Lynn & Caine ❝ we are insane ❞

Sautiller de joie ou pousser un cri d’épouvante. Comme toujours, la piquante Lynn Maryweather, récemment mariée à Caine McDouglas, était tiraillée entre les deux réactions sans savoir sur laquelle se positionner exactement. Les évènements s’accumulaient dernièrement, même pour quelqu’un ayant une capacité d’adaptation si extrême comme la jolie canadienne. Elle arrivait à en être réveillée la nuit, en sueur, tandis que le rêve se mêlait au cauchemar et que même l’étreinte si chaleureuse et rassurante de Caine ne suffisait plus à la tempérer. Finalement, pour éviter que Cruella ne lui fasse chopper définitivement une crise de nerfs, Lynn avait pris les devants : elle était parvenue au miracle de négocier deux semaines entières de congés, pour Caine comme pour elle, sans qu’aucun membre de la CIA n’ait l’autorisation de les faire suivre ou de les déranger. Il faut dire que la jeune femme avait honteusement profité du fait que sa mère ait justement un congrès à ce moment là… congrès qu’elle ne pouvait pas manquer et pour lequel elle devrait faire appel à quelqu’un d’autre qu’au duo qu’elle harcelait depuis trois semaines… soit depuis la fin de leur mission en tant que mari et femme. Il y a trois jours, Lynn avait fait la surprise au bel écossais en lui pointant deux billets d’avion pour Paris, énonçant fièrement qu’elle était la première à le surprendre en dépit du défi toujours en suspend entre eux et qu’il risquait de vivre la semaine la plus romantique de sa vie… Lynn avait tout prévu, pour la simple et bonne raison qu’elle connaissait la capitale française comme sa poche. Mais avant même que de partir pour LA destination les caractérisant diablement… elle avait tenu à ce que Caine rencontre son père.

Adam Maryweather. Des poèmes, proses, vers, haïkus ne pourraient guère décrire cette véritable tornade de muscles et de gentillesse. Il ne s’attendait pas à recevoir les deux jeunes gens, sa fille s’étant arrangée avec la nouvelle femme de celui-ci pour qu’il ne se doute de rien, mais quelque chose disait à Lynn que la rencontre serait à la hauteur de la nouvelle qu’elle devait elle aussi annoncer à Caine… et qui n’avait pas encore dépassé la barrière de ses lèvres pour l’heure. Diantre, alors qu’ils venaient tout juste de se garer devant la belle maison que Maryweather père avait bâtie de ses mains, Lynn frémissait de stress. Les hormones, sans doute, car elle n’était pas nerveuse à ce point en temps normal… « Tu vas voir, il va t’adorer. Il aura pas le choix, je lui dézingue la tronche sinon ! » Elle avait beau faire la grande fiérote devant l’éternel, elle se trouvait comme cette enfant qu’elle avait été, craintive dès que la moindre mauvaise note survenait et qu’elle cherchait des stratagèmes incroyables pour le lui annoncer. La peur de le décevoir, sans doute. Lynn n’avait pas ce problème avec sa mère, qui giflait plus vite que son ombre sans le moindre sentiment, mais avec son père… sa relation avait toujours été fusionnelle. Elle avait suffisamment confiance en lui pour se risquer à serrer la main de Caine dans la sienne, ne prenant absolument pas pour argent comptant l’air désagréable d’Adam lorsqu’il leur ouvrit la porte. Pas un mot, comme s’il analysait ce qu’il voyait dans le plus grande silence, il redressa la tête en se forçant à avoir un air mauvais. C’était plutôt convainquant, d’ailleurs. « Vous flirtez je suppose » énonça-t-il sans manière, sans bienvenues et encore moins de salutations chaleureuses. Mais bientôt, les visages respectifs de Lynn et de son père se transformèrent en un gigantesque sourire alors qu’il l’accueillait bras grands ouverts, cette réaction contrastant totalement avec l’accueil… mais aussi avec les réactions auxquelles ils étaient confrontés avec la mère de la demoiselle. « T’avais dit que tu serais sympa, t’es vraiment chiant bordel !! » « Aaaah mais tu me détesterais si ton vieux père ne t’emmerdait pas ! » « Sois sympa, c’est ton gendre maintenant. Genre… officiellement. » Adam lâcha légèrement sa fille et, sans que son sourire ne diminue d’un pouce, serra de façon franche la paluche de Caine. « Bienvenue dans la famille camarade ! Enfin j’fais la connaissance du tristement célèbre McDouglas… vous ne savez pas à quel point elle m’a barbé avec son Caine ! » Lynn lui donna un violent coup de coude tandis qu’ils rentraient tous, se trouvant outrée. « Traître !! »

