Remettre les pieds chez eux. Enfin chez lui, maintenant. Mais c’était quand même anciennement chez eux. Chez Serena et Vitaly. C’était tellement étrange pour moi d’y retourner en sachant pertinemment que je n’y verrais pas ma sœur. Juste… Vitaly. En soi, ce n’était déjà pas mal. Et même si je me réjouissais à l’idée de le revoir, j’étais plutôt mal à l’aise. Cette situation me mettait sacrément mal à l’aise. Je me sentais déjà en partie responsable de leur divorce. Après tout, c’était à cause de moi que leur mariage avait commencé à sérieusement battre de l’aile, non ? Mais retourner dans leur maison, juste dans le but de passer du temps avec Vitaly, de retrouver mon rôle de maîtresse, était plutôt dérangeant. Ils avaient tellement partagés et vécus de choses ici, que l’idée de profiter de l’absence – définitive – de Serena, sous ce qui était encore son propre toit, pour retrouver son futur ex-mari, me gênait. Et retrouver cette maison, sans la moindre trace de ma sœur, allait clairement me faire encore plus culpabiliser et me rappeler que s’ils se séparaient, c’était un peu à cause de moi. C’était pourtant la dernière chose que je souhaitais. Qu’ils se séparent par ma faute. Que ma sœur soit malheureuse à cause de moi. Certes, elle ne savait toujours pas de quelle manière j’étais liée à Vitaly, mais la simple idée de la faire indirectement souffrir me tourmentait terriblement. J’avais été un monstre de continuer ma relation avec Vitaly, tout en étant parfaitement consciente que je mettais ainsi en péril leur mariage. Pour une fois, j’avais été hautement égoïste. Je n’avais pensé qu’à moi. Qu’à mon petit plaisir. Enfin, non, j’avais pensé à Serena. A vrai dire, il n’y eut pas une seule fois où j’ai vu Vitaly sans penser à elle et au mal que nous étions en train de lui faire. Mais cela ne changeait rien. Mon amour pour lui me faisait presque oublier à quel point ce que je faisais à ma sœur était horrible. Si bien qu’il ne fut plus question de renoncer à notre relation.

Les seules fois où nous avions essayé, nous avions bien vite constaté que c’était impossible. Nous revenions toujours l’un vers l’autre, alors à quoi bon lutter ? Et puis, ce que nous vivions ensemble était tellement fort et agréable, que je n’avais même plus la volonté de lutter. Pourquoi renoncer au bonheur ? Certes, cela m’aurait sans doute permis de préserver ma sœur… Mais trop tard. Leur mariage était terminé. L’heure des regrets était passée. Et je devais assumer les conséquences de mes actes… Enfin, pour le moment, je devais surtout rejoindre Vitaly chez lui. Et évidemment, j’avais sacrément hâte de le retrouver. Nous n’avions pas eu l’occasion de nous revoir depuis qu’ils avaient décidé de divorcer, ainsi j’appréhendais un petit peu. Et s’il m’en voulait ? S’il estimait que tout était de ma faute ? Et puis, je ne savais pas du tout dans quel état il pouvait bien être… Et le voir malheureux me briserait clairement le cœur. Je me hâtais donc de rejoindre son domicile à l’heure prévue et, une fois sur place, frappais quelques coups brefs à la porte, tout de même impatiente de le revoir.

J’avais sans doute été la première personne que Serena avait informée de son divorce. Peut-être même avant nos parents. Et Dieu sait que cela avait tout de même été un choc pour moi. Certainement car j’étais assez naïve, j’avais gardé l’espoir que, malgré les difficultés et problèmes qu’il y avait au sein de leur couple, ils finiraient par se remettre ensemble. Que tout rentrerait plus ou moins dans l’ordre. Et que Vitaly et moi pourrions ainsi continuer à nous voir. Pourtant, les choses n’avaient visiblement fait qu’empirer, les poussant à divorcer. Et forcément, je me sentais un peu responsable de cela. Pourtant, au final, il valait peut être mieux qu’il en soit ainsi. Du moins, à choisir, je préférais qu’ils se séparent ‘naturellement’ plutôt que ce soit après que Serena ait découvert ma liaison avec son mari. Le seul problème était qu’il allait désormais être sacrément difficile de nous voir… Et puis, même si Serena découvrait notre liaison, cela avait désormais moins d’importance, non ? Il n’était plus son mari et n’avait plus de compte à lui rendre. Nous pourrions même prétendre que tout cela n’avait commencé qu’après leur divorce, afin de ne jamais lui laisser comprendre qu’elle avait été cocue… Et même dans ce cas là, je jouais le rôle de la méchante. Qu’il soit marié ou pas, voler le mari de sa sœur n’était franchement pas quelque chose de très glorieux et respectable… Non, il n’y avait pas de quoi être fière… Le pire était peut être même que, ayant toutefois un bon fond, j’avais été attristée en apprenant leur divorce. Je savais à quel point Serena pouvait tenir à lui et ce que je lui faisais était déjà suffisamment horrible. Je ne pouvais donc pas me réjouir de leur séparation, malgré les avantages que cela pouvait me donner. Désormais, il était libre. Pleinement libre. Et même si nous devions demeurer cachés pour ne pas que Serena soit au courant de notre liaison, nous étions un peu plus libres…

