Une étreinte, des soupirs, des cris de plaisir étouffés… Des mains qui s’accrochent, des ongles qui griffent et des corps qui se cambrent… Les mêmes gestes depuis quelques jours, réalisés avec la même personne. Elle se serait presque habituée à son odeur, à ses mains caressant son corps et à son souffle chaud se perdant dans le creux de son cou.
Malgré la chaleur qui s’était dégagée de leur ébat, ainsi que les rayons du soleil chauffant légèrement son dos, Sutton frissonnait. La fraicheur de l’automne commençait à se faire sentir.Tirant un peu plus sur le drap pour se couvrir, elle se redressa légèrement dans le lit se tournant de manière à voir parfaitement le corps bronzé étendu à côté d’elle. Elle sourit tandis que son doigt semblait tracer une ligne invisible sur le torse de Ronon. La jeune californienne –parce que oui, elle se considérait toujours comme telle- n’avait pas pour habitude de coucher plusieurs fois avec le même homme. Du moins, pas dans ce genre de relations… Les relations d’un soir devaient, à son sens, rester pour un soir, et un seulement. Mais avec lui ça semblait différent. Ils en avaient revoulu, encore et encore, sans réellement pouvoir s’arrêter. Pourtant, Sutton était du genre… habituée. Entendez par là qu’elle s’encombrait rarement d’un mec. Et ce, même lorsqu’elle était encore à Los Angeles. Elle était ce que l’on pouvait appeler une handicapée des relations dites sérieuses. Alors elle faisait avec et ne fréquentait alors les hommes que le temps d’une nuit avant de repartir aussi vite qu’elle était venue. Evidemment, certains avaient fait exception à cette règle, mais ils étaient rares.

Alors que son doigt effectuait un énième aller-retour sur le corps parfait du jeune brésilien, Sutton sembla remarquer qu’il avait l’air ailleurs, absorbé par ses pensées. Et il était de notoriété publique que la jolie brune était on ne peut plus curieuse. « A quoi tu penses ? » lui demanda-t-elle en arrêtant son doigt, laissant finalement sa main reposer sur ses abdos. A voir leur comportement, on aurait eu l’impression qu’ils se connaissaient depuis des lustres, alors que la réalité était tout autre. La jeune Webster-Monroe n’était sur la côte Est que depuis quelques mois, et ne connaissait Ronon depuis après le même temps. Peut-être un peu moins. Une rencontre des plus banales à vrai dire… Une soirée branchée, des corps se déhanchant et un jeu de séduction s’était mis en place. Il ne leur en avait pas fallu plus, bien que sutton s’était amusée à faire durer le jeu un peu plus longtemps qu’à l’accoutumer. Séduire, se faire désirer, jouer… c’est ça qu’elle aimait, c’est ce qui lui plaisait. Et Ronon était un joueur incroyable.
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Les vêtements de Ronon étaient éparpillés dans tout l'appartement. Complètement nu, à peine recouvert d'un drap, allongé dans un lit qui ne lui appartenait pas, c'était une situation qui était devenue familière pour lui. Les femmes, il connaissait - les plans d'un soir étaient devenus son credo. Mais apparemment, il y avait les femmes, et il y avait Sutton. La jeune américaine était... fougueuse. La première fois qu'ils avaient couché ensemble, il avait presque été dépourvu par son assurance, et son attitude joueuse l'avait excité comme il l'avait rarement été. Et le sexe... était parfait. Elle lui faisait mal, mais elle savait aussi très bien comment lui faire du bien.

Le jeune homme replia son bras sous la nuque de la jeune femme allongée près de lui pour que ses doigts atteignent la peau douce de son bras qu'il caressa avec délicatesse. Il s'était retrouvé à en vouloir plus, et ce simple fait bouleversait ses habitudes, parce qu'il s'était rendu compte qu'il n'avait pas du tout la même attitude que celle qu'il pouvait avoir avec les autres filles, plan cul régulier ou simple coup d'un soir. Il savait être un beau salaud, professionnel de la fuite avant le réveil sans aucune note et dans le mensonge et la manipulation pour attirer les filles dans son lit. Il avait connu des expériences intenses, à trois, à quatre, et dans chacune de ces relations il n'avait eu qu'un intérêt moindre sur ce que la poupée pouvait bien penser ou ressentir. Il sentit la jeune femme se redresser, sa main glissa jusqu'au creux de ses reins et son pouce y traça des signes invisibles.

Ce qui changeait fondamentalement, avec Sutton, disions-nous donc, c'était que Ronon voulait lui donner du plaisir autant qu'elle lui en donnait. C'était comme ça, d'ordinaire il n'en avait rien à foutre, là c'était différent et, plus effrayant, instinctif. Il aimait voir les traits de son visage se crisper lorsqu'elle sentait la vague arriver, y mettait toujours plus d'entrain pour la sentir étouffer ses cris contre son épaule ou dans un baiser violent, et il se délectait de se sentir ses muscles se contracter contre lui. C'était effrayant, oui, parce qu'il n'y avait eu, jusqu'à présent, qu'une seule femme capable de reléguer son propre plaisir en seconde position. « A quoi tu penses ? » Le jeune homme sortit brusquement de ses pensées et son regard se posa sur Sutton. Ses sourcils froncés se détendirent immédiatement et il resta silencieux un instant. Il ne parlait pas de ça... Il ne parlait pas d'Elle, en général. A personne, pas même à ceux qui L'avaient connue. La chaleur de la main de la jeune femme sur son torse était rassurante ; paradoxalement, ça ne rassurait pas tellement Ronon, qui était de plus en plus perplexe de ses réactions. Un léger sourire mutin prit néanmoins place sur ses lèvres lorsqu'il prit la parole. Si il comprenait à quel point elle pouvait devenir dangereuse pour lui, il ne semblait pas estimer requérir de lui de quelconques restrictions. « Je me dis que depuis le temps que je suis là, je n'ai pas eu le droit à une visite digne de ce nom de ton appartement. » dit-il, plein de sous-entendus. Ca avait beau être la première chose qui lui était passé par l'esprit pour éviter d'aborder Gab, il était soudainement très imaginatif quant à la tournure que pourrait prendre cette visite en tenue d'Adam.

Ronon, avec une grande facilité et une rapidité qui l'étonna lui-même après le marathon qu'il venait de faire de sa nuit, attira Sutton en la soulevant, se retrouvant finalement au-dessus d'elle et entre ses jambes. Elle n'avait sûrement même pas eu le temps de réaliser que, déjà, il attaquait son cou de baisers en remontant vers son oreille. « Je serais même bien tenté par la douche... avec toi. » lâcha-t-il dans un murmure.

Alors que Sutton avait plus pour habitude de dégager le mec une fois l’acte fini que de lui apporter le petit déjeuner au lit, tout semblait différent avec Ronon. Rien dans ce qu’ils faisaient n’était habituel. Ils couchaient ensemble, ils en redemandaient, toujours un peu plus, ils passaient plusieurs heures dans le lit, avec pour seuls vêtements des draps entourant leur corps, puis ils recommençaient, inlassablement. Elle se demandait parfois ce qui avait bien pu clocher pour que son schéma habituel merde autant. Elle ne s’en plaignait pas vraiment, mais elle ne comprenait pas. Et ce qu’elle ne comprenait avant tendance à la faire flipper.
Sutton s’était surprise à être moins… égoïste. Ce qui, il fallait bien l’avouer n’était pas une chose innée chez elle. Elle ne pensait pas qu’à son propre plaisir. Lui en donner était tout aussi important pour elle, peut-être même plus que le sien. Et ça, c’était bien le genre de choses qui ne lui arrivait tout bonnement jamais.