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Lynn était pourtant diablement observatrice, avait une habitude du terrain on ne peut plus évidente mais elle ne l’avait clairement pas vue venir, celle-là. Caine était juste parti prendre l’air sur le balcon à ses yeux, sûrement pour se soulager du stress qu’il avait ressenti avant la rencontre avec le célèbre Adam Maryweather, et c’est la raison pour laquelle la jolie canadienne avait eut la délicatesse de lui servir une grande tasse de café accompagné d’un biscuit fait maison alors que son père la suivait de près. « Ca tombe bien que l’on soit réunis tous les trois car Papa accroche-toi bien, tu vas être grand-père !! » Lynn avait retenu cette information pratiquement deux semaines, le temps de savoir comment l’annoncer et surtout comment elle allait se débrouiller pour ne surtout pas leur apporter davantage d’ennuis qu’ils n’en n’avaient déjà, mais Caine s’était mis à s’exprimer au beau milieu de son annonce, lui offrant un discours auquel elle ne s’attendait pas le moins du monde. Non seulement elle sentit une rage folle s’insuffler dans les veines, mais elle avait en prime des envies de meurtre envers son meilleur ami qui avait pourtant juré de ne surtout rien dire et rien faire. Manifestement, le manque de confiance risquait d’être prochainement dirigé vers lui car Lynn était déçue, diablement déçue. Elle n’osait même pas regarder son père qui dirigeait déjà son aveu à elle, mais qui eut la présence d’esprit de déposer une main rassurante contre son épaule. « Je vous laisse discuter les jeunes, et keep cool il flotte pas ! » La jeune femme tâchait d’écouter les paroles avisées et sages de son père, mais c’était plus fort qu’elle : une fois blessée, elle avait beaucoup de mal à passer outre pour faire comme si de rien n’était. Lynn déposa donc dans un premier temps la tasse de café ainsi que le panier contenant les gâteaux de Marny avait fait pour leur venue, avant de soupirer. « Je rêve… non pire je cauchemarde ! Ca fait cinq jours et tu me le sors maintenant alors que je te présente à mon père ?! Merde Caine, côté timing tu m’as habituée à mieux !! » L’espace de quelques secondes, la piquante brunette se permit de fermer les yeux afin de conserver le peu de self control lui restant encore. Il valait mieux sans quoi elle risquait de prononcer des paroles qu’elle regretterait à coup sûr.

« Par ami je suppose que tu parles de Gaspar ? Je lui avais fait jurer de ne rien dire, merde !! Et puis ce n’est pas une question de manque de confiance, j’ai juste balisé, ça t’arrive jamais ?! Tu n’étais pas disponible ce soir là et cette histoire de nouvelle coloc, bah ça m’a fait péter un plomb ! Je ne suis pas infaillible Caine et c’est vrai, je suis putain de jalouse mais merde, si y’avait un mec super bien gaulé qui venait s’installer chez moi, tu ne serais pas au moins un peu jaloux ? Je ne t’ai pas harcelé, je ne t’ai pas beuglé après j’ai simplement évoqué ça avec Gaspar et j’ai géré ça comme une grande fille ! Tu aurais préféré qu’on s’engueule comme deux abrutis ? Putain j’peux pas l’avaler celle-là ! » Lynn finit par s’asseoir, ses hormones la malmenant et la poussant à davantage de colère que ce qu’elle avait imaginé. Et diable, elle s’en voulait déjà. « Je vais l’tuer. J’te jure que je vais l’tuer !! J’ai confiance en toi merde Caine ! Je sais c’était pas l’idée du siècle d’aller en parler avec mon pote mais si je n’avais pas confiance on ne serait pas ici !! Et je ne voudrais pas garder le bébé… faut que j’te le dis en quelle langue ? Pis t’es pas blanc bleu non plus, ça fait cinq jours que tu craches pas ta valda, je t’emmène chez mon père et bim, tu balances ce genre de connerie ? Tu pouvais pas le faire dans la voiture au moins ?? Putain j’suis vraiment trop conne… » Et pour la peine, Lynn se dépêcha d’engloutir un premier gâteau. Entre la culpabilité et la colère, il fallait bien qu’elle se calme.