Ainsi, je me rendis donc chez eux, où seul Vitaly vivait désormais. Je ne l’avais pas vu depuis leur séparation. Quelques sms échangés ci et là, quelques appels. Rien de plus. Et j’étais vraiment contente de le retrouver. Aussi bien parce qu’il m’avait manqué que pour m’assurer qu’il allait bien. Une séparation n’est jamais très drôle. Encore moins dans ce cas là. Serena avait été à ses côtés pendant plus de cinq ans, ce n’était pas rien… Rapidement, la porte s’ouvrit, laissant apparaître mon ancien beau-frère. Immédiatement, un vague sourire prit place sur mon visage. Que ça faisait du bien de le revoir ! Je refermais ensuite ma main autour de la sienne lorsqu’il  me fit entrer  et me fit ensuite face. Quelque chose n’allait pas…  Il n’était pas tout à fait comme d’habitude. Il ne souriait pas et ne cessais de me dévisager. Pourtant, avant que je n’ai eu le temps de réagir et le questionner, ses doigts glissèrent sur mon visage avant de repousser quelques mèches de cheveux dans mon dos . Puis finalement déposer ses mains sur mes joues pour venir m’embrasser avec tendresse. Je remontais alors une main que je plaçais sur sa nuque, comme pour renforcer ce baiser. Lorsque celui ci prit fin, je reculais légèrement mon visage du sien et plantais mon regard dans le sien. « Je suis content que tu sois venue ... » Un doux sourire s’installa sur mes lèvres tandis que mon pouce vint doucement effleurer sa joue. « C’était bien le minimum… Puis, je suis contente de te revoir… Tu m’as vraiment manqué, tu sais. » glissais-je doucement avant de venir déposer un bref baiser sur ses lèvres. « Comment vas-tu ?  Tu... tiens le coup ? »

Même si Serena ne vivait plus ici, cela me gênait de venir y retrouver Vitaly. J’avais l’impression de lui faire une crasse supplémentaire. Comme si voir dans son dos son (ex) mari n’était pas déjà assez horrible, il fallait que nous nous voyions dans leur ancienne demeure. Situation assez étrange. Et je n’osais imaginer pour lui. Voir sa maîtresse dans la maison qu’il avait partagé, jusqu’à quelques semaines auparavant, avec sa femme.  Pourtant, en théorie, puisqu’ils étaient désormais séparés, nous étions un peu plus en droit d’agir ainsi. Ou plutôt, un peu moins en tort. Parce que malgré tout, ce que nous faisions n’était franchement pas autorisé. C’était mal. Sacrément mal, même. Et ce, qu’ils soient toujours mariés ou pas. Disons que cela était moins pire désormais. Mais toujours aussi peu avouable. Quant au fait que leur divorce risquait de nous causer du tort, j’essayais de me persuader du contraire. Certes, nous n’avions désormais plus aucune raison de nous voir officiellement. Mais même lorsqu’ils étaient encore ensemble, Vitaly et moi nous voyions rarement officiellement. La plupart des fois, c’était bien évidemment en secret. Ainsi, divorce ou pas, rien n’était censé changer à ce niveau là, non ? Mouais, sauf que là, si l’on se faisait surprendre ensemble, nous n’aurions aucune excuse. A l’époque, cela aurait pu paraître moins suspect que je passe un peu de temps avec celui qui n’était censé être que mon beau-frère. Mais maintenant, plus rien ne nous liait officiellement… « Tu m'as manqué aussi. Beaucoup ... » Je gardais les yeux fermés, mon front contre le sien. J’aimais entendre ces petits mots et ainsi constater à chaque fois un peu plus que je comptais toujours pour lui. C’était franchement plaisant de constater que, malgré le temps qui commençait à passer, rien n’avait changé entre nous. Tout était au contraire bien plus fort depuis cette semaine que nous avions passé ensemble. Le bonheur à l’état pur, tout simplement. Et cela me manquait déjà. Tout avait été si parfait, si idyllique, que je ne pouvais qu’être nostalgique de cette semaine, bien trop courte à mon goût.

Vint ensuite le moment où je le questionnais sur son état actuel. Un divorce, ce n’est pas rien, merde ! Surtout que, même si son couple battait de l’aile et s’il la trompait, j’étais persuadée que Vitaly restait fortement attaché à Serena. C’était sa femme après tout. « Je vais bien. Ce n'est pas la première fois que je vis seul après tout ... » Ce n’était pas tant le fait qu’il vive seul qui m’inquiétait. C’était surtout la séparation et la douleur qui s’en suivait. Il ne pouvait pas être insensible à cela. « Si t’as besoin d’un peu de compagnie… Tu sais où me trouver… » glissais-je alors tout contre ses lèvres avec un léger sourire en coin. Puis il s’empara de ma main et m’entraîna au salon, où il prit place sur le canapé avant de m’attirer contre lui. Je me laissais donc tomber à ses côtés, posant mes jambes sur les siennes tout en enroulant mes bras autour de sa taille afin de me blottir contre lui. J’enfouissais alors doucement mon visage dans son cou, en profitant pour humer son parfum, devenu trop rare ces derniers temps. Bon sang, que c’était bon de le retrouver ! « Tu sais ... C'est la première fois qu'un truc se brise dans ma vie. Même si j'ai provoqué ça, c'en n'est pas moins déconcertant ... » C’était tout à fait compréhensible. Et encore, j’avais l’impression qu’il prenait plutôt bien les choses. Je n’avais franchement pas l’impression qu’il en soit de même pour ma sœur. Je me redressais alors légèrement afin de planter mon regard dans le sien. « C’est normal, c’est un moment difficile… Peu à peu, les choses reprendront leur cours normal et tout cela appartiendra vraiment au passé. On passe tous par là à un moment ou à un autre… Mais dis toi surtout que tu n’es pas le seul responsable de cela. J’ai évidemment ma part de responsabilités là dedans… Et Serena aussi. Je pense que c’est une accumulation de choses qui a aboutie à cette… séparation… En tout cas, si un jour ça va pas, n’hésites surtout pas à m’appeler ou à me faire venir…  Je serais toujours là pour toi. » Après m’être pincé les lèvres, je vins déposer un doux baiser sur ses lèvres avant de poser doucement ma tête sur son épaule.

