne bougea même pas. Elle avait d’autres flèches après tout. Mais la réaction de Karina la déçut. « C’est stupide ! Tu sais très bien que je ne vais pas réussir ! » « Then try harder ! » Elle soupira et se retient de justesse de ne pas lui donner un coup derrière la tête. Comment elle avait pus passé à travers des études de médecine la dépassait totalement, cette fille n’avait aucun caractère. « T’es une Mikhailov Karina, que tu le veuilles ou non. Je suis sure qu’on t’a déjà dit qu’on ne démordait pas. On réussi ou un meurt en essayant. » Elle prit le tas de flèches restantes et le lança à ses pieds. « C’est un homme énorme, fatigué, drogué et les mains bandés. » Elle se tourna vers ses hommes et soupira un autre coup. « Je comprends que ton frère soit mort s’il était aussi rapide que toi. »

<« Tu penses que je m’amuse ? Je suis là pour toi. TU m’as demandé de t’aider Karina. Mais si tu préfères Oksana comme tutrice, vas lui demander je te regarde. » Elizaveta n’avait pas peur et rien que le fait de penser à Oksana en train de l’entrainer la refroidit… Elle n’était pas sure de laquelle des deux elle avait le plus peur mais elle avait surement moins confiance en sa tante qu’en sa nièce. Elle manqua son premier coup et baissa les bras immédiatement. « Then try harder ! T’es une Mikhailov Karina, que tu le veuilles ou non. Je suis sure qu’on t’a déjà dit qu’on ne démordait pas. On réussit ou un meurt en essayant. » Combien de fois avait-elle entendu les membres de sa famille dire ça ? Ceci eut pour seul effet de lui rappeler à quel point elle se sentait différente d’eux. Elle savait bien qu’Elizaveta la considérait indigne d’avoir du sang Mikhailov dans les veines. Elle n’était pas sure de vouloir mourir pour ça cela dit, mieux valait échouer. Sa nièce lui lança alors tout un tas de nouvelles flèches. « C’est un homme énorme, fatigué, drogué et les mains bandés. » Oui et elle avait tout autant de chances de rater sa cible que s’il avait été en pleine forme. « Je comprends que ton frère soit mort s’il était aussi rapide que toi. » Karina serra les dents. Elle ne supportait pas toutes les moqueries qu’elle faisait et avaient faites sur son frère. Si elle avait pu, elle lui aurait volontiers tiré une flèche dans l’œil. « Très bien. » La détermination était une de ses principales qualités et elle était bien décidé à rabattra le caquet à sa très chère nièce. Elle tira donc une nouvelle flèche si rapidement quelle manqua de précision et que celle-ci vint se planter dans l’épaule du pauvre homme qui s’effondra sur le coup. « Non… » Rattrapée par ses réflexes de médecin, Karina laissa tomber son arme et se dirigea tout de suite vers lui pour vérifier qu’elle ne l’avait pas tué, ce qui n’était pas le cas.

Karina se décida enfin à tirer sur la cible. Le pauvre homme courait encore, aidé par Mikhail qui lui brulait un peu à chaque fois qu’il osait ralentir. La brune leva son arme, détonna et Elizaveta regarda, en même temps qu’elle, la flèche se loger dans la partie supérieure du prisonnier. Tout de suite, il s’écroula rapidement. Elle eut une grimace de dédain. Faible. Sa tante courue vers elle et Misha resta à l’écart. Elle voulait voir ce que Karina ferait en premier lui. Mais la brune se mit qu’à se plaindre et pendant un moment elle était sure qu’elle allait se mettre à chialer. La Russe leva les yeux au ciel. Elle était sensée être l’ainée des deux, et elle était pathétique. Elle ramassa l’arbalète par terre et s’approcha doucement du duo. Elle l’épaule de sa tante avec l’arme. « Ce n’est pas fini, tant qu’il respire. » Elle lui mit l’arme dans les mains et leva la tête vers le plafond. Elles se trouvaient dans une vieille usine désaffectée, près du port et plusieurs gros crochet et chaine pendant encore des installations d’origine. « Nikolay. » Elle n’eut même pas besoin d’expliquer et son homme de main ramassa Gore du sol, et monta à l’étage. Quelques minutes plus tard, l’homme était pendu par la taille, tenue par une des chaines. Nikolay tira sur un levis et et le crochet se mit traverser le toit, de gauche à droite. « Juste comme la foire. » Elle fit un mouvement de tête à sa tante pour lui donner l’ordre de tirer. « 50 points pour l’aine. Mais tu es médecin, tu devrais savoir où viser pour ne pas le faire souffrir. »