Lynn & Caine ❝ we are insane ❞

Lynn se renfrogna aussitôt face au discours de Caine. Oh bien sûr, il avait raison d’une certaine manière mais elle considérait qu’ils étaient tous les deux en tort, il n’y avait aucune raison qu’elle porte tous les torts sur ses épaules ! « Parce que je suis devin et que j’étais censée deviner qu’il allait chercher ton adresse pour venir te menacer ?! Bordel de merde Caine, tu penses sincèrement que je suis débile au point de lui donner ton adresse pour risquer des bricoles à Connor ou à toi ? Mais pour qui tu me prends ?! HEIN ?! Je ne suis pas le marionnettiste de Gaspar Horvath, il agit souvent selon son propre chef et puis même, tout ce que j’ai fais c’est dire que j’aimais pas cette nana, pas que je doutais de toi ! Rhaaaaa ça m’énerve !! » Lynn frappa sans vraiment de violence contre la table, persuadée de n’avoir rien fait de préjudiciable et au bout du compte, elle s’était plantée dans les grandes largeurs. Finalement, elle allait finir par ne plus savoir du quoi à qui se fier, quoi dire, quoi faire… n’avait-elle pas droit à un écart de temps en temps, fallait-il qu’elle soit toujours d’une perfection absolue ? La chose lui fit pousser un grognement ne laissant strictement rien augurer de bon pour la suite. Lynn préférait ne pas le regarder et tâchait de reprendre le précieux contrôle de son tempérament de feu, sinon cette discussion allait tourner au massacre caractérisé. « Comment tu devais le prendre ? Bah je ne sais pas moi, éviter de te faire des films et venir me trouver direct pour que je puisse te dire que je n’ai strictement rien dit qui puisse remettre en doute la confiance que j’ai en toi ou même mes sentiments par exemple !! Mais moi j’avais une excuse pour ne pas être venue te trouver : j’avais la tête farcie par une autre putain de problématique tu vois !! Je pensais que ça, c’était dérisoire par rapport à ce bonheur mais peut-être que je me trompe, peut-être que j’ai tout faux et qu’il valait mieux que je vienne t’emmerder avec une nénette dont foncièrement on a rien à foutre plutôt que de trouver une solution pour garder le bébé !! » A ses yeux, la donne avait été plus importante. Mais ce qui lui déplaisait diablement, c’est que ses propos aient été déformés à ce point et donne cette discussion ridicule au final…

« Tout ce que j’ai dis à Gaspar c’est que j’avais envie de massacrer cette nénette parce qu’elle avait la chance de vivre auprès de toi et pas moi… c’est tout ! S’il a déformé mes propos et s’est lancé dans une mission commando, ce n’est pas ma faute !! » souffla Lynn alors qu’elle commençait sérieusement à fatiguer de devoir se justifier. La prochaine fois, elle allait s’enregistrer, cela éviterait certainement bien des tracas à tout le monde… « Tu peux me faire confiance il va en prendre pour son grade si je l’ai sous la main !! » maugréa-t-elle soudainement avant de reprendre : « merde prononce ta sentence qu’on en finisse, j’commence à fatiguer là ! » Lynn écarquilla cependant deux grands yeux surpris alors que Caine s’était rapproché pour mieux se déclarer à elle… et après, on l’accuserait d’avoir les hormones en folie, hein ! « Heuuu… techniquement on est déjà mariés, alloooo tu as manqué un épisode ! » La piquante brunette avait le souffle court face à son accès de colère et ce fut pourquoi elle s’empara de ses mains pour les ôter de son visage, légèrement en sueur. Elle ne le repoussait pas puisqu’elle se mit à les serrer dans les siennes mais si elle avait eu ce geste… c’est parce qu’elle fondit littéralement en larmes suite au stress qu’elle s’était imposé toute seule pendant ces derniers jours. « Tu m’emmerdes avec un détail pourri pour lequel je ne suis pas totalement coupable et tu n’as strictement rien dit sur le plus important ! » continua-t-elle avant de lâcher les mains de Caine pour essuyer ses larmes. « Tu mériterais que je te botte le cul, Caine McDouglas !! »

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Lynn sentit sa colère fondre comme neige au soleil alors que Caine reprenait la parole, non sans s’agenouiller pour coller sa joue contre son ventre encore plat. La donne lui arracha un franc sourire amusé tandis qu’elle glissait ses mains dans la chevelure de son cher et tendre. Ils auraient pu rester ainsi des heures, sans même se douter qu’Adam et Marny les observaient discrètement comme deux parents poules au cas où cela tournerait au vinaigre. Bien sûr, ils remirent le rideau en place afin de leur laisser de l’intimité dès qu’ils furent sûr que l’orage était passé, sans compter que la piquante brunette s’apprêtait à être demandée en mariage en bonne et due forme. Elle manqua d’ailleurs de s’étrangler avec sa salive tant la surprise l’avait prise à la gorge. Vraiment, elle aurait bien aimé être petite sourire pour s’apercevoir de la tête d’abrutie qu’elle devait avoir en ce moment précis avant de ne se reprendre et de laisser un sourire d’autant plus grand s’emparer de ses magnifiques traits. « Si je disais non, on serait emmerdés pas vrai ? » commença-t-elle tandis qu’elle lui tendait néanmoins sa main gauche, imperturbable. « Évidemment que je veux être ta femme ! Une fois, deux fois, mille fois s’il le faut ! Si ça ne tenait qu’à moi, ce serait déjà fait d’ailleurs… » Lynn se pencha pour s’emparer fougueusement de ses lèvres, laissant clairement entendre de toute la panique l’ayant saisie à l’annonce de sa grossesse mais également la joie infinie d’avoir l’impression de posséder enfin une vraie famille, la sienne… Caine n’était pas le seul à faire un immense bond en avant, à ceci près que cette fois, tout ceci ne serait pas une erreur administrative mais bien un souhait commun totalement irréfutable, y compris par la CIA. « On a une semaine sur Paris pour faire une cérémonie qui nous ressemble, tu sais… » murmura-t-elle à son oreille avant de l’inciter à se relever pour mieux le serrer contre elle.

