« N’aie crainte elle ne va pas te dézinguer la tronche, au contraire je pense qu’elle va être étonnée de te revoir dans des circonstances disons… plus personnelles mais au moins elle saura que sa fifille ne risque rien avec un héros tel que toi » s’amusa-t-elle à poursuivre même si Caine rejetait ses compliments en bloc. Il avait beau être modeste, il n’empêche qu’il lui avait évité le pire et n’avait pas hésité à foncer du commissariat jusqu’à l’hôpital pour la tirer d’un faux pas et ça, ça valait tous les compliments du monde aux yeux de l’italienne, que l’écossais veuille les recevoir ou pas. « D’une j’aime pas me retenir en face d’un éphèbe tel que toi parce que je trouve que c’est putain de criminel et deuzio j’adore quand tu protestes mollement… » lui murmura-t-elle extrêmement discrètement à l’oreille avant de la lui mordiller pour mieux déposer un baiser des plus chastes contre ses lèvres, bien trop consciente du fait qu’il n’ait jamais trop aimé les démonstrations publiques. De toute manière, ils avaient une question légèrement plus urgente à régler puisque Lyanna demanda un examen de contrôle à un collègue gynécologue, qui la lui accorda en quatrième vitesse malgré son agenda extrêmement chargé – surtout avec ce qu’elle lui avait expliqué et qui motivait ledit examen. « Ben RAS j’ai envie de te dire ma biche ! Deux beaux bébés en devenir, cœurs qui battent tout à fait normalement… tu as un rythme cardiaque un peu élevé mais normal, c’est l’adrénaline, donc tu peux dormir tranquille, tes petits bouts vont bien ! » Bon, okay, l’italienne aurait peut-être dû se retenir de serrer le gynéco dans ses bras avant qu’il ne s’en aille mais cela lui enlevait un tel poids des épaules qu’elle n’avait pas pu s’empêcher. « Sois pas jaloux mamour, il est gay et il en avait plutôt après tes pecs si tu as capté le truc ! De toute façon… je ne suis raide dingue que de toi et puis c’est avec toi que je vais avoir nos deux crevettes, non ? »

« Je te rassure de suite, si un jour je te résiste, flingue-moi direct, j’aurais de sérieux dommages au cerveau ! » soupira Lyanna car rien que de penser au corps parfait de Caine, elle en était toute frémissante. Ce n’était pas humain d’être aussi sexy, même habillé ! Surtout qu’elle ne pouvait qu’imaginer son torse appelant les baisers les plus enflammés sous son t-shirt et ça n’en n’était que plus criminel à vrai dire. « T’es sûr que tu pousses pas un peu le bouchon nan ? Je t’assure il est G-A-Y pas hétéro ! Et puis merde je sais que j’ai un cul de rêve mais à ce point là… de toute façon tu peux te détendre chéri, il a quitté la pièce ! » s’exclama-t-elle avant de n’éclater de rire car Caine avait tout de même entouré sa taille de son bras comme pour faire comprendre qu’elle lui appartenait, à lui et à lui seul. C’était à la fois mignon et ultra sexy. « Maintenant que tu peux te détendre et arrêter d’être jaloux, que penses-tu que l’on rentre chez nous ? » proposa-t-elle avant de ne s’emparer de sa main pour foncer vers sa voiture, n’ayant aucune envie de rester une seconde de plus à l’hôpital, car même si elle avait beaucoup de plaisir à venir y travailler, en l’occurrence, elle avait encore plus envie de passer du temps en compagnie de l’homme de ses rêves. « Dis-moi… même si pour l’instant tu as surtout testé la valse, est-ce que cela te dirait d’essayer quelque chose de plus corsé avec moi ? Genre… un tango par exemple ! Je pense que tu aurais pu tomber sur pire prof ! »

