It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream

Partagez

Des décisions; des conséquences...

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
MessageSujet: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyLun 14 Fév - 21:04

Il n'était pas encore 20 heures quant la porte d’entrée claqua violemment rompant le relatif silence de la maison. Avec rage Mark balança sa sacoche de travail dans un coin de l’entrée avant de jeter avec tout autant de « délicatesse » ses clefs dans une petite coupelle posée sur un meuble. L’air visiblement hors de lui, l’homme tournait comme un lion en cage dans les quelques mètres carrés de la pièce.

Plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis le retour d’Elisabeth à New York et pour Mark la situation virait tout simplement au cauchemar. L’héritière Walton était rentrée d’Haïti début janvier avec son sourire, ses grands yeux plein d’espoir et sa touchante tendresse. Il avait fallut trois semaines à Mark pour trouver le courage de rompre leurs engagements. Autant dire que la chose n’avait pas été aisée…Elisabeth avait été terriblement blessée et si elle avait su rester digne, elle n’en avait pas été moins explicite sur ce qu’elle pensait de son désormais ex-fiancé et de sa manière d‘agir avec elle. Bien que Mark ait refusé d’entrer dans les détails, Beth avait compris qu’une autre femme, en l’occurrence Kate, était une composante essentielle de se revirement de situation.

Il n’avait pu nier cette réalité car au retour d’Elisabeth cela faisait des semaines qu’il entretenait avec Kate une relation aussi secrète que possible. Les choses s’étaient d’ailleurs un peu gâtées avec le retour de Beth puisque Kate, qui semblait être définitivement prête à une vie commune, avait trouvé que Mark n’agissait pas aussi vite qu’il l’aurait du. Les trois semaines de battement entre le retour de Beth et leur rupture officielle furent donc propices à différentes disputes de plus ou moins grand ordre. Par chance Mark avait été conscient d’être le seul responsable de ces querelles et par conséquent avait sciemment évité de trop la ramener face à la colère de l’architecte qui ne supportait plus qu’il passe des nuits dans les draps de la jolie Elisabeth en attendant de trouver « les couilles de tout lui avouer » comme elle lui avait crachée lors d’une de ces fameuses disputes.

Après avoir rompu avec Beth, Mark s’était directement rendu chez Kate pour lui dire qu’à présent rien ne s’opposait à ce qu’Alyssa et lui viennent s’installer chez elle. Le week-end suivant un petit camion de déménagement s’arrêtait devant la maison apportant les affaires du père et de la fille. Alyssa sembla positivement enchantée de ce changement au bout de quelques jours, retrouvant une réelle complicité avec sa marraine et ne semblant pas perturbée plus que cela par les changement de situation que les adultes lui imposaient. Le sentiment de culpabilité que Mark pouvait ressentir vis-à-vis de Beth s’effaçait lorsqu’il passait le seuil de leur maison et qu’il retrouvait Kate et sa fille. La maison de famille de Kate était devenue leur maison à tout les trois et chacun s’y sentaient bien.

Mark et Kate avaient repris leur histoire et s’aimaient de nouveau à la vue et au su de tous. La seule ombre au tableau dans leur romance, si il devait y en avoir une, concernait le désir de maternité de Kate. La première fois qu’elle avait évoqué le sujet, Mark se trouvait sous la douche et avait manqué de se faire une belle bosse sous le choc de l‘annonce. Il était encore fiancé avec Beth à cette époque et ne se voyait absolument pas faire un enfant malgré son envie d’avoir un fils de Kate. Les choses étaient encore trop confuses dans son esprit. Rêve et réalité se mélangeait subtilement et Mark ne voulait pas se perdre en illusions déçues. Ne voulant cependant pas blesser la jeune femme, il lui avait répondu que les choses se feraient en leur temps et qu’ils n’avaient pas besoin de mettre un bébé en route immédiatement vu la situation. Maintenant qu’ils étaient officiellement ensemble le sujet revenait de temps à autre sur le tapis et Mark faisait du mieux qu’il pouvait pour s’en sortir sans avoir à prononcer des paroles qui donnerait une sorte de feu vert à la jeune femme. Il avait toujours une excuse pour justifier le fait que rien ne pressait et montrer qu’ils étaient bien heureux ainsi. Sentant que pour Kate le désir était bien présent, il vérifiait, en cachette, de temps en temps qu’elle prenait toujours sa pilule. Tant de chose s’étaient passées entre eux que pour Mark il était difficile d’avoir totalement confiance en l’architecte.

Un peu moins d’une semaine après sa rupture avec Beth, Mark avait perçu un changement sensible dans la façon dont les associés du cabinet dans lequel il travaillait le traitait. Il s’était vu retirer d’important dossier pour des motifs qu‘il estimait bidon, écarté d’une promotion pour laquelle il avait pourtant toute ses chances…Il n’était soudainement plus en odeur de sainteté pour la direction et il fallu qu’un de ses collègues sous-entende que la famille d’Elisabeth possédait de nombreuses connaissances pour qu’il fasse le lien entre sa rupture et son soudain désaveux professionnel. Il fallait dire que les torchons mondains n’avaient pas résister au plaisir d’humilier la jeune Walton en étalant dans leur colonnes comment Mark l’avait abandonné à quelques mois de leur mariage. En tant que père Mark imaginait facilement la colère que devait ressentir le père de Beth et ce qu’il serait lui-même capable de faire pour venger l’honneur de sa fille.

L’avocat s’était dit que cela ne durerait que quelques jours et qu‘il suffirait de serrer un peu les dents le temps de revenir dans de bonne grâce. Aujourd’hui il comprenait amèrement qu’il s’était fourvoyé et que son choix amoureux pèserait bien plus qu’il n’avait voulu le reconnaitre.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyMer 16 Fév - 21:36

Ces derniers mois, la superbe maison de Kate avait été le théâtre de beaucoup de changements dans la vie de la propriétaire des lieux. Il y avait d'abord eu de nombreuses et parfois violentes disputes entre l'architecte et l'avocat, ce dernier partageant, à ce moment là, le lit de l'héritière Walton. Se sachant impuissante, Kate avait littéralement la nausée à chaque fois que Mark s'en allait pour rejoindre Elisabeth. Le savoir dans ses bras, la touchant, l'embrassant et pire encire, la rendait malade. Il avait fallu de longues et pénibles semaines pour que l'homme se décide enfin à assumer ses choix. Bien qu'elle s'était détestée pour cela, la jeune Evans avait fait pression sur lui pour qu'il dise enfin la vérité à Elisabeth. Elle lui avait laissé des regards dégoutés quand il venait la voir et lui disait qu'il n'avait pas eu le courage de le faire, elle avait été grossière en lui demandant ce qu'il avait fait de ses couilles et elle lui avait même posé un ultimatum: elle ne serait bientôt plus capable d'endurer tout cela.
Puis il y avait eu le moment où Mark était venu, avec une petite mine à cause de la dispute qu'il avait cette fois eu avec Elisabeth, et avait annoncé que les choses étaient enfin réglées. Très franchement, Kate n'avait eu aucune honte à montrer qu'elle était plus heureuse que jamais, même si ce bonheur dépendait du malheur d'une autre.
Les jours qui suivirent furent plutôt mouvementés. Mark et Alyssa avaient déménagé dans la demeure Evans, à la plus grande joie d'Alyssa qui, en plus de sa chambre très spacieuse, avait sa propre salle de bain et une salle de jeu attenante, qui était à l'origine une chambre. Elle y avait installé son lapin et une quantité de jouets bien supérieure que celle que Kate avait en mémoire. Le lien entre la petite fille et sa marraine se refit aussi solide qu'auparavant en quelques jours et au bout de deux semaines, elles avaient une relation presque mère-fille. La jeune femme avait du faire avec les deux appels par semaine que Brooke passait à Alyssa, ne voulant jamais avoir son ex meilleure-amie en ligne et redoutant déjà les prochaines vacances où la fillette devrait aller quelques jours sur l'île chez sa mère. Quand l'architecte y était allée pour le mariage de Matthew, elle était passée chez Brooke et avait pu constater avec désolation qu'elle s'était mise à fumer abondamment, tellement que les rideaux et le canapé était imprégnés par l'odeur. Elle avait aussi remarqué les trop nombreuses bouteilles d'alcool vides qui débordaient de sa poubelle de tri sélectif et le tas de relances de factures qui s'accumulaient. Pour l'instant, Kate s'arrangeait pour garder le contrôle sur la situation et ne jugeant pas encore la situation alarmante, n'en parlait pas à Mark.

A présent, Mark, Kate et Alyssa formaient une famille presque parfaite, certes recomposée et encore à ses balbutiements mais elle fonctionnait plutôt bien, en harmonie. Le seul sujet sensible était le fait agrandir ou non la famille. Pour Mark, ce n'était pas le moment et Kate le comprenait. Elle faisait en sorte de faire comme si rien de pressait, comme si cela ne lui tenait pas tant à cœur que cela. Pourtant, certaines paroles la trahissaient et le sujet revenait vaguement sur le tapis. Ce n'était jamais de grandes discussions, jusque quelques mots qui lui échappait. Par exemple la fois où elle avait reçu le faire-part de naissance du bébé d'une amie et qu'elle le lui avait montré, en lui demandant s'il ne trouvait le prénom bien choisi. Un sourire trop long de quelques secondes lorsqu'elle avait attardé son regard sur la photo avait lancé un léger malaise.
Kate était déjà très heureuse avec Mark et Alyssa à ses cotés et estimait qu'elle avait déjà beaucoup de chance coté famille. Alors elle patientait aussi longtemps qu'il le faudrait. Elle n'avait aucune envie de reproduire ce qu'elle soupçonnait Brooke d'avoir fait, c'est-à-dire ne pas prendre volontairement sa pilule. Elle n'avait jamais eu aucune preuve, juste une intuition. A cent pour cent honnête avec Mark, Kate s'attendait donc à ce qu'il ait entièrement confiance en lui, du moins de ce coté là. La confiance était encore une chose nouvelle pour eux et ils la nourrissaient jour après jour mais Kate était à mille lieux de penser que l'homme qu'elle aimait puisse avoir des doutes sur sa prise régulière de contraceptif. Alors la première fois qu'elle remarqua que sa plaquette de pilule n'était pas dans la bonne pochette de la trousse de toilette dans laquelle elle la rangeait, elle se dit juste qu'elle l'avait mal rangée le soir précédent. Mais cela se reproduit trois autres fois et un soir, elle mémorisa précisément l'emplacement de la plaquette.
Le lendemain matin, quand elle vérifia, elle constata qu'encore une fois, elle avait été déplacée de quelques centimètres. Elle se trouvait puérile de se consacré à une enquête aussi mesquine mais elle était encore plus dégoûtée de se rendre compte que Mark vérifiait chaque soir qu'elle ne lui faisait pas un enfant dans le dos. Ni une ni deux, Kate appela Mark et lança un pavé dans la marre en mettant les pieds dans le plat. Et c'est ainsi que se termina la conversation téléphonique:

- Si tu as si peur qu'on ait un enfant, t'as qu'à te faire faire une vasectomie!

En raccrochant, Kate se dit qu'avec les problèmes qu'avait déjà Mark au bureau, elle aurait peut-être du éviter l'incident diplomatique qu'elle venait de causer. La soirée promettait d'être houleuse. Pour l'instant, elle n'avait pas le temps de penser à la façon dont elle allait calmer le jeu. Dans la matinée, il fallait qu'elle passe à la banque et qu'elle aille chercher des costumes de Mark au pressing, puis qu'elle déjeune avec un client important, qu'elle ne prenne pas de retard dans son emploi du temps de l'après midi, qu'elle aille chercher Alyssa à l'école, bref, une vie de chef de famille et d'entreprise. Pendant que le repas était en train de cuire au four et après qu'Alyssa ait pris sa douche, Kate se mit à travailler sur le costume que la fillette porterait à la fête de fin d'année de son école. Bien qu'elle n'aime pas du tout la couture, la jeune femme s'en occupait avec plaisir. C'était tout à faire le genre de choses qu'elle avait envie de faire pour Alyssa, la plongeant ainsi pleinement dans son nouveau rôle de "belle-maman". Il fallait dire que le costume n'était pas très difficile à réaliser. Le thème du spectacle était la France et la petite Ruthenford était habillée d'une marinière, d'une jupe bleue claire, d'un foulard rouge autour du cou et d'un béret noir. Le travail de Kate consistait à créer la jupe de toute pièce et la tâche s'avérait plus dur qu'elle ne le pensait. Pourtant, elle était en avance et aujourd'hui elle faisait les dernières retouches sur la jupe, Alyssa lui servait de mannequin. La situation était donc propice au dialogue et c'est tout naturellement que marraine et filleule discutaient.
Un peu avant vingt heures, alors que Kate rangeait son matériel de couture et qu'Alyssa se regardait dans le miroir de sa chambre avec son costume complet, un brusque claquement de porte se fit entendre au rez-de-chaussée. Puis un bruit de verre annonça que la coupelle dans l'entrée venait de réceptionner des clés et le parquet craqua lorsque Mark y balança sa sacoche. Avant même d'avoir vu l'homme de loi, l'architecte avait une idée de ce qu'il se passait.
Depuis qu'il avait quitté Elisabeth, les clients du cabinet d'avocat dans lequel il travaillait, pour la plupart des proches de la famille Walton, boudaient le travail de Mark et malgré son talent, le boycottaient. Mark allait de déception en déception et était de plus en plus frustrer. Kate se sentait coupable, sachant très bien qu'il perdait peu à peu ce qui le passionnait à cause d'elle. Une fois, elle était allée voir Andrew dans son bureau et avait pu constater par elle même l'ampleur des dégâts. Mark n'ayant pas été très bavard à ce sujet, elle n'avait pas réalisé les proportions que l'affaire avait prise et la conversation qu'elle avait eue avec Andrew l'avait faite tomber de haut:

- Mark travaille comme un dingue pour ton cabinet, il rêve d'être associé! Tu dois le soutenir, c'est toi le patron!

- Je ne peux rien faire, des clients me demandent pourquoi je ne le mets pas à la porte. S'il n'était pas avec toi, je l'aurais déjà viré, sans aucun scrupule. Ce sont les règles du métier, tout est affaire de réputation et d'influence. Il faut être honnête, Mark est devenu un élément... embarrassant. Toi aussi tu es chef d'entreprise et au fond tu sais très bien que si les esprits ne se calment pas, je n'aurais plus le choix.

- C'est tellement injuste...

- Parle en à ton père. Je suis sûr qu'il acceptera de le placer dans son service juridique. Il sera bien payé, il pourra évoluer et qui sait, être à la tête du département dans quelques années. En plus les bureaux sont à New-York.

- Papa voudra en faire un de ses pions qui lui obéit au doigt et à l'œil. Si Mark se laisse faire, papa le méprisera et lui fera faire les tâches les plus ingrates. Et s'il se rebelle, il se fera mettre dehors. Il est hors de question que Mark mette un pied à la Evans Corp.

- Alors il ne vous reste plus qu'à espérer que le temps arrange les choses.


Depuis cette entrevue, Kate pensait continuellement aux sacrifices que Mark faisait pour elle. Et s'il regrettait? Et c'est en pensant à ces sacrifices que la jeune femme se sentait mal d'avoir été si méchante à propos de sa pilule. L'homme en bavait déjà assez en ce moment.