« C’est totalement débile mais ça m’émeut quand tu dis « notre fils »… d’ailleurs ce sont « nos fils », si tu passes par là, et va falloir faire gaffe parce que y’a un papy poule ici et ils risquent de les kidnapper tout le temps ! » Lynn esquissa un petit rire ému avant de ne reprendre un air légèrement plus sérieux. Elle chercha le regard de Caine tout en conservant une certaine proximité, consciente du fait qu’il soit prêt à démissionner pour leur permettre de s’aimer au grand jour. « Par contre, je te botte réellement le cul si tu oses démissionner, et ça, c’est putain de chez pas négociable ! Avant que tu dises une connerie bien sûr que si je veux qu’on forme une famille au grand jour, qu’on se trouve un appart’ où on sera tous les quatre dans un petit cocon mais réfléchis… si tu démissionnes ou que tu changes de service, tu vas gagner nettement moins et Cassidy risque de te tomber sur le poil ! Et moi et bien… même si ça me fait gravement chier de l’admettre bientôt je vais être en mode baleine et la moindre mission sera un danger ambulant pour le bébé et pour moi. Caine je vais rentrer dans le lard de ma mère dès notre rentrée de vacances, parce que je n’ai pas envie qu’une autre nénette que moi puisse rouler des yeux sur ton extraordinaire petit cul… on va officialiser tout ça et après je serai en congé maternité et tellement insupportable que tu vas prier pour revenir au moment où je n’étais que ta partenaire mon ange ! »

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« Une semaine sur Paris mon ange, mais j’te rappelle qu’on a trois semaines loin de Cruella en tout !! » Lynn ne faisait jamais les choses à moitié, qu’il s’agisse de prise de congés ou bien d’autre chose. Après la mission pourrie qu’ils avaient dû se taper pour les beaux yeux de leur patronne commune, une seule semaine de coupure n’aurait jamais été suffisante… pas alors qu’ils avaient un mariage en grandes pompes à préparer. Certes, le faire sur Paris signifiait que son père ne serait pas nécessairement présent mais quelque chose lui disait qu’Adam serait le premier à préparer une immense soirée dès leur retour, afin de faire plus ample connaissance avec Caine mais aussi pour lui faire comprendre qu’à ses yeux, il faisait déjà partie de la famille. La piquante brunette ne put cependant s’empêcher de s’amuser de la panique soudaine du jeune homme, la trouvant particulièrement touchante bien que totalement injustifiée… certes, ils s’étaient engueulé au sujet d’une connerie de malentendu mais Maryweather père connaissait suffisamment le tempérament de sa fille pour savoir que l’entendre gueuler n’était rien d’autre qu’un signe de bonne santé. Le silence l’aurait diablement plus inquiété… « Ce sont des larmes de joie crétin de McDouglas ! Et crois-moi, je lui en ai tellement fait voir de toutes les couleurs qu’il compatit à ta douleur, je l’entends d’ici ! Arrête de paniquer… tu es le meilleur et s’il est pas d’accord on règlera ça au golf ou au paint ball et le tour sera joué ! On a une façon bien à nous de désamorcer les conflits mon ange, va falloir t’habituer… » Lynn picora un simple baiser contre les lèvres de Caine avant d’essuyer les dernières traces de larmes et de se blottir tendrement contre lui. Son père et Marny devaient les attendre patiemment dans la cuisine mais pour une fois, la piquante brunette refusait de se presser… ils avaient tout le temps du monde.

« Mais naaan ! Soit je m’exprime putain de mal soit tu as des problèmes de choucroute ! Pas besoin de dérogation… ou de démission ou quoi que ce soit d’autre du genre ! On va la jouer smart : on continue notre duo jusqu’à ce que je parte en congé maternité et puis… si Cruella nous tape sur le système je ne reviendrais pas sur le devant de la scène, un point c’est tout ! Je sais à quel point elle nous emmerde avec son règlement à la con et le seul moyen que l’on a qu’elle arrête de nous taper sur le système c’est de se rendre à l’évidence : avec trois enfants il est pas question qu’on soit tous les deux à risquer stupidement notre vie sur le terrain. Je sais ce que tu vas dire ! Mais c’est qu’un boulot Caine. Si je dois choisir entre lui et nous, notre famille, le choix est vite fait. » Lynn le regardait droit dans les yeux afin qu’il sente sa sincérité. S’il fallait qu’elle soit simplement mère de famille alors très bien… elle le serait. C’était en soi une bonne dose d’adrénaline quotidienne ! « J’vais faire peur en mère de famille, tu crois pas ? Connor va se sentir protégé au moins tellement je vais grogner face aux débilités des autres parents ! Et pour te répondre, avant ma mère n’était pas comme ça. Mais c’est quelqu’un de profondément exclusif et quand je suis née, mon père n’a plus eu d’yeux que pour moi. Elle a pété une durite et a demandé le divorce quelques mois après ma naissance. Voilà pourquoi mon père est un papa poule ! »