Alors qu’elle venait à peine de le questionner sur le fond de ses pensées, elle fut elle-même tirée de sa rêverie par la réponse du jeune homme. « Je me dis que depuis le temps que je suis là, je n'ai pas eu le droit à une visite digne de ce nom de ton appartement. » Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de la jeune femme. C’est vrai qu’elle ne lui avait jamais réellement fait visiter son appartement. Du moins pas une visite digne de ce nom. Et pourtant, il y avait de quoi faire vu la taille de celui-ci. Pour cet appart’, elle pouvait dire merci à ses parents puisqu’ils alimentaient généreusement son compte en banque, et ce, depuis plusieurs années maintenant. Et ce n’est pas elle qui allait s’en plaindre, bien au contraire. Elle aimait le fric, encore plus celui de ses parents, alors elle en profitait. C’était bien fait pour ça non ?

Sans même qu’elle n’ait le temps de se rendre compte de quoique ce soit, la jolie californienne se retrouva avec Ronon au-dessus d’elle, entre ses jambes. Elle ne s’y était pas attendu, et encore moins à la vitesse à laquelle il s’y était prise, vu le marathon qu’ils avaient entamé un peu avant. « Je serais même bien tenté par la douche... avec toi. » Se mordant légèrement la lèvre inférieure, elle ne put s’empêcher d’imaginer la scène. Elle et lui dans sa douche, reprenant leurs ébats. C’était une idée des plus alléchantes. A vrai dire, tout ce qui concernait une activité avec le brésilien était tentant. « Oh… tu serais seulement tentée par la douche ? Moi qui croyais que tu serais partant pour visiter… toutes les pièces de mon appartement. J’veux dire… une visite comme il se doit. » répondit-elle souriante avant d’encercler avec ses jambes, la taille de Ronon. Sutton glissa sa main jusqu’à sa nuque, le guidant ainsi jusqu’à ses lèvres. Elle aimait jouer avec ses lèvres, les mordiller avant de réellement s’en emparer, de jouer avec sa langue, d’abord doucement, presque timidement avant de finalement entamer une danse torride. Puis difficilement elle retira ses lèvres des siennes. C’était hallucinant de voir à quel point il pouvait lui faire oublier certaines choses, lui faire passer à ce qu’il voulait, seulement en évoquant certains plaisirs en sa compagnie… « Tu semblais bien sérieux pour ne penser qu’à nos futurs ébats » dit-elle finalement en souriant. Curieuse ? A un point qu’elle avait elle-même parfois du mal à supporter. Mais elle le pensait réellement. Ses sourcils froncés et sa mine perplexe qu’il avait affiché quelques minutes auparavant ne laissait pas sous entendre qu’il pensait à une petite visite sous sa douche.

« Je ne suis pas sûr que ce soit le bon moment pour qu'on parle sérieusement, et c'est vraiment pas mon fort. » La jeune femme ne put s’empêcher de sourire. Ca leur faisait sans doute un point commun de plus. « Je vois très bien de quoi tu parles… » Sutton n’était franchement pas une fan des grandes conversations à cœur ouvert. Elle ne se confiait que rarement. Le plus souvent, cela arrivé lorsqu’elle était un peu trop éméchée. Et à un état bien avancé. Elle avait la désagréable impression d’être faible en se confiant, en parlant de ses sentiments et de ses ressentis. Et être faible était loin de faire partie de ses attributions. Bien que la jeune Californienne soit du genre à se surpasser, se confier était tout bonnement au dessus de ses forces. Certes, certaines choses arrivaient parfois à sortir, comme sa fausse couche lorsqu’elle avait 18 ans. A vrai dire, même Mia et Anton n’étaient pas au courant, et encore moins Tyer, le père ou du moins ce qui s’en rapprochait le plus. Il n’avait jamais su qu’elle était enceinte, et désormais, il ne le saurait surement jamais. Il n’y avait que deux personnes au courant : Trinity, qui était sans doute son amie la plus proche lorsqu’elle était encore à Beverly Hills, et bien évidemment Aloysia, qui malgré la distance était sa meilleure amie. Toutes deux à un bout de la Terre, et pourtant, elles s’étaient trouvées.

« Je pensais que ça avait été dur de t'avoir dans mon lit, que c'est pas dans mes habitudes de persévérer. » Un sourire malicieux s’afficha sur le visage de Sutton. Sans savoir vraiment pourquoi, e qu’il venait de lui dire lui faisait vraiment plaisir. A un point qu’elle n’aurait pas imaginé. Elle se rapprocha un peu plus, toujours sur le flan, tourné vers lui et son doigt se mit à glisser sur son torse, formant des lignes au hasard. « Peut-être que la facilité ne te satisfait plus. Peut-être que tu as envie de… plus t’amuser en ayant un peu de difficultés » Hasarda-t-elle. Après tout, elle c’était son cas. Pour ce genre de jeu, elle n’aimait pas tellement quand lui était servi sur un plateau. Ca perdait de son charme. Mais avec Ronon, elle s’était amusée, et elle s’amusait toujours. Sans savoir pourquoi, elle ne se lassait pas. Et ça lui convenait autant que ça la flippait. Elle se hissa jusqu’à son oreille, pour lui glisser quelques mots. « Ou alors… T’avais deviné que j’étais une fille vraiment exceptionnelle et que tu pouvais pas laisser passer ta chance… » rajouta-t-elle avant de jouer avec son lobe d’oreille. Elle descendit dans son cou qu’elle couvrit de baisers, puis remonta finalement jusqu’à ses lèvres, qu’elle embrassa. Pas un baiser fougueux et passionnés comme ceux qu’ils avaient échangés quelques instants auparavant, mais un baiser beaucoup plus tendre et délicat. Elle s’éloigna finalement, reposant sa tête sur l’oreiller fixant le plafond. « Ce qui n’est pas dans mes habitudes… C’est d’avoir plusieurs fois le même mec dans mon lit » finit-elle par lâcher avant de se tourner une nouvelle fois vers Ronon. Son schéma habituel était des plus simples. Elle n’aimait pas la complexité, du moins pas ce genre de complexité. Alors quand ça l’était, elle faisait en sorte que ça redevienne simple. Elle séduit, elle couche, elle vire. Simple et efficace. Puis ça recommençait, mais avec un mec différent. « Mais visiblement… tu fais exception à la règle. » ajouta-t-elle en se retenant de lui demander pourquoi il faisait exception. Pourquoi ça ne se déroulait pas comme d’habitude.

