Cela faisait quelques semaines, plus précisément trois semaines, que je n’avais pas de nouvelles de Xander. Bon en même temps, je n’avais pas cherché à en avoir. On s’était séparé encore une fois sous de mauvaises hospices. Malgré tout il était revenu hanter mon esprit, à plusieurs reprises. Lors de la fois où on s’est quitté à l’hôpital, j’ai failli tout avouer à ma mère, mais je m’étais retenue, sentant que ça allait lui faire du mal plus qu’autre chose, elle avait été déjà très peinée quand il a disparu et que l’on s’est séparé, et je ne suis pas certaine qu’elle est assez forte pour encaisser ce revirement de situation, qu’il est réapparu dans ma vie. Son cancer l’affaiblissait déjà assez, et je sais que mon état l’inquiète bien trop déjà. Parce que, depuis une semaine, je subis des menaces à répétition. Menaces de mort, menaces de représailles contre ma mère. J’avais tût tout cela à ma mère. Mais elle n’était pas aveugle et avait bien remarqué qu’il y avait quelque chose qui me tracassait. Je n’étais psa dupe, je savais bien d’où provenait ces menaces, surtout depuis la veille. Je m’étais faite attrappé par deux hommes baraqué, dont je n’aurais jamais avoir le dessus. Ils m’avaient parfaitement comprendre que je devais arrêter ma petite enquête sur mon père. Mais s’il pensait que cela allait m’arrêter ils se mettaient le doigt dans l’oeil. Mais bon…
J’étais partie déjeuner avec ma mère, qui était toujours à l’hôpital, son état ne se stabilisant pas… elle avait encore perdu du poids, elle allait finir par devenir méconnaissable pour ceux qui ne la connaissait que très peu. J’étais à la cafétériat, heureusement que je ne l’attendais pas comme les moines l’abbé parce que sinon il y aurait longtemps que j’aurais terminé, mais elle finit par arriver trouvant comme excuse que les soins avaient été plus longs que prévus. À chaque fois je redoutais que ce soit le dernier jour que je ne la vois. J’avais du mal à me dire que je pourrais la perdre à n’importe quel moment. Nous avions terminé de manger, et reprenons le chemin de sa chambre alors qu’elle me tanait pour savoir d’où me venait ce cocard sous mon oeil. « Maman ce n’est rien, arrête de te faire du souci, c’est résolu… » Je la vis lever les yeux au ciel en soupirant… Mais elle ne dit mot.. « Allez viens, tu as besoin de te reposer … »

C’était bizarre, mais j’avais vraiment envie de le voir. Enfin, on n’était pourtant pas dans les meilleurs termes pourtant. Mais le fait de l’avoir revu avait fait remonter de vieux souvenirs, mais pas les plus douloureux. Non, au contraire, c’étaient les meilleurs moments qui remontaient à la surface. Et c’était encore plus douloureux, surtout en ce moment où l’enquête piétine plus qu’autre chose. Mais je n’avais pas de choix, je devais laisser faire mon collègue, enfin surtout le service qualifié puisque les nouveaux éléments que j’avais apporté à mon ami. Mais, j’avais envie de reprendre en main cette enquête encore plus vivement depuis que ces hommes de main m’avaient menacés. Ils s’étaient leurrés en pensant que ça me ferait reculer, parce que maintenant j’avais envie plus que tout que de prouver que le père de Xander était impliqué dans le meurtre de mon père, d’une manière ou d’une autre. Malheureusement j’étais très têtue quand je le voulais, pire qu’un âne. Et surtout j’avais soif de vengeance et de justice et j’allais tout faire pour qu’elle soit rendue. Mais pour le moment le plus important était de profiter de ma mère et de m’en occuper. Je ne voulais pas qu’elle s’emprisonne dans sa maladie. Je voulais au contraire qu’elle profite de la vie autant qu’elle le peut. Après avoir partagé le meilleur repas de la cafétéria, autant dire le moins horrible plutôt, nous regagnions sa chambre. Les sorties étaient limitées en temps puisque l’épuisement la gagnait rapidement. La soutenant du mieux que je pouvais, on avançait à une allure d’escargot. Nous ne parlons plus vraiment après cette mini dispute que nous avons eu au sujet de mon cocard. Mais le silence n’était pas pesant, on était chacune dans nos pensées quand une voix que je reconnaitrais entre mille nous interromps. Me retournant je tombe nez à nez avec Xander. « Euh... Salut... » C’était beaucoup moins évident que je ne bossais pas et qu’il ne venait pas parce que j’avais quelque chose à lui demandait, non c’était tout bonnement une coïncidence. Ma mère elle était plutôt ravie, je sais qu’elle lui tardait de revoir Xander enfin... « Maximilian... » Sa voix était fatiguée et faible, mais on sentait poindre l’émotion qui remplissait son corps. « Quel plaisir de te voir mon enfant... » Elle lui sourit faiblement en lui tendant une main.. Elle l’avait toujours considéré comme son fils, et je sais qu’elle n’est pas rancunière pour un sou. Baissant le visage pour camoufler le cocard, je laisse les retrouvailles se faire.. Je n’avais pas le coeur à les séparer et dire à ma mère combien c’était difficile pour moi d’avoir Xander en face de moi...