En entendant son père arrivé, Alyssa descendit pour lui sauter dans les bras et lui montrer son costume, toute fière de porter des vêtements typiquement français. Elle lui dit même qu'elle les porterait cet été quand ils iraient en Corse. Après ce chaleureux accueil, Kate lui demanda de se mettre en pyjama et de ranger son costume dans son armoire. Une fois les deux adultes seuls, la brune posa son regard sur l'homme qu'elle aimait, se disant que vu la journée qu'il avait passé, ce n'était pas le bon moment pour lui sauter au cou et le couvrir de baisers. Une boîte à couture dans les mains, un torchon sur l'épaule, elle avait pourtant tout l'air de la mère de famille qui s'affairait aux tâches ménagères en attendant le retour de son mari.

- Mauvaise journée? Lui demanda-t-elle timidement.


Dernière édition par Kate Evans le Lun 1 Aoû - 13:37, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyVen 18 Fév - 17:13

L’homme entendit des bruits de pas étouffés par la moquette de l’étage indiquant que sa fille arrivait en courant. Effectivement quelques secondes plus tard il tenait Alyssa dans ses bras, la fillette étant fière de lui montrer sa toute nouvelle toilette. Pour sa fille, Mark se força à sourire et tenta de paraitre aussi neutre que possible. Il complimenta la petite fille sur son apparence et lui prédit que sa grand-mère serait en extase devant elle en la voyant ainsi lors de leur prochaine vacance en Corse. Kate arriva et demanda à Alyssa de bien vouloir se mettre en pyjama maintenant que Mark l’avait vu avec son costume. Comme à chaque fois la petite fille s’exécuta de bonne grâce après avoir déposé un baiser sur la joue de son père. Il la regarda monter les escaliers avec tendresse avant de se retourner vers Kate qui lui demanda timidement si la journée avait été mauvaise. Mark ne pu réprimer un rictus ironique.

- C’est plutôt le cas de le dire oui. Je me suis fait virer.

Pour le moment Mark était à mille lieu de penser au coup de téléphone de Kate plus tôt dans la journée. La seule chose qui se trouvait dans sa tête et occupait toute la place était son renvoi. Il n’arrivait pas à croire que les choses puissent aller aussi loin juste parce qu’il avait fait un choix personnel. Il pouvait comprendre le mépris, accepter la colère, gérer la mise à l’écart provisoire mais le renvoi pure et simple était extrêmement difficile à admettre.
Ce n’était pas tant financièrement que le problème se posait. Mark avait accumulé assez d’argent pour pouvoir se permettre de faire un break professionnel pendant au moins 1 an. Non, ce qui affligeait fortement l’homme de loi était la réputation qu’il allait devoir trainer derrière lui pendant les prochains mois... Il se doutait que si les choses avaient été jusque là, il y avait tout à parier que les autres grands cabinets où il aurait pu prétendre à un emploi lui fermeraient tout autant leur porte. Ce qui voulait tout simplement dire qu’il était de nouveau au point zéro.

Lorsqu’il avait commencé à exercer son travail il y avait près de 10 ans, il était motivé par le challenge qu’il représentait. Mark n’avait jamais été de ceux qui se contentait d’une quelconque place dans un cabinet et de dossier moyennement intéressant. Ce qui lui plaisait s’était d’être le plus performant sur des dossiers difficiles voir perdu d’avance. Bien évidemment à New York ce genre de dossier n’étaient que rarement déposés dans des petits cabinets d’associés mais dans les plus grosses infrastructures où une armada d’avocat était prêt à batailler tel un gang de requins à pointe noire. En créant son propre cabinet sur l’île avec Ethan, il avait réaliser un rêve en même temps qu’il se faisait la main sur des dossiers intéressants. Mais les choses étaient alors totalement différentes. Lorsqu’il était arrivé sur l’île cette dernière était en pleine expansion économique et il avait eu la chance - l’intelligence - de proposer ses services au maire en titre, alors en plein divorce, lors d’une soirée de bienvenue aux nouveaux arrivants organisées par la mairie chaque année. Après avoir laissé sur la paille l’ex femme du maire, il avait vu leur petit cabinet chargé d’affaire en tout genre et cela n’avait jamais cesser. Aujourd’hui le cabinet était toujours au top et continuai de s’agrandir avec l’embauche de 2 autres jeunes avocats il y avait 3 mois. Ethan gérait le cabinet d’une main de maitre et Mark ne pouvait que reconnaitre que ce dernier prenait des bonnes décisions dans leur intérêt. A New York, Mark ne se voyait pas faire de même, surtout sans Ethan qui avait été un soutien sans faille lors de la création de leur cabinet. Et puis il serait de toute manière difficile de se faire un nom rapidement dans la grosse pomme vu le nombre d’avocat au kilomètre carré et son renvoi d’un grand cabinet New Yorkais.

Mark poussa un soupir défaitiste puis dépassa Kate pour se rendre dans le salon avant même qu‘elle n‘ait pu dire quoique ce soit. Il avait bien besoin d’un verre et vu la situation un bourbon ne serait pas du luxe. Devant la desserte qui servait de bar l’homme saisit un verre à whisky tout en desserrant sa cravate en soie bleu nuit. Il lui faudrait certainement un peu de temps avant de réaliser pleinement ce qui venait de se passer car pour l'instant il était encore sous le choc de son entretien avec son boss ou plutôt ex-boss.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyVen 18 Fév - 21:32

Depuis plusieurs jours, Mark et Kate craignaient le jour où l'avocat se ferait renvoyer et au fond, même s'ils n'en parlaient pas vraiment, ils savaient tous les deux qu'à moins d'un miracle, ce jour arriverait tôt ou tard. Et ce jour était aujourd'hui. La déclaration de Mark laissa la jeune femme bouche bée. Elle pensait qu'Andrew viendrait la voir, ou au moins qu'il lui passe un coup de téléphone avant de virer son compagnon. Il avait été un des premiers à se rendre à la maternité le jour de la naissance de Kate et depuis, tous les ans il pensait à lui faire un petit cadeau pour son anniversaire et pour Noël. Il avait de l'affection pour la jeune Evans et même s'il n'avait jamais été un élément essentiel de sa vie, il avait toujours été bienveillant avec elle. Alors elle ne comprenait pas comment il pouvait nuire à sa famille. Car en abandonnant Mark, il l'abandonnait elle aussi. Même si, comme il l'avait avertie, il y aurait un moment où il n'aurait plus d'autre choix que de virer Mark, elle ne s'y était pas du tout préparer.
En effet, intégrer Mark à la Evans Corp lui procurerait un emploi bien payé, enrichissant, ponctué de voyages d'affaires passionnants en cas de promotion... Mais la perspective de le voir travailler avec son père n'était pas envisageable pour elle, même si c'était à distance puisque Gregory était la plupart du temps à Seattle. Ce dernier s'arrangerait pour toujours avoir un œil sur lui, le pousserait à bout pour connaître ses limites et s'ils étaient amenés à voyager ensemble, ils devraient partager le même avion, le même hôtel, faire semblant d'être comme cul et chemise devant les clients et d'après ce que Kate connaissait des deux hommes, elle les pensait incapables de cela. De plus, les juristes et surtout les avocats qui travaillaient pour monsieur Evans ne devaient pas être regardant sur l'éthique et étaient parfois amenés à faire des choses à la limite de la légalité, voire totalement illégales. Et Mark était certes un requin mais à coté des avocats de la Evans Corp, il avait l'intégrité et l'innocence d'un enfant de cinq ans. Mark n'avait rien à faire dans cette entreprise.

Lorsqu'il passa devant elle pour aller dans le salon, la jeune femme le regarda passer et lui emboita le pas. Toujours muette de stupeur, elle posa sa boîte de couture et le torchon sur la table basse. Et tandis qu'il buvait sa première gorgée de bourbon, elle s'avança vers lui et observa quelques secondes son dos et sa nuque qui semblaient crispés. Elle posa ses mains sur les bras et les caressa doucement.

- Je suis vraiment désolée... Tout ça c'est de ma faute, alors si je peux faire quelque chose pour toi... Demande moi ce que tu veux.

Tiraillée par la culpabilité, Kate voulait trouver un moyen de se faire pardonner d'avoir été l'élément perturbateur de sa vie. Mais elle ne trouvait même pas les mots pour le réconforter et doutait qu'il en existe. Son regard se porta sur George, assis aux pieds de Mark et le fixant de ses yeux bleu clair. Quand Mark était entré, il était allé à sa rencontre pour lui faire la fête mais avait vite compris que son nouveau maître n'était pas d'humeur à lui donner le moindre signe d'affection. A présent, il était donc sagement posté à coté de lui, attendant une petite caresse. Quand Mark avait emménagé chez elle, Kate s'attendait à ce que le berger australien soit avec lui aussi peu affectueux et désobéissant qu'il l'avait été sur l'île mais contre toute attente, il avait plutôt bien accepté le nouvel occupant des lieux. De plus en plus, il cherchait son approbation et persistait malgré la réticence de Mark à s'occuper de l'animal. Kate se dit que c'était dans ses moments là qu'on avait bien besoin d'un compagnon à quatre pattes.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyLun 21 Fév - 14:01

Si l’option d’un renvoi était évidemment à prendre en considération, Mark n’aurait jamais pensé que les choses pouvaient tourner aussi mal. Maintenant l’homme était totalement perdu et ne savait pas comment il devait réagir. Il savait qu’il était inutile de jouer le lèche botte auprès d’Andrew qui ne lui rendrait jamais son travail. Si il avait été plus proche de son patron Mark aurait presque pu croire que l’homme n’était pas très à l’aise avec ce renvoi. Andrew avait tenté de faire preuve de tact et d’empathie, chose rare chez un patron d'une si grande entreprise. Il avait tenté de choisir les bons mots afin d’expliquer à l’avocat qu’il n’était plus possible qu’il travaille dans son cabinet tout du moins pour le moment. Si Mark avait réussi à rester digne et avait parfaitement contrôlé ses émotions il n’en avait pas moins été effondré intérieurement. « Pour le moment » …il savait bien ce que cela voulait dire. Il ne pourrait plus remettre les pieds dans le cabinet en tant qu’employé et se doutait que si il avait, un jour, besoin d’un avocat il devrait aller le chercher ailleurs. La famille Walton était en train de détruire sa carrière pour un mariage manqué. Andrew avait tout de même su se montrer civilisé et avait suggéré à Mark de venir prendre ses affaires tranquillement le lendemain plutôt que de faire ses cartons sur le champs comme un malpropre. Peut être était il conscient du choc que cette annonce pouvait déclencher chez Mark…

En sentant les mains de Kate se poser sur lui, Mark se crispa légèrement avant de relâcher lentement ses muscles. Il était encore trop sur les nerfs pour pouvoir profiter pleinement du contact de la jeune femme. Il secoua la tête de gauche à droite en l’entendant lui dire que tout était de sa faute et lui répondit après avoir avaler une nouvelle gorgée d’alcool.

- Non ce n’est pas de ta faute, c’est de la mienne.

Il se retourna et fit face à Kate.

- J’aurais du anticiper davantage mais je ne m’attendais pas à ce que cela prenne de si grosses proportions. J’ai préféré faire l’autruche, comme si ce que je faisais n’avais pas une si grande importance. Mais je me trompais...

Il se dégagea doucement de l’étreinte de Kate et alla s’affaler sur un des canapés en murmurant un juron l’air dépité.

- Bon, tentons de voir les choses positivement…moi qui me plaignais de ne pas être assez présent à la maison pour Alyssa, je vais être servis.

La perspective de passer ses journées à la maison ne l’enchantait guère. Il ne se voyait absolument pas comme un homme au foyer et refuserait de toute manière de se laisser « entretenir » par Kate. Mais le temps qu’il se retourne et trouve ce qu’il allait justement faire de ses journées, il allait avoir beaucoup de temps libre. Le chien de Kate qui l’avait suivis jusqu’au canapé avait pris place à coté de lui et le regardais avec cet air propre au chien et qu’on nommait communément « air de chien battu ». Mark lui lança un regard au moment où ce dernier posait doucement le bout de son museau sur son genou.

- Ouais je vais aussi passer du temps avec toi…

Il leva son verre vers Georges comme pour porter un toast et dit d’une voix remplie d’ironie

- Super !
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyMer 23 Fév - 17:37

Mark aurait beau lui dire et lui redire que ce n'était pas sa faute à elle, Kate savait qu'elle était l'élément déclencheur de toute cette pagaille. Ils avaient tous les deux eu conscience des risques que Mark prenait lorsqu'ils s'étaient remis ensemble et savait ce que cela impliquerait peut-être pour la carrière de Mark. Ce dernier avait mesuré les risques et avait tout de même voulu se remettre en couple avec l'architecte. Si son travail comptait plus qu'elle, il aurait pu faire un autre choix alors au fond, Kate n'était pas la seule responsable de la situation actuelle mais involontairement, elle avait créer le contexte qui avait forcé l'avocat à faire un choix. Et pour cela, elle se sentirait coupable jusqu'à ce que les choses s'arrangent pour lui.

Quand Mark s'installa sur le canapé, suivi de Georges, Kate fronça les sourcils et lança un regard noir à l'animal. Lorsqu'elle était encore célibataire, la jeune femme avait pris la mauvaise habitude de réserver au chien une couverture qu'elle posait sur le canapé et sur laquelle il pouvait s'installer. C'était occasionnel et jusque là le berger australien obéissait à la règle établie mais depuis que Mark et Alyssa était là, il prenait ses aises et montait sur le canapé comme bon lui semblait. Il était difficile de lui faire reprendre un bon pli.
Alors que Mark tentait de voir le bon coté des choses, Kate attrapa le chien par le collier et avec un "descends" ferme, elle le descendit du canapé. Au passage, elle déposa un baiser sur le front de son homme et alla ranger la boîte de couture.

- En effet, tu vas pouvoir passer plus de temps avec elle. Dans deux semaines elle fait une sortie-musées avec l'école. Si tu veux je te propose comme accompagnateur demain matin en la déposant. Je suis sûre que ta situation de père au foyer sera provisoire, tu vas vite rebondir.

Kate aurait bien envie de s'installer à coté de Mark, de lui prendre la main et de discuter un peu avec lui mais elle n'avait pas le temps. Ses journées étaient réglées comme du papier à musique et elle chaque minute était occupée. Il fallait encore qu'elle finisse de préparer le dîner, qu'elle mange, qu'elle prépare les affaires d'Alyssa pour le lendemain, qu'elle la couche, qu'elle revoie un dossier, qu'elle prépare ses affaires et qu'elle trouve le sommeil malgré toutes les prévisions qu'elle faisait pour le lendemain. Elle avait besoin de vacances et de soleil, beaucoup de soleil. Elle détestait l'hiver, les jours froids et sombres qui s'enchaînaient sans répit. Plus que jamais elle rêvait de retrouver la plage où elle allait quand elle vivait sur l'île. Elle rêvait de pouvoir faire comme avant et de simplement traverser la rue pour se retrouver les pieds dans le sable. En ce moment, c'était à peine si elle avait le temps d'y penser.

Alyssa n'était pas encore redescendue et devait sûrement être avec son lapin. Mais comme elle n'était pas avare d'un petit coup de main en ce qui concernait les tâches de la vie quotidienne, elle aidait avec plaisir sa marraine à dresser la table. Et comme un peu d'aide était la bienvenue, elle se posta au pied de l'escalier et appela:

- Alyssa, tu viens m'aider à mettre la table s'il te plait?

