Ouvrant la porte de la douche, Sutton attrapa une serviette pour l’enrouler autour de sa taille, avant d’en sortir tandis que ses cheveux ruisselaient encore. Elle les attrapa et els essora légèrement avant de les frotter dans une autre serviette. Elle ouvrit finalement la porte de la salle de bain pour se rendre dans le salon. Là, un sourire naquit sur ses lèvres. Ronon était toujours dans la même position qu’elle l’avait laissé : avachi sur son canapé, en boxer, à regarder la télé. Elle vint se mettre devant la télé, l’empêchant ainsi de regarder. Dans l’incompréhension totale, il leva les yeux vers elle. « On sort ce soir… » lâcha-t-elle avec un sourire tandis qu’il fronçait les sourcils sans comprendre. « A l’Awesome ! Ca fait longtemps, et je dois avouer que ça me manque… » rajouta-t-elle en souriant. A vrai dire, ça faisait un moment qu’elle n’y avait pas mis les pieds. Ses sorties en boite se faisaient rares. Et ça faisait plusieurs jours qu’elle restait enfermée là avec Ronon, à céder à toutes ses pulsions. A céder à toutes leurs pulsions. Plusieurs à ne rien faire d’autre que s’envoyer en l’air. Epuisant, plaisant, exténuant, mais surtout orgasmique. C’était fini, et ils en redemandaient. Attendant assez de temps pour retrouver des forces avant de remettre ça. Mais c’était la première fois depuis un moment que l’envie de sortir lui prenait.

La jeune Californienne se rapprocha de Ronon et se pencha vers lui. Elle planta ses lèvres sur les siennes dans un baiser passionné qu’elle écourta cependant pour que ça ne dérape pas comme à l’accoutumé. Elle détacha alors la serviette qui lui servait de vêtement devant le regard médusé mais néanmoins appréciatif de Ronon qui se retrouvait devant une Sutton entièrement nue. Elle sourit, amusée devant sa réaction, avant de laisser tomber la serviette devant son visage. « Prépare toi pendant que je m’habille » lança-t-elle avant de partir, toujours aussi nue, en direction de sa chambre, en quête de quelques vêtements.

Une heure plus tard, ils y étaient, passant la porte du bar/boite de nuit qu’était l’Awesome. La soirée avait déjà bien commencé. Les clients commençaient à s’agglutiner au bar, tandis que d’autres avaient déjà envahi la piste de danse. Sutton regarda tout autour d’elle, voyant plusieurs têtes familières, certaines plus que d’autres. Elle aperçut aussi un mec avec qui elle avait passé une nuit, et un autre qui l’avait accosté avant de poser son regard sur les jeunes femmes qui se déhanchaient sur la piste. Subitement, elle se demanda si c’était une si bonne idée que ça de sortir. Elle soupira avant de reprendre son assurance habituelle qui la qualifiait si bien. Non, cette soirée allait bien se passer. Elle ne ferait pas de crise de jalousie avec toutes les filles qui s’approcheraient du brésilien, tout comme elle ne serait tenter d’allumer la première belle gueule –autre que Ronon- qui se présentait à elle. Parce qu’après tout, ils ne représentaient rien, rien comparé à lui. Il ne fallait cependant pas croire qu’elle était moins flippée qu’il y a quelques semaines… Que ce qu’elle ressentait pour Ronon lui faisait moins peur, ou même qu’elle moins indécise. C’était toujours le flou total, et pourtant, elle tentait de vivre avec, vivre avec ce qu’elle ressentait, l’affronter et l’accepter.

« On sort ce soir… » avait-il entendu sortir de la bouche de Sutton alors qu'il était plongé dans un épisode de How I Met Your Mother. Il observa la jeune femme seulement vêtue d'une serviette d'un regard désabusé, se contentant d'un simple « Hein ? » aussi surpris que fatigué. Comment ça on sort ce soir ? Il était bien là, lui, avachi sur le canapé a récupérer d'une journée aussi productive que l'aurait été celle d'un lapin pendant sa période de reproduction. « A l’Awesome ! Ca fait longtemps, et je dois avouer que ça me manque… » Ronon haussa un sourcil mais s'abstint d'une nouvelle onomatopée. Elle semblait parfaitement sérieuse, et c'était ce qui l'inquiétait le plus. Bien vite, la jeune femme s'approcha de lui pour sceller leur lèvres et il crut à une aubaine, en profitant pour approfondir le baiser à son tour. Seulement, elle ne semblait pas de cet avis, et elle s'éloigna bien trop vite au goût de Ronon qui se contenta d'un gémissement mécontent et d'un froncement de sourcils. Sourcils qui se détendirent dès qu'il se trouva face à la nudité de Sutton. Instinctivement, il se mordit la lèvre inférieure en posant une main sur son boxer, mais déjà elle lui obstruait la vue avec la serviette. « Prépare toi pendant que je m’habille » Ronon retira rapidement la serviette de son visage pour admirer la vue et, lorsque Sutton disparut vers sa chambre, il soupira bruyamment en lançant un regard à son boxer. Il ferma les yeux, balança sa tête en arrière et maugréa un « Putaiiin » plaintif avant de se lever pour se diriger, excité mais résigné, vers la salle de bain.

L'Awesome. Il en avait connu des belles, là-bas, et dans tous les sens du terme. A vrai dire, il avait surtout été plus emmerdé qu'autre chose à l'idée de ne pas passer une nouvelle soirée seul avec Sutton, rythmée de sexe et de télé. Si on lui demandait, là, il était encore bons pour trois longs tours. Une fois dans la boîte, cependant, ce fut tout autre : il avait l'impression que toutes les filles avec qui il avait un jour couché ou même simplement flirté s'étaient réunies pour une ladies' night spéciale, ici-même. Il n'en perdit cependant pas sa contenance, saluant ici et là les gens qu'il connaissait et faisant mine de ne pas remarquer les habitués avec qui il avait l'habitude de discuter et qui le voyaient franchir pour la première fois les portes de l'Awesome avec déjà quelqu'un à son bras en début de soirée (oh mon dieu que ma phrase est longue mais où est la ponctuation !). Il remarqua également, pour son plus grand déplaisir, les regards qui détaillaient sans vergogne la plastique de Sutton comme s'il était une plante à côté d'elle, ou son pote gay. Lançant un regard menaçant à l'un d'entre eux, il posa sa main dans le bas du dos de Sutton pour l'entraîner vers le bar. Il grimaça légèrement sur le chemin en se rendant compte de son attitude, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'être possessif. Il n'aurait pas imaginé que de se retrouver ici provoquerait cette tension et pourtant, c'était évident et dans la suite logique des choses et de ce qu'il ressentait depuis qu'il avait retrouvé Sutton. Il se plaça d'autorité près d'un tabouret et invita Sutton à y prendre place. « Qu'est-ce que tu bois ? » demanda-t-il avant de lever un doigt pour attirer un barman. Il serra brièvement la main de celui qui vint prendre sa commande et, une fois ceci fait, se tourna vers la salle pour scruter de nouveau les hommes qui continuaient de dévorer Sutton du regard. Sa mâchoire se serra et pendant un instant, il pensa même à établir clairement les règles en allant faire de l'un d'entre eux l'exemple de la soirée. Au lieu de ça, et parce qu'il savait que malgré toutes ses connaissances il se ferait sûrement virer pour ça, il posa une main sur la taille de Sutton et franchit l'espace qui les séparait pour lier leurs lèvres dans un baiser court mais clairement possessif. Il s'éloigna de nouveau lorsque le serveur posa leurs verres sur le bar, les prit tous les deux entre les doigts et tendit celui de Sutton à l'intéressée. En levant son verre pour trinquer, il reprit la parole. « On est pas obligés de rester longtemps, hein. J'ai plein d'autres plans si tu veux qu'on rentre. » dit-il, plein de sous-entendus, pour faire passer l'idée qu'il n'était pas particulièrement à l'aise dans la boîte.

Sa vie sexuelle n’avait jamais été aussi mouvementée et aussi stable en même temps, que dernièrement. Le rythme de ses ébats avec Ronon dépassait l’entendement. Ils ne se limitaient pas une fois par jour, c’était inimaginable pour eux. Ils en avaient besoin. Ils avaient réellement besoin du corps de l’autre. Ils avaient besoin de se posséder mutuellement. Un besoin viscéral ? Ca le devenait, et s’en était effrayant. Mais Sutton avait pourtant ressenti l’envie de sortir. Oh non pas toute seule, n’allez pas croire qu’elle était lassée de la présence du brésilien, bien au contraire. Mais un retour à la réalité s’imposait. Et puis, ils n’allaient pas vivre ainsi indéfiniment ? Néanmoins, l’Awesome n’était sans doute pas le meilleur des choix pour un retour en douceur. Ca les replongeait plutôt violemment dans leur univers pour le moins volage. Et c’est en passant les portes de l’établissement que la réalité frappa Sutton. Ronon était un séducteur, un véritable joueur qui n’avait pas volé sa réputation. Et si revenir ici lui montrait ce qu’il avait avant ? Et si tout ça lui manquait finalement ?

Le beau brésilien la tira de sa rêverie lorsqu’elle sentit sa main se glisser dans le beau de son dos pour la diriger vers le bar. « Qu'est-ce que tu bois ? » demanda-t-il en levant le doigt pour faire signe au barman de venir vers eux. « Une marguarita, merci. » répondit-elle souriante alors que Ronon se tournait vers la salle. Elle tourna alors la tête pour apercevoir l’objet de sa curiosité, mais rien. Elle ne voyait rien si ce n’est les autres clients. Du moins, avant d’apercevoir un homme, franchement pas discret, qui ne se gênait pas pour admirer les courbes de son corps. Sutton reporta son regard sur Ronon, qui serra la mâchoire en voyant la scène. Instantanément, un sourire amusé prit place sur le visage de la jeune femme, quelque peu ravie de la possessivité apparente du brésilien. Ronon posa alors une main sur la taille de la jeune femme tout en comblant l’espace qu’il y avait entre eux. Il prit possession de ses lèvres dans un geste clairement possessif, mais beaucoup trop court au gout de la Californienne. Cependant, elle sourit, amusée et porta son attention sur son cocktail que lui présentait Ronon. Ils levèrent leurs verres pour trinquer, alors qu’il prit la parole « On est pas obligés de rester longtemps, hein. J'ai plein d'autres plans si tu veux qu'on rentre. » Un large sourire s’afficha sur les lèvres de Sutton alors qu’elle reposait sa boisson avant même d’y avoir goûté. Elle glissa sa main sur le torse de Ronon, pour finalement attraper son haut, le forçant à combler de nouveau l’espace qu’il y avait entre eux. Sa main se glissa derrière la nuque du jeune homme tandis qu’elle rapprochait son visage du sien. « Oh ça j’en doute pas… » répondit-elle en se mordant la lèvre inférieure. Se rapprochant un peu plus, elle captura ses lèvres, dans un baiser d’abord doux, d’une douceur qu’elle-même ne se connaissait pas, avant de se laisser quelque peu emporter, rendant ce baiser beaucoup plus intense et passionné. Peut-être bien qu’il avait raison finalement. Peut-être ne devraient-ils pas restés ici bien longtemps. Peut-être n’étaient-ils pas foutus de passer plus de quatre heures sans s’envoyer en l’air, puisqu’elle avait franchement dû mal à décoller ses lèvres des siennes. Finalement, elle se recula légèrement. « Tu voulais qu’on continue à vivre… enfermer dans mon appartement ? » demanda-t-elle avant de boire une gorgée de son cocktail à base de tequila. « Mais je dois avouer que j’ai eu des idées plus brillantes que celle là… » ajouta-t-elle en haussant les épaules. « Parce que tu vois… l’espèce de blondasse qui remue du cul au milieu de la piste, elle te lache pas du regard depuis qu’on est arrivé. Et ça commence à me gonfler… » lacha-t-elle souriante, pour une fois plus amusée par sa jalousie que réellement énervée. « Par contre, je dois avouer que t’es incroyablement craquant quand t’es possessif ! » finit-elle en rigolant.

S'ils n'avaient pas été dans un lieu public à cet instant, Ronon aurait sûrement pris Sutton là, comme ça. Son baiser, d'abord doux, se transforma en véritable tempête qui eut pour résultat majeur d'exciter de nouveau Ronon. Celui-ci grogna légèrement en prenant à son tour possession des lèvres de la jeune femme, serra ses doigts sur la taille de Sutton, et lutta avant de laisser celle-ci s'éloigner avant qu'il ne dérape vraiment. « Tu voulais qu’on continue à vivre… enfermer dans mon appartement ? » reprit-elle, sûrement moins atteinte par le baiser qu'il ne l'avait été, en buvant une gorgée de son verre. Le brésilien haussa les épaules avec un sourire entendu ; il ne voyait pas où était le problème à passer ses journées dans l'appartement de l'américaine, il y avait clairement tout ce dont il avait besoin : télé, bacon, Sutton. « Bah, à vrai dire... Ouais. » éluda-t-il simplement en grimaçant pour lui faire signe qu'il ne voyait vraiment pas d'inconvénient au mode de vie qu'ils avaient récemment adopté.