Bon apparemment le destin avait une nouvelle fois décidé de nous remettre sur le chemin de l’autre apparemment. Et puis cette fois j’avais ma mère avec moi, alors c’était certain qu’elle n’allait pas le laisser filer aussi facilement. Surtout qu’elle savait comment j’étais après la fuite de Xander. Surtout que si au début elle lui en avait voulu, c’était moi qui l’avait dissuadé de lui en vouloir, et voilà que maintenant cela se retournait contre moi. Mais, je ne pouvais rien refuser à ma mère, parce que je voulais que son bonheur. Je remarque que ma mère semble vouloir faire bonne figure devant Xander, ce qui me fait sourire faiblement. Cela me réchauffa le coeur, tout compte fait, de voir combien elle semblait toujours apprécié Xander, malgré le meurtre de mon père. Elle savait tout, je partageais la moindre chose de l’enquête avec elle. Donc elle savait que le père de Xander était impliqué, et pourtant elle ne semblait pas ressentir quelconque ressentiment envers lui. Alors que moi c’était tout le contraire,même si à chaque fois que je le revoyais, cette animosité s’affaiblissait... Ce n’était pas bon, vraiment pas. Mais c’était ainsi, tout comme le fait que ma mère semblait retrouver cette joie qui l’avait quitté quelques semaines quand elle a appris la rechute. Je souris doucement en les voyant faire. Je ne pouvais pas ne pas être touché par cette scène. Tout comme je l’avais été dans le passé à chaque fois qu’un moment de complicité entre ces deux-là se passait. Un sentiment de fierté, et d’amour me prend aux tripes, avant qu’inconsciemment je baisse la tête pour cacher mon cocard, mais c’était peine perdue. Je soupire doucement en entendant sa voix, et surtout me questionner. Je soupire doucement avant de tourner davantage la tête. « Ce n’est rien tout va bien ! » Oui, c’était toujours ce que je disais quand je ne voulais pas inquiéter les autres. « Bridget Abigail Mcguire ! Arrête de faire ta bourrique ! Tu peux certainement me mentir ou dire tout ce que tu veux. Mais on s’inquiète pour toi.. Mince ! T’es pire que ton père. » Je fis la moue d’une enfant qu’on contrarie, mais je ne lâcherais pas. « Mais rien !! Vous allez me lâchez avec ça oui !! Max’ tu la ramènes à sa chambre, moi j’ai besoin de prendre l’air ! » Je fis demi-tour afin de sortir de l’hôpital, ne tiltant même pas sur le fait que j’avais utiliser le seul surnom que je lui donnais dans le temps. Je file dans le parc aux abords du parc avant de m’effondrer sur un banc, en pleur. C’est au bout d’une dizaine de minutes que je sens quelqu’un s’installer à mes côtés... « Pourquoi ça ne m’étonne pas... »

Bon, plus on se rencontrait et plus j’avais envie de passer du temps avec lui, c’était assez étrange quand on sait combien je lui en voulais avant que je ne retombe sur sa personne. Et le fait de voir ce que personne n’avait vu, le fait que ma mère soit malade, cela personne ne le savait. Mai il ne fit aucune remarque, et je l’en remerciais grandement, parce je n’aurais pas eu le courage de lui explique comment nous en étions arrivés là, ma mère et moi. Surtout que je sais à quel point il pouvait