It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞

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MessageSujet: matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ EmptyVen 1 Juin - 23:40

Club Foot by Kasabian on Grooveshark

Malgré quelques petites réticences, Elijah avait fini par lui céder. Il ne pouvait rien refuser à son père et, d’après certains, sa dévotion et sa loyauté envers Nikolas Vryzakis étaient tout un problème. Selon les dires, cet homme était pourri jusqu’à la moelle et trainait derrière lui la réputation de l’homme le plus corrompu de Grèce qu’il portait même avec fierté. Elijah, pour sa part, était un peu comme sa mère : toujours à voir les bons côtés du plus vil personnage. Il s’agissait là de sa plus grande qualité, mais aussi son plus grand défaut parce que cela rendait son esprit particulièrement friable. Nikolas n’avait eu aucun mal à le manipuler, à lui faire croire des choses qui n’étaient vraies ou, à lui bourrer le crâne de petites données erronées qu’il avait gobé sans suspecter quoi que ce soit. Il continuait de croire dur comme fer aux affirmations de son paternel. Dans le fond, même du haut de ses 23 ans, Elijah n’était qu’un gamin paumé en manque d’attention. Il était toujours le petit Francis tentant désespérément d’obtenir un peu d’affection paternelle. Aujourd’hui, cette chose qu’il avait tant désiré enfant lui était plus ou moins acquise, mais il savait qu’il n’obtiendrait jamais l’exclusivité. Car même en ayant choisi de renier Matthew, Nikolas restait toujours très intéressé par les moindres mouvements de celui-ci. De façon imagée, une partie d’échec grandeur nature s’était engagée entre père et fils. Chacune des parties se regardait en chien de faïence, retenant son souffle dans l’attente de ce que ferait l’autre et de ce coup de maître qui ne semblait pas vouloir venir.

Le rôle d’Elijah – quant à lui – était comparable à celle d’une pièce. Un cavalier ou un fou, peut-être. Un cavalier fou, sans doute. Il se contentait de répondre à la volonté de son père qui décidait le moindre de ses mouvements et ce, comme un bon soldat sans aucun état d’âme. Ou presque. Elijah n’avait pas apprécié le fait d’être ainsi écarté de chaque affaire menée à New York depuis qu’ils s’y étaient établis dans la demeure d’un baron de la drogue très proche des Vryzakis et il n’avait pas non plus apprécié son initiative d’enlever Toyiah à ses parents dans un véritable bain de sang. Pourtant, il était là. Son père lui avait ordonné de faire passer un ‘message’ et de ne pas chercher la provocation, mais la tentation était trop grande. Provoquer était devenu un automatisme pour lui, un moyen d’attirer l’attention au début et finalement, une ‘signature’. Elijah voulait marquer les esprits et il avait réussi à obtenir l’attention de son frère aîné qui s’était lancé à sa poursuite sans savoir à qui il avait affaire. Cette petite partie l’amusait, le rendait avide de plus même. Il était drogué. Drogué à la vitesse, drogué à provocation et à d’autres petits plaisirs malsains de la vie. Elijah poussait sa Ninja 650R à fond sur les routes de New York en direction d'un endroit désaffecté où il lui serait facile de perdre son frère, mais Matthew connaissait les routes beaucoup mieux que lui et s'apprêtait à mettre un terme à leur petite course-poursuite.

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MessageSujet: Re: matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ EmptySam 2 Juin - 1:37


Matthew n'avait jamais conduit avec une telle nervosité : la voiture de police banalisée qu'il avait réquisitionnée avec précipitation avait plus de chevaux dans le moteur qu'il ne l'aurait imaginé, mais ça restait insuffisant à ses yeux. Le regard fixé sur la moto qu'il poursuivait à vive allure, l'américano-grec n'était pas sûr de voir vraiment tout ce qu'il se passait sur la route, mais il était de toute façon incapable de réfléchir avec cohérence ; sinon, il n'aurait probablement pas tout abandonner pour poursuivre cette moto. A son bord, une personne : Matthew distinguait la silhouette comme celle d'un homme, mais il ne pouvait même pas en être sûr tellement son esprit était accaparé par l'idée que cette personne avait eu en sa possession le gilet de sa fille. Toyiah, oui, il n'y avait qu'elles dans ses pensées. L'intégration de Matthew à la CIA, les missions déjà faits pour mettre des bâtons dans les roues à son père, il en faisait déjà une affaire personnelle, mais là... Là, Nikolas était passé à un tout autre niveau, et il avait largement dépassé les limites de son fils. En plus du simple fait d'être la fille de Matthew, Toyiah était tout un symbole et il le savait : c'était pour elle, pour sa mère aussi qu'il avait claqué la porte de leur maison athénienne pour rejoindre Palapag, puis l'armée. Son père n'était pas satisfait par ses choix ? Ainsi soit-il. Lorsqu'il avait fallu choisir entre les Vryzakis et les Kaleko, malgré toute l'affection qu'il portait à sa mère et à sa fratrie, Matthew avait bien vite fait son choix. Il n'oubliait pas Francis, Kina ou sa mère, mais il avait choisi de faire sa famille de son côté, et surtout de les éloigner le plus possible de l'influence malsaine du patriarche Vryzakis. Et maintenant, quoi ? Toyiah était entre les mains d'il ne savait quel assassin russe qui n'attendait peut-être qu'un mot pour tordre le cou de sa petite.