« Mais je dois avouer que j’ai eu des idées plus brillantes que celle là… Parce que tu vois… l’espèce de blondasse qui remue du cul au milieu de la piste, elle te lache pas du regard depuis qu’on est arrivé. Et ça commence à me gonfler… » « Ah ? » s'exclama-t-il immédiatement. Ronon suivit les indications de Sutton et son regard se posa sur une blonde qu'il observa d'abord en fronçant les sourcils, préoccupé. Dans d'autres circonstances, la plante qui se dandinait aurait été sur son radar dès l'instant où il aurait passé la porte. Il ne savait pas dans quelle mesure c'était dérangeant, mais ça semblait l'être - il regardait la blonde, et il se sentait presque débander, c'était tragique. « Par contre, je dois avouer que t’es incroyablement craquant quand t’es possessif ! » Ronon répondit du tac au tac. « Je suis pas... » Il tourna la tête et son regard croisa celui de Sutton, provoquant son silence. Il prit un verre et en but une gorgée avant de reprendre la parole. « Mais il te regarde comme si t'étais du gibier ! » tenta-t-il de se justifier avant de secouer la tête. C'était la triste vision qu'avait également Ronon des femmes qu'il voulait mettre ou avait mis dans son lit ; ou devait-il reformuler au passé ? Il avait du mal à croire que c'était lui, maintenant, qui critiquait une attitude qu'il avait adoptée plusieurs années auparavant. « J'aime pas ça. On aurait dû rester à l'appart, on aurait eu à manger, je t'aurais fait ta Margarita, on aurait foutu un peu de musique et j'aurais pas eu la trique comme ça. » rumina-t-il finalement.

« Ah ? » lâcha-t-il à la remarque de la californienne vis-à-vis de la blonde, en se tournant dans la direction qu’indiquait Sutton. Plus elle y pensait, plus Sutton avait du mal à faire face au fait que Ronon s’était tapé beaucoup de filles. Et pourtant, elle aurait dû être la première à l’accepter puisqu’elle était pareille. A quelques détails près, ils étaient semblables. Ils agissaient de la même façon, et elle ne pouvait nier que ce bar était le meilleur endroit qui soit pour ne pas repartir seul.

Cependant, Sutton ne semblait pas être la seule à ne pas forcément apprécier qu’il se fasse constamment mater, puisqu’il l’embrassa de manière franchement possessive, ce qui, il fallait l’avouer, était loin de lui déplaire. Elle se foutait des autres mecs, et même si ça lui faisait peur, c’était Ronon qu’elle voulait, lui et lui seul. Les autres, elle ne les regardait plus comme elle les regardait avant, comme des proies potentiels. Ils n’étaient que des clients parmi tant d’autres, qui n’avaient rien d’autre à faire que baver sur sa plastique. Et la jolie californienne ne se gêna pas pour faire remarquer, amusée, la possessivité du brésilien. Et sa réaction ne se fit pas attendre. « Je suis pas... » Le regard de la jeune femme se posa sur Ronon, un regard qui laissait entendre qu’elle ne le croirait pas une seule seconde s’il finissait sa phrase. Peut-être n’aimait-il pas l’être, après tout, c’était reconnaitre qu’il était réellement attaché à elle, mais il était bel et bien possessif, tout autant qu’elle l’était. Cependant, vu le regard de la jeune, il ne finit pas phrase, comprenant le message. Il reprit la parole après avoir but une gorgée de sa boisson. « Mais il te regarde comme si t'étais du gibier ! » Sans franchement se controler, Sutton ne put s’empêcher de rigoler. Venait-il vraiment de dire ce qu’elle pensait ? « …hum et toi, tu nous considérais comme… ? » demanda-t-elle amusée. Elle trouvait ça plutôt drôle que Ronon soit outragé du fait que les hommes de cette boite la considère comme un simple gibier, comme un simple corps à séduire et à ramener dans son lit. Elle trouvait ça drôle puisqu’il avait toujours agi comme ça, et il avait sans doute toujours pensé la même chose que ses types. Du moins, dans l’idée générale. Et elle ne pouvait l’en blâmer, elle n’en avait jamais demandé plus, elle était pareille. Jusqu’à maintenant, en venait dans cette boite, ou dans toutes les autres, elle n’avait fait que rechercher une autre personne à baiser, de la chair fraiche à ramener. Elle était la proie, et ils étaient gibiers. Ca avait toujours marché ainsi… Du moins, jusqu’à ce que Ronon n’entre dans sa vie. Encore une fois, tout s’était chamboulé lorsqu’il était entré dans sa vie, qu’elle le veuille ou non. Et bien qu’elle soit toujours aussi flippée de voir ce qu’il représentait pour elle, elle l’acceptait, ou du moins elle y travaillait. Accepter que l’on soit totalement obsédé par quelqu’un, que l’on y pense 24h/24 et que tout le reste soit superficiel, ça pouvait prendre du temps… surtout lorsque l’on s’appelait Sutton, que l’on avait pour habitude de voir le monde tourner seulement autour de soi, et de ne tenir à … pas grand monde. « J'aime pas ça. On aurait dû rester à l'appart, on aurait eu à manger, je t'aurais fait ta Margarita, on aurait foutu un peu de musique et j'aurais pas eu la trique comme ça. » Elle lui sourit, amusée par ses paroles, tandis que sa main se glissait derrière la nuque du brésilien, le rapprochant par la même occasion toujours un peu plus d’elle. Elle approcha son visage du sien, laissant tout de même une certaine distance pour qu’elle puisse avoir son regard azur plongé dans le sien. « Hum… Essaie de t’amuser… Tu profites… du son, de moi, de la boisson… Mais si d’ici, je sais pas… Un quart d’heure, tu peux vraiment pas… On rentre, j’suis toute à toi,on fait ce que tu veux et j'arrête avec mes plans foireux ! Okay ? » demanda-t-elle en se mordant la lèvre inférieure.

« …hum et toi, tu nous considérais comme… ? » Ronon haussa un sourcil et se renfrogna un peu plus. Il secoua la tête et éluda rapidement la question. « Je parle pas "en général", je parle de toi. Si il arrête pas de te reluquer dans les cinq minutes, je vais les lui crever, ses yeux. » maugréa-t-il encore une fois pour se défendre. Sa vision des femmes n'avait pas vraiment changé, non, et la baise était toujours dans sa liste des priorités. Sutton était juste venue se greffer dans son esprit et était devenue la seule femme qu'il baisait et avec qui il discutait en même temps avec qui il avait des rapports physiques et sociaux dans le même intervalle [ohyeah] : elle était son exception. « Hum… Essaie de t’amuser… Tu profites… du son, de moi, de la boisson… Mais si d’ici, je sais pas… Un quart d’heure, tu peux vraiment pas… On rentre, j’suis toute à toi,on fait ce que tu veux et j'arrête avec mes plans foireux ! Okay ? » Résigné, Ronon se contenta de hocher la tête - encore une innovation, monsieur obéissait. Il termina son verre d'une traite et en commanda un autre, regrettant toujours d'être ici, parce qu'elle avait beau lui demander de profiter, lui n'avait qu'une seule envie : profiter d'elle, et si elle avait peut-être de la facilité à passer à autre chose, lui en avait un peu moins. Il s'éloigna donc légèrement de Sutton pour s'appuyer contre le bar, pour éviter de tenter le diable plus qu'il ne l'était déjà, et se concentra de nouveau sur la piste de danse en face de lui.

Quelques minutes plus tard, une vieille connaissance venait le saluer ; il discuta avec lui un instant mais son ami partit rapidement. Les connaissances défilèrent, il se mit à serrer des mains à n'en plus pouvoir au fur et à mesure que les gens qui passaient devant lui le reconnaissaient. Bientôt, une serveuse vint se poster à côté de lui en lui adressant un regard aussi enjôleur que surpris. « Wow, ça faisait un bail qu'on t'avait plus vu dans le coin ! » Ronon mit un instant à la reconnaître mais, une fois que ce fut le cas, il n'eut que le temps de prononcer un « Ana... » avant que celle-ci ne reprenne la parole. « Avec les filles, on avait fini par croire que tu t'étais casé, mais je savais bien que tu reviendrais. » continua-t-elle en se collant contre Ronon pour poser son plateau de l'autre côté du bar. « Euh, eh bien... » ne sut-il que prononcer, pris de court, en lançant un bref regard rond à Sutton. Est-ce que c'était ce qu'il était, casé ? Soudainement, tout ça prenait un tout nouveau tournant.Elle dut sentir les restes de l'excitation qu'avait provoqué Sutton plus tôt car son sourire s'élargit lorsqu'elle reprit sa place. « Ah, je crois que je sais ce que tu es venu chercher ! » s'exclama-t-elle en minaudant avant de se mordre la lèvre inférieure. « Mina et moi, on finit dans une heure... » continua-t-il d'une voix plus douce pleine de sous-entendus. Ah, oui, maintenant il se souvenait tout à fait bien d'Ana et de sa collègue. Reprenant son assurance, Ronon opta pour un recalage en douceur. . « Tu sais, on dit que ce genre de choses ne doit arriver qu'une fois avec les mêmes personnes. » argumenta-t-il en croisant les bras contre son torse. « Alors oublions Mina. » répliqua Ana du tac au tac sans se départir de son sourire charmeur.

« Je parle pas "en général", je parle de toi. Si il arrête pas de te reluquer dans les cinq minutes, je vais les lui crever, ses yeux. » « J’imagine que si je suis une exception, ça me va… » commenta-t-elle avec un grand sourire, ravie de la réaction de Ronon, bien qu’elle ne tenait pas non plus à ce qu’il amoche cet autre mec. Elle ne le connaissait pourtant pas, mais ça aurait valu à Ronon plus de problèmes qu’autre chose. A vrai dire, elle ne lui demandait pas de changer sa vision des femmes, puisqu’elle-même gardait et garderait sa vision des hommes. Quelque peu pessimiste et réductrice certes, mais ça avait toujours été comme ça. Seulement, Ronon sortait du lot, même si, au départ, elle voyait en lui la parfait caricature de ce qu’elle pensait des mecs. Finalement, son corps et son cœur en avait décidément autrement vis-à-vis du Brésilien.
Finalement, lorsque Sutton lui proposa de tenter de s’amuser un peu, et s’il ne réussissait pas, ils partiraient, et elle n’objecterait pas. Contrairement à ce qu’elle s’était imaginé, il accepta sans trop de problème. Pas de gaieté de cœur, mais il accepta quand même sa proposition avant de s’écarter légèrement de la jeune femme tout en finissant son verre. Sutton pivota sur son tabouret, son verre à la main, pour observer la piste de danse. Personne en particulier, elle avait juste la fâcheuse habitude d’observer tous ceux se trouvant à proximité. Et parfois de juger. Vieille habitude qui avait bien du mal à s’en aller.

