Évoquer son livre était, à cet instant là, le seul moyen que j'avais trouvé pour prolonger encore un peu notre entrevue. Je ne savais même pas pourquoi je faisais cela. Que l'on reste encore quelques minutes ensemble n'allait pas changer la donne. Il n'allait pas venir m'embrasser. Et moi... je n'oserais sûrement pas le faire. Venir presser mes lèvres contre les siennes... C'était tellement tentant. Et défendu. C'était mon patron et je ne devais pas oublier cela ! Mais c'était déjà tellement agréable de l'avoir sous les yeux que je tentais quand même de prolonger ce moment. Et puis, on ne sait jamais... J'expliquais alors que je trouvais dommage de ne pas écrire un second livre. « Ca reste encore à décider ... » J'hochais rapidement la tête en souriant vaguement. J'espérais tout de même sincèrement qu'il se décide à en écrire un nouveau. Mais le fait que nos corps soient si près l'un de l'autre, m'empêchait sérieusement de penser calmement à son livre. A vrai dire, même si j'étais sincère, son livre n'était là qu'un vague prétexte. Prétexte pour me rapprocher encore de lui, pour rester avec lui quelques minutes de plus. C'était totalement absurde car il n'allait pourtant rien se passer de plus... C'était évident. Que pouvait-il se passer entre un homme d'une trentaine d'années et une gamine de même pas dix-huit ans ? Rien. Absolument rien. Pourtant je ne pouvais m'empêcher d'espérer un quelconque dérapage. Et la question qu'il me posa par la suite ne pu que m'encourager dans cette direction. « Bientôt quand ? Au cours du mois à venir ? » Pourquoi voulait-il absolument savoir quand ? C'était assez surprenant et déstabilisant. J'en venais à songer qu'il espérait peut être me voir majeure dans le mois, afin qu'il puisse se passer des choses entre nous, en toute impunité. Mais non ! Je me faisais sans doute des films et il devait y avoir une véritable raison à sa question. « Non, en Novembre, le 6... Pourquoi ? Cela pose un problème ? » demandais-je alors en songeant que le fait que je sois encore mineure était peut être un problème par rapport à mon stage.  

Suite à ses questions, je lui donnais alors mon âge, renonçant à lui mentir et me vieillir un peu. Dans quel but au juste ? Lui faire croire que j'étais majeure pour l'inciter à se laisser aller ? C'était totalement con. Même en ayant 18 ans, je doutais sincèrement lui plaire. Franchement, qu'est-ce qu'un homme comme lui pourrait avoir à faire d'une gamine de mon âge ? J'avais beau me dire que cela n'avait aucun sens, je demeurais très surprise en le voyant aussi soucieux de savoir quand j'aurais 18 ans. Et comme à mon habitude, je trouvais une explication tout à fait plausible et logique à cela, essayant de ne pas me faire de film. « Non aucun, ne vous inquiétez pas ! » J'avais supposé qu'il voulait savoir mon âge par rapport à mon stage. Pour quelle autre raison pouvait il se préoccuper de cela, hein ? « C'était juste une question comme ça. » Je fronçais légèrement les sourcils. Une question 'comme ça' alors qu'il tenait absolument à savoir si je serais majeure dans le mois ? C'était étrange. « Pas de soucis. » Et plus j'y pensais, plus je me demandais si cette attirance n'était pas réciproque. Ça expliquerait bien des choses. Ses regards parfois insistants, son attitude au studio photo, ses interrogations sur mon âge... Et sa main qui venait soudainement replacer une mèche de mes cheveux derrière mon oreille ! Je restais totalement hébétée, me figeant quelques secondes sans parvenir à faire ou dire quoi que ce soit. Je me resaissisais ensuite, songeant que je n'avais malheureusement plus rien à faire ici. Je me reculais alors légèrement et esquissais un vague sourire. « Et bien, je vais vous laisser... Merci encore de m'avoir reçu. » Je me tournais alors vers la porte du bureau, en saisit la poignée sans trouver la force de l'actionner. Je fermais alors les yeux une fraction de secondes avant de me retourner et de venir presser mes lèvres contre celles du trentenaire. Merde, on ne vit qu'une fois ! Je mis cependant très rapidement fin à notre baiser, reprenant alors mes esprits. « Je.. Je suis désolée, je ne sais pas ce qui m'a prit... » glissais-je d'une voix à peine audible, baissant la tête et n'osant plus croiser son regard.