« Je vois très bien de quoi tu parles… » Ronon laissa tomber son regard sur le visage songeur de la jeune femme ; c'était l'une des choses qu'il aimait aussi chez elle. Elle était compliquée, et ça se sentait. C'était loin des plastiques qu'il avait l'habitude de rencontrer, de baiser et de balancer à la première occasion. Les simples efforts qu'elle lui avait fait faire pour l'attirer à lui n'était qu'une des preuves que Sutton était beaucoup plus que ce qu'elle semblait être. « Peut-être que la facilité ne te satisfait plus. Peut-être que tu as envie de… plus t’amuser en ayant un peu de difficultés » Ronon se laissa faire avec plaisir, appréciant le contact des doigts de la jeune femme sur son torse. « Ou alors… T’avais deviné que j’étais une fille vraiment exceptionnelle et que tu pouvais pas laisser passer ta chance… » continua-t-elle en jouant avec le lobe de son oreille. Malgré lui, cependant, son coeur se serra et il déglutit. Si il ne la mentionnait jamais, Gabriela ne quittait pas son esprit, et elle venait d'y faire une intrusion plutôt inopinée. Même si Sutton disait ça à la légère, il ne pouvait s'empêcher de penser que chaque personne avec qui il couchait était une fille de plus avec qui il trompait sa défunte fiancée. De toute façon, il avait abandonné l'idée d'essayer d'oublier : quand on était responsable de la mort de celle qu'on aimait, c'était plutôt difficile de se pardonner. Mais il fallait avouer que celle qui se trouvait désormais près d'elle n'était pas "n'importe qui" et qu'il l'avait senti dès le début. Il fut interrompu dans ses pensées, et surtout surpris par un baiser venu de nulle part, les lèvres de Sutton se posant avec tendresse sur les siennes. Il y répondit instinctivement, y trouvant même un plaisir nouveau et troublant. De plus en plus flippant, restons calme. Le fait était qu'il se rendait compte de ce qu'il ressentait, il réalisait que c'était anormal et inquiétant, mais il restait contrôlé, et parfaitement d'accord avec ça, par le plaisir du moment ; qui fut d'ailleurs trop court.

« Ce qui n’est pas dans mes habitudes… C’est d’avoir plusieurs fois le même mec dans mon lit. » Ronon, qui était resté silencieux jusque là, ne put s'empêcher de laisser échapper l'esquisse d'un rire e ses lèvres encore entrouvertes par la surprise du baiser. Ils avaient déjà ça en commun, il se sentait moins seul. Il laissa son regard dévier vers le corps de la jeune femme et ses doigts vinrent effleurr ses formes par-dessus le drap.« Mais visiblement… tu fais exception à la règle. » Le rire se mua en sourire et un éclat de malice passa dans ses yeux ; c'était fou comme il pouvait passer de la nostalgie à l'esprit joueur en un instant, il mettait aussi ça dans le lot de ce qui avait sûrement un rapport avec le fait que ce soit Sutton. Le fait était qu'elle le comprenait encore plus que ce qu'il pensait. « Oh, il semblerait donc que je sois moi aussi exceptionnel. » dit-il, laissant son sourire s'élargir en approfondissant ses caresses. Il pivota poru se retrouver presque au-dessus d'elle et ses lèvres vinrent effleurer son front, son nez, sa joue puis la commissure de ses lèvres. Finalement, il s'en empara et la gratifia d'un bref mais profond baiser. Son visage se perdit finalement dans ses cheveux, et il laissa son souffle courir le nom du cou de la jeune femme, tombant sur son épaule en l'embrassant tout du long. Finalement, il se redressa et, sans augmenter l'espace presque inexistant qui les séparaient, reprit un air légèrement plus sérieux. « Qu'est-ce qui t'es arrivé ? » demanda-t-il de but en blanc, presque l'air de rien. Il n'était pas sûre qu'il y ai une manière ou un moment pour demander ça, et si il y en avait une il n'était de toute façon pas très doué pour la diplomatie. Il savait que sa question pouvait être dure, il n'en doutait en réalité pas du tout, mais le fait qu'elle en soit arrivée à vivre au même rythme sexuel qu'elle ne pouvait que cacher quelque chose. Et puis, qui ne tentait rien n'avait rien.

« Oh, il semblerait donc que je sois moi aussi exceptionnel. » La jeune femme rigola alors que Ronon semblait approfondir ses caresses. Elle prit finalement un air faussement sérieux. Fronçant les sourcils, son nez se retroussa légèrement et tout en faisant mine de réfléchir, elle finit par secouer la tête. « Non j’pense pas que tu le sois tant que ça… » répondit-elle de rigoler. Elle se retrouva avec les lèvres de Ronon qui se mirent à effleurer chaque partie de son visage avant de fondre sur ses lèvres. Baiser trop court à son goût mais néanmoins intense. En fait, elle se demandait ce qui ne l’était pas avec lui. Elle sentit finalement son souffle chaud dans son cou, où il trouva refue quelques instants, avant de se relever quelque peu « Qu'est-ce qui t'es arrivé ? » Sutton resta sans voix. Certains auraient pu ne pas comprendre sa question, mais elle, elle en comprenait véritablement le sens. Et elle devait avouer qu’il venait de la surprendre. Elle ne s’y attendait, pas maintenant, pas ici. Mais, il y avait-il un moment adéquat pour poser ce genre de questions ? Se posaient-elles d’ailleurs ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Mais peu importe maintenant c’était fait. La question était des plus directes et sans doute pas des plus délicates. Mais l’étaient-ils tous deux ? Certainement pas. Elle ne savait pas comment y répondre. Non en fait, elle ne savait même pas quoi répondre. Ce qui lui était arrivé ? Aucune idée. A chaque fois que ce schéma, qu’eux deux froissant les mêmes draps dans un même rythme, se renouvelait elle se posait la question. Sans pour autant y trouver une quelconque réponse. Elle se demandait ce qui changeait de d’habitude, ou ce qui rendait Ronon si spécial à ses yeux, ce qui lui donnait envie de revenir à chaque fois, ce qui lui faisait en redemander toujours plus. Ce n’était pas que physique. Oui, il lui donnait un plaisir qu’elle ne pouvait mettre de côté, mais c’était au-delà de ça. C’était avant même qu’ils aient commencé à coucher ensemble. Ca datait de ce soir-là. Du soir où elle avait décidé de jouer, du soir où elle avait senti qu’il valait la peine de rendre les choses un peu plus intéressantes. Mais pourquoi, elle n’en avait pas la moindre idée.

Elle aurait aussi pu tenter d’esquiver une quelconque réponse, mais c’était trop tard. Elle avait trop réfléchi pour réussir une quelconque feinte. « C’est la question que je me pose à chaque fois. » Autant jouer franc jeu, non ? Elle avait dit ça d’une voix neutre et calme, bien qu’elle avait l’impression de ne pas réellement l’être. « Tu t’es juste pointé là… et… voilà. » Elle n’arrivait à détourner son regard du sien, se retenant de l’embrasser à chaque moment. « Je comprends pas et… » Elle marqua une brève pause avant de reprendre. « Et ça me fait flipper » lâcha-t-elle rapidement, comme si le fait que les mots sortent à une vitesse fulgurante de sa bouche allait changer quoique se soit ou rendre la situation un tant soit peu plus claire. Elle se sentait nue. Non pas physiquement, puisqu’elle l’était déjà. Mais vraiment nue… Etre sans ses vêtements ne la gênait pas, pas avec Ronon. Elle n’était pas de nature exhibitionniste, mais elle était loin d’être pudique. Seulement être nue… de cette façon, c’était différent, et beaucoup plus gênant pour elle. C’était quelque chose de vraiment pas familier et une sensation qu’elle n’appréciait pas tellement. Se sentir fragile et faible face à l’autre… Leur discussion avait pris une tournure sérieuse qu’elle était loin d’avoir vu venir en lui posant sa question quelques instants auparavant. Peut-être se serait-elle abstenue si elle avait su.