Puis à l'intention de Mark:

- Si tu veux aller te reposer un peu, je peux te mettre une assiette de coté.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyMar 1 Mar - 19:15

Tout le long de leur relation, Mark avait été contraint de faire des choix décisifs. Pourtant jamais encore le sacrifice ne lui avait parut aussi grand qu’aujourd’hui. Partir de l’île, revenir et pardonner à Kate, se mettre avec elle malgré le ressenti de Brooke, tenter de former une véritable famille avec Kate et Alyssa, se plonger dans le travail lorsque Kate l‘avait quitté, ouvrir un nouveau chapitre de sa vie en venant vivre dans la grosse pomme avec sa sœur, renoncer à Kate une fois pour toute en demandant Beth en mariage… Il avait fait tout ces choix en toute connaissance de cause, en calculant à chaque fois les risques encourus. Aujourd’hui il était évident qu’il n’avait pas correctement pris en compte tout les paramètres lorsqu’il avait décidé que finalement Kate était plus importante que le reste sinon il n'aurait pas été si surpris et désarmé face à ce qui lui tombait dessus. Sa relation avait Kate avait toujours été fluctuante mais son travail avait été un rempart, une bouée de secours, tout au long de sa vie d’adulte. Mark avait à présent la désagréable sensation qu’on lui enlevait une partie de lui, qu’on lui prenait quelque chose pour le punir, pour lui faire comprendre qu’il n’était finalement pas si bon que cela et qu’on pouvait aisément se passer de ses services.

En entendant Kate lui proposer d’accompagner Alyssa à sa prochaine sortie, Mark ferma les yeux, le visage dépité et expira lentement en silence. Rien que l’idée de se promener dans un musée avec une bande de gosses agités qui braillaient lui donnait un début de migraine. Il aimait sa fille, là n’était pas le problème et il savait qu’Alyssa serait ravie qu’il l’accompagne lors d’une sortie scolaire mais supporter les autres enfants…c’était autre chose. Lorsqu'elle employa le terme de "père au foyer" Mark bu une nouvelle gorgée. Il se sentait soudainement très déprimé. Es ce que sa vie allait désormais se résumer à cela ? Être un père au foyer ? Lessive, ménage, cuisine, course, sortie scolaire et weekend au parc...Si certains hommes étaient capable de faire cela, Mark savait bien que ce n'était pas son cas. Jamais il n'avait eu envie de rester à la maison comme une bonne petite ménagère à s'occuper des gosses. Certes au 21ème siècle les choses avaient pas mal évoluées et désormais les hommes avait tout autant de mérite à rester pouponner pendant que mesdames poursuivaient leur carrière mais Mark n'avait jamais vu les choses sous cette angle là....ce qui était surement dû à ce coté macho qui ne l'avait jamais quitté depuis ses 12 ans.

Kate proposa à Mark d'aller se reposer et de mettre son assiette de coté. Il lui lança un regard noir sans même s'en rendre compte. Il n'avait pas besoin de se reposer, juste de prendre un verre...ou deux...voir trois, pour se sentir un peu moins merdique. Du repos il allait en avoir par dessus la tête, toute la journée à rien foutre. Il ouvrit la bouche pour répondre à Kate mais son téléphone se mit à sonner. Il mis deux secondes à l'attraper dans la poche de sa veste et son visage exprima clairement sa surprise en lisant le numéro qui s'affichait. Très rapidement ses sourcils se froncèrent et il décrocha.

- Tu m'appelle pour m'enfoncer un peu plus ? demanda t-il d'un ton bourru.

Une voix féminine s'éleva du téléphone collé à l'oreille de Mark sans qu'il puisse néanmoins être possible de comprendre ce qu'elle disait.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyJeu 10 Mar - 10:38

Le regard que lui lança Mark aurait d'habitude était sujet à une réplique de la part de Kate mais cette fois, étant donné les circonstances, elle préféra ne rien dire et le laisser tranquille. Elle le savait, les prochains jours n'allaient pas être les plus agréables de leur vie de couple. Il était clair que l'avocat, ou plutôt le chômeur anciennement avocat, ne prenait pas du tout la situation du bon coté. Et comment pourrait-il? En se dirigeant vers le meuble de la salle à manger où se trouvaient les sets de tables, elle soupira en pensant aux tensions qui allaient rythmer son quotidien pendant les jours voire les semaines à venir. Elle qui aspirait à une vie de famille paisible... Elle allait devoir attendre.
Lorsque le téléphone de Mark sonna, l'architecte leva les yeux au ciel. Même au chômage, son téléphone sonnait à n'importe quelle heure de la journée. D'habitude, il s'agissait d'appels de son patron, de collègues ou de clients, parfois de sa mère et comme il répondait à chaque fois, il arrivait trop souvent, au goût de Kate, qu'il loupe le début du repas, le début du film ou carrément qu'elle s'endorme en attendant qu'il vienne la rejoindre dans la chambre. Mais cette fois, quand Mark décrocha, la jeune femme comprit à sa première phrase que ce n'était pas n'importe quel coup de fil. Elle s'arrêta net dans ses mouvements et se tourna vers Mark. Elle s'avança vers lui et saisit la télécommande pour baisser le volume sonore de la télévision. Elle avait déjà peu de doutes sur la personne qui appelait Mark et entendant une voix féminine étouffée elle fut à quatre-vingt dix-neuf pour cents certaine qu'il s'agissait d'Elisabeth. La garce. Alyssa vint vers sa marraine qui lui indiqua en chuchotant qu'elle avait déjà posé les assiettes, les couverts sur le plan de travail de la cuisine et qu'elle n'avait plus qu'à les mettre sur la table de la salle à manger. La petite fille s'exécuta sans remarquer ce qu'il était en train de se passer. Ou alors, elle avait compris que son père était contrarié et préférait ne pas s'en mêler. Quoi qu'il en soit, elle s'éloigna et fut heureusement à une distance suffisante pour ne pas entendre la conversation qui allait suivre et qui promettait d'être houleuse.
Intriguée par ce qu'Elisabeth pouvait bien avoir à dire à son ex fiancé, elle fronça elle aussi les sourcils et s'approcha du jeune homme. Pas sûre que sa requête allait être acceptée, elle murmura en articulant suffisamment pour qu'il puisse lire sur ses lèvres:

- Mets le haut-parleur.

En fait, elle n'était pas absolument certaine de vouloir entendre ce que cette femme, à qui elle avait en quelque sorte arraché Mark, avait à dire. Mais son instinct féminin lui disait de ne pas laisser la Walton s'approcher de Mark, ne serait-ce que par les ondes téléphoniques. Si ça ne tenait qu'à elle, elle leur implanterait à tous les deux des puces GPS sous-cutanées et installerait une alarme sur ton téléphone portable qui hurlerait à chaque fois qu'ils s'approchaient à moins de cent mètres.


Dernière édition par Kate Evans le Jeu 17 Mar - 21:27, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyDim 13 Mar - 13:17

Il était évident que l’humeur de Mark n’allait pas faciliter les échanges pendant les prochains jours. Il suffisait de regarder sa tête pour comprendre que l’air renfrogné qu’il arborait ne disparaitrait pas d’ici quelques minutes. L’oreille visé au téléphone, Mark écoutait le blabla que lui déversait Elisabeth. Bien évidemment la jeune femme se défendait de toute responsabilité. Ce n’était pas elle qui avait demandé à son père de le démolir professionnellement, elle venait tout juste de l’apprendre elle-même et elle ne voulait surtout pas qu’il pense qu’elle cautionnait cela.
En voyant Kate lui demander de mettre le haut-parleur, Mark arqua un sourcil l’air de dire « t’es sérieuse là ?? » Il n’était pas vraiment d’humeur à gérer les pointes de jalousie de Kate. Il tenta de se re concentrer sur ce que lui disait Elisabeth qui continuait de se confondre en excuse pour l’attitude de son père et qui lui promettait que jamais elle n’aurait pu être aussi horrible avec lui. Tout ceci était bien beau mais pour Mark cela ne changeait pas les choses. Il s’était fait virer d‘un des cabinets d‘avocat les plus réputés. Quel cabinet digne de ce nom voudrait maintenant l’embaucher ?

- Ecoute, je veux bien te croire…arrête de t’excuser…j’aurais du m’attendre à un coup pareil. Maintenant franchement la question c’est : es ce que tu peux y faire quelque chose ?

Mark n’espérait pas retrouver sa place dans la boite. Ou tout du moins il n’osait pas l’espérer mais il était prêt à se contenter du simple fait que Walton père lui foute désormais la paix et ne tente pas de le discréditer davantage. Il termina son verre pendant que Beth lui expliquait qu’elle avait déjà passé un savon à son paternel lui interdisant de se mêler de sa vie et de laisser tranquille Mark.

- Tu crois vraiment qu’il va t’écouter ?

Il était plus que septique. Beth était une jeune femme pleine de bonne volonté et elle savait se montrer très ferme lorsqu’elle le voulait mais face à son père y parviendrait elle ? Qui disait que son père ne lui disait pas oui devant mais derrière s’employait méthodiquement à démolir Mark coupable de traitrise ultime à ses yeux ? Ayant envie d’un autre verre il se leva pour s’en servir un deuxième.

- De toute façon je n’ai pas vraiment le choix.
Déclara-t-il d’une voix lasse en versant le liquide doré dans son verre. Bon écoute Beth, je vais te laisser on va passer à table. Je te remercie par avance de tout ce que tu pourra faire pour ma situation…oui je sais…arrête de t’excuser s’il te plait, c’est bon. Ok, merci…au revoir Beth.

Il ferma le clapet de son téléphone avant de boire une nouvelle gorgée laissant quelques secondes s‘écouler perdu dans ses reflexions. L’alcool commençait à faire son petit effet et il sentait que le poids sur sa poitrine se dissipait un peu. Bien sur il était conscient que cela ne serait qu’éphémère et que tôt ou tard il devrait de nouveau faire face à ce mal être mais il estimait que pour l’instant il avait bien mérité une petite aide. Il se tourna vers Kate sachant pertinemment qu’elle attendait d’avoir une explication au coup de téléphone de son ex, bien que pour Mark la raison était on ne peu plus évidente.

- Elisabeth va tenter de limiter les dégâts…mais je n’en attends pas trop non plus. Après ce que je lui ai fait, je devrais m’estimer heureux qu’elle veuille encore me défendre…Enfin bon en tout cas elle fera ce qu’elle pourra, son père n’est pas vraiment du genre à lâcher prise.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyJeu 17 Mar - 20:44

Le sujet "Elisabeth Walton" étant encore sensible, Kate n'apprécia pas du tout le regard que Mark lui lança quand elle lui demanda de mettre le haut parleur. Ce qu'elle ressentait n'avait rien à voir avec le la jalousie. Elle considérait simplement qu'il était malsain que Mark soit encore en contact avec son ex-fiancée et elle estimait avoir le droit d'entendre ce qu'ils se disaient au téléphone. Cependant elle n'insista pas plus et resta devant Mark en devinant au mieux la conversation. Dès qu'elle comprit que l'héritière se confondait en excuses, elle soupira, consternée qu'Elisabeth n'ait pas trouvé une meilleure excuse pour appeler Mark. A peine s'était-il fait virer qu'elle sautait sur l'occasion pour jouer le femme parfaite sous tous rapports qui, même trahie et humiliée, restait d'une bonté d'âme sans pareil. Peut-être que si Kate la connaissait en personne, elle aurait pensé différemment. Peut-être qu'elle aurait trouvé sa personnalité mielleuse moins niaise et plus sincère mais telles que les choses étaient, elle voyait la jeune femme comme un parasite dont elle n'arrivait pas à se débarrasser.

L'architecte n'attendait pas de Mark qu'il comprenne ce qu'elle ressentait. C'était difficile pour elle d'être considérée comme l'autre femme par tout les membres du gratin new-yorkais qui avait suivi les faits de près ou de loin et que personne ne prenne en compte que Mark et elle étaient amoureux depuis de nombreuses années. Et l'histoire ne faisait que de se répéter. Elle avait en quelque sorte pris Mark à Brooke. Pourtant les circonstances étaient bien différentes avec la jeune Parker. Tout d'abord, cette dernière et Mark étaient déjà séparés quand les sentiments entre lui et Kate étaient nés. Ensuite, lorsqu'ils s'étaient mis ensemble, ils étaient tous les deux célibataires et aucun couple n'avait été déchiré. Et même si tout le monde sur l'île savait que Mark était l'ex de Brooke et le père de sa fille, une infime minorité considérait Kate comme "l'aute femme", quelques puritains en fait. Et tous ceux qui avaient connu les deux amoureux avaient vu leur couple comme une évidence. Kate était la meilleure architecte de l'île, Mark le meilleur avocat, ils étaient donc plutôt populaires auprès de la population et ils n'avaient jamais eu l'impression de subir un mauvais jugement de qui que ce soit.
Mais dans la grosse pomme, la donne était différente. Aussi brillants qu'ils soient dans leur travail, ils n'étaient que deux grains de sable sur une plage. Les gens populaires étaient les plus riches et donc les plus influents. Ils étaient millionnaires, milliardaires même. Ils possédaient des grandes marques, des compagnies pétrolières, des hôtels ou des chaines de magasins de grande distribution comme c'était le cas pour la famille Walton. A coté de ça,des personnes comme Mark et Kate n'avaient aucune influence sur ce qui se disait d'eux.
La jeune femme n'avait pas jugé utile de prévenir Mark quand un très gros client potentiel s'était rétracté après l'avoir choisie pour faire construire une énième maison. Le projet était à peine lancé donc il avait simplement été question de déception mais elle était encore plus grande quand l'architecte avait appris que ce client était un ami de la famille Walton et que c'était en raison de l'annulation du mariage Ruthenford/Walton dont elle était responsable qu'il lui avait retiré le projet.
Elle sentait un poids peser sur ses épaules depuis des semaines mais elle ne voulait pas renforcer les inquiétudes de Mark. Alors elle restait aussi paisible que possible. Voilà pourquoi elle n'attendait pas qu'il comprenne ce qu'elle ressentait. Elle faisait bonne figure et il y avait fort à parier que l'homme de loi ne se soit jamais rendu compte de ses inquiétudes à elle. Il ne savait pas qu'elle se sentait comme "l'autre", la garce sans cœur ou qu'elle était anxieuse pour son business qui n'avait vraiment pas besoin de toute cette affaire. Il était déjà à peine rentable... une mauvaise presse de sa chef d'entreprise était malvenue.

Lorsque Mark raccrocha et qu'il conclut sa phrase par le fait que le père Walton n'était pas du genre à lacher prise, sa réponse fut spontanément:

- Elle non plus visiblement.

Puis elle se dirigea vers la cuisine d'où elle revint avec trois verres et un dessous de plat qu'elle posa sur la table.

- Sainte Elisabeth est là pour tout arranger! Alors est-ce que je dois encore m'inquiéter des frais de réinscription d'Alyssa pour l'année prochaine qu'on doit payer le mois prochain? Et pour ce qui est de ma paie dont je me prive un mois sur deux pour pouvoir payer mes employés? Et tes prochains rendez-vous chez le cardiologue et la batterie de tests que tu dois faire dans deux semaines? Elle compte régler tout ça? Tu n'as plus de travail, plus de couverture sociale... Si tu as la moindre complication...