Même si c’était plutôt étrange de devoir retrouver Vitaly dans la maison qu’il avait partagé avec ma sœur, c’était la seule solution. Nous voir chez moi était trop dangereux. Mes parents pouvaient débarquer tout moment et, maintenant que Serena se retrouvait seule, elle pouvait aussi débouler n’importe quand, juste pour retrouver sa chère petite sœur. Clairement, nous ne pouvions pas prendre le risque qu’elle tombe sur Vitaly. Nous voir chez moi était donc fortement déconseillé. Et cela l’était encore plus dans les lieux publics. Enfin, ça, ça n’avait pas vraiment changé depuis le début de notre relation. Le seul moment où nous avions pu nous comporter comme un couple normal avait été durant notre semaine à Paris. Une semaine passée bien trop vite. J’avais terriblement apprécié de pouvoir enfin m’afficher avec lui sans aucune crainte. Et clairement, devoir recommencer à nous cacher ici m’était difficile. Ce que nous avions vécu là bas était tellement fort que revenir à la réalité n’avait pas été chose facile. « Je saurais toujours où te trouver ... » Comme à notre habitude, nous dévions bien vite dans des discussions plus ambigües et provocatrices. Pourtant, ce n’était pas franchement le moment.  D’ailleurs, le sujet de cette conversation était on ne peut plus sérieux. Sa séparation avec Serena et la façon dont il vivait cela. Dans le fond, cela me préoccupait vraiment. C’était en partie à cause de notre liaison qu’ils avaient décidé de divorcer. Et je ne voulais en aucun cas le voir malheureux à cause de cela. Même si, en théorie, j’aurais du me réjouir me pouvoir continuer à voir ainsi Vitaly, causant désormais moins de mal à ma sœur, je ne pouvais tout bonnement pas me réjouir du malheur des autres.

Et donc, lorsqu’il mentionna davantage les soucis occasionnés par cette séparation, je tentais de le réconforter un peu. Et tout naturellement, je lui précisais qu’il pouvait m’appeler quand bon lui semblait s’il n’avait pas le moral. C’était bien la moindre des choses. « Compte tenu de ce que nous vivons toi et moi, ce serait quand même mal venu que je t'appelle pour me plaindre de cette séparation. Tu ne penses pas ? » Etant plutôt câline, j’appréciais fortement ce type de moment, tout en douceur, sa tête posée contre la mienne. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était foutrement agréable. « Non Vit’ ! Je n’suis pas là pour passer seulement les bons moments avec toi… Tu traverses une mauvaise passe, en partie à cause de moi, c’est bien la moindre des choses que je puisse faire ! Je ne suis pas égoïste au point de me réjouir de votre séparation et je sais à quel point tu tenais à elle. C’est donc tout à fait normal que tu souffres. Et je veux que tu saches que, peu importe le contexte ou les raisons de ta douleur, je serais toujours là pour te soutenir… C’est ce qui se fait normalement dans tous les couples et, même si l’on n’en est pas un légitime, on en est quand même un, mmh ? » C’était pour moi une évidence que d’être là, à ses côtés, dans un moment pareil. Et ce, même si je devais l’entendre me dire que Serena lui manquait. C’était ce qui allait bien finir par arriver. Et même si cela me ferait certainement profondément chier d’entendre de telles choses, cela faisait partie de cette écoute et ce réconfort que je lui devais. « Tant que tu es avec moi, tout ira bien ... » Je souris alors doucement, le trouvant soudainement terriblement attendrissant. Je posais alors ma main sur celle qu’il avait posé sur ma taille et entremêlais doucement nos doigts. « Alors j’ose espérer que tout ira bien pendant encore très, très longtemps… » soufflais-je en faisant évidemment référence à la longévité de notre couple. Plus le temps passait, plus j’espérais que notre histoire pourrait perdurer…

Bien sûr que l’entendre me dire qu’il souffrait de cette séparation, que Serena lui manquait, etc, n’allait pas franchement me réjouir. Cela risquait même de me faire un léger pincement au cœur. Parce qu’il n’y avait rien de bien sympa à voir l’homme qu’on aime souffrir à cause d’une autre femme. Mais soit, aussi compliquée soit la situation, je l’avais acceptée ainsi dès le début. Et il était impensable que je puisse changer mon fusil d’épaule désormais. Et même si je comprenais très bien la gêne qu’il pouvait ressentir à l’idée de se confier sur la souffrance occasionnée par son divorce, à sa maitresse, j’estimais être la mieux placée pour entendre cela. Ou du moins, pour le soutenir et l’aide  à se relever. D’autant plus que, si rien ne s’était passé entre Vitaly et moi, il serait certainement toujours marié à Serena… Et puis je l’aimais ! Et je n’aimais pas le voir souffrir. Nous formions malgré tout un couple – à notre manière – et je considérais qu’il était donc normal qu’il puisse se confier à moi. Peu importe le sujet. Et ce, même si cela risquait de me faire un peu de mal. Car il ne fallait pas se leurrer, Serena comptait toujours pour lui. Et elle devait forcément lui manquer ne serait-ce qu’un peu. Et donc, constater tout cela n’allait pas m’être très agréable. Encore moins si c’était lui qui me le disait clairement. Mais soit, je me devais d’être avec lui dans les bons comme dans les mauvais moments. « Tu es incroyable ... Tu le sais ça ? » Je levais alors les yeux au ciel en levant simplement la tête pour déposer un doux baiser au coin de ses lèvres. J’estimais qu’il n’y  avait rien d’extraordinaire dans ma démarche. Au contraire, c’était pour moi tout à fait logique d’être là pour le soutenir. Même si évidemment, la situation était un peu plus complexe que ça. Mais justement, maintenant qu’il n’avait plus Serena, il allait devoir se reposer sur quelqu’un d’autre. Et de toute évidence, j’étais cette personne là. Et même si je n’en disais rien, la situation n’était pas aisée pour moi. Parce que je culpabilisais sacrément à l’idée de pouvoir, même indirectement, être à l’origine de leur divorce. Et du coup, de leur souffrance. Parce qu’il était évident que Serena aussi souffrait de la situation. Sans doute un peu plus que Vitaly. Même si j’étais celle qui vivait le mieux la situation, tout n’était pas rose non plus.