Lorsque Sutton reprit la parole, Ronon avait une attitude détachée. « C’est la question que je me pose à chaque fois. » Son doigt vint courir sur le drap qui couvrait son corps et il fit mine de l'écouter en laissant son regard couler sur la silhouette de la jeune femme. « Tu t’es juste pointé là… et… voilà. » Un petit sourire pointa sur ses lèvres mais, en réalité, il n'était pas si détendu que ça ; le fait qu'elle lui dise ça ne faisait que lui montrer qu'il n'était pas le seul pour qui leur aventure faisait valeur d'exception dans leur quotidien. « Je comprends pas et… Et ça me fait flipper » Effectivement, elle aussi se sentait... un peu bousculée par ce qui était en train de se passer.

Il fronça légèrement les sourcils, le coeur un peu plus lourd, et il retira la main qui courrait sur le corps de la jeune femme pour passer une main dans ses cheveux laissés à leur bon vouloir. Il aurait préféré être le seul à ressentir cette "différence", à apprécier son lien avec Sutton d'une façon plus particulière ; parce que s'il était le seul, il n'engageait que lui. C'était comme le fait qu'il soit venu à New York seul au lieu d'emmener sa petite soeur, ou d'avoir refusé que ses amis se tiennent près de lui dans les rangs de la mafia brésilienne ; si quelqu'un devait se retrouver dans les emmerdes, c'était bien lui. La preuve qu'il avait raison, il avait suffi que son ancienne fiancée soit impliquée pour qu'elle meurt sous les balles d'un homme de main. Il ne pensait bien sûr pas que ça avait la même gravité, mais il se connaissait par coeur, du moins il connaissait celui qu'il était d'habitude et il ne doutait pas qu'il repointe le bout de son nez d'ici peu. « Ça passera. » dit-il simplement en évitant le regard de Sutton pour le reporter sur la fenêtre. Il ne savait pas trop si c'était à elle ou à lui-même qu'il parlait en disant ça, ou bien encore à Gabriela, qui selon lui était toujours près de lui d'une certaine façon. « Un autre se pointera et, si il est vraiment, vraiment, vraiment très bon, il pourrait bien me remplacer. » continua-t-il plus légèrement mais avec toujours un fond d'étrange espoir. Il ne fallait pas qu'elle s'attache, parce que quand sa culpabilité serait trop grande il savait qu'il allait être dur avec elle ; mais déjà, le simple fait de ne pas vouloir la blesser démontrait qu'inconsciemment, il lui accordait déjà une importance toute particulière. Il était incapable de le lui dire, cependant - il était inconcevable pour lui de se dévoiler comme elle venait de le faire, de lui montrer qu'il partageait son inquiétude et, par la même occasion, de laisser cette histoire prendre une ampleur qu'aucun d'eux ne pourraient contrôler.

Sutton se confiait rarement. Beaucoup trop rarement selon certains. Mais elle était comme ça, et on ne la changerait pas de si tôt. « Ça passera. » Sutton tourna la tête vers lui, mais elle ne trouva pas son regard. Il regardait dans la direction opposé. Cependant, elle continua de le regarder. Et avant qu’elle ne prenne la parole, Ronon ajouta, « Un autre se pointera et, si il est vraiment, vraiment, vraiment très bon, il pourrait bien me remplacer. » Elle ne put s’empêcher de sourire. Ce soit disant remplacer devra alors être bon, très bon. Mais les premiers mots du beau brun résonnait toujours dans sa tête. Ca passerait ? Quand savait-il. Sans réellement se l’avouer, ces quelques mots la blessèrent un peu. Disait-il ça parce qu’il savait que ça finirait par arriver ou parce qu’il souhaitait que ça arrive ? « Qu’est ce que t’en sais ? » demanda-t-elle machinalement. Puis attrapant le drap qu’elle colla un peu plus contre elle, Sutton s’assit à califourchon sur le jeune homme. Son regard était planté dans le sien. Cette fois pas question qu’il regarde ailleurs. « Ca passera ? C’est vraiment ce que tu penses ou c’est ce que t’espères ? » visiblement, elle était aussi douée que lui pour poser des questions de but en blanc. Aucun détour, juste droit au but. La diplomatie n’était pas son fort non plus. A vrai dire, elle-même n’était pas franchement sûr de ce qu’elle voulait. Si ça lui passait… elle retrouverait son ‘schéma’ habituel. Elle allume, elle prend, elle jette. Mais ne plus avoir Ronon dans son lit était une idée qui ne lui plaisait guère. Et d’un autre côté, si tout ça ne lui passait pas. Il se passerait quoi ? Aucune idée. Et c’était bien là le souci. Ca, leur ‘relation’, la façon dont inconsciemment elle dépendait de son bon vouloir, la façon qu’elle avait de se préoccuper de ce qu’il désirait ou non… Tout ça, c’était inhabituel. Evidemment elle avait déjà eu des relations qui avaient duré plus d’une nuit, des vrais relations. Sortir avec un mec, aller au ciné, et tous ces trucs de couples. Elle avait donné, et ça c’était mal fini. Il y a eu Tyler. Cet adorable crétin égocentrique. Ensemble, plus ensemble, re-ensemble, plus ensemble épisode 15. Voilà comment c’était rythmée leur relation. Mais aussi étrange que cela puisse être, c’était ainsi qu’ils avaient trouvé leur stabilité. Enfin jusqu’au jour où ils se re-séparèrent et qu’elle prit la décision de partir, quelques mois plus tard, pour New York. A vrai dire, ça tombait plutôt bien. Enceinte, puis plaquée, et finalement une fausse couche. Elle ne se serait pas revu se remettre avec sans le mettre au courant de ce qui s’était passé. Mais ça, elle ne pouvait pas, c’était au dessus de ses forces. Et bien qu’elle ne voulait se l’avouer, cette fausse couche l’avait énormément touché. Beaucoup c’était demandé ce qui lui était arrivé durant cette période. Elle sortait moins, son sourire s’était effacé, tout comme sa tendance à réagir au quart de tour pour tout et n’importe quoi. Enfin tout ça pour dire, qu’elle en avait bel et bien connu au moins une d’histoire, mais qui au final ne lui laissait pas le meilleur des souvenirs. Et puis, elle le savait, tout le monde le savait… S’attacher, c’était souffrir.

« Qu’est ce que t’en sais ? » Sutton avait mal pris la réflexion de Ronon, c'était évident. La façon dont elle avait brusquement remonté le drap qu'ils partageaient contre elle ne faisait aucun doute, mais c'était ce que le brésilien avait recherché. Il fut d'ailleurs frustré de ne pas être soulagé ; au contraire, la réaction de la jeune femme lui provoqua un léger pincement au coeur qu'il décida d'ignorer. « Ca passera ? C’est vraiment ce que tu penses ou c’est ce que t’espères ? » L'américaine était désormais au-dessus d'elle, à califourchon. Leurs regards se heurtèrent, et, comme s'il redoutait qu'elle puisse lire en lui s'il s'attardait dans ses yeux, il détourna de nouveau le regard et fronça les sourcils. Coincé. Il prit un instant, soupira finalement et posa de nouveau ses yeux sur la jeune femme. « Je le sais parce que c'est ce qu'on est. Des coureurs. Où tu veux que ça aille, de toute façon ? » Ouch, c'était dur. Il n'était peut-être pas obligé de pousser autant, mais c'était vrai, comment est-ce qu'elle espérait que ça continue ? Est-ce qu'ils deviendraient un jour un couple ? Ils en étaient loin, ne se connaissaient qu'à peine. Et Ronon... Il avait renoncé à ça. Dans un sens, il était déjà engagé avec quelqu'un, il le serait probablement jusqu'à la fin de sa vie.