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« Oula, tu ne me rassures pas avec tes foutus rayons X ! Et rectifications : quand toi tu es juste stressé, moi je suis en mode troisième guerre mondiale j’te signale ! » Lynn appréhendait quelque peu de rencontrer sa belle famille. C’était un exercice qu’elle n’avait plus effectué depuis des lustres et comment dire… elle était loin de l’image de la belle-fille absolument parfaite. Elle jurait comme un charretier, était meilleure tireuse d’élite que simple partenaire de débat et détestait par-dessus tous les grandes tablées familiales car elle n’avait jamais été habituée à la chose plus jeune. Sa mère n’avait de cesse de la harceler et la rabaisser tandis que son père restait le Général qu’il avait toujours été au sein de la NSA… à ne jamais tourner autour du pot et à surprotéger sa fille en faisant peur à absolument tous les petits amis qu’elle avait pu côtoyer. Caine était l’exception confirmant la règle, mais uniquement parce que la jolie canadienne lui avait fait un long topo du jeune homme et qu’il s’avérait être également son partenaire au sein de la CIA… il ne pouvait donc qu’avoir les reins solides en soi. « Ta mère ne va pas m’arracher les yeux parce que l’on est mariés sans qu’ils aient été mis au courant et qu’en prime je suis tombée enceinte avant de les rencontrer, hein ? Et pour info, j’adore la pêche, j’suis sûre que j’te battrais à plat de couture… rien que pour t’entendre quand tu étais petit, trooop mignon ! Je te rassure de suite, je dépèce mon paternel s’il ose te montrer ne serait-ce qu’UNE photo de quand j’étais en couches. Ce n’est juste pas négociable ! »

Mais plutôt que de penser à ce genre d’horreurs, Lynn s’imaginait déjà à s’envoler pour Paris, main dans la main avec Caine, profitant du fait qu’ils n’aient aucunement à se cacher ou à jouer aux faux semblants. Il n’y en aurait que pour eux et pour personne d’autre… la piquante brunette y mettait un point d’honneur. « Chien ? Mais la question de la paye est toujours la même : si Cassidy t’as emmerdé comme jamais lorsque tu étais détective, tu ne penses pas qu’elle va t’emmerder à nouveau ? D’accord, en tant que consultante il y a moyen de moyenner et tu n’es plus seul tu es avec moi… j’assure toujours tes arrières tu sais bien ! Mais on a le temps d’en parler, pas vrai ? Dis-toi qu’en attendant, tu vas devoir me supporter en mode encore plus chieuse et ça, je te souhaite bien du courage ! Si ça me fait bizarre de m’imaginer enceinte alors… mais tout ça ne me dit pas comment on va se démerder pour l’affaire Romanov à notre retour. Tu sais que je dois être en infiltration en Russie et toi mon garde fou au QG… » Et bien qu’elle ne le laisse pas forcément sentir, Lynn paniquait à l’idée de cette mission. Elle qui n’aurait jamais cru que cela soit possible un jour… elle avait peur. Peur pour elle et le bébé…

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« Connor a parlé de moi ? » répéta-t-elle, particulièrement incrédule. Ce petit bonhomme était un véritable rayon de soleil pour Lynn. Non seulement ils avaient réussi à devenir très complices très vite, mais en plus il lui accordait une confiance inouïe n’ayant de cesse d’étonner la piquante brunette. « Ton bonhomme va en faire des ravages, c’est moi qui te le dis ! J’en suis totalement gaga, c’est gravissime… » Et dire que la jolie canadienne ne s’était jamais imaginée mère… elle se voyait plutôt effectuer toute sa carrière dans la CIA, à grimper des grades en bonne hyperactive qu’elle savait si bien être tout en restant une célibataire endurcie et fière de l’être. Lynn était incapable de dire ce qui avait changé chez elle, mais plus que quiconque, Caine la rendait plus apaisée, plus… heureuse. Cette béatitude qu’elle ressentait au moindre de ses regards devenait diablement additive et elle risquait d’avoir un mal fou à s’en séparer si une nouvelle mission survenait. « J’vais essayer de me museler pour la rencontre avec tes parents… sinon, ils vont me prendre pour une timbrée échappée de l’asile ! Pauvre Tommy, sa mère est vraiment la reine des reines côté cervelet dézingué ! » Pourtant, son petit bout était totalement équilibré, faisait ses nuits, grandissait normalement et avait une courbe de poids que le pédiatre avait qualifiée de parfaite. Lynn n’aurait jamais cru qu’une telle chose soit possible, et elle s’en étonnait elle-même, mais sans doute que l’aide combinée de son père, de Gaspar et de Caine de façon plus récent avait suffit à l’équilibrée totalement en chassant tous ses vieux démons à grands coups de pompes dans le cul.