A aucun moment, je n’avais supposé les véritables raisons qui l’avaient poussé à me demander de venir. Je pensais tout simplement qu’il avait envie de me voir. Qui plus est, avec la situation, il devait sans doute avoir besoin de se changer les idées. Et jusqu’à présent, rien dans son comportement ne m’avait laissé entrevoir le véritable motif de sa demande. D’ailleurs, je ne me posais pas vraiment de questions à ce sujet. Nous avions toujours eu l’habitude de nous voir rapidement et en cachette. Il n’y avait donc rien d’extraordinaire ou d’anormal à cela. J’entremêlais ensuite mes doigts aux siens, appréciant chaque contact, aussi simple soit-il. C’était le genre de choses que nous ne pouvions que rarement nous permettre – contrairement aux autres couples – alors chaque moment était unique et si précieux. Ainsi, j’insinuais que j’espérais que notre ‘couple’ allait encore durer pendant longtemps. Même si cela risquait de créer des problèmes avec ma sœur. Et ma famille en général. Ce que je vivais avec lui était si fort, si puissant et si porteur qu’il m’était impossible de vouloir y mettre fin. J’avais juste envie d’en profiter autant que possible. Tant que nous parvenions à vivre ainsi. Parce que forcément, il y aurait bien un jour ou tout finirait par s’effondrer. Mais j’osais croire que ce jour était encore loin. Très loin. « Je crains qu'il ne te faille me supporter encore longtemps ... » J’affichais aussitôt un doux sourire. J’appréciais sincèrement de constater qu’il était tout aussi déterminé que moi à faire durer notre relation. Parce que même si je savais qu’elle n’était pas éternelle, je voulais la voir perdurer. Mine de rien, je m’étais vraiment attachée à lui et redoutait le jour où une séparation serait inévitable. Je n’étais tout simplement pas sûre de pouvoir m’en relever. « Je serais prête à te supporter toute une vie… » Oui. Même si je savais que c’était totalement fou et impossible, j’avais envie de continuer ma vie avec lui. Puis, lorsqu’il s’allongea sur le canapé, je ne me fis pas prier pour le rejoindre et m’installer tout contre lui et posais une de mes mains sur son bras qui s’était logé autour de ma taille. Je fermais alors les yeux quelques secondes, profitant de ce moment. C’était d’ailleurs assez rare que des ‘retrouvailles’ se passent avec autant de tendresse… Nous étions plutôt du genre torride lorsque nous nous retrouvions après plusieurs jours loin l’un de l’autre.

Cela avait beau être compliqué, risqué et surtout, interdit, je ne pouvais me résoudre à me séparer de Vitaly. Et ce, quand bien même il venait de se séparer de ma sœur.  Pourtant, il suffisait d’être un minimum logique et raisonnable pour comprendre qu’une rupture serait préférable. Pour lui, pour moi, pour Serena… Bref, pour tout le monde. Parce que, de toute évidence, si ma sœur découvrait désormais ma relation avec Vitaly, elle aurait certainement bien du mal à le digérer. Et cela mettrait clairement notre relation en péril. Il valait donc peut être mieux tout arrêter tant qu’il en était encore temps. Avant que nous ne fassions plus de dégâts. Un divorce était déjà bien assez. Et peut-être était-ce une sorte d’avertissement, comme pour nous faire comprendre qu’il était temps que nous agissions afin en adultes… Parce que ce n’était franchement pas ce que nous faisions depuis plusieurs mois, à mentir à tout va pour nous offrir des moments intimes  voire une semaine de vacances dans un autre pays. C’était d’ailleurs totalement fou lorsqu’on y repensait. Totalement insensé même ! Surtout si l’on considérait que l’on était un couple adultère. Cela prouvait d’ailleurs que ce qu’il y avait entre nous était bien plus fort qu’une passade, qu’une aventure sans lendemain. Cela en était même tout le contraire puisque nous étions, à cet instant précis, en train de faire allusion à l’avenir de notre relation. Et l’un comme l’autre, nous espérions que notre histoire puisse encore durer longtemps. Et je devais bien l’avouer, j’étais rassurée de constater que, malgré son divorce, il souhaitait toujours continuer avec moi. Il n’y avait pas de raison pour qu’il veuille soudainement tout arrêter, mais j’avais tout de même eu une légère crainte. Ce divorce changeait quand même bien des choses. Mais rien nous concernant, à priori.