apprécié ma mère. Et je sais quel choc cela doit être pour lui d’apprendre de cette manière le sort tragique de sa maladie. Mais, ce qui était beaucoup moins étonnant, c’étaient qu’ils se liguent pour essayer de savoir ce qui m’était arrivée. Je soupire doucement parce que je me sentais acculée contre un mur. Mais je n’ai pas le choix, si je veux les protéger, ils ne doivent en aucun cas savoir qui m’a fait cela et pourquoi. Alorsje préfère m’emporter avant de littéralement m’enfuir de l’hôpital, les laissant tous les deux seuls. Prendre le grand air me faisait le plus grand bien. Bien sûr je n’étais pas partie bien loin, je n’en avait pas le courage. Je n’avais pas envie qu’il me voit craquer ainsi, mais je n’étais pas dupe, je savais bien qu’il finirait par me retrouver. Ce qui se passa à peine vingt minutes après ma fuite. Je triture mes mains avant de sourire doucement... « Effectivement... Enfin je dirais plutôt qu’il y a des choses dont je me rappelle encore. » Je tourne ma tête vers lui, posant mon regard dans le sien... « Xander, ne cherche pas à le savoir, ce n’est vraiment pas grave. » Je soupire avant de fuir son regard « Ca arrive à tout le monde d’avoir un coquard » Bon, ce n’était pas totalement faux après tout. Juste je ne peux pas lui dire que c’est son père qui est certainement derrière cela. Parce que je ne veux pas le mettre en danger, c’était bien la dernière chose que je voulais...

Je soupire doucement, parce que même s’il ne savait pas grand chose de ce qui se passait actuellement dans ma vie, j’avais tout de même l’impression qu’il lisait en moi comme dans un livre ouvert, ce qui était fort déstabilisant. Surtout avec tout ce que j’essayais désespérément de cacher depuis que l’on était sur la piste de son père. Parce que c’était peut-être égoïste ou autre chose, mais je ne voulais pas que Xander ne s’inquiète et qu’il ne s’implique davantage dans cette affaire, où je crains que son père ne s’en reprenne à lui. Je suis flic, et je sais gérer ce genre d’affaire, même si je suis déstabilisée car cela me concerne personnellement. Et surtout, il piétinait déjà assez ma vie privée, et me bousculait à un point que je ne sais même plus où j’en suis. Soupirant alors qu’il tente encore en vain de me soutirer des informations, je vais finir par réellement me refermer comme une huître. « Je ne vous prends pas pour des idiots, je vous protège bordel, c’est si dur à comprendre ! Et ne t’obstines pas je ne dirais strictement rien. » Je croise les bras, lui lançant un regard noir, mais qui s’adoucit en croisant ses yeux. Je finis par détourner mon regard ne supportant plus de le voir s’en faire pour moi « Tu ne dois pas t’en faire pour moi.. Je...Je ne suis plus rien pour toi... » murmurais-je. Parce que c’est comme cela que j’ai vécu sa fuite, comme si je n’étais plus rien pour lui. « Oui, et bien je sais régler mes problèmes seule. Merci. Et je t’assure, tu n’as pas besoin de le savoir. » dis-je tout en fronçant les sourcils, il me semblait apercevoir un ombre qui s’était déplacée, mais le fait est que je ne voyais plus rien, je m’étais apparemment fait une idée.

