Décrocha-t-il le téléphone entre sa tasse de café et son croissant. Une fois de plus, comme il en avait tellement coutume, il recevait un énième appel de remerciement pour l’intervention réalisée avec brio au sein d’un des grands hôtels de la ville. Inutile de dire que rapidité et efficacité avaient été les maîtres mots de la brigade. De ce fait, ce fut avec un grand sourire aux lèvres qu’il recueillit les compliments et les remerciements qu’il lui était destiné avant de raccrocher le combiné sous un sourire on ne peut plus satisfait. Toutefois, il n’eut à peine le temps de reposer le combiner du téléphone que ce dernier se remit à sonner une seconde fois, déprimant notre cher ami qui n’eut pas le temps de profiter d’une gorgée de son précieux liquide et se chargeant de remplir le travail de secrétaire en quelque sorte. Ah, les secrétaires ! C’est dommage car il était persuadé d’avoir enfin trouvé la perle rare avec la jeune Lucy… De très bonnes références, une gestion des appels parfaite, capable également d’organiser des plannings et des horaires avec une facilité sans pareille… Mais, bien malheureusement, d’une curiosité malsaine et inégalée parmi toutes les secrétaires ayant pu travailler jusqu’ici au sein de l’agence. Et, bien évidemment, ladite curiosité posait un énorme problème lorsque l’on connaissait la nature du véritable ‘travail’ de Brennan et que l’on s’avère d’une fidélité envers la Justice intense comme cela était le cas de Lucy. Elle n’aurait pu comprendre le fruit de cette manipulation. Elle n’aurait aucunement accepté la réalité des faits ! Et, en plus de cela, elle n’aurait conduit que la brigade à sa dissolution et à son incarcération si elle était restée à ce poste. De ce fait, Brennan n’avait plus qu’à trimer le double en espérant se dégoter rapidement une nouvelle secrétaire !
Brennan – Bien. Pouvez-vous définir la nature de cette manifestation et depuis combien de temps cela s’est-il produit la première fois ?
Au moins la nature de l’appel n’était pas encore trop dérangeante. Nouveau problème équivalait à une nouvelle affaire. Et qui disait nouvelle affaire disait automatiquement nouvelle rentrée d’argent en conséquences ! Vous pensez bien donc que notre cher Greyson n’allait pas envoyer bouler cette nouvelle cliente potentielle ! D’après les propos qu’elle tenait au téléphone, cette quadragénaire fut confronté à trois reprises à un duo de spectres farceurs et colériques qui ne cessaient de semer le trouble et la zizanie dans l’ancienne chambre de son fils défunt. Cruel de jouer sur la cruauté et la sensibilité des gens… Néanmoins, la raison même de cette manifestation trouva d’ores et déjà une théorie totalement inventée dans l’esprit de notre chef d’équipe. Bien évidemment, il ne lui en parlerait aucunement au bout du fil, préférant laisser murir ladite théorie et attendre d’être sur place, enquêter un minimum avant de laisser son mensonge prendre le dessus… Une fois de plus !
Brennan – Je vois. D’après les premières informations, je pencherai pour une persistance résiduelle du défunt. Autrement dit, je vous conseille de ne plus entrer chez vous pour le moment. Une équipe devrait pouvoir intervenir d’ici cet après-midi entre seize et dix sept heures. Si cela vous convient bien entendu ?
Son interlocutrice répondant avec plus qu’un grand enthousiasme, il se chargea de prendre ses coordonnées et de la rassurer une dernière fois avant de prendre finalement congé de cet appel. Maintenant que cela se voulait terminer, il pouvait retourner à son fameux croissant et ce délicieux petit café qu’il savoura calmement. Se penchant en arrière, et prenant la liberté de poser ses pieds sur le bureau en présence, il se saisit d’un dossier compilant plusieurs documents de manifestations, possessions et autres poitergeists. Toujours intéressant de garder ses idées au clair pour trouver de nouvelles piste de réflexion et de nouvelles ‘vérités’ pour toute sa clientèle. Se répéter n’est jamais bon pour les affaires et, en plus de cela, pourrait plonger d’avantage la population dans un scepticisme parfois un peu trop présent au goût de notre Brennan… !