« Ce n’est pas fini, tant qu’il respire. » Evidemment. Karina allait devoir le tuer et elle aurait dû s’en douter dès le départ. Elle n’était pas tellement naïve d’habitude mais… cela venait juste de la frapper. Elle hésita à répliquer que ce n’était pas très loyal de l’achever alors qu’il n’était pas en mesure de se défendre mais tout bien réfléchi ce n’était pas un argument très convaincant. Karina récupéra l’arme puis observa ce qui se tramait sous ses yeux : l’autre homme de sa nièce porta le prisonnier pour aller l’attacher à une chaine. Il se balançait à présent devant eux et faisait encore plus pitié à voir de cette façon. « Juste comme la foire. » Elizaveta encouragea sa tante à tirer une nouvelle fois. « 50 points pour l’aine. Mais tu es médecin, tu devrais savoir où viser pour ne pas le faire souffrir. » Karina était médecin oui, justement. Elle commençait à se dire qu’il serait peut-être mieux de l’achever tout de suite pour qu’il en ait fini avec ses souffrances et qu’elle en ait fini avec les siennes. Elle tira une première flèche qui atterrit juste en dessous du nombril de l’homme. Elle ne se démonta pas puis en tira une seconde qui allait se loger dans sa cuisse puis une troisième qui atteint l’aine, comme elle lui avait demandé. L’homme pissait presque le sang mais semblait toujours vivant étant donné qu’elle l’entendait encore gémir faiblement. « Et maintenant ? Je suis supposée avoir combien de points pour que tout ceci s’arrête ? »

Le sang tombait pratiquement comme de la pluie et la blonde du reculée de plusieurs mètres pour ne pas se faire toucher. Sa tante était en train de laisser le pauvre homme agoniser. Mais Misha se doutait plus que c’était par manque de bonne volonté que par sadisme profond. « Et maintenant ? Je suis censée avoir combien de points pour que tout ceci s’arrête ? » « T’aurais pu arrêter tout ça, dès le premier coup si tu avais voulu. Tu sais très bien ce que t’as à faire. » Elle commençait à s’impatienter après tout. Et elle avait l’impression que sa serais tout à recommencer dès la prochaine fois. Elle fit signe à Nikolay de descendre la chaine jusqu’à ce que l’homme soit à peu près à leurs niveaux. Elle se rapprocha de Karina et lui posa la main dans le dos. « Chaque seconde que tu le laisses en vie, il souffre d’un calvaire intelorable. » Elle haussa les épaules. « En vérité, j’ai rien contre laissé la racaille pourrir, mais tu dois aller jusqu’au bout. S’il meurt avant que tu l’atteignes encore. On va recommencer, et je t’assure que je ne manquerais jamais de volontaire. » La prochaine fois elle ira peut-être même piger dans ses copains, ça lui apprendra.

