ozalee & omisha & anna

❝ have a break, have a kit-kat ❞

Le soleil, la chaleur ambiante, la mer, le sable, le cocktail qu'elle sirotait... Ozalee était au paradis. Depuis son déménagement à New York, pour suivre sa famille et Hiroshi, qui rentrait dans un nouvel hôpital, soit au moins trois ans, la néo-zélandaise ne s'était pas offert de vacances dignes de ce nom. En même temps, entre ses visites quotidiennes à son petit frère, ses études qui devenaient de plus en plus intenses, son emploi de nuit en tant que réceptionniste et celui qu'elle avait tenu jusqu'à il y a peu au Starbucks de Times Square, elle avait à peine eu du temps pour s'occuper d'elle, alors des vacances... C'était un rêve, une illusion. Seulement, ces dernières semaines s'étaient avérées tellement éprouvantes psychologiquement que lorsqu'elle avait vu un jeu qui proposait de remporter un voyage sur à la télé, Ozalee avait tenté sa chance. Bingo – une semaine plus tard, elle embarquait deux de ses amies à l'aéroport en direction de Cuba, où apparemment, personne ne connaissait le véritable sens de l'hiver. Omisha, Anna et elle avaient donc posé leurs valises dans un centre de vacances quelques heures auparavant à peine, complètement excitées à la découverte de leurs chambres ; pour la néo-zélandaise, c'était bien l'endroit le plus luxueux dans lequel elle allait sûrement dormir de toute sa vie ! Elle qui était habituée à vivre dans la modestie bénissait sa chance et profitait de chaque instant. D'ailleurs, les trois amies avaient bien vite décidé de se changer pour se retrouver sur la plage, sur laquelle elles étaient depuis maintenant un bon moment. « Je suis au paradis... vraiment. » souffla la jeune femme en retirant l'écouteur qu'elle avait mis dans son oreille et relié à son téléphone portable pour ranger le tout dans le sac qu'elle avait amené avec elle. « Y'a pas un seul nuage dans le ciel... et dire qu'à New York, il fait tellement froid qu'on peut pas sortir sans quatre couches de vêtements ! » s'extasia-t-elle avant de se mordre la lèvre inférieure, se rendant compte qu'elle était méchante pour tous les gens qui se trouvaient dans la Grosse Pomme et qui, grossièrement, se pelaient le cul. « Bon, j'ai besoin d'un nouveau cocktail, moi. Au rythme où je vais et avec le manque d'habitude, je vais finir bourrée avant midi. Et je n'ai même pas à m'en inquiéter ! » s'exclama-t-elle encore en se redressant. Bon, elle avait tout de même déjà appelé Hiroshi deux fois, comme si elle avait peur que quelque chose se passe juste parce qu'elle était hors du pays, mais tout allait bien et même lui lui avait ordonné de se détendre, alors ! « Vous voulez quelque chose ? » demanda-t-elle à Omisha et Anna, allongées près d'elle, avant de glisser un paréo sur sa taille et de se diriger vers le bar juste à l'intérieur.