Après quelques minutes, les gens commencèrent à affluer pour saluer Ronon, d’anciennes connaissances sans doute. Sutton décida alors de se lever, profiter de la musique, danser… Une fois sur la piste, elle commença à se déhancher, sans beaucoup de mal pour s’accorder au rythme de la musique. Elle était une danseuse née, ça se voyait. Et pas seulement parce qu’elle était une habituée des boites de nuit. Non le rythme, la musique, la danse, elle avait ça dans le sang. Seulement ce soir, ce n’était pas comme d’habitude. Elle n’arrivait à s’amuser, à profiter comme elle le faisait avant. Et elle savait d’où ça venait. Du moins elle s’en doutait. Ronon. En fait, tout revenait à lui. Avant, elle ne se préoccupait que de sa personne, sa merveilleuse et sublime petite personne. Et Dieu sait que c’était un travail à temps plein ! Mais maintenant, il était là, et elle l’avait voulu. Et le fait qu’il ne soit là que parce qu’elle l’avait trainé –bien qu’elle apprécie la geste, ça ne la réjouissait qu’à moitié. Au fond, il s’emmerdait ? Et ça, ça ne lui plaisait. N’était-ce pas horriblement égoïste que de le trainer ici seulement parce qu’elle voulait s’amuser ? Oh si, mais une fois de plus, elle n’ouvrait les yeux que trop tard. Et c’est là, en bougeant au rythme de la musique, qu’elle se rendait compte qu’en fait, ce qu’elle voulait, c’était pas s’amuser, ou sortir… Non ce qu’elle voulait, c’était juste passer du temps avec lui et qu’il se sente bien. C’est pourquoi elle finit par revenir vers lui, reprenant sa place sur son tabouret et en buvant une gorgée de sa Marguarita. Au même moment arriva une serveuse –un peu trop… baisable au gout de la jeune Californienne, pour s’approcher de Ronon. Après quelques instants, la serveuse en question échangea quelques mots avec e brésilien. Visiblement, ils semblaient se connaitre, même si Ronon mit quelques secondes à se rappeler son prénom. Sutton n’entendait pas tout avec la musique qui se jouait, elle ne parvenait qu’à entendre certaines phrases. « Avec les filles, on avait fini par croire que tu t'étais casé, mais je savais bien que tu reviendrais. » Visiblement, la serveuse n’avait pas remarqué Sutton, ou alors, elle faisait exprès de ne pas la remarquer. Ronon semblait balbutier et ne pas savoir quoi lui répondre. Pouvait-elle l’en blâmer ? Pas vraiment, elle n’aurait su comment les définir elle-même. Mais ce qui était certain, c’est qu’elle sentit son cœur se serrer face à la non réponse de Ronon, et au comportement plus qu’aguicheur de cette fille. « Vraiment la meilleure des idées que j’ai eu… » lacha-t-elle à voix basse, sarcastique, plus à elle-même qu’autre chose. Sutton voyait la serveuse se rapprocher de plus en plus, avant d’être franchement collée au brésilien, ce qui eut pour effet de laisser la jeune californienne totalement scotchée. Cette fille faisait-elle exprès de ne pas la voir ou était-elle simplement aveugle ? Elle prononça alors quelques mots qui ne parvinrent malheureusement pas jusqu’aux oreilles de Sutton, mais avoir le sourire que cette conne arborait ça n’annonçait rien de bon. Finalement, elle vit Ronon croiser les bras sur son torse, comme s’il tentait de retrouver une certaine contenance. Vraiment… Le déstabiliser était trop simple, et ça l’effrayait autant que ça l’énervait. « Tu sais, on dit que ce genre de choses ne doit arriver qu'une fois avec les mêmes personnes. » dit-il finalement alors que Sutton faillit s’étouffer avec sa boisson en entendant ces quelques mots. Avait-elle bien entendu et avait-elle bien compris ? Oh non, elle ne voulait définitivement pas comprendre. « Alors oublions Mina. » lacha la serveuse plus aguicheuse que jamais. Non là, définitivement, s’en était trop. « Nan c'est bon, là c'est trop. Eh, tu recules. » lança-t-elle en descendant de son tabouret. « Oui oui c’est à toi que je parle ! Se frotter à lui comme une chienne en chaleur, ça va deux secondes» rajouta-t-elle en voyant le regard incompréhensif de la serveuse. « Tu sais quoi ? T’avais raison. Il est casé. Donc toi et ta… » Sutton sembla chercher ses mots pour décrire l’amie, ou la collègue –peu importe, de cette serveuse, avec une mine pour le moins dégoutée. Ou alors cherchait-elle seulement à trouver des mots plus polis que ce qu’elle avait en tête. « … Et ton amie, allez voir ailleurs. Je partage pas. VRAIMENT pas. » rajouta-t-elle presque agressive. « Donc si t’as vraiment envie de baiser… A deux, à trois, peu importe, je m’en fous, toi et ton attitude de pétasse, vous allez voir ailleurs, avant que ça ne dégénère totalement. » finit-elle avec un sourire hypocrite sur les lèvres, mais néanmoins sérieuse. « Et toooi… » commença-t-elle en se tournant vers Ronon en ignorant totalement la serveuse. « T’avais raison. Mon appartement est définitivement mieux. Il n’y a pas de présences indésirables. » lacha-t-elle quelque peu énervée.

Ronon aurait dû le voir venir. Il aurait dû s'attendre à ce que Sutton réagisse face à l'attitude d'Ana - il connaissait assez bien son caractère jaloux, dont elle lui avait fait une magistrale démonstration lorsqu'il avait tenté de se procurer illégalement la nationalité américaine - et pourtant, il avait essayé d'être diplomate. « Nan c'est bon, là c'est trop. Eh, tu recules. Oui oui c’est à toi que je parle ! Se frotter à lui comme une chienne en chaleur, ça va deux secondes. Tu sais quoi ? T’avais raison. Il est casé. Donc toi et ta… Et ton amie, allez voir ailleurs. Je partage pas. VRAIMENT pas. Donc si t’as vraiment envie de baiser… A deux, à trois, peu importe, je m’en fous, toi et ton attitude de pétasse, vous allez voir ailleurs, avant que ça ne dégénère totalement. » Ronon devait avoir les yeux aussi ronds que les avaient Ana, qui avait eu un mouvement de recul en recevant de plein fouet les insultes de Sutton. Cependant, il s'imaginait que ce n'était pas les mêmes pensées qui traversaient leurs esprits respectifs. Donc, il était bien casé. Il ignorait si Sutton avait dit ça pour faire fuir Ana ou si elle considérait vraiment Ronon comme son "petit ami". Il n'était pas le mot, mais il ne pouvait pas nié qu'ils en avaient une bonne partie des caractéristiques. En fait, ils étaient aussi proche de l'idée de couple que deux caractères comme eux pouvaient l'être. Ana, choquée, pivota sa tête vers Ronon pour chercher une quelconque défense mais le jeune homme haussa les épaules en laissant un sourire prendre place sur ses lèvres. « Femme a parlé, rien à rajouter. » déclara-t-il simplement.

« Et toooi… » Ronon se tourna vers la californienne, surpris et un peu inquiet à l'idée de faire à son tour l'objet de ses reproches alors qu'il n'avait vraiment pas la sensation d'avoir fait quoique ce soit de mal. « T’avais raison. Mon appartement est définitivement mieux. Il n’y a pas de présences indésirables. » Elle semblait énervée, mais plus contre la situation que contre lui. Le sourire du brésilien s'élargit et il lâcha même un léger rire. « Tu partages pas, hein ? » lui lança-t-il en la citant avant de poser une main sur sa hanche. Dans d'autres circonstances, il ne se serait sûrement pas gêné pour affirmer son indépendance ; il était même étonné de ne pas prendre mal le moins du monde que Sutton pose son véto sur sa personne en public, comme ça. Pourtant, il trouvait ça presque légitime : il n'avait pas l'intention de laisser un homme s'approcher trop d'elle et il aurait aussi eu sa manière violente de répondre si il s'était senti menacé. Et puis, il fallait avouer qu'Ana n'avait pas été très fine. « T'es sexy quand tu t'énerves, on te l'a déjà dit ? » reprit-il avec un sourire en coin avant de la plaquer contre lui pour plonger son regard dans le sien. « Je te le dis, t'es sexy. Mais je tiendrais pas jusqu'à ce qu'on rentre à l'appart. » minauda-t-il plus doucement en faisant monter sa main le long du corps de Sutton. Il ne savait pas comment engager le débat sur ce qu'elle avait laissé échapper pour faire partir Ana un peu plus tôt, et il n'était pas sûr de le vouloir ici et maintenant. Dans un sens, il ne voulait pas se poser de questions et surtout, ne pas labelliser cette relation qu'ils entretenaient depuis un petit moment. Sutton devait comprendre, elle n'était pas si différente que lui en ce qui concernait les relations qui dépassaient le simple cadre sexuel. Il s'appliqua donc à ne pas aborder cette partie-là, ni même l'incident qui venait de se produire. « Quand tu dansais aussi, c'était... plutôt impressionnant. » lâcha-t-il avec un sourire coquin avant de se mordre la lèvre inférieure de façon équivoque.

Lorsque la jeune Webster-Monroe s’énervait elle ne passait pas par quatre chemins et la diplomatie passait totalement aux oubliettes. Elle devenait réellement méchante et blessant sans se soucier le moins du monde de l’effet que pouvait avoir ses paroles. Voir cette serveuse se frotter à Ronon de la sorte l’avait réellement mis hors d’elle. Ils n’étaient pas en couple, -et Dieu sait que cette appellation l’aurait fait flipper tant elle se sentait enfermée et prisonnière lorsque l’on employait ce terme- bien qu’ils en avaient franchement le comportement, mais il était tout simplement hors de question de laisser qui que ce soit l’approcher. « Femme a parlé, rien à rajouter. » Un sourire de soulagement apparut alors ses lèvres de Sutton lorsque Ronon lacha ses quelques mots face à l’incompréhension totale de la serveuse. Au moins, il n’avait pas l’air faché ou contrarié vis-à-vis de sa réaction.

« Tu partages pas, hein ? » lança-t-il en posant une main sur sa hanche, la faisant se calmer automatiquement. Ce qui était un véritable miracle. Lorsque Sutton était énervée, mieux valait rester éloignée pendant un certain moment, et attendre que la tempête ne se calme. Mais ça ne se faisait jamais en cinq minutes, loin de là. Cependant, ce soir, elle sembla retrouver son calme dès qu’elle sentit la main du brésilien se poser sur son corps. « Vraiment pas ! » lui répondit-elle en tournant la tête de gauche à droite comme pour appuyer ses paroles. Nan c’était définitif, Sutton ne supportait pas de voir qui que ce soit s’approcher de Ronon. Encore moins comme l’avait fait cette conne de serveuse. Oui il plaisait, oui elles pouvaient montrer leur intérêt… Mais agir comme des chaudasses pareil, hors de question, elle sortait les griffes. « T'es sexy quand tu t'énerves, on te l'a déjà dit ? » dit-il avant de la ramener vivement contre lui. Et bien elle devait souvent l’être ! Sutton avait la fâcheuse habitude de s’énerver très rapidement. Elle démarrait au quart de tour, pour tout et n’importe quoi. Ajouter à ça son caractère affreusement possessif et jaloux, et ça donnait un cocktail pour le moins explosif auquel il ne valait mieux pas se frotter. « Je te le dis, t'es sexy. Mais je tiendrais pas jusqu'à ce qu'on rentre à l'appart. » Un large sourire prit place sur les lèvres de la californienne, tandis que la main du brésilien se glissait le long de son corps. Venir ici, dans cette boite, c’était définitivement une très mauvaise idée, et au final, ils en revenaient au même point : l’appartement de la jeune Webster-Monroe. Si elle l’avait écouté dès le début, elle leur aurait évité bien des peines, et des énervements. Surtout à elle. « Quand tu dansais aussi, c'était... plutôt impressionnant. » lacha-t-il avant de se mordre la lèvre inférieure d’une manière qui avait toujours eu le don de la faire craquer. Ronon avait toujours été sûr de lui et totalement au courant du charme qu’il possédait, mais il était bien loin de savoir à quel point l’effet qu’il faisait à Sutton était important. Elle se rapprocha alors un peu plus de son visage, puis de ses lèvres, étant désormais à quelques millimètres à peine. Puis brusquement, elle dévia vers son oreille pour lui murmurer quelques mots. « Peut-être que t’auras le droit à une danse privée alors… » Sa main droite se glissa jusqu’à la nuque de Ronon et le tira jusqu’à elle pour capturer ses lèvres. Leurs corps collés, sans doute trop, leurs lèvres entamant un baiser qui devint vite intense et passionné, il ne leur fallait plus grand-chose d’autre pour que la situation ne dérape et qu’ils s’envoient en l’air juste là, devant tout le monde. Leurs corps se rapprochèrent un peu plus, en imaginant que ça soit encore physiquement possible, puis à bout de souffle, leurs lèvres finirent par se séparer. Sutton planta finalement un bref baiser sur les lèvres du Brésilien. « On ferait peut-être mieux de rentrer...» lacha-t-elle visiblement excitée par la promiscuité de Ronon et par le baiser pour le moins passionné. « Enfin sauf si tu préfères rester ici à te faire allumer par toutes les filles de la boite… » ajouta-t-elle l’air de rien avant de sourire, même s’il ne valait mieux pas qu’il choisisse cette option, vu le caractère explosif de la californienne.

Ronon se contenta d'une mimique mi-satisfaite, mi-résignée, qui pourrait se résumer à un bon "seems legit". Il la savait non partageuse et il ne l'était pas non plus, il semblait bien qu'ils venaient de trouver un deal. Il se demandait si à un moment, le fait de "chasser" lui manquerait mais à cet instant, il trouvait sa vie bien plus facile et agréable en sachant qu'il y aurait Sutton, qu'il n'y aurait qu'elle, encore, et encore, et encore... Elle l'excitait, et elle ne semblait réellement pas prendre conscience de l'effet qu'elle lui faisait. Encore une fois, il mettait ça sur le coup de la facilité qu'avaient les femmes, par rapport à lui, à se retenir après avoir excité un homme. « Peut-être que t’auras le droit à une danse privée alors… » Ronon ferma les yeux en sentant le corps de Sutton contre elle et elle dut comprendre son malaise sans mal. Elle prit rapidement le contrôle pour prendre possession de ses lèvres et Ronon tenta de reprendre le dessus en serrant encore plus Sutton contre lui, laissant ses mains s'aventurer dans les limites de l'acceptable. Elle était impossible, et l'effet qu'elle lui faisait encore plus. « On ferait peut-être mieux de rentrer...» Ronon hocha vivement la tête, le regard voilé d'un désir qu'il peinait à contenir, et vola un nouveau baiser à Sutton. « Enfin sauf si tu préfères rester ici à te faire allumer par toutes les filles de la boite… » Le jeune homme leva les yeux au ciel et se pressa subitement, s'écartant à contre-coeur de Sutton pour sortir son porte-feuille et sortir de quoi payer les verres qu'ils avaient pris. « On y va. » déclara-t-il rapidement en entraînant Sutton à sa suite après avoir payé. Heureusement qu'il faisait sombre dans ces boîtes, sinon il n'aurait pas été difficile de voir que Ronon était plus qu'excité, son pantalon était carrément prêt à exploser. Ils arrivèrent rapidement au niveau du vestiaire puis à l'extérieur, où Ronon courut presque jusqu'à la rue pour attraper un taxi. Dès qu'une voiture jaune mit son clignotant vers eux, Ronon revint vers Sutton en remettant son pantalon en place dans un geste qu'il voulut discret mais qui ne dut pas être très classe.