« T’aurais pu arrêter tout ça, dès le premier coup si tu avais voulu. Tu sais très bien ce que t’as à faire. » Karina réprima un soupir. Elizaveta devait tellement en avoir marre de ses manières qu’elle était sans aucun doute prête à lui cribler le corps de flèche pour la faire cesser d’agir de la sorte. Elle se contenta donc de fixa l’homme qui se balançait sous ses yeux ainsi que la flaque rouge qui s’était formée au-dessous de lui et qui ne cessait de s’élargir. « Chaque seconde que tu le laisses en vie, il souffre d’un calvaire intelorable. » Elle le savait bien ça. C’était d’ailleurs la seule chose qui pouvait la pousser à le tuer. Pour ne plus qu’il souffre. Ca et ce que sa nièce lui dit ensuite. « En vérité, j’ai rien contre laissé la racaille pourrir, mais tu dois aller jusqu’au bout. S’il meurt avant que tu l’atteignes encore. On va recommencer, et je t’assure que je ne manquerais jamais de volontaire. » Elle se doutait bien que même si elle réussissait à le tuer elle lui ferait tuer d’autres personnes. Il n’y avait que de cette façon qu’elle pourrait devenir une vraie Mikhailov et elle le savait. L’homme d’Elizaveta fit descendre le corps du prisonnier à leur hauteur et celle-ci la poussa dans le dos, signal pour qu’elle tire et assène le coup fatal. Vladimir l’aurait fait sans sourciller. C’était pour lui qu’il faisait ça… Puis l’homme l’avait bien mérité, elle n’était pas non plus la vie d’un innocent. Sur cette dernière réflexion, Karina tira une dernière flèche qui se planta droit dans le cœur de l’homme. Il trembla quelques instants puis se stoppa net, signe qu’il était définitivement mort. Une fois cette constatation faite, la jeune femme se tourna vers sa nièce le regard noir. Elle jeta l’arbalète à ses pieds. « Voilà, tu as eu ce que tu voulais, il est mort. Je l’ai tué. » Il ne fallait pas qu'elle perde la face pour ça, il fallait qu'elle cesse d'être faible.

Quand elle avait accepté d’aider Karina, elle c’était surtout dit que sa impressionnerais son grand-père, si elle ramenait sa fille sur le bon chemin. Sa tante l’agaçait et elle voulait avoir affaire avec elle le moins possible après tout. Mais elle s’était laissé prendre au jeu. Il avait du potentiel dans la brune et Misha aimait bien la poussée à bout. C’était tellement facile. Et puis c’était naturel aussi. Un rythme de passage dans leurs familles. Son entrainement à elle n’avait pas été plus facile, elle y avait tout simplement mis plus de cœur. « Voilà, tu as eu ce que tu voulais, il est mort. Je l’ai tué. » « Good. » Elle se tourna vers sa tante et lui soutint le regard. Elle avait beau être en colère, elle n’était toujours pas une menace, c’en était presque décevant. « Mais ça t’a pris du temps, beaucoup trop de temps. La prochaine fois je ne serais pas aussi patiente. » Elle aurait pu amener un autre homme et la forcer à tuer encore et encore, jusqu’à ce qu’elle s’épuise, mais elle n’avait pas spécialement envie. Elle préférait prendre son temps, laisser l’information rentrer dans Karina et jouer avec sa tête. « Maintenant tu vas apprendre comment te débarrasser des preuves. » Mikhail arriva au même moment et posa un bac en plastique et un contenant rempli de liquide transparent juste à côté. « Je ne te ferais pas t’occuper du sang pour le moment, mais tu vas me faire l’honneur de faire disparaitre le reste. »

« Good. Mais ça t’a pris du temps, beaucoup trop de temps. La prochaine fois je ne serais pas aussi patiente. » Il y aurait donc bel et bien une prochaine fois. Et il y en aurait jusqu’à qu’elle soit devenue un monstre qui tue sans sourciller, sans se demander si ce qu’elle est sur le point de faire est bien ou mal. Elle n’avait pas du tout envie de devenir un monstre. « Si jamais je peux m’entrainer sur toi tu n’auras pas à patienter bien longtemps. » marmonna-t-elle. Oui, bon, il était clair qu’elle n’avait aucune chance face à Elizaveta et qu’elle aurait la gorge tranchée avant de dire ouf mais cela traduisait parfaitement bien sa pensée et elle n’avait pas pu le retenir. « Maintenant tu vas apprendre comment te débarrasser des preuves. » Karina soupira. Elle avait juste avant de partir loin d’ici, très loin. « Je ne te ferais pas t’occuper du sang pour le moment, mais tu vas me faire l’honneur de faire disparaitre le reste. » Son regard se posa sur le liquide transparent qu’on venait d’apporter. « De l’acide ? » Elle ne savait pas du tout comment s’y prendre et interrogea la blonde du regard. Elle n’était même pas certaine de pouvoir porter le cadavre de l’homme jusqu’au bac. « Je suis censée m’y prendre comment ? » Elle allait y mettre un peu plus de bonne volonté à présent, le pire était fait après tout…