« Tu es au courant que tu me donnes envie de te résister rien que pour te voir en mode matador ? » le provoqua Lyanna, particulièrement friande des petits jeux mais aussi de voir Caine dans un rôle d’autant plus conquérant. On ne pouvait pas dire qu’ils aient eu la moindre opportunité de profiter l’un de l’autre en près de trois mois et demi et cette distance physique entre eux n’en n’était que plus insupportable aux yeux de l’italienne. L’envie de découvrir un tout autre type de danse avec lui était tentant, mais retrouver leur intimité l’était tout autant… surtout en sachant que Connor était gardé par Quinn ce soir et qu’ils pouvaient donc pleinement profiter de leurs retrouvailles sans éprouver l’ombre d’un remord. « Hein quoi, où ?! Ca va pas la tête, ton frangin va jamais fantasmer sur moi, tu déconnes ! Et puis quand bien même, rien à cirer, disons que je suis totalement aveugle à tout le monde qui ne s’appelle pas Caine McDouglas, avec son corps parfait, son romantisme craquant, sa retenue que je me plais à faire péter à tout bout de champ… rien que d’y penser, graouuuh ! » Lyanna essayait de dédramatiser, allant jusqu’à l’embrasser passionnément pour lui rappeler à la fois tout l’amour et tout le désir qu’elle ressentait à son égard, et que nul autre que lui n’était capable de lui faire éprouver, point barre. « Disons que ça va être aussi un test sur : qui va craquer en premier ! Bon moyen de réussir à faire un semblant de danse si la fierté s’en mêle… mais rien que pour fêter nos retrouvailles je mettrai une très belle robe, et j’avoue avoir commandé à C’ian ZE costume pour toi. Bon j’ai pris tes mensurations pendant une nuit et c’était un peu rock’n’roll dans le genre mais bon… c’était pour la bonne cause ! » Lyanna lui offrit un sourire des plus tendres alors qu’il lui ouvrait la portière côté passager, ayant particulièrement hâte d’être à l’abri, à l’intérieur de leur belle maison sur la plage, protégée de tout regard et de toute présence indésirable.

Lyanna émit un sourire à la fois flatté et tendre tandis que Caine lui retournait ses sentiments, tout en avouant ne voir qu’elle et n’aimer qu’elle. Il n’avait pas son pareil pour illuminer littéralement son visage, bien qu’il n’ait pas non plus son pareil pour la faire éclater de rire en deux temps trois mouvements. « Bah quoi ? Je suis insomniaque, faut bien que je m’occupe ! Vaut mieux que je te prenne tes mensurations plutôt que je fasse des boules de billard avec nos chaussettes pour mieux shooter dedans avec un manche à balai… risquant ainsi d’atteindre une certaine partie de ton anatomie mon chou ! Ceci étant je te rassure de suite : je t’ai juste fait faire un haut qui ne ferme pas et se porte seul pour dévoiler tes pecs et tes tablettes de chocolat… pour le pantalon c’est un fute classique, je te voyais pas avec un vrai costume de compet nan vraiment pas, t’es trop viril pour ça ! » Lyanna n’était pas folle dans son genre, du moins pas sur ce sujet et souhaitait que Caine ne soit pas mal à l’aise en portant ce que les doigts de fée de C’ian avait bien pu lui coudre sur mesure. Par contre, l’inverse n’était pas nécessairement vrai vu que le lieutenant de la bridage criminelle ne manqua pas d’user de la sirène pour passer plus vite entre les bouchons et ainsi rentrer plus vite, comme s’il avait faim mais pas de nourriture… plus d’une certaine italienne étant sur le siège du copilote. « Bouuuuuh pas bien Caine, vilain !! Monsieur le lieutenant, j’ai été très, très vilaine, je veux bien être punie avec plein de câlins et des beusous ! » se moqua gentiment Lyanna avant qu’il ne se gare non loin de leur maison, non sans éclater de rire. « Tu veux bien me porter comme une princesse à l’aide de tes grands bras musclés ? »

« Bah dis donc, elle n’a pas fait long feu la femme parfaite… pendant dix secondes tu rêvais de m’inventer, et de suite après tu veux ma mort, c’est CRIMINEL ! Je proteste !! » maugréa faussement Lyanna tout en haussant les épaules parce que si châtiment il devait y avoir, elle ne se laisserait pas faire. Elle avait bien plus de caractère que la plupart des femmes qu’avait côtoyé Caine et justement, elle se félicitait de cet état de fait. L’italienne espérait même qu’en sa présence, l’écossais ne s’ennuierait pas trop vite et ne serait donc jamais tenté d’aller voir ailleurs. « Mais c’est qu’en prime il est méchant ! Pour la peine je te considère plus comme un gentleman, na ! T’as tout gagné !! » Bien qu’en l’occurrence, Caine finit par abdiquer rapidement, la soulevant entre ses grands bras protecteurs tandis qu’elle prenait bien soin d’ouvrir la porte. C’est ça que l’on appelle une équipe qui fonctionne ! C’est d’ailleurs presque à regret qu’elle laissa le lieutenant de brigade la déposer au milieu du salon, même s’il parvint à la surprendre son baiser on ne peut plus enflammé. « Tu étais si inquiet ? » osa-t-elle demander tout en caressant délicatement la joue de Caine du bout de ses doigts, adoptant une expression sérieuse pour une fois car cela ne la faisait pas rire, bien au contraire. « Caine je vais bien… NOUS allons bien, tu as entendu mon collègue ? Il ne faut pas croire, je suis un roc ! Et puis c’est grâce à toi, tu nous as sauvés je te signale, tout le mérite te revient. Pour la peine je vais te proposer de réaliser un de tes rêves, n’importe lequel. » Mais c’était surtout pour achever définitivement de le détendre et de lui changer les idées qu’elle proposait cela…