La moto se faufila entre deux voitures et Matthew, en même temps qu'il avait l'image d'une Toyiah froide qui ne pouvait sortir de son esprit, tapa contre le volant avant d'allumer la sirène pour se frayer un passage : hors de question qu'il perde la moto de vue. Celle-ci avait pris de l'avance et Matthew, en la voyant tourner à un carrefour, n'hésita pas avant de prendre la rue précédente. La pédale d'accélérateur enfoncée à fond, il rattrapa bien vite la moto et freina brusquement pour rejoindre l'artère qu'elle empruntait. Accélérant encore - étonné que ce soit encore possible -, il colla au train de la moto jusqu'à en effleurer la roue arrière, déstabilisant légèrement l'engin avant qu'il ne reparte à quelques mètres de lui. Si Matthew provoquait un accident, il risquait de tuer le motard : il aurait dû s'inquiéter des répercutions, mais le seul point négatif qu'il y voyait était que mort, il ne pourrait rien lui apprendre. En même temps, il ne se risquerait pas à le mener tout droit à l'emplacement où était détenue Toyiah... Tout ce qu'il pouvait attendre, c'était une course-poursuite sans fin. Alors, plus décidé que jamais et prêt à prendre le risque de tuer le motard, il appuya encore sur l'accélérateur et tapa avec violence et répétition dans la roue arrière de la moto. L'engin vacilla et Matthew put parfaitement voir la perte de contrôle qui fut suivie d'une violente chute. Sans se préoccuper des voitures qui pouvaient l'entourer, Matthew pila là où le motard était tombé et sortit de la voiture dès que celle-ci fut arrêtée. Sa rage était telle que dès qu'il vit le corps du motard bouger, il le rejoignit pour enfoncer puissamment son pied dans sa cage thoracique.

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MessageSujet: Re: matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ EmptySam 2 Juin - 14:08

Il se sentait bien. Trop bien, même. C’était mal et il en avait pleinement conscience. D’ailleurs, celle-ci lui hurlait de mettre un terme à cette course et d’exécuter l’ordre premier de son père, mais il en était incapable. Elijah était peut-être le plus obéissant de ses fils, mais il était aussi le plus imprévisible d’entre eux ; un véritable électron libre en quête de sensations. Sentir l’adrénaline couler dans ses veines en inhibant la peur et sentir son palpitant battre à tout rompre, c’était encore bien mieux que n’importe quel monnayage. Alors que sa moto fendait l’air, un rapide coup d’œil en arrière l’informa de la présence de Matthew : un rictus déforma son visage caché par un casque entièrement noir – tout comme le reste de son uniforme de motard – et dans une tentative pour le semer, Elijah se glissa entre deux voitures qui, par réflexe, refermèrent la marche bloquant ainsi la voiture banalisée que conduisait Matthew. Le jeune homme ne put s’empêcher d’en rire. Il avait l’air si déterminé et si misérable que s’en était presque jouissif. Son frère. Son propre frère. Lui qui se disait conservateur de tout ce qui avait attrait à la famille se conduisait finalement comme un monstre envers ces derniers. Cependant, Elijah semblait avoir omis un détail et pas des moindres : en terme de rage et d’entraînement, Matthew l’emporterait haut-la-main sur lui. Il ne savait pas ce que pouvait ressentir un père à qui l’on arrache sa progéniture puisqu’il n’en avait pas ou peut-être quelque part dans le monde, qui sait ? Il ne pouvait qu’imaginer le désarroi de son aîné. Cette notion là de la famille lui paressait totalement abstraite. En fait, au lieu de compatir, Elijah se surprenait presque à s’en réjouir. La vue de Toyiah lui avait serré le cœur, certes, mais pour ce qui était de Matthew, c’était une toute autre histoire : c’était lui la cause de tous les tourments, lui qui avait tourné le dos aux Vryzakis pour sa petite apple pie life bien rangée qu’il avait finalement détruit, et c’était aussi de sa faute si Jenny les avait abandonné. Il méritait de souffrir autant – si ce n’est plus - qu’Elijah avait souffert au cours de son enfance pendant que son aîné était au centre des égards paternels.

En esquivant une belle parade entre ces deux voitures, l’américano-grec pensait avoir découragé son grand-frère, mais le son de la sirène lui informa que Matthew n’en avait pas fini de jouer et qu’il ne le lâcherait pas avant de lui faire cracher le morceau en lui réglant son compte (pas nécessairement dans cet ordre). Pour Elijah, c’était un véritable revirement de situation : il se lassait et commençait tout juste à considérer l’ordre de son père. Comme le dit l’adage : mieux vaut tard que jamais ! Tandis qu’il envisageait enfin la fuite, le bruit des chevaux de son assaillant se fit entendre et il sentit le véhicule frotter contre sa roue. Déstabilisé, le motard tâcha de garder le contrôle de sa monture tandis que son cœur loupait un battement. S’ils n’avaient été que des amateurs de course-poursuite, Matthew aurait bien failli le tuer ! Il semblait avoir sous-estimé ce dernier : sa haine était à présent sans limite. Elijah accéléra de plus belle, cette fois-ci bien décidé à mettre le plus de distance entre eux non seulement pour sauver sa propre vie et pour épargner d’autres dégâts à sa précieuse moto. Il était prêt à disparaître totalement dans la circulation lorsque la voiture frappa un coup, puis autre et encore un autre qui le déséquilibra complètement. Elijah usa de toute sa force pour redresser l’engin, en vain. La violence du choc avait sûrement endommagé l’arrière-train du deux roues qui vacilla et, la vitesse n’aidant pas vraiment, le jeune homme se retrouva propulsé à quelques mètres de l’engin qui se coucha et glissa sur le sol dans un vacarme assourdissant.

Malgré les protections d’usage, il avait presque été mis K.O. Son corps était endolori et le casque avait heurté le sol à une telle puissance qu’il en était sûrement endommagé lui aussi. Il n’osait même pas imaginer l’état de son crâne s’il n’avait pas porté de casque. Son frère avait manqué de le tuer, prenant même le risque qu’Elijah emporte ses informations avec lui dans la tombe. Décidément, il était aussi fou que lui voire même plus encore. Voyant que le véhicule continuait sa course vers lui à toute vitesse, Elijah – par réflexe – plaça ses mains juste devant lui comme pour s’en protéger, mais Matthew pila juste à temps à quelques centimètres de son visage. Il remua et laissa échapper un gémissement de douleur. Cette fois-ci, il envisageait sérieusement de fuir, mais il savait aussi qu’aux vues de son état, son aîné n’aurait aucun mal à le rattraper. Ce dernier sortit aussitôt du véhicule et enfonça avec force son pied sur le torse d’Elijah qui, en plus de lui couper le souffle, lui arracha un hurlement de douleur étouffé par son casque. La chute lui avait sérieusement fêlé une côte qui, sous la force de la pression du pied de Matthew, avait fini par la brisé dans un craquement aussi sec que sinistre qui se répercuta dans tout son corps. Il étouffait avec ce casque : sa respiration était courte, aussi bruyante que celle d’un buffle et Elijah leva les yeux vers son frère pour l’observer à travers la visière teinte de son casque. Matthew était méconnaissable, presque identique à Nikolas dans ses mauvais jours comme celui où il avait abattu un homme de sang-froid simplement parce qu’il ne supportait pas le mot ‘non’. Il tenta de se défaire de l’emprise de son frère aîné, mais il ne parvint qu’à se tordre de douleur et puis, soudain, toute la haine qu’il ressentait envers Matthew remonta vers la surface. Il ne lui laissa guère le temps d’ôter son casque ; se battre à visage couvert était beaucoup plus facile, sûrement beaucoup plus supportable que le regard réprobateur et déçu de son frère s’il venait à découvrir son identité. De sa jambe, Elijah faucha le pied posé à terre de Matthew et profita du déséquilibre occasionné pour se redresser et se mettre en garde. Provocateur jusqu’au bout, il lui fit signe de s’approcher et se balança sur ses pieds en négligeant la douleur lancinante qui transperçait ses côtes.