Dès que le taxi fut à leur hauteur, il ouvrit la porte et invita Sutton à y monter avant de la suivre et de refermer la porte derrière eux, laissant le soin à la jeune femme de donner les indications requises au chauffeur et déboutonnant immédiatement son jean, se laissant tomber dans son siège en soupirant, se sentant enfin respirer. Lorsque le taxi se mit en route, cependant, il ne lui fallut pas longtemps pour attirer de nouveau Sutton contre lui et mordre d'abord sa lèvre inférieure avant de passer une main dans sa nuque pour l'attirer contre lui. « Eh, pas dans mon taxi ! » s'exclama le chauffeur en lançant des regards dans son rétroviseur en ralentissant. Ronon grogna avant d'écarter Sutton et de brailler, de mauvaise humeur. « Arrêtez-vous là alors. » déclara-t-il en payant sa course au chauffeur avant de sortir du véhicule. Il s'en foutait, en fait, à pied, en voiture, sur le dos d'une licorne, tant qu'il pouvait faire ce qu'il voulait avec Sutton, il acceptait tous les moyens de transport. Heureusement pour eux, ils étaient déjà dans Park Avenue. Le brésilien entraîna la jeune femme sur le trottoir mais, au lieu d'avancer en direction de chez elle, il la souleva littéralement pour la plaquer contre le mur le plus proche et se coller de nouveau contre elle en venant cette fois-ci mordre la peau de son cou. « Ca va être un putain de challenge d'arriver jusqu'à chez toi. » murmura-t-il avant de s'éloigner brusquement de la jeune femme pour se mettre en marche, très pressé.

« On y va. » lâcha-t-il en entrainant Sutton avec lui après avoir payé leurs boissons. Rapidement, ils se retrouvèrent dehors, Ronon l’ayant précédé pour tenter d’avoir un taxi. Après quelques instants, une voiture jaune mit leur clignotant, signifiant qu’il arrivait pour eux. Une fois le taxi devant eux, le brésilien ouvrit la porte et invita Sutton à y entrer la première avant de monter juste derrière elle. Après avoir donné au chauffeur les quelques indications pour les ramener chez elle, son attention fut vite réorientée sur Ronon qui la ramena jusqu’à lui. Mais à peine ses lèvres furent-elles sur celles du brésilien que le chauffeur émit une protestation sur les activités qu’ils pourraient avoir sur la banquette de son taxi. Sutton ne put s’empêcher de lever les yeux, encore un frustré, alors que Ronon montra clairement sa mauvaise humeur. « Arrêtez-vous là alors. » déclara-t-il à l’adresse du chauffeur en réponse à son interdiction de baiser dans son foutu taxi. Immédiatement, un sourire amusé se dessina sur le visage de la californienne alors qu’elle ouvrit la porte de la voiture une fois celle-ci stoppée.
Une fois sortie du véhicule, la jeune femme tourna la tête, à droite, puis à gauche pour se repérer. Elle avait l’esprit quelque peu embrouillé. Non pas à cause de l’alcool, pour le peu qu’elle avait bu, mais bel et bien parce que Ronon la mettait dans tous ses états. La remarque du chauffeur l’avait quelque peu contrarié. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui foutre qu’ils s’envoient en l’air sur sa banquette arrière ? Au mieux il aurait pris son pied en les regardant tout en apprenant quelques trucs pour faire jouir la prochaine qu’il se taperait. Enfin peu importe, ils pouvaient désormais faire ce qu’ils voulaient, et heureusement pour eux, ils semblaient déjà être sur Park Avenue. A peine eut-elle fait cette constatation, que Sutton se sentit soulever et plaquer contre le mur avant de sentir les lèvres et les dents de Ronon de son coup. Il avait sérieusement le don de la surprendre, et c’était sans doute l’une des choses qui lui plaisait tant chez lui. « Ca va être un putain de challenge d'arriver jusqu'à chez toi. » lâcha-t-il avant de s’écarter de la californienne pour entamer une marche quelque peu pressée. « Et bah ça prendre le temps que ça prendra… » commenta-t-elle en adoptant la même allure que lui avant de soupirer et de l’attraper par le bras. Se retournant soudainement, ce fut elle qui le tira jusqu’à elle pour l’embrasser fougueusement. Elle était dans le sens contraire de la marche tandis que Ronon continuait son avancée, peu importe, elle s’en foutait, elle se démerdait très bien comme ça. Avancer –du moins reculer dans son cas, embrasser… elle arrivait à gérer. Son excitation croissait autant que celle de Ronon, bien que celle du brésilien était nettement plus apparente que la sienne.

Après quelques minutes, ils étaient arrivés devant le grand immeuble abritant le luxueux appartement de la californienne. Ils réussirent à se lâcher quelques instants, le temps de franchir les quelques escaliers qui menaient à son appartement. Alors que Sutton sortit la clé de son appart’ pour l’introduire dans la serrure, elle sentit Ronon, derrière elle, ses lèvres dans son cou, son souffle chaud, et ses mains baladeuses qui la déconcentraient pour ouvrir convenablement cette foutue porte. Après quelques secondes, la porte s’ouvrit finalement, et Sutton se retourna pour faire face à Ronon qui referma la porte d’un geste du pied. Elle captura une nouvelle fois ses lèvres tandis que ses mains se faufilaient le long du torse du brésilien, remontant sur ses épaules pour le débarrasser de sa veste. Elle n’en resta pas là, puisque ses mains se glissèrent tout aussi rapidement sur son haut, pour l’en débarrasser, préférant de loin lorsqu’il était dépourvu de tous vêtements. « Finalement, on y est arrivé… » lacha-t-elle entre deux baisers vis-à-vis du challenge d’arriver jusqu’à son appartement.

Le chemin jusqu'à l'appartement de Sutton n'avait pas dû être si long et pourtant, Ronon l'avait ressenti comme une véritable épreuve. « Et bah ça prendra le temps que ça prendra… » La jeune femme n'avait eu de cesse de le tenter, lui donnant envie de l'entraîner dans cette ruelle là, ou bien tout simplement contre le mur près d'eux et de passer toutes les convenances. Si elle avait été une autre fille, dans l'état d'excitation où il se trouvait, il aurait sûrement cédé, et elle se serait probablement laissée faire. Mais avec Sutton... Il pouvait bien patienter, c'était dur, il était un gros sauvage sur ce coup mais il ne la prendrait pas comme il avait pu prendre certaines filles qui, comme lui, ne voulaient que ça. Et puis, ils n'étaient pas si loin, avait-il l'impression de dire mentalement à son entrejambe.

Arrivés devant la porte de l'appartement de Sutton, Ronon crut bien être prêt à passer à l'attaque. Il caressa sans gêne le corps de Sutton, contre le sien alors qu'elle se battait avec son sac pour trouver ses clés, puis avec la serrure pour l'ouvrir, laissant ses doigts parcourir des courbes qui s'étaient vues être hors limite à l'Awesome, et il comptait bien se rattraper. Dès qu'ils eurent franchi la porte, cependant, ce fut Sutton qui devint la plus hâtée des deux, bien qu'ils soient en mesure de rivaliser. Il fut plus occupé par le baiser que par autre chose mais sentit rapidement sa veste tomber à terre et son tee-shirt le rejoindre rapidement au sol. « Finalement, on y est arrivé… » Ne répondant que par un sourire contre leurs lèvres liées, le brésilien s'affaira à retirer la robe de la jeune femme avec la même hâte dont elle avait fait preuve un peu plus tôt. Encore une fois, il avait l'impression que se retrouver contre le corps de la californienne était plus un besoin qu'un désir, ou plutôt un étrange mais agréable mélange des deux. Sans arrêter leur progression vers la chambre de la jeune femme, dont il connaissait mieux le chemin désormais qu'il ne l'aurait jamais cru, il s'occupa à effeuiller la brune tissu par tissu, avec une vitesse et une précision qui ne l'étonnaient même plus.

Dès qu'il pénétra dans la pièce, Ronon les précipita tous les deux vers le lit de la jeune femme sur lequel il les laissa tomber, se retenant juste assez pour ne pas l'écraser mais pour garder un contact constant entre leurs peaux. Plus pressé que jamais, il s'empara de Sutton dès qu'ils furent tous les deux nus. A l'instant, il oublia tous les soucis par lesquels ils étaient passés plus tôt dans la soirée, et le fait particulièrement dérangeant qu'ils n'étaient absolument pas sortables.

Désolée ça doit être minuscule mais je suis sur mon tout petit ordi portable donc je me rends absolument pas compte >< Pas top au niveau de la qualité non plus mais en ce moment je suis au level -3000 x)

Ils venaient à peine de passer la porte d’entrée que Sutton s’était hâtée de déshabiller le brésilien. Le chemin du retour avait été une vraie torture. Résister et ne pas s’envoyer en l’air comme s’ils étaient juste… n’importe qui. Mais c’était bon, ils étaient arrivés. L’appartement de la jeune Webster-Monroe avait presque des allures de Terre Sainte, de Terre Promise.
Et voilà que le brésilien était à moitié déshabiller. Elle lâcha quelques instants ses lèvres, comme pour admirer et profiter de la perfection qu’il était à ses yeux. Ce fut lui qui profita de ce bref instant pour alors débarrasser la jeune femme de sa robe plutôt courte qu’elle avait enfilé pour la soirée. Leurs gestes hâtifs, et pourtant ils étaient doux et drôlement précis. Ils étaient pressés, ils avaient envie de l’autre. En fait, c’était plus qu’une envie, ça relevait désormais du besoin. Le besoin de sentir l’autre, son corps, sa chaleur, son odeur. De le sentir tout entier contre elle, en elle.

Leur progression jusqu’à sa chambre était rapide, précise, comme s’il connaissait le chemin par cœur. A vrai dire, c’était le cas, et ils ne s’en étonnaient plus. Dans le noir, à se déshabiller, ou même les yeux fermés, ils pouvaient faire ce chemin sans la moindre faute, tout en profitant pleinement de l’autre.
Finalement, Ronon les laissa retomber sur le lit, se retenant juste assez pour ne pas écraser la belle californienne, avant de prendre totalement possession d’elle. Des caresses, des baisers, parfois fougueux, parfois doux, ou intenses. Ronon savait comment varier les plaisirs. Il savait la surprendre, il savait lui faire aimer tout ce qu’il entreprenait. Sa douceur la faisait frémir, tandis que sa fougue et sa passion l’excitait d’autant plus. Ses mouvements de bassins se faisaient plus intenses, tandis que les mains de la jeune femme s’agrippaient un peu plus aux épaules du brésilien, comme si son étreinte était une manière d’être d’autant plus proche. Lorsqu’il ralentissait la cadence, elle avait son regard plongé dans le sien, entre deux baisers, juste pour apercevoir cette lueur brillante au fond de ses yeux, celle qui lui faisait prendre autant de plaisir que le plaisir physique qu’elle ressentait en ce moment même.

Sutton était allongée, dans les bras de Ronon, récupérant tous les deux, sans forcément avoir l’envie de dormir. Elle avait simplement envie de rester éveillée, là, juste dans ses bras. Profiter du moment présent. Et elle se sentait affreusement niaise lorsqu’elle se surprenait à penser des choses comme ça. Sa tête, légèrement penchée, calée contre son torse, elle avait l’esprit ailleurs depuis plusieurs minutes. Puis elle sentit la main de Ronon se glisser sous son menton pour lui refaire relever la tête. Il avait un regard interrogatif, du genre qui se demandait ce à quoi elle pouvait bien penser. Elle lui sourit d’abord, comme pour lui assurer qu’elle était juste dans les nuages, avant de voir que son regard était plus insistant, sans pour autant être désagréable. « Je pensais juste à … avant. » dit-elle comme pour se justifier. « Ma vie en Californie. Celle d’ici est définitivement meilleure. » ajouta-t-elle plus pour elle-même que pour le brésilien. « Tu sais… Je crois que si tu m’avais connu là bas, t’aurais vraiment pas pu me voir. » lacha-t-elle finalement laissant échapper un rire. Et elle le pensait vraiment. Sutton était désormais de la petite fille pourrie gatée, garce et franchement méchante qu’elle avait été. Certes, elle avait certains restes, qui ne partiraient sans doute jamais, comme son arrogance, ou son comportement provocateur, et c’était d’ailleurs ce qui pouvait la rendre attachant, du moins d’une certaine manière. « J’ai l’impression d’être deux personnes totalement différentes… » dit-elle un peu perdue dans ses souvenirs californiens. « Enfin… je divague… » échappa-t-elle avant de planter un baiser sur le torse du brésilien, n’ayant pas forcément l’habitude de se confier sur quoique ce soit.

