57 dalles au plafond. Il y avait 57 dalles sur le plafond de sa chambre d’hôpital. C’était une bonne nouvelle en soi, parce que ce matin aussi le nombre était à 57, et hier.. Et avant hier. On pouvait donc dire avec certitudes que les dalles de plafond ne se reproduisaient pas. Du moins, pas durant l’été. Ou peut-être qu’il ne se reproduisait pas seulement quand quelqu’un occupait la chambre (ce en quoi Fee était reconnaissante, parce que même si elle ignorait comment exactement les dalles se reproduisaient, elle était certaine qu’elle ne voulait pas être témoin de ce genre d’actes.) Où peut-être qu’elle était en présence que de dalles mâles et qu’ils leurs manquait des dalles femelles pour leurs faire des bébés dalles.... Ou bien peut-être que les dalles dans cette particulière-hôpital n’avaient pas encore atteint leurs maturités. Tant de question, beaucoup trop de temps à perdre....

La blonde soupira, trop faible pour se lever et allumer le poste de télé devant elle (ou encore trop paresseuse pour démontrer le moins effort et chercher la télécommande), elle se mit a appuyer plusieurs fois sur le bouton d’appels des infirmières, attendant que l’une d’elles vienne à son secours et la branche devant une chaine câblée.

Deux semaines qu’elles étaient à l’hôpital et elle ne s’était pas vraiment faites des amis dans le cadre hospitalier. Il y avait bien ce docteur qui passait la voir plusieurs fois par jour et qui flirtait un peu avec elle (surtout depuis qu’elle n’avait plus des tubes dans le nez, le ventre, les bras, alouettes.), mais les infirmières ... Nan, les infirmières avait simplement une dent contre elle. Elle ignorait pourquoi d’ailleurs.

Elle entendit quelqu’un entrer dans sa chambre et sans se retourner elle commença à dictées sa liste de complaintes. “Mais ce n’est pas trop tôt. Ça va faire quinze minutes que je vous sonne. Qu’est-ce qui se serait passé si j’étais tombé de mon lit? Ou bien si un fou venait d’entrer dans ma chambre et voler tous mes draps? Si mon soluté était tourné vert? Enfin soit. J’aimerais que vous ouvriez ma fenêtre un peu, on crève de chaud. Je n’ai pas envie de finir dans l’intestin de l’harpi qui vous sert de directeurs. Puis j’aimerais bien à manger. J’aimerais bien un pain à la banane et un smoothie à la fraise de chez Starbucks. J’aimerais aussi que vous mettiez ma télé à BBC AMÉRICA. Je dois regarder Doctor Who, je m’ennuie. Et j’aimerais bien avoir un ou deux autres oreillers s’il vous plait. Et si un des employés à une bouteille d’obsession pour homme dans son casier, sa me dérangerais pas que vous en poussah poussah-ter sur lesdits oreillers. En fait, ça serais mieux, ouais je veux ça. Merci.”

Ce matin-là, Lena s’était levée d’un pas décidé. Elle savait exactement ce qu’elle allait faire de sa journée pour une fois et cela la rendait presque de bonne humeur. Presque, parce que depuis quelques temps, elle était d’une humeur de chien et rendait la vie impossible à tous ceux qui l’entouraient, enfin encore plus que d’habitude quoi. Il y avait une raison bien simple à cela, c’était le message qu’elle avait reçu de Fee sur son répondeur un peu plus d’une semaine plus tôt, celui où elle commandait à Lena ce qu’elle devait faire si jamais elle mourrait. Fee était hospitalisée depuis le 12 juillet pour une très grosse grippe et Lena s’inquiétait déjà suffisamment pour son amie sans qu’elle n’en rajoute. Elle ne pensait pas avoir été un jour aussi inquiète et paniquée qu’après avoir entendue son message. Pourtant, elle n’en avait touchée mots à personne, ça n’aurait servie à rien d’alarmer quelqu’un d’autres parce qu’elle ne voyait vraiment quelle réaction autres cela pourrait créer.

Le début de sa journée, lui avait paru long, très long, et après avoir engueulé une pauvre femme au téléphone, s’être engueulé avec sa sœur une énième fois et avoir à nouveau reranger son armoire, elle avait finit par sortir et prendre la direction de l’hôpital. Aujourd’hui, elle allait rendre visite à Fee, qui, contre toute attente, était toujours en vie. Durant les deux années qui avaient précédés, Lena avaient passé plus de temps dans les hôpitaux que durant tout le reste de la vie et même si elle avait espéré de plus jamais avoir à y remettre les pieds, ils semblaient que son habitude de s’y rendre avait de nouveau recommencé.

Elle arriva bientôt à destination. En pénétrant dans le lieu, elle dut retenir un frisson de dégoût et sans prêter grande attention à ce qui se passait pris la direction de la chambre que devait écouter Fee. Elle ne frappa pas à la porte avant d’entrer, ce n’était pas le genre de politesse dont elle faisait preuve quand il s’agissait de son amie. Elle était à peine entré que Fee se mit à parler, faisait une liste de réclamations et de demandes. Enfin si on pouvait vraiment appeler ça des demandes, à la manière dont elle parlait, Lena pensa que les infirmières ne devaient pas vraiment apprécier beaucoup Fee. Quoiqu’il en soit, non seulement Fee n’était pas morte, mais en plus elle avait l’air d’aller à peu près bien. Alors qu’elle aurait du être soulagée, Lena sentit une vague de fureur l’envahir. Elle ne manquait pas d’air de l’avoir inquiété comme ça alors qu’elle ne se portait pas si mal que ça en fin de compte. Lena s’approcha de son amie et puis sans rien dire, elle la frappa parce qu’elle ne pouvait pas faire autre chose à ce moment-là.