Le geste qu'il se permit, en me débarrassant d'une mèche sauvage, me surprit grandement. Jusqu'à présent, il était toujours parfaitement resté à sa place de patron. Même le fait de me demander mon âge pouvait paraître anodin et innocent. Alors je fus clairement déstabilisée par son geste, remettant alors en cause ses regards, ses questions sur mon âge... Je m'étais jusqu'à présent efforcé de croire que cela n'avait rien d'ambigu et que c'était simplement mon attirance pour lui qui me poussait à me faire des films. Et si, au contraire, il y avait réellement une certaine ambiguïté, y compris de son côté ? Et si j'avais vraiment vu juste ? N'en sachant trop rien et ne voyant pas d'autres motifs de rester dans son bureau plus longtemps, je le saluais et m'apprêtais à partir. Bien sûr, j'aurais aimé rester. Mais je ne voyais rien d'autre qui pouvait me retenir dans son bureau encore quelques minutes. « Je vous en prie ... » Et, alors que j'étais sur le point d'ouvrir la porte et de m'en aller, je me retournai brusquement et vins finalement presser doucement les lèvres contre les siennes. Je le fis presque inconsciemment, sous l'effet d'une pulsion. Et clairement, à ce moment là, la raison avait quitté mon esprit. Sinon je n'aurais sans doute pas agis ainsi. Je mettais ensuite fin à ce baiser et me confondais aussitôt en excuses. C'était le patron de l'entreprise dans laquelle j'allais faire mon stage et je venais de l'embrasser ! Quelle conne ! Enfin, je notais qu'à aucun moment, il n'avait tenté de me repousser. Cependant, il semblait tout aussi surprit que moi de cette initiative. Je ne me serais d'ailleurs jamais cru capable de faire le premier pas. Encore moins envers un homme d'une trentaine d'années. Et à peine eus-je baissé la tête, je sentis son doigt se faufiler sous mon menton pour me faire relever le visage avant qu'il ne s'empare de mes lèvres. Yeux fermés, je profitais de ce moment, peinant à réaliser ce qui était réellement en train de se passer. Je préférais d'ailleurs oublier qu'il s'agissait de mon patron et que ce que nous faisions n'était pas vraiment permis, me concentrant d'avantage sur ce baiser terriblement agréable, que je lui rendais avec tendresse.

Je n'avais clairement plus aucun contrôle sur la situation. Le simple fait que j'en sois venue à l'embrasser, presque sur un coup de tête, en était la preuve la plus évidente. Pour que j'en vienne à faire le premier pas et embrasser un homme pouvant presque être mon père, c'était vraiment que je ne contrôlais plus rien. Et malgré tout, c'était hautement plaisant. Et excitant. Sans doute car c'ét ait interdit. Le simple fait qu'il soit mon patron aurait du nous freiner. Mais le fait qu'il ait une trentaine d'années, et que moi, je sois encore mineure, aurait clairement dû nous dissuader d'agir ainsi. Pourtant, nous n'avions que faire de tout cela. Enfin, cela m'importait peu. Je savais pourtant que nous risquions gros. Et que rien de tout ce qui se passait à cet instant là n'avait lieu d'être. Pourtant, il m'était impossible de lutter. Lutter contre ce désir grandissant... Désir qui me poussait à lui rendre son baiser avec tendresse, oubliant presque qu'il avait sans doute le double de mon âge. Tout cela était totalement inconscient et insensé, mais je n'en avais, à cet instant là, strictement rien à faire. Lui-même ne semblait pas se préoccuper de tout cela et me fit même légèrement reculer afin de me plaquer délicatement contre le mur, glissant en même temps sa main dans mes cheveux. Il rompit finalement notre baiser, ce qui fut assez frustrant à mon goût. « On est en train de faire une erreur ... » J'ouvrais alors les yeux et les posais sur lui dans un vague soupir. Il avait raison. Mais malgré tout, il ne semblait pas vraiment prêt à me repousser. « On peut encore tout arrêter si.... » suggérais-je sans réelle conviction. S'il voulait tout arrêter, avant l'on ne fasse une plus grosse erreur, je ne pouvais rien lui reprocher... Et pourtant, je n'avais pas du tout envie de tout stopper maintenant.