« Lorsque j’étais enceinte de Tommy je suis restée à bosser comme une tarée jusqu’à la fin de ma grossesse mais je compte sur toi pour me pourrir si je reste un jour de trop par rapport à ce qu’il vaut, vu ? Tu vas être mon garde fou et j’te préviens je risque de ne pas te faciliter la tâche mais rien à cirer, on va y arriver ! » Lynn était beaucoup plus paniquée que ce qu’elle ne se permettait de montrer mais les hormones aidant, de longues larmes se mirent à couler soudainement sans qu’elle ne comprenne pourquoi. La peur, le stress, leur engueulade précédente… toute cette salade folle pesait considérablement sur ses nerfs et la faisait craquer nettement plus facilement qu’en temps normal. « Je sais que ce n’est pas négociable mais merde s’il t’arrive quelque chose ? Je ne doute pas de tes capacités je sais que je fais équipe avec le meilleur des meilleurs mais Caine… ne disparaît pas toi aussi. M’oblige pas à te dézinguer la tronche si tu oses me faire un coup pareil ! » Lynn plaça son front contre celui qu’elle pouvait désormais appeler son mari, non sans prendre ses deux mains pour les placer sur son ventre encore plat. « C’est vrai, tu es vraiment inquiet ? C’est marrant je me demande déjà si c’est un petit Caine junior ou une petite Lynn junior… »

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C’était peut-être ridicule pour n’importe qui de voir Lynn se mettre à pleurer alors qu’il n’y avait aucune raison objective de paniquer mais leur situation n’était pas des plus simples et savoir que Caine allait risquer sa peau au cours d’une mission qu’elle était censée gérer à la baguette la rendait malade d’avance. Elle ne contrôlait pas la chose, et se trouvait-elle-même complètement stupide de laisser ses émotions la dominer à ce point mais la piquante brunette avait toujours été un électron libre particulièrement à fleur de peau, faisant le désespoir de tous les partenaires ayant un jour osé travailler avec elle. « Je sais que tu ne vas pas nous laisser tomber ! Mais je crois que ces foutues hormones de merde auront ma peau ! » D’un autre côté, Lynn pouvait rester lovée contre Caine et ça, ce n’était pas désagréable le moins du monde, bien au contraire. Elle aurait pu rester dans la même position des siècles, cela ne l’aurait pas dérangée une seconde. « Comment ça quinze ?! » s’exclama-t-elle tout en se détachant brusquement de son partenaire et mari. « T’es mignon toi, c’est pas toi qui a l’utérus envahi et qui te va te trimballer en mode baleine !! Puis depuis quand tu veux l’intégralité d’une équipe sportive, hein ? » Oh dear, il voulait sa mort. Déjà que Lynn était au bord de la crise de nerf alors qu’il s’agissait juste du tout début de sa grossesse… elle allait crever s’il voulait encore remettre le couvert un nombre incalculable de fois ! « Mon utérus n’est pas à louer ! Mais une mini Lynn, je suis d’ac’. Histoire qu’on te mène tellement la vie impossible que tu aies l’idée de créer « SOS Caine maltraité » ! Hein qu’on va te rendre dingue… mais quelque chose me dit que tu vas adorer ça ! »

Mais Caine ne serait pas le seul à adorer. La preuve, Adam réapparaissait enfin pour prendre sa fille dans ses bras, en la soulevant comme lorsqu’elle était enfant pour la faire tourner dans les airs. Il n’était pas peu fier et puis, après sa grande carrière de soldat, se savoir grand père à nouveau ne pouvait que le combler de joie… « Vous permettez que j’vous emprunte ma fille une minute, hum ? Alors pour Paris, évite de te gaver comme une oie, alcool proscrit et surtout marche pas trop longtemps ! Ménage-toi, ordre de ton vieux père ! » « P’pa, j’suis pas une pauvre petite chose fragile et encore moins une grosse débile d’accord !! Je saurais m’occuper de moi ! Je compte sur toi pour veiller sur Connor et Tommy, d’accord ? Tommy a fait ses premiers pas il y a quelques jours et il est un peu perturbé, alors tu me le chouchoutes ! » « Papy gâteau à vos ordres ! » Lynn esquissa un sourire éclatant tandis que Adam se dirigeait enfin vers Caine pour lui offrir une étreinte de bienvenue dans la famille. Contrairement à la mère de la jolie canadienne, il avait fait la part des choses à l’instant même où il avait posé son regard sur le mari de sa fille. « Je vais emmener Marny dîner en amoureux alors filez vous bécoter loin de moi pour pas rater votre avion ! Roulez jeunesse ! Mais attention Caine : vous me ramenez ma fille en un seul morceau et on se fera un bon gueuleton à votre retour… histoire d’emmerder cette vieille peau de Marjorie ! »