Gosh, j'me suis rattrapée sur le coup.
Lattage de tronches ! Faut pas trop les défigurer, hein ! Ils sont beaux. 90
C'trop un choc de titans, là.

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MessageSujet: Re: matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ EmptySam 2 Juin - 21:52


Le motard était vivant : le resterait-il ? Matthew s'était laissé emporter dès qu'il avait été près de son adversaire, et il n'avait pas pu résister à lui enfoncer son pied dans la cage thoracique. Lorsqu'un craquement et un gémissement étouffé parvinrent à ses oreilles, il se demanda un instant s'il allait finir par le tuer. Une côte cassée, ça pouvait n'être rien mais ça pouvait tout aussi bien transpercer son poumon. Non, il fallait qu'il parle avant, qu'il lui donne le lieu où était retenu sa fille, une information, un indice, n'importe quoi qui lui permette d'avancer un peu plus vers la perspective de pouvoir la libérer.

La rage devait transparaître dans chacun des traits de l'agent à ce moment-là, et alors qu'il se retenait d'assener un nouveau coup à l'homme qui avait détenu le gilet de Toyiah quelques minutes auparavant, ce fut lui qui contre-attaqua sans que Matthew ne s'en rende compte. En un instant, il s'était retrouvé à terre, fauché par la jambe du motard qui en avait profité pour se relever. Retenant de justesse sa tête qui s'apprêtait à taper contre le sol, il ne poussa qu'un grognement en se relevant, sentant le sang battre contre la tempe que le motard avait meurtri avant la course-poursuite qu'ils venaient de vivre. Il le provoquait !? Matthew n'avait pas besoin de connaître le chemin pour y répondre immédiatement : il était à bout, on lui avait pris ce qui comptait le plus pour lui et il savait que si Toyiah était aujourd'hui probablement entouré d'hommes de main de son père, c'était uniquement à cause de lui. Cette rengaine était entre Nikolas et Matthew, et si ce dernier avait craint pour la sécurité de Lulani que son père avait toujours haï, il avait été naïf de penser qu'il n'oserait pas s'attaquer à l'un de ses innocents et frêles enfants. Et comme seul moyen de l'atteindre, Matthew n'avait que cet inconnu dont l'identité était masquée par un casque et qui avait un lien direct avec cet affaire, il en était sûr.

Alors, le jeune homme n'hésita pas plus longtemps et fondit sur le motard avec la rapidité que lui conférait son entraînement. Son poing vint titiller cette côte qu'il lui semblait avoir cassé quelques secondes auparavant, et il enchaîna en tentant de retirer son casque. N'y parvenant pas, il poussa brutalement son adversaire et hurla avant de retourner à la charge. « OÙ EST MA FILLE ?! » Son poing tapa dans le casque et il étouffa un gémissement de douleur : il voulait savoir à qui il avait affaire, mais surtout pouvoir le frapper au visage et lui faire aussi mal qu'il avait l'impression d'avoir mal en ce moment, en sachant Toyiah en danger. Finalement, il se résigna et tapa une nouvelle fois dans le ventre du motard pour le déséquilibrer assez longtemps pour qu'il puisse retirer son casque.

Peut-être n'aurait-il pas dû : parce qu'à l'instant où il découvrit le visage de son adversaire, balançant le casque au loin, il sentit baisser toutes ses défenses et un regard empli d'incompréhension vint se poser sur lui. « ... Francis ? »


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MessageSujet: Re: matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ EmptyDim 3 Juin - 0:29

En toute franchise, Elijah n’avait jamais vu son frère entrer dans une telle colère et après tout ce que Nikolas avait fait ces derniers temps pour détruire l’univers de Matthew, c’était parfaitement légitime. Au début, il n’était pas question de s’en prendre aux enfants, mais à leur mère cependant, les récents évènements – et notamment l’emménagement de Lula à New York – avaient sérieusement changé la donne. La CIA avait réussi à mettre la main sur l’homme le plus cruel que Nikolas avait à sa solde et qui connaissait toutes ses petites magouilles : La Faucheuse s’était fait prendre à Palapag alors que le patriarche des Vryzakis lui avait ordonné de garder un œil sur Kidlat Weng et de s’en occuper personnellement lorsqu’il lui en donnerait l’ordre. Il comptait sûrement le faire voyager l’oncle Kid à New York – ou du moins quelques parties de lui – comme pour leur rappeler qu’il avait les pleins pouvoirs en ce qui concernait leur droit de vie ou de mort, mais son plan était tombé à l’eau par la faute d’une seule et unique personne qui avait reconnu son homme de main préféré : Lulani. Nikolas avait pourtant rassuré le plus jeune de ses fils : s’en prendre aux enfants n’étaient pas dans ses plans car beaucoup trop risqué et pourtant – en désespoir de cause, sûrement - cela ne l’avait pas empêché de commander l’assaut en collaboration avec les mexicains pour arracher la petite à ses parents. Lulani aurait dû être touchée, sauf qu’un garde s’était jeté sur elle pour prendre la balle à sa place. Mais finalement, Toyiah à elle seule s’avérait être un moyen de pression très efficace et après l’avoir entendu crier un ‘oncle Francis’ désespéré et suppliant, Elijah en venait même à craindre ce qu’il comptait faire d’elle. Nikolas semblait avoir beaucoup de projets et il espérait que s’en prendre physiquement à l’enfant n’en faisait pas partie, il priait même intérieurement pour que cela ne soit qu’un moyen d’attirer Matthew dans un piège pour un face-à-face entre père et fils qui allait faire des étincelles.