Elle continuait à liste ses demandes variées, elle retrouvait à peine le plein usage de sa voix et même si elle partait parfois en vrille, elle adorait s’entendre parler à nouveau. Et puis tant qu’elle parlait, elle ne pensait pas. Si elle pensait trop, si son attention se délaissait des dalles de son plafond, elle se remettait à penser à Sirius et Sofia, quelque part dans un autre hôpital où il lui était impossible de les rejoindre. Hier encore, elle avait fait une crise énorme et avais griffé une infirmière qui s’était mise entre elle et la porte de sortie. En vain évidemment. Elle avait passé la nuit attachée à son lit par les poignets.

Elle s’arrêta tout de même de parler quand l’infirmière sauve celle-là, la frappa d’un bon coup. Surprise, l’Anglaise poussa un cri de douleurs et se tourna furieuse vers l’employé. “ÇA NE VA PAS NON?”

Elle cligna des yeux plusieurs fois avant de réagir. Ce n’était pas une infirmière devant elle (à moins qu’il admette n’importe qui comme infirmière de nos jours, ce qui devenait très alarmant dans ce cas précis.) À la place, c’était Lena, l’air furieux, qui se tenait là.

Elle n’avait pas vue personne depuis deux semaines, elle venait tout juste de sortir de quarantaine. Enfin, si une fois, Pedro c’était battue pour passé quinze minutes avec elle, mais considérant tout le nombre de masque et gants qu’ils avaient dus portée, elle n’était pas certaine qu’elle pouvait dire qu’elle l’avait vue. Tout d'abord, le visage de l’Anglaise se transforma en un énorme sourire. Puis elle se rappela que Lena venait de la frapper et elle décida de froncer les sourcils et la frapper à son tour. “T’as un problème Warren?!”

Sitôt après l’avoir frappé, Lena croisa les bras tandis que la réaction de Fee ne se faisait pas attendre. « ÇA NE VA PAS NON? » Elle soupira, elle n’était pas obligée de crier si fort, elle allait rameuter tout l’étage en faisant ça. Quoique, les infirmières avaient peut-être pris la sage décision de définitivement éviter la chambre de Fee, ça n’aurait pas beaucoup étonné Lena ceci dit. Enfin, elle semblait avoir fini d’hurler et personne ne vint ce qui rassura Lena un peu. Elle constata amusée que Fee semblait surprise de que ce soit elle qui se trouvait dans la chambre et non une infirmière comme elle avait du le supposé. Néanmoins, elle retint un sourire et continua de la fixer l’air furieux.

Au bout de plusieurs minutes, Fee fronça les sourcils et lui rendit la monnaie de sa pièce en la frappant de nouveau. « T’as un problème Warren?! » Lena se retint de crier et toisa son amie, elle ne manquait vraiment pas d’air de lui demander ça vraiment pas ! « J’ai un problème ?! Tu m’as paniqué, alarmé comme jamais et je te retrouve là à donner des ordres comme toujours. Alors oui, Fee, j’ai un problème. » Elle avait essayé de dire ça d'une voix calme mais cela c'était révélé assez difficile pour elle. Elle finit par décroise les bras et la frappa de nouveau sur l’épaule. Ca la soulageait un petit peu dans le fond. Par mesure de précaution, elle s’éloigna un peu de Fee dans le cas où celle-ci envisageait à nouveau de répondre au geste de Lena, elle voulait garder une distance de sécurité entre elles deux. C’est ainsi qu’elle se retrouva à deux bon mètres du lit, à fixer son amie. C’est à ce moment-là qu’elle se souvint que Fee n’était pas responsable de sa maladie et si certes, elle avait eu peur, elle se montrait peut-être un peu injuste avec elle. Elle baissa un peu les yeux et déclara d’une voix basse. « J’ai eu très peur. » C’était ce qui se rapprochait le plus pour elle d’excuses pour l’avoir frappé.

Elle avait l’habitude des caprices de Lena, elle l’avait vue demander et exiger n’importe quoi. Elle l’avait vue bouder ou bien se mettre en colère pour des riens la plupart du temps aussi. Mais c’était vraiment la première fois où elle doutait de sa santé mentale. Soit, Lena avait un spasme au cerveau et délirait soit, c’était elle qui était dans les vapes, et franchement, elle préférait la meilleure option.

« J’ai un problème ?! Tu m’as paniqué, alarmé comme jamais et je te retrouve là à donner des ordres comme toujours. Alors oui, Fee, j’ai un problème. » Discrètement, Fee poussa de nouveau le bouton de l’infmière, le ton de la voix de la blonde ne présageait rien de bon et elle n’était pas en position de se défendre. Elle toussota et pris le ton qu’on réservait généralement aux enfants de bas ages un peu lent ou a une personne avec un handicape mentale. “Lena. Chérie. Je ne sais pas de quoi tu parles. Je suis ici depuis deux semaines. Et avant ça, j’ai passé 3 jours dans mon lit à la maison. Je n’ai vu personne, parlé à personne. Donc ce n’est pas moi, je le jure. Mais si tu te calmes, je veux bien t’aider à résoudre ton problème, allez...”