Comme s'il prenait soudainement conscience que ses mots pouvaient heurter celle qui se trouvait au-dessus de lui, il releva les yeux qu'il avait baissés en parlant. C'était bien la première fois qu'il avait l'impression de devoir des explications à quelqu'un. « Sutton... » commença-t-il sans vraiment savoir comment exprimer ses idées, comment lui expliquer sans trop se dévoiler. Il était déjà assez faible comme ça face à elle. Ses mains prirent place sur chaque hanche de la jeune femme et il la repoussa doucement, profitant de l'action pour lui-même s'asseoir sur le lit, dos à elle, à peine dissimulé par le drap qui ne passait que brièvement par-dessus sa jambe. « Je peux pas... m'impliquer avec toi. Et je peux pas laisser... ça, peu importe ce que c'est, laisser prendre plus d'importance que ça n'en a déjà. » Il se tourna de nouveau vers elle, le regard inhabituellement sincère. Il crevait d'en savoir plus sur elle, de parler, alors qu'il n'avait jusqu'à présent voulu que baiser. « C'est bien la première fois que ça me fait chier d'être aussi salaud mais... Ne t'attache pas, ni aux sentiments que tu penses avoir, ni à moi. Tu perdrais ton temps. » dit-il simplement en se tournant une dernière fois, de nouveau dos à elle comme s'il avait peur de sa réaction.

« Je le sais parce que c'est ce qu'on est. Des coureurs. Où tu veux que ça aille, de toute façon ? » Pour la première fois elle détourna son regard de celui de Ronon, le posant un peu plus dans la chambre avant de dire : « T’as raison. Je vois pas où ça peut aller. » dit-elle en tentant de ne rien laisser paraitre alors que ça la blessait. Mais, il avait vraiment raison en fait. Ils étaient des coureurs, c’est ce qu’ils étaient. Ils prenaient, ils jouaient, et ils jetaient. Comment en étaient-ils même arrivés à avoir cette discussion ? Ah oui, parce que pour la première fois depuis bien longtemps elle avait préféré répondre sincèrement à sa foutue question plutôt que de trouver une quelconque connerie pour esquiver. Peut-être y réfléchirait-elle à deux fois la prochaine fois. « Sutton... » Ca, c’est que ça n’allait pas aller en s’arrangeant. En fait, elle ne supportait pas qu’on commence une phrase comme ça, par son prénom, et que ça reste en suspens. Ça voulait dire que l’autre personne cherchait ses mots et cherchaient comment arrondir les angles. Ça voulait dire qu’il cherchait comment être le moins blessant possible. Perdu d’avance. C’est alors qu’elle sentit ses mains se poser sur ses hanches pour la repousser doucement. Tandis qu’il s’assit sur le rebord du lit, dos à elle une fois de plus, Sutton sortit finalement du lit par l’autre côté, se retrouvant ainsi totalement nue. Elle attrapa le premier t-shirt qui trainait par terre pour l’enfiler. Assez ample pour qu’il lui fasse une robe, aussi courte soit-elle. Enfin, ce n’est pas comme si ça la gênait vraiment. « Je peux pas... m'impliquer avec toi. Et je peux pas laisser... ça, peu importe ce que c'est, laisser prendre plus d'importance que ça n'en a déjà. » Elle sourit, bien que la situation ne prêtait en rien à sourire. La jeune femme attrapa son paquet de cigarettes dans sa table de nuit et se dirigea vers la fenêtre. Elle fumait rarement. Enfin… ca dépendait. Il y avait certaines périodes où elle pouvait s’enfiler dix clopes dans la journée alors que la fois d’après il se pouvait qu’elle n’y touche pas durant trois jours. Son regard s’était posé quelque part à l’extérieur, pas d’endroit précis, juste perdu dans la jungle urbaine. « C'est bien la première fois que ça me fait chier d'être aussi salaud mais... Ne t'attache pas, ni aux sentiments que tu penses avoir, ni à moi. Tu perdrais ton temps. » « Sérieusement ? » dit-elle en rigolant. A vrai dire c’était nerveux, puisque pas franchement drôle. Portant sa cigarette à sa bouche, elle tira dessus avant de recracher la fumée. « Pas la peine de prendre des gants avec moi… » dit-elle en souriant. « Puis… c’est quoi ça ? Qu’est-ce qu’on a ? Seulement quelques parties de jambes en l’air » ajouta-t-elle en fixant toujours plus intensément l’extérieur, comme si les réponses ou une quelconque solution s’y trouvaient. Le problème avec Sutton, c’est qu’elle pouvait être affreusement sincère et redevenir en un dixième de secondes extrêmement froide lorsque la situation ne lui convenait pas. Mais il y avait peu de chance pour que Ronon croit à son manège de fille pas touchée le moins du monde par ce qu’il disait. Enfin, elle n’avait rien à perdre à essayer, et puis, ça relevait presque du réflexe ce genre de réaction.

« T’as raison. Je vois pas où ça peut aller. » Ronon avait senti Sutton se braquer comme jamais. D'un côté, tant mieux, c'était bien ce qu'il avait chercher ; d'un autre, il mourrait d'envie de se faire pardonner dans l'instant. « Sérieusement ? » Elle semblait avoir ressenti le besoin de mettre la distance entre eux, et Ronon ne put la blâmer. Comme précédemment, il fut pris d'un sentiment contradictoire le rassurant de son instinct de survie et, en même temps, le poussant à réduire l'espace qui les séparaient. « Pas la peine de prendre des gants avec moi… » Apparemment, si ! Plus ses paroles déviaient vers le négatif, plus Ronon avait l'impression qu'elle ne recrachait que de l'amertume. « Puis… c’est quoi ça ? Qu’est-ce qu’on a ? Seulement quelques parties de jambes en l’air. » Etrangement, la situation amusait le jeune homme. Quelques instant auparavant seulement, elle lui disait tout le contraire ; et elle lui avouait que ça lui faisait peur. C'était sûrement la meilleure réaction à avoir que de rejeter ce qui pouvait lui faire du mal, en l'occurrence lui.

Le jeune homme se leva à son tour et, sans se préoccuper une seule seconde de sa nudité, avança vers Sutton d'un pas tranquille. C'était comme si, tout à coup, il se sentait de nouveau joueur ; peut-être parce que la réaction de la jeune femme l'avait rassuré, elle avait un instinct de survie et une part de lui espérait qu'effectivement, elle ne se laisserait pas berner par un prédateur comme lui. Il arriva finalement à sa hauteur et, sans cérémonie, lui prit la cigarette des mains pour en tirer une taffe avant de tendre de nouveau la cigarette à la jeune femme pour poser sa main sur sa hanche et s'approcher encore d'elle, recrachant la fumée qui s'était logée dans ses poumons avant de se pencher vers l'oreille de Sutton. « C'est ça, quelques parties de jambes en l'air. » Il laissa son visage se perdre dans les cheveux de la jeune femme et prit un air moins sérieux. « Ne m'en veux pas, je te préviens juste. » Sa main remonta du bas du dos à la nuque de la jeune femme et il dégagea la chevelure de la jeune femme pour déposer un léger baiser sur la peau de son cou. « Maintenant que les règles sont établies... » Son autre main s'empara de la taille de la jeune femme et il la retourna face à lui pour venir quémander un baiser. Après tout, peut-être que ça pouvait marcher ; peut-être qu'elle pouvait être forte pour eux deux. Lorsqu'il s'autorisa à quitter les lèvres de la jeune femme, un petit sourire joueur prit place sur ses lèvres. « J'prendrais bien un truc à manger, tiens. » dit-il brusquement en s'éloignant et en quittant la pièce à la recherche de la cuisine, toujours aussi nu.