Elijah était prêt à frapper, mais Matthew fut beaucoup plus rapide que lui et asséna un coup de poing sur sa côte déjà malmenée qui le força à se courber. Décidément, il avait bien sous-estimé son grand frère. Si son cadet avait baigné dans l’univers de la mafia, Matthew avait un passé de militaire et faisait à présent partie de la CIA, ce qui n’était pas négligeable. Il essaya aussitôt de le soulager de son casque, mais celui-ci lui opposa une certaine résistance et par dépit, il le poussa avec brutalité. Elijah tenta de lui asséner un nouveau coup de poing, mais celui-ci brassa de l’air. « OU EST MA FILLE ?! ». Elijah ne répondit pas. Il ne voulait pas dévoiler son identité et il avait interdiction de lui répondre puisqu’il n’était pas censé être confronté à Matthew. Le poing de ce dernier vint ensuite s’écraser contre son casque – dick move – puis, Elijah essuya un autre coup au niveau de ses côtes qui lui arrachèrent de nouveau un cri de douleur. S’il ne faisait pas le poids, c’était bien parce que la chute en moto l’avait affaibli et que son frère était en proie à une rage sans borne.

Soudain, il sentit le casque lui échapper sans rien faire pour le garder sur la tête, bien trop occupé à se maintenir les côtes. Son regard douloureux se leva alors sur Matthew qu’il regardait en face pour la première fois depuis bien longtemps et un sourire mauvais vint aussitôt étirer ses lèvres lorsqu’il remarqua son visage changé de couleur en même temps que sa colère s’évaporait. Il ne devait sûrement pas comprendre ce qu’il lui arrivait. « … Francis ? ». Sa mâchoire se serra à l’évocation de ce prénom qu’il portait en horreur, mais son sourire s’élargit sous l’effet de la surprise occasionnée. Matthew ne devait sûrement pas s’attendre d’avoir Elijah en face de lui. « Hello, brother. » répondit-il avec amertume. Enfin ! Il allait enfin pouvoir profiter de l’effet de surprise pour lui régler son compte. Elijah ne perdit pas une seule seconde. Son poing vint aussitôt s’écraser à deux reprises au niveau de la tempe de son aîné, cherchant à le sonner. « T’as perdu quelque chose on dirait ? » reprit-il entre deux souffles avant que d’autres coups ne se mettent à pleuvoir. Elijah enchaîna droites, coups de pied, uppercuts et bon nombre d’enchaînements qu’il avait appris au cours de ses années d’initiation aux sports de combat, tandis que – de l’autre côté du Globe – Matthew apprenait à les encaisser. « Ça c’est pour la moto » commença-t-il avant d'enchaîner sur d'autres choses beaucoup plus sérieuses. « Ça c’est pour avoir ruiné la famille, ça c'est pour avoir été égoïste, ça c’est pour maman… ». Chaque coup représentait l’une des souffrances pour lesquelles il tenait son frère aîné directement responsable et autant dire que la liste était longue. Si on ne l'arrêtait pas, il y avait fort à parier que c'est lui qui le tuerait. Une fois Matthew destabilisé, il fracassa la tête de son frère sur son genou. Si la voiture qu'il avait emprunté était munie d'un traceur, la cavalerie ne tarderait pas à rappliquer.


Ö, Elijah c'est trop un fou !
Gosh, j'crois que je vais lui perforer un poumon pour la peine (j'suis trop gentille avec mes personnages, j'aime me faire mal (a)).
Je te laisse faire l'inventaire des blessures que Lula aura à soigner 90
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MessageSujet: Re: matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ EmptyDim 3 Juin - 1:58


Matthew était complètement déstabilisé : son frère, le motard ? S'il y avait bien un visage qu'il ne s'était pas attendu à découvrir sous le casque, c'était bien celui de Francis. La dernière fois qu'il avait vu son frère... c'était il y a des années. Dix ans, pour être tout à fait exact ; et pourtant, Matthew avait instantanément reconnu son benjamin. A cette époque, Francis n'avait que treize ans, et il l'avait toujours cru trop jeune pour comprendre réellement les affaires de famille. Lorsqu'il avait quitté Athènes pour Palapag, sa famille biologique pour sa famille de choix, il ne s'était pas attardé en paroles réconfortantes avec lui, le croyant fort et insouciant. Il s'était dit que son absence ne lui ferait pas de mal, lui avait demandé avec sincérité de veiller sur leur mère et leur sœur, se confondant plutôt en explications avec l'adolescente flamboyante et révoltée de le voir partir et céder à leur père qu'était Kina. En aucun cas il n'aurait pu imaginer que son frère se transforme en... quoi, au juste ? Qu'est-ce que toute cette mascarade voulait dire ? « Hello, brother. » Matthew était incapable de réagir, complètement choqué par la scène dans laquelle il était lui-même acteur. En un instant, il avait tout oublié : la bagarre, sa douleur, tout, il n'y avait plus que Francis qui se tenait devant lui sans qu'il ne comprenne pourquoi.