Lena avait reculée de plusieurs pas et les deux blondes se fixait sans rien dire. C’était étrange, pas du tout comme ça qu’elle avait imaginé les retrouvailles avec sa famille après deux semaines tient. Parce que si on y réfléchissait bien, ça avait été le plus grand nombre de jours qu’elle avait passés sans parler à Lena. Et même si en ce moment elle était chiante, un peu épeurante et semblait à côté de la plaque, ça restait une des personnes donc elle se sentait le plus proche au monde et lui parler une fois par jours lui avait toujours semblé vital.

« J’ai eu très peur. » Le visage de l’Anglaise s’adoucit sur le champ. “Oh Lena ... C‘était juste une grippe, tu vois ça va maintenant, c‘est fini... T‘aurais aimé me voir d‘ailleurs, j‘avais des fils dans le nez et partout et on aurait pu faire cuire une pizza sur mon front!” Tranquillement, elle tendit les bras vers elle pour demander un calin. “Je suis plus contagieuse promis.”

Lena voyait bien à la manière dont parlait Fee qu’elle ne la prenait pas au sérieux, elle devait même se demander si elle avait encore toute sa tête. D’un côté, cela se comprenait, elle était arrivée là et sans rien dire avait commencé par la frapper, mais elle avait ses raisons. Sauf, qu’au vu de ce que disait Fee, celle-ci ne voyait pas ses raisons, et la pensée qu’elle ait pu oublier l’appel qu’elle avait passé sur le téléphone de Lena effleura l’esprit de cette dernière. Mais ça n’avait pas d’importance, parce qu’elle se souvenait très bien. « Je suis très calme. » Elle n’était pas certaine que Fee arrive à la croire alors qu’elle-même trouvait que ses paroles sonnaient très faux. « Tu m’as laissé un message sur mon répondeur l’autre jour… tu me disais ce que je devais faire si jamais tu mourrais. » Lena sentit sa voix se briser et puis lança un nouveau regard furieux à Fee. « Alors, tu ne t’en souviens peut-être pas mais si je t’assure que c’est toi. »

Maintenant qu’elle avait dit à peu près tout ce qu’elle avait à dire et qu’elle avait acquis l’idée que Fee n’était pas responsable de tout, il lui était beaucoup plus facile de tenter de se calmer. Surtout étant donné que Fee semblait avoir compris ne serait-ce qu’un peu son état d’esprit. « Oh Lena ... C‘était juste une grippe, tu vois ça va maintenant, c‘est fini... T‘aurais aimé me voir d‘ailleurs, j‘avais des fils dans le nez et partout et on aurait pu faire cuire une pizza sur mon front! » Un sourire se dessina sur le visage de Lena même si elle n’était pas sûre qu’elle aurait aimé la voir. Elle préférait être là maintenant qu’elle allait mieux. Fee tendit les bras pour avoir un câlin et Lena n’eut pas besoin de sa précision comme quoi elle n’était plus contagieuse. Elle s’approcha de nouveau du lit et serra son amie dans ses bras. Elle lui avait manqué, par moment, elle avait eu l’impression de devenir folle à ne pas pouvoir lui parler. Et puis, elle n’avait plus eu personne à qui faire de caprice pendant deux semaines et ça avait été très long. « Tu m’as manqué. » Elle se retint d’ajouter ce qu’elle avait pensé par la suite et s’assit sur le bord du lit. « Et je ne suis pas désolé de t’avoir frappé hein, ça l’a beaucoup soulagé. » Elle eut un petit sourire et puis poussa un peu les jambes de son amie. « Tu prends trop de place ! »

Les deux semaines qui venaient de se passer étaient très floues dans sa tête. Assommer par la fièvre et les médicamentent, elle se rappelait que très vaguement des grands bouts. Elle du plissé du nez, essayant de se rappeler du téléphone qu’elle avait passé à Lena, rien y faire. . .

Fee serra Lena dans ses bras et lui fit un peu de place dans son lit. Dire qu’elle lui avait manqué était un euphémisme, elle détestait les hôpitaux et depuis deux semaines, sans exception, elle avait appeler chaque soir pour lui demander de rentrer. Elle s’était sentie seule comme jamais et elle avait eu peur. Elle était tellement habituée maintenant de toujours être entourée, de toujours avoir du bruit autour d’elle. Le silence la mettait inconfortable et la dérangeait et la rendait inquiet. “Tu m’as manqué aussi.”

Elle roula des yeux quand Lena lui dit qu’elle n’était pas désolée de l’avoir frappée, pour se venger, elle lui refrappa le bras à son tour et lui fit une grimace. “Je ne prends pas trop de place! C’est mon lit! Je suis ma.la.de. Puis !! REGARDE, ON EST DEUX!” La blonde souleva un peu son chandail pour montrer son ventre plat, amaigrie par deux semaines à se nourrir au soluté. “Y a un moustique là-dedans!”

Parler de la petite chose qui grossissait dans son ventre lui rappela ses quatre autres enfants. Les jumeaux à l’hôpital, les plus vieux à la maison. Piteuse de nouveau, elle s’appuya la tête sur l’épaule de Lena, cherchant de l’affection. Elle n‘osait pas vraiment demander de nouvelle, elle avait aucune idée comment Pedro gérait les enfants et elle ne savait pas qui était au courant de quoi. Et pire, elle ne voulait plus l‘entendre de la bouche de quelqu‘un d‘autre, elle voulait les voir, par elle-même, les prends dans ses bras. “Lena, je veux rentrer...” Et puis juste comme ça, elle se rappela du message de l’autre soir. Elle était paniquée. Son voisin de chambre, un homme de quatre-vingt-quinze ans venait de mourir suite à un arrêt respiratoire. Elle avait eu peur, elle avait pleuré pendant des heures, tout ce qu’elle avait de force et s’était fait ignorer une fois de plus par les infirmières. C’est pour ça qu’elle avait appeler Lena, elle s’en souvenait maintenant et se sentait un peu mal à l’aise de l’avoir fait. Personne n’avait à entendre ça. “Pardon, pour le message.”