Ronon n'avait même pas utilisé le quart de ce qu'il comptait donner à Sutton cette nuit, mais il avait appris à apprécier les pauses pour pouvoir être finalement plus endurant. Ils avaient plusieurs fois passé des nuits blanches entières à alterner entre sexe et repos - Ronon arrivait cerné au travail, mais c'était sans aucun regrets. Il s'étonnait de cette... habitude qui s'était installé entre eux. Il s'étonnait encore plus de l'apprécier à ce point.

Baissant la tête vers Sutton qui, calée contre son torse et dont il caressait distraitement le bras depuis plusieurs minutes, semblait pensive, et fronça les sourcils en soulevant son autre main en cherchant le regard de la brune. Quoi, il avait pas été performant ? s'inquiéta-t-il immédiatement. « Je pensais juste à … avant. » Le brésilien fut d'abord rassuré, mais bien vite la curiosité le rattrapa et il lança un regard encore plus interrogatif à la jeune femme. « Ma vie en Californie. Celle d’ici est définitivement meilleure. » Le jeune homme resta silencieux, un léger sourire sur les lèvres. Et voila, maintenant il se sentait fier de faire partie de son quotidien ; parce qu'il fallait l'avouer, elle avait égayé le sien. Il n'était pas si différent du Ronon qu'il avait toujours été, juste... plus heureux. Incroyablement plus heureux qu'il n'aurait jamais pensé l'être. « Tu sais… Je crois que si tu m’avais connu là bas, t’aurais vraiment pas pu me voir. » D'abord piqué au vif, Ronon répliqua. « Teste-moi. » se vanta-t-il sans vraiment savoir pourquoi avant de retrouver le silence.

A bien y réfléchir, il ne savait finalement pas grand chose de Sutton. Ils parlaient, bien sûr, en apprenaient plus l'un sur l'autre, mais une grande partie de la vie de la jeune femme qui partageait son lit et, il l'avouait à moitié, sa vie, était un mystère pour lui... « J’ai l’impression d’être deux personnes totalement différentes… » ... Un mystère qu'il crevait désormais de résoudre. « Enfin… je divague… » Aha ! C'était déjà trop tard. Le brun se redressa légèrement pour caler le coussin qui soutenait sa tête dans son dos. « Non, non... » dit-il doucement en sentant une opportunité s'ouvrir à lui. La jeune femme se confiait tellement peu sur ce qui l'intéressait vraiment... Il savait qu'il lui était arrivé des choses, il n'avait absolument aucune idée de quoi, mais quelque chose ou quelques choses qui s'était ancré en elle mais qu'il ne pouvait pas du tout lire. Ronon & Sutton savaient tous les deux pourquoi le jeune homme refusait l'idée de s'engager de nouveau avec quelqu'un après avoir perdu Gabriela, mais pour ce qui était des convictions de Sutton... Elle seule savait d'où elles provenaient. « Pourquoi est-ce que la Sutton californienne est si différente de la Sutton new-yorkaise ? » demanda-t-il sur le ton de la confidence.

« Teste-moi. » lui dit-il alors qu’elle lui avoua qu’il ne l’aurait sans doute pas autant apprécier s’il l’avait connu plus tôt. Elle ne put s’empêcher de sourire lorsqu’il lui répondit. « J’étais… superficielle… Egoiste, plus que maintenant je veux dire… » elle réfléchit quelques instants avant de reprendre « Je considérais tout comme acquis, et tout m’était dû. Je prenais les trois quarts des gens de haut, parce que je trouvais qu’il n’en valait pas la peine… Seulement j’prenais pas le temps de les connaitre. » Sutton leva la tête vers Ronon, cherchant son regard, comme pour y voir une sorte de dégout. Après tout, ça aurait été normal. En y repensant, son comportement l’a dégoutait. Pas tout le temps, elle était ce qu’elle était, mais en repensant à certaines de ses actions, ou certaines paroles, elle avait de quoi être dégoutée. « J’étais la caricature même de la petite fille riche… en pire je crois bien. » Sutton semblait sure d’elle de manière générale. Souriante, une démarche assurée, séductrice, sure de ses charmes, une répartie qui en faisait taire plus d’un, mais au fond… Maintenant, elle avait une opinion d’elle pas très belle.

Alors qu’elle voulait changer de sujet, n’étant pas forcément à l’aise avec le fait de parler de ses états d’âme, Ronon ne semblait pas du même avis. « Non, non... » dit-il doucement. Elle s’y attendait, elle en avait trop dit. Du moins, trop pour avoir éveillé sa curiosité et créée une faille dans sa propre carapace. Sutton parlait rarement. En tout cas pas des choses réellement importantes. C’était un vrai moulin à parole lorsqu’il s’agissait de commenter la moindre connerie, de juger la première personne qui passait ou de parler de futilités, mais lorsqu’il s’agissait d’aller chercher un peu plus loin, elle devenait une vraie tombe. Parler d’elle, expliquer ses choix, son mode de vie, ses convictions, ou pire exprimer ses sentiments… C’était le genre de choses qu’elle ne savait pas faire ou dans lequel elle n’était franchement pas à l’aise. En règle générale, elle trouvait toujours une parade pour éviter et reporter ce moment fatidique. Mais là, il semblerait qu’elle lui ait elle-même tendu la perche. « Pourquoi est-ce que la Sutton californienne est si différente de la Sutton new-yorkaise ? » Il y avait tellement de raisons… A commencer par Mia et avoir appris qu’une bonne partie n’avait été qu’un tissu de mensonges. Et puis… Il y avait ces personnes qu’elle avait rencontrées ici, à New York, qui était loin de la superficialité californienne. Ces personnes qui lui avait appris, sans réellement le vouloir, à être moins égoïste, quelque peu plus compatissante, même si ça s’avérait assez dur. « Parce que… j’me suis rendue compte qu’une partie de ma vie avait été basée sur un tissu de mensonges… Parce que j’me suis finalement attachée à des personnes vraies, authentiques… » finit-elle par dire après quelques instants de silence. Sutton se redressa légèrement à son tour avant de poser sa tête sur l’épaule de Ronon. « J’étais vraiment superficielle là bas. J’me souciais que de ma petite personne. Tout tournait… autour de moi. Alors que là… je me soucie des gens qui m’entourent. » Elle avait presque l’impression d’avouer quelque chose de honteux tant réellement se soucier des autres lui était inconnu. Finalement elle releva la tête, et se tourna vers Ronon, le drap légèrement plaqué contre elle, comme pour cacher sa nudité. Elle inspira profondément, comme pour se donner du courage. C’était maintenant ou jamais. Et de toute façon, il fallait bien qu’elle lui en parle un jour. « Tu te souviens que je t’ai dit que j’avais été adoptée… ? » demanda-t-elle. Avant même d’attendre sa réponse, elle continua. « Et j’ai toujours voulu retrouver mes parents biologiques. Je les ai pas retrouvé… Pas encore » lacha-t-elle un peu déçue en baissant la tête avant de la relever tentant de retrouver un minimum de contenance. « Et ça va te sembler totalement dingue… A vrai dire, ça l’est. Mais, mon adoption est le bordel le plus complet. On m’a toujours dit que j’étais née à Los Angeles, c’est faux. Je suis née à Phoenix, pourquoi on me mentirait là-dessus ? Ca n’a aucun sens… » Elle secoua légèrement la tête, comme si après tout ce temps, elle-même n’arrivait toujours pas à y croire. « Et le plus dingue dans tout ça… C’est que j’ai découvert que j’avais une sœur jumelle. » La bombe venait d’être lachée, et elle ne savait franchement pas quelle réaction allait avoir Ronon. Si il allait bien le prendre, ou au contraire ne pas apprécier qu’elle lui ait caché une telle chose. « Elle s’appelle Mia… Et, c’est pour ça que j’suis venue à New York, pour la retrouver. »

« J’étais… superficielle… Egoiste, plus que maintenant je veux dire… Je considérais tout comme acquis, et tout m’était dû. Je prenais les trois quarts des gens de haut, parce que je trouvais qu’il n’en valait pas la peine… Seulement j’prenais pas le temps de les connaitre. J’étais la caricature même de la petite fille riche… en pire je crois bien. » Il ne fut pas vraiment difficile pour Ronon d'imaginer Sutton comme elle était en train de se dépeindre. Il retrouvait d'ailleurs toujours ces caractéristiques dans l'attitude de la jeune femme, mais il ne s'en formalisait pas vraiment. Il fallait dire aussi que la jeune femme avait des qualités indéniables, qui finissaient par simplement faire sourire Ronon lorsqu'il remarquait l'un de ses défauts. La jeune femme n'était sûrement pas parfaite, mais elle était... un véritable aimant pour Ronon. On aurait pu s'imaginer que Ronon ai préféré fuir l'entourage d'une femme qui paraissait si forte et sûre d'elle, au point de lui avoir tenu tête plusieurs fois ; on aurait pu croire qu'il ai voulu se rapprocher d'une innocente femme dans la fleur de l'âge, naïve et incapable de répliquer à son bon vouloir, une histoire plate et sans les remous qui avaient déjà brisé son coeur une fois, mais il n'en était rien, au contraire. Sutton l'attirait pour tout ce qu'elle était, il était étonné de retrouver en elle autant une amie qu'une amante.

« Parce que… j’me suis rendue compte qu’une partie de ma vie avait été basée sur un tissu de mensonges… Parce que j’me suis finalement attachée à des personnes vraies, authentiques… » Le jeune homme ne put empêcher un léger sourire de traverser ses lèvres. Il ne savait pas vraiment si il pouvait rentrer dans cette catégorie de personnes vraies et authentiques que Sutton avait croisées à New York ; il se considérait lui-même comme un numéro. N"anmoins, même si il avait d'abord été secret avec la californienne, il avait fini par ne jamais être aussi sincère avec une femme qu'avec elle. Partager le fardeau de Gabriela avec elle était risqué, étant donné que c'était le plus lourd que Ronon portait, et également sa plus grande faiblesse, mais il avait pris ce risque en toute connaissance de cause. « J’étais vraiment superficielle là bas. J’me souciais que de ma petite personne. Tout tournait… autour de moi. Alors que là… je me soucie des gens qui m’entourent. » Ronon restait silencieux, ne voulant pas interrompre la brune qui n'avait jamais été aussi bavarde sur sa personne, mais la situation qu'il décrivait lui rappelait étrangement la sienne, bien que ce soit dans des conditions différentes. Avant de rencontrer Sutton, peu de personnes avaient réellement compté pour lui à part sa petite soeur qu'il n'avait pas vu depuis des lustres, son meilleur ami exilé en Argentine et sa fiancée décédée. Du coup, la vie à New York ne tournait jamais guère loin de sa personne ; Sutton avait changé ça. En même temps, il fallait avouer que son quotidien tournait désormais autour de la jeune femme.

« Tu te souviens que je t’ai dit que j’avais été adoptée… ? » Le jeune homme hocha la tête, la laissant continuer. « Et j’ai toujours voulu retrouver mes parents biologiques. Je les ai pas retrouvé… Pas encore » En remarquant le ton soudainement triste de Sutton, Ronon reprit ses caresses le long de son bras. Tiens, ça, c'était nouveau : réconforter Sutton Webster-Monroe - leur relation était définitivement en train de passer à un autre stade.« Et ça va te sembler totalement dingue… A vrai dire, ça l’est. Mais, mon adoption est le bordel le plus complet. On m’a toujours dit que j’étais née à Los Angeles, c’est faux. Je suis née à Phoenix, pourquoi on me mentirait là-dessus ? Ca n’a aucun sens… Et le plus dingue dans tout ça… C’est que j’ai découvert que j’avais une sœur jumelle. » Alors que le jeune homme se demandait pourquoi la jeune femme tenait tant à retrouver ses parents biologiques - lui même n'avait aucune envie d'en savoir plus sur son père - il fut interrompu par cette nouvelle qui tomba de nulle part. Il croisa le regard de Sutton, ouvrit la bouche pour répondre mais ne put sortir qu'un « Oh. » surpris. « Elle s’appelle Mia… Et, c’est pour ça que j’suis venue à New York, pour la retrouver. » Fronçant les sourcils, le jeune homme se redressa un peu pour rajuster sa tête sur les coussins et répéta un « Oh... » plus mesuré.

Aussi étrange que cela puisse paraître, la première image qui était venue à l'esprit de Ronon & qui ne voulait plus en sortir était cette simple idée : deux Sutton. Et immédiatement, son cerveau avait envoyé le signal au reste de son corps et il se retrouvait à devoir essayer de retenir un commentaire déplacé. Il se contenta de se racler la gorge avant de reposer un regard aussi sérieux que possible sur Sutton. « Est-ce que tes recherches ont abouti à quelque chose ? » demanda-t-il en tentant de garder à l'esprit le véritable sujet de la conversation pour ne pas dévier, bien qu'un sourire qui criait "hm, intéressant" lui tourmentait les lèvres.

super ripou, pardon

Après quelques instants à parler de son attitude de petite fille riche californienne, la jeune femme mentionna son adoption et son désir –qu’elle avait depuis toujours- de trouver le moindre indice concernant ses parents adoptifs. Et elle devait avouer être déçue. D’abord par le mensonge qu’était son adoption, puis par le manque total e résultats. Elle ne saurait expliqué pourquoi, mais elle avait besoin de savoir. Et sans qu’elle ne s’y attende réellement, elle sentit Ronon lui caresser de nouveau l’avant-bras comme pour la réconforter. Par réflexe, elle se lova un peu plus contre lui.