Et puis, un coup tomba - pile là où Francis l'avait déjà heurté. Un autre coup suivit au même endroit, et il réveilla instantanément l'agent : Francis travaillait avec leur père. Il avait vu Toyiah, peut-être même avait-il participé activement à son enlèvement. Lorsqu'il pensait poursuivre son père, combien de fois avais-ce été la trace de Francis qu'il avait suivie ? Depuis quand Nikolas avait-il enrôlé son plus jeune fils à sa succession ? Et surtout... pourquoi ? Pourquoi Francis s'était-il laissé faire de la sorte, comment pouvait-il accepter les actions de son père ? Pire, y participer ? « T’as perdu quelque chose on dirait ? » Bien vite, Matthew se retrouva assailli par une pluie de coups de pied, de poing qui le firent plier. D'abord, il fut réticent : frapper son frère, c'était au-delà de tout ce qu'il avait imaginé devoir faire un jour, et pourtant il avait déjà placé la barre très haut. « Ça c’est pour la moto » Déjà éprouvé par les coups, Matthew tenta de se défendre du mieux qu'il put sans contre-attaquer, espérant que son frère se lasse. Et pourtant, il continuait : les coups s'enchaînaient, et Matthew ne pouvait penser qu'à une chose. Comment Francis pouvait-il le battre de la sorte ? Son père avait-il réellement effacé toute once d'humanité de son frère, à l'image de sa propre personne ? « Ça c’est pour avoir ruiné la famille » Francis était énervé contre lui... C'était nouveau, soudain, mais c'était compréhensible. Seulement, n'adressait-il pas ses reproches à la mauvaise personne ? Aux yeux de Matthew, c'était leur père qui était responsable de tout le mal qui avait pu arriver au sein de leur famille. « ça c'est pour avoir été égoïste » Ca, il plaidait coupable, et avec fierté. Il avait choisi Lula, il avait tout abandonné derrière lui mais c'était parce qu'elle avait besoin de lui elle aussi : ils allaient fonder une famille. « ça c’est pour maman… » Encore une fois, ce fut un dernier coup d'Eli, plus puissant que les autres qui heurta sa mâchoire qui le réveilla - mais ne l'empêcha pas de s'écrouler de tout son poids sur le sol une nouvelle fois.

Il se releva vite, ignorant la douleur qui était désormais lancinante, et tapa dans la côte d'Elijah, exploitant encore cette faiblesse, avant de venir coller son poing contre l'os de sa joue. Autant physiquement que mentalement, ce coup lui fit mal. « Maman ? De quoi est-ce que tu parles ? » cracha-t-il, essoufflé, tapant un dernier coup avant de faire quelques pas en arrière. « J'ai pas envie de te faire mal, Francis. Dis-moi juste où est Toyiah... » reprit-il plus doucement. Après tout, plus que Francis, plus que tout, c'était la vie de sa fille qui lui importait.

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MessageSujet: Re: matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ EmptyDim 3 Juin - 3:04

Elijah ne laissait aucun répit à son frère aîné. Il était dans un état de rage si intense que les coups pleuvaient sans qu’il n’ait forcément besoin de les commander et ce n’était que le résultat d’une dizaine d’années de rancœur envers Matthew. Tout ce qui arrivait aux Vryzakis était uniquement sa faute. La famille serait toujours aussi soudée s’il n’avait pas fait l’erreur d’assumer son rôle de père à 18 ans parce qu’après tout, Lulani avait su prouver à de nombreuses reprises qu’elle savait parfaitement élever sa progéniture sans son aide. Elijah avait à présent le sang de son frère sur les mains et curieusement, ça ne l’aidait pas à se sentir mieux. Il y avait toujours ce poids qui oppressait son cœur et cette voix qui lui murmurait à l’oreille que tout ça n’était qu’un faux problème. Plus il frappait et plus la carapace d’Elijah s’effritait pour laisser place à Francis. Lui qui d’ordinaire était si calme perdait complètement les pédales face à son frère aîné. Pour l’heure, il avait l’avantage sur Matthew et comptait bien lui rendre la monnaie de sa place. Cependant, chaque coup lui donnait envie de pleurer de rage et il s’en voulait de se sentir aussi faible après des années de préparation pour une confrontation dont Matthew ne s’était jamais attendue. Ce dernier encaissait les coups sans broncher et Elijah en regrettait presque la brutalité dont il avait fait preuve au début alors qu’il ignorait qui se cachait sous le casque de moto. Au loin, ils pouvaient entendre les sirènes des voitures de police venues prêter main forte à l’agent Vryzakis.

Le dernier coup porté par Elijah avait terrassé Matthew. Ce dernier se redressa bien vite pour frapper à son tour. Elijah lâcha un nouveau cri de douleur lorsque le poing de Matthew s’écrasa de nouveau sur sa côte en provoquant un pincement à chaque respiration. Il sentait qu’un liquide suintait à l’intérieur de ses poumons ce qui n’était pas bon signe. Bien vite, il sentit le goût ferrique du sang. Il cueillit ensuite un autre coup de poing contre l’os de sa joue qui le déstabilisa. « Maman ? De quoi est-ce que tu parles ? ». Elijah se redressa maladroitement tel un pantin maintenu par des fils invisibles et se mit à rire légèrement avant d’être pris d’assaut par plusieurs quintes de toux ensanglantées, signe de ce qu’il avançait : sa côte avait perforé son poumon et la douleur était telle que la moindre respiration était un véritable supplice. Le sang s’échappa de sa bouche pour couler le long de son menton tandis qu’il se tenait les côtes. « Parce que tu ne le sais pas ? She’s gone ! » Lança-t-il avant de préciser. « Elle nous a abandonné sans même prendre la peine de nous laisser un mot d’adieu. Exactement comme son fils. » Persiffla-t-il, dédaigneux, le tout dans un gémissement de douleur. « J’ai pas envie de te faire du mal, Francis. ». Le jeune homme ne put s’empêcher de lâcher un rire saccadé par les rictus de douleur, insinuant que le mal était déjà fait depuis très longtemps. « Dis-moi juste où est Toyiah… ». Entendant que les sirènes se rapprochaient, Elijah redressa la tête. Ils n’allaient pas tarder à débouler et à l’embarquer pour l’interroger. « Sinon quoi ? » le défia-t-il, commençant à amorcer une fuite à pieds même en sachant qu’il n’irait pas bien loin dans son état. « Ta fille va bien, c’est tout ce que tu as besoin de savoir. Papa a dit que tu l’as retrouvera en temps voulu. ». Il ne se sentait pas bien. Il ne se sentait pas bien du tout, même. Elijah fut pris d’une nouvelle quinte de toux et cracha du sang, la douleur l’empêchait de respirer convenablement à un tel point qu’il luttait presque pour faire entrer de l’air dans ses poumons. Bientôt, ses jambes refusèrent de lui obéir et il se laissa glisser à terre.
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MessageSujet: Re: matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ EmptyDim 3 Juin - 19:12