Lena se souvint pourquoi elle s’était écartée du lit au moment où Fee la frappa de nouveau. Elle ne craignait pas le fait que celle-ci soit encore contagieuse mais sa vengeance. Elle fit une grimace de douleur puis se mit à protester. « Mais arrête de me frapper un peu, je t’ai rien fait là ! » Enfin presque, ce n’était pas comme si c’était elle qui avait frappée la première ni comme si elle venait de déclarer qu’elle n’était pas désolé pour ça. Elle soupira et prit un air malheureux. « Je ne prends pas trop de place! C’est mon lit! Je suis ma.la.de. Puis !! REGARDE, ON EST DEUX! » Lena leva les yeux au ciel tandis que Fee lui montrait son ventre en déclarant qu’il y avait un moustique dedans. Cela lui rappelait un certain autre reproche qu’elle avait à faire à son amie. « Oui, j’ai cru comprendre ça. Je pensais que j’aurais du l’apprendre de ta bouche tu vois, que c’était à toi de me le dire mais ce n’était pas ton avis apparemment. » Elle poussa un long soupir en lançant un regard accusateur à son amie avant d’ajouter. « En tout cas, si tu prends trop de place et tu peux bien partager ton lit avec moi ! A moins que tu ne préfère que je m’en aille. » Lena fit mine de partir en se levant mais se rassit presque aussitôt.

Le fait était qu’elle se sentait beaucoup mieux depuis qu’elle pouvait de nouveau parler à Fee et qu’elle n’avait pas l’intention de partir de sitôt que la blonde le veuille ou non. Fee appuya sa tête sur son épaule et Lena la serra à nouveau dans ses bras. Sans qu’elle ait a le dire, Lena savait exactement à quoi pensait son amie et elle aurait aimé pouvoir l’aider vraiment mais elle ne pouvait rien faire d’autres que ça. « Lena, je veux rentrer... » Evidemment qu’elle voulait rentrer, c’était le contraire qui aurait été étonnant. Encore une fois, Lena ne pouvait rien lui donner d’autres que des mots alors elle lui parla d’un ton doux. « Tu vas rentrer bientôt, patience… » C’était bien mal la connaître que de dire à Fee de faire preuve de patience mais bon c’était comme ça. Lena garda le silence un moment et puis bientôt, Fee rompit le silence en s’excusant pour le message. Ainsi dont, la mémoire devait lui revenir. Lena eut un petit sourire et répondit simplement. « Ce n’est pas grave. »

Fee regardait Lena la bouche ouverte comme une carpe. ENCORE DES REPROCHES? VRAIMENT? Mais elle était sur son lit d’hôpital!! Vraiment la vie était injuste, on pouvait même plus être malade et pris en pitié de nos jours sans qu’on nous reproche nos moindres faits et geste ! N’IMPORTE QUOI. Mais bon, c’est vrai qu’elle avait une tendance à se faire reprocher d’annoncer les choses aux gens via facebook. Sa soeur lui avait donné le même son de cloche quand elle s’était mariée. “Bah, je ne pouvais pas savoir si Pedro te l’avait dit ou pas.” Ce qui était vrai en soit. Mais en fait, elle ne s’était pas vraiment posé la question. Elle avait du passé un million d’écographies quand elle était arrivée à l’hôpital et elle avait demandé la photo de l’une d’elles. Puis avais (plus ou moins) exigé qu’une infirmière la scan et lui envoie par email. Dès qu’elle avait été assez éveillée, elle avait donc posté la photo en cachette. (Elle c’était fait menacer de se faire prendre son téléphone 3 fois déjà, elle devait vraiment faire attention).

Quand Lena fit mine de se lever, Fee lui tira sur le bras, elle avait passé beaucoup de temps seul, il lui en faxait peu pour qu’elle demande à Lena de dormir avec elle à l’hôpital, alors la voir partir après dix minutes était hors de question.

Le ton qu’avais pris Lena pour la rassurer la choquait un peu. Lena n’était pas toujours agressive, chiante, capricieuse, etc. Loin de là, elle était adorable et mignonne à ses heures, comme tout le monde. Mais c’était rarement elle qui avait à la rassurer d’habitude. Elle savait qu’elle devait être patiente, mais elle avait pas envie, elle ne comprenait pas pourquoi elle ne pouvait juste pas sortir maintenant. Le docteur lui avait “lundi, voire mardi peut-être”, sans lui donner une explication valable. Elle avait déjà une liste énorme de chose à faire en rentrant et elle savait que les enfants allaient la doublée même triplée. “T’es sure qu’on ne peut pas faire un genre d’hallucination commando?” Elle avait bien envie de se prendre pour James Bond ou bien Tom cruise (ou pas.) et sortir de l’hôpital par le toit. À la place elle se contenta de soupirer, tant pis. “Et toi ça va? Et mon bébé vanille?"

