En fait, nous agissions véritablement comme un vrai couple. Comme si tout était normal. D’ailleurs, pour moi, nous étions un vrai couple. A la seule différence que nous ne pouvions nous exposer en public ni même ébruiter notre relation. Et nous parvenions finalement, sans trop de difficultés, à passer outre tout cela pour être heureux, ensemble. Même notre différence d’âge passait presque inaperçue tant notre complicité était flagrante et au dessus de tout le reste. Et pour sûr, c’était un point très important. Parce que, de toute évidence, en dehors de l’illégitimité de notre relation, c’était bel et bien notre différence d’âge qui pouvait nuire à cette liaison. Or, ce n’était absolument pas le cas. Et je ne pouvais qu’en être ravie. C’était tellement plaisant de voir que malgré toutes les difficultés, nous arrivions à faire durer cette relation. Cela était d’ailleurs prometteur et me laissait penser que nous étions capables de la faire perdurer encore un bon bout de temps. Mais comme nous savions tous deux que notre liaison demeurait sacrément fragile et qu’un rien pouvait tout foutre en l’air, nous profitions pleinement de chaque instant. Après tout, il serait dommage, une fois la fin de notre couple arrivée, d’éprouver des regrets ou d’avoir l’impression de ne pas avoir suffisamment profité de ces moments si magiques et idylliques que nous pouvions passer ensemble. Ainsi, nous tentions de nous voir chaque fois que nous en avions l’occasion. Parce que nous savions que le temps nous était compté, mais surtout car c’était – du moins pour moi – un besoin quasi vital. J’avais besoin de Vitaly comme j’avais besoin d’air pour respirer. C’était aussi simple que ça.

Ce qui était beaucoup moins simple, c’était de lui résister alors qu’il me provoquait sans aucune gêne, comme j’avais pu le faire envers lui quelques minutes auparavant. Ce petit jeu était en train de se refermer sur moi. Et je me sentais de plus en plus incapables de lui résister encore longtemps. « Je fais seulement remarquer ... Que tu as ... Vraiment ... Vraiment ... Vraiment ... Envie de moi ... Tout le ... temps ... » Je fermais les yeux et frissonnais doucement en sentant ses lèvres parcourir tout mon corps pour y déposer de multiples baisers. Comment voulait-il que je résiste face à cela ? C’était… impossible. « Hey… J’suis pas sûre que ce soit du jeu, ça ! » protestais-je alors, luttant contre un désir grandissant. Non, ce n’était pas du jeu, ça ! Il me provoquait… beaucoup trop ! Souhaitant mettre fin à cette douce torture, surtout pour éviter de craquer – car j’étais toujours décidée à ne pas lui faire ce plaisir là – je glissais mon index sous son menton et lui relevais le visage, l’obligeant à se rapprocher du mien pour finalement lui voler un baiser. Baiser durant lequel je me redressais légèrement et entreprit de reboutonner les premiers boutons de sa chemise, que je portais toujours. Si cette idée était la mienne, à la base, il avait bien trop réussi à tourner les choses à son avantage ! « Je… ne craquerais pas… » murmurais-je alors en mettant fin à notre baiser sans trouver la force de me détacher de lui. « Je crois que je ne suis pas vraiment crédible, là… » constatais-je alors en riant doucement, réalisant que je venais certainement de lui prouver qu’au contraire, j’étais quasiment prête à céder… ou du moins, que lui résister devenait véritablement difficile.