D’ailleurs, nous étions tout simplement en train de sous-entendre que notre couple pouvait encore durer. En tout cas, je l’espérais sincèrement. En toute honnêteté, je commençais sérieusement à m’inquiéter du jour où cette idylle prendrait fin. J’aimais Vitaly. Je l’aimais comme je n’avais jamais aimé et je craignais tout simplement de ne pas m’en remettre si un jour, cela se finirait entre nous. D’ailleurs, aucun « si » ne tenait. C’était une évidence. Notre relation était vouée à prendre fin tôt ou tard. Et ce jour là serait certainement très douloureux pour moi. Mieux valait donc ne pas y penser et se concentrer sur des moments bien plus joyeux et tendres, comme celui que nous étions en train de vivre, tous deux allongés sur le canapé. Et bien sûr, je le laissais enfouir son visage dans mes cheveux, profitant de ce doux contact. « Combien de temps tu penses pouvoir rester ... ? » Je souris doucement, songeant à l’excuse que j’avais donnée à mes parents pour quitter la maison. Tout avait été – comme d’habitude – soigneusement calculé. « J’ai dit à mes parents que j’allais voir une amie, que je n’étais donc pas prête de rentrer et qu’il y avait des chances pour que je dorme chez elle… Donc je peux rester jusqu’à demain matin… Si ça te convient, bien sûr. » Ne sachant pas dans quel état il était, j’avais préféré assurer mes arrières en anticipant le fait que je pouvais rentrer tard, voire le lendemain. Et puis, il n’y avait pas besoin qu’il souffre de son divorce pour que j’aie envie de passer la nuit avec lui. Et j’espérais qu’il n’avait rien de prévu et que ma présence n’allait pas le déranger. Mais à priori, ce n’était pas le cas. Et passer la soirée et la nuit ensemble allait nous faire le plus grand bien. Depuis notre semaine à Paris, nous n’avions jamais eu l’occasion de passer autant de temps ensemble. Il fallait avouer que, même si c’était un peu plus simple pour moi de me libérer, il devait gérer – jusqu’à présent – son travail mais aussi son couple. Difficile donc de passer une soirée et une nuit avec sa maîtresse sans éveiller le moindre doute chez sa femme…

Depuis que notre relation avait débuté, j’avais du apprendre à mentir. Et si cela n’était pas évident pour moi, les premiers temps, de mentir à mes parents ou à ma sœur, c’était désormais quelque chose de quasiment naturel. Tout mon quotidien était mensonges. Ou presque. Si bien que je racontais des salades presque sans m’en rendre compte, comme si c’était tout à fait normal. Et en un sens, cela l’était devenu pour moi. Parce que je devais mentir pour justifier mes sorties, mes sentiments ou encore les éventuelles marques que Vitaly aurait pu laisser sur mon corps. Ainsi, sans trop réfléchir, j’avais prétexté une soirée chez une amie pour pouvoir m’éclipser sans éveiller le moindre doute. D’ailleurs, c’était sans doute l’excuse la plus crédible que j’aurais pu donner. Comment justifier, d’une autre manière, une soirée voire une nuit passée dehors ? Je ne voyais pas. « Chez une amie ... » Oui, bon, il n’était en rien une ‘amie’ mais l’essentiel était que mon excuse ait fonctionné. Je ris cependant légèrement en songeant à la situation. Et mon corps fut lentement parcourut par un léger frisson lorsqu’il me serra davantage contre lui. « Dans ce cas, allons nous coucher. On sera mieux que sur le canapé. » Un sourire mutin se logea sur mon visage à sa proposition. Si pour le moment, tout n’était que tendresse et câlinerie, je doutais qu’il en soit de même derrière sa proposition. Mais soit. J’étais plus que partante. Nous avions toute la soirée, toute la nuit et une partie de la matinée pour profiter pleinement l’un de l’autre. Et, depuis Paris, nous n’avions encore jamais eu l’occasion de passer autant de temps ensemble. C’était donc une grande première à New York. Et j’osais espérer que, maintenant que les choses étaient différentes, nous pourrions nous voir plus souvent et passer plus de temps ensemble. Il devait désormais être plus libre de son côté. Il me restait alors simplement à trouver des prétextes et excuses à mes sorties afin que mes parents ne se doutent de rien. Et de même pour Serena.

Ainsi, sans une once d’hésitation, je suivis Vitaly jusqu’à la chambre d’amis. Chambre qui avait été mienne pendant les deux mois d’été. Et que Vitaly semblait désormais occuper. Sans doute que dormir dans le lit conjugal était une trop difficile épreuve. Et le faire avec sa maîtresse était tout simplement impensable. Clairement, je m’y serais également opposée. Pourtant, c’était ainsi que tout avait réellement démarré entre nous. Chez eux, tandis que Serena était absente… Nous avions même passé une partie de la nuit dans le lit conjugal, en toute innocence, bien sûr…  Enfin bref, passons. A peine arrivés dans la chambre, il entreprit alors de me dévêtir, chose que je lui laissais faire avec le plus grand plaisir, et en le dévorant du regard. « Tu n'auras pas besoin de pyjama. » Un vague sourire se dessina sur mes lèvres. Lorsque je prévoyais de passer la nuit avec lui, ce n’était pas un pyjama que j’emportais mais plus généralement une nuisette. Et assez sexy tant qu’à faire. Mais là n’était pas la question… « Et… si j’ai froid ? » demandais-je alors d’un ton faussement naïf tout en glissant le bout de mon index sur son torse, redessinant légèrement les traits de celui-ci par-dessus sa chemise, le provoquant ainsi légèrement, à ma manière. Puis j’entrepris de déboutonner lentement sa chemise avant de la laisser tomber au sol et de venir déposer un baiser chaste sur ses lèvres. Et doucement, tandis qu’il s’affairait à me dévêtir, je vins enfouir mon visage dans son cou, y déposant quelques lents et doux baisers tandis que mes mains glissèrent lentement sur son torse pour finalement arriver sur son jean, qu’elles déboutonnèrent rapidement, avant de le lui ôter complètement, le laissant ainsi en sous-vêtement.