« Charmeur ! » s’exclama subitement Lyanna alors que Caine lui énonçait son rêve, dont elle était clairement l’un des protagonistes avec Connor et leurs jumeaux à venir. Mais puisque ce rêve était sur le point de se réaliser, il lui fallait faire le forcing sur le tango, que le lieutenant de brigade n’avait encore jamais expérimenté. « Bien sûr que je vais me changer ! Et fais-en autant d’ailleurs, ta tenue est dans l’armoire de notre chambre… » fit-elle avec malice non sans lui donner une petite tape sur son derrière extraordinairement musclé, juste pour la beauté de la chose. Quant à elle, c’est directement dans la salle de danse qu’elle s’était faite construire en même temps que l’entièreté de sa maison pour se changer et ainsi même une robe d’un rouge sang, moulant diablement ses formes divinement féminines. Il lui fallut cinq minutes pour se repointer dans le salon, un chignon serré pour relever ses cheveux et un sourire à la fois éclatant et charmeur présent contre ses lèvres. « Donc si j’ai bien compris, tu n’as jamais appris à danser un tango, hum ? » s’amusa-t-elle avant de glisser dans son dos pour lui montrer comment avoir le dos droit, maintenir sa nuque avant d’en venir au port de bras. Ce n’est qu’à ce moment là qu’elle se plaça devant lui, toujours un air amusé peuplant ses traits, se rapprochant peu à peu de lui en adoptant une position sensuelle, presque provocante même. « On va déjà le faire sans musique pour que je t’apprenne les pas de base. Il faut que tu gardes toujours cette position, surtout. Reste à savoir qui va craquer en premier » fit-elle tout en lui montrant effectivement les bases de façon extrêmement cabotine comme si elle voulait le faire craquer au-delà des mots.

« Toi t’es pas magnifique, t’es fantastique mon cœur ! » s’exclama Lyanna avec une expression on ne peut plus sincère sur le visage. Elle espérait d’ailleurs que Caine avait compris que ce costume n’avait pas pour but de le rendre ridicule mais au contraire de lui donner un air conquérant, et de se mettre d’autant plus dans la danse. Après tout, ce n’était pas qu’une question de technique, il y avait aussi une large part d’interprétation et c’était sur celle-ci que l’italienne avait bien l’intention de jouer également. « Tu tiendras le cadre si tu gardes fermement ta main droite dans la mienne et ta main gauche contre mes reins. Pour la tenue des coudes, on verra après, je veux surtout t’apprendre les pas de base pour que tu sois un brin plus à l’aise. Je suis très motivée à relever le défi aussi et crois-moi, je vais faire de toi un vrai pro ! » D’ailleurs, Lyanna s’occupa de lui montrer quelques pas de base, énonçant des « quick, quick, slow » en occupant l’espace, se rapprochant de lui lorsqu’il sortait du cadre, immisçant davantage de gestes sensuels, presque saccadés pour mêler technique et interprétation… jusqu’à les faire tourner l’un et l’autre à plusieurs reprises, yeux dans les yeux, dès qu’elle le sentit légèrement plus à l’aise. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes qu’ils reprirent tous deux les pas de base, l’italienne possédant un regard si pétillant que c’en était presque indécent. « Tu vois ? Tu t’en sors très bien et tu tiens le cadre ! Mais maintenant je vais arrêter de te guider. Je veux que tu me fasses vibrer, que tu me domines, en utilisant les pas de base avec lesquels tu te débrouilles déjà très bien… c’est ton nouveau défi ! »