Une mule n’était pas aussi têtue que je ne le suis moi. Et c’est bien ce qui fait de moi un bon flic, et que l’on m’envoie souvent donner des informations aux journalistes. Pare que je ne donnais que ce que je ne voulais bien donner, donc il ne risquaient pas d’avoir des infos compromettantes. Quand je le voulais réellement je pouvais être muette comme une tombe, et parfois je m’amusais à faire cela avec Xander, ce qui avait le don de le mettre dans tous ses états. Bon il était parfois pas mieux que moi et s’amusait à me rendre complètement dingue en sortant toutes les blagues les plus pourries qui puissent exister. Mais pour le moment je n’étais on ne peut plus sérieuse quand je disais que je ne voulais rien lâcher. Mais, sans faire gaffe je lâchais la raison pour laquelle je ne voulais rien dire. Et puis de toute manière ce n’est pas tellement important puisqu’il ne devait absolument pas être encore intéressé par ma petite personne. C’était somme toute logique puisque l’on était séparé depuis seize ans. Je hausse simplement un sourcil, assez étonnée quand même « Comment ça ? » Je pose un regard surpris sur sa personne. Parce qu’il était impossible que je sois encore un minimum importante à ses yeux. Parce que même si je ne lis pas forcément la presse people, je sais bien ce qu’il a eu plusieurs relations et plusieurs mariages. J’évitais d’y penser parce que cela m’était douloureux. Je serre mon corps avec mes mains comme une armure. J’évite son regard et sursaute alors qu’il évoque son père. « J’en ai bien le droit ! Et ça ne te regarde pas, n’insiste pas. » Mais ma gestuelle et mon regard dit tout le contraire. Je soupire doucement toute cette affaire commençait à prendre une telle ampleur que ça me dépassait.

C’était tout de même assez difficile de croire que je pouvais encore compter pour lui. On aurait rompu d’un manière tout à fait normale, j’aurais peut-être encore pu le croire, mais le fait est que son abandon a été pire qu’une trahison à mes yeux. Je n’avais jamais craint l’abandon, parce que ça ne m’était jamais arrivé avant lui. Et depuis sa fuite, c’est comme si tout le monde m’abandonnait Il y a d’abord eu mon père, puis ensuite ma mère. Et ne parlons pas des amis qui déménagent pour leur boulot. J’ai désormais l’impression que l’abandon fait vraiment parti de ma vie maintenant. Alors oui, j’avais du mal à croire à ses paroles. Je finis simplement par le fixer « désolée d’avoir du mal à y croire, ça me paraît surréaliste quand même » lâchais-je dans un souffle. Mais ça n’empêche pas mon coeur de se réchauffer de savoir que je comptais pour quelqu’un d’autre que ma mère. Je finis simplement par baisser la tête. S’il tenait à moi, alors je lui devais une explication. Je ne la donnerais pas à ma mère, car je veux qu’elle ne se soucie que d’elle. Mais il mérite au moins un début d’explication. Surtout qu’il est le seul à savoir que son père est peut-être impliqué dans cette affaire de meurtre. Je soupire longuement avant de regarder à terre. « Promets-moi de ne pas t’énerver alors... C’est bien la dernière chose dont j’ai besoin actuellement... » Je finis par baisser les armes, de toute manière il était au moins aussi têtu que moi, voire plus, alors c’est peine perdu... Je prends une profonde inspiration avant de reprendre la parole. « Ils était deux.. Il faisait un bon deux mètres et ressemblaient à des gorilles... Ils ont commencé par me menacer verbalement en me demandant expressément de ne plus chercher à résoudre le meurtre de mon père où ce coquard sous mon oeil ne serait rien en comparaison de ce qu’ils me feront la prochaine fois. Ils ont aussi menacés de s’en prendre à ma mère et à toi. Que j’aurais votre sang sur les mains si je continuais à fouiller. » soupirais-je lourdement. je frotte mes mains entre elles. « Je.. Je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit... Je ne le supporterais pas... Je.. Je sais bien que je ne te le fais pas voir, parce que je t’en veux toujours... Mais il m’est impossible de te laisser entre leurs mains... Et je sais ce que tu vas dire.. Mais je ne peux rien faire en étant flic.. sinon je serais obligé de dévoiler que j’enquête toujours sur la mort de mon père alors que j’ai été destituée de l’affaire... » soufflais-je avec angoisse.

