Avec tout ça Julian avait quelque peu oublié de quoi il était coupable. Shanice était bien gentille de le punir comme ça – pas du tout en fait – mais il était certain qu’elle avait oublié aussi pourquoi elle était si cruelle. Parce qu’elle le torturait vraiment là et qu’il était à peu près sûr de ne pas mériter pareil traitement. « Tu t'es servi d'un baiser, tout ça pour récupérer ta bière ! » Le jeune homme ouvrit grand la bouche, affichant ainsi un air choqué. « Je ne me suis absolument pas servi d’un baiser pour récupérer ma bière. » objecta-t-il d’une petite voix, comme s’il était toujours sous le choc. « Tu as clairement mal interprété mon geste. » Pour qui le prenait-elle ? Il n’était pas machiavélique, il n’était pas capable de faire autant de mal comme ça ! Non, il était un ange et rien qu’un ange. Il lui avait dit la première fois en plus qu’on pouvait voir son auréole et ses ailes en se concentrant bien. « Comme si j’étais capable de faire une chose pareille ! Je t’ai juste embrassé parce que j’aime t’embrasser. Beaucoup. Et la bière s’est juste retrouvée dans ma main, absolument par hasard. » Voilà. Il n’avait pas d’autre explications alors la jeune femme devrait s’en contenter. Il la supplia ensuite de le pardonner même s’il n’avait absolument rien fait. Elle accepta à la seule condition qu’il admette qu’il ne pouvait pas se passer de ses baisers. Il pouvait bien faire ça et il le fit d’ailleurs ! Sauf qu’elle n’était pas satisfaite. Elle était trop difficile. « Si tu crois arriver à quoique ce soit comme ça. » Le jeune homme soupira. « Je vais finir par croire que je ne vais jamais arriver à rien, peu importe ce que je fais. » Il fit néanmoins une nouvelle tentative qui fonctionna cette fois. Shanice le récompensa avec un baiser beaucoup plus long et beaucoup plus passionné que les précédents. Il ne lui en fallait guère plus pour être heureux à vie là. En fait, il voulait juste rester avec la jeune femme le plus longtemps possible et visiblement c’était son souhait à elle aussi. Il aimait quand ils étaient sur le même longueur d’ondes comme ça. Malheureusement, Shanice les ramena à la réalité et fit remarquer qu’ils ne pouvaient pas rester comme ça pour l’éternité. Ce n’était pas l’avis de Julian, il ne voyait aucun problème à ça. « Si seulement... Mais la terre continue de tourner. » Julian fronça les sourcils et afficha un air perdu. « La terre tourne ? » Il serra ensuite la jamaïcaine dans ses bras et s’accrocha assez fort à elle-même, comme le faisait un enfant avec une chose à laquelle il tenait énormément. « Je ne veux pas que la terre continue de tourner. Fais la arrêter. » Si c’était si simple aussi… Mais il pouvait faire n’importe quoi pour rester avec elle en tout cas, il ne voulait pas partir. « Reste ici alors. » « Je vais rester. » lui répondit-il en la regardant dans les yeux. Il s’approcha ensuite doucement pour l’embrasser à nouveau. « Mais je vais bien être forcé de repartir à un moment, non ? » Cette fois c’était lui le rabat-joie. Mais il ne pouvait pas s’empêcher d’y penser malheureusement.

Julian avait sûrement pensé piéger Shanice en lui demandant pourquoi il méritait qu'elle le punisse comme ça et il y avait presque réussi pour dire vrai en fait. Mais la jamaïcaine était parfaite et elle avait finit par se rappeler que si elle en voulait au jeune homme c'était parce qu'il s'était servi d'un baiser pour récupérer sa bière. Bien sûr, elle se doutait bien que même maintenant il n'allait pas reconnaître ça et il lui donna raison. « Je ne me suis absolument pas servi d’un baiser pour récupérer ma bière. » Bah oui bien sûr, elle se demandait bien ce que c'était si ce n'était pas ça. « Tu as clairement mal interprété mon geste. » La jamaïcaine prit un air plus que sceptique. Elle n'était vraiment pas convaincue mais elle attendait quand même de voir comment il allait expliquer son geste de tout à l'heure. Parce qu'il allait bien falloir qu'il l'explique quand même. « Comme si j’étais capable de faire une chose pareille ! Je t’ai juste embrassé parce que j’aime t’embrasser. Beaucoup. Et la bière s’est juste retrouvée dans ma main, absolument par hasard. » Ok , c'était vraiment très nul ça comme explication. Shanice lui adressa un sourire moqueur. « Elle s'est retrouvée dans ta main par hasard. » répéta-t-elle en roulant des yeux juste après. « Ca ne t'embête pas plus que ça de me prendre pour une imbécile ? » ajouta-t-elle alors. Du coup, elle ne savait pas trop comment il pouvait croire qu'elle allait se montrer gentille alors qu'il déclara n'avoir qu'un peu, très légèrement menti en disant que les baisers de Shanice ne lui manquerait pas tant que ça. Il n'arriverait vraiment à rien comme ça. Il aurait dut le deviner par lui même en fait, sans que la jamaïcaine n'ait à le préciser. « Je vais finir par croire que je ne vais jamais arriver à rien, peu importe ce que je fais. » « Essaie encore, plutôt que de te plaindre comme ça. » Non parce qu'il surestimait vraiment sa capacité de lui résister. Elle ne serait jamais capable de faire ça trop longtemps. Soit, Julian se montra un peu plus convaincant en reprenant la