Pleinement conscients que ce que nous faisions était mal, nous continuions malgré tout. Le fait était que nous étions dans une impasse. Nous étions victimes de nos sentiments. Et ni lui, ni moi, n’avions un quelconque contrôle là-dessus. Et nous étions encore plus incapables de songer à agir raisonnablement et nous séparer. C’était pourtant la meilleure chose à faire et ce, pour le bien de tous. Et la séparation de Vitaly et Serena aurait du nous alarmer, nous pousser à tout arrêter avant de faire plus de dégâts. Sauf que c’était impensable. A vouloir préserver les autres, nous risquions surtout de nous affliger de terribles souffrances. Car clairement, étant donné les sentiments qui nous liaient, une séparation serait fort douloureuse. Et cela m’effrayait même sacrément. Je n’avais pas envie de souffrir. Et encore moins de le faire souffrir. Pourtant, il souffrait déjà de sa séparation avec ma sœur. Et s’ils étaient séparés, je gardais en tête que c’était en partie de ma faute. Mais pour sûr, la souffrance serait bien pire si je venais, à mon tour, à me séparer de lui. Rejeté par les deux femmes qu’il aimait… C’était sacrément difficile ! Mais ce n’était franchement pas dans mes plans de mettre fin à notre relation. Quitte à mettre en danger mon lien avec Serena. Parce que je me voyais difficilement reprendre le cours normal de ma vie, sans lui à mes côtés. C’était d’ailleurs fou de constater à quel point tout s’était rapidement installé entre nous alors que, pendant cinq ans, nous n’avions jamais eu réellement de contact. Je devais être trop jeune pour l’intéresser – d’une quelconque manière que ce soit – et de mon côté, je préférais garder mes distances, le trouvant déjà beaucoup trop attirant pour un beau-frère. Et il avait suffit d’un seul baiser pour que tout commence entre nous. Et tout était rapidement devenu très fort. Si fort que nous étions presque dépendants l’un de l’autre. En tout cas, c’était comme ça que je le vivais… Il était en quelques sortes ma dose quotidienne…

Et parce que justement, étant donné la situation, nous ne nous étions pas vus depuis quelques temps – bien trop longtemps ! – nous nous retrouvâmes bien rapidement dans la chambre d’amis, prêts à y passer la nuit. Et si, sur le canapé, tout était resté très doux et tendre entre nous, l’ambiance était maintenant beaucoup plus chaude. Et tandis qu’il entreprit tout naturellement de me déshabiller, je venais doucement le provoquer. « Eh bien ... Je me chargerai de te réchauffer ... » Sa voix me fit lentement frissonner. Et un sourire taquin prit place sur mes lèvres. « J’ai hâte de voir cela… » Et aussitôt, j’entrepris à mon tour de le déshabiller, lui ôtant délicatement sa chemise avant de parsemer son coup de lents baisers tandis que mes mains s’affairaient à lui retirer son jean. Une fois simplement en boxer, il me fit alors basculer sur le lit où il prit place au dessus de moi pour me retirer mon jean. Une fois fait, il revint au dessus de moi pour reprendre notre baiser. Et je ne pu retenir un vague soupir d’aise en sentant ses mains se poser et finalement venir explorer mon corps. Ce dernier fut parcouru de quelques brefs frissons à ce contact des plus enivrants. La respiration de plus en plus saccadée, je le laissais parcourir mon corps de ses mains, me cambrant parfois légèrement avant de lentement remonter l’une de mes jambes contre la sienne, avec une légère insistance, tandis que ma langue partait à la recherche de la sienne et que mes mains parcouraient désormais son dos avec envie.

Nous, ou plutôt notre liaison, n’avait pas été une simple passade. Pourtant, on aurait pu croire que, son couple battant de l’aile, Vitaly avait simplement trouvé refuge dans les bras de sa belle-sœur. Mais non, c’était beaucoup plus complexe et profond que cela. Parce qu’il y avait de vrais et forts sentiments derrière tout cela. Et que, de ce fait, nous étions véritablement un couple et pas seulement des amants, des partenaires sexuels ou je ne sais quoi de ce genre. En tout cas, pour moi, nous étions comme un vrai couple. Sauf que nous ne pouvions nous afficher en public et assumer notre amour au grand jour. Mais dans le fond, ce qui nous importait, c’était de pouvoir continuer à nous voir et à vivre cette histoire. Rapidement, nous avions d’ailleurs fait ce choix…. Continuer ensemble, ne pas lutter contre nos sentiments et vivre… tout ce que nous pouvions vivre ensemble. Aussi mal cela puisse-t-il être. De toute façon, il était désormais trop tard. Le mal était fait. Et tant qu’à faire, il fallait aller jusqu’au bout. Si j’avais menti à tout mon entourage, ce n’était pas dans le but de me séparer de Vitaly à la moindre occasion. Non, surtout pas ! Et puis, j’en étais bien incapable. Si seulement j’avais été capable d’agir raisonnablement dans cette histoire, cela aurait sans doute évité bien des problèmes et des souffrances… Mais le fait était que, lorsqu’il s’agissait de Vitaly, je ne contrôlais plus rien. Et c’était encore une fois ce qui était en train de m’arriver, alors que j’étais chez lui depuis peu et que nous étions déjà tous deux à moitié nus dans la chambre d’amis.