Si Francis s'était bien débrouillé pour mettre Matthew à terre, celui-ci semblait également avoir blessé son frère plus profondément qu'il ne l'aurait voulu. Le jeune homme, avant de répondre à son aîné, s'était mis à tousser et à cracher du sang : il était plus touché qu'il ne voulait bien l'admettre et il restait, bien que maladroitement, en équilibre sur ses jambes. Matthew ne comprenait pas comment Francis avait pu tourner aussi mal, comment son père avait pu instrumentaliser ainsi son fils au point qu'il se retrouvent là, tous les deux, frère contre frère alors que la dernière fois qu'ils s'étaient vus, ils n'étaient que deux adolescents. « Parce que tu ne le sais pas ? She’s gone ! » s'exclama son frère avec dédain, provoquant un nouvel arrêt dans l'esprit de Matthew. « Elle nous a abandonné sans même prendre la peine de nous laisser un mot d’adieu. Exactement comme son fils. » Sa mère était partie ? C'était impossible ! Si c'était le cas, elle aurait forcément tenté de joindre Matthew, ou Lulani, ou n'importe qui qui, elle devait forcément le savoir, la protègeraient de tout leur corps et de toute leur âme. Après tout le temps qu'elle avait passé sous la coupe d'un mari autoritaire et malsain, elle s'était enfuie ? Non, pas sans en parler à quelqu'un... à lui, en l'occurrence. Il avait eu du mal à concevoir le choix de sa mère de rester à Athènes, auprès de Nikolas, mais il lui avait dit qu'il serait toujours là pour elle, comment pouvait-elle avoir disparu sans le contacter ? Inconcevable. Cependant, ce ne fut pas à ça que Matthew répondit. Trop préoccupé par sa fille, il ne put que questionner son frère sur ça. « Sinon quoi ? » Bonne question, tiens. En entendant les sirènes de police se rapprocher de sa position, son regard se durcit et il communiqua sans un mot : une fois encerclé par la police et les forces spéciales, Francis n'aurait plus d'autre alternative que de se rendre ou de s'étouffer dans son propre sang. « Ta fille va bien, c’est tout ce que tu as besoin de savoir. Papa a dit que tu l’as retrouvera en temps voulu. » La réponse de Matthew fut immédiate. « Et tu le crois ?! » s'était-il exclamé, laissant parfaitement signifier dans son ton à quel point ce fait était absurde.

Seulement, Elijah n'eut même pas le temps de lui répondre : en quelques instant, une nouvelle quinte de toux s'était manifesté et, incapable de respirer, il s'était écroulé à terre. Cette vision provoqua un mouvement instinctif de la part de son grand frère, qui s'approcha de quelques pas avant de s'arrêter, hésitant : à ses yeux, Francis avait toujours été un petit frère "en dehors" de toutes ces histoires, le plus jeune, celui qu'il fallait protéger et à qui il fallait épargner les situations les plus difficiles, mais il s'était rendu compte à quel point cette vision était faussée par les années qui avaient passé depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vraiment parlés. Matthew aimait son frère, du moins il aimait le frère qu'il avait eu durant les treize premières années de ce dernier, et maintenant quoi ? Il le tuait presque, le mettait à terre, l'empêchait de respirer. Si Elijah succombait à ses blessures, il serait le seul à blâmer. Il avait tellement peur pour sa fille ! Ça l'avait rendu incapable de contrôler ses coups, ou d'être un tant soit peu raisonnable. Ce fut contre Nikolas que la colère de Matthew se mit à grimper : c'était à cause de lui que Francis s'était ainsi transformé, à cause de lui qu'ils en étaient arrivés à se battre mortellement alors que Matthew se souvenait encore parfaitement du premier jour sur Terre de son benjamin. Alors, il reprit sa marche et s'accroupit auprès d'Elijah, qui semblait faiblir à vue d'oeil. Un éclair de culpabilité traversa le regard de Matthew mais il se reprit rapidement, se raclant la gorge et tournant brièvement la tête pour jauger de la proximité des voitures de polices qui arrivaient avant de reprendre la parole. « Francis, j'ai besoin de savoir où est Toyiah. C'est une enfant... S'il te plaît. Elle a rien à voir avec tout ça. Tu peux me blâmer de tout ce que tu veux, mais laisse pas Nikolas impliquer les enfants là-dedans. Si tu bosses vraiment avec lui, alors tu sais que s'il veut le faire, il le fera. Il va la tuer, à titre d'exemple... » Les premiers agents sortaient de leurs voitures pour rejoindre Matthew. « Réglons-ça entre adultes... Dis moi où elle est... »

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MessageSujet: Re: matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ EmptyDim 3 Juin - 21:56

« Et tu le crois ?! ». Matthew ne semblait pas comprendre la dévotion d’Elijah envers leur père et à contrario, Elijah ne comprenait pas les choix de son frère aîné. N’ayant vécu que pour sa famille durant des années, il ne concevait pas que l’on puisse préférer une femme à un lien aussi puissant et incontournable que la famille. Pour lui, Lula était un parasite qui avait détourné l’esprit de son frère aîné, du moins, c’était ce que Nikolas lui avait expliqué. Au début, il avait cru qu’elle n’en avait que pour son argent, mais même après que Matthew eut été déshérité leur petit couple avait survécu. C’était également pour cette raison qu’Elijah ne s’attachait à aucune femme, il s’en méfiait à un tel point qu’il n’était jamais tombé amoureux parce que pour lui, l’amour n’était qu’une utopie et le mariage une belle connerie. Il avait bien vu ce qu’avait donné celui de ses parents ou de son frère avec Lula. Un fossé s’était creusé entre eux sans qu’ils ne se rendent compte de la profondeur de celui-ci qu’ils croyaient surmontable, mais finalement c’était presque comme s’ils vivaient sur deux planètes complètement différentes. S’il croyait son père ? Bien sûr que non, mais il se persuadait que son père prêchait la bonne parole uniquement pour se donner bonne conscience parce qu’au fond de lui, il avait honte d’avoir un père aussi machiavélique. « Tu nous as tourné le dos, pas besoin d’être diplômé en math sup pour faire le calcul sur qui je dois croire ou pas. » répondit-il avec une pointe de sarcasme, la voix éteinte par la douleur. Ce n’était que pur mensonge. Bien sûr qu’il ne faisait pas confiance à leur père puisqu’il se trouvait dans la gueule du loup la majeure partie du temps, la vérité c’était qu’il craignait son père autant qu’il l’idolâtrait. A présent, Elijah était tiraillé entre l’instinct de préservation et la loyauté envers un paternel qui ne méritait sûrement pas tant d’égards. Il préférait souffrir que de dévoiler à son frère l’endroit où se trouvait actuellement sa fille, sa propre nièce parce qu’il craignait surtout que cette simple information n’influe sur le climat de confiance qui s’était installé entre père et fils. Elijah savait qu’il finirait par chuter dans l’estime de son paternel et serait traité comme un moins que rien pour avoir non seulement désobéit à ses ordres en provocant la rencontre, mais aussi en acceptant de lui donner l’adresse où Toyiah était retenue prisonnière. Voyant son frère approcher, Elijah esquissa un mouvement de recul, mais fut stoppé par le mur contre lequel il s’était écroulé.