En imaginant qu'on découvre des séquelles de son accident et en se remémorant en plus l'homme qu'elle aimait entre la vie et la mort embua ses yeux de larmes. Elle saisit le verre que Mark tenait et tout en se dirigeant vers la cuisine, elle ajouta:

- Les médecins t'ont dit pas plus d'un verre par jour.

Sur le chemin, elle croisa Alyssa qui portait les couverts posés sur les trois assiettes, concentrée sur son équilibre afin de ne rien faire tomber. Une fois dans la cuisine, Kate vida le verre dans l'évier et resta un moment à regarder par la fenêtre.


Dernière édition par Kate Evans le Lun 1 Aoû - 13:41, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyVen 18 Mar - 15:56

A la première réplique de Kate, Mark fut quelque peu désarçonner et ne répondit pas. Certes il ne s’attendait pas à la voir sauter de joie mais il ne s’attendait pas non plus à un tel mépris affiché. Il regarda la jeune femme se diriger vers la cuisine avant de pousser un soupir las. Il n’avait pas envie d’une scène, pas maintenant, pas alors qu’il se retrouvait dans une situation dramatique à ses yeux. Kate choisissait mal son moment. Pourtant la jeune femme persista et choisi de poursuivre de ce petit ton ironique si particulier qui agaçait Mark. Il trouva la première question de Kate concernant les frais d’inscription d’Alyssa totalement absurde. Si il était certain que Mark n’était pas millionnaire il disposait malgré tout d’une petite somme rondelette en réserve. L’homme n’était pas d’un tempérament dépensier ces dernières années et avec son emploi du temps plus que charger depuis qu’il vivait à New York il n’avait guère le temps de dépenser ses cachets en shopping. De plus possédant toujours ses parts du cabinet qu’il avait monté avec Ethan sur l’île, il touchait tout les mois, depuis des années des dividendes qu’il plaçait sur un compte épargne. Financièrement ils pourraient tenir facilement quelques mois.

Lorsqu’elle déclara qu’elle ne se payait qu’un mois sur deux, là Mark fut surpris. Il savait que le cabinet d’architecture de Kate ne marchait pas aussi bien que celui qu’elle avait eu sur l’île mais il ne s’était pas rendu compte que c’était à ce point là. Pour lui Kate avait réellement du talent dans ce qu’elle faisait et il mettait le manque de client uniquement sur le fait qu’ils vivaient désormais dans un grande ville et qu’il était donc extrêmement difficile de faire le plein de commande en seulement un ou deux ans d‘exercice. Mais Mark n’eu pas davantage le temps de se poser de question sur le pourquoi du comment elle ne lui avait pas parlé plus tôt des soucis que traversait son cabinet que la jeune femme enchainait avec ses problèmes de santé. En une demi seconde Mark, qui s’était promis de laisser passer l’orage, sentit la colère monter lui monter au nez. Il détestait que l’on fasse référence de près ou de loin à son accident et n’en parlais d’ailleurs jamais. A chaque fois que le sujet était évoqué il trouvait systématiquement un moyen pour détourner la conversation et parler d’autre chose. Kate venait brutalement lui rappeler un passage de sa vie auquel il ne voulait plus penser. L’accident puis le coma avait été des épreuves traumatisantes pour lui. Il n’arrivait toujours pas à s’expliquer cette « expérience » qu’il avait vécu durant son coma mais était obligé de reconnaitre que cette dernière avait fortement joué sur le choix qu’il avait fait entre Kate et Beth.

- Il n’y a aucune complication ! Répliqua-t-il d’une voix sèche lorsqu’elle évoqua cette possibilité. Je vais très bien mais merci de me rappeler à ce si doux passage de ma vie !

A la fin de sa phrase Kate saisissait son verre en lui rappelant que les médecins lui avaient déconseillés plus d’un verre par jour. Alors qu’il était sur le point d’exploser face à cette attitude qu’il estimait déplacée, sa fille entra dans la pièce les bras chargés. Vu qu’il était hors de question de faire profiter la fillette de leur différent Mark lui adressa un sourire comme si tout allait bien lorsqu’elle tourna la tête vers lui très fière d’agir comme une « grande ». Il se dirigea alors vers la cuisine où Kate était partie et la trouva devant la fenêtre. Il n’avait finalement plus l’intention de laisser passer l’orage sans réagir.

- Tu te prends pour qui là ? J’suis pas ton gosse Kate ! Ne me refais jamais ça c’est bien clair !? Je suis assez grand pour savoir ce que je fais
.

Il avait horreur d’être traité de cette manière et n’acceptais pas cela venant de Kate. Pour le moment Mark n’était pas capable de voir les choses sous son angle à elle. Ce n’était pas de l’indifférence, juste des circonstances. Dans quelques heures il se rendrait certainement compte que Kate n’avait fait cela que par amour et dans le soucis de préserver sa santé. Mais pour l’instant il voyait juste qu’elle le faisait chier alors qu’il n’était déjà pas d’humeur.

- Concernant Elisabeth je ne vois franchement pas pourquoi tu a cette attitude envers elle. C’est plutôt elle qui devrait faire la gueule ! Toi t’as pas tellement de raison excuse moi.

Pour Mark les choses étaient claires. Il avait choisis Kate. Il ne regrettait pas son choix même si il avait été douloureux vis-à-vis de Beth. Mais c’était une évidence pour lui, ses sentiments pour Kate étaient plus profonds que ceux qu’il avait pu avoir pour Elisabeth. Malgré cela il éprouvait une tendresse particulière pour la jeune Walton qu’il avait abandonné à quelques semaines de leur mariage. Mark ne pouvait s’empêcher de se sentir horriblement coupable d’avoir blessé la jeune femme de cette manière et le fait qu’elle veuille encore prendre sa défense le touchait. Il connaissait sa bonté depuis longtemps mais elle le surprenait une fois de plus. Pourtant pour Mark rien ne changerait. Il n’était pas question de donner le moindre espoir à Beth, si tant était qu’elle pouvais en avoir, mais il ne pouvait pas non plus la rayer de sa vie comme une malpropre.

- Tu sais aussi bien que moi que c’est la seule qui peut éventuellement faire quelque chose. Ni toi, ni moi n’avons le pouvoir d’apaiser et encore moins de contrôler ce qu’il se passe. Désolé mais si il y a une chance qu’elle puisse m’aider à sortir de là je ne l’a laisserais pas passer parce que tu ne sais pas contrôler ta jalousie mal placée et inutile !

Ses mots claquèrent comme un fouet et il ne cherchait même pas à cacher sa colère. Une dispute était la dernière chose qu’il avait souhaité mais là, il ne pouvais pas rester muet face à ce qu’il trouvait injuste d’autant plus que toute la journée lui avait paru d‘une injustice flagrante.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptySam 19 Mar - 21:35

Ni la première réplique de Mark ni le ton qu’il employa ne surprirent Kate Elle avait bien compris que l’accident était un sujet sensible et traumatisant et en ayant appris par Meredith que Mark avait été réticent à une aide psychologique qui lui aurait permis de parler de ce qu’il avait vécu, elle s’était dit qu’il avait eu tort et que de mettre des mots sur cet épisode aurait pu l’aider. C’est pourquoi elle n’était pas surprise du ton sec qu’il utilisa pour lui dire qu’il n’y aurait aucune complication. En théorie il y avait toujours un risque de complication, même s’il était infime. Il était présent et cela suffisait à empêcher la jeune femme d’être tout à fait sereine de ce coté là. Elle l’avait vu sur le point de mourir et ne l’oublierait pas de si tôt.
Quant aux problèmes financiers qu’ils risquaient de rencontrer, Kate trouvait qu’elle avait raison de s’inquiéter. Elle n’avait aucune idée du montant que Mark avait sur son compte en banque et ne lui avait jamais demandé quels étaient ses revenus. Et comme ils n’avaient pas de compte commun, elle ne pouvait vraiment pas deviner ce qu’il avait à disposition pour subvenir à leurs besoins. L’inverse était également vrai puisque l’architecte ne parlait ni du salaire qu’elle s’accordait, ni de la fréquence à laquelle elle devait y renoncer. Elle n’en avait pas parlé à Mark puisqu’il avait déjà assez de soucis comme ça.

En allant dans la cuisine, elle espérait être quelques secondes au calme, seule, le temps de reprendre ses esprits mais c’était sans compter sur la colère de Mark qui commençait à monter. Ne voulant pas y prêter attention, Kate ne prit même pas la peine de lui faire face. Mais lorsqu’il évoqua l’attitude qu’elle avait envers Elisabeth, elle se retourna brusquement et la stupéfaction put se lire très distinctement sur son visage quand il lui dit que contrairement à l’héritière, elle n’avait aucune raison de faire la gueule. Sur le coup, elle resta interloquée, lui demandant intérieurement s’il venait réellement de lui balancer ça en pleine face. Et les semaines qu’elle avait passées à ne voir Mark qu’en cachette… à passer la plupart de ses nuits à se dire qu’il était avec une autre… et ses journées à se demander si oui ou non il allait un jour annuler le mariage, tout cela ne comptait pas? Elle avait passé des semaines à se torturer mentalement, perdant chaque jour un peu plus espoir. Et lorsqu’il avait enfin agi, elle avait espéré qu’ils pourraient être heureux et former une vraie famille. Mais elle avait vite déchanté. Mark était distant, ne semblait pas lui faire confiance, ne lui disait jamais qu’il l’aimait, lui avait presque ri au nez quand elle avait parlé de son envie d’avoir un enfant. Il était souvent mal luné parce qu’au travail la situation devenait infernale, n’était jamais enclin à parler d’avenir et donnait trop souvent l’impression à la jeune femme qu’il doutait du choix qu’il avait fait. Il avait été suffisamment amoureux d’Elisabeth pour la demander en mariage alors Kate se demandait si au fond, il n’était pas encore amoureux et si ce n’était pas pour cela qu’il ne voulait s’engager d’aucune manière avec elle. Alors quand il lui dit qu’elle était prise d’une jalousie mal placée et incontrôlée, elle sera les poings. S’il savait à quel point elle se contrôlait en ce moment même… Il n’avait pas idée.

Se rendant compte que ce qu’elle ressentait n’avait aucune espèce d’importance pour lui, Kate sentit un mélange de désillusions et de colère monter en elle. Elle était à deux doigts de craquer, elle était au bord de l’épuisement mental et physique.
Aucun mot ne lui vint. Elle avait usé de tous les moyens qu’elle avait pour lui faire voir les choses de son point de vue et il était resté totalement hermétique. Alors à quoi bon insister? Cela finirait en dispute et elle en ressortait à chaque fois anéantie. Là, elle était à bout de force et ne pouvait plus supporter le moindre mot acerbe. Elle hocha lentement la tête, traduisant le "d’accord" démissionnaire qu’elle avait en tête. Elle n’avait pas envie de parler. Sans un mot, elle fit un pas sur le coté pour avoir la voie libre jusqu’au salon. Elle se dirigea vers Alyssa et lui dit le plus naturellement possible qu’elle devait retourner à son bureau et qu’elle rentrerait tard. Elle déposa un baiser sur son front, lui demanda de ne pas se coucher trop tard, prit ses clés de voiture dans le fourre-tout de l’entrée et s’en alla. Une fois dans sa voiture, elle démarra et partit sans une seconde d’hésitation, prête à aller là où la route l’emmènerait, sans point de chute, avec juste l’envie de conduire et d’arrêter de penser. Elle n’avait pris ni portable, ni argent, ni clés de maison.

Elle longea l’Hudson pendant un petit moment et sans vraiment s’en rendre compte, elle quitta la ville et se retrouva sur une voie rapide. L’occasion de prendre un peu de vitesse. La circulation était de plus en plus fluide à mesure qu’elle s’éloignait de New York. Et plus elle s’éloignait, plus elle allait vite. 170, 180, 190 kilomètres/heure… Une larme coula, puis deux, puis trois. Au bout de deux heures, elle se retrouva à pleurer pour de bon. Un peu plus tard, elle passa devant Copake Falls, un endroit par lequel elle était passée de nombreuses fois quand elle était plus jeune. Quelques minutes plus tard, elle entra dans l’état du Massachusetts et la pluie fit partie du reste du voyage.
Presque trois heures après avoir quitté New York, elle prit une petite route du nom de Mont Everett road et s’arrêta au bout de celle-ci. La jeune femme ne pensait pas revenir un jour ici... Finalement, le hasard n’avait pas été le seul à l’amener ici, son inconscient l’avait poussée à venir dans un des lieux les plus calmes qu’elle connaissait et qui l’apaisait, la rassurait. Quand elle avait des doutes sur le fait que le grand amour qui durait toujours existait, elle pensait à cet endroit et à toute l’histoire qu’elle y rattachait. Il s’agissait d’un étang de la Mt Everett State Reservation. Le Guilder Pond. En automne c’était tout simplement magnifique.
Malgré la pluie battante, elle sortit et s’approcha de l’eau. C’était exactement là où elle se tenait que son grand père maternel avait demandé sa femme en mariage, une deuxième fois, afin qu’ils renouvellent leurs vœux. A l’époque, cela faisait quarante ans qu’ils étaient mariés. Au jour d’aujourd’hui, elle avait quatre-vingt cinq ans et lui quatre-vingt sept ans, cela faisait soixante ans qu’ils étaient mariés et ils étaient toujours amoureux. Le genre d’histoire qu’on ne voit pas tous les jours. Kate se demanda pourquoi les choses n’étaient pas aussi simples pour elle et en ne trouvant aucune réponse, elle éclata en sanglots. Elle se sentait dans l’impasse avec Mark et elle commençait à se demander si elle allait un jour trouver une issue. La pluie qui coulait sur son visage et qui commençait à faire coller son jean à sa peau la força à se ressaisir. Elle rentra dans sa Lexus, essuya ses larmes qui ne cessaient pas pour autant de couler et enleva son gilet en laine mouillé. Son débardeur était encore à peu près sec. Elle saisit la couverture d’Alyssa qui se trouvait sur son réhausseur, la passa autour d’elle et allongea son siège.
Impossible de dire pendant combien de temps encore elle pleura. Elle s’assoupit entre deux sanglots, au beau milieu de nulle part et à mille lieux de penser que Mark pouvait s’inquiéter en ne la voyant pas revenir. La première hypothèse qu’il avait du faire était qu’elle était chez sa tante mais puisque cette dernière devait l’appeler ce soir, cette hypothèse avait du être écartée depuis déjà deux heures. Les pleurs de la jeune femme l’avaient tellement épuisée qu’elle tomba dans un profond sommeil. Elle avait beaucoup d’heures de sommeil à rattraper et elles défilèrent sans qu’elle ne se réveille.