Même si je me laissais aller à l'embrasser, je n'étais pas en train d'imaginer ou d'espérer quoi que ce soit entre nous. J'essayais de garder à l'esprit que, comme il me le fit d'ailleurs remarquer, tout cela était une erreur. Et malgré cela, j'avais du mal à de détacher de lui. Cela m'était d'ailleurs physiquement impossible, puisque j'étais bloquée entre lui et le mur. Mais cela ne me dérangeait pas vraiment. C'était même assez plaisant. Ainsi, je ne tentais même pas de me détacher de son emprise, lui laissant tout de même entendre que nous pouvions encore tout arrêter. Enfin, il pouvait tout arrêter s'il le désirait. Mais de mon côté, j'étais bien incapable de quoi que ce soit. J'étais beaucoup trop attirée par lui pour lutter. Et même si je savais que rien de sérieux ne pouvait  s'installer entre nous, je voulais faire durer ce moment autant que possible. « On peut ... Mais je sais pas si je veux ... » Voilà le problème. Ni lui, ni moi, n'avions la volonté nécessaire pour mettre un terme à tout cela. Et c'était en partie un soulagement pour moi. Même si je lui avais plus ou moins proposé, j'avais peur qu'il décide de tout arrêter. Et cela aurait été franchement frustrant... « Tant mieux... Parce que je ne suis pas sûre de le vouloir aussi... » glissais-je finalement en venant à nouveau déposer mes lèvres sur les siennes tout en enroulant doucement mes bras autour de lui. Clairement, je n'arrangeais rien à la situation. Mais c'était de toute manière déjà trop tard. Et puis, avec mon stage à ses côtés qui arrivait, d'autres dérapages seraient sans doute à prévoir...

C'était lui l'adulte. Lui qui était censé agir raisonnablement, non ? C'était bien lui le plus responsable de nous. Ainsi, il allait de soi que c'était plutôt à lui de mettre fin à tout cela. C'était plutôt son rôle, même si j'avais été  à l'initiative de ce premier baiser. Alors en effet, je n'étais pas totalement innocente dans ce qui se passait à cet instant là. Pourtant, à aucun moment, il ne fit part d'une quelconque intention d'y mettre fin. Il souligna juste que c'était mal mais qu'il n'était pas certain de vouloir arrêter cela. Que pouvais-je donc faire de plus, moi ? La meilleure des choses à faire serait évidemment de prendre les devants et le repousser avant que cela aille trop loin. Oui, de toute évidence, c'était tout ce qu'il y avait à faire... Sauf que j'en étais tout simplement incapable. Et je finis même pas lui avouer à demi-mots. Et je plaquais ensuite mes lèvres contre le siennes une nouvelle fois. Et après m'avoir répondu avec passion, il mit fin au baiser afin de poser son front contre le mien, me maintenant toujours doucement plaquée contre le mur. « Ce qu'on fait ... Est vraiment grave ... » En guise de réponse, je baissais les yeux et soupirais longuement. Il avait entièrement raison. Et il fallait que l'un de nous se ressaisisse. Après une longue inspiration, je posais mes mains sur ses avants-bras afin de me détacher de lui, pourtant à contre coeur. « C'est vrai... Je crois qu'il vaudrait mieux que... que je m'en aille... » suggérais-je alors doucement en me détachant totalement de son emprise, gardant le regard baissé, sachant très bien qu'il me suffirait de recroiser le sien pour craquer à nouveau.

