Je tenais la main de mon amante amoureusement. Je savais que c’était risqué et qu’on pourrait nous voir, et cela même si nous étions tout de même assez loin de l’hôpital ou de chez moi. Mais je m’en moquais. Alexis acceptait ma relation avec Kaleyna, et c’était tout ce qui m’importait. Maintenant, je n’avais plus envie de perdre de temps à me questionner, j’avais juste envie de vivre le moment présent avec elle. Et nous étions vendredi après tout. C’était notre soirée. Pour changer, nous n’étions pas chez ma jolie blonde, mais bien à l’extérieur en train de manger après avoir vu un film au cinéma. Comme un vrai couple en fait. Avoir été séparé d’elle avait été un véritable enfer pour moi et même si je ne demanderais pas le divorce et serait donc encore marié pendant encore une année, je ne m’importais plus qu’il y ait des doutes. Après tout, je savais que ma femme le savait. Cela ne faisait même plus de doutes à présent. Lorsque j’étais entré en dépression après que Kaleyna ait rompu avec moi – et malheureusement, non, ce n’était pas euphémisme – Melissa avait compris ce qui s’était passé. Même si elle n’en avait pas parlé avec moi, je me rappellerais toujours de sa façon de me dire qu’elle était désolée. J’avais mis du temps à comprendre, mais à présent, c’était clair. Elle était désolée que Kaleyna ait rompu avec moi. J’espérais que Melissa avait un amant et qu’elle aussi connaissait un tel amour. J’espérais vraiment cela pour elle. Nous n’étions pas vraiment proches et parlions peu, mais malgré tout, après dix-huit de vie commune, je ne pouvais pas la détester et d’une certaine façon, je ne voulais que le mieux pour elle. Après tout, je lui serais éternellement reconnaissant d’avoir mis au monde Alexis, et éduquer un enfant ne pouvait que rapprocher – au moins un peu – deux personnes. Je caressais amoureusement le visage de Kaleyna et me retenais de l’embrasser. Après tout, même si je moquais qu’il y ait des doutes, je n’avais pas non plus envie qu’on nous voit ainsi. « C’était vraiment une très bonne idée ce soir. Pour une fois, on fait une vraie activité de couple, on est ensemble, insouciants. Ça ne me donne qu’une hâte, que ma fille atteigne sa majorité pour que nous puissions enfin vivre notre amour à l’extérieur. »

C'était vraiment une sensation étrange. Je tenais la main de mon amante et nous nous promenions dans la rue. Comme un couple normal en fait. Bien sûr, nous étions tous deux assez éloigné de nos lieux d'habitation et donc je savais pertinemment que personne ne nous reconnaîtrait, ce qui amoindrissait les risques que nous prenions, finalement. Mais bon, j'avais enfin l'impression que tout était redevenu normal entre nous. J'avais même l'impression que notre rupture nous avait finalement rapproché. Peut-être parce que j'assumais enfin notre relation ? Ma fille était au courant, mon amante avait rencontré mon meilleur ami à une soirée où je n'avais malheureusement pas pu être présent, et nous étions tranquillement en train de marcher main dans la main, dans la rue, à la vue des autres. Ça pour être un avancement, c'était un avancement non ? Mes pensées furent coupées net lorsqu'elle m'entraina dans une ruelle sombre. Je répondais tout autant passionnément à son baiser avant dans la suivre dans son rire.« Personnellement, cela fait une bonne semaine que j'ai l'impression d'être un adolescent à nouveau. » riais-je avant de reprendre où j'en étais lorsqu'elle s'était éloignée : ses lèvres. J'avais envie de l'embrasser, encore et encore, et si je n'avais pas besoin de respirer, probablement que je ne m'arrêterais jamais. Mais il fallait que je m'arrête, et pa seulement pour reprendre ma respiration. Il fallait que je m'arrête, ou je serais probablement capable de ne faire qu'un avec elle, dans cette ruelle-même. Probablement pas une bonne idée, non ? Après tout, même si personne de mon entourage ne risquait de nous surprendre, il ne fallait pas non plus se brûler les ailes à essayer. Je regardais ma montre, pour voir si j'aurais le temps de rester un peu chez elle ce soir, avant de grimacer.« Ça risque d'être un peu compliqué quand même … Ou sinon, je pourrais peut-être dire à Melissa que je me fais une soirée avec Vit' et que je reste dormir chez lui ? » proposais-je, gêné. Je n'avais pas vraiment envie de mentir à ma femme, ni de mettre mon meilleur ami dans une situation où il risquait de devoir mentir également. Mais bon, nous n'avions jamais passé une nuit entière ensemble, et j'en avais très envie, il fallait bien l'avouer. C'est donc dans un sourire que nous nous dirigions vers sa voiture, quand une personne m'interpella. Mince, j'avais pourtant pris mes précautions !C'est bon, c'était juste une ancienne patiente qui voulait encore me remercier. Je soupirais de soulagement, avant de papoter quelques instants avec elle. Si j'avais su ce qui se passerait après notre discussion, je n'y aurais probablement pas mis court aussi rapidement. Parce qu'alors que nous nous rapprochions de la voiture de mon amante, une explosion se fit entendre ...

