Dire que je m’ennuyais était un euphémisme. J’avais presqu’envie de dire la phrase interdite ‘c’est calme aujourd’hui’ pour qu’un carambolage ou autres puissent m’interrompre des formalités administratives dont je devais m’occuper. C’était la seule chose que je détestais dans le fait d’être Chef de la chirurgie, mais malheureusement, je ne pouvais pas y couper. Mes pensées s’interrompirent en entendant mon biper sonnait. On m’appelait aux urgences ! Je ressentis un frisson, voulant presque remercier Dieu de son cadeau, avant de me rendre compte qu’il n’apprécierait probablement pas le fait de se réjouir de ce qui pouvait être un grave accident. J’enfilais ma veste blanche, avant de me diriger en courant vers les urgences. « Je vous écoute ! » dis-je à l’intention des ambulanciers. « Femme de 27 ans, qui présente des signes de multiples hémorragies internes. D’après son cousin, son ex la tabassée. » répondit-il d’un air désapprobateur, que je lui rendis, avant de répondre. « Le type de lâches que nous adorons en somme ! » dis-je ironiquement, avant de me stopper net en voyant de qui il s’agissait. Kay ! Je ne savais pas que faire, ni ce que j’avais légalement le droit de faire. Avais-je le droit d’opérer la femme que j’aimais ? Mais en même temps, elle ne faisait malheureusement pas encore partie de ma famille, et surtout, personne n’était au courant pour nous deux, à l’exception du docteur Preston, une jeune interne, qui nous avait surpris en salle de repos. « Chef ? » demanda une des internes présentes, me faisant me rendre compte que je n’avais toujours pas bougé, et que pire, ma main caressait doucement ses cheveux ensanglantés. « Dîtes à la salle d’op qu’on arrive ! On n’a pas de temps à perdre ! » m’exclamais-je, avant de joindre le geste à la parole. Nous n’avions pas le temps de lui faire un scanner, et je devrais me rendre compte de l’étendue des dégâts qu’une fois en chirurgie. Je comprenais maintenant la loi interdisant d’opérer un proche, tant j’étais paniqué. Je ne savais pas quoi faire. Pendant qu’ils installaient mon amante, je me préparais – mentalement et physiquement, respectant les normes sanitaires. Je soufflais longuement, comme pour calmer mon stress et convaincre mon cœur de ne pas s’échapper de ma poitrine. Il fallait que je garde mon calme.

J’entendis mon biper résonner de nouveau : Kay s'était réveillée. Je soufflais de nouveau longuement, tandis que je me dirigeais vers sa chambre, tremblant de tout mon être. Comment lui avouer ce que j’avais ? J’entrai dans la chambre, et fermais la porte avant de baisser les rideaux, pour m’assurer que nous serions bien seuls, tous les deux. « Kay ? Il faut qu’on parle … » commençais-je doucement, m’asseyant sur son lit.

Je ne savais pas comment lui dire ce qui s'était passé. Tout était allé si vite, que je n'étais même pas sûr de me souvenir de tout moi-même. Les hémorragies internes qu'elle avait étaient bien trop importantes, et nous ne savions plus où donner de la tête. Nous avions plusieurs organes à sauver si nous ne voulions pas qu'elle ait à se retrouver en tête des demandes d'organes. Un de ses reins était perforé, tout comme son estomac. Nous avions passé des heures en chirurgie pour essayer de sauver ces organes, enfin, moi surtout. Au bout de deux heures sans avancer, mes collègues avaient voulu lui retirer les organes abimés – ceux-ci étant non vitaux – et la mettre sur liste d'attente. Ils ne s’attendaient probablement pas à ma réaction. Il était hors de question pour moi de sacrifier ses organes et la laisser être dans une spirale qui pourrait ne jamais se finir. Il était hors de question que je ne la laisse être nourrie qu’à l’aide d’une sonde. Et puis, de toute façon, j’étais le chef de chirurgie et ils étaient sous mes ordres, je n’avais donc pas hésité une seule seconde. Oui, peut-être qu’ils finiraient par se douter de quelque chose, mais ce n’était vraiment pas la chose à laquelle je pensais à cet instant. « Comment tu te sens ? » lui demandais-je sérieusement. Je savais que sa guérison ne serait pas immédiate, mais je ne voulais pas qu’elle souffre alors que des médicaments étaient à sa disposition. « Quand on est arrivés en salle d’op, les dégâts étaient très importants. Tu avais plusieurs hémorragies internes dont nous avons dû nous occuper … » commençais-je doucement, avant de m’arrêter, sentant les larmes couler ses mes joues. Je ne savais pas comment continuer. Elle allait me détester.