Elle ne l’avait pas entendu se lever, encore moins arriver. C’est pourquoi elle fut surprise en le voyant à côté d’elle, prenant sa cigarette sans ménagement, la portant à sa bouche avant de la lui rendre tout en recrachant sa fumée. Les yeux de Sutton se baladaient sur le corps de Ronon. Etrange sentiment qu’elle ressentait là… L’envie. Elle avait encore et toujours envie de lui. Mais la colère aussi. De par les derniers mots échangés. Sa fierté en aurait-elle pris un coup ? Sans aucun doute. Mais elle saurait vivre avec il n’y avait aucun doute. Il n’y avait aucune situation que Sutton ne savait pas gérer. A sa manière, pas toujours de la meilleure. La réaction qu’elle venait d’avoir ? En totale contradiction avec les paroles qu’elle avait dit quelques instants plutôt. A quoi ça aurait servi de plus lui expliquer ce qu’elle pouvait bien ressentir ? Le faire flipper inutilement puisqu’elle-même n’arrivait réellement à expliquer tout ça. Mieux valait faire comme d’habitude, profiter et ne pas se poser trop de questions, ou alors ignorer les quelques interrogations qui commençaient à pointer le bout de leur nez. « C'est ça, quelques parties de jambes en l'air. » Elle sentit le visage du jeune homme se perdre dans sa chevelure tandis que son regard était toujours fixé sur l’extérieur sans pour autant fixer un point particulier, cependant sa colère semblait s’apaiser, tout comme son amertume. « Ne m'en veux pas, je te préviens juste. » Elle sentit sa main remonter du bas de son dos jusqu’à sa nuque, dégageant par la même occasion sa chevelure gênante. Puis finalement ceux sont ses lèvres qu’elle sentit contre sa peau ce qui eut pour effet de la faire frissonner. « Maintenant que les règles sont établies... » Avant même qu’elle n’ait eu le temps de réagir, Ronon la tourna face à lui d’un geste vif et l’embrassa. Baiser auquel elle répondit sans se forcer, même après les quelques échanges qu’ils venaient d’avoir. « J'prendrais bien un truc à manger, tiens. » Elle ne put s’empêcher de rigoler. Heureusement qu’elle avait pensé à faire les courses. Son frigo n’était pas souvent rempli. Bien au contraire. L’habitude de manger à l’extérieur, voire de ne pas manger du tout. Surveiller sa ligner, sauter des repas… Une sale habitude qu’elle allait devoir finir par perdre. Elle le suivit du regard alors qu’il allait jusqu’à la cuisine, qu’il trouva sans grande difficulté malgré la taille de son appartement. Tirant une dernière taffe sur sa cigarette, elle l’écrasa dans l’un des cendriers du salon. « Qui sait… peut-être qu’un jour c’est toi qui aura besoin d’un… » Elle fit une pause, cherchant ses mots, « ...d’un rappel des règles » finit-elle en souriant malicieusement. « Ou alors tu seras trop fier pour l'admettre… » S’approchant de l’un des meubles sur lequel plusieurs photos étaient posées. Anton et elle. Trinity, Tyler et elle. Parfois la Californie lui manquait. L’insouciance, la popularité, les fêtes, son règne. Voilà à quoi s’était résumée sa vie. Et puis la dernière photo, la plus récente. Mia et elle, tenant l’appareil photo à bout de bras pour tenter d’avoir un cadrage un tant soit peu correct lors de leurs retrouvailles à Central Park. Elle ne put s’empêcher de sourire avant de reprendre conscience qu’elle était loin de seule. Reportant son attention sur Ronon, elle le rejoignit dans la cuisine et sourit en l’apercevant. « Tu sais que… t’es totalement nu ? » Non pas que la nudité du jeune homme était gênante –loin de là- mais elle n’avait pas non plus pour habitude voir les gens se balader sans le moindre vêtement sur le dos. « Dommage qu’aucune de mes voisines ne puissent profiter du spectacle » ajouta-t-elle amusée. « Tu veux quelque chose à boire ? » demanda-t-elle en ouvrant le frigo. Bière, jus de pamplemousse, eau… Ses principales boissons journalières.

« Qui sait… peut-être qu’un jour c’est toi qui aura besoin d'un... d’un rappel des règles » Ronon laissa échapper un léger rire en ne stoppant pas sa progression vers ce que son estomac semblait désigner comme la direction de la cuisine. Il la trouva finalement attenante à l'immense salon et pressa le pas en sautillant presque. Une fois dans la cuisine, il s'affaira à observer dans les placards comme si c'était son père qui avait payé la caution de l'appart et observa suspicieusement un pot de blettes en conserve avant de le reposer avec dégoût : même sous la torture d'une arme, il rejetterait ce genre d'aliments. Lui, il lui fallait quelque chose de consistant, un bon bout de viande, une baguette entière de pain, il était un peu comme une voiture constamment en surrégime - il consommait trop. « Ou alors tu seras trop fier pour l'admettre… » Il trouva finalement son bonheur dans des tranches de pain qu'il agrémenta de ce qu'il trouva de premier sous ses yeux, et déambula tranquillement dans la pièce en commençant à manger. « Tu sais que… t’es totalement nu ? » Il releva les yeux vers Sutton, puis les baissa vers son propre corps, et haussa les épaules en laissant un sourire en coin exprimer son humeur toujours aussi coquine, allant même jusqu'à hausser un sourcil en se rendant compte qu'il ne voyait vraiment pas où était le problème. « Dommage qu’aucune de mes voisines ne puissent profiter du spectacle » Son sourire s'élargit et il engouffra les dernières bouchées de sa troisième tartine, se frottant les mains en luttant contre la masse dans sa bouche pour réussir à tout mâcher. « Tu veux quelque chose à boire ? » Il vit la jeune femme se pencher vers le frigo et ne put s'empêcher des idées salaces d'envahir son esprit. Même s'il avait conclu qu'il ne laisserait rien d'important arriver entre eux, il était de toute façon étonné que son seul désir physique soit si puissant ; d'ailleurs, il ne tarda pas à le montrer malgré lui et, plus amusé que honteux, il se racla la gorge et répondit. « La bouteille de jus de fruits, là. Je dis pas non à quelques vitamines. » Il se gratta l'arrière de la tête un instant, remercia d'un simple regard la jeune femme lorsqu'elle le servit et s'appuya sur l'un des tiroirs en avalant en quelques gorgées son breuvage. Ses sourcils se froncèrent en repensant à ce qu'elle lui avait dit pendant que son estomac guidait ses pas, et passa une main sur son menton mal rasé. « Et j'aurais pas besoin de rappel » déclara-t-il d'abord simplement, les yeux dans le vague, la voix de nouveau enrouée. Il resta quelques secondes immobile, se laissant emporter par le flots de souvenirs qui, chaque instant, lui rappelait qu'un jour il avait juré fidélité à une fille, et secoua finalement la tête en reportant son attention sur Sutton. « Je dis pas ça parce que c'est toi, c'est... Un peu comme un mode de vie. C'est comme ça, c'est tout, ça peut pas se passer autrement. Il ne peut pas y avoir plus, c'est impossible, c'est juste... comme ça... » Il n'était pas sûr d'être réellement compréhensible, mais elle méritait une once d'explications. A vrai dire, pour la première fois, il était lui-même étonné de ne pas être un battant sur ce coup. Pas parce que c'était Sutton, bien qu'une voix dans sa tête continue de lui dire qu'elle en aurait sûrement valu la peine, mais parce qu'il avait toujours su se sortir et surtout, s'affranchir de tout. Pour Gabriela, il n'essayait même pas. On avait bien essayé de le ramener à la raison : sa soeur, son meilleur ami d'enfance et le peu de ceux qui étaient au courant de cette histoire s'étaient cassé les dents à essayer de lui mettre dans la tête qu'il devait passer à autre chose, ou du moins se sortir de cette idée d'appartenance qu'il pensait avoir envers elle. Se ramenant brusquement à la réalité, Ronon chassa celle qu'il considérait toujours comme sa fiancée de son esprit - parfois, il se croyait vraiment fou, il la matérialisait près de lui à chaque instant et n'hésitait pas à lui dire de dégager mentalement lorsqu'il ne supportait plus sa présence. Il reposa son regard sur Sutton, haussa une nouvelle fois les épaules et changea brusquement de sujet, finalement pas pour son déplaisir. « Eh, on avait pas dit un truc par rapport à toutes les pièces de ton appart ? » demanda-t-il, le regard soudainement brillant.