Ce n'était pas la peine de tergiverser plus longtemps. Nous étions en train de faire une belle connerie. Et il fallait à tout prix que cela cesse avant que les choses prennent plus d'ampleur. Et comme il ne semblait pas parvenir à agir raisonnablement, je décidais de le faire à sa place. Ainsi, je finis par trouver le courage de le repousser doucement, baissant soudainement le regard. Je ne regrettais rien de ce qui s'était passé. Si ce n'est le fait qu'il ait une bonne dizaine d'années de plus que moi et qu'il soit mon patron. Mais passons. J'évitais de croiser à nouveau son regard, sachant pertinemment qu'il ne m'en faudrait pas plus pour lui céder une nouvelle fois.  « Oui, ce serait préférable ... » Je soupirais doucement de frustration, ayant secrètement espéré qu'il tente de me retenir auprès de lui. Mais soit, il valait peut être mieux que les choses se passent ainsi. Pourtant, quelques secondes après, il me saisit par la main et me prit dans ses bras, m'embrassant doucement. Et évidemment, je lui rendis ce baiser avec tout autant de tendresse, oubliant ma démarche précédente. Bon sang ! Pour une fois que j'étais prête à partir, pourquoi avait-il fallu qu'il fasse tout foirer ?! « Pour l'instant ... » Sentir son souffle contre mon visage ne m'aidait franchement pas à agir sagement. Mais ce furent surtout ses propos qui m'intriguèrent. J'ouvrais alors les yeux et les plongeait dans les siens, fronçant légèrement les sourcils. « 'Pour l'instant' ? C'est-à-dire ? » demandais-je alors, curieuse de savoir où il voulait en venir. A croire que cette distance qu'il fallait mettre entre nous ne serait que temporaire. Songeait il sérieusement qu'à un moment donné, cela soit possible entre nous ? A en croire la manière dont il avait amené les choses, oui. Pourtant, que l'on attende quelques semaines, voire mois, n'allait pas changer la donne.

Je n'avais jamais véritablement eu de relation amoureuse. Et je ne connaissais donc rien à tout cela. Et il fallait que je me laisse aller à découvrir ce genre de choses dans les bras d'un homme qui pouvait quasiment être mon père. A croire que j'étais totalement inconsciente. Ou folle. Oui, folle, c'était tout à fait ça. Il me rendait folle. Dès l'instant où je l'avais vu, je m'étais faite envahir par ce désir terriblement dévastateur. Et pouvoir enfin goûter à ses lèvres était hautement plaisant. Aussi plaisant qu'il était frustrant pour moi de devoir le repousser. Pourtant, je me fis violence et m'apprêtais à partir lorsqu'il m'attira une nouvelle fois contre lui. Merde. Il ne m'aidait vraiment pas. Et ma volonté de lutter contre ce désir était déjà très faible. Et, tandis que je le questionnais sur ses intentions, ses lèvres vinrent se poser dans mon cou, me faisant ainsi frisonner sous les baisers qu'elles y déposaient. Je ne pu retenir un vague soupir d'aise en sentant finalement sa langue au contact de ma peau. Nous étions en train de jouer beaucoup trop avec le feu. Et nous allions finir par nous perdre à ce petit jeu là. Je remontais malgré tout une main le long de son dos, venant finalement la poser sur sa nuque, l'incitant ainsi à continuer. « J'ai envie de ... » Je fermais alors les yeux, craignant et espérant à la fois, qu'il termine sa phrase par 'toi'. Sauf que s'il me disait cela, j'aurais sans doute bien du mal à quitter finalement son bureau. Parce que j'avais sacrément envie de lui à ce moment là. « Te revoir ... Même si tu es ... Malheureusement si mineure ... » Je soupirais doucement de déception. Évidemment, c'était surtout mon âge qui posait problème. Je