Comment lui dire ce que j’avais dû lui faire pour qu’elle reste en vie ? Peut-être que, finalement, lui retirer son estomac et la faire manger à l’aide d’une sonde pendant plusieurs années – en attendant un don d’organe – aurait été préférable. Mais comme me l’avait dit mon interne, rien ne dit qu’elle serait restée en vie si j’avais écouté mes collègues. Après tout, personne n’était au courant de sa grossesse – moi y compris – donc la fausse couche et l’hémorragie allant avec serait tout de même arrivées. Sauf que ça n’aurait pas été en salle d’opération, mais dans sa chambre, et qu’elle aurait probablement succombé à ses blessures à ce moment-là. Au moins, avec mon entêtement à sauver ses organes, son hémorragie avait eu lieu pendant que je l’opérais, et j’avais pu être réactif à ce sujet. « Mes collègues voulaient qu’on te referme, et disait qu’on aurait aucune chance de sauver les organes atteints, et que y’avait plus qu’à te mettre sur la liste d’attente. » commençais-je, sentant parfaitement les larmes continuer de couler sur mes joues. « Mais c’était hors de question que tu vives dans un hôpital jusqu’à ce qu’on ait un organe. Surtout que tu aurais pu mourir avant qu’on en ait un … » continuais-je, ma voix devenant presqu’un murmure. « Et après que les organes aient été réparés, on a constaté que tes constantes ne s’amélioraient pas. Et on ne comprenait pas pourquoi. Et c’est là qu’on a vu que tu faisais une fausse couche … » Je décidais de prendre une pause, un sanglot m’empêchant d’aller plus loin.

Je savais qu'il allait falloir que je lui dise, et que je n'en avais pas le choix. J'aurais largement préféré laisser mon interne lui annoncer la nouvelle, mais ce comportement, en plus d'être lâche, n'était pas respectueux envers ma bien aimée. Donc oui, lui dire la vérité était probablement la chose la plus difficile que je n'ai jamais eu à faire - y compris la culpabilité ressentie par rapport à notre liaison - mais là, maintenant, tout de suite, je n'étais plus son petit ami, mais son médecin et il fallait que je réagisse en tant que tel. « Comme nous n'étions pas au courant pour ta grossesse ... » commençais-je, essayant de garder mon calme. « Nous n'avons donc pas pu prévoir que tu ferais une fausse couche. Et nous avons donc mis du temps avant de réaliser ce qui se passait. Trop de temps ... » continuais-je, quelques reproches - envers moi-même et envers mon amante qui ne m'avait rien dit de sa situation, ce qui nous ramenait où nous en étions. « Le temps que nous nous rendions compte, les dégâts étaient déjà fait, et pour te sauver la vie, on a dû prendre une décision. On a dû te ligaturer une trompe.    » lui annonçais-je, n'arrivant pas à stopper les larmes qui coulaient sur mes joues.