Alors que Sutton lui précisa que c’était peut-être lui qui aurait besoin d’un rappel des règles précédemment établies, elle l’entendit rire ce qui eut pour effet de la faire sourire. Le bruit des placards s’ouvrant et se refermant lui parvenaient. Sa nourriture ne lui convenait sans doute pas. Et à raison. La jeune Webster-Monroe surveillait souvent son alimentation, allant parfois jusqu’à faire un régime lorsqu’elle commettait quelques excès. Mais il n’y avait pas que d’horribles légumes ou encas dans ses placards. Il y en avait un qui recélait de petites merveilles. Comme le beurre de cacahuètes dont elle était dingue. Ou même la pâte d’amande qu’elle pouvait simplement manger, juste comme ça, sans le moindre accompagnement.
Alors qu’elle arrivait à la cuisine, elle vit Ronon engloutir une tranche de pain. Visiblement, il avait vraiment faim. Elle lui proposa alors à boire, elle-même étant quelque peu assoifée. « La bouteille de jus de fruits, là. Je dis pas non à quelques vitamines. » La jeune femme lui tendit la bouteille alors qu’il la remercia d’un sourire. Attrapant la bouteille d’eau et un verre, elle se servit un verre. « Et j'aurais pas besoin de rappel. » Dans certaines de ses phrases, dans certains de ses comportements, Ronon lui rappelait affreusement Tyler. En moins… con peut-être. Mais tout ça, cette relation ou peu importe le nom que ça portait, c’est ce que ça lui rappelait. En moins compliqué… Avec Tyler, ça avait commencé comme ça, sauf que sa jalousie était bien trop importante lorsqu’elle le voyait avec une autre fille. Plus compliqué, plus chaotique… Ca ne pouvait sans doute pas être pire. Et pourtant, elle en gardait un bon souvenir. Parfois même, la nostalgie semblait l’envahir alors que c’était bel et bien elle qui avait mis les voiles sans grandes explications. Des secrets, toujours des secrets. Sutton dans toute sa splendeur. « Je dis pas ça parce que c'est toi, c'est... Un peu comme un mode de vie. C'est comme ça, c'est tout, ça peut pas se passer autrement. Il ne peut pas y avoir plus, c'est impossible, c'est juste... comme ça... » Sutton sourit. Un vrai sourire. L’amertume était passée. Oh oui, elle était affreusement lunatique. Mais à quoi bon rester énervée ou amer vis-à-vis de ce qu’il disait ? Ça ne servirait à rien, mis à part peut-etre les éloigner, c’était loin d’être ce qu’elle voulait. Et puis ce n’est pas comme si elle ne comprenait pas. « T’as pas à te justifier… T’en fais pas » Et elle le pensait vraiment. Elle n’aurait pas aimé se justifier non plus. Elle avait un certain mode de vie, et c’était comme ça, pas autrement. Et lorsqu’une chose ou dans ce cas-là, quelqu’un, venait à le perturber, elle n’aimait pas tellement. Ronon perturbait ses habitudes, son mode de vie et tenter de comprendre pourquoi ou comment la faisait flipper parce qu’elle craignait la réponse. Alors peut-être qu’en fait c’était mieux de tout ignorer, de tout foutre dans un coin de sa tête… Ca évitait de réfléchir et de trouver une réponse déplaisante. « Eh, on avait pas dit un truc par rapport à toutes les pièces de ton appart ? » demanda-t-il visiblement intéressé. Un large sourire s’installa sur le visage de la jeune Californienne. Elle attrapa le bras de Ronon pour l’attirer jusqu’à elle. D’un saut, elle s’assit sur l’un des plans de travail, tirant une fois de plus le jeune homme jusqu’à elle. Sutton glissa vivement sa main derrière la nuque du jeune homme pour l’approcher encore peu plus. Elle avait été vive, prenant ses lèvres d’assaut en quelques secondes sans forcément lui laisser le temps de comprendre ce qu’il se passait. « Quelque chose comme ça ? » demanda-t-elle malicieuse, entre deux baisers tandis que ses jambes s’enroulaient naturellement autour de la taille du beau brun.

« T’as pas à te justifier… T’en fais pas » Il n'osa pas la regarder et se contenta, à la place, d'engouffrer son petit déjeuner dans sa bouche et de l'avaler à toute vitesse - ça façon normale à lui de manger, en quelques sortes. Bien sûr, qu'il avait à se justifier. Quelque chose dans son esprit le titillait pour qu'il le fasse ; il appréciait Sutton, et c'était plutôt rare pour lui. Seulement, quand il appréciait quelqu'un, il pouvait passer de terrible à adorable. Il avait toujours ses secrets, ce détachement qu'il semblait avoir par rapport à tout, mais c'était tout de même... différent. Néanmoins, il ne pouvait pas s'empêcher d'apprécier

Après lui avoir suggéré quelques idées salaces, Ronon accueillit avec soulagement le baiser de Sutton et encore plus son attitude mutine et coquine. Calé entre ses cuisses en un seul instant, il se laissa guider par le baiser qu'elle lui offrait et laissa ses mains courir par-dessus le tee-shirt qu'elle avait enfilé un peu plus tôt. « Quelque chose comme ça ? » Il sourit contre les lèvres de sa partenaire et maugréa un vague « Hm hm... ». Il approfondit et, sa nudité ne cachant pas son excitation, n'hésita pas à se coller contre elle et à la pénétrer brusquement. Il éloigna son visage de celui de Sutton et l'une de ses mains vint effleurer son front, sa joue, se perdant finalement dans ses cheveux alors qu'il fermait les yeux pour mieux apprécier la sensation. Ses mains retombèrent le long des hanches de la jeune femme et en une seconde, elle ne touchait plus terre.