parole et Shanice en fut soulagé parce qu'elle pouvait enfin l'embrasser du coup. Elle resta ensuite contre lui et déplora le fait qu'elle ne puisse pas rester comme ça pour l'éternité. Elle aurait voulu, vraiment, mais il fallait toujours que le monde extérieur se rappelle à eux. « La terre tourne ? » La jeune femme laissa échapper un petit rire. « Il paraît oui. » Elle avait déjà entendu dire ça donc elle supposait qu'il y avait un peu de vrai là-dedans. Julian la serra ensuite dans ses bras. « Je ne veux pas que la terre continue de tourner. Fais la arrêter. » Shanice laissa échapper un petit soupir. « J'aimerais bien que ce soit dans mon pouvoir. Tu me surestimes vraiment si tu crois que c'est le cas. » Elle était la première que ça désolait en plus. « C'est toi qu'est censé être parfait. Tu devrais pouvoir faire ça. » Elle voulait vraiment qu'il soit capable de ça. Mais elle n'était pas sûr que ça puisse vraiment arriver. En tout cas, il pouvait décider par lui-même de rester ici, c'était dans ses moyens ça, elle n'en doutait pas. « Je vais rester. » Oui, c'était exactement ce qu'elle voulait entendre là. Il l'embrassa alors une nouvelle fois. « Mais je vais bien être forcé de repartir à un moment, non ? » « Hmm. » Pourquoi fallait-il qu'il parle de ça maintenant ? Elle le savait mais elle ne voulait pas y penser. « Pas si je t'empêche. » répondit-elle avec un petit sourire malin. « Je pourrais te forcer à rester là pendant trèèèèès longtemps. »

Shanice l’accusait d’une chose horrible et il fallait bien que Julian se défende. Il tenta de le faire du mieux qu’il put et ce fut plus laborieux qu’il l’aurait pensé. Il avait juste l’air absurde en fait mais s’il s’efforçait d’être sérieux et de croire en ce qu’il disait, Shanice le croirait peut-être aussi. « Elle s'est retrouvée dans ta main par hasard. » Ou pas en fait. Le jeune homme pinça les lèvres avant d’hocher doucement la tête d’un air innocent et légèrement penaud. « Comme je te l’ai dit. C’est fou hein ? » Le jeune homme avait peur qu’elle lui arrache la tête pour le coup. Il n’aimait pas trop son expression et il l’aurait sans doute cherché mais bon, il avait bien dû trouver un moyen de se défendre même si ça l’enfonçait plus qu’autre chose.« Ça ne t'embête pas plus que ça de me prendre pour une imbécile ? » Julian afficha une expression choquée presque immédiatement. « Quoi ? Moi, te prendre pour une imbécile ? Tu me crois vraiment capable de ça ? » Il en était peut-être capable avec certaines personnes mais pas avec elle. Enfin… Il était vrai qu’il la prenait peut-être un peu pour une imbécile mais juste un peu quoi… Et il ne le faisait même pas pour la blesser en plus. Il faudrait qu’il pense à s’excuser, plus tard. Pour l’instant vu comme elle le maltraitait il n’était pas trop enclin à le faire. Surtout qu’il ne serait pas facile pour lui de se faire pardonner, il galérait plus qu’autre chose et il était convaincu que quoi qu’il fasse, il n’y arriverait pas. « Essaie encore, plutôt que de te plaindre comme ça. » Il pinça de nouveau les lèvres, considérant la chose. « Non, je préfère me plaindre. » C’était moins fatiguant et beaucoup plus naturel pour lui. Enfin ça ne dura pas très longtemps ça. Comme il ne pouvait vraiment pas se passer de ses baisers, il tenta une nouvelle fois de se faire pardonner et y arriva. Voilà, tout était rentré dans l’ordre à présent, tout était bien mieux et il ne voulait pas partir. Il était trop bien avec Shanice pour vouloir faire quoi que ce soit d’autre. Surtout que la terre avait arrêté de tourné juste pour les laisser en paix, il en était convaincu. Seulement, il fallut que Shanice le ramène à la réalité. « Il paraît oui. » Refusant d’y croire, l’australien la serra un peu plus contre lui, il ne voulait pas la laisser s’échapper. Il voulait qu’elle empêche le monde de tourner en fait, qu’elle arrête le temps ou quoi que ce soit d’autre qui pourrait leur permettre de rester là pour un long moment. « J'aimerais bien que ce soit dans mon pouvoir. Tu me surestimes vraiment si tu crois que c'est le cas. » Le jeune homme fit une petite moue triste et implora la brune du regard. « Tu peux quand même essayer ? Si tu n’essayes pas tu n’y arriveras pas c’est sûr. » C’était très logique ça. Et si Shanice n’y arrivait pas eh bien il essayerait à son tour. « C'est toi qu'est censé être parfait. Tu devrais pouvoir faire ça. » « Je suis parfait. » la rectifia-t-il. « Je suis content que tu le reconnaisses enfin cela dit… » ajouta-t-il d’un air malicieux. « Mais même nous, les gens parfaits, avons des failles. » Il fallait bien, hein. Mais c’était son seul point faible ça. Julian décida finalement qu’il allait rester même s’il ne pouvait pas s’empêcher de penser au moment où il devrait partir. Ça s’annonçait vraiment déchirant. « Pas si je t'empêche. Je pourrais te forcer à rester là pendant trèèèèès longtemps. » Le jeune homme soupira. « Ouais enfin... Ce ne serait pas très dur hein. » Il n’avait aucune volonté en sa présence. « Tu aurais juste à me dire de rester en fait. » Comme il le lui avait dit la dernière fois, il pouvait faire tout ce qu’elle voulait.