James Ed. Reynolds Ҩ Apollinaria De Luxembourg

« Just a party like another »

Apollinaria se préparait une fois de plus pour une soirée comme les autres. Sauf que celle-ci se déroulerait sans Stanislas. Et ca changeait tout. D'habitude, ils venaient ensemble aux soirées, se présentaient comme un couple et agissait comme tel. Il n'était donc pas rare de les voir s'embrasse ou preuve de jalousie quand quelqu'un tournait autour de l'autre de trop près. Ainsi que de les voir quitter la soirée un peu précipitamment par se rendre dans l'appartement de l'un ou de l'autre pour la finir en beauté. Mais tout avait changé en quelques jours. Apollinaria sortait désormais avec quelqu'un qu'elle n'envisageait absolument pas tromper et Stanislas était rentré en Russie où il reprenait son métier de footballer. Bref, chacun reprenait sa vie -ou tentait de le faire- et la jeune princesse savait pertinemment qu'elle s’ennuierait à cette foutue soirée, sans lui. Pas qu'elle ressentait son manque car elle avait des sentiments pour lui, loin de là. Ils avaient passé un pacte tacite selon lequel chacun se montrait avec l'autre pour faire monter leur cote respective et, si l'envie est, profiter du moment. Ils mettaient au point avant chaque soirée ce qu'ils devaient être l'un pour l'autre, ami, petit-ami... Ils s'amusaient mais n'en parlaient à personne. Qui comprendrait de toute façon ? Certainement pas Aloysia, l'ex de Stanislas, celui -ci qui ne se gênait pas pour la tromper avec la Luxembourgeoise... Jalousie et instinct de protection sur un aussi beau jeune homme avait en grande partie été la cause de leur rupture, Apollinaria en était sûre, ce n'était pas seulement de sa faute. Malgré tout, elle devait avouer qu'elle était contente en un sens que Stan soit reparti en Russie. Moins de tentations il y avait, mieux c'était. Et il en était une, et de belle taille.

La jeune princesse se regardait dans la glace, admirant la tenue qu'elle avait choisi pour ce soir. Une robe relativement courte et agrémentée de talons qui la mettait particulièrement en valeur. Ce n'était pas parce qu'elle était en couple qu'elle allait s'habiller comme un sac tout de même ? Enfin, toujours est-il qu'elle se décida à prendre ses clés, son sac et son portable, à fermer son appartement et à descendre rejoindre son chauffeur Charles qui l'attendait en bas, ouvrant déjà la portière de la limousine noire garée sur le bas-côté. Elle y monta en souriant avant de vérifier une énième fois son portable, espérant une surprise de Stanislas pour qu'il la soutienne en cette soirée. Mais rien. Quoi qu'il soit, elle décida de s'amuser et de ne pas faire la potiche, ce qui arrivait rarement toutefois. Arrivée à quelques patés de maisons de son grand duplex sur Park Avenue, elle descendit avant de remercier Charles d'un sourire. Elle monta les quelques marches qui la menèrent dans le hall où elle se défit de son manteau et de ses gants. Elle se rendit ensuite dans la grande salle de réception où elle attrapa un verre de champagne. « Mademoiselle ? Je peux vous aider ? » Surprise, la princesse se retourna et tomba sur un serveur. Elle leva un sourcil. Il plaisantait n'est-ce pas ? Celui-ci dût sentir qu'il avait fait une connerie car il bégaya quelque chose qu'elle n'écouta même pas. Elle leva la main pour le stopper avant de déclarer d'une voix assurée et sèche « Tu vois, le monde se divise en deux catégories: ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi tu creuses. » Et d'un dernier sourire carnassier, elle le planta là.