Lena eut du mal à retenir un air amusée devant l’air qu’avait Fee après qu’elle lui ait reproché d’avoir appris sa grossesse sur facebook. On aurait presque dis qu’elle était coquée de l’entendre dire ça mais c’était absurde, elle devait bien s’attendre à recevoir des reproches en agissant comme ça. Quoique non, c’était Fee quoi. « Bah, je ne pouvais pas savoir si Pedro te l’avait dit ou pas. » Elle leva les yeux au ciel mais ne répondit rien à ça, pour une fois – et c’était suffisamment rare pour mériter d’être signaler – elle n’avait pas envie de bouder pour un rien. Et ça, c’était vraiment rien dans le fond.

Lena comprenait bien l’impatience de Fee et elle savait bien que ce qu’elle avait bien pu dire à ce propos n’avait eu aucun effet sur elle. D’ailleurs, celle-ci lui en donna la preuve lorsqu’elle émit l’idée de faire une opération commando. Lena la dévisagea se demandant ce qui pouvait bien passer par la tête de son amie, elle avait peut-être encore de la fièvre après tout. Ou au contraire, c’était sûrement la preuve qu’elle allait mieux, oui c’était plutôt ça en fin de compte. « Et toi ça va? Et mon bébé vanille? » Tirée de ses réflexions sur la question de savoir si oui ou non Fee avait encore toute sa tête, Lena la regarda quelques secondes sans avoir l’air de comprendre. Elle finit tout de même par répondre après un temps quand même trop élevé au vu de la simplicité de la question. « Je vais bien, ton bébé vanille aussi. » Elle avait bien été tentée d’ajouter un reproche dans sa phrase en disant par exemple que Muwgli allait bien même si il avait du supporter comme tout le monde la mauvaise humeur de sa mère à cause de marraine mais prise par un vague élan de gentillesse, elle ne dis rien de tout cela et quand elle reprit la parole, ce fut pour dire tout autre chose. « Tu sais quoi ? On a qu’à la faire cette opération commando en fin de compte ! C’est pourri ici, et ça pue. Et puis, je préfèrerais éviter d’avoir à venir te voir là, je déteste tellement ça. » Elle indiqua d’un geste vague ce qui les entouraient avant de se lever prête à faire échapper Fee.

Elle était de nouveau prise avec le syndrome de la face de carpe. Elle n’était pas certaine que Lena soit sérieuse en lui donnant son accord pour s’évader. N’importe qui d’à peu près normal lui aurais dit ‘tu dois rester, c’est pour ton bien, t’es plus un enfant, arrête de chialer.’ elle avait peur de faire mine de bouger du lit et se manger une claque monumental ou bien se faire rire à pleine tête. Elle examina Lena de haut en bas très longuement, essayant de voir dans son jeu. Puis elle laissa tomber, tant pis, elle se prendrait une claque au pire.

Lentement, elle se détacha le soluté du bras (non sans grimacer), ferma la machine qui suivait ses battements de coeur et enleva le bout de plastique de ses doigts. Elle se leva du lit, ramassa son sac dans son tiroir et regarda Lena. “Et maintenant quoi?!”

Elle n’avait pas de chaussure, elle était en chemise d’hôpitaux, la tête à faire peur et surtout, elle n’avait aucune idée comment sortir d’ici, sachant à peine où elle était. Juste au cas, pour voir si la chance lui souriait, elle s’approcha de sa fenêtre pour mesurer la hauteur. “hm. Tu crois que tu serais capable de me porter sur tes épaules et descendre trois étages en suivant un poteau ?!” Son ton était sérieux, mais peut importe la réponse, il était hors de question qu’elle laisse Lena la porter sur son dos. Instinct de survie avant tout, elle voulait sortir de l’hôpital, pas s’abonner pour le restant de ses jours. “T’as un manteau? Je peux me cacher dans ton dos, on passe les infirmières, sort de l’hôpital et puis basta.” Elle se passa une main dans les cheveux. Ça ne devait pas être compliqué à faire, si Juan et Akshan y était arrivée, elles sauraient très bien le faire. Elles étaient des espèces surévoluer après tout.

Lena ne comprenait pas vraiment ce qu’attendait Fee, c’était elle qui voulait sortir d’ici après tout. Mais en fin de compte, elle ne devait pas le vouloir tant que ça. Lena soupira tandis que Fee ne semblait pas décidée à bouger. Si elle continuait comme ça, elle allait partir c’était certain, mais toute seule, sa patience était très limitée. Finalement, au bout d’une éternité – qui avait en fait duré quelques minutes tout au plus – Fee se décida à bouger et alla attraper son sac avant d’interroger Lena sur ce qu’elles allaient faire maintenant. Celle-ci lui jeta un regard perplexe pour toute réponse. Elle n’en savait rien du tout et elle compter sur son amie pour le lui dire à vrai dire. Elle était juste là pour l’aider pas pour émettre des idées, idées qui seraient dans tout les cas foireuses si elle venait d’elle. Enfin, venant de Fee aussi elle le serait sûrement aussi en fait et comme tous ce qu’elle faisait toutes les deux, il y avait de grandes chances pour que l’évasion tourne mal.