« Si jamais je peux m’entrainer sur toi, tu n’auras pas à patienter bien longtemps. » Misha réagi au quart de tour et glissa ses doigts autour de sa tante, serrant ses ongles dans sa peau et empêchant l’air de se rendre à ses poumons. «« Ça me plairait bien de te voir essayer. Sincèrement. » Au moins, elle aurait une bonne excuse pour en finir avec elle. Une Karina entrainée était une amélioration, mais une Karina morte n’était pas négligeable. Elle finit par la relâcher et lui annonça qu’elle passait à la prochaine étape. « De l’acide ? » Elle cligna des yeux, ne se donnait même pas la peine de répondre à ça. « Je suis censée m’y prendre comment ? » Elle eut envie de rien lui dire du tout et la regarder se débrouiller, mais on aurait sa peau si elle laissait un accident se produire aussi facilement. «« Tu remplis le bac. Et puis tu fais fondre l’homme dedans, petit à petit. Fais attention à ne pas t’éclabousser. » Elle leva son foulard contre son nez en précaution.« « Et n’oublie de penser à tout ce qui a été toucher. Vêtement, objets, etc. Il doit rester aucune preuve de ton passage. »

« Ça me plairait bien de te voir essayer. Sincèrement. » Elizaveta tenta immédiatement de l’étouffer. En plus d’être naïve, Karina était stupide. Elle essaya de se dégager mais la blonde était beaucoup trop forte pour qu’elle réussisse. Elle finit par la relâcher et Karina toussa plusieurs fois. Elle était essoufflée et avait cru que son cœur allait exploser tant elle avait paniqué. Elizaveta ne pouvait pas la tuer comme ça, sur une simple envie, et elle le savait mais elle avait vu sa fin toute proche. « Tu remplis le bac. Et puis tu fais fondre l’homme dedans, petit à petit. Fais attention à ne pas t’éclabousser. » La jeune femme considéra un grand moment l’homme puis le liquide. Elle alla chercher l’homme puis le traina jusqu’au bac. « Et n’oublie de penser à tout ce qui a été toucher. Vêtement, objets, etc. Il doit rester aucune preuve de ton passage. » Elle s’exécuta et entreprit de soulever le cadavre après avoir enlevé les flèches qui parsemaient son corps. Ce fut beaucoup plus dur que ce qu’elle avait pensé mais elle prit sur elle et multiplia les efforts. Elle devait être délicate et ne pas le laisser tomber dans le bac d’un seul coup si elle ne voulait pas d’éclaboussure. Elle fit donc passer une jambe, puis l’autre avant de faire glisser le reste de son corps, toujours aussi lentement. La jeune femme savait que cela prendrait du temps avant que le corps et tout le reste disparaissent complètement mais elle n’avait pas franchement envie d’attendre que tout soit fini. « Et maintenant quoi ? On parle du beau temps pendant que le corps se dissout ou bien… ? »

Elle regarda attentivement Karina jeter le corps dans le bassin. Elle faisait ça mieux qu’elle ne l’aurait imaginé. L’odeur n’avait rien de plaisant et voir la peau tomber en lambeau pouvait rendre malade des hommes beaucoup plus habitués. Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle était fière de sa tante, mais elle était satisfaite du moins. Pour le moment. Elle n’aurait pas aimé que la brune s’énerve avec de l’acide à porter de main. « Et maintenant quoi ? On parle du beau temps pendant que le corps se dissout ou bien… ? » Elle hocha la tête. « Tu dois rester jusqu’au bout. Tu dois toujours finir ton boulot seul et t’assurer qu’il est bien fait. Jusque dans les moindres détails. » Sinon ça voulait dire la prison ou pire encre. Elle tendit la main vers Karina et la prise par le bras, de geste qui se voulait affectueux et l’amena s’assoir un peu plus loin. « Ton père serait fier de toi, tu sais. Et ton frère, pour ce que ça vaut. Je sais que tu penses que je suis dure avec toi, mais on a tous du passé par la même case Karina. Irina, Oksana, moi… » Elle pencha la tête. « Certain prenne plus de plaisir que d’autre, mais ça reviens toujours au même. Et maintenant tu sais ce que c’est. T’es chanceuse que pour ta première fois, ta vie n’est pas été en danger. »