le savais. J'aurais du lui dire que j'étais majeure. Cela nous aurait évité ce soucis là. « Mais plus pour très longtemps. Ce n'est donc pas si grave ... » Je secouais doucement la tête de gauche à droite. « Le fait que je devienne majeure changera-t-il vraiment quelque chose ? D'autres difficultés persisteront... tu le sais très bien... Et je doute sincèrement pouvoir attendre jusque là.» avouais-je finalement avant de prendre une longue inspiration. « Puis je ne suis pas censée rester ici. Je quitte New York pour mes études dans moins de deux mois... Alors quand bien même on déciderait d'attendre ma majorité, je ne serais plus ici pour que l'on puisse se voir... » Et ça, c'était la stricte vérité. Vérité affreusement douloureuse dans le sens où, maintenant qu'une possible suite nous était possible, la distance allait sans doute nous en priver. « Alors c'est maintenant ou jamais. » concluais-je en regrettant de le mettre dans une telle situation. Nous n'avions pourtant pas vraiment le choix.

Même si nous parvenions à calmer nos ardeurs et oublier ce petit dérapage d'aujourd'hui, il était fort probable que nous finissions par craquer dans le courant du mois. Ainsi, c'était reculer pour mieux sauter. En tous cas, c'était comme ça que je le voyais. Parce que même si je parvenais à le repousser aujourd'hui, je finirais sans doute par lui sauter dessus avant la fin de mon stage. Principalement pendant les derniers jours, où j'étais censée finir mon stage à ses côtés. Et en même temps, craquer maintenant ne serait pas très professionnel dans la mesure où il allait sans doute s'avérer bien difficile pour nous de nous consacrer uniquement à notre travail. Mais soit. Il n'était pas question de cela pour le moment. Il était plutôt question de mon âge et des difficultés que cela engendrait. « Ce sera plus légal en tout cas ... » Oui, évidemment, ce serait plus légal. Mais serait-ce suffisant pour nous permettre une telle liaison ? J'en doutais. Parce qu'il demeurait bien plus âgé que moi et que, clairement, je n'allais pas pouvoir toucher un mot à son propos à mes parents. Et ainsi, nous serions obligés de restés cachés. Pas très simple tout ça. Je lui expliquais ensuite que de toutes façons, cela risquait d'être compromis puisque je quittais New York dans quelques mois pour poursuivre mes études ailleurs. Et même si je rentrerais occasionnellement, nous voir risquait d'être sacrément difficile. Ce serait donc une perte de temps que d'attendre ma majorité. Ou même essayer. Car de toute évidence, ni lui, ni moi, n'aurions la force d'attendre tous ces mois. J'en vins presque à lui poser un ultimatum. Enfin, je lui glissais simplement que, au vu de ce qu'il allait advenir pour moi, nous ne pouvions pas nous permettre d'attendre. C'était donc soit maintenant, soit jamais. Et personnellement, j'optais surtout pour 'maintenant'. Nous avions un mois devant nous pour en profiter, et la même envie l'un que l'autre alors pourquoi se priver ? Et il ne tarda pas à aller dans mon sens, retrouvant mes lèvres des siennes tout en nous enfermant à clé dans son bureau. Et vu comme c'était parti, ce n'était pas pour jouer aux dominos. Et même si je me sentais prête pour passer à l'acte, je préférais taire le fait qu'il s'agissait de ma première fois. Il avait déjà été suffisamment réticent à l'idée que l'on se laisse aller de la sorte, inutile de lui en remettre une couche. Je continuais donc de l'embrasser, venant caresser ses lèvres du bout de ma langue avant de glisser mes lèvres dans son cou pour y déposer de multiples baisers.