Après plus de neuf heures de sommeil, elle se réveilla dans un sursaut en devinant la lumière du jour à travers ses paupières closes. Quelle heure était-il? L’horloge du tableau de bord indiquait neuf heures cinquante-trois. La matinée était déjà bien entamée et Mark devait déjà être parti au travail. Ah non, il n’avait plus de travail. L’architecte chercha son téléphone dans les poches de son pantalon et de son gilet pour l’appeler et le prévenir qu’elle rentrait le plus vite possible mais elle se rendit compte qu’elle n’avait pas pris son portable. Décidément, elle avait du mal à avoir l’esprit clair ce matin. Sans plus attendre elle reprit la route, à une allure plus modérée qu’à l’aller. Ce n’est que sur le chemin du retour qu’elle réalisa que la veille au soir, elle avait roulé pendant des heures. Mais qu’est ce qui lui avait pris de faire ça?
Évidemment, une fois dans New York elle se retrouva dans les embouteillages et c’est à treize heures pile qu’elle se gara devant chez elle. En sortant de sa voiture, elle sentit ses jambes engourdies. Sans compter les deux minutes qu’elle avait passées hors du véhicule à l’étang, elle était restée seize heures assise et son tonus musculaire en avait pris un coup. Il lui fallait quelques instants avant d’oser s’aventurer dans la maison où Mark risquait de lui passer un savon.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyLun 21 Mar - 20:38

Ce fut sans un mot que Mark regarda Kate dire bonne nuit à Alyssa prétextant avoir du boulot à terminer à son cabinet et quitter la maison sans un regard. En fait cette attitude n’étonnait absolument pas Mark et c’était sans doute cela qui était le plus terrible à ses yeux. La fuite était ce que Kate faisait de mieux, il était bien placé pour le savoir. Jugeant qu’il n’avait aucune raison de s’excuser et encore moins de la retenir vu son attitude, l’homme attendit que la porte d’entrée claque derrière Kate. Prenant une grande inspiration il essaya de refouler ce mélange de colère et d’impuissance face à une attitude qui ne le poussait guère à envisagé le futur sous un angle optimiste. Il fallut quelques secondes à Mark avant de se diriger vers le salon où se trouvait Alyssa. La petite fille avait terminé de dresser la table et avait profiter de l’absence d’attention pour se mettre devant la télévision. Mark regarda sa fille quelques secondes se demandant dans quoi il l’avait embarquer. La petite fille ne s’était jamais plainte des différents changements qui s’était opérer dans sa vie depuis leur départ de l’île. Elle possédait une sagesse et une compréhension du monde étonnante pour son âge qui faisait la fierté de Mark mais qui lui causait également des angoisses par moment. Quelle image des relations entre homme et femme lui donnait il ? Entre sa relation avec Brooke, celle avec Kate et dernièrement Elisabeth, il redoutait de causer il ne savait quel traumatisme chez sa fille. Après cette dispute avec Kate, Mark ne pouvait s’empêcher de se poser des questions sur le sérieux de leur relation et ses répercussions sur Alyssa. Chaque tentative avait lamentablement échouée alors pourquoi persistait il ? N’était ce pas exposer inutilement la petite fille ?

Alyssa remarquant son père lui adressa un grand sourire, espérant de cette manière ne pas s’entendre dire qu’elle connaissait les règles à la maison et qu’il ne lui était pas permis de regarder des dessins animés à cette heure ci. En voyant le petit visage angélique de sa fille, Mark se radoucit. Il n’avait pas envie d’entrer en conflit avec Alyssa également ou de jouer les rabat joie, pas après la journée et la dispute qu’il venait d’avoir. Avec un sourire il vint prendre place à coté d’elle et la pris dans ses bras pour finir de regarder le petit dessin animé qui racontait la vie de petits insectes dans un jardin. Tendrement lovée dans les bras de son père, Alyssa était aux anges quant à Mark le simple fait de tenir son enfant contre lui chassait peu à peu cette colère sourde que Kate avait déclenché. Il ne se faisait pas plus de soucis que ça pour l’architecte. Après tout c’était sa maison elle reviendrait bien tôt ou tard et pour le moment il n’avait pas non plus spécialement envie de la voir, ni de lui parler. Lorsque le dessin animé pris fin, Alyssa demanda la permission de regarder le suivant. Mark émis alors l’idée de commander une pizza et de la manger en regardant la télé jusqu’à l’heure du coucher. Ce n’était pas vraiment dans les habitudes mais comme Kate n’était pas là, les choses n’étaient pas habituelles. La petite fille fut ravie de la proposition et une fois que Mark eu éteint le four dans lequel finissait la cuisson de ce qui aurait du être leur dîner, ils passèrent leur commande par téléphone. Trente minutes plus tard, Mark et Alyssa installés dans le canapé dévoraient leur pizza tout en regardant la chaine préférée de la petite fille qui diffusait des cartoons aussi bien en français qu’en anglais. Mark tenait à ce qu’elle cultive sa langue paternelle le plus souvent possible et les dessins animés étaient un bon allié.

Aux alentours de 21h30 le téléphone de la maison se mis à sonner. Péniblement Mark se leva du canapé où il était encore affalé avec Alyssa pour décrocher. A l’autre bout du fil se trouvait la tante de Kate qui appelait régulièrement. Cette dernière fut surprise de ne pas trouver la jeune femme à la maison, d’autant plus qu’elle avait déjà tenté de la joindre sur son portable. Mark lui répondit qu’elle devait sans doute se trouver à son cabinet au vu de ce qu’elle avait dit à Alyssa en partant. Pourtant 10 minutes plus tard, la tante rappelait pour signifier que personne ne se trouvait là bas. Mark fut un peu surpris mais ne s’inquiétait toujours pas. Peut être ne voulait elle simplement pas décrocher pensant que c’était lui. Se gardant bien de dire qu’ils s’étaient disputés plus tôt dans la soirée Mark lui conseilla de rappeler le lendemain soir. Malgré les questions qui commençait à affluer dans son esprit en raccrochant le combiné, Mark se refusa d’y penser et d’y répondre. Kate était une grande fille, elle avait choisis de quitter la maison sans rien prendre sur elle puisqu’il avait aperçu son sac dans l’entrée en venant prendre le téléphone et y avait trouver son portable en mode vibreur à l‘intérieur. Non, Mark refusait d’entrer dans le jeu de l’architecte en s’inquiétant pour elle. N’était ce pas ce qu’elle cherchait en disparaissant ainsi ? Il alla donc tranquillement reprendre sa place aux cotés d’Alyssa qui commençait un peu à somnoler mais tentait de se concentrer sur la télé. La table du salon ressemblait à un champs de bataille entre les boites à pizza, les bouteilles de sodas et bien sur les croutes de pizza qu’Alyssa ne mangeait jamais.
Le père et la fille restèrent encore une heure devant la télé jusqu’au moment où Mark s’aperçu qu’Alyssa s’était endormie contre lui. Doucement il souleva la petite fille et monta la coucher dans sa chambre. Une fois qu’il l’eu bordé et embrassé il retourna au rez de chaussé histoire de remettre en ordre le salon puis il remonta pour prendre sa douche. Il était 23h15 lorsqu’il se laissa tomber sur le lit, douché et habillé pour la nuit. Toujours aucune nouvelle de Kate ce qui commençait à l’inquiéter malgré lui mais il ne voulait pas céder d’une quelconque manière et tenta de faire abstraction. Elle reviendrait quant elle le voudrait après tout, il n‘avait aucune intention de lui courir après. Il se glissa dans les draps sentant la fatigue physique mais aussi morale tomber d’un seul coup. Son corps lui faisait mal, sa tête était prête à éclater…Le sommeil ne mis pas longtemps à arriver et Mark s’endormi profondément.

07h00. Le réveil posé sur la table de chevet s’alluma et enclencha la radio. Mark ouvrit un œil avant de sortir une main de la couette pour arrêter le bruit insupportable de la voix de l’animatrice qui braillait. La chambre ayant retrouvée un silence relatif, Mark réalisa que Kate n’était pas rentré de toute la nuit. Il se demanda bien où elle pouvait être et quant es ce que sa « crise » allait prendre fin. Malgré la pointe d’inquiétude, Mark continua de choisir l’indifférence comme attitude. Que pouvait il faire de toute manière ? Elle était partie sans rien prendre et il ne pouvait pas la joindre. Il ne se voyait pas faire le répertoire de l’architecte pour demander à ses amis si ils ne l’avaient pas vus.
Quoi qu’il en était il fallait qu’il se lève et aide Alyssa à se préparer. Bien qu’il soit très pris par ses activités professionnelles, Mark était un père attentif qui aimait s’impliquer dans la vie de sa fille. Pour lui s’occuper d’Alyssa même sans aucune présence féminine ne posait aucun problème; aussi lorsque l’heure de se rendre à l’école arriva, Alyssa était lavée, habillée, coiffée, avait pris son petit déjeuner et était ravie que son père l’accompagne jusqu’à son établissement scolaire. Ils choisirent de faire le chemin à pieds ayant quelques minutes d’avance histoire de profiter de l’air frais de New York qui finirait de les réveiller. Sur le chemin du retour, Mark s’arrêta dans un café pour une petite pause. Il y avait un peu de soleil malgré la fraicheur du vent et puis comme à présent il n’avait pas grand-chose à faire…autant profiter du temps qui s’offrait à lui ce qui avait été une chose rare depuis qu’il était arrivé à New York.
Il ne regagna la maison que sur les coups de 09h45, le ventre plein de donuts et de café colombien. Finalement ne pas travailler n’avait peut être pas que des mauvais cotés. La matinée se passa tranquillement pour Mark qui disposait de la maison pour lui tout seul Kate n‘ayant toujours pas réapparue. Après avoir promener Georges un petit quart d’heure il passa quelques coups de fil afin de faire transférer l’argent de son compte épargne sur son compte courant et tenter de voir l’étendu des dégâts auprès de clients personnels.

Ce n’est que vers 12h30 que son estomac lui rappela qu’il était temps de déjeuner. Il décida alors de s’installer dans la cuisine avec son ordinateur portable sur lequel il regardait le prix de billet d’avion pour partir sur l’île de l‘espoir. Les prochaines vacances scolaires allaient bientôt arriver et Mark avait dans l’idée d’envoyer Alyssa voir sa mère et peut être même de l’accompagner jusqu‘à là-bas. Vu qu’il n’avait plus d’emploi, il pouvait se permettre de partir quelques jours. Et puis l’île lui manquait, Ethan, le reste de la bande, l’ambiance de la ville, sa maison sur les hauteurs…Il sentait un besoin de retourner aux racines et hormis sa Corse natale, l’île était l’endroit où il se sentait vraiment chez lui.
Il pris un hamburger dans le congélateur et le passa au micro-onde avant de se réinstaller devant son ordinateur posé sur le plan de travail. L’horloge du salon sonna 13h alors qu’il terminait la dernière bouchée de son hamburger. Pianotant d’une seule main sur l’ordi qui diffusait « so What » de Miles Davis et John Coltrane, Mark tentait de répondre à un mail d’Ethan qui venait de lui envoyer un rapport sur les derniers chiffres du cabinet de l’île
.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyMer 23 Mar - 17:04

Kate en avait presque honte, elle espérait que Mark ne serait pas à la maison. Elle n’avait pas envie d’être confrontée à lui, elle n’avait pas envie de lui parler. Il ne serait pas plus enclin que d’habitude à lui parler et elle ne se sentait ni la patience ni le courage d’essayer une énième fois de lui faire comprendre ce qu’elle ressentait. Si elle était partie si longtemps c’était pour éviter une violente dispute. Elle avait plus que jamais besoin de paix et elle savait que si la guerre devait être déclarée, elle serait tenue en échec même en se battant de toutes ses forces. Surtout qu’en ce moment sa force n’était pas au meilleur de sa forme. Il était évident que d’essayer de se faire entendre serait un effort vain, un coup d’épée dans l’eau.

Bizarrement, la jeune femme n’avait plus du tout envie de pleurer, comme si toute la pression avait été évacuée cette nuit et que les réservoirs étaient à nouveau vides et qu’ils leur faudrait beaucoup de colère, de déception et d’impuissance pour déborder à nouveau. De ce coté là, elle n’allait pas se plaindre. Depuis qu’elle connaissait Mark elle avait plus pleuré que pendant toute sa vie. Comme elle le pensait déjà depuis longtemps, les pleurs ne résolvaient rien et ces dernières années en avaient été la preuve puisque l’orage était toujours à l’ordre du jour avec Mark. Aujourd’hui, elle avait l’impression que l’amélioration était bien maigre au vu des efforts qu’elle avait fournis.

A l’envie de rester seule encore un moment sans Mark se confrontait un problème purement technique. Elle n’avait pas les clés de chez elle et si la porte était fermée elle allait se retrouver à la porte. N’ayant qu’un moyen de savoir si elle avait accès à sa maison, la brune gravit les quelques marches et appuya sur la poignée de la porte. A cet instant précis, elle entendit un aboiement sourd, celui de George prenant son rôle de chien de garde au sérieux et signalant la moindre intrusion d’intrus. Mais lorsque sa maîtresse ouvrit la porte il la reconnut et poussa des aboiements enthousiastes et lui fit la fête comme à chaque fois qu’elle rentrait. Kate accueillit cette bonne humeur avec quelques caresses. Une fois que l’animal fut un peu calmé, elle put entendre du jazz provenant de la cuisine. Elle n’était toujours pas une grande fan de ce style de musique mais elle finissait par s’y faire et arrivait de plus en plus fréquemment à retrouver le titre des chansons que Mark écoutait. Cette fois, il lui semblait bien que c’était So Wath de Coltrane et de… elle ne se souvenait plus qui. N’étant pas vraiment d’humeur à jouer au blind test, elle ne chercha pas plus longtemps et se dirigea vers la cuisine, pour voir ce que Mark y faisait. Elle resta dans l’encadrement de la porte et puis constater que tout allait bien pour lui. Il était en train de pianoter sur son ordinateur en écoutant de la musique pendant qu’un hamburger était en train d’être réchauffé dans le micro ondes. Son absence de plus d’une durée journée n’avait pas l’air de le contrarier le moins du monde. Bien loin d’espérer qu’il se soit inquiété de sa soudaine disparition, elle ne s’attendait tout de même pas à le retrouver tranquillement planté devant son pc en écoutant gaiement du jazz. Cela valait-il la peine de faire le moindre commentaire? Non, absolument pas. Voir l’homme qu’elle aimait avoir cette attitude ne faisait que la confirmer ce qu’elle pensait: Il s’éloignait. Kate le regarda quelques secondes avant de prononcer ses premiers mots de la journée.

