Poignet de merde. Sans lui, j’aurais repris le taff depuis un moment. « Non tu ne peux pas, attends qu’il soit complètement guéri »… Et blablabla. Mais merde jveux travailler je m’ennuie à mourir.. Je tourne en rond et ma barque n’a jamais été aussi clean ! Je regarde celle-ci, presque comme si personne ne l’habitait. Je m’affale sur mon canapé et continue à râler… Je vais dans la cuisine et déplore le vide qui semble vouloir ressembler au désert de Gobi dans mon frigo... Je referme et décide d’aller chercher une glace… J’arrive devant le marchand et lui en prends une. Avec l’atèle je galère mais m’en fiche. Je lèche le bord et vais sur un banc. Je finis bien vite ma glace, trop vite sans doute. Mon portable vibre et je vois que j’ai un gentil docteur qui m’appelle... Celui là a priori me l’envoyer n’a pas suffit... Il continue de m’emmerder avec ses séances à la con de rééducation... J’me rééducationne toute seule merci ! « Ok ok j’arrive ! C’est bon, pas la peine de me harceler ! UNE séance point barre... » Pourquoi je n’ai pas repris le travail ? Parce que j’ai jamais voulu faire mes séances et ça lui plait pas… A cause de mon ex addiction je ne prends pas de médicament non plus, so pour la douleur, ben je prends mon mal en patience. Ca va je peux bouger le poignet – je jure deux, trois fois, pas plus – et voilà, pas de quoi fouetter un chat. Je prends ma moto – oui je n’ai pas du entendre l’avertissement sur le fait de conduire avec un poignet en atèle – et je me dirige vers l’hôpital. Le truc où je passe ma vie. J’aurais du être factrice, ça m’aurait évité de jouer les casse-cou trop souvent… Mais je me serais sans doute fait chier... Je suis dans l’antre du démon, je pénètre vite dans l’enceinte et vais directement du côté du charmant docteur qui me casse les c****. Je rentre presque dans un mec qui a l’air de s’être blessé. « PUTAIN » C’est tout ce qui s’échappe quand j’reconnais le crétin en question. Mon ex. J’reste là, sans savoir quoi dire faire et surtout si je dois lui en mettre une. Ca fait pas une semaine qu’il a débarqué dans la caserne, qu’il me fait déjà chier et qu’il se blesse cet abruti fini. Avec lui j’parle pas, j’aboie. J’ai toujours envie de lui en mettre pleins. A croire que je suis une violente. J’reste là bouche bée, puis me frotte le poignet.. M‘a fait mal l’autre con.. « Aurais je du en douter.. Toi. Ca fait quoi une semaine et déjà en arrêt.. T’étais pas obligé d’te rater hein.. » Je le laisse planté là, une partie de moi se serait sans doute inquiété de son état. L’autre pense qu’un enfoiré mérite de crever, la bouche ouverte et dans une ruelle abandonnée. Je rentre et vois le docteur. Je m’assieds et là il commence à me tripoter le poignet. Je râle je grogne et jdis aie au moins une cinquantaine de fois. C’était ça ? Il voulait me torturer...fallait le dire, j’serais pas venue ! Et voilà que la gourde de première repense à l’ex, là, pas loin. J’ai envie de savoir ce qu’il a précisément. Ok il boite mais jsuis pas devin.. Vu tout ce qu’on risque à chaque intervention quelle qu’elle soit.. Yen a même qui finissent sous des plafonds et atterrissent en fauteuil… Une fois qu’il a fini ses tripatouillages de merde, il me laisse enfin sortir et me dit à la prochaine. Prochaine mon cul, j’reviens pas, c’est juré ! Je me garde bien de le lui avouer. Le pauvre, qu’il espère. Un peu comme quand il a cru que j’allais sortir avec... Je ressors et paf, encore contre l’ex . « Décidément, un problème au cerveau peut être ? T’as fichu quoi au juste ? » Et VOILA. Il a fallu que je demande hein. CRUCHE. Et je fais quoi à présent, j’compte les minutes avant qu’il s’imagine que je l’aime encore et qu’il peut claquer des doigts et là de suite, je l’embrasse ? Le pire ? C’est qu’en fait, il n’aurait tort. Suffirait qu’il m’effleure pour que j’en ai envie, et je serais assez conne pour lui rendre son baiser, si tant est qu’il tente de m’en voler un. J’suis dans la merde et pas qu’un peu.. Vite une corde..Ou un baiser.