J’avais tenté le tout pour le tout en le mettant face à cet ultimatum. Et j’avais finalement eu raison puisqu’il céda aussitôt, ne cherchant même pas à lutter. J’avais presque du mal à croire que je venais de faire cela. Je l’avais presque ouvertement provoqué et l’avais incité à poursuivre ce que nous avions commencé. Et ce, sans même éprouver une once de regret. Pourquoi regretter ? Et surtout, que regretter ? Nous ne faisions rien de mal et répondions simplement à nos envies les plus folles. Ainsi, je répondais avec toujours plus de fouge à ses baisers avant de glisser mes lèvres dans son cou. Je l’aidais ensuite à me retirer ma veste, continuant de l'embrasser délicatement dans le cou, déviant parfois sur ses lèvres. Je le laissais ensuite me guider jusqu'au canapé en cuir sur lequel je ne me fis pas prier pour m'allonger, glissant mes bras dans son dos pour rapprocher davantage nos corps. Je glissais par la suite mes doigts dans ses cheveux tandis qu'il fit glisser son regard  le long de mon corps avant de le poser à nouveau sur mon visage. Et je ne pu m'empêcher de frisonner en sentant sa main se poser sur ma hanche pour finalement remonter et se faufiler sous mon haut. Peu après, je fis de même, glissant une main dans son dos, passant ainsi sous son haut. Les choses se faisaient plutôt naturellement et j'en oubliais presque ma virginité. C'était d'ailleurs un point que nous n'avions pas abordé et j'avais peur de le lui avouer. Pas peur qu'il me juge. Peur que cela le fasse reculer. Il était déjà suffisamment conscient que ce que nous faisions était mal. Lui dire que j'étais toujours vierge risquait de le conforter dans l'idée que nous devions tout arrêter. Je décidais donc, dans un premier temps, de ne rien dire à ce propos. En espérant que mon inexpérience ne me trahisse pas.

C'était presque plus fort que moi. J'avais tellement envie de lui que j'en arrivais à me montrer assez directe et provocatrice. Sans ça, j'avais peur qu'il ne se décourage et décide de tout laisser tomber, comme cela fallut être le cas un peu plus tôt. Pourtant, je n'avais jamais été allée aussi loin avec un homme et sentait la pression monter de plus en plus. Clairement, je risquais de perdre peu à peu ce côté provocatrice et sûre d'elle pour me montrer beaucoup plus hésitante. Ceci dit, c'était  normal pour une première fois, non ? J'avais juste peur qu'en apprenant cela, il préfère tout arrêter. Mais j'avais bien peur de ne plus pouvoir lui cacher ce 'détail' bien longtemps. D'ailleurs il ne tarda pas à ôter totalement mon haut, après s'être une nouvelle fois emparé de mes lèvres. Je me redressais alors, lui facilitant les choses, avant de glisser à nouveau mes lèvres dans son cou, que j'embrassais et mordillais délicatement. Et une fois mon haut ayant quitté mon corps, un frisson parcourut mon corps avant que je décide de faire de même en lui retirant son haut. Sentant ensuite son regard glisser sur mon corps et s'attarder tout particulièrement sur mes courbes, je ne pu réprimer un vague sourire. Je laissais ensuite m'échapper un léger soupir d'aise tandis qu'il commençait à retirer mon soutien-gorge. Avant qu'il n'ait pu l'enlever totalement, je le stoppais doucement dans ses gestes. « Attends... juste... je... C'est ma première fois. » avouais-je alors timidement, redoutant sa réaction. Ce fut d'ailleurs pour faire oublier cet aveu que je vins, presque immédiatement, déposer mes lèvres contre les siennes pour l'embrasser tendrement.