Sutton venait de révéler qu’elle avait découvert l’existence d’une sœur jumelle. Elle croisa le regard de Ronon « Oh. » lacha-t-il surprise. Et il y avait de quoi. Ce n’était pas tous les jours que l’on apprenait l’existence de sa sœur, jumelle qui plus est. Et ce n’est pas comme si Sutton avait appris cette nouvelle dans son enfance. Non, elle avait dû se démener pour découvrir ses origines, et finalement faire cette trouvaille, qui ne datait que d’un an. On aurait pu croire qu’elle se serait foutue de retrouver ses parents. N’avait-elle pas tout ? Une famille aimante, une vie de princesse… oui, mais il lui manquait ce quelque chose, ce petit truc pour qu’elle soit réellement comblée. Ses parents adoptifs l’aimaient, elle le savait, même si elle prenait ça pour aquis et n’y faisait pas réellement attention. Elle le savait malgré l’énorme mensonge qu’elle avait découvert. Mais elle avait ce besoin de savoir d’où elle venait, qui était ses parents biologiques, pourquoi l’avaient-ils abandonné ? Par manque de moyen ? Parce qu’ils n’avaient pas voulu d’elle ? Ou pour une raison encore plus obscure ?
Puis Sutton lui avoua que si elle était là, à New York, c’était pour faire la connaissance de sa sœur. Parce que les conversations téléphoniques, le tchat ou tous ces moyens de communication, c’était bien sympa, mais au final, c’était pas grand-chose. C’était pas assez pour des jumelles. Et sans avouer la réelle raison à sa famille –sauf à son frère adoptif, la jeune californienne avait mis le cap sur la Grosse Pomme, prétextant que la meilleure université d’informatique s’y trouvait. « Oh... » lacha-t-il de nouveau tout en se redressant. Le regard de la californienne était toujours posé sur Ronon, comme pour guetter la moindre de ses réactions. Il semblait comme absorber. Elle ne savait pas trop par quoi. Etait-il simplement dans la lune ou était-il en pleine réflexion vis-à-vis de son aveu ? Il se racla finalement la gorge . « Est-ce que tes recherches ont abouti à quelque chose ? » il y avait quelque chose d’étrange dans sa réaction, comme s’il se retenait… de quelque chose. Sourire ? Donner son opinion sur ses recherches ? Puis soudain lui vint autre chose en tête. Elle se redressa subitement et se tourna vivement vers lui. « Oh me dis pas que… » Elle sembla réfléchir quelques instants essayant de savoir ce à quoi pensait le brésilien. « T’as quand même pas en tête, une mise en scène… de jumelles, juste la maintenant ?! » demanda-t-elle, presque choquée. Presque parc qu’il s’agissait d’elle et que plus beaucoup de choses ne l’étonnait, et parce qu’il s’agissait de Ronon qui avait un esprit très… imaginatif pour ces choses-là.

La jeune Webster-Monroe était du genre possessive… et même si elle adorait Mia, jusqu’à maintenant, tout se passait bien, jamais ô grand jamais, elle ne partagerait Ronon avec elle. Ou avec qui que ce soit d’autre en fait. Sutton se tortilla légèrement, se demandant si la brésilien avait réellement en tête une scène plutôt chaude entre jumelles. Finalement, elle tenta d’en faire abstraction avant de reprendre, hésitante. « Mais ça a bien abouti. J’ai rencontré Mia il y a quelques semaines. Enfin, environ deux trois mois… » Elle fit une pause puis reprit, comme pour se justifier. « J’en ai parlé à personne… J’avais juste l’impression que si j’en parlais, tout allait foirer, quelque chose allait merde… Et que ça allait se transformer en cauchemar. On a tellement attendu avant de se voir… Que j’avais vraiment pas envie que ça foire. Et elle est vraiment géniale. Enfin, on est franchement différente. J'suis pas sure qu'on pourrait plus l'être ! Mais... enfin, je sais pas, je l'aime déjà. » finit-elle enthousiaste.

« Oh me dis pas que… » Pris en flagrand délit, Ronon eut d'abord le réflexe de faire les gros yeux, surpris. Il se savait démasqué, mais en même temps il ne voulait pas parler avant elle pour ne pas rendre la situation encore plus délicate. En même temps, il était un homme, elle ne pouvait rien espérer de mieux que lui, ce n'était pas lui qui pensait mais sa testostérone qui le faisait pour lui. « T’as quand même pas en tête, une mise en scène… de jumelles, juste la maintenant ?! » Continuant d'avoir l'air surpris, Ronon y ajouta même un air faussement choqué et pouffa avant de répondre, outré. « Qui, moi ? Noooon. » argumenta-t-il simplement sans être sûr de la réaction de la jeune femme mais ne se prenant vraiment pas au sérieux. En même temps, il ne fallait pas qu'elle s'étonne de ce genre de fantasmes, c'était comme si elle les avait provoqués.

Finalement, la jeune femme ne sembla pas le prendre mal, et ça rassura Ronon. Le jeune homme continua d'écouter la californienne qui revint à son récit sur son adoption et la découverte de cette fameuse soeur jumelle. « Mais ça a bien abouti. J’ai rencontré Mia il y a quelques semaines. Enfin, environ deux trois mois… » Deux ou trois mois... C'était pas mal. C'était avant qu'ils ne coupent les ponts, à l'époque où ils se parlaient encore ; cependant, elle ne lui avait jamais rien mentionné de la sorte. « J’en ai parlé à personne… J’avais juste l’impression que si j’en parlais, tout allait foirer, quelque chose allait merde… Et que ça allait se transformer en cauchemar. On a tellement attendu avant de se voir… Que j’avais vraiment pas envie que ça foire. Et elle est vraiment géniale. Enfin, on est franchement différente. J'suis pas sure qu'on pourrait plus l'être ! Mais... enfin, je sais pas, je l'aime déjà. » Il entendit donc Sutton se justifier immédiatement pour avoir gardé le silence sur cette affaire jusqu'à présent mais il n'en avait pas besoin ; il ne pouvait que la comprendre. Si la situation ne l'avait pas exigé à ce moment-là, il ignorait si il aurait un jour mentionné Gabriela à Sutton. Et puis, ils n'avaient aucune obligation l'un envers l'autre, elle pouvait bien régler ses histoires familiales comme elle le voulait, il n'avait rien à dire là-dessus ; en se mettant à sa place, il n'aurait pas aimé qu'on lui reproche de mal s'occuper de sa petite soeur, ou de faire les mauvais choix pour elle, il détesterait qu'on conteste sa façon de faire. « T'as pas à te justifier, tu sais... » l'informa-t-il avant de se plonger dans le coeur du sujet.

Il tentait de comprendre le brouillard dans lequel se trouvait Sutton par rapport à sa situation et à l'avancée de ses recherches, mais il en savait probablement encore moins qu'elle sur toute cette histoire, donc ce n'était pas particulièrement difficile. « C'est génial, si ça se passe bien. » commença-t-il en passa sa main sous le drap pour caresser le dos nus de Sutton, l'esprit occupé à essayer de comprendre ce mystère qui venait de lui tomber dessus et auquel il se sentait obligé de réfléchir, parce que ça perturbait Sutton. Il savait qu'il ne pourrait rien apporter de plus, à part peut-être un peu de soutien, et encore ce n'était vraiment pas son fort, mais il pouvait bien trouver quelque chose. « Et ta soeur, elle sait rien sur tout ça non plus ? » demanda-t-il finalement.

Avouer à Ronon qu’elle avait une sœur, ce n’était pas rien, mais lui avouer que c’était sa sœur jumelle, c’était carrément énorme. Et visiblement la seule chose qui lui vint en tête fut une sorte de plan à trois l’incluant lui et les jumelles. La californienne n’aurait pas dû être étonnée, après tout c’était bien un mec, et pas n’importe lequel. Voulant en avoir le cœur net, elle lui posa tout de même la question. Affichant d’abord un air surpris, il prit ensuite un air faussement choqué avant de rigoler. « Qui, moi ? Noooon. » La jeune femme ne put s’empêcher de lever les yeux ciel, quelque peu désespérée par le comportement de la gente masculine. Et bien qu’elle devait avouer que ça pouvait l’emmerder qui fantasme sur sa soeur, elle tenta de ne pas en faire toute une histoire.

Se confier à Ronon avait quelque chose de vraiment apaisant, elle se sentait soulagée, comme délivrée de quelque chose, comme si sa vie reprenait un semblant de normalité. Sutton avait toujours été habituée à garder des secrets, elle en était la reine, mais en avoir un aussi gros, à son insu, c’était désagréable. Et elle l’avait gardé de tout le monde, d’un bon nombre de personnes… Mais se confier à Ronon, qui était bien plus qu’un coup d’un soir désormais, lui faisait réellement du bien, même si elle savait qu’il ne pourrait pas être d’une grande aide dans ses recherches. Qui le pouvait en fait ? Elle se sentit comme obligée de se justifier d’avoir gardé ça pour elle aussi longtemps. Pas par lui, puisqu’il ne lui avait fait aucun reproche et ne semblait pas lui en tenir rigueur, mais bel et bien par elle-même, comme si elle s’en voulait de l’avoir tenu à l’écart de quelque chose d’aussi énorme. Et en y repensant bien, elle se rendait compte qu’il y avait pas mal de choses que Ronon ne savait pas à propos d’elle. Comme sa relation, aussi passionnel et que chaotique avec Tyler, ou même sa fausse couche. « T'as pas à te justifier, tu sais... » « Je… J’en ressentais le besoin. Et si tu l’avais rencontré avant même que je te parle ? Ca aurait été plutôt… étrange ! » Après tout, il aurait très bien pu rencontrer Mia avant même qu’elle ne lui en parle, bien qu’ils ne fréquentaient pas réellement les mêmes endroits… Elle ne voulait même pas imaginer le comportement qu’aurait pu avoir Ronon en ne se doutant pas un seul instant qu’il ne s’agissait pas de Mia. « C'est génial, si ça se passe bien. » dit-il en glissant sa main sous le drap pour caresser le dos de la californienne. Elle frissonna légèrement, avant de se lover de nouveau contre lui. Elle n’avait imaginé que se confier ainsi pouvait être aussi… agréable. « Et ta soeur, elle sait rien sur tout ça non plus ? » Sutton ne put s’empêcher de rigoler. Non Ronon ne connaissait définitivement pas Mia. La californienne se remémora rapidement leurs premiers échanges, leurs premières confidences, et Mia avouant à sa jumelle qu’elle avait elle-même entamé des recherches, qu’elle avait bien vite abandonné fautes de résultats. Apparemment, Mia n’était pas très douée pour faire des recherches et encore moins aidée d’un ordinateur ou d’une quelconque technologie. Et c’est en parti comme ça que Sutton avait réussi. Pirater, accéder à des fichiers qui ne devraient être vus de personnes… Sutton et l’informatique, c’était une grande histoire d’amour… Mais il n’en était pas de même pour Mia. « Mia est loin d’être… douée pour les recherches… » lacha-t-elle amusée. « Comme se servir d’un ordinateur… C’est comme si tu demandais à… » elle réfléchit quelques secondes pour faire une comparaison parlante et frappante. « A George Washington d’utiliser un ordinateur ! Bah Mia c’est pareil ! » dit-elle finalement comme s’il s’agissait de la plus grosse tare qui soit. Beaucoup étaient loin de s’imaginer que les meilleurs amis de Sutton étaient ces petites merveilles de technologie, et pourtant, lorsque vous lui en mettiez un dans les mains, elle faisait d’incroyables prouesses, quoique pas toujours légales, certes.
Se remémorer tout ça lui rappela par la même occasion à quel point elles étaient différentes. Mia ne sortait pas, ou rarement. Elle semblait avoir du mal à intégrer la notion de s’amuser. Alors que pour Sutton, c’était tout le contraire. C’était sans doute le mot responsabilité qu’elle ne comprenait pas. Mia était obsédée par son boulot , Sutton n’en foutait pas une. L’une venait d’un milieu modeste, tandis que l’autre jetait l’argent par les fenêtres. Mia était compréhensive, Sutton avait du mal à l’être. Autant de choses qui pouvaient les éloigner et qui parfois effrayait la californienne. « Tu sais… On est vraiment différentes. Des fois j’ai peur que ça merde vraiment. Et puis, tu sais un minimum quel talent j’ai pour gérer une quelconque relation… Quelle quel soit. » lacha-t-elle comme si elle faisait une constatation, plus à elle-même qu’à Ronon. « Elle sort pas… J’suis même pas sure qu’elle connaisse la définition du mot s’amuser ! Je sais bien qu’on a pas forcément la même… situation financière, et que j’suis pas toujours super responsable et que je me fous d’avoir un boulot ou non contrairement à elle, mais je sais pas… faudrait qu’elle apprenne à s’amuser. » dit-elle finalement.