Et rapidement, il finit par coller son corps contre le mien, frottant son bassin contre le mien tout en répondant avec passion à mon baiser. Et je glissais impatiemment mes mains le long de son corps, laissant parfois mes lèvres accompagner ces caresses tandis que le désir se faisait de plus en plus présent. Je ne pu d’ailleurs retenir un léger soupir d’aise lorsqu’il débarrassa nos corps des derniers tissus – désormais superflus – pour finalement revenir plaquer son corps contre le mien. Je lâchais alors un doux gémissement en le sentant enfin unir nos corps avant de retrouver mes lèvres pou un baiser passionné, auquel nos langues prirent rapidement part. Le fait que je sois dans la maison où avait vécu ma sœur avec Vitaly n’était maintenant qu’un détail dont je me fichais presque. Tout ce qui m’importait, c’était ce que nous étions en train de faire. Et pour rien au monde, je n’aurais voulu revenir en arrière. Et de longs soupirs m’échappèrent ensuite, lorsqu’il entreprit de se mouvoir en moi. Une main dans ses cheveux, l’autre dans son dos, je vins enfouir mon visage dans son cou, ne pouvant retenir un léger sourire. Désormais j’étais libre de le marquer de la manière que je voulais. Nous n’avions plus rien à craindre, non ? Et tout naturellement, je l’accompagnais dans ses mouvements, entrechoquant un peu plus violemment nos bassins tandis que mes ongles se plantaient lentement dans sa peau. Je vins de nouveau l’embrasser langoureusement avant de délaisser ses lèvres pour glisser les miennes dans son cou que je venais embrasser et mordiller.

Il fallait vraiment que notre amour soit fort, vraiment très fort, pour que j’en arrive à jouer ainsi avec le feu. Parce que, de toute évidence, Serena aurait bien du mal à me pardonner une telle trahison. Et je pouvais aisément comprendre cela. Il m’arrivait souvent de repenser à la situation, à ce que nous faisions dans son dos et bien sûr, j’en arrivais à me trouver abominable. Quelle sœur étais-je pour entretenir une liaison avec le mari de ma sœur ? J’avais presque du mal à me reconnaître tant ce que je faisais désormais était mal. Clairement, je n’avais plus rien à voir avec la petite Lindsay sage et innocente qu’avait pu connaître Vitaly quelques années auparavant… ou que Serena voyait toujours en moi. La pauvre allait tomber de haut en découvrant tout cela. C’était donc pour cela que nous mettions tout en œuvre pour que jamais elle ne découvre cette supercherie… Et clairement, le meilleur moyen d’éviter cela aurait été de nous séparer. Surtout avant que nous ne fassions plus de dégâts. Un divorce était déjà amplement suffisant. Et nous séparer aurait été tellement plus simple s’il n’y avait eu aucun sentiment entre nous… Sauf que ce n’était évidemment pas le cas. On s’aimait. Cela crevait les yeux. Et pourtant, jamais nous n’avions abordé ce sujet. Jamais, l’un comme l’autre, nous n’avions pu évoquer ces sentiments. Mais cela coulait de source. Du moins, pour moi. Et j’osais croire qu’il m’aimait aussi. Sinon, à quoi bon sacrifier un mariage pour si peu ? En tout cas, moi, je l’aimais. D’un amour totalement démesuré et puissant. Incontrôlable, même, puisque je n’avais pas été en mesure de mettre un terme à tout cela. Et c’était maintenant beaucoup trop tard. Nous avions vécu tellement de choses ensemble, goûté à ce plaisir interdit, que tout arrêter maintenant m’était impensable.

Et il suffisait que je me retrouve avec lui pour oublier – même partiellement – tout le mal que nous pouvions causer. La seule chose à laquelle je pensais lorsqu’il était là, c’était tout simplement le bonheur qu’il pouvait m’apporter.  C’était bien simple, je n’avais jamais été aussi heureuse et épanouie que depuis que nous avions commencé à nous fréquenter. Et tout ce bonheur ne me donnait pas vraiment envie de tout arrêter. Ainsi j’avais cessé de lutter contre tout cela depuis un moment et me laissais tout simplement porter par cette relation. Surtout lorsque nos corps brûlant de désir s’unissaient et se lançaient dans une danse des plus torrides. Et plus le désir se faisait ressentir, plus je me laissais aller à marquer son corps. Comme j’avais pu le faire durant les premiers jours de notre séjour parisien, et seulement là. C’était bien trop risqué le reste du temps… Serena aurait pu découvrir ces traces… Bref, maintenant que ce n’était plus vraiment un souci, je n’allais pas me priver de ce genre de choses. Et puis, c’était, en un sens, un moyen de montrer qu’il était prit… Car je n’étais pas dupe et savais qu’il avait bien du succès auprès des femmes. Désormais qu’il n’était plus avec Serena, quelques marques signifieraient qu’il n’était malgré tout pas seul et dissuaderait peut être certaines femmes de tenter leur chance… Parce que je n’étais pas vraiment partageuse et devoir le partager avec Serena m’avait suffi. Et puis, maintenant qu’il n’était qu’à moi, je désirais bien le garder avec moi encore longtemps… Il était donc inimaginable que d’autres personnes lui tournent autour.  Ne cherchant même plus à étouffer quelques gémissements de plaisir, je finis par le faire basculer afin de me retrouver au dessus de lui. Et rapidement, j’entrepris d’accélérer doucement la cadence, me redressant et me cambrant légèrement sous le coup du plaisir.