- Ce serait une bonne idée de me montrer que tu tiens à moi. Et si ce n’est pas le cas, dis-le. Mais ne compte pas sur moi pour t’abandonner. Si c’est ce que tu attends, désolée de te décevoir, encore…

Kate monta à l’étage sans prendre la peine de vérifier ses appels. C’était le moindre de ses soucis en ce moment et elle était certaine que sa secrétaire et ses collaborateurs se débrouilleraient pour réorganiser la journée sans elle. Une fois dans sa salle de bains, elle enleva ses ballerines, mit son jean et son débardeur au sale et s’assit sur le rebord de la baignoire. Elle tourna le volet de commande et le clapet boucha la baignoire. Tandis que l’eau coulait, elle saisit le flacon de bain moussant et en mit une dose suffisante pour avoir de la mousse jusqu’aux oreilles. Puis elle sortit d’un tiroir le briquet qui servait à allumer les trois chandelles qui trônaient dans un angle de la baignoire et un pot de masque à l’argile, qu’elle se ferait une fois dans son bain. Elle alluma les bougies et regarda les flammes vaciller, songeuse, amorphe.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyMer 23 Mar - 18:39

En entendant la porte d’entrée s’enclencher et Georges aboyer, Mark compris que Kate rentrait à la maison. Machinalement son regard se posa sur l’horloge de son ordinateur. Un petit sourire mesquin se dessina sur son visage. Il se demandait bien ce qu’elle allait pouvoir dire après cette absence de plusieurs heures. Le point positif était qu’avec les heures sa colère était retombée et qu’il n’avait aucune intention de se prendre la tête. Il avait eu sa dose et était à présent concentré sur ce qu’il lui restait désormais à faire . Plusieurs options se présentaient à lui mais il ne savait pas encore qu’elle était la bonne. Devait il tenter de retrouver du travail le plus vite possible ou bien devait il faire une pause ? Dans un cas comme dans l’autre d’autres options découleraient automatiquement. Si il voulait recommencer à bosser dans quelle direction devait il se tourner ? Un autre gros cabinet, une structure plus petite, pourquoi pas une ONG ou une association ? Durant sa relation avec Beth il avait pu découvrir le fonctionnement interne d’association humanitaire et il avait pu constater que leurs avocats, souvent bénévoles, bossaient sur des cas très divers et intéressants. Cette façon de travailler lui avait beaucoup plu d’autant plus que les causes à défendre étaient toujours nobles et passionnantes. Dans le cas où il s’arrêterait un petit moment qu’allait il faire de son temps ? Hormis profiter de sa fille, il allait bien devoir remplir ses journées sous peine de finir avec 20 kilos de plus et une télécommande scotché à la main au bout de 3 mois. Sport, voyage, musique…pas mal de choses étaient envisageable mais pour combien de temps ? Vu que le cabinet d’architecture de Kate n’était pas une source stable de revenus, selon ses derniers aveux, il arriverait un moment où il devrait trouver un moyen de ramener de l’argent à la maison. Bref Mark avait beaucoup de choses en tête alors se disputer avec Kate était la dernière chose qu’il avait envie de faire. Il avait dit ce qu’il avait à dire la veille et il n’avait rien à ajouter.

Mark ne pris donc pas la peine de se lever pour accueillir la jeune femme. Après tout c’était elle qui avait quitté les lieux sans un mot, il n’avait donc nullement l’intention de l’accueillir les bras ouverts avec le sourire. A dire vrai c’était cette réaction, qui devenait une manie, qui le bloquait totalement et l’empêchait de s’épanouir dans leur relation. Il s’attendait à tout moment à la voir partir pour X ou Y raisons et ne pouvait donc pas envisager sereinement le futur avec elle. Quelques secondes après avoir entendu la porte s’ouvrir, Mark qui n’avait pas bougé, sentit son regard attiré vers l’encadrement de la porte. Il lui jeta un coup d’œil tout en léchant le ketchup resté sur le bout de son annulaire tel un gamin. Lorsqu’elle daigna enfin ouvrir la bouche, Mark ne répondit rien. Comme elle fit rapidement demi tour pour monter à l’étage, elle n’eu peut être pas le temps de voir le sourire plus qu’ironique et méprisant qui se dessinait sur le visage de l’homme qu‘elle aimait. « Ne compte pas sur moi pour t’abandonner » ça le faisait bien rire tiens ! N’était ce pas ce qu’elle avait fait hier soir même alors qu’il venait de passer une journée plus qu’éprouvante ? N'avait elle pas disparue toute une nuit sans aucun moyen pour la joindre ? Pour Mark ce n’était donc désormais plus que des mots sans aucune crédibilité. Ne voyant pas ce qu’il pouvait bien lui répondre car si elle n’avait toujours pas intégrer qu’il tenait à elle, il n’y avait pas grand-chose à faire, d’autant plus que si annuler son prochain mariage avec une femme comme Beth et prendre le risque de foutre en l’air sa carrière professionnelle ne suffisait pas à lui démontrer que ses sentiments étaient profond Mark ne voyait pas ce qu’il faisait encore là et ce qu‘elle attendait de lui. Il sentit l’agacement s’emparer de lui mais ne le laissa pas prendre le dessus. Il tentait de rester calme afin d'avoir les idées claires. La colère ne faisait que troubler le jugement, il n'avait donc pas besoin de cela maintenant. Il penserait plus tard aux réalités de leur couple et de leur futur possible ou impossible.

Chassant ses pensées de son esprit, il se concentra de nouveau sur la fin du mail qu’il écrivait à Ethan. Il n’avait pas l’intention de poursuivre Kate ou d’avoir une discussion avec elle sur ce qui s’était passé la veille. Il n’était même pas curieux de savoir où elle avait passé la nuit, ce qui d’ailleurs le surprenait lui-même, lui qui était d’ordinaire d’un tempérament jaloux. Le bip du micro onde lui signifia que son deuxième hamburger était prêt et Mark alla le prendre avant de se remettre devant son ordi.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyMer 23 Mar - 19:44

Une fois son bain près, Kate se déshabilla entièrement et y plongea. La mousse était épaisse, à deux doigts de déborder de l’imposante baignoire et à voir la jeune femme comme ça, on aurait dit qu’elle était dans un nuage. Mais elle était loin d’être sur un nuage. L’eau chaude, presque trop, ne la détendait pas, pas plus que les bougies parfumées, la mousse, la décoration méditerranéenne qui lui rappelait ses vacances passées dans le mas provençal de ses grands parents, l’impressionnant bouquet de lavande séchée que sa grand-mère lui avait envoyé et qui embaumait la pièce d’un doux parfum… Rien n’y faisait.

En fait, elle ne savait pas quoi faire. Elle savait qu’en étant partie si longtemps la veille au soir, elle n’incitait pas Mark à lui faire confiance. Tout ce qu’il voyait, c’était qu’elle était partie. Il ne voyait pas qu’elle était revenue. Il avançait avec des œillères, si bien qu’il n’osait plus avancer avec elle. Mais Kate espérait qu’au fond, il comprenait qu’il avait été préférable qu’elle s’isole un bon moment plutôt qu’ils ne se disputent. Ça, ils l’avaient fait trop de fois. Au moins, en étant éloignés l’un de l’autre quelques heures, ils ne recevaient pas des mots qui les empêcheraient de dormir. Seul hic, le dialogue n’était pas rétabli pour autant.

Elle n’avait aucun moyen de gagner la confiance de Mark, celui-ci n’étant pas enclin à la lui donner. La seule question qu’elle pouvait se poser pour se remettre en question était de savoir si elle pouvait vivre avec un homme qui ne lui faisait pas confiance. Amèrement, elle devait bien s’admettre que non. Il n’y avait pas d’amour sans confiance. La conclusion était donc difficile mais inévitable. Mark avait beau avoir sacrifié son mariage avec Elisabeth, il avait beau être tendre et attentionné, cela ne prouvait pas à Kate qu’il était aussi amoureux que ses actes le laisser penser. Elle n’avait aucune preuve concrète de cet amour et n’en cherchait pas. Qui prétendait que l’amour était quelque chose qui devait se prouver? C’était ridicule. Elle avait confiance en ce qu’il ressentait et l’aimait aveuglément, sans se demander une seconde si à chaque fois qu’il la prenait dans ses bras, qu’il l’embrassait il était sincère. Elle lui faisait confiance.
Elle était tout à fait lucide sur le fait que ses actions passées avaient attisé la méfiance de Mark mais ce qu’elle ne concevait pas et ce qu’elle trouvait même profondément injuste envers elle, c’était que peu importe ce qu’elle faisait, elle ne trouvait jamais grâce à ses yeux. Elle lui avait donné les clés de chez elle pour qu’ils s’installent ensemble, elle avait acheté une voiture familiale, elle le traitait avec autant de considération et de respect que s’il était son mari. Peut-être que c’était une maladroite erreur de sa part, peut-être qu’elle n’aurait pas du essayer de fournir des preuves «matérielles» de son amour. Elle n’avait trouvé que ces moyens là pour rassurer Mark et doutait qu’il en existe d’autres. Depuis des semaines, elle faisait d’eux une vraie famille. Et en contrepartie, comment agissait il? Il vérifiait qu’elle prenait bien la pilule pour qu’elle ne lui fasse pas un enfant dans le dos, il refusait de lui dire qu’il l’aimait et lui hurlait qu’elle était d’une jalousie incontrôlée et mal placée. Tous les jours, la jeune femme avait l’impression de payer les erreurs qu’elle avait commises avec lui, qu’il la punissait. Pouvait-elle vivre avec un homme qui la punissait pour les souffrances qu’elle lui avait causées? Non plus. Le pardon, voilà une autre composante de l’amour. Quand l’un se repentait sincèrement des blessures qu’il avait infligé, l’autre ne devait-il pas pardonner aussi sincèrement?

Tout était confus dans l’esprit de Kate. C’était donc ça? Il se vengeait? Non… Elle refusait de le croire. Ou peut-être que c’était inconscient de sa part et qu'il la punissait vraiment. Dans ce cas là, elle était totalement impuissante. S’il ne l’aimait plus, elle était aussi impuissante. Et s’il refusait de voir plus loin que le bout de son nez, elle était impuissante. Bref, quoi qu’elle fasse, elle ne ferait qu’empirer les choses alors elle ne voyait qu’une solution: ne rien faire. Elle allait attendre que l’orage passe, ou qu’il explose une fois pour toute, ce qui semblait le plus probable. Avec dégoût, elle se disait que si Mark la quittait, cela ne la surprendrait pas. Elle comprendrait même. Surtout s’il retournait avec Elisabeth. Comment en vouloir à Mark de douter alors qu’elle-même se demandait s’il n’avait pas fait le mauvais choix?
L’architecte n’avait entendu que du bien de la jeune et jolie humanitaire. L’annulation du mariage avait déclenché un tel scandale que Mark et elle devaient être très heureux et très amoureux. Alors pourquoi avait-il choisi Kate, si ce n’est parce qu’il avait fait une erreur? Il semblait avoir encore tellement d’affection pour l’héritière… Il devait bien s’en rendre compte!

Kate inspira profondément et s’immergea totalement. Elle passa ses mains sur son visage pour enlever son masque à l’argile et resta sous l’eau, curieuse de voir combien de temps elle pouvait rester en apnée. Etant jeune, elle réussissait à rester une minute et demie à faire des allers-retours dans sa piscine.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyMer 23 Mar - 21:23

Mark n’avait aucune conscience de la souffrance que Kate pouvait éprouver. Il ne se rendait nullement compte que la jeune femme attendait autre chose de lui car il était trop tourné vers ses propres tourments. Les dernières semaines avaient secoué Mark plus qu’il ne voulait se l’avouer lui-même. Il avait eu beau se dire qu’il gérait la situation, qu’il savait où il mettait les pieds, la vérité n’en était pas plus éloignée en réalité. Kate ne s’en rendait peut être pas compte mais il avait été terriblement difficile pour Mark de rompre avec Elisabeth. Pas parce qu’il pensait qu’elle était peut être la femme de sa vie mais parce qu’il se sentait ignoble d’avoir été aussi loin dans les promesses et de finalement détruire tout les rêves qu’il avait lui-même contribuer à créer et amplifier. Jamais il ne s’était senti aussi minable que devant le visage dévasté de Beth lorsqu’il lui avait tout avoué mettant un terme à leur histoire. Voir la souffrance qu’il pouvait infliger l’avait profondément heurté. Pour la première fois de sa vie il se dégoûtait, il détestait ce qu’il était et ce pouvoir dévastateur qu‘il avait sur une personne. Ce sentiment, tout nouveau, avait perturbé la joie qui aurait dû être la sienne en formant de nouveau un couple avec celle qu’il avait toujours aimé. Inconsciemment Mark s’autocensurait et se montrait désormais réticent à exprimer de vive voix ses sentiments ou à faire des projets communs sur le long terme. Il n’était plus question de mariage ou d’enfant alors que c’était la vision même qu’il avait eu pendant son coma et qui lui avait fait comprendre que c’était avec Kate qu’il voulait être. Une furieuse crainte que la jeune femme disparaisse de nouveau sans aucune explications le tenaillait également, alimentant davantage son repli. Kate avait beau multiplier ce qu’elle considérait comme des preuves d’amours cela ne satisfaisait jamais l’angoisse de Mark. Il continuait à rester sur ses gardes, attendant limite le faux pas qui confirmerait qu’il avait eu raison cette fois ci de se protéger émotionnellement. Il n’attendait pas de Kate qu’elle comprenne ce qui le liait encore à Elisabeth. Ce sentiment infini de honte qu’il pouvait ressentir lorsqu’il tentait d’être objectif sur cette histoire et sur sa responsabilité. Son renvoi du cabinet n’avait fait qu’augmenter ce désagréable ressenti puisqu’il était publiquement répudié pour son comportement par celui ci. Mark avait tellement blessé Elisabeth qu’il se sentait en quelque sorte redevable. Seulement il ne se rendait pas compte que Kate pouvait prendre cela pour des regrets ou un reste de sentiment.

Une fois son mail terminé et envoyé, Mark termina son repas avant de déposer son assiette dans l’évier. Il n’entendait aucun bruit là haut et se demanda ce que Kate pouvait bien faire. Il esquissa un geste pour monter mais finalement s’arrêta net. Si elle était montée c’était qu’elle avait besoin d’être seule et puis que pourrait il bien lui dire ? L’homme poussa un petit soupir. Peut être que prendre un peu l’air lui ferait du bien. Depuis que Kate était rentrée une tension s’était propagée alors même qu’aucun éclat de voix n’avait résonné. Mark se dirigea finalement dans l’entrée et saisit une veste dans le placard. En refermant la porte il aperçu la laisse de Georges. Le chien était monté en même temps que Kate, trop heureux du retour de sa maitresse. Mark hésita quelques secondes à emmener le chien avec lui avant de finalement se décider et de le siffler. A peine quelques secondes plus tard, il vit la tête de Georges apparaitre entre les barreaux de la balustrade. Ce dernier le regardait d’un air intrigué. Mark agita la laisse qu’il avait attrapé et le chien dévala l’escalier visiblement ravi de la promenade qui s’annonçait. Il fallait dire que ce n’était pas souvent que Mark le sortait. D’ordinaire c’était à Kate et Alyssa qu’incombait cette tâche. Ce matin il l’avait fait car ne sachant pas quant l’architecte rentrerait il ne pouvait laisser la pauvre bête avec une vessie pleine mais là il avait simplement envie de se promener à Central Park sans avoir l’air d’un pervers en quête de proie. Emmener Georges lui permettrait de ne pas trop se faire remarquer et puis cela lui ferait un peu de compagnie en même temps. En accrochant la laisse autour du cou de l’animal, Mark se fit la réflexion qu’il s’offrirait peut être une crêpe au sucre en passant devant la petite baraque de confiserie. Ses clefs en poche et après avoir vérifier que sa veste contenait bien ses papiers ainsi que son téléphone, il s’élança hors de la maison, Georges sur ses talons remuant la queue et commençant d’ores et déjà à renifler le moindre brin d’herbe.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyJeu 24 Mar - 20:32

