« Zéphyr ! Eh Zéphyr ! ZÉPHYYYYR ! » « QUOI ?! » Agressive, Zéphyr frappa trop fort la balle de tennis que son adversaire - épuisé - venait d'envoyer sans grand panache, mais qui - aidée des jacassements de coq que ce garçon émettait depuis les tribunes - avait su profiter du moment de déconcentration de la championne pour faire marquer un malheureux point à son lanceur. Se rendant compte qu'elle venait de la mettre dehors, Sullivan poussa un juron étouffé avant de lancer un regard assassin au parfait inconnu qui sautillait dans les tribunes désertes à cette heure. Ledit inconnue, mortifié, cessa de secouer la main avec laquelle il lui faisait signe et au creux de laquelle reposer son téléphone portable, qu'il venait visiblement de ramasser à côté du sac de sport qui avait balancé négligemment sur le banc le plus proche en arrivant pour l'entrainement. D'OÙ se permettait-il de toucher à SON portable de la sorte ?! « Je ... Je ... » Bégaya-t-il en fuyant son regard tandis qu'elle se rapprochait, furieuse, la raquette à la main. « T'as reçu un texto, comme t'as pas entendu la sonnerie ... J'ai pensé que c'était peut-être urgent ... » « Oui eh bien contente-toi de te taire et de tracer ton chemin la prochaine fois ! Visiblement " penser " ce n'est pas ce que tu fais de mieux ! Donne-moi ça ! » Lui arrachant l'appareil des mains, elle ne fit preuve d'aucune considération envers la peine qui se répandait à vitesse grand V sur le visage de ce garçon dont elle ne connaissait pas le nom, mais qui - lui - aurait pu vous sortir tous les anagrammes possibles et inimaginables avec les lettres S.U.L.L.I.V.A.N. Enfin, prenant conscience qu'elle ne semblait même pas avoir remarqué qu'il assistait à tous ses entrainements de tennis depuis deux mois, le jeune homme se décomposa et préféra tourner les talons pour cacher ses larmes. Zéphyr, lui, effleure l'écran où il fait marqué " Afficher " de son I'Phone pour déclencher l'animation qui sortit le texto de son enveloppe virtuelle :

Citation :

Nouveau message
De : Ezechiel.
Envoyé : Samedi à 10H.
À : Zéphyr.
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Salut petite sœur. Je prévoyais passer ma journée à réviser sagement – tu me connais, je suis un élève modèle et un homme tellement pur et doux – quand soudainement dieu m’a donné une mission. Celle de te donné rendez vous au Starbucks -tu sais celui où tu travaillais-. Je comprendrais qu’une femme comme toi est autre chose à faire la journée .. Comme prendre ton pied avec un mec naïf comme on a l'habitude de faire (aa)-enfin moi avec une fille- J’ai plains de trucs à te raconté.

Le regard dur, la tête penchée sur le petit écran tactile, Zéphyr réfléchissait. Elle n'avait pas terminé son match et - même s'il était évident que son adversaire n'arriverait jamais à remonter son retard sans y laisser un poumon - l'idée de partir sans l'avoir achevé physiquement et mentalement ne lui plaisait guère. Jeter sa serviette et jouer la grande déesse qui abrège les souffrances d'un concurrent était une image qui ne lui parlait pas ou alors très peu. Elle, ce qu'elle aimait le plus dans la victoire, ce n'était pas tant le fait de gagner que celui d'écraser l'autre et de lire douleur / déception et tristesse sur le visage vaincu de ses adversaires. Aucun bonheur n'avait l'intensité des bonheurs gagné au prix du malheur des autres, aucun. Cependant ... Elle ne pouvait décidément pas laisser passer le fait de passé sa journée avec le seul qui a le mérite d'avoir sa confiance. C'est d'ailleurs ce dernier qui termina de trancher sa décision. Sans plus attendre, elle fourra sa raquette dans son sac et remballa son paquetage pour se précipiter dans les douches, n'accordant qu'un " Finalement c'est trop facile de te battre. Je perds mon temps avec toi, pas la peine de revenir tant que tu n'auras pas fait de progrès, je viens pour m'entrainer, par pour donner des cours ! " à son adversaire dépité avant de s'engouffrer dans les vestiaires et de se dévêtir en moins de temps qu'il n'en fallait pour battre des cils.

Elle ne resta sous la douche que le temps nécessaire à se défaire de la sueur moite qui lui avait coulé dans le dos et à se laver les cheveux. Enfin, vêtue de sa tenue de rechange qui - heureusement - se prêtait parfaitement à une journée en ville, elle entama sa marche vers le Starbucks de sa foulée sportive et détenue malgré l'humeur encore nuageuse de son caractère qui n'aimait pas qu'on la coupe pendant qu'elle était en train de faire quelque chose. Ce pendant, c'était son frère, la personne la plus précieuse pour elle. Ses pensées se perdaient en supposition sur les ragots qu'Ezechiel se vantait d'avoir à lui proposer. Du haut de ses presque vingt et une petites années d'existence, Zéphyr Sullivan était un modèle de suffisance qui ne manquait pas de se considérer - à juste titre d'ailleurs ... - comme un être qui savait tout mieux que tout le monde et ce dans un nombre incalculable de domaines, ce qui avait le don d'agacer. MAIS s'il était bien un domaine dans lequel elle faisait preuve d'une puérilité qui n'avait rien de reluisant c'était celui de l'honneur, de l'égo et du " Cap ou pas Cap " qu'ils (Ezy' et ellei) pratiquaient avec application et stupidité depuis leur tout petits. Ils adoraient ce retrouvé et se raconté tous et n'importe quoi.


La journée se passa extrêmement vite et l'heure de se préparée pour le travaille arriva à grand pas. Restant trois heure face à son armoire, l’énerva plus qu'autre chose et prit par la suite des bas bruns foncés à trous, un mini short et un débardeur car elle le savait... cette soirée allait encore être chaude. C'était comme ça à l'Awesome, que voulez vous ? C'était l'heure de partir et elle arriva vite à son lieu de travail, rentra à l’intérieure pour apercevoir le fameux jeune homme qui l'avait abordée à la soirée du nouvel an. « Mmmh laisse moi réfléchir... Aaron c'est bien ça ? » La jeune fille semblait sûr d'elle et elle avait bien raison. La soirée battait son plains et son heure de pause arriva en même temps que celle d'Aaron, Zéphyr posa son plateau et sorti fumé une clop.