« Tu dois rester jusqu’au bout. Tu dois toujours finir ton boulot seul et t’assurer qu’il est bien fait. Jusque dans les moindres détails. » Evidemment. Karina leva les yeux au ciel mais retint un soupir. La perspective de passer encore un bon moment avec Elizaveta était loin de la réjouir. Ce n’était pas tant le fait de voir le corps de l’homme se décomposer de la sorte qui pouvait la gêner, elle était chirurgien après tout et elle avait plus ou moins l’habitude de voir de telles choses. « Très bien. J’attendrai. Mais tu sais je disais ça comme ça, nous ne sommes absolument pas obligées de parler. » Les deux jeunes femmes n’avaient rien en commun et elles ne devaient pas avoir beaucoup de chose à se dire. Néanmoins, Elizaveta la pris par le bras et l’entraina un peu plus. « Ton père serait fier de toi, tu sais. Et ton frère, pour ce que ça vaut. Je sais que tu penses que je suis dure avec toi, mais on a tous du passé par la même case Karina. Irina, Oksana, moi… » Comme si elle en avait quelque chose à faire que son père soit fier d’elle. « Ce n’est pas pour mon père que je fais ça. Quant à Vladimir, je ne pense pas qu’il serait fier, non. » Au contraire. Elle le voyait déjà la sermonner parce qu’elle était en train de tourner le dos à ses principes. « Certain prenne plus de plaisir que d’autre, mais ça reviens toujours au même. Et maintenant tu sais ce que c’est. T’es chanceuse que pour ta première fois, ta vie n’est pas été en danger. » Karina échappa un rire un peu malgré elle encore une fois. « Je ne prendrais jamais de plaisir à faire ça tu sais. Que ça te gène ou non, que tu sois de plus en plus dure avec moi ou pas, j’aurais toujours autant de mal et je serais toujours une élève difficile. » Puis quoi qu’elle en a dise, Elizaveta avait quand même failli la tuer même si elle l’avait cherché. Elle sentait encore ses ongles enfoncés dans sa peau.

« Très bien. J’attendrai. Mais tu sais je disais ça comme ça, nous ne sommes absolument pas obligées de parler. » La blonde ignora la remarque d’un geste de la main et entraina sa tante avec elle. Elle se souvenait encore de la première fois qu’elle avait tué. Elle avait six ans, elle n’avait pas appuyé sur la gâchette, ni rien, mais elle avait condamné l’homme. Elle n’avait pas été capable de dormir pendant plusieurs nuits après ça, trop excitées par le pouvoir qu’elle commençait juste à découvrir. Elle n’imaginait pas Karina dormir ce soir non plus. Peu importe ses raisons. « Ce n’est pas pour mon père que je fais ça. Quant à Vladimir, je ne pense pas qu’il serait fier, non. » « Alors, c’est un idiot. » Encore plus qu’elle le pensait. Ici ou en Russie, tu restes la fille du parrain. Les ennemies de ton père peuvent te trouver à tout moment. Ton frère aurait pris plusieurs coups pour toi Karina, mais il aurait mieux fait de te préparer et d’apprendre à te défendre. » Mais il avait joué l’autruche, tout comme son grand-père, tous les deux aveuglé par l’amour qu’il portait à sa tante. Ils étaient stupides, Misha ne se laisserait jamais jouer de la sorte. « Je ne prendrais jamais de plaisir à faire ça, tu sais. Que ça te gène ou non, que tu sois de plus en plus dure avec moi ou pas, j’aurais toujours autant de mal et je serais toujours une élève difficile. » Elle hocha la tête. « Je ne te dis pas d’y prendre plaisir. » Elle fit un mouvement de tête vers l’homme dans le bassin. « Il avait une femme et des enfants tu sais. Si tu allumes le téléjournal, tu les entendras pleurer pour son innocence. N’y prends pas plaisir, mais habitue-toi. C’est tout ce que je demande. » Parce qu’une fois sur le terrain les choses devenaient très vite incontrôlables. « Et difficile c’est très bien, au moins ça prouve que tu as une tête. Sers-t’en. »