Il ne tarda pas à la plaquer contre un mur et ne quitta pas son visage des yeux en s'appliquant à lui donner autant de plaisir qu'il en ressentait. Aidé du mur, il put se permettre de ne la retenir que d'une main et de l'autre, il s'empara des joues de la jeune femme par le bas pour sceller leurs lèvres de nouveau. Il était plus hâtif que violent, mais c'était presque tout comme. C'était son corps qui contrôlait, mais il se surprit encore une fois à ne pas penser qu'à lui. Il observait chacune des expressions, des bruits de Sutton pour ajuster position, vitesse, et s'étonner de remarquer qu'effectivement, c'était mieux pour lui quand c'était mieux pour elle.

« Hm hm... » Dit-il en souriant contre ses lèvres, se collant un peu plus à elle. Elle sentit sa virilité prendre pleinement possession d’elle. Tandis que les mains du jeune homme caressaient son visage, sa joue, avant de finalement se perdre dans ses cheveux, elle glissa sa propre main derrière la nuque de Ronon, comme pour s’y agripper, s’y retenir. Comme si elle ne voulait le laisser partir et que le moindre espace entre leur corps était impossible. Les mains du jeune homme descendirent et prirent place sur ses hanches avant de finalement la soulever. Les lèvres de Sutton avaient finalement trouvées refuge dans le cou de celui-ci, recouvrant chaque parcelle de baisers.

La plaquant contre un mur, elle aurait pu emmètre une quelconque protestation envers le manque de douceur apparent de Ronon, si seulement elle avait pu faire abstraction de ce que tout cela lui procurait. Le manque de douceur pouvait avoir du bon. Du très bon en fait. Il n’était pas violent, seulement hâtif, et ça lui convenait parfaitement. Depuis le début, Ronon avait su comment le moindre de ses désirs et envies sans même qu’elle n’ait à prononcer le moindre mot. Ce n’est pas maintenant que ça allait commencer.
Leurs lèvres se scellèrent de nouveau, comme irrémédiablement attirées l’une vers l’autres tandis que le corps de Sutton ondulait au rythme des mouvements de bassin du beau brun, ne se préoccupant de rien d’autre que de leur plaisir. Ses mains s’agrippèrent à ses épaules, laissant ses ongles s’enfoncer doucement dans sa chair. Sutton frissonna de plaisir avant de se mordiller la lèvre inférieure sous le coup d’un mouvement de bassin du jeune homme.

Une fois de plus elle se fit porter un peu plus, atterrissant tous deux sur le canapé. Ou plus précisément, Ronon assis sur le canapé, et la jeune Californienne au-dessus de lui. Leurs lèvres se quittèrent difficilement. Sutton sourit en posant son regard sur celui du beau brun avant d’entamer de nouveaux mouvements de bassin. Quand en était-elle arrivée à avoir sa vie sexuelle rythmée par celle de Ronon ? Quand tout cela était-il arrivé ? Quand avait-elle commencé à se soucier de lui plus que d’elle-même ou du plaisir qu’il prenait avant de se soucier du sien ? Peu importe, le temps était loin d’être au réflexion, même si quelque part, au fond d’elle, elle ne pouvait les oublier. Plus le temps passait, moins elles se faisaient discrètes.

Plus il se mouvait en Sutton, plus il en redemandait. Il n'avait jamais entendu une seule plainte au niveau de ses capacités, il suspectait même certaines de ses conquêtes de se passer le mot, et encore il avait l'impression de n'avoir pas donné un dixième de ce qu'il donnait en ce moment avec Sutton. Il la sentait répondre, son désir montait et ça ne le confortait juste dans son action. Tout son corps frissonnait de ses différents assauts, ses ongles sur sa peau, ses dents contre sa chair, son souffle contre son cou, il n'avait jamais été aussi attentif à ce que les filles pouvaient bien faire pendant qu'il prenait son pied auparavant.

Il entoura de nouveau Sutton et la porta jusqu'au canapé non loin de là, où il se laissa tomber pour la laisser prendre le contrôle. Ca aussi, c'était une exception. En général, Ronon aimait contrôler la chose, il trouvait les femmes trop lentes, trop... romantiques. Sutton n'était pas particulièrement bestiale, juste assez sauvage pour le faire soupirer de plaisir. Ses mains se posèrent sur ses hanches pour accompagner son mouvement et il laissa sa tête appuyée contre le bord du canapé, légèrement en arrière. Il ferma les yeux et se contenta d'apprécier un instant, avant d'attirer brutalement la jeune femme contre lui pour s'emparer de toute parcelle de peau qu'il pouvait avoir à sa portée, embrassant sa peau avec une tendresse qui contrastait terriblement et qu'il ne s'était que trop rarement connu capable. Lorsqu'il recula pour soupirer une nouvelle fois, ses yeux remontèrent jusqu'au visage de la jeune femme et leurs regards se croisèrent. Un petit sourire en coin vint orner les lèvres du jeune homme et il leva la tête vers elle en s'emparant de nouveau de ses lèvres.

En un instant, ses mains avaient survolé son dos pour la saisir et retourner la situation, la déposant là où il s'était trouvé et reprenant de plus belle ses allers et venues. A son tour de prêter attention à chaque petit froncement de sourcil, soupir ou gémissement qui sortait des lèvres entrouvertes de la jeune femme lorsqu'il ne les possédait pas, allant même jusqu'à anticiper son plaisir en se retenant. Lui qui se croyait d'une forme olympique, il lui semblait que cette petite aventure l'avait excité beaucoup plus qu'il ne le pensait ; il se mordit la lèvre inférieure, sans quitter Sutton des yeux, et devint plus rapide en alternant de larges et profonds coups de reins qui, à chaque fois, lui arrachaient un soupir de contentement.

Posant ses mains sur les hanches de la jeune femme, il la guidait dans ses mouvements. Elle ne réfléchissait pas, ça se faisait instinctivement. Elle le vit fermer les yeux, tandis qu’elle souriait, ravie qu’il la laisse prendre le contrôle. Elle n’était pas de ses femmes qui cherchaient absolument à l’avoir. Elle aimait qu’il prenne les directives, mais de temps à autre, elle appréciait. Et lui aussi visiblement. Ronon la couvrait de baisers. Tendres, affreusement tendres, qui contrastaient avec la bestialité dont il faisait souvent preuve. Ce mélange des deux était parfait.
Brusquement, il l’attira à lui pour pouvoir embrasser chaque parcelle de peau qui était à sa disposition. Ses baisers étaient tendres. Beaucoup plus qu’à l’accoutumé. Elle ne le connaissait que rarement ainsi, étant souvent plus bestial. Ce qui ne lui avait jamais posé de problème. Leurs regards se croisèrent, ils sourirent. Et rien que ça suffit à lui procurer d’autant plus de plaisir.

Une fois de plus, leurs lèvres se scellèrent pour finalement se détacher difficilement alors que Ronon inversa habilement la situation. La jeune femme se retrouvait là où il était quelques instants plutôt tandis qu’il reprenait les rennes. Chaque mouvement lui arrachait un soupir de plaisir, et sa respiration se fit plus saccadée lorsque le rythme s’accéléra. Un gémissement, puis un autre, ses ongles qui s’enfoncent dans l’épaule du beau brun avant de l’embrasser violemment comme pour étouffer son prochain gémissement de plaisir.
Puis doucement, son rythme ralentit, avant de finalement se retirer, pour se laisser glisser, entre le corps de la jeune femme et le dos du canapé. Elle se cala légèrement contre lui, profitant du moment.