Fort heureusement, Sutton ne prit pas personnellement l'excitation de Ronon ; et puis, elle ne l'aidait pas non plus, à coller leurs nudités ! « Je… J’en ressentais le besoin. Et si tu l’avais rencontré avant même que je te parle ? Ca aurait été plutôt… étrange ! » Un léger rire traversa la barrière de ses lèvres et il appuya ses dires d'un hochement de tête. Il ne voulait même pas imaginer comment ça se serait passé. Si il avait croisé Sutton dans la rue, il aurait probablement rapidement voulu tourner ça en séance de cache-cache sexuel dans la ville, et il pouvait parfaitement visualiser une copie de Sutton absolument outrée par cet inconnu qui venait la harceler.

La jeune femme ne tarda pas à reprendre le fil de sa description de Sutton, description qui se faisait de moins en moins élogieuse au fur et à mesure que la californienne parlait. « Mia est loin d’être… douée pour les recherches… » Intrigué, le jeune homme arqua un sourcil pour plus d'informations, ce qu'il ne tarda pas à obtenir. « Comme se servir d’un ordinateur… C’est comme si tu demandais à… A George Washington d’utiliser un ordinateur ! Bah Mia c’est pareil ! » Cette fois-ci, le rire du jeune homme fut franc et il ne se retint pas, faisant se soulever son torse avant de reprendre la parole, rieur. « Ta soeur est George Washington... Bravo, tu viens d'anéantir le fantasme. » lâcha-t-il en la taquinant, toujours aussi souriant, la laissant reprendre son explication. Il n'avait pas vraiment d'intérêt profond envers Mia, il ne la connaissait pas (bien que ça ne l'ai jamais empêché de rien jusqu'à présent), mais l'idée de voir Sutton réagir possessivement, contrairement à "l'épisode Katia", le rendait plus épris de fierté qu'autre chose.

Réalisant que la jeune femme avait repris son sérieux, Ronon fit progressivement de même à mesure qu'elle parlait. « Tu sais… On est vraiment différentes. Des fois j’ai peur que ça merde vraiment. Et puis, tu sais un minimum quel talent j’ai pour gérer une quelconque relation… Quelle quel soit. » Sutton ne semblait pas paniquée, elle semblait même plutôt terre à terre face à cette situation, ce que Ronon trouvait déjà admirable - oui, maintenant il la trouvait admirable. Il avait connu tellement de gens, particulièrement des filles, se monter la tête que, lui qui était terre à terre avait appris à les éviter. Pour le coup, il était contenté une fois de plus. « Elle sort pas… J’suis même pas sure qu’elle connaisse la définition du mot s’amuser ! Je sais bien qu’on a pas forcément la même… situation financière, et que j’suis pas toujours super responsable et que je me fous d’avoir un boulot ou non contrairement à elle, mais je sais pas… faudrait qu’elle apprenne à s’amuser. » Ah oui, effectivement, les deux jeunes femmes ne se ressemblaient absolument pas. « Alors apprend lui. » dit-il d'abord en haussant légèrement les épaules, comme si ça coulait de source. « Elle trouvera pas de meilleur prof sur New York. » reprit-il sur un ton d'humour avant de réfléchir plus en avant.

Il connaissait Sutton comme capable de s'emporter facilement, il en avait d'ailleurs déjà été témoin ou en avait déjà fait les frais plusieurs fois. « Y'a pas de raisons que ça foire entre vous, Sutton. Enfin... Je dis pas hein, je la connais pas, mais... » Il prit un instant pour essayer de mettre en place ses idées & finalement, balança tout en bordel. « C'est plus une opportunité qu'autre chose, non ? » Il n'était définitivement pas doué pour tout ce qui était trop... sérieux. Pourtant, il voulait réellement essayer de conseiller Sutton, l'aider à sa façon - ça aussi, c'était nouveau. « Apprends à la connaître, à comprendre pourquoi elle es comme ça, elle apprendra à te connaître en même temps. Tu sais... Mon meilleur pote et moi, on a beaucoup de différences, on est même complètement opposés parfois, mais ça n'empêche pas, on se complète ! C'est ta jumelle, personne ne peut te compléter mieux qu'elle. » dit-il finalement, l'air rassurant mais totalement penaud.

Sutton sourit en entendant rire le brésilien sans retenu. Visiblement, sa comparaison à ce bon vieux Washington l’avait amusé. Oui, bon, peut-être avait-elle un peu exagéré, mais pas tant que ça ! « Ta soeur est George Washington... Bravo, tu viens d'anéantir le fantasme. » Et cette fois ce fut Sutton qui ne put s’empêcher de rigoler en apprenant qu’elle venait de briser le fantasme de Ronon. « Je suis vraiment désolée… » dit-elle faussement touchée, mais sérieusement amusée. Tout ça n’était que taquinerie et amusement. Elle n’imaginait pas sérieusement que le brésilien fantasme réellement sur sa jumelle. Pas sur elle spécialement, mais plus sur le fantasme typique des jumelles. Elle ne le prenait pas personnellement, valait mieux pas d’ailleurs, parce qu’elle ne doutait pas un seul instant que Ronon avait un tas de fantasme.
La jeune Webster-Monroe devait avouer que c’était plutôt plaisant de pouvoir discuter –sérieusement- avec Ronon, de pouvoir lui confier ces choses-là et pouvoir même en rire. A vrai dire, elle ne s’était pas crue capable de lui en dire autant. D’en dire autant à qui que ce soit autre qu’Aloysia ou Peter en fait. En parlant de Mia avec le brésilien, elle avait comme l’impression de l’exposer, de la présenter officiellement au reste du monde comme sa sœur jumelle. Elle avait l’impression de retrouver une vraie famille. Une famille qui n’aurait jamais dû être séparée.

Sutton tenta de lui expliquer en long et en large ses peurs et à quel point elle pouvait être différente de sa sœur jumelle. Différence la plus marquante : l’une était une acharnée du boulot, alors que l’autre ne jurait que par la fête et les soirées en tout genre. « Alors apprend lui. » lança le brésilien dans un haussement d’épaules. C’était pas bête. Elle se demandait même comment elle avait pour ne pas y penser plus tôt. Pourtant elle avait bien pensé à lui enseigner l’art du shopping dans les enseignes de luxe, alors pourquoi n’avait-elle pas, de la même manière, penser à lui apprendre à s’amuser et à se lâcher. « Elle trouvera pas de meilleur prof sur New York. » Un grand sourire s’afficha alors sur les lèvres de la jeune femme. « Tu sais que t’es génial ? » lacha-t-elle toujours aussi souriante. Il avait pas franchement tort. Bien qu’il pouvait aisément rivaliser avec la californienne en matière d’amusement. Mais, pour leur sécurité à tous –et pour éviter toute tentation- elle préférait se charger elle-même de débaucher sa jumelle.

« Y'a pas de raisons que ça foire entre vous, Sutton. Enfin... Je dis pas hein, je la connais pas, mais... » finit-il par dire. Pas de raisons, sérieusement ? Sutton en voyait tout un tas. La première étant… elle-même. Et le brésilien pouvait facilement en témoigner. Elle était loin d’avoir un caractère facile, et en plus de ça, elle démarrait vite. Trop vite. « C'est plus une opportunité qu'autre chose, non ? » ils semblaient tous deux réfléchir. La californienne à ce que lui racontait Ronon, à savoir s’il avait raison. Tandis que lui semblait réfléchir à comment la conseiller et l’aider. Geste qu’elle appréciait particulièrement. Ils n’avaient jamais été… aussi loin dans d’aussi sérieux, tout comme elle avait montré une réelle compassion lorsqu’il lui avait parlé de Gabriella. « Apprends à la connaître, à comprendre pourquoi elle est comme ça, elle apprendra à te connaître en même temps. Tu sais... Mon meilleur pote et moi, on a beaucoup de différences, on est même complètement opposés parfois, mais ça n'empêche pas, on se complète ! C'est ta jumelle, personne ne peut te compléter mieux qu'elle. » Il était loin d’avoir tort. Ce n’est pas parce qu’elle ne se ressemblait pas tant que ça qu’elle ne pouvait pas s’entendre à merveille. A vrai dire, jusque-là, ça marchait plutôt bien. Elle faillit lui répondre que Mia n’était pas la seule à bien la compléter. Il fallait avouer que leur duo, -leur couple ?- enfin peu importe le nom que ça portait , marchait plutôt bien. Il n’y avait pas eu de meurtre ou de quelconque violence ? C’est que ça allait. Seulement elle préféra ne rien dire pour le moment. Elle tourna finalement la tête vers Ronon, et glissa sa main sur sa joue avant de l’embrasser tendrement. Décollant ses lèvres après quelques secondes, mais toujours aussi proche de lui, elle murmura, « merci… ». Un seul mot, mais qui signifiait beaucoup. Surtout aux yeux de la jeune femme, qui ne remerciait pas si souvent que ça les gens, ayant pour habitude de tout prendre pour acquis et pensant que tout lui était dû. Elle le remerciait d’être là, attentif, à la conseiller, et surtout de ne pas avoir pris la fuite.

Ronon ne savait pas vraiment d'où lui venait cette soudaine inspiration, il n'était pas doué pour réconforter les gens. A vrai dire, il ne l'avait jamais été. Dans son trio d'origine, c'était Danjel le plus diplomate, le plus débrouillard, et Gabriela était probablement celle qui possédait le plus grand coeur. Consoler les gens, ce n'était pas sa tasse de thé, il pensait toujours en avoir assez avec ses propres problèmes. Et puis, les sentiments, ce n'était pas son truc. Il avait profondément aimé et respecté sa mère, mais avait été incapable de le lui dire assez de son vivant ; pareil pour Gabriela. Quant à ce qui était de Naya... Elle était tout ce qui lui restait, sa soeur, sa petite princesse, mais exactement de la même façon, il avait trop de mal à le lui montrer et à être présent comme il le fallait quand elle en avait besoin. C'était ce qui le surprenait le plus, quand il s'entendait conseiller Sutton, attentif à ses réactions, à ses idées à elle.

Lorsque Sutton lui dit qu'elle était désolée d'avoir brisé son fantasme, il se contenta d'un sourire moqueur et absolument pas dupe. Pour le coup, il ne doutait pas que ça l'arrangeait bien. Elle enchaîna ensuite, après quelques autres conseils, en répliquant : « Tu sais que t’es génial ? » Presque par réflexe, Ronon bomba le torse et un immense sourire prit place sur ses lèvres alors que son regard brillant de fierté ne quittait pas celui de Sutton. Voila, il suffisait d'un compliment et monsieur ne se sentait plus toucher terre. « Ouais, c'est un truc qui revient pas mal quand on parle de moi. » se vanta-t-il faussement.

Une fois son explication terminée, Sutton s'approcha de lui et posa sa main sur sa joue, geste qui le toucha probablement plus qu'il ne l'aurait dû, et qui n'était en réalité que les prémices de ce qu'il s'apprêtait à ressentir sans le savoir. Les lèvres de la californienne vinrent se poser sur les siennes dans un baiser d'une douceur qu'il n'avait pas eu le souvenir de lui avoir déjà connu. Il se laissa emporter par celui-ci et lorsqu'elle s'écarta de lui, il voulut repartir à la chasse de ses lèvres, ne se retenant que par un mot de la jeune femme. « merci… » Il rouvrit les yeux, qui tombèrent immédiatement dans ceux de Sutton, et il s'humecta les lèvres en passant très vite son regard d'un oeil à l'autre de la jeune femme, le souffle soudainement coupé.

Ce n'était rien ; ça n'aurait rien dû être. Un baiser plus tendre que d'habitude, pas de quoi s'emballer autant. Et pourtant, ce baiser d'à peine quelques secondes avait déclenché en lui un flot de sentiments sur lequel il ne préféra pas mettre d'appellation, parce que la dernière fois qu'il l'avait ressenti et qu'il l'avait entièrement admis, ça avait très mal fini. Et pourtant, il était tellement bien ! Dans son esprit, une étrange association se fit : c'était comme se retrouver devant une pizza délicieuse, en goûter un bout et vouloir la dévorer, mais se retenir de toutes ses forces parce que les pizzas de la pizzeria de son enfance, fermée depuis des années, étaient à ses yeux la pure et simple perfection, tout en sachant parfaitement que cette seconde pizzeria ne rouvrirait jamais ses portes. Ouh, il partait loin. En s'en rendant compte, il soupira en riant doucement et en profita pour reprendre son souffle. Son regard, parti dans un vide lointain, se refixèrent sur Sutton et il sussura un « Y'a pas de quoi... » avant de franchir brusquement l'espace qui les séparaient pour lier leurs lèvres.

Son coeur se déchirait. Plus il l'embrassait, plus il en redemandait, et plus il en redemandait, plus il se sentait coupable, et plus il se sentait coupable envers Gabriela, plus il se sentait coupable envers Sutton, puis envers Gabriela encore, puis Sutton une nouvelle fois, et ainsi de suite. Le pire, c'était que pour la première fois, il se rendait compte de l'absurdité de la situation. On avait beau le lui avoir répété des centaines de fois, il ne commençait à imprimer que maintenant. La pizzeria ne rouvrirait pas ses portes. Oh et puis merde, qu'est-qu'il avait avec les pizzas tout à coup ? Alors, il chassa la brésilienne de ses pensées pour l'instant et resserra sa prise sur Sutton, prenant le contrôle du baiser en l'approfondissant. S'il s'écoutait, à cet instant, il la prendrait de nouveau, et ils étaient bons pour y être jusqu'au petit matin. Alors, il ralentit progressivement la cadence et reprit la parole brusquement. « Et tu vas me la présenter ? » murmura-t-il entre deux baisers avant de retomber sur son côté du lit.