Je ne pensais tout bonnement jamais vivre un jour quelque chose d’aussi fort et intense. Cela venait sans doute des sentiments qu’il y avait entre nous mais aussi du côté interdit de notre relation… Tout cela rendait notre couple tellement atypique. Et en même temps, nous y trouvions tous deux notre compte. Oui, cela nous convenait parfaitement. Ainsi, même en étant pleinement consciente du fait que cela n’avait pas vraiment d’avenir et que notre liaison ne pourrait pas véritablement perdurer, je gardais l’infime espoir que cela puisse quand même continuer longtemps. Parce que je l’aimais et me sentais sacrément bien avec lui. Beaucoup trop bien pour songer ne serait-ce qu’une seule seconde à tout arrêter. Même si je risquais gros. Et lui aussi, bien évidemment. Mais pour le moment, une séparation serait bien trop douloureuse. Et cela m’effrayait. Je ne me sentais absolument pas prête à cela. Je l’aimais encore beaucoup trop pour imaginer que notre relation soit terminée. Heureusement, il n’était pas du tout question de cela à l’heure actuelle. Et plus le temps passait, plus je me demandais si seulement un jour, je parviendrais à admettre qu’il était temps de tout arrêter. Non, sans doute pas. Pas tant que je l’aimerais d’un amour aussi puissant. Peut-être que le jour où mes sentiments se seront affaiblis, où la situation serait encore plus difficile, j’en viendrais à vouloir mettre un terme à cela, pour le bien de tous… Mais pour l’instant, cette idée m’était encore inconcevable.

Encore plus dans un tel moment, où nous nous laissions totalement submerger par le désir, ne formant finalement plus qu’un.  C’était dans des moments aussi parfaits que je n’avais qu’une envie, rester à ses côtés encore et encore. Quitte à devoir faire une croix sur ma famille…. Oui, il semblerait que j’étais quasiment prête à laisser tomber ma famille pour rester avec Vitaly, si un jour le choix devait se faire. Enfin, si je raisonnais ainsi, c’était sans doute car, en sa présence, j’avais beaucoup de mal à faire la part des choses et à adopter une attitude totalement réfléchie. Au contraire, même… J’étais tout sauf raisonnable avec lui. Parce qu’il avait un effet fou sur moi, qui me faisait totalement perdre la raison. Ainsi, je pris finalement le dessus et accélérais doucement la cadence, ne cherchant plus à retenir quelques vagues soupirs d’aise. Et lorsque le plaisir nous terrassa, je vins enfouir mon visage dans son cou, resserrant délicatement mes dents sur sa peau avant de l’embrasser pour étouffer quelques gémissements.  Je vins ensuite doucement m’allonger sur lui, reprenant peu à peu mon souffle tandis que mes doigts se perdaient dans ses cheveux. « C’était… si parfait… » confiais-je d’un ton mielleux, tandis que je déposais de tendres baisers dans son cou, songeant que ce n’était là que le début de la nuit que nous étions censés passer ensemble…

Il y avait ce contraste fou entre nos ébats, et le moment qui suivait ces derniers. La passion laissait alors place à une tendresse extrême. Et en nous voyant ainsi, il était même difficile de croire que nos ébats avaient pu être aussi torrides... Ainsi, je prenais lentement place contre lui, tandis qu'il enroulait ses bras autour de ma taille. Et un doux frisson parcourut tout mon corps lorsqu'il entreprit de caresser doucement mon dos, logeant alors l'une de ses mains sur l'une de mes fesses. Quelle douce sensation ! Et je frissonnais légèrement à chaque fois que ses doigts remontaient le long de mon dos, appréciant plus que de raison ce si léger contact. C'était d'ailleurs plus fort que moi, mais tout mon corps tout comme mon entière personne, réagissait toujours autant à la moindre de ses caresses ou au moindre de ses gestes. C'était sans doute là une preuve de cet amour démesuré que je lui portais. Si bien que même lorsqu'il n'était pas avec moi physiquement, je ne cessais de penser à lui. J'avais l'impression qu'il me hantait. Et depuis quelques temps déjà, toutes mes pensées tournaient autour de lui. La moindre de mes actions était bien souvent dirigée par cet amour interdit. Et le plus étrange était sans doute le fait que nous ne nous étions jamais avoué clairement cet amour... Certes, les sacrifices que nous faisions tous deux voulaient déjà dire beaucoup... Mais à aucun moment, nous n'avions véritablement parlé de ces sentiments. Et je n'en ressentais pas spécialement le besoin. Je n'avais pas besoin qu'il me dise clairement qu'il m'aimait pour être rassurée... S'il avait accepté de briser son mariage, c'était certainement que je comptais sacrément pour lui. Et cela était tout aussi fort que des mots.

Et après fais un vague commentaire sur nos ébats, j'entrepris de l'embrasser doucement dans le cou. Et sa réaction était hautement plaisante et ne pouvait que m'inciter à continuer. Ainsi, je me fis un peu plus insistante, jouant de ma langue sur sa peau, la lui mordillant parfois tendrement. J'étais foutrement bien à cet instant là, mon corps légèrement pressé contre le sien. Et la simple idée de passer le reste de la nuit ainsi me ravissait au plus haut point. Qui plus est, il y avait de très fortes chances pour que notre nuit soit assez mouvementée, étant donné l'allure à laquelle allaient les choses. Et c'était pour mon plus grand plaisir ! Pouvoir passer une nuit entière avec lui, avait longtemps été un simple rêve difficile à réaliser à New York. Mais maintenant que les choses étaient différentes, nous voir allait être un peu plus simple... Et il fallait que nous fêtions dignement cela !  « Comme c'est le cas à tous les coups beauté ... » Il était vrai que chaque fois avait été parfaite... Et je trouvais chacun de nos ébats encore plus parfait que le précédent... Je souris alors vaguement sans pouvoir retenir un léger soupir d'aise lorsque son autre main rejoint l'une de mes fesses, qu'il se mit à tapoter légèrement. Et lorsqu'il releva la tête pour venir m'embrasser, je logeais l'un de mes mains sur sa nuque afin de donner plus de profondeur à notre baiser, gémissant doucement en sentant ses mains caresser mes femmes, avant de rompre notre baiser et de glisser mes lèvres sur son torse, le parsemant de baisers avant de parfois y laisser jouer ma langue.