Ce petit jeu, aussi pervers soit-il, devenait véritablement intéressant. Et clairement, j’adorais m’adonner à une si douce torture. Car oui, même si nous étions à l’initiative de ce jeu, c’était une véritable torture. Du moins pour moi… Et je supposais qu’il en était de même pour lui. Après tout, ces derniers mois m’avaient prouvé à quel point le désir était fort entre nous et je doutais qu’il puisse rester indifférent face à mes provocations. Pourtant, c’était actuellement lui qui avait la main. Et je trouvais cela assez déplaisant et frustrant. Car il était réellement en train de gagner la partie. Et je sentais bien que j’allais bientôt craquer. C’était inévitable… même avec la meilleure volonté du monde. Et même si je parvenais un tant soit peu à lui résister, je savais très bien que ce n’était que passager et qu’il ne m’en faudrait guère pour céder. D’ailleurs, il tentait de me faire succomber par tous les moyens, laissant ses lèvres courir sur mon corps d’une façon bien trop tentante. « C'est pas parce que t'es sur le point de perdre, que c'est pas du jeu. » Je plissais doucement le nez, constatant qu’il n’avait que trop raison. Mais tout de même… il profitait de sa position de force pour m’infliger cette torture ô combien plaisante. Et plus il continuait, plus je me sentais défaillir. Pour sûr, je n’allais pas tenir très longtemps s’il continuait de la sorte. Et le problème, c’était qu’il s’en rendait certainement compte ! Ainsi, je préférais limiter les dégâts – et la tentation – en l’incitant à stopper ses baisers, profitant de cette pause pour reboutonner la chemise que je portais dans l’espoir de mettre un terme à cela. Je ne voulais pas craquer et devais, pour cela, prendre les mesures adéquates. J’en profitais alors pour lui certifier que je ne craquerais pas, ce qui devenait de moins en moins vrai. Il fallait voir les choses en face, il savait parfaitement faire augmenter le désir en moi et allait donc certainement gagner cette partie. A charge de revanche, bien sûr…

Consciente de la difficulté que je rencontrais à lui résister, j’avouais finalement que je ne devais pas être très crédible. Chose qu’il confirma par un large sourire. Sourire qui avait le don de me foudroyer sur place… Non, vraiment, ce n’était pas du jeu ! Il avait beaucoup trop d’atouts et d’avantages sur moi. Il suffisait qu’il pose le regard sur moi ou esquisse un simple sourire pour me rendre toute chose… Alors si, en plus, il me provoquait…. Et il sembla aussitôt opter pour une nouvelle stratégie en caressant longuement ma cuisse, remontant jusqu’à ma hanche avant de redescendre et ce, à plusieurs reprises. Je me pinçais alors légèrement les lèvres, constatant qu’il n’avait vraiment pas l’intention de me rendre la tâche facile. « En tout cas, tu ne me feras pas croire que tu n'es pas en train de lutter de toutes tes forces pour ne pas me supplier de te faire l'amour. » J’eus alors un sourire amusé. Et pourtant, il disait vrai. Enfin, ça, n’importe qui aurait pu le deviner… J’étais tellement folle de lui qu’il n’avait pas besoin de grand-chose pour que je sois à sa merci. « C’est bien le cas… Et pour être franche, cela devient… vraiment… très… difficile… » avouais-je tandis que mes lèvres se perdaient dans son cou, embrassant, mordillant, suçotant chaque parcelle de sa peau. « Mais je suis persuadée que c’est tout aussi difficile pour toi… » murmurais-je en remontant ma jambe contre la sienne en la frôlant délicatement.

En me lançant dans ce petit jeu, j’aurais cru Vitaly plus faible que ça. A vrai dire, j’étais persuadée qu’il craquerait beaucoup plus facilement. Et il semblait que je l’ai sous-estimé. D’ailleurs, je devais même avouer qu’il était fort, vraiment très fort à ce petit jeu là. Si bien qu’il avait parfaitement comprit comment me faire craquer… Et c’était horriblement frustrant pour moi de voir que j’étais en train de perdre, lamentablement… C’était même inhumain de désirer aussi violemment une personne. Et je devais clairement avouer que cette passion m’effrayait parfois. J’avais l’impression qu’elle s’intensifiait toujours plus et craignais de ne jamais pouvoir m’en débarrasser. L’idée de désirer Vit’ toujours autant, n’était, en soi, pas du tout déplaisante… C’était tous les à-côtés qui rendaient tout cela bien plus délicat. Mais soit. Là n’était pas la préoccupation actuelle. C’était quelque chose de beaucoup plus léger qui demeurait dans le fait de résister à Vitaly aussi longtemps que possible. Même si, clairement, il ne me facilitait pas du tout la tâche. Je ne tardais d’ailleurs pas à faire de même en venant délicatement taquiner sa peau du bout des lèvres après lui avoir toutefois avoué que cela devenait difficilement tenable pour moi. De toute façon, il n’y avait pas besoin d’être devin pour s’en apercevoir tant je réagissais à la moindre de ses provocations. Et je fus amplement satisfaite lorsqu’il laissa un gémissement s’échapper dès que je glissais mes lèvres dans son cou. Voilà que je reprenais doucement la main… Et tout naturellement, cela ne fit que m’encourager à continuer avec toujours plus d’insistance.