« Francis, j'ai besoin de savoir où est Toyiah. C'est une enfant... S'il te plaît. Elle a rien à voir avec tout ça. Tu peux me blâmer de tout ce que tu veux, mais laisse pas Nikolas impliquer les enfants là-dedans. Si tu bosses vraiment avec lui, alors tu sais que s'il veut le faire, il le fera. Il va la tuer, à titre d'exemple... Réglons-ça entre adultes... Dis-moi où elle est... » . Les dernières paroles de Matthew lui donnèrent matière à réfléchir. Ce n’était plus d’Elijah dont il était question, mais bel et bien de Toyiah qui se retrouvait mêlée à toute cette sombre affaire. Lui aussi n’appréciait pas vraiment qu’une enfant se retrouve au centre d’une querelle comme moyen de pression et il était vrai qu’Elijah était le mieux placé pour savoir ce dont Nikolas pouvait être capable. D’ailleurs, le jeune homme se souvenait de la première fois où il avait vu son père loger une balle dans la tête d’une femme pour la première fois, un jour qu’il n’était pas près d’oublier. Certes, ce n’était pas lui qui avait pressé la gâchette et qui avait les mains souillées du sang de plusieurs personnes, mais ça ne l’empêchait pas de revoir sans cesse le visage de cette pauvre femme. A présent, le cri de Toyiah lui revenait en mémoire et il ferma les yeux en remuant légèrement la tête pour la chasser de son esprit, cependant Matthew l’avait dit lui-même : ce n’était qu’une enfant. Il savait que Nikolas avait ordonné aux mexicains de se charger de la mère et il se souvenait de la frustration lorsqu’il avait su que la jeune femme avait juste été ‘assommée’, cela voulait dire qu’il était prêt à tout pour atteindre Matthew, y comprit à verser le sang de sa fille. Elijah déplia l’une de ses jambes et se mit à tousser de plus belle, affaibli. « Il l’a détient dans le domaine de la famille Juanez. ». Par ‘famille’, il entendait mafia. Cela sonnait presque comme une mise en garde du danger qu'il encourait. « 4355, Staten Island. » murmura-t-il une dernière fois avant que ses paupières ne se ferment et que sa respiration ne se fasse de plus en plus faible. Il espérait que cela calme un tant soit peu la douleur, mais il se sentait irrémédiablement attiré par les bras de Morphée.

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MessageSujet: Re: matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ EmptyMar 5 Juin - 2:30


« Tu nous as tourné le dos, pas besoin d’être diplômé en math sup pour faire le calcul sur qui je dois croire ou pas. » Oui, Francis semblait beaucoup en vouloir à Matthew - c'était une surprise, un choc même. Comment l'agent n'avait-il pas vu ça venir ? Il était vrai qu'il aurait pu se douter que l'influence de son père grandirait dans le cercle familial qui était resté à Athènes, mais à ce point ?! Si Kina ou sa mère avaient été au courant, ils l'en auraient averti, n'est-ce pas ? Quoique, avec ce qu'il venait d'entendre sur sa mère, il ne pouvait plus être sûr de rien. Leur avait-il réellement tourné le dos ? Sûrement, mais probablement pas de la façon dont Francis l'imaginait.
16 mars 2001, entre Palapag & Athènes. « Et avec ton père ? » demanda Lulani. Matthew fronça les sourcils avant de répondre. « Il ne me parle toujours pas, je ne le vois presque plus. C'est comme s'il s'était débrouillé pour débarasser tous les coins de la ville où se passent mes patrouilles. » « Je suis désolée... » Matthew inspira profondément. « Arrête de t'excuser, je suis heureux de la situation. Je t'ai toi, et Toyiah, et c'est tout ce qui compte. Je me balance complètement de son avis, ou de son argent. » Il la sentit sourire ; son sourire lui manquait tellement. Ses yeux, sa peau, tout lui manquait. Il n'aurait jamais pensé que leurs vies tourneraient ainsi mais si c'était à refaire, il n'y changerait rien.