Bonny s'était levée plus tôt qu'elle ne l'avait prévu. N'ayant cours que l'après-midi, elle avait eu pour projet de dormir toute la matinée. Mais son traître de téléphone l'avait réveillée avant l'heure qu'elle s'était donnée et incapable de se rendormir après l'appel de sa sœur, elle s'était finalement levée très tôt, accusant l'appareil technologique plutôt qu'Amy. Se débarbouillant, elle prit une longue douche revigorante et se promena dans son peignoir dans son appartement. Elle fouilla dans son frigo pour le découvrir vide. Une boule dans son ventre se forma, elle avait été habituée à cette vie de ne jamais rien à voir, à se priver et à avoir faim... elle avait été habitué à devoir tout faire pour gagner des billets afin de nourrir sa famille un nouveau jour. Sauf que là, elle n'avait plus qu'elle à nourrir, sa famille était restée dans sa ville d'origine pendant qu'elle était à New York à étudier... elle s'en voulait toujours d'être ici et elles là-bas, elle leur en voulait de l'avoir poussé à sortir de leur maison. Certes, leur vie était peu conventionnelle mais cela restait ce qu'elle avait toujours connu et approuvé. Désespérée et plongée dans ses tourments, elle finit par s'habiller, elle devait sortir, s'éloigner de ce frigo vide qui ramenait à elle trop de souvenir douloureux. Penser à sa famille faisait mal et le sentiment de les avoir abandonné était encore bien trop présent.
Quand elle sortit de son appartement, elle vagabonda dans les rues new-yorkaise, peu importait l'heure, celles-ci ne désemplissaient jamais. Il y avait toujours une foule de badaud ambulant qui se mouvait sur les dédales de la ville qui ne dormait jamais. Rivigoré par le vent et la vie, ses pas finirent par être plus marqués et une destination se dessina dans ses pensées. Elle savait où elle voulait aller. En effet, depuis quelques temps, la jeune américaine s'était trouvée un boulot... peu conventionnelle. Elle était devenue une chasseuse de fantômes. Pas qu'elle croyait véritablement aux poltergheist mais ça rapportait gros et avec un peu de persuassion et de séduction, même les plus coriaces finissaient par émettre l'hypothèse que leur association pouvait bien avoir raison. Evidemment, Bonny qui venait de rentrer dans l'équipe faisait office de Rookie, elle observait ses comparses et tentait de prendre notes afin d'avoir l'air crédible dans son rôle pas encore tout à fait défini.
La jeune brune arriva finalement devant l'agence et elle poussa les portes sans plus de cérémonie, marchant la tête haute, elle sourit à ses collègues en remarquant toutefois que celui qu'elle cherchait n'était pas là. Son patron devait encore mangé, ce qui lui rappela qu'elle même n'avait pas encore déjeuné elle-même. Elle finit par arriver devant le bureau de son patron et elle lui servit un sourire amusé sur le coin des lèvres, comme à l’accoutumé, il était plongé dans des papiers, parfois, Bonny se demandait s'il s'arrêtait. Elle se racla la gorge pour lui faire savoir son arrivée dans l'agence et s'avança calmement jusqu'à son bureau. Ses yeux lorgnèrent sur les croissants appétissant qui l'appelait et elle décida à en prendre un. " Bonjour Big Boss " elle prit un petit bout du croisant qu'elle mit en bouche tout en fermant les yeux, délicieux. Elle s'assit sur le bord du bureau et sourit encore plus à Brennan. " Encore du boulot ? " demanda-t-elle en faisant un signe de tête pour indiquer les papiers éparpillés devant l'homme. " Je peux aider à faire quelque chose ? J'ai m matinée de libre avant d'aller en cours " signala-t-elle, autant se rendre utile et bosser quelque peu. Bonny restait sceptique sur le boulot mais elle était de bonne volonté. Et la manipulation & la fraude ne l'avait jamais dérangé. Tant que ça lui rapportait de l'argent, qu'avait-elle à dire de toute façon ? Et puis elle qui avait toujours appréciée les travaux différent... avec ce travail, elle était plus que servie !
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