Je savais bien que j’aurais dû laisser mon interne lui dire ce qu’il s’était passé en chirurgie. D’ailleurs, c’était généralement ce que je faisais avec d’autres patients, tout simplement pour que mes internes apprennent comment annoncer des mauvaises nouvelles. Mais je n’avais pas pu me contraindre à déléguer cette annonce. J’étais le responsable – même si ma responsabilité était amoindrie par le fait que j’avais eu le choix entre ça ou la laisser mourir – et il aurait été lâche de ma part de ne pas le lui dire moi-même. « Mais j’en veux un de bébé Kaleyna. Je veux fonder une famille avec toi, et tu le sais ! C’est toi que j’aime et tu sais très bien que tu n’es pas une greluche à mes yeux. » répondais-je, la voix tremblante. Mais n’entendant pas de réponse, je préférais franchir la porte et lui laisser un peu de temps. Elle en avait besoin. Je retournais à mon bureau, sans répondre à aux requêtes de mes collègues. Je voulais m’enfermer et ne plus bouger. Arrivant dans la pièce, ma rage – envers moi, envers elle, envers son ex surtout, envers tout – s’exprima en jetant tout ce qui se trouvait sur place, avant de laisser place à des sanglots.

Un mois s’était écoulé depuis la chirurgie, et je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Tout le monde le sentait, même si personne n’osait me dire quoique ce soit. Pourtant, cela ne m’avait pas rendu rageur ou violent, donc ils auraient pu me parler. Mais je ne leur aurais probablement pas répondu. Je m’enfermais dans mon silence, ne voulant même plus voir de patients, et encore moins les opérer. Mais aujourd’hui, je n’avais pas le choix. Aujourd’hui, Kaleyna venait pour un check-up, et étant le chirurgien principal de son opération, c’était à moi de m’en occuper. Je ne savais pas si j’étais heureux de la revoir, ou si cela me rendait encore plus misérable.

Il y avait des moments où je détestais être le Chef de chirurgie. Autant ce dernier mois, cela m’avait permis de m’enfermer dans tout un tas de dossiers plus ou moins importants, et donc de sortir le moins possible de mon bureau, autant aujourd’hui, cela voulait dire que j’étais obligé d’assumer mes responsabilités, plus que n’importe quel autre médecin, et donc me retrouver en face de Kaleyna à nouveau. « J’ai pas vraiment le choix … » répondais-je, au tac au tac, d’une voix fatiguée. J’étais blessé par sa froideur, il fallait bien l’avouer, mais bon, je la comprenais en même temps. Je l’avais trahie, et je le savais. Et malheureusement, ce n’était pas que la culpabilité qui me rongeait, mais plus le manque que j’éprouvais depuis qu’elle était partie. Je ne mangeais quasiment plus, et cela se voyait. J’avais dû perdre une bonne dizaine de kilos, à tel point que même Melissa s’était inquiétée pour moi, et m’avait questionné. Elle avait d’ailleurs probablement deviné que tout était à présent terminé avec mon amante – puisque même si nous n’en avions jamais parlé, j’étais presque sûr qu’elle était au courant. Mais autant dire que si ma femme s’inquiétait de mon état de santé, c’était que je ne devais pas être au meilleur de ma forme. « Bien sûr, j’ai également d’autres rendez-vous de toute façon. » mentais-je sans culpabilité aucune, puisque j’avais décidé de passer une nouvelle fois ma journée enfermé dans mon bureau. Je voyais bien qu’elle tentait de ne pas croiser mon regard, et cela continuait de m’achever, je le sentais. « Je tiens quand même à dire que je suis heureux de te voir en vie, dans mon bureau, même si ça veut dire que tu me détestes ... »