Ce n'était clairement pas dans mes habitudes de me montrer aussi directe et sûre de moi. En réalité, je ne l'étais pas du tout, même ici, en compagnie de Vitaly. Je lui avais juste fait part, de manière assez directe, certes, d'un fait, dans l'espoir que cela puisse le faire changer d'avis. Et cela avait fonctionné. Et c'était bien par peur qu'il ne change une nouvelle fois d'avis, que je répondais aussi favorablement à ses baisers et caresses. Parce que je n'étais pas sûre de vouloir lui avouer ma virginité. Et pourtant, je le fis finalement, ne voulant pas lui mentir concernant un fait aussi important. Et, voyant sa réaction, je compris que je n'aurais peut être pas du lui dire. Pas si je voulais aller plus loin avec lui. « Et c'est maintenant que tu me le dis ? » Je soupirais longuement en me redressant sur mes avant-bras. « J'avais justement peur que cela change tout... » expliquais-je en baissant légèrement le regard. J'avais crains – et craignais toujours – que cette annonce ne le fasse changer d'avis et qu'il ne veuille plus de moi. C'était pourtant totalement con puisque j'en avais envie et que je me sentais prête à passer à l'étape suivante. « On devrait arrêter ... » Je me redressais subitement et attrapais son poignet. « Non ! Le fait que je sois vierge ne change absolument rien... » Sans lui laisser le temps de répondre, je rapprochais mon visage du sien pour déposer un bref baiser au coin de ses lèvres avant nicher mon visage dans son cou. « On en a tous les deux envie... Pourquoi lutter? » demandais-je alors doucement, essayant de le convaincre de nous laisser une seconde chance. Puis, il ne s'apprêtait pas à me violer. Au contraire, c'était moi qui le tentait et le provoquait depuis tout à l'heure. C'était donc bien la preuve que ma décision à ce sujet était prise et qu'il n'avait donc pas à se sentir responsable.

Bien sûr, et pour ma plus grande déception, il réagit plutôt mal en apprenant que j'étais toujours vierge. J'en venais même à me demander si je n'aurais pas mieux fait de ne rien dire, et de laisser faire les choses. Quoi que... En comprenant que j'étais vierge, il aurait sans doute bien plus mal réagi que maintenant. Je lui fis donc par des raisons de mon silence à ce propos et, voyant sa réaction, je ne pouvais que me sentir encore plus coupable. « Ne m'en veux pas, je t'en prie... » suppliais-je alors. Clairement, je n'avais pas envie que tout cela s'arrête. Mais j'avais encore moins envie qu'il m'en veuille. Surtout qu'au final, je lui avais dit la vérité. J'avais juste prit un peu de temps, sans doute dans l'espoir que le désirs soit assez fort pour l'empêcher de vouloir tout arrêter. C'était à priori raté. Ainsi, dès qu'il mentionna l'idée de mettre un terme à cela, je l'arrêtais et tentais de diminuer la gravité de la situation. Et de le convaincre de continuer. J'allais ainsi jusqu'à déposer un bref baiser au coin de ses lèvres, avant de descendre dans son cou. Et après un léger grognement de sa part, il enfouit enfin son visage dans mon cou pour parsemer ma peau de baisers. Un vague soupir d'aise m'échappa. J'étais soulagée de voir que finalement, les choses semblaient reprendre leur cours. Et après un très léger gémissement, je bloquais, presque sans m'en rendre compte, ma respiration en sentant son bassin onduler contre le mien.  « Ta première fois ne devrait pas se passer ainsi. Pas dans un bureau. Pas sur un putain de canapé. Et pas avec un trentenaire que tu ne connais même pas. » Je continuais à marteler sa peau de doux baisers, enroulant mes bras autour de ses épaules pour resserrer notre étreinte, ne réagissant pas vraiment à ses propos. « Je préfère mille fois ça à n'importe quel autre contexte... » murmurais-je alors à son oreille en me laissant doucement retomber en arrière, l'entraînant ainsi avec moi.