Vu les idées que suggérait Fee pour qu’elles arrivent à sortir inaperçues, Lena finit par comprendre que si elle ne réfléchissait pas elle aussi, cela ne marcherait jamais et elle avait envie de partir d’ici en un seul merci. Ainsi, elle ne tenait pas particulièrement à se briser le cou ou quelque chose d’autres dans ce genre là. « Mais bien sûr, on va faire comme ça. » Elle ne le pensait pas sérieusement bien sûr, elle se moquait juste de Fee. Mais au cas où celle-ci ne l’aurait pas compris elle s’empressa d’ajouter. « T’es trop grosse, ça se remarquera. » Elle détourna la tête et se mit à marcher autour de la chambre tout en réfléchissant à leurs meilleures chances de quitter les lieux. Ca ne pouvait pas être si compliquer après tout, c’était un hôpital ici et pas une prison, il y avait des allées et venues tout au long de la journée. A la fenêtre, Lena regardait des infirmières qui se déplaçaient sans aucun problème, elle cligna alors des yeux et se tourna vers Fee. « On peut se déguiser en infirmière. »

Fee failli frapper Lena quand celle-ci la traita de grosse, mais se retient de justesse. Elle allait attendre d’être sortie avant de lui redonner un coup, c’était beaucoup plus sage. Par contre, l’idée de se transformer en infirmière la ravissait au plus haut point et lui donnait une idée. “Okay ! J’ai un plan ! Tu vas chercher une chaise roulante, tu la m’amène, je m’assoie dessus et tu me pousses en disant à l’infirmière de garde qu’on vas seulement qu’à la cafétéria ! Ensuite, on cherche les vestiaires, on se change et puis voilà! FREEDOM.” Maintenant elle savait plus ce qui lui plaisait le plus, se déguiser en infirmière ou l’idée de se faire pousser en chaise roulante. Enfin, tant qu’elles n’approchaient pas des escaliers....

Lena fut soulagée de voir que Fee pouvait avoir de meilleures idées que celles de descendre le long d’un poteau du troisième étage. Il fallait croire que leurs chances de rester en vie augmentaient et elle n’allait pas s’en plaindre. Après que Fee lui ait expliqué son plan qui paraissait infaillible ce qui était étonnant venant de son amie, Lena acquiesça et puis se glissa hors de la chambre. L’odeur de désinfectant était encore plus présente dans le couloir que dans la chambre et elle fit de nouveau une grimace dégoutée. La quête d’une chaise s’avérait plus difficile qu’elle ne le pensait mais elle finit par en trouver une abandonnée devant une chambre. Sans se soucier de savoir si elle devait servir à quelqu’un ou non, elle la prit et retourna dans la chambre où l’attendait Fee. En entrant, elle lui indiqua a chaise d’un geste pour lui commander de s’assoir. « Le trône de madame est là. »

Elle ne savait pas si Lena était ironique ou pas, mais elle courut quand même s’assoir sur la chaise roulante. Elle cacha son sac dans son dos et elles purent sortir de la chambre discrètement. Elle aimait bien se faire pousser comme un bébé, enfin, elle aimait bien ne pas avoir besoin et se faire pousser comme un bébé. Elle se rappelait des deux semaines affreuses l’année dernière, qu’elle avait passé en chaise roulante après que sa soeur lui aille tirer dessus par accident. Mais aujourd’hui sa lui plaisait bien. “Les ascenseurs sont par là, je crois.” Elle pointa le bout du corridor, comme s’il y avait une autre option possible. “Je crois que le salon des docteurs se trouve au quatrième, donc les infirmières devraient pas être très loin je suppose? C’est ce que Frederick à dit, le quatrième!” Elle ne se souvenait plus pourquoi son docteur avait jugé bon de lui fournir une telle information, mais voilà. Elle avait surtout hâte de se défaire de sa chemise d’hôpital hideuse qui, pour ajouter l’insulte à l’injure, s’ouvrait affreusement dans le dos. “Tu crois qu’il y a beaucoup d’infirmières en pause?” Elle regarda l’heure, l’heure du d’innée venais tout juste de passé, donc elles devaient sans doute avoir finie leurs lunchs et puis elle était en temps d’épidémie alors avec un peu de chance....

Pour la première fois depuis que Lena était arrivée ici, Fee sembla comprendre les choses rapidement et ne mit un temps record à s’assoir dans la chaise roulante. Lena put enfin pousser la chaise roulante hors de la chambre. Elle aurait sans aucun doute préféré ne pas avoir le faire mais elle n’avait pas le choix. Elle se retint de justesse de dire à Fee qu’elle la trouvait trop lourde ayant peur de s’attirer les foudres de cette dernière, pas qu’elle craigne vraiment sa colère mais ce n’était juste pas le moment pour que celle-ci fasse une scène. Plus tard, quand elles seraient sorties, elle pourrait reprocher à Fee à quel point elle la trouvait lourde autant qu’elle voulait. Du moment qu’elle restait hors d’atteinte des mains de cette dernière, elle serait assurée d’en sortir indemne.

Lena prit la direction que lui indiquait Fee même si elle était persuadée que les ascenseurs se trouvaient dans l’autre sens. Après tout, c’était Fee qui avait élu domicile ici, elle devait bein être plus au courant. « La prochaine fois tu te débrouilles pour sortir. » grogna Lena parce qu’il était presque évident qu’il y aurait une prochaine fois. Fee parla du quatrième où se trouvait les médecins et Lena essaya de retenir ce qu’elle disait. Elle fronça quand même les sourcils au moment où Fee mentionna un certain Frederick. « Qui est Frederick ? » Elle avait posé la question même si elle se moquait pas mal de la réponse en fin de compte. Elle allait répondre qu’à son avis les infirmières étaient évidemment toutes en pause parce qu’elles ne servaient à rein et qu’elles passaient leur temps à ne rien faire au moment où justement elles croisèrent une infirmière. Celle-ci leur lança un regard soupçonneux et Lena lui fit pour toute réponse son plus beau sourire. « On allait à la cafétéria. C’est bien par là non ? Parce que mon amie est vraiment pas douée quand il s’agit de se retrouver quelque part. » Elle espérait qu’ainsi, celle-ci ne mettrait pas leur parole en doute mais si elle n’était pas sûre que Fee apprécie ce qu’elle venait de dire.