Je ne savais pas comment elle le faisait, mais je me sentais différent en sa présence. J’étais tout simplement heureux, insouciant et probablement même égoïste. L’amour changeait de ce qu’on disait. Apparemment, c’était vrai. Collé au mur de cette ruelle, je ne pouvais m’empêcher de répondre à ses baisers, même si je savais qu’une personne pourrait nous surprendre. Bien sûr, malgré mon envie, jamais je ne prendrais le risque de le faire à l’extérieur. L’éducation que m’avaient donnée mes parents, probablement. Mais une moue apparut sur mon visage tandis qu’elle me promettait qu’elle serait sage ce soir. « Vraiment, tu t’es promis de rester sage comme une image ? » répondais-je avant de déposer quelques petits baisers dans son cou. Je faillis lui faire un suçon, mais m’arrêtai au dernier moment. Je ne voyais pas pourquoi j’aurais le droit de faire preuve de possessivité envers elle alors que je portais toujours mon alliance à l’annuaire. L’année prochaine, je serais à elle. Et alors j’aurais le droit de la considérer comme mienne. Mais pas avant. Cela ne m’empêcha tout de même pas de l’embrasser de nouveau, avant de lui répondre. « Non, j’ai vraiment envie de passer la nuit entière avec toi. De te tenir dans mes bras et de ne plus te lâcher jusqu’à ce que je doive aller au travail. » lui avouais-je amoureusement. Bon, je n’irais probablement pas jusqu’à mentir de vive voix à Melissa, mais un sms ferait probablement l’affaire. Pourtant, la honte prit rapidement place en moi. J’allais sciemment mentir à ma femme pour pouvoir passer la nuit avec mon amante. Je secouais la tête pour chasser ces pensées de mon esprit. Je culpabiliserais demain. Pas ce soir. Pas cette nuit. Nous sortîmes donc de cette ruelle, sans pour autant que nos mains ne se quittent. Alors qu’enfin ma patiente nous quitta, je riais aux paroles de mon amante. Une sommité, carrément ! Mais bon, je n’allais pas me plaindre que mes patients me remercient, non ? Puis tout se passa très vite. Je ne vis pas l’explosion arriver et n’eus donc pas le temps de protéger Kaleyna. La voyant au sol, évanoui, je commençais à lui faire les premiers soins. « Non, pas encore, je t’en supplie, Kay. Pas encore. » la suppliais-je dans un sanglot avant de demander à ce que quelqu’un appeler une ambulance. Je dus la quitter lorsque les policiers arrivèrent en même temps que les ambulanciers. Je n’étais pas loin d’elle, mais c’était bien trop loin pour moi. Je ne voulais plus la lâcher. J’allais vraiment finir par croire que l’enferme dans son appartement serait la meilleure solution. Je racontais la scène aux policiers, sans pour autant parler de l’histoire de ma jolie blonde. Ce n’était pas à moi de la raconter. Puis je l’entendis m’appeler au loin et après m’être excusé auprès des policiers, accourus vers elle. Je pris son bras dans ma main, ses mains étant totalement inaccessibles. « Je suis là Kay. Je suis là et je ne vais nulle part tu m’entends. Ne t’inquiète pas, tout ira bien. Je t’aime okay. Donc juste, reste avec moi, reste éveillée. Tout se passera bien. » répétais-je avant de la suivre dans l’ambulance.