[je suis partie dans un sale délire, j'ai trop d'amour pour les pizzas en moi vois-tu ]

Depuis qu’elle était à New York, Sutton avait beaucoup changé. Et sa vie aussi d’ailleurs. Etre honnête, ne pas avoir plus de secrets que ce qu’elle avait déjà, ne pas jouer un jeu constant avec tous ceux qui l’entouraient, se rendre compte de ce qu’elle et ne pas tout prendre pour acquis. En si peu de temps, elle avait fait un chemin énorme. Plus qu’au cours de ces dernières années. A Beverly Hills, tout n’était que jeu, secrets, hypocrisie, popularité… En prenant du recul, tout y semblait faux et sans réel intérêt. Dès que les gens ouvraient la bouche, ils sortaient un mensonge censé couvrir le précédent. Qu’est-ce qui avait tant changé ? Etait-ce la ville qui l’avait changé à ce point ? Les gens qu’elle côtoyait peut-être ? Ou l’eau qu’elle buvait ? En tout cas, quelque chose, quelqu’un l’avait métamorphosé. Elle découvrait la compassion, tout comme le fait de tenir à quelqu’un, ou même la peur de perdre cette personne. Elle prenait conscience que rien n’était acquis, que ce n’était que challenge chaque jour qui passait. Mia et Ronon lui avaient fait prendre conscience qu’il n’y avait pas qu’elle et son petit monde de gosses de riches. Ils lui avaient fait comprendre qu’il n’y avait pas que sa voiture ou ses fringues hors de prix qui comptaient, mais bel et bien que d’autres choses –moins superficielles- avaient de l’importance.

S’éloigner de sa famille pour vivre sa vie loin de ce beau bordel avait sans doute été la meilleure chose qu’elle ait faite. Sutton n’avait pas franchement eu peur du changement… Elle s’y adaptait. Et il fallait dire que les rencontres qu’elle y avait fait avait aidé. Ronon avait franchement aidé, même s’il ne s’en rendait pas forcément compte. A vrai dire, il était pour beaucoup de changement dans le comportement de la jeune femme. Il l’avait rendu plus… humaine. Elle avait même finit par baisser sa garde –partiellement du moins, mais ce n’était jamais arrivé à ce point-là. Elle en arrivait même à se confier, comme aujourd’hui.
Sutton devait avouer que les conseils de Ronon étaient plutôt utiles, et loin d’être bête. C’est pourquoi elle le lui fit remarquer en lui signalant qu’il était génial. Peut-être n’aurait-elle dû pas employer ce mot-là. « Ouais, c'est un truc qui revient pas mal quand on parle de moi. » Alors qu’il se sentait fier, la jeune Californienne ne put se retenir d’éclater de rire. Les mecs… Tous les mêmes. On leur faisait un compliment, et ils ne se sentaient plus du tout. Mais c’était aussi ce qui pouvait faire leur charme.

Sutton s’était finalement rapprochée du brésilien pour laisser place aux gestes plutôt qu’au mot. Elle avait glissé sa main sur sa joue, avant de tendrement l’embrasser. Un geste doux qui n’aurait rien du avoir d’inhabituel, et pourtant, elle s’était sentie frissonner à son contact. Elle avait l’impression que chaque contact, caresses ou baisers avec Ronon lui envoyait désormais comme une décharge électrique. Rien de bien désagréable, au contraire. Mais c’était surprenant et ça la foutait dans tous ses états. « Y'a pas de quoi... » murmura-t-il après quelques secondes à la regarder. Il franchit alors brusquement le peu d’espace qui s’était réinstallé entre eux pour sceller ses lèvres aux siennes. Comme à chaque fois, le baiser s’intensifia, Ronon y contribua. Leur baiser s’approfondissant, Sutton se retrouva un peu plus collée contre le corps du brésilien, ce qui n’était pas pour lui déplaire. L’une de ses mains s’égara sur la nuque de Ronon, comme pour le garder près d’elle, par peur qu’il ne se recule. Son baiser, ses lèvres… Ca avait réellement l’effet d’une décharge sur le corps de la brunette. Une décharge qui la faisait se sentir bien tout en l’excitant un peu plus à chaque fois. Une décharge qui lui serrait le cœur mais qu’elle ne demandait qu’à ressentir une fois encore. Seulement Ronon ralentit la cadence, avant de finalement détacher ses lèvres de celle de la jeune femme. « Et tu vas me la présenter ? » demanda-t-il avant de se laisser retomber sur le lit. Sutton ne put s’empêcher de soupirer, restant sur sa fin et en voulant plus. Elle en voulait toujours plus lorsqu’il s’agissait du brésilien. Néanmoins, un sourire en coin finit par s’installer sur ses lèvres. « Ca dépend… » répondit-elle évasive en pensant au fantasme qu’il avait concernant les jumelles. « J’imagine que si tu sais te tenir… Je pourrais bien te la présenter en effet… » lacha-t-elle finalement comme si elle n’y avait pas réfléchit. Evidemment qu’elle allait lui présenter. La question ne se posait. Tout n’avait été qu’une question de temps dans sa tête. Finalement, elle rigola légèrement avant de reprendre « C’était prévu. La question restait juste… quand. » avoua-t-elle avec un sourire.

Ronon commençait à se sentir étrangement bien. Maintenant que cette histoire de pizza était réglée, il ne sentait plus que le corps de Sutton contre le sien, ses lèvres contre les siennes et n'entendait plus que ses paroles et le rythme de son coeur. Ronon n'était pas d'un genre romantique, il s'était même fait une véritable réputation de coureur avec l'attitude qu'il avait adoptée à New York ces dernières années. Mais quand on y pensait, il n'en était pas un tant que ça : avant ça, il n'avait connu que Gaby, et il lui était resté indéniablement fidèle. Il avait regardé d'autres femmes, bien sûr, mais ne s'était jamais permis de briser la confiance qui régnait dans son couple et il n'avait jamais franchi la barrière fatidique de l'adultère. Même lorsqu'elle n'avait été qu'un rêve d'enfant, il n'avait vue qu'elle. Alors se sentir aussi bien avec Sutton... Il n'avait pas non plus envie d'aller ailleurs avec elle. Le fait de ne pas labelliser leur relation était bien, parce qu'il n'était pas obligé de se justifier de quoique ce soit, mais en même temps il ne doutait ni du fait qu'il ne voulait pas aller voir ailleurs, ni que ce soit pareil pour elle. Et, à l'image de Ronon qui s'était confié quelques mois plus tôt, Sutton s'ouvrait à son tour petit à petit. Et Ronon n'avait presque pas peur d'où ça pouvait mener.

Alors que Ronon reprenait la conversation sur la jumelle de Sutton, cette dernière décida de jouer la mutine. « Ca dépend… » Le brésilien haussa les sourcils en reposant son regard sur la jeune femme, d'humeur joueuse. « J’imagine que si tu sais te tenir… Je pourrais bien te la présenter en effet… » Cette fois-ci, il prit un air faussement choqué et grimaça comme si il entendait la chose la plus insensée de sa vie. « Pardon ? Tu viens de dire que j'étais génial, évidemment que je sais bien me tenir ! » s'exclama-t-il avant de reprendre, répliquant à la pique de la californienne. « Et puis sinon... On avisera... » fit-il en se mordant la lèvre inférieure et en haussant les sourcils, ne laissant aucun doute sur ses pensées. Bwaha, elle l'avait cherché !

Bien vite cependant, la jeune femme reprit son sérieux - ou plutôt son humour - et la parole. « C’était prévu. La question restait juste… quand. » Il reprit donc également son sérieux et hocha d'abord la tête. Si elle voulait la lui présenter, il était partant. Et puis, il était curieux ! « Bah, pour ma part, quand tu veux. » fit-il en haussant les épaules. A part ses heures de boulot, elle savait qu'il passait désormais la majorité de son temps à satisfaire leurs désirs (sexuels, culinaires, ...). Soudainement, il prit conscience de quelque chose et son thorax se gonfla en même temps que ses poumons se remplissaient d'air. Il hésita avant de prendre la parole et opta, comme à son habitude, pour une attitude décontractée et teintée d'humour. « Merde, on en est déjà à se présenter nos familles. Fais gaffe, on pourrait finir mariés dans l'année. » s'exclama-t-il en riant, pensif. Et dire qu'il y a encore quelques mois, il ne passait pas plus de deux fois dans le lit de la même fille !

Sutton ne doutait pas réellement du comportement que Ronon pouvait avoir en oyant sa sœur jumelle. Certes, il serait sans doute un peu perturbée au début, et il aurait sans doute même quelques idées salaces qui lui passeraient par la tête –c’était même sûr- mais au final, elle savait qu’elle n’avait rien à craindre. Ce qui a rendait aussi confiante ? Elle se sentait bien avec le brésilien. Plus que bien en fait, réellement sereine, et sans savoir pourquoi, elle avait l’impression que c’était la même de son côté. Et bien qu’il ait un succès énorme auprès de la gente féminine, elle n’avait aucune crainte.
« Pardon ? Tu viens de dire que j'étais génial, évidemment que je sais bien me tenir ! » elle secoua la tête en souriant. Voilà qu’elle lui avait dit qu’il était génial et il ne touchait déjà plus terre. « Et puis sinon... On avisera... » lacha-t-il en se mordant la lèvre inférieure et en haussant les épaules. La jeune femme haussa un sourcil, n’ayant aucun doute sur les pensées qu’il avait. Comment ça ‘on avisera’ ? Il n’aviserait rien du tout. Elle affichait une mine faussement choquée avant d’habilement grimper et s’asseoir à califourchon sur, et face au brésilien. Le drap la recouvrait peu, du moins juste assez pour ne pas la voir entièrement nue. Elle approcha un peu plus son visage de Ronon, glissant sa main derrière sa nuque. Elle n’était plus qu’à quelques millimètres de ses lèvres lorsqu’elle lui murmura quelques mots. « T’aviseras rien du tout… ». Elle se mordit la lèvre inférieure alors que sa main s’égarait dans les cheveux du brésilien. Cédant finalement à l’une de ses pulsions, elle plaqua violemment ses lèvres sur les siennes pour l’embrasser langoureusement. Décollant légèrement ses lèvres, elle sourit, malicieuse. « La seule personne avec qui t’avisera quoique ce soit, ça sera moi… » lança-t-elle amusée avant de capturer ses lèvres une fois de plus. Ronon la rendait dingue. Littéralement. Elle était accro à ses lèvres, à son corps, ses baisers, à la façon dont il la regardait et la touchait. Etre aussi proche de lui n’était pas raisonnable, elle ne répondait plus d’elle, mais dès qu’elle s’écartait un peu, elle ressentait un vide et un manque énorme qu’elle ne voulait combattre. Elle se détacha difficilement de ses lèvres, avant de soupirer légèrement. Ne serait-elle donc jamais capable de résister ?

Finalement Sutton fit part au brésilien de son envie de lui présenter sa sœur jumelle. C’était prévu, depuis un long moment déjà, mais elle n’avait jamais trouvé le moment opportun. Que ça soit pour lui en parler ou pour la lui présenter. C’était désormais chose faite, il ne manquait plus que trouver une bonne occasion pour se faire. Et pourquoi ne la traineraient-ils pas en boite ? Après tout, c’était leur monde, et sans doute les personnes les mieux placées pour lui apprendre à s’amuser. Mais en même temps… C’était justement ‘trop’ leur monde. Hum, fallait y réfléchir. « Bah, pour ma part, quand tu veux. » « Une soirée ? » demanda-t-elle alors qu’elle sentit le brésilien bouger. Il allait dire quelque chose, elle le savait. Elle attendait juste patiemment qu’il ne se décide à ouvrir la bouche. « Merde, on en est déjà à se présenter nos familles. Fais gaffe, on pourrait finir mariés dans l'année. » Sutton resta figée pendant quelques instants en entendant le mot ‘mariés’ ne s’étant franchement pas attendue à ça. A vrai dire, elle ne savait pas trop à quoi elle s’était attendue. Et finalement, elle rigola avant d’hausser les épaules. « Ajoute à ça que je pourrais tomber enceinte d’ici la fin de l’année à ce rythme là… » lança-t-elle en rigolant avant de ressentir une brève mais douloureuse douleur au cœur qu’elle tenta de dissimuler tant bien que mal. Elle n’avait pas réfléchi avant de parler, mais c’était bien le dernier sujet qu’elle voulait aborder même si elle avait lancé ça sur le ton de la plaisanterie, comme Ronon et le mariage, bien que lorsqu’on y regardait de plus près, ça ne serait pas si surprenant que ça vu la vitesse à laquelle ils changeaient au contact de l’autre.