“La prochaine fois, je ne me débrouillerais pour rien du tout. Tu aimes m’aider, ne dis pas le contraire.” Elle marqua une pause. “Et puis il n’aurait pas de prochaine fois. Je ne reviens plus jamais à l’hôpital.” Elle jeta un regard par-dessus son épaule, menaçant Lena de danger de mort si elle osait lui parler de son accouchement à venir dans quelques mois. Elle était encore en dénis à ce sujet et selon toute logique, si elle n’y pensait pas, ça n’allait jamais arriver.

“Frederick c’est mon médecin, il est sympa, il vient prendre ses pauses avec moi et il m’a même emmener un joyeux festin hier tu sais!” Elle aurait préféré de la pizza, mais au moins avec McDonald, elle avait pu garder le jouet. “Il ressemble un peu à Richard Madden, j’ai presque envie de le prononcer roi du nord.” Elle haussa les épaules et se vautra dans sa chaise. Se disant que ouais, c’était vraiment le meilleur moyen de se déplacer, surtout quand Lena poussait. La voir faire des efforts alors qu’elle ne faisait rien la faisait bien rire.

En chemin, elles rencontrèrent une infirmière pas sympa que la blonde n’aimait pas beaucoup. Elle était toujours bête et Fee était certaine qu’elle s’assurait à chaque fois, que la carafe d’eau était posée à peine 3 millimètres trop loin pour qu’elle ne puisse pas l’atteindre. Elle la fusillait du regard. Mais pas autant que Lena quand elle impliqua qu’elle n’avait aucun sens d’information. “La cafétéria est au sous-sol.” Fee releva la tête. “Bah tu vois, c’est ce que je te disais, si tu m’écoutais un peu aussi...” Elle fit mine de s’engueuler avec Lena (parce qu’après tout, elles étaient douées dans ça) jusqu'à tant que l’infirmière disparaisse. “T’as vu d’où elle arrivait? Je crois qu’elle sortait de là.” Elle pointa un endroit imprécis plus loin. Elle n’avait rien vu au fait, mais bon, elle était douée pour faire comme si.

Lena se retint de rire quand Fee déclara qu’elle aimer l’aider. C’était totalement faux évidemment. Elle aimait qu’on l’aide c’était certain, mais aider les autres jamais de la vie, même s’il s’agissait de Fee. « Et puis il n’aurait pas de prochaine fois. Je ne reviens plus jamais à l’hôpital. » Ce n’est pas le regard que lui lança Fee qui dissuada Lena d’ajouter quelque chose, elle n’avait pas peur le moins du monde et cette fois elle ne se retint pas de rire. « Bien sûr que si tu vas revenir chérie. D’ici quelques mois. » Un sourire moqueur fit son apparition sur son visage mais elle n’ajouta rien d’autres.

Peu après, l’infirmière qu’elles avaient croisée sembla croire à leur histoire ce qui n’était pas étonnant. Elles n’avaient pas besoin de se forcer pour se disputer toutes les deux et paraissaient ainsi très crédibles. L’infirmière passa son chemin et Lena se mit à commencer à croire que leur plan allait marcher. Pas qu’elle n’avait pas confiance en Fee, son plan était parfait à son avis. Elle n’avait jsute pas confiance dans leur compétence pour suivre le dit plan. « T’as vu d’où elle arrivait? Je crois qu’elle sortait de là. » Lena n’en avait aucune idée mais elle devait encore une fois, s’en remettre à Fee, même si elle n’aimait pas beaucoup ça. Elle suivit dont la direction que lui indiquait son amie. C’est ainsi, qu’elles atterrirent bientôt au niveau des vestiaires. Lena n’avait aucune idée de comment elles avaient bien pu arriver là mais elles y étaient arrivées c’était le principal. « Changes toi vite. »

Elle se retient de justesse de lancer un cri de joie quand elles arrivèrent au vestiaire. Ce n’était de l’intervention divine rien de moins, elle était certaine que quelques choses allaient finir par mal tournée, probablement à deux pas de la sortie. « Changes toi vite. » La blonde maugréa quelque chose pour s’empêcher de répondre pleinement. Évidemment qu’elle allait se changer vite, elle n’était pas une idiote.

Elle fit tomber la chemise d’hôpital sur le sol, ouvrit un premier casier et se trouva une paire de pantalons d’uniforme, un peu trop grande certes, mais ça allait. Pour être juste et ne forcer personne à revenir à la maison nue, elle ouvrit un deuxième casier et choisit le haut, puis un troisième pour se trouver un pantalon et dans un quatrième elle put se trouver un élastique à cheveux. Elle se fit rapidement une queue de cheval, cachant comme elle le pouvait le mauvais traitement de l’hôpital pour les soins capillaires. Elle ramassa son sac et regarda Lena, fière. “Je suis prête! À toi! Puis dépèce-t-on a pas trois ans!”

Une fois que Lena fut changé, elles étaient prêtes à sortir. Fee espérait de tout coeur que sa ne ferais pas comme dans les films, qu’un docteur ne sortirait pas de nulle part, leur demandant leurs aides pour un moment de vie ou de mort. Parce que ça serait probablement la mort. Elle poussa la porte des vestiaires. Bon, c’était simple, elles devaient se rentre à l’ascenseur, descendre de trois étages et sortir par la porte principale. Normal. Des gens le faisaient tous les jours. “Vas-y en premier.”