« Alors, c’est un idiot. Ici ou en Russie, tu restes la fille du parrain. Les ennemies de ton père peuvent te trouver à tout moment. Ton frère aurait pris plusieurs coups pour toi Karina, mais il aurait mieux fait de te préparer et d’apprendre à te défendre. » Karina serra une nouvelle fois les dents en entendant la remarque sur son frère. Cela dit Elizaveta n’avait pas tort. Elle avait pensé au départ qu’elle serait en sécurité à New York mais quelqu’un de déterminé aurait fini par la trouver. Et elle n’aurait eu aucune chance. Elle commençait tout juste à le comprendre mais ce n’était peut-être pas une si mauvaise chose qu’une partie de sa famille ait débarqué chez elle. Enfin, elle ne s’en réjouissait pas non plus. « Il ne voulait que mon bien, il aurait tout fait pour me protéger s’il avait vu que j’étais en danger. » Il était la seule personne de sa famille qui l’aurait fait gratuitement d’ailleurs. Sans arrière-pensée. Si sa nièce l’aidait après tout, ce n’était pas par pure gentillesse. « Il avait une femme et des enfants tu sais. Si tu allumes le téléjournal, tu les entendras pleurer pour son innocence. N’y prends pas plaisir, mais habitue-toi. C’est tout ce que je demande. » Karina regarda en même temps que sa nièce vers le bac où l’homme qu’elle venait de tuer était toujours en train de se décomposer tranquillement. Elle déglutit difficilement. Elle ne réussirait pas à dormir ce soir, c’était certain. Elle avait beau essayer de se convaincre qu’il avait été une ordure, elle n’avait pas l’esprit tranquille. « Le problème est que j’ai un Cœur. Je ressens des choses, comme tous les êtres humains. Tu ne le comprends sans doute pas mais je ne m’y habituerai jamais. »

« Il ne voulait que mon bien, il aurait tout fait pour me protéger s’il avait vu que j’étais en danger. » Elizaveta émit un faux bâillement et passa sa main devant sa bouche. « Et maintenant il est mort. Tu es bien avancé. » Elle remit ses cheveux vers l’arrière et regarda sa tante de haut en bas. Elle se laisserait peut-être être moins vulnérable si elle avait passé beaucoup plus de temps avec Nadia, avant et après l’incident. « Je ne sais pas quelles images tu as de ton frère exactement, mais il était loin d’être un sain. Même dans nos standards. » Les hommes de leurs familles étaient connus pour être impulsifs et ça finissait toujours à jouer contre eux. Elle savait que Karina avait besoin de se garder une bonne image du seul membre de sa famille auquel elle était attachée, mais c’était ridicule. Vlad avait été tout aussi dangereux qu’elle, voir plus, car il était effronté et stupide. Se voiler la face ne servait à rien. « Le problème est que j’ai un Cœur. Je ressens des choses, comme tous les êtres humains. Tu ne le comprends sans doute pas, mais je ne m’y habituerai jamais. » La blonde haussa les épaules et tendit une main pour jouer avec une mèche de cheveux à Karina. « Si tu veux que ton cœur continue de battre, tu vas devoir t’habituer. Et vite. On est plus en danger que tu le penses Karina, même toi. » Feliks et Maxksym étaient beaucoup trop prêts pour garder un œil fermé. « Quand ils vont tuer ton père, ils vont tuer tous ses héritiers et ils n’auront rien à faire que tu sois ici, en Russie ou bien ailleurs, ils vont te trouver. » Elle pausa et cligna des yeux un instant. « Et puis, grâce à ta dernière mission, ton frère chéri est très loin d’être vengé encore. Et je te signale que c’était ton plan. »