Lorsque Kate remonta à la surface, elle passa à plusieurs reprises ses mains sur son visage afin d'enlever la mousse dont elle était totalement recouverte. Une fois qu'elle put y voir clair, elle tourna la tête vers l'encadrement de la porte restée entre-ouverte, là où s'était affalé Georges pour garder un œil sur elle. Mais il n'était plus là. Kate l'appela et elle n'eut qu'un silence en guise de réponse. Elle se dit alors que le chien était descendu pour réclamer à Mark d'aller dans la petite cour.
L'eau commençait à refroidir et la jeune femme jugea qu'il était temps de sortir de son bain et peut-être de vérifier ses appels en absence. N'ayant pas la patience de passer de l'eau froide sur la mousse jusqu'à ce que celle-ci retombe, elle enleva le bouchon pour laisser l'eau s'écouler et fit les quelques pas qui la séparaient de la douche à l'italienne. C'est là qu'elle allait se laver. Quel plaisir d'avoir une salle de bains avec douche et baignoire! C'était un des rares luxes dont elle refusait de se priver et elle n'avait d'ailleurs jamais eu à le faire puisque même dans son duplex, qui était malgré sa grande superficie le plus petit logement qu'elle ait eu et le plus modeste, elle avait une très belle salle-de-bains avec une baignoire d'angle et une douche. Bien qu'elle n'y passe pas un temps excessif comme c'était le cas pour beaucoup de femmes, elle aimait s'y détendre avec une lumière tamisée, de la musique et parfois un verre de vin blanc. A vrai dire, et elle n'en était pas fière, ce n'est que lorsqu'elle avait quitté la propriété Evans et donc seulement lorsqu'elle avait emménagé seule sur l'île qu'elle s'était fait couler elle-même son premier bain. D'ordinaire, un domestique s'en chargeait. Elle n'avait qu'à donner ses instructions sur le parfum des bougies et le cd qu'elle souhaitait dans la chaine hifi et elle n'avait plus qu'à enlever ses vêtements et à plonger dans l'eau. On s'assurait, thermomètre à l'appui, qu'elle était à température parfaite, une serviette avait été à sa disposition ainsi que la télécommande de la chaine hifi. Et une fois qu'elle avait terminé, elle n'avait plus qu'à quitter la pièce et quelqu'un venait nettoyer et tout remettre en ordre. C'était réellement un des seuls points sur lesquels la jeune Evans profitait pleinement de sa fortune. A coté de cela, si elle faisait tomber des miettes sur le sol de la cuisine, elle prenait elle-même le balai ou l'aspirateur et n'appelait pas la femme de ménage à l'aide. De même, lorsqu'elle se rendait chez un ami pour un diner convivial, elle se proposait volontiers pour la vaisselle. C'est forte de son expérience que Kate incitait Alyssa à exécuter quelques taches du quotidien avec elle afin qu'elle devienne autonome sans qu'elle prenne cela pour une corvée.

Une fois hors de la salle-de-bains et avec une serviette autour d'elle, la jeune femme se dirigea vers son dressing et en ressortit habillée d'un jean noir en coupe droite et d'un pull en cachemire blanc. Puis elle retourna dans la salle-de-bains pour se faire un brushing, n'ayant pas tellement envie de redescendre maintenant.
Alors qu'elle se brossait les dents, elle entendit le téléphone fixe sonner. Au bout d'une quinzaine de secondes, elle se demanda pourquoi Mark ne répondait pas. La personne à l'autre bout du fil raccrocha et retenta sa chance. Ayant fini son brossage, Kate courut et déboula dans l'entrée comme un boulet de canon, exaspérée. Un rapide coup d'œil dans la cuisine lui indiqua que Mark n'était plus là et comme les chaussures qui étaient tout à l'heure sur le palier n'y était plus, il avait du sortir.

Kate décrocha et une femme se présenta comme étant l'infirmière scolaire de l'école d'Alyssa. D'une voix qui se voulait rassurante, elle affirma que la petite fille se sentait patraque depuis le milieu de la matinée et que maintenant elle avait de la fièvre. Rien de grave, mais il fallait venir la récupérer. Bien évidemment, Kate répondit qu'elle serait là dans quelques minutes. Après qu'on lui ait indiqué où se trouvait l'infirmerie, elle raccrocha, prit ses clés de voiture et cette fois, ses clés de maison, son portable et une veste. Une fois dans sa voiture, elle déverrouilla son téléphone et supprima les notifications de ses appels en absence, nombreux comme elle s'en était douté. Elle appela le pédiatre de la petite fille mais la secrétaire médicale lui annonça qu'il ne serait pas disponible avant demain matin. Alors elle appela Alice pour savoir si elle pouvait passer à la maison. Elle était parmi les meilleurs gynécologues obstétriciens alors une consultation à domicile quelque chose qui devait s'apparenter à un gros rhume se résoudrait aussi facilement qu'une addition d'unités. Heureusement, la cousine de Kate était chez elle et ne faisait rien de particulier. Elle pourrait être là dans vingt minutes. Ce serait l'occasion de rencontrer la petite Alyssa.
Il ne fallut pas beaucoup plus de dix minutes à Kate pour faire l'aller retour jusqu'à l'école où elle avait trouvé sa filleule allongée sur un lit et l'accueillant les bras tendus vers elle, visiblement pressée de pouvoir recevoir un câlin de réconfort. Une fois à la maison, la fillette se plaignit d'avoir trop chaud et hocha la tête en signe d'approbation quand Kate lui demanda si elle voulait prendre une petite douche. L'eau, réglée à exactement 37,5°C, pourrait la soulager un peu dans ses subites variations d'appréciation de la température. Un coup elle avait chaud, un coup elle avait froid. Quand la fillette fut en petite culotte et en maillot de corps, sa marraine l'installa dans son lit d'enfant mais comme elle aurait du s'y attendre, Alyssa voulait aller dans le lit de son père et de sa marraine. Sitôt dit, sitôt fait. La petite fille, dans une phase "j'ai chauuuud..." ne mit la couette que sur ses jambes, avant de se plaindre qu'elle avait trop chaud aux jambes et trop froid au reste du corps. Kate n'y pouvait pas grand chose, à part lui dire que sa cousine Alice, qui était un très très gentil docteur, allait la soigner et qu'elle allait très vite aller mieux. Ce fut à ce moment précis que la cousine sonna à la porte.
D'une patience et d'une douceur exemplaires qui étaient diamétralement opposées au caractère qu'elle avait lorsqu'elle était enfant, Alice ausculta la fillette, qui après avoir entendu son propre corps avec le stéthoscope, avait déclaré qu'elle voulait être docteur. Le diagnostic était sans appel: c'était une grippe. Elle fit une ordonnance de médicaments que Kate irait chercher une fois que Mark serait rentré.
Puisque c'était le seul jour de repos qu'Alice avait de toute la semaine, elle préférait rentrer chez elle pour se reposer. Elle fit donc un petit signe d'au revoir à Alyssa et fut raccompagner par sa cousine jusqu'au perron.
De nouveau au chevet de sa filleule, l'architecte l'observa quelques secondes. Elle avait le teint pale, les joues rouges et les yeux brillants, elle n'avait vraiment pas bonne mine. Kate saisit son portable et chercha le nom de Mark dans son répertoire pour lui demander de rentrer afin qu'elle puisse aller chercher les médicaments à la pharmacie mais elle fut redirigée vers le répondeur. Elle ne laissa pas de message.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyMer 30 Mar - 16:17

Mark ne fut pas de retour à la maison avant deux heures. Il pris son temps, marchant et flânant dans les allées de Central Park en prenant le mall avant de s’enfoncer dans le parc par l’un de ses nombreux sentiers. Malgré la fraicheur de l’air, le soleil était tout de même présent rendant la promenade encore plus agréable. Depuis qu’il vivait à New York Mark adorait passer du temps dans ce parc. Tout les samedi il venait courir au Réservoir Jacqueline Kennedy Onassis ce qui était un excellent parcours pour observer les saisons traversées New York. Si il lui était parfois difficile de s’extirper de son lit pour aller courir, l’homme ne le regrettait jamais en voyant la nature se transformer semaine après semaine sous ses yeux toujours émerveillés de tant de beauté. Georges semblait ravi de cette longue promenade qui n’était pas coutumière avec Mark. D’ordinaire c’était un tour de 10 minutes tout juste le temps pour le chien de faire ses besoins et Mark rentrait aussi sec. Là le chien avait le temps de renifler chaque brin d’herbe, de lever la patte aussi souvent qu’il le désirait sans pour autant sortir une goutte d’urine ce qui d’habitude énervait son maître.

Cette promenade permis à Mark de réfléchir à ce que sa vie était devenue depuis quelques mois. La reprise de sa relation avec Kate, la fin de celle avec Beth, l’emménagement chez l’architecte, les pressions au boulot, son renvoi…Il avait l’impression que tout était aller très vite alors que tout s’était en fait étalé sur des semaines. Aurait il du prendre davantage son temps avant d’emménager avec Kate ? A chaque fois s’était ce qu’ils avaient fait. Dès que leur relation avait repris ils s’étaient immédiatement mis en ménage voulant profiter au maximum de leur histoire mais avec le recul il se rendait compte qu’à chaque fois cela n’avait conduit qu’à leur séparation. Il ne comprenait pas pourquoi les choses ne se passaient pas comme il l’avait espéré. Alors que pendant des mois il n’avait pensé qu’à elle, tentant de refouler ses sentiments sans jamais réellement y parvenir, il ne comprenait pas pourquoi il se sentait soudainement effrayé par la perspective de consolider leur histoire par un mariage et des enfants bien à eux. C’était stupide mais il ne parvenait pas à réprimer cette angoisse. En revenant à la maison, Mark repensa finalement à ce que Kate avait dit en rentrant à la maison. Apparemment elle avait la sensation qu’il ne tenait pas assez à elle et il en venait à se poser des questions. Oui il ne lui disait pas « je t’aime », il n’évoquait jamais la possibilité de se marier ou d’avoir des enfants mais ça ne voulait pas dire qu’il ne tenait pas à elle. Il était toujours tendre avec elle, lui faisait des petits cadeaux sans raison particulière cela ne prouvait il pas qu’il l’aimait ?

Dès qu’il passa la porte de la maison, son regard se posa sur le cartable d’Alyssa ainsi que ses chaussures. Mark fronça les sourcils ressentant soudainement une vive inquiétude. Pourquoi les affaires de sa fille étaient elle là alors qu’elle était censée se trouver à l’école puisqu’il était tout juste 15h30 ? Il ôta la laisse de Georges tout en appelant à voix haute Alyssa. Ne recevant aucune réponse il monta les escaliers deux par deux afin de se rendre dans la chambre de la petite. Cette dernière était vide mais le lit défait prouvait que quelqu’un s’y était couché. Il se dirigea alors vers sa propre chambre où il découvrit la fillette endormie dans son lit. Immédiatement il s’approcha d’elle et posa sa main sur le front d’Alyssa. La petite fille ouvrit péniblement les yeux avant d’esquisser ce qui ressemblait à un sourire.

- Papa…
- Eh mon cœur qu’es ce que tu as ?
- Je suis malade
répondit la petite fille d’une voix faible. Tata est venu me chercher à l’école. T’étais où ?
- J’étais sortis avec Georges. Kate t’a donné du médicament pour ta fièvre ?


Alyssa acquiesça de la tête avant de tendre ses bras vers son père voulant un câlin. Mark qui n’avait pas encore ôté sa veste, l’enleva ainsi que ses chaussures avant de se coucher à coté de sa fille et de la prendre contre lui. Tout le corps de la petite fille était chaud et la mollesse dont elle faisait état était une preuve qu’elle était réellement malade et qu’il ne s’agissait pas d’une entourloupe pour ne pas aller en cours. Caressant doucement les cheveux châtain clair de sa fille et couvrant son front de baiser il ne fallut que deux minutes pour qu’Alyssa replonge dans le sommeil tendrement lovée contre son père. Mark détestait voir sa fille dans cet état et il se sentait coupable de n’avoir rien vu et de l’avoir envoyé à l’école ce matin. Peut être n’avait il pas fait assez attention et n’avait pas remarqué qu’elle était faible…pourtant tout c’était très bien passé et elle avait l’air en pleine forme sur le chemin de l’école.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyMer 30 Mar - 20:21

Kate pensa un moment qu'elle pourrait donner à Alyssa du paracétamol en attendant de pouvoir y aller à la pharmacie met puisque la petite fille tomba en quelques secondes dans un sommeil de plomb, elle se dit qu'il n'était pas nécessaire de la gaver de médicaments outre mesure et qu'elle pouvait attendre ceux prescrits par Alice. En attendant que Mark rentre, la jeune femme décida de faire la soupe préférée de sa filleule. C'était une soupe de courgette mixée avec plusieurs portions de Laughing Cow! Kate eut un petit sourire en repensant à la tête qu'avait fait Mark quand il avait vu dans un rayon de supermarché la version américaine de la Vache Qui Rit. A l'époque ils étaient encore sur l'île et c'était la toute première fois que Kate avait eut l'impression de former un vrai couple avec lui, entre les portions fromagères et les fromages blancs.

Alors qu'elle était dans la cuisine en train de s'affairer à éplucher les courgettes avec un économe, elle entendit des bruits dans l'entrée et compris que Mark était rentré. Georges alla tout droit dans la cuisine pour boire à sa gamelle d'eau et se dirigea vers le salon, sur son coussin et s'y écrasa mollement. Sur le chemin il sema quelques gouttes d'eau qui tombaient de ses babines, ce qui provoqua un soupir de lassitude. Si seulement elle pouvait l'entrainer à boire à la paille...
Pendant que les courgettes passaient à la cocotte minute, l'architecte pourrait passer à la pharmacie. Elle monta à l'étage et y trouva Mark, allongé avec Alyssa. D'un ton neutre, sans émotions, elle lui dit:

- Elle a la grippe. Je vais à la pharmacie.

Ce sur quoi elle redescendit, mit ses chaussures, un manteau et sortit, ordonnance à la main. La pharmacie n'était pas loin et elle avait plus vite fait d'y aller à pieds qu'en voiture. Avec un peu de monde devant elle dans la file, elle mit un peu plus de temps que prévu, soit seulement un quart d'heure. Une fois de retour, elle retourna dans la cuisine afin de préparer dans un verre le sachet de poudre à diluer dans l'eau et une cuillère à soupe pour le sirop. Puis elle alla dans sa chambre où Alyssa dormait encore. Il fallut la réveiller pour lui donner ses médicaments mais heureusement, elle ne se réveilla qu'à moitié et retomba dans sa léthargie.
Kate regarda quelques secondes Mark, sans trouver un quelconque moyen de renouer le dialogue. Elle n'avait pas non plus vraiment envie de se montrer sympa. Sans un mot, elle redescendit à la cuisine où la cocotte minute sifflait fortement. La jeune femme la posa sur le rebord de la fenêtre et laissa la pression s'échapper. Il n'était que 16 heures alors elle avait encore un peu de temps devant elle avant de terminer cette soupe. Elle alla s'installer sur le fauteuil le plus confortable du salon, face à la baie vitrée, avec un gros coussin contre elle et un plaid sur les jambes. La petite cour était vraiment jolie, les plantes avaient été choisies avec soin pour résister à l'hiver mais elles semblaient endormies, attendant les beaux jours pour s'épanouir pleinement. Dès le printemps, il y aurait des centaines de bourgeons, puis des fleurs de toutes les couleurs, un agréable parfum de plantes aromatiques... Du moins c'est ce que disait le jardinier qui parlait de ce petit jardin comme d'une œuvre d'art.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyMar 19 Avr - 12:47

Mark ne bougea pas d’un pouce jusqu’à ce que Kate rentre avec les médicaments pour Alyssa. La petite fille était exténuée et retourna immédiatement à son sommeil une fois sa « potion » ingurgité. Il déposa un baiser sur le front de la petite espérant que le médicament agirait rapidement et qu’elle se sentirait mieux. Son regard croisa celui de Kate quelques secondes mais la jeune femme ne prononça pas un mot et sorti de la chambre. Mark poussa un long soupir. Apparemment elle n’avait aucune intention de parler de la soirée de la veille et du comportement qu’elle avait eu qui, selon Mark, avait été plus que déplacé vu les circonstances dans lesquelles il était rentré à la maison. Il venait tout juste de se faire virer comme un pestiféré de son boulot, il était en droit d’attendre un peu de soutien non ? A quoi servait une vie de couple dans le cas contraire ?