Lena ne mit pas beaucoup plus de temps que Fee à se changer. Ce n’était sûrement pas le moment qu’elle se fasse prendre par quelqu’un. Son regard s’attarda quelques secondes à peine sur ce qu’elle venait de mettre et elle se demanda un moment comment les infirmières pouvaient supporter ça tous les jours. Pas étonnant qu’elle devienne aigrie et mal aimable avec tout le monde avec ça. Elle se tourna vers Fee fière d’elle. Plus rien ne les empêchait de sortir d’ici.

Enfin presque, fut obligé d’admettre Lena après que Fee eut ouvert la porte des vestiaires et lui ai dit de passer devant. Maintenant qu’elle était habillée ainsi, plus aucune chance de pouvoir prétexte qu’elle cherchait la cafétéria ou autre chose. Si elles tombaient sur un médecin ou une infirmière, leur déguisement ne convaincrait pas longtemps. Elle voyait bien maintenant toutes les failles de leur plan. « On peut toujours trouver la fenêtre la plus proche et passer par là non ? » hasarda-t-elle. Parce qu’à cet instant présent, descendre trois étages en partant de la fenêtre ne lui paraissait pas une si mauvaise idée. Néanmoins, elle fit par prendre son courage à deux mains et s’aventura dans le couloir. Ok, ça c’était fait. Maintenant, elle devait trouver l’ascendeur. Lena essaya tant bien que mal de se rappeler où il se trouver et commença à avancer dans une direction sans savoir si c’était la bonne. Elle avait décrété que cette fois ci, elle trouverait sans l’aide de Fee. Ca n’était vraiment pas gagné.

C’était tellement simple ! Un vrai jeu d’enfant, Lena ne voyait pas pourquoi elle s’était inquiétée autant. Elles étaient dans l’ascenseur, les portes allaient se refermer et elles arriveraient bientôt en bas. Evidemment, il fallu qu’un groupe de médecin vienne gâcher ce court instant de confiance. Lena soupira. En somme ce n’était pas grand-chose, elle avait toujours été persuadée que les médecins ne faisaient pas attention aux infirmières sauf en cas d’urgence. Il ne fallait pas se mélanger avec n’importe qui après tout, et comme visiblement il n’y avait pas de situation d’urgence là, elles seraient tranquilles pour descendre.

Encore une fois, un des médecins sembla prendre un malin plaisir à lui montrer qu’elle avait tord. Elle était certaine que même s’il ne le montrait pas, il était ravi de la contrarier ainsi. Résignée et voyant que de toute façon, elle ne pouvait pas compter sur Fee qui attendait juste que ce soit elle qui prenne la parole, elle fronça les sourcils avant de répondre d’un ton froid. « Au rez-de-chaussée. » Et puis, d’une voix audible pour Fee uniquement, elle ajouta. « Merci de ton aide. »

Le médecin appuya sur le bouton pour descendre et Fee s’agrippa un peu plus à Lena. Il lui en manquait très peu pour qu’elle soit carrément à cheval sur son dos. « Merci de ton aide. » L’Anglaise embrassa rapidement son amie sur la joue. “J’ai une voix de malade, il m’aurait reconnue tout de suite.” Elle chuchota le plus doucement possible, mais le même docteur suspicieux continua de se retourner de temps en temps pour leur lancer de drôles de regards.

Au rez-de-chaussée, elles ne se firent pas prier pour sortir, pratiquement en courant de l’ascenseur. Fee prit Lena par la main et d’un pas rapide, elles se dirigèrent vers la sortie. Elle entendit plusieurs fois un “HEY” venant du médecin suspicieux, plus loin, mais elle ne se retourna pas. Il était hors de question qu’elle remonte dans sa chambre d’hôpital.

Elles arrivèrent dehors rapidement et Fee n’arrêta pas de marcher, elle ne connaissait pas le Bronx, mais tant pis, elle voulait à tout pris s’éloigner le plus possible de l’hôpital. “T’es arrivée comment?”

« J’ai une voix de malade, il m’aurait reconnue tout de suite. » Lena secoua la tête, l’excuse de Fee était tellement ridicule et irrecevable à son avis. Néanmoins, elle ne répondit rien à ça, elle ne voulait pas risquer d’être entendue des médecins alors qu’elles étaient si proches de la sortie et de leur but.

Elles arrivèrent bientôt au rez-de-chaussée et se mirent à marcher en vitesse vers la sortie. Ni Lena, ni Fee ne prit la peine de se retourner vers le médecin qui se méfiait d’elles et qui semblait se douter de quelque chose. C’est ainsi qu’elles arrivèrent enfin dehors et Lena dut se retenir de laisser échapper un cri victorieux. Elles étaient encore devant l’hôpital et ça n’aurait pas été discret, de plus, Lena était d’avis que c’était si elle faisait ce genre de choses que justement tout allait rater au dernier moment. Fee ne semblait vouloir s’arrêter et Lena se demanda un moment si elle comptait rentrée à pieds. Mais elle fut rassurée lorsque celle prit la parole pour lui demander comment elle était arrivée. « J’ai pris ma voiture et j’ai conduit. » fit-elle d’un ton moqueur avant de répondre plus sérieusement. « Bah j’ai pris un taxi. »