Le discours que Matthew prononça ensuite fut d'une sincérité digne de lui : sa fille était sa princesse, son bijou, sans elle... Sans elle, il ne s'imaginait tout simplement plus vivre. Elle était si jeune ! Elle était une enfant intelligente, ouverte, elle avait encore tellement de choses à expérimenter, à vivre ! Sa détresse était probablement carrément palpable, et il retint son souffle en attendant la réponse de son frère : il venait de le battre à mort, et maintenant quelques mots de lui avaient un pouvoir de vie ou de mort sur sa fille. Et plus il attendait, plus Francis faiblissait, et plus Matthew craignait à la fois pour son frère et pour Toyiah. « Il l’a détient dans le domaine de la famille Juanez. » entendit-il enfin sortir des lèvres entrouvertes de son benjamin. Les yeux de Matthew se fermèrent de soulagement : il savait où elle était, il savait où elle était et il venait la chercher. Il ne doutait pas que les Juanez lui donneraient du fil à retordre, et qu'il ne pouvait tout simplement pas entrer comme un roi, prendre sa fille et repartir - pourtant, maintenant qu'il savait où elle était, il n'avait qu'une seule envie : la retrouver, le plus vite possible. « 4355, Staten Island. » Il ancra profondément cette adresse dans son esprit et il soupira de relâchement en sentant ses membres se détendre : pour lui, il était évident qu'il retrouverait Toyiah maintenant. Tout ce qu'il espérait, c'était que ce n'était pas trop tard.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, il se rendit compte que Francis avait clos les siens. Immédiatement, son premier réflexe fut de tendre sa main vers lui pour tapoter contre ses joues [ok, il le gifle, c'est pour le plaisir !] « Francis, eh ! Reste conscient. » Il leva la tête en direction des agents qui étaient sortis de leur voiture pour s'approcher, arme à la main, et leur fit signe de s'arrêter d'un signe de la main. « Appelez une ambulance ! » leur cria-t-il à la place avant de s'accroupir de nouveau près de son frère. Après un instant à observer le jeune homme, Matthew se mordit les lèvres en hésitant et s'appuya finalment à son tour au mur contre lequel s'était laissé glisser son frère pour prendre la parole. « Merci... » dit-il simplement dans un souffle avant de reprendre. « Je voulais pas vous abandonner, Francis, ni toi, ni Kina, ni maman. » Il marqua une pause, incapable de savoir quelle serait la réaction de ce frère qu'il ne connaissait finalement plus si bien que ça. « Mais même sans Lula, ou sans Toyiah, j'aurais pas pu cautionner les agissements de Nikolas. » Il était toujours incapable de l'appeler "papa". « Reste ici... Reste avec moi. Je pourrais t'obtenir une relaxe, tu pourrais être libre... Tu mérites mieux que d'être Son larbin, Francis. »

I am fangirling so hard right now matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ 1656269883 sur tout ce qu'on a sorti ce soir matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ 1656269883 le smile du soir vient de toi cette fois :')
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MessageSujet: Re: matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ matthew&francis • ❝ you're messing with the enemy ❞ EmptyMar 5 Juin - 13:26


Rainy Day by Guster on Grooveshark

On dit toujours que lorsqu’on s’apprête à mourir, on voit notre vie défiler devant de nos yeux et tout nous apparaît d'une clarté aussi aveuglante que les portes du Paradis auxquelles je n'aurais sûrement jamais droit. C’est à peu près ce que je ressens : mon père m’a quasiment rejeté à la naissance pour un simple prénom, il ne s’est jamais soucié de moi et je ne saurais dire à quand remonte le jour où il m’a vu pour la première fois. Je me demande parfois s’il a eu le temps de plonger son regard dans mes yeux bleus, et de se dire : « est-il possible que j’aie engendré le plus insignifiant trou du cul du 21e siècle ? J’ai tout fait foirer, j’ai choisi les mauvais chemins je pense ne manquer à personne. ». A présent qu’il se trouvait face à Matthew après une violente altercation, Elijah ne pouvait s’empêcher de penser que d’obéir à son père était une très mauvaise idée : voilà à présent à quoi il en était réduit, avachi à moitié mort contre le mur d’une rue. La Faucheuse – la vraie – viendrait probablement le cueillir et il ne voulait pas mourir seul. Il savait qu’une fois que son frère aurait obtenu ce qu’il voulait, il partirait sans plus attendre pour récupérer son bien. Tandis qu’il était en train de s’endormir, de petites tapes sur la joue l’obligèrent à rouvrir les yeux et il fut étonné de voir que Matthew se tenait toujours auprès de lui. Il se posa alors une question. Une seule question. Est-ce que son père serait resté ou l’aurait-il laissé crever dans le caniveau ? « Francis, eh ! Reste conscient. ». Le jeune homme ouvrit péniblement les yeux pour accrocher le regard de son frère et fut surpris d’y lire de l’inquiétude. Etait-ce vis-à-vis de lui ou vis-à-vis de sa fille chérie ? « Appelez une ambulance ! ». Elijah voulait émettre une objection. Autant le laisser crever, il n’avait jamais rien fait de bon au cours de son existence et il doutait en être capable un jour et puis, il savait que de toute façon, il n’échapperait pas à la prison. Certes, il n’avait pas participé à l’assaut, mais à l’heure actuelle personne ne verrait la différence : Elijah était un complice.

« Merci… ». Il ne s’attendait pas à un ‘merci’ de la part de Matthew, surtout en ayant été si brutal avec lui. « Je voulais pas vous abandonner, Francis, ni toi, ni Kina, ni maman. Mais même sans Lula, ou sans Toyiah, j’aurais pas pu cautionner les agissements de Nikolas. ». Sentant la colère déformer ses traits, Elijah détourna la tête, incapable de le regarder en face. Lui non plus ne cautionnait pas toujours les actes de leur père, mais son besoin d’attention l’obligeait à être loyal envers lui. « Reste ici… Reste avec moi. Je pourrais t’obtenir une relaxe, tu pourrais être libre… Tu mérites mieux que d’être son larbin, Francis. ». C’était tellement… étrange de recevoir tant d’égards d’un frère qu’il avait passé des années à haïr profondément. Elijah ne put s’empêcher de rire, le visage déformé par la douleur que cela pouvait provoquer chez lui tandis qu’il entendait la sirène de l’ambulance qui se rapprochait déjà de leur position. « Si je survies… » ironisa-t-il avant de rajouter. « Tu sais ce que c’est la liberté, pour moi ? C’est une corde et Dieu veut qu’on se pende avec. Je ne veux pas de ta charité, j’suis assez grand pour me débrouiller seul, c’est ce que j’ai toujours fait. ». Répliqua-t-il avant de reposer sa tête tout contre le mur. Une fois les secours arrivés, Elijah fut attaché, mis sur un brancard et conduit à l’hôpital le plus proche pour y être soigné. Ce soir, il avait choisi la famille en dénonçant une personne pour en sauver un plus grand nombre (du mois, tel qu'il le voyait). Ce soir, s'il venait à mourir, ce serait le cœur léger et il n'aurait pas peur.


Haaan, j't'en prie, j'suis contente :')
Bordel, il me fait mal au cœur Elijah !
Voilà, dédicace avec cette song que tu m'as fait découvrir et avec laquelle j'ai tapé ma réponse ♥
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