J’en avais marre de me faire toute une histoire pour au final être déçue. Parce que ma vie n’était faite que de déceptions pratiquement. Alors j’avais fini par me faire une raison. Et à ne surtout plus croire aux belles paroles que quiconque pouvait me dire. Et surtout pas quand on me lâchait des bombes comme venait de le faire Xander. Alors il allait me falloir du temps pour digérer et accepter la nouvelle. Et surtout que mon instinct de flic me disait de me méfier de ses belles paroles. Malgré tout je me sentais faiblir les jours passant, et je sais que c’est la pire chose à faire que de me laisser faiblir par mes sentiments. Je soupire doucement avant de rajouter : « mais pas forcément réalisable... » murmurais-je doucement. Je voulais simplement me protéger. Et ne plus tomber amoureuse. Parce que c’était bien trop douloureux pour mon coeur. Par contre je sais qu’il ne lâchera pas le morceau tant que je ne lui ai pas dit le pourquoi de mon bleu. Mais je crains qu’il ne s’énerve, même si je ne l’ai jamais vu s’énerver à ma connaissance, mais comme on dit il faut un début à tout. Mais je suis bien obligé de lui dire, parce que malgré tout e ne veux pas perdre le peu que l’on reconstruit depuis les dernières semaines. « Je sais mais sait-on jamais. » Parce que je ne suis pas certaine que mes explications lui plaisent. Parce que ça concerne son père. Et même s’ils ne s’entendent pas, c’est quand même sa famille. Je soupire tout en regardant mes pieds alors que je lui dévoile ce qui s’est passé. Avant de tourner mon regard vers lui. « Quoi ? Tu ne le penses pas tout de même?! » m’insurgeais-je vivement. Il était hors de question que j’abandonne cette enquête ! Même si ça devait me coûter mon poste. « Il est hors de question que je lâche cette affaire, surtout pour la donner à quelqu’un qui ne connaît pas cette histoire. Je prouverais son implication et je trouverais ceux qui ont tabassé mon père. » Je serre les poings avant d’enchérir « Je dois le faire... Pour lui... Et...pour toi... Il doit payer pour tout ce qu’il t’a fait » lâchais-je brutalement. Et voilà tout le noeud du problème, c’est que je venais de lâcher que je le faisais aussi pour venger Xander, pour qu’il n’ai plus à subir tout cela. Et parce qu’au fond, j’étais toujours liée à lui d’une certaine manière.

Je devais quand même me protéger, surtout que j’étais quand même assez rancunière, et que le fait qu’il m’ai abandonné est quelque chose que j’ai encore du mal à digérer. surtout que pratiquement une semaine après mon père disparaissait. Ca avait été difficile de croire que les deux n’étaient pas lié, surtout après la lettre que j’avais reçu de Xander qui ne m’était pas destiné. J’avais eu beau de tenter le joindre, il ne m’avait jamais plus donné de nouvelles, jusqu’à ces derniers temps où le destin s’amusait à nous mettre sur la route de l’autre bien trop souvent pour mon bien. Je finis par doucement le ver les yeux au ciel « Je suis juste réaliste » rétorquais-je sans aucune animosité dans la voix, j’étais plutôt détendue d’ailleurs. Tellement détendu que j’aborde presque naturellement son tempérament parfois un peu trop calme. Bon ça avait ses avantages, il n’y a pas à dire. Mais j’aurais aimé le voir parfois un peu plus vindicatif, mais j’avais arrêté d’essayer de le changer, j’avais finalement baisser les bras, et surtout j’avais réfléchi. Quand on aime on est censé aimé la personne dans son entièreté avec ses qualités et ses défauts, et ne pas chercher la changer. Mais je n’étais qu’une adolescente qui croyait encore pouvoir changer le monde et donc son petit-ami par la même occasion. Mais heureusement aujourd’hui je ne ferais plus les mêmes erreurs. Enfin, je cherchais maintenant à encore plus le protéger quoiqu’il arrive. Et je refusais de lâcher cette affaire, certaine que sinon elle serait définitivement classée. Je souffle un bon coup avant de m’insurgeais « Mais je ne laisserais jamais une telle chose arriver, mais ne me demande pas l’impossible Max’ ! » m’écriais-je vivement. J’avais l’impression que l’on m’ôte une partie de moi-même avec cette affaire. Je souffle doucement avant de me radoucir en voyant la manière dont il se crispe. Je regarde mes mains avant de lui faire un aveu que j’ai toujours gardé pour moi tout au long de cette année. « tu sais, je crois que j’ai compris dès le premier jour où on s’est mis ensemble qu’il te battait. Tu étais parfois plus renfermé quand il levait un peu trop la main sur toi. Et puis, depuis que je suis à la brigade des mineurs, j’ai rapidement fait le rapprochement entre le comportement des gamins que j’ai pu voir défiler au commissariat... » Je souffle doucement avant de reprendre la parole « Et depuis que tu t’es trompée de lettre, je me suis promis que, même si je n’avais plus aucunes nouvelles de toi, je ne louperais pas la moindre occasion de coffrer ton père pour qu’il ne fasse plus de mal à personne. » Et si j’osais dire après que je ne ressentais plus rien pour lui...