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Avant même que de se concentrer sur ce que venait lui proposer Caine, Lynn crut se sentir mal tandis qu’elle se souvenait le nombre qu’il lui avait indiqué pour une prochaine tablée chez les McDouglas… « Tu veux qu’on pourra être trente lors d’un déjeuner chez tes parents ?! » s’exclama-t-elle soudainement. « Bordel je vais crever direct… tu imagines qu’à chaque fois, pour Thanksgiving, on est que trois avec mon père et Marny ? » La piquante brunette manqua de s’étouffer en avalant sa salive et prit le temps de s’asseoir quelques secondes pour digérer l’information. « Entre ça et les quinze mômes, tu as signé officiellement ma mort ! » Mais Lynn n’en pensait pas un mot. Seule la panique de ne pas être acceptée pas un tel clan lui faisait dire de telles choses. Mais cette peur fut bientôt balayée par la dernière phrase de Caine, démontrant une fois encore par a+b à quel point il savait être un papa poule… le bébé qu’elle portait actuellement n’allait pas manquer d’amour, entre elle qui se découvrait des réflexes de véritable louve protectrice et lui qui couvait littéralement son fils, l’enfant à naître verrait le jour dans la famille la plus aimante de la création, bien que celle-ci ne manque pas de panache ni d’originalité ! « Tu plaisantes ? Tu vas avoir du mal à récupérer Connor plutôt ! Mon père est déjà gaga de ce petit bout alors compte sur lui pour lui apprendre tout ce qu’il y a à savoir pour être un homme, un vrai ! »

Lynn éclata de rire rien qu’à imaginer son père avec ses deux petits fils, Marny pas loin à les surveiller du coin de l’œil… elle n’échangerait sa famille pour rien au monde, vraiment. « Moi j’ai bien envie que tu prennes soin de moi et que tu parles à mon bedon tiens ! Je ne suis pas encore en mode baleine mais… j’en suis déjà gaga. Et puis tu dois prendre soin de moi, je suis un petit être fragile maintenant ! » Bon, d’accord, elle profitait honteusement mais juste pour ce soir. Quel meilleur programme que celui-ci consistant à leur offrir une soirée calme, câline, avant de s’envoler pour la ville des amoureux ? « Et puis… on pourrait en profiter pour se trouver un chez-nous… un vrai. »

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D’accord, partir du principe que même enceinte Lynn pourrait être un pauvre petit être fragile était se mettre grossièrement le doigt dans l’œil jusqu’à l’orteil. La piquante brunette ne faisait pas réellement preuve de fragilité, bien qu’elle ait comme tout le monde ses moments de doutes et d’hésitations. Mais c’était une femme forte, indépendante, souvent incontrôlable et imprévisible d’ailleurs. D’après sa mère, Lynn savait aussi bien être un atout qu’un considérable défaut dans une équipe, car elle avait parfois du mal à ne pas en faire qu’à sa tête… mais n’était-ce pas justement ce qui les avaient poussés dans les bras l’un de l’autre avec Caine ? Si elle avait continué à écouter sa raison, ils auraient fini par devenir fou, à s’aimer de leur côté sans pouvoir se l’avouer à voix haute, en ayant peur de commettre un impair… une chance que la jolie canadienne ait souvent bien moins de scrupules que son tendre mari. Sinon, eux deux se trouveraient encore à l’âge de pierre de leur relation, pour ainsi dire. « Pas la peine de dire que je sais pas être une pauvre petite chose fragile je sais que je peux te botter le cul avec un seul pied les yeux fermés ! Mais ça ne veut pas dire que j’ai pas besoin de douceur, espèce de mufle ! » Lynn lui tira la langue, comme redevenue en enfance, avant de se délecter du fait d’être enfin allongée. Cette journée l’avait tuée, mine de rien… non seulement ses émotions avaient été continuellement en ébullition mais ses hormones ne l’avaient pas lâchée d’une semelle.

« J’aime quand tu dis que tu es heureux avec moi… avec nous » énonça Lynn d’un air particulièrement sérieux tandis qu’elle lui lançait un regard attendri et qu’elle caressait doucement sa joue du bout des doigts. « Je crois qu’au début je ne voulais pas me l’avouer pour ma part. C’est ton bisou dans l’ascenseur qui a tout déclenché ! Je me disais que tu ne pourrais jamais me vouloir moi, avec mes pièces détachés, mon tempérament de merde et ma façon de m’exprimer pas féminine pour trois clous rouillés ! Puis j’me suis dit qu’on avait rien à perdre toi et moi… et tu peux pas savoir à quel point je trouve que je suis un génie de t’avoir poussé dans tes derniers retranchements lors de notre mission ! T’es conscient qu’on a conçu mini Lynn là-bas ? Quand on se cachait pas justement… j’aime cette idée. »