Génial, on en était venu à une espèce de guerre à qui serait le plus froid et le plus méchant. Qu’étais-je supposé répondre ? C’était elle qui avait commencé à me parler froidement et à être dérangé par le fait que je devais m’occuper de son suivi. « Apparemment, c’est ce que je vais devoir faire, en effet. » répondais-je doucement. Je n’avais aucune répartie, je le savais bien, mais déjà je n’avais jamais aimé les disputes, et de plus, j’étais bien trop fatigué pour dire quoique ce soit d’autre. Je savais bien que j’étais en train de filer un mauvais coton et que ce n’était vraiment pas bon pour ma santé. En plus d’avoir divisé ma portion de nourriture par au moins trois – je ne cuisinais même plus, c’était dire – je dormais très mal, et mon sommeil était très souvent entrecoupé de réveils intempestifs. Je fermais rapidement les yeux et me massais les tempes, pour tenter de me détendre. « Hum hum. » acquiesçais-je, avant de reprendre. « Tu pourrais retirer ton haut s’il te plait ? Que je commence par regarder la tête de tes cicatrices … » lui demandais-je, toujours aussi doucement. Je ne m’attendais pas à son monologue. Je ne m’y attendais pas du tout. Comment pouvait-elle croire ça de moi ? « Comment peux-tu … » commençais-je en me levant brusquement. Trop brusquement probablement. Car je ne sentis plus mon corps et sentis d’un coup mes jambes me lâcher. Tout devint noir.

Je plissais difficilement mes yeux. La lumière m’aveuglait. Que s’était-il passé ? Je me rappelais avoir ausculté ma Kaleyna pour voir la tête qu’avaient ses cicatrices, puis plus rien. C’était le noir complet dans mon esprit. Ouvrant mes yeux du mieux que je le pouvais, je m’apercevais que j’étais dans une chambre à l’hôpital. Mais qu’est-ce qu’il avait bien pu se passer ? Je croisais mon regard perdu dans celui de Kaleyna. Qu’est-ce qu’elle faisait ici ? On avait rompu non ? Et si tout cela n’avait finalement été qu’un rêve ? Tout, sa mise à tabac par son ex, sa grossesse – quoique celle-ci aurait pu me faire plaisir dans d’autres circonstances – ses hémorragies, sa fausse couche et surtout le fait que j’avais dû lui couper une de ses trompes pour la sauver. « J’ai été comme ça pendant combien de temps ? Quand est-ce que je me suis évanoui ? » lui demandais-je avec espoir, malgré ma voix très roque. Je pris le verre d’eau qui était à côté de moi et le mena à ma bouche pour en boire quelques gorgées. Je ne voulais pas comprendre sa deuxième phrase, disant que je mettais ma vie en danger, tout simplement parce que je voulais croire un instant que tout était comme avant et que rien n’avait changé entre nous. « Papa ! » entendais-je crier avant de voir une tornade blonde débouler pour se jeter dans mes bras. Je poussais un petit gémissement – j’avais dû me faire quelques contusions en tombant – avant de lui caresser doucement les cheveux. « Tout va bien, ne t’inquiète pas. » tentais-je de la rassurer, sans vraiment me rendre compte d’à quel point la situation qui se déroulait dans cette chambre pouvait être cocasse.

« Donc ce n’était pas un cauchemar ? » lui demandais-je, déçu. « Tu as bien été tabassée, fait une fausse couche et j’ai dû te ligaturer une trompe pour te sauver ? Et donc tu m’as quitté ? C’était pas un cauchemar tout ça ? » Dire que j’étais dans un autre monde était un euphémisme. Entre ma gorge qui me brûlait, ma tête qui était dans un nuage et la lumière qui m’aveuglait, je n’étais vraiment pas au meilleur de ma forme, ça c’était sûr. « Rappelle-moi de faire quelque chose à propos de ces lumières. Faut vraiment qu’elles soient plus tamisées. » dis-je dans un essai de sourire – donc une grimace – à l’encontre de mon amante – ou plutôt ex-amante. Pourquoi est-ce que Kaleyna partait ? Je ne comprenais pas. Je caressais doucement les cheveux de ma fille pour la rassurer, tout en me questionnant sur le départ de la femme que j’aimais. « Papa, je reviens. J’ai pas eu le temps de manger, donc je vais prendre quelque chose à la cafet’ okay ? » entendais-je ma fille me prévenir. J’acquiesçais de la tête et la regardais partir. « Vous pouvez y retourner, je vais en avoir pour un moment. Mon père doit vraiment être un fantastique médecin pour que ses patients s’inquiètent autant pour lui. » crus-je entendre la voix de ma fille dans le couloir. A qui pouvait-elle bien s’adresser ? Une chose était sûre, je n’aimais vraiment pas ce satané brouillard dans lequel je me trouvais !