Après tout, je n’étais toujours pas décidée à le laisser gagner et comptais tenter de le faire céder par tous les stratagèmes possibles. Même si, il fallait voir les choses en face, j’allais certainement craquer avant lui. Disons que son expérience était un avantage. Il avait sans doute plus de facilité à prendre sur lui qu’une gamine tout juste majeure et n’ayant découvert le plaisir charnel que depuis quelques mois… Sentant qu’il perdait peu à peu pied, je ne pu m’empêcher d’enfoncer le couteau dans la plaie en glissant que cela devait être tout aussi compliqué pour lui. Il n’y avait qu’à voir la façon dont il réagissait à mes baisers pour le comprendre. « Pour moi c'est ... très ... facile ... » Un sourire ironique prit aussitôt place sur mes lèvres avant que je ne roule ouvertement des yeux. Et presqu’aussitôt, il se retrouva au dessus de moi, me volant un baiser tout en plaquant son corps contre le mien. Un vague soupir d’aise m’échappa. Merde. Ce petit jeu avait trop duré. Et même s’il semblait craquer, je laissais tout tomber. J’avais bien trop envie de lui pour continuer à jouer. Ainsi, je glissais une main sur sa joue, l’autre dans son dos, et lui rendais avec passion ce baiser. Et très rapidement, mes mains glissèrent le long de son torse pour venir déboutonner son pantalon tant j’étais impatiente de ne faire plus qu’un avec lui. Et peu importe qui avait gagné. Ou perdu. Il semblait que nous ayons tous deux perdus. Et dans le fond, cela ne m’importait plus à l’heure actuelle. Le désir était bien trop fort et j’avais surtout envie de retrouver son corps et que celui-ci s’unisse finalement au mien…

C’était totalement stupide et puéril de s’adonner à un tel jeu. Nous n’étions plus des gamins et, dans le fond, que ce soit lui ou moi qui craque en premier n’avait pas beaucoup d’importance et n’allait rien changer. Nous savions tous deux que sitôt que l’un de nous céderait, nous nous laisserons aller dans des ébats évidemment plus torrides que jamais. Et c’était certainement le moment que nous attendions tous deux avec le plus d’impatience. Mais tant qu’à faire – et ce n’était sans doute là qu’une question de fierté – autant qu’il craque le premier. C’était juste bien plus amusant et plaisant de voir que je pouvais davantage lui résister que lui envers moi. Mais même ça, ce n’était pas gagné. Car il était tout aussi déterminé que moi. Et il savait parfaitement user de ses charmes pour me rendre véritablement la tâche difficile. Pourtant, il semblait que j’eus finalement raison de lui. Et d’ailleurs, à peine eut-il entreprit de m’embrasser en se plaçant au dessus de moi, que je me hâtais de déboutonner son pantalon. Tant pis. C’était… bien trop tentant. Ainsi, je ne luttais même plus. Le désir était bien trop fort et, que ce soit maintenant ou dans quelques minutes, nous savions tous deux ce qu’il allait arriver. Et c’était tout simplement justifié par ce désir brûlant qui existait depuis toujours entre nous et tout bonnement par ses sentiments dévorants. Parce qu’évidemment, si je ne l’aimais pas, lui résister serait bien plus simple… Et très rapidement, sans même prendre le temps de nous dévêtir totalement, Vitaly unit à nouveau nos corps tandis que j’étouffais difficilement un soupir d’aise. Il ne tarda d’ailleurs pas à entamer de lents mouvements que je suivais sans hésiter. Et les choses devinrent de plus en plus fougueuses et passionnées. Cette attente que nous avions volontairement créée avait fait monter le désir à un point inimaginable. Si bien que nous retrouver de la sorte était devenu un besoin. Ce fut donc en partageant ce désir, cette fougue, que nous passâmes la nuit, ne trouvant finalement que peu de temps pour dormir. Après tout, les moments que nous passions ensemble étaient rares, autant en profiter pleinement. Et ce fut d’ailleurs à reculons que, le lendemain matin, je repris le chemin de chez moi. Comme à chaque fois, et même si je savais que nous pourrions bientôt nous revoir, la séparation était difficile. Très difficile…

RP TERMINE