Après un dernier regard à Alyssa qui dormait paisiblement malgré son nez un peu bouché, il sortit de la chambre et descendit également au salon. Il trouva Kate sur un des fauteuils. Bien qu’il n’avait pas envie de se lancer dans une grande discussion, il était évident qu’ils n’allaient pas pouvoir s’ignorer pendant dans jours. Rassemblant le peu de courage qui lui restait il s’avança vers elle et pris place sur le fauteuil d’à coté. Pendant quelques instants il laissa le silence perdurer entre eux, regardant lui aussi le jardin. Il ne savait pas vraiment comment renouer le contact d’autant plus qu’il ressentait un peu d’amertume envers elle. Pourtant il se lança finalement adoptant un ton neutre.

- Qu’es ce tu attends de moi Kate ? Parce que je dois bien avouer que ne comprends pas ton attitude. Et il est clair que cela pose un problème dans notre relation. Alors…qu’es ce que tu attends exactement ?

Il tourna la tête vers la jeune femme observant son visage. Malgré la tension il éprouvait toujours cette émotion indescriptible en posant ses yeux sur elle. Il ne pouvait s’empêcher de la trouver belle et attirante même lorsqu’il était en colère contre elle. Mark ne doutait pas des sentiments qu’il avait pour Kate. Il l’aimait et souhaitait avant tout qu’elle soit heureuse. Aujourd’hui la question qui se posait à lui n’était donc pas de savoir si les sentiments étaient présent ou non mais de savoir si les sentiments étaient suffisant pour qu’ils soient heureux tout les deux.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyVen 22 Avr - 10:00

La jeune femme était plongée tellement profondément dans ses pensées qu'elle n'entendit même entendu Mark s'approcher. Elle ne le vit pas non plus s'installer sur le fauteuil d'à coté. Le son de sa voix la fit sursauter légèrement et en le voyant lui parler aussi calmement, elle fut doublement surprise. Elle l'observa lui dire qu'il était perdu et qu'il ne comprenait pas son attitude. A vrai dire, elle était un peu déçue qu'il ne comprenne pas de lui même mais elle appréciait vraiment beaucoup qu'il fasse l'effort de venir vers elle. Du moment que ça ne tournait pas à la dispute...

Elle mit quelques secondes avant de répondre, se disant qu'au moindre mot de travers de sa part, elle allait encore se faire incendier. Elle n'était pas du tout prête à revivre la scène de la veille. S'entendre dire qu'elle n'avait aucune raison de faire la gueule contrairement à la pauvre, pauvre, pauvre Elisabeth et qu'elle était d'une jalousie maladive, elle ne le supporterait pas une seconde fois.

- Je veux que tu arrêtes de faire deux pas en arrière quand j'en fais un vers toi. Je veux que tu essayes, juste que tu essayes, de te mettre à ma place de temps en temps. Tu aurais du le faire hier soir. Beth, la seule femme avec qui tu as vraiment eu envie de t'engager, que tu as demandé en mariage reprend contact avec toi pour jouer les saint Bernard et je devrais l'accueillir dans ma vie, dans notre vie, la fleur au fusil? Le problème, c'est que lui fait une confiance aveugle et moi, c'est à peine si tu me confierais une lettre à poster! Je ne vois pas ce que je peux faire de plus que... tout ça... pour que tu aies confiance en moi.

En parlant de "tout ça" elle parlait de toute la vie de famille qu'elle essayait d'instaurer depuis des semaines. La voiture familiale, la maison, les heures passer à cuisiner, à repasse ses chemises, à faire le costume d'Alyssa. Elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour se rapprocher de la parfaite mère de famille et elle était encore vue comme la traîtresse en sursis.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyMar 26 Avr - 14:23

En entendant les reproches de Kate, Mark sentit l’agacement monter d’un cran. Pourtant ne voulant pas que les choses dégénèrent au bout de seulement 3 secondes de conversation, il s’efforça de refouler son énervement et de tenter de garder un air aussi neutre que possible. Il ne comprenait vraiment pas ce qu’il se passait dans la tête de la jeune femme.

- Et toi tu t’y met à ma place ? Répondit il un peu plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu avant de retrouver une voix neutre. Je ne t’impose pas la présence d’Elisabeth dans notre vie il me semble. Là il s’agit juste de moi, moi et mon boulot. Alors oui, j’ai failli me marier avec elle mais il me semble aussi que je l’ai quitter pour toi. C’est ça que tu appelle faire deux pas en arrière ? Je suis venu vivre avec Alyssa chez toi alors que nous aurions pu rester chez Meredith mais encore une fois je l’ai fait parce que j’avais cru comprendre que c’était ce que tu voulais plus que tout.

Pour Mark il ne s’agissait vraisemblablement que de jalousie. Il pensait que Kate avait du mal à accepter le fait qu’il ait demandé une autre femme en mariage même si ledit mariage n’avait finalement pas eu lieu. Il était tellement certain de ses sentiments envers l’architecte qu’il ne soupçonnait pas qu’elle puisse douter de la sincérité de son amour.

- Ne te méprends pas, si j’ai fait cela c’est aussi parce que je le voulais. Ajouta-t-il rapidement. Alors il va falloir que tu arrête avec Elisabeth. Il n’y a plus rien entre elle et moi, il n’y a pas de raison de t’inquiéter ou de t'énerver. C’est une personne que j’apprécie ça je ne peux pas le changer et malheureusement dans la situation où je suis il n’y a qu’elle qui puisse m’aider, tu dois également le reconnaitre.

Si Elisabeth parlait à son père, Mark avait peut être une chance de récupérer son job. Bien évidemment il était conscient que cet espoir était très mince et n’avait que peu de chance d’aboutir. Tout au mieux Walton père arrêterait de le dénigrer et il pourrait de nouveau espérer travailler pour les « hautes sphères » dans quelques temps mais même si il l’espérait vraiment, il était peu probable qu’il récupère le poste qu‘il venait de perdre. Quoi qu’il en était pour Mark il n’était pas question d’autre chose entre lui et Beth. Il avait mis un terme à leur relation, plus tard qu’il ne l’aurait fallu certes, mais n’avait pas de regret. Elisabeth n’était pas la femme de sa vie et il n’était pas l’homme de la sienne.

- Je ne comprends pas pourquoi tu le prends aussi mal. Ce n’est pas comme si j’allais passer du bon temps avec elle, en aucun cas ! Quant à la confiance je ne vois ce qu’elle viens faire là dedans je m’excuse mais ça n’a rien à voir.

La confiance était une chose précieuse qui s’acquérait avec le temps. Celle que Mark avait envers Kate avait souvent été mise à l’épreuve tout le long de leur relation et si il était certain qu’il n’avait pas une confiance aveugle en Kate il en avait eu tout de même assez pour reprendre la vie commune avec elle. Ce simple fait établissait une évidence pour lui et il avait toujours pensé que pour Kate également.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyMar 3 Mai - 16:57

Il était clair que malgré son agacement qu'il pouvait difficilement cacher, Mark essayait de rassurer la jeune femme. Et ça ne fonctionnait pas du tout. Elle avait confiance en lui et le croyait lorsqu'il lui disait qu'il n'y aurait plus jamais rien entre lui et son ex fiancée. Mais elle n'avait aucune confiance en Beth, sa taille de guêpe, ses cheveux ébène, ses yeux bleus et ses tailleurs Dior et Chanel. Si elle avait réussi une première fois à l'attirer dans ses filets, jusqu'à lui donner envie de lui passer la bague au doigt, il y avait un risque qu'elle recommence. Même si ce risque était infime, il était bien là et Kate ne voulait pas que la Walton pose ne serait-ce que son regard sur Mark. Ce n'était pas de la jalousie dans la mesure où ses craintes étaient rationnelles. Elle avait perdu Mark trop de fois pour se dire "Il voit son ex fiancée, jolie, milliardaire et humanitaire mais c'est simplement professionnel.". Mais elle comprenait aussi qu'elle ne pouvait pas empêcher Mark de la voir et même si elle en avait le pouvoir, elle ne le ferait pas. C'était à lui de décider ce qui était le mieux pour lui.

- Bien sûr que je me mets à ta place! Je me mets aussi à la place de Beth. Et tu crois que j'ai vraiment le choix? Tous les jours j'entends des "tu te rends compte de la chance que tu as qu'il t'aies choisie?", des "quelle chance vous avez de l'avoir!", "j'espère que maintenant vous allez tout faire pour le mériter", "pauvre Elisabeth...", "ça a du lui faire un choc, comment va-t-elle?". Tous les jours on me rabâche que tu es un homme au grand cœur, sensible, un brin naïf, qu'elle est la gentille, qu'on a abusé de sa confiance et que je suis la garce qui a fait imploser votre bonheur. Je t'assure que je me mets à ta place et j'aimerais pouvoir être un peu plus égoïste, pouvoir penser uniquement à ce que moi je ressens, juste de temps en temps. Je voudrais aussi m'endormir sans me sentir coupable d'avoir passé une journée de plus avec toi, je voudrais assister aux réunions parents-prof d'Alyssa, je voudrais qu'on parte en vacances ensemble, je voudrais montrer mes photos de mariage à mes enfants, qu'on soit une famille normale mais je sais, on a pas toujours ce qu'on veut dans la vie! Il n'y a pas d'amour sans confiance et tant que tu ne me feras pas confiance, on n'avancera pas. C'est peut-être ce que tu veux, qu'on n'avance pas, qu'on reste tels qu'on est maintenant, pour ne pas prendre de risques...

Kate était calme. Tout ce qu'elle lui disait, elle l'avait assimilé depuis longtemps. Elle savait qu'elle ne pouvait pas attendre de lui qu'il ait une confiance aveugle mais commençait à désespérer que cela évolue. Dans un soupir, elle se leva, posa le coussin et le plaid sur le fauteuil et se mit derrière Mark. Elle posa les mains sur ses épaules, les yeux rivés sur le jardin et lui dit:

- Tu sais quoi? A partir de maintenant, on fera les choses à ta manière. Tu feras ce que tu veux sans avoir aucun compte à me rendre. Tu la verras quand tu veux, où tu veux, je ne veux pas le savoir. Quant à nous, tu décideras seul de la façon dont les choses évolueront.

Sur ce, l'architecte se dirigea vers la cuisine afin de continuer la préparation de la soupe pour Alyssa.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... EmptyMer 11 Mai - 12:36

En entendant les premières remarques de Kate, Mark ne pu s’empêcher de froncer les sourcils. Qui donc se permettait de lui faire de telles remarques ? C’était parfaitement déplacé et même un brin outrancier. Sans compter que de l’avis de Mark c’était totalement faux. Il n’était pas du tout certain que c’était Kate la chanceuse mais plutôt lui qui était immensément chanceux de pouvoir vivre avec la femme qu’il aimait depuis toujours et ce malgré toutes les épreuves qu‘ils avaient traversés. Plus il écoutait la jeune femme plus les choses prenaient doucement formes dans l’esprit de Mark. Il commençait à comprendre pourquoi Kate était autant sur la défensive vu ce que certains pouvaient lui dire et lui mettre en tête. Pourtant il ne savait pas quels mots utiliser pour rassurer la jeune femme. Il faut dire qu’il était assez étonné de voir que Kate pouvait se laisser influencer par ce genre de propos, elle qui avait toujours fait fi des avis extérieurs faisant preuve d’une force de caractère qu’il admirait particulièrement. Mark avait l’impression d’avoir une autre femme devant lui, beaucoup plus sensible et fragile que celle qu’il connaissait depuis des années.

Elle avait beau parler avec calme, il ressentait tout de même une douleur silencieuse derrière ses mots. Il n’était pas d’accord avec ce qu’elle lui disait. Ils étaient un couple et de ce fait avait des comptes à se rendre mutuellement. Jamais lui n’accepterais de ne pas savoir ce qu’elle faisait et avec qui, surtout si il s’agissait d’un membre du sexe opposé. Comme Kate partit rapidement dans la cuisine, Mark resta quelques instant dans le salon à réfléchir sur ce qu’elle venait de lui dire.
Il était clair que Kate manquait de confiance. Elle semblait avoir besoin de marque de sécurité et les enfants ainsi que le mariage en faisait vraisemblablement parti. Sur ce point Mark n’était évidement pas prêt. Trop de choses venaient de se passer dans sa vie et il avait encore besoin de temps pour digérer tout ça. Mais sur le reste : les vacances, les réunions parent-prof, être une famille normale, il n’y avait aucun problème. L’avocat poussa un long soupir en s’avachissant sur le fauteuil. Pourquoi sa vie devenait elle si compliquée ? Ne pouvait il pas avoir un peu de répit ? Il perdait son job d’une manière injuste et c’était le moment que Kate choisissait pour réclamer plus d’attention et d’investissement dans leur relation.

Après quelques minutes il se leva finalement du fauteuil et rejoignit Kate dans la cuisine. Il regarda quelques secondes la jeune femme. Il n’aimait pas la voir dans cet état, elle semblait blessée presque éteinte. Son instinct lui disait de faire le premier pas mais son amertume quant au comportement qu’elle avait eu la veille l’en empêchait. Après tout elle avait disparu toute une nuit et n’avait pas encore fournis d’explications ou d’excuses. Mais devant l’apparente fragilité de la jeune femme ne devait il pas mettre ses rancunes de cotés ?
Sans un mot Mark s’avança et se positionna derrière elle avant de passer ses bras autour de sa taille. Il la serra tendrement contre lui, enfouissant son visage dans les long cheveux bruns de Kate. Il ferma brièvement les yeux. C’était fou comme il aimait le contact physique avec elle-même quand celui-ci était aussi banal que maintenant.

- Je t’aime…murmura-t-il pour la première fois depuis des semaines. C’est avec toi que je veux passer le reste de ma vie et ça n'a rien avoir avec la chance. N’en doute pas s’il te plait.

Il resserra légèrement son étreinte et déposa un baiser sur la nuque de Kate. Certes il n’oubliait pas ce qu’il s’était passé hier, les mots qui avait prononcés mais il ne voulait pas reproduire les mêmes erreurs que par le passé. Il était temps de se comporter comme des adultes et non plus de fuir dès les premiers soucis ou agacements. Sa relation avec Kate était importante et si il voulait qu’elle perdure il devait prendre sur lui par moment. C’était ce qu’il faisait, il faisait des efforts pour arranger les choses.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Des décisions; des conséquences... Des décisions; des conséquences... Empty

Revenir en haut Aller en bas

Des décisions; des conséquences...

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
i have a dream ::  :: Archives :: Anciennes Archives-