On ne peut pas dire que notre conversation s’aventurait sur un terrain léger, bien au contraire. C’était plutôt rempli de mines qui risquaient d’exploser au moindre faux pas. Mais j’étais peut-être plus encline à discuter aujourd’hui que les fois précédentes. Peut-être parce qu’il m’avait vu dans une situation que tout le monde ignorait, et ne m’avait même pas demandé comment elle en était arrivé là. Peut-être parce qu’il est le seul à véritablement me bousculer, et ne pas faire profil bas lorsque je tempête contre vents et marées. Il me tient tête, et sait très bien comme je fonctionne. Même si le sujet de son paternel n’était pas clos, je n’avais pas envie de m’arrêter là. J’avais même, assez étonnamment, envie de reconstruire quelque chose avec lui. Peut-être pas une histoire amoureuse, je ne doute pas qu’il ait retrouvé quelqu’un. Mais en cet instant on dévie sur un sujet des plus délicat, et qui était tabou entre nous depuis de longues années. Je le vis se tendre et se crisper tandis que l’ambiance se refroidit. Je souffle doucement tout en me tournant vers lui. Autant affronter sa réaction en face. Je hausse simplement les épaules « Parce que j’attendais que tu m’en parles, que tu sois prêt et que tu ai assez confiance en moi pour te confier sur cela. Et que je ne voulais pas te replonger dans l’enfer de ton quotidien. C’était certainement la dernière chose dont tu avais besoin. Alors je tentais par tous les moyens de te rendre le sourire. » avouais-je avec une voix douce. « Je faisais semblant de croire à tes excuses quand tu étais en face de moi, et quand tu partais j’avais toujours peur de ne jamais te revoir le lendemain. Tu sais, j’en ai parlé à mes parents, qui ont essayé de me soutenir, ils me disent qu’ils ont essayé d’en parler aux services, mais personne n’a jamais voulu nous croire. » m’apitoyais-je doucement. J’avais comme ce goût amer de n’avoir jamais réussi à le protéger.

Je n’avais rien laissé paraître quand au fait que j’avais plus ou moins une idée de ce qu’il se passait avec Xander. Je n’avais jamais trouvé réellement le moyen de le lui faire savoir. sachant qu’il se refermerait comme un huître et que ça nous aurait probablement éloigné tous les deux. Alors j’avais préféré me taire, et essayer au maximum de le distraire, de le sortir de son quotidien morose. S’il avait voulu réellement m’en parler, je sais qu’il l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais je ne lui en voulais pas parce que je comprenais. Je voyais des familles détruites, meurtries quand ses révélations émerger. Des enfants traumatisés à vie par l’enfer qu’ils avaient vécu, que c’en était difficile à raconter. Et en ce moment même, alors que j’observe tranquillement Xander, j’ai l’impression de faire face à un adulte complètement rongé par le secret qu’il a porté pendant de longues années et qui refait soudainement surface. Je prends une profonde inspiration, hésitant à faire un geste réconfortant. J’affiche un petit sourire avant de simplement hocher la tête « Et tu n’es pas obligée de le faire si tu ne le veux pas. Je ne t’ai jamais obligée à quoi que ce soit, et je ne t’obligerais jamais. » rassurais-je tout en posant une main sur son épaule. Je resserre ma main sur son épaule, avant de la relâcher brusquement, me rendant enfin compte de mon geste. On s’aventurait sur un terrain glissant, pour lui comme pour moi... « Mais si jamais tu en as le besoin, tu sais où me trouver » dis-je pour clôturer la discussion. Discussion qui allait certainement refaire surface un jour ou l’autre, je n’en doute pas un seul instant. Le silence qui vient de s’instaurer entre nous est extrêmement lourd, et je n’aime pas ça, car ce n’est pas Xander. « Et ton boulot alors ? » questionnais-je pour casser le silence. Et j’étais réellement curieuse.