Lynn & Caine ❝ we are insane ❞

Lynn n’hésita pas à esquisser un petit rire alors que Caine s’ouvrait peu à peu à elle. Ils avaient mis du temps à se chercher et à se comprendre mais la piquante brunette n’avait aucune hésitation à dire que désormais, ils étaient sur la même longueur d’onde. Si le bel écossais avec été jaloux comme un lion lors de ses élucubrations au sujet de Sandro ou de potentiels pompiers à qui elle pourrait tenir la chandelle en espérant un peu d’attention… voilà bien ce qui la poussait à autant d’hilarité et non pas le désir éventuel de se moquer de Caine. Découvrir à quel point ils avaient été sur la même longueur d’ondes la ravissait autant que cela la choquait, au final. « Tu n’avais pas compris que le coup de cet abruti de Sandro c’était juste pour te faire réagir ? Je suis possessive et exclusive, va falloir t’y faire… j’avais vraiment envie de t’étriper parce que tu es justement parfait ! Tu n’aurais jamais fait un pas vers moi de peur de te prendre un râteau et je n’aurais jamais réussi à te faire comprendre ce que je ressentais de façon douce… Sandro, les pompiers, tout était bon mais au final il a vraiment fallut que je te pousse ! » Lynn continuait à caresser doucement le visage de Caine, peinant encore à croire qu’il puisse la vouloir elle, cette jolie canadienne aussi folle que déséquilibrée et pourtant semblable à aucune autre. C’était grisant… et merveilleux.

« Quoi ?! » manqua-t-elle de s’étrangler alors qu’il lui posait une question à laquelle, de toute évidence, elle n’était aucunement préparée. Lynn se redressa soudainement, sentant le sérieux s’emparer des traits de Caine comme s’il avait peur qu’elle puisse lui ôter l’intégralité de ce qui constituait sa famille… « McDouglas regarde-moi bien parce que je vais te le dire une première gentiment, après je te déglingue la tronche si tu oses me reposer la question ! Même si je venais à te détester je ne suis pas une pouffiasse comme ton ex-femme… je n’estime pas avoir le moindre droit sur Connor déjà et je ne te priverais ni de Tommy ni de notre autre bébé, même s’il devait nous arriver quelque chose. Maintenant tu vas me faire le plaisir de rengainer ta tête d’enterrement ou tu vas nous foutre la chkoumoune ! » Lynn le regardait droit dans les yeux, car sans être superstitieuse, elle avait une fâcheuse tendance à craindre le pire et à penser que rien n’arrive par hasard. « On est gentil et on insulte pas mon cervelet intelligent, vu ? »

Lynn & Caine ❝ we are insane ❞

« J’ai toujours dit que j’allais apprendre la boxe à Tommy quand il serait plus grand ! » énonça Lynn pour détendre l’atmosphère, bien que cette confidence soudaine soit on ne peut plus vraie et pensée. A la naissance de son fils, la première chose qu’elle avait dite en face de son père, c’est qu’elle apprendrait à ce petit bout à ne surtout pas se laisser marcher sur les pieds, quoi qu’il advienne. Puisqu’ils étaient censés rester tous les deux contre le reste du monde… elle voulait que tout le monde soit sûre qu’elle le protègerait bec et ongle. « Je dis pas de la merde en face de Connor ou même de Tommy j’te signale ! Je sais juste que ça te fais bondir quand je m’y mets… » La piquante brunette picora un seul baiser contre les lèvres du bel écossais avant de se rallonger confortablement contre le matelas. « Attends on va faire un putain d’essai tu vas triper : est-ce que tu serais tombé sous mon charme sauvage si seulement je m’étais appliquée à parler d’une façon plus… délicate ? » Lynn éclata aussitôt de rire, ne se trouvant pas crédible une seconde. Elle avait besoin de dire les choses de façon franche, sans détour possible ni équivoque. On ne se méprenait jamais sur les dires de l’agent Maryweather maintenant McDouglas. On pouvait être choqué, heurté, blessé par ses dires mais il était réellement impossible de se méprendre… voilà pourquoi, lorsqu’elle lui disait « je t’aime » ou qu’elle n’oserait jamais séparer Caine de ses enfants, il valait mieux la prendre au mot car elle n’avait bien qu’une parole. Que ce soit dans le bon comme dans le mauvais sens du terme, d’ailleurs… « J’suis pas crédible ça fait peur sérieux… naaan, vraiment va falloir te faire à avoir une femme insupportable mais au moins, quand c’est noir, c’est noir et quand c’est blanc, c’est blanc. J’vais pas te faire chier avec du gris ! »

La jolie canadienne prit un air plus sérieux alors qu’il s’excusait et fatalement, elle n’eut aucun autre réflexe que celui de le prendre dans ses bras, le poussant à se réfugier contre elle pour mieux se laisser bercer par les battements réguliers de son cœur. « Arrête tes conneries je sais très bien pourquoi tu me l’as demandé. Crois-moi, si j’avais été vexée… disons que tu pleurerais une certaine partie de ton anatomie ! Mais aussi vrai que je vais tout faire pour que Connor arrête d’avoir peur de son ombre et soit comme un coq en pâte… faudra que j’m’occupe du papa aussi ! J’te parie des dollars contre des biscuits que tu vas être plus inquiet que moi pendant ma grossesse ! Mère poule va ! »