J’étais juste épuisé. Et la lumière me brûlait toujours autant les yeux. Je regardais attentivement la chambre dans laquelle je me trouvais. Après tout, j’étais toujours le chef de chirurgie, et c’était donc moi qui m’occupais de ce genre de détails. Autant que mon évanouissement puisse servir à améliorer les chambres non ? Déjà, le lit n’était pas ce qui se faisait de plus confortable, tout comme le coussin. Bon, pour le coussin, comme les plumes étaient interdites à cause des risques d’allergie, ils ne changeraient pas. Mais ces lits ? Il faudrait tout de même que je fasse quelque chose à ce sujet. Et à propos de la lumière aussi. Peut-être mettre des halogènes dont les patients géreraient l’intensité avec une commande près du lit ? Quelque chose me disait que lorsque je serais réellement réveillé et retiré de médicaments, je ne m’en rappellerais plus. Je tentais d’attraper mon téléphone, posé sur la table de chevet, quand Kaleyna rentra dans ma chambre de nouveau. Je sentais le sourire niais apparaître sur mon visage, sans pouvoir le retenir. Je la prenais dans mes bras, et respirais lentement son odeur, pour ne plus jamais l’oublier, avant de répondre difficilement, les larmes commençant à couler sur mes joues. « Je le sais. C’est égoïste de ma part de te demander ça. Ça a toujours été égoïste, et je le savais depuis le début de notre relation. Je savais que ce n’était pas juste pour toi, mais c’est juste que je t’aime tellement que cela n’avait plus d’importance. Je voulais juste être avec toi. C’était tout ce qui m’importait. Donc je suis désolé. »

Je ne voulais pas que Kaleyna s’en aille. Je la serrais encore plus dans mes bras, comme pour éviter son départ. Je ne voulais pas que notre relation s’arrête. Je savais que c’était très égoïste de ma part, mais je ne pouvais pas m’en empêcher. A l’exception d’Alexis, Kaleyna était la lumière de ma vie, celle qui m’avait apporté un bonheur incommensurable et surtout qui m’avait fait découvrir l’amour. Comme dire au revoir – voire pire, adieu – à la femme que l’on aimait ? « Tu sais que je ne la touche plus ? Je ne la touche plus depuis que je t’ai rencontré. Et quand je vois son visage, c’est au tien que je pense. Je t’aime Kaleyna. C’est toi la femme de ma vie. » répondais-je, me sentant cette fois-ci totalement réveillé. Mon cœur battait la chamade, et je sentais les larmes couler sur mes joues. Je n’essayais même pas de les cacher. « Tu me demandes de vivre sans toi ? Est-ce que tu te rends compte ? Comment est-ce que tu veux que je mange, que je reprenne des forces et surtout que je redevienne l’homme que j’étais avant si tu n’es pas là ? Comment veux-tu que j’avance, si tu n’avances pas à côté de moi, près de moi ? » répondais-je dans un sanglot, avant de carrément éclater en pleurs. Je savais que j’étais pathétique, mais je n’y pouvais plus rien à présent. Je ne voyais pas comment je pouvais vivre sans elle, pas après tout ce que j’avais découvert. « Tu m’as fait découvrir l’amour Kaleyna. Je ne pensais pas pouvoir aimer avant toi. Pire, je pensais que l’amour c’était ce que je vivais avec Mélissa. Mais je ne sais pas comment je pourrais m’en remettre. Je sais que c’est égoïste, mais je veux être avec toi. Et si tu rencontrais Alexis ? Et si je te la présentais ? Et si je lui disais la vérité à elle et seulement à elle ? Juste en attendant que je puisse divorcer sans avoir peur qu’un juge ne me l’enlève. S’il te plaît, je t’en supplie. Dis oui. Ne me laisse pas. Je t’en supplie. »