Je crois que c’était de bonne grâce que chacun puisse se confier à l’autre. Je viens quand même de lui confier des chose sacrément difficiles à mon sujet. Et l’on peut même dire qu’il sait tout de moi désormais. Bon en parler n’a pas forcément changé grand chose, j’en suis bien consciente, mais je me rends également compte que ça fait quand même sacrément du bien d’en parler. Même si c’est à Xander. Conversation qui avait dévié depuis un petit moment sur sa personne. Ce n’était pas pour le juger ou quoi que ce soit. Mais je voulais simplement avoir une explication. Hors j’étais toujours aussi peu avancée mais comme je sens la situation s’enliser, n’insiste pas. Mon but n’est pas de le replonger dans de douloureux souvenirs, dont je suppose qu’il n’a aucune envie de revivre. Je voulais simplement qu’il comprenne que je serais là pour lui, que je le soutiendrais quoiqu’il arrive. Soutien que je lui démontre en posant ma main, inconsciemment, sur son épaule. Je me rends compte de ce geste quelques secondes de trop plus tard. Je la retire brusquement, comme si je m’étais brûlée. Je lève les yeux au ciel « Tu vas finir pour y retourner si tu y tiens autant » rétorquais-je avec un sourire. Je secoue doucement la tête, repensant à la dernière fois. J’avais vraiment du mal à réaliser que mon ex petit ami est désormais une célébrité que les paparazzis adorent. Mais je ne savais rien de sa vie puisque je ne lisais pas la presse people, surtout quand cela le concernait, quand bien même ma mère me mettait les revues sous le nez. Elle en savait probablement plus que moi à ce sujet... « Oui.. Quoique je devrais demander à ma mère, elle en sait plus que moi à ce sujet... » Elle n’avait jamais cessé de suivre Xander à la télé ou dans les magazines, alors que moi j’évitais au possible de tomber sur lui. « Ah.. ben c’est bien... Et ça t’intéresse ces projets ? » demandais-je, un oeil curieux sur sa personne.

Bon nous avions fortement dévié de la conversation initiale, mais nous nous retrouvons actuellement sans réel sujet de conversation. Il faut dire que, malgré les apparences, pas mal de choses restent à expliquer. Et que l’un comme l’autre on n’est pas prêt à en parler, car ce n’est pas le moment ni pour l’un ni pour l’autre. Mais je n’aimais pas le silence, pas avec lui en tout cas. Parce que ça ne lui ressemblait vraiment pas. Quand Xander était dans les parages c’était souvent signe de bruit. Et quand il y avait du bruit c’était signe qu’il allait bien. Et c’était étrange mais je n’aimais vraiment pas ce silence qui s’instauré depuis ces dernière minutes entre nous. « Réellement oui, mais je ne suis pas sûre que tu sois un adulte dans ta tête. » souriais-je, un air mutin sur mon visage. Avant d’embrayer sur un sujet sur lequel j’étais complètement ignorante. Son travail. C’était peut-être gros. Mais je n’avais jamais accroché à tout ce monde superficiel de la télé et du showbiz. Pour ainsi dire je ne regardais jamais la télé, les seules fois où je la regardais c’était avec mes parents, et encore je devais suivre un dixième de ce qu’il se disait. Mais, je connaissais l’envie, la passion qui guidait Xander dans cette voie-là. Alors oui, je ne pouvais qu’être curieuse de ce qui se vivait pour lui. Et même si je n’y connaissais pas grand chose s’il était heureux, alors c’était le principal. D’autant plus qu’il faisait la joie de ma mère, je ne pouvais vraiment pas l’ignorer. « De quoi remplir de nouveau ma mère de fierté... Si ma mère est en état, peut-être je l’emmènerais à un de tes spectacles, ça lui fera certainement plus de bien que tout ce traitement qui l’abrutit plus qu’autre chose. » lui confessais-je avec amertume. Mais je ne voulais pas perdre l’espoir qu’elle se relèverait de nouveau. Mais je sens une boule se former alors qu’il m’apprend qu’il partira en tourner. Mais je ne dis rien...