Karina ne savait même pas pourquoi elle se bornait à expliquer le pourquoi de ses actions à sa nièce. Celle-ci s’y intéressait à peine. « Et maintenant il est mort. Tu es bien avancé. » La jeune femme soupira, se retenant de faire un nouveau commentaire. Elle le savait qu’il était mort, pourquoi faisait-elle tout ça sinon ? Il était inutile de remuer le couteau dans la plaie même si c’était une des choses qu’Elizaveta préférait faire. « Je ne sais pas quelles images tu as de ton frère exactement, mais il était loin d’être un sain. Même dans nos standards. » Elle avait toujours été proche de Vladimir et elle ne lui avait jamais reproché ses actions. A dire vrai, elle n’avait jamais reproché les actions de quiconque dans sa famille. Les Mikhailov étaient ce qu’ils étaient et elle l’acceptait totalement, elle refusait juste d’être comme eux. Ceci était donc quelque peu hors de propos. « Je ne suis pas naïve et je ne me fais aucune illusion, je sais très bien que Vladimir n’était pas un ange. Cela ne veut pas dire que sa mémoire ne doit pas être respectée et que je ne peux pas le pleurer. » Puis son frère avait été le seul à l’accepter comme elle était. Elle savait qu’il voulait réellement son bien même s’il n’avait aucun intérêt là-dedans. Karina eut un mouvement de recul lorsque sa nièce approcha sa main pour attraper une de ses mèches de cheveu. Elle n’était encore pas totalement en confiance. « Si tu veux que ton cœur continue de battre, tu vas devoir t’habituer. Et vite. On est plus en danger que tu le penses Karina, même toi. » La jeune femme se redressa soudainement et arqua un sourcil. « Comment ça, plus en danger que je ne le pense ? » Bien sûr, Vladimir n’était pas mort par hasard et son assassin était sans doute à la poursuite du reste de la famille, mais elle n’était pas sûre de comprendre pourquoi cela n’inquiétait la blonde que maintenant, ça ne l’avait pas inquiétée plus tôt. « Quand ils vont tuer ton père, ils vont tuer tous ses héritiers et ils n’auront rien à faire que tu sois ici, en Russie ou bien ailleurs, ils vont te trouver. » Son père… Elle avait beau s’être éloigné, c’était quand même son père et elle l’aimait. Elle savait qu’il avait une épée de Damoclès au-dessus de la tête mais elle ne voulait pas le perdre lui non plus. Seulement, il s’agissait des risques du métier. « Mais je n’ai absolument rien à voir avec tout ça ! » protesta-t-elle, comme si ça pouvait réellement changer quelque chose. D’autant plus maintenant qu’elle s’entrainait pour venger son frère, elle y était de plus en plus impliquée. « Et puis, grâce à ta dernière mission, ton frère chéri est très loin d’être vengé encore. Et je te signale que c’était ton plan. » « Je sais. Il me faut du temps mais je sais que j’y arriverais. » En tout cas elle n’abandonnerait pas tant qu’elle n’aurait pas réussi. « Vous n’allez pas les laisser faire hein ? » Elle entendait par là qu’ils n’allaient pas les laisser la tuer. S’ils étaient venus jusqu’à elle, autant qu’ils servent à quelque chose.

« Je ne suis pas naïve et je ne me fais aucune illusion, je sais très bien que Vladimir n’était pas un ange. Cela ne veut pas dire que sa mémoire ne doit pas être respectée et que je ne peux pas le pleurer. » Misha leva les yeux au plafond et soupira. « Je ne vois pas à quoi ça peut bien te servir. » Pleurer pendant nuit et jour ne ramènerait pas son frère. Comme ça n’avait pas ramené sa mère et pourtant Misha avait entendu Koschei pleurer des nuits durant. Ça ne servait à rien, ça prenait de l’énergie et vidait la déconcentration. Personne n’en avait besoin. « Comment ça, plus en danger que je ne le pense ? » La blonde haussa les épaules. Elle n’allait pas rentrer dans les détails, pas ici et pas avec Karina. « Tu en sais déjà assez. Tiens-toi sur tes gardes, apprends et puis c’est tout. » Ses hommes placés un peu partout en Asie ne lui avaient pas ramené grand-chose sur les prochains plans de Maksym et Feliks, mais bon. Elle était certaine qu’un autre assassin finirait par surgir d’un moment à l’autre. « Mais je n’ai absolument rien à voir avec tout ça ! » « Oh Karina… » On ne pouvait pas changer sa nature, ni sa famille, on vivait avec c’est tout. « Je sais. Il me faut du temps, mais je sais que j’y arriverais. Vous n’allez pas les laisser faire hein ? » Elizaveta éclata de rire, doucement. « Tu penses que j’ai envie de mourir peut-être ? » Elle avait encore des frissons à penser à l’autre soir…

« Je ne vois pas à quoi ça peut bien te servir. » Karina ne prit même pas la peine de répondre. Elizaveta n’avait pas de cœur et avait appris à faire avec, elle n’allait pas lui demander de la comprendre. Toujours est-il qu’elle n’était pas d’accord avec elle, mais inutile de l’énerver encore plus. La jeune femme lui demanda ensuite de quoi elle voulait parler quand elle lui disait qu’elle était plus en danger qu’elle ne le pensait. « Tu en sais déjà assez. Tiens-toi sur tes gardes, apprends et puis c’est tout. » La jeune femme leva alors les yeux au ciel puis soupira. « Comment veux-tu que je me tienne sur mes gardes si je ne sais même pas de quoi je dois me méfier ? » Elle ne tenait pas franchement à devenir paranoïaque surtout qu’elle n’était pas d’une nature méfiante, elle ne voulait pas douter de tout le monde. Puis il y avait ses colocataires… Si quelqu’un tentait quelque chose chez elle, ils étaient en danger aussi, non ? Elle détestait vraiment sa vie et sa famille. Elle s’assura ensuite qu’ils ne laisseraient rien lui arriver. Ils étaient là, autant qu’ils lui soient utiles. « Oh Karina… Tu penses que j’ai envie de mourir peut-être ? » Si même Elizaveta avait peur, ça devait vraiment être quelque chose… Et déjà qu’elle avait peur de sa nièce, elle ne préférait pas imaginer ce que pouvait bien être la chose qui l’inquiétait comme ça. « Est-ce que je suis assez préparée pour ça au moins ? Si je suis menacée aussi j’ai le droit de savoir, non ? »

« Comment veux-tu que je me tienne sur mes gardes si je ne sais même pas de quoi je dois me méfier ? » Elizaveta se demandait quel genre de vie on pouvait bien vivre quand on n’avait pas à se méfier de tout ce qui nous entourait. Dans la sienne, elle ne pouvait même pas faire confiance à son frère, ou bien son père. Elle avait pris l’habitude de trainer sa propre boisson et mangeait rarement en public. Elle ne faisait confiance à presque personne avec sa vie, sauf peut-être Koschei. Elle savait que son jumeau la garderait en vie, elle ne savait juste pas qu’elle vie il lui donnerait. « De tout Karina. Tu es assez vieille pour voir à quoi ressemble le danger non ? » Ce n’était pas non plus comme si elle avait une carte précise du prochain plan des deux effondré. « Si tu as besoin de savoir quelque chose, tu seras mis au courant. Peut-être. Si tu te montres apte. » Ce n’était pas parce qu’elle portait le même nom de famille qu’elle devenait nécessairement digne de faire partie du jeu. « Est-ce que je suis assez préparée pour ça au moins ? Si je suis menacée aussi j’ai le droit de savoir, non ? » La blonde éclata de rire, lançant sa tête vers l’arrière comme un enfant. « Évidemment que non, tu n’es pas assez préparé. » Elle avait un retard énorme sur tous les autres, et Misha ne pensait pas qu’elle pourrait le rattraper un jour. « Mais c’est ta propre faute tout ça non ? Tu es née avec les mêmes chances, privilège que nous, tu as tourné le dos à ton éducation pour en choisir une autre et maintenant tu dois vivre avec. Je peux te montrer quelques trucs. Évidemment. Mais tu as dit toi-même que tu ne serais jamais comme nous. » Elle pencha la tête et regarda l’homme glisser tranquillement dans son bac. « Soit seulement sûr que si ‘on’ a promis* de te garder en vie, ce n’est pas le cas de tout le monde… Et puis une fois ton père mort, les promesses disparaissent avec lui. Donc, sois sure de te montrer digne de notre confiance et de choisir le bon côté. »