Lorsqu’Ozalee – heureuse gagnante d’un voyage à Cuba – lui avait proposé de l’accompagner avec Anna, l’égyptienne avait tout de suite accepté. Misha ne s’était pas attendue à repartir en vacances quelques semaines après être revenue s’installer à New York, mais avec tout ce qui s’était passé depuis son retour, elle avait besoin de prendre un peu de recul. Sa principale préoccupation se résumait en un prénom : David. C’était en grande partie pour le retrouver que l’égyptienne avait tenu tête à sa tutrice jusqu’à la faire céder et, au final, ce dernier l’avait tout simplement rejeté sous prétexte qu’il avait trop souffert pour la laisser de nouveau pénétrer son cœur. Excédée par sa réaction qu’elle ne comprenait pas, Misha était donc partie sans même chercher à le contredire. De toute évidence, David était aveuglé par sa fierté et l’égyptienne avait passé tellement de temps avec Milena, souffrant du même problème, qu’elle n’avait plus la force d’insister. Tous ces problèmes commençaient sérieusement à la fatiguer et prendre des vacances sous le soleil de Cuba en compagnie de deux de ses amies était l’occasion rêvée de se ressourcer et de penser à autre chose qu’une peine de cœur. Ici, dans ce petit coin de Paradis, Omisha comptait bien profiter des choses importantes comme l’amitié, la farniente et… la farniente ! D’ailleurs, les trois jeunes femmes n’avaient pas perdues de temps ; après une escale à l’hôtel pour y découvrir leurs chambres et y poser leurs affaires, elles avaient aussitôt pris le chemin de la plage. Allongée sur une serviette, lunettes de soleil sur le nez, Omisha se laissait bercer par le bruit des vagues et se surprit même à piquer du nez avant que la voix d’Ozalee ne la tire de son micro-sommeil. « Je suis au paradis… vraiment. Y’a pas un seul nuage dans le ciel… et dire qu’à New York, il fait tellement froid qu’on peut pas sortir sans quatre couches de vêtements ! ». Omisha se redressa sur ses avant-bras et jeta un coup d’œil à Ozalee à travers ses lunettes fumées. « A qui le dis-tu ! » s’exclama-t-elle, parfaitement d’accord avec la néo-zélandaise. Toutes deux étaient originaires de pays où les températures étaient très clémentes alors, forcément, elles avaient un peu de mal à s’habituer au climat New Yorkais. A Cuba, elles étaient dans leur élément, mais ce n’était peut-être pas le cas pour l’européenne qui les accompagnait ; Omisha s’empressa même de jeter un coup d’œil vers Anna pour s’assurer que celle-ci n’avait pas encore attrapé de coups de soleil et qu’elle s’était appliquée de la crème solaire au préalable. « Bon, j’ai besoin d’un nouveau cocktail, moi. Au rythme où je vais et avec le manque d’habitude, je vais finir bourrée avant midi. Et je n’ai même pas à m’en inquiéter ! ». Surprise par les propos de la néo-zélandaise qu’elle n’avait pas connue aussi détendue, Misha pouffa de rire. « C’est ça qui est bien, personne ne nous connait ici et on peut faire ce qu’on veut, quand on veut : y compris boire à une heure pareille. Après tout, il est l'heure de l'apéro quelque part dans le monde… » lança-t-elle, échangeant un regard complice à ses amies. « Vous voulez quelque chose ? » proposa Ozalee. « J’ai bien envie d’un Mojito à la Fraise, mais attends, je vais t’aider à prendre les consommations. Et toi, Anna, qu’est-ce que tu prends ? » demanda-t-elle aussitôt à la jeune femme tout en se redressant.

Tout comme elle avait cru le comprendre pour ses deux amies, Anna avait eu ses raisons pour accepter immédiatement la proposition d'Ozalee lorsque celle-ci l'avait invitée à venir se détendre à Cuba pour quelques jours. Envoyant paître ses cours, posant un congé à la librairie et avertissant Myrcella, dont elle tapait les scénarios, de son absence, elle avait fait ses valises et avait carrément fui la ville. Et puis, c'était une opportunité ! C'était ce qu'elle disait à tout le monde, à tous ceux qui ne connaissaient pas son histoire avec Hayden. Mais c'était aussi vrai : Anna n'avait jamais vraiment eu l'occasion de voyager, n'ayant vécu qu'à Berlin et New York durant sa vie et ne se souvenant pas de vacances en dehors des Etats-Unis ou de l'Allemagne. Depuis qu'elles étaient arrivées sur le sol cubain, Anna était probablement celle des trois qui parlaient le moins mais en même temps, elle n'en pensait pas moins. Émerveillée par chaque petit palmier, elle tentait de chasser toutes ses mauvaises pensées en se délectant de chaque instant. Et puis, il y avait cette histoire, cette triste histoire... Ses retrouvailles avec Hayden. Ils avaient bien essayé de rester en contact, de se pardonner l'un l'autre, mais le fait qu'elle lui ai caché qu'elle avait perdu leur bébé, pire, qu'elle lui ai menti en lui disant avoir avorté, semblait avoir été la goutte qui ai fait déborder le vase puisque depuis leur dernière altercation, Hayden ne lui avait pas donné de signe de vie & Anna pour sa part n'osait pas faire le premier pas. Du coup, elle y pensait constamment, et ça la rendait vraiment folle. « Y'a pas un seul nuage dans le ciel... et dire qu'à New York, il fait tellement froid qu'on peut pas sortir sans quatre couches de vêtements ! » Un léger sourire naquit sur les lèvres de la blonde qui leva la tête pour regarder Ozalee par-dessus ses lunettes de soleil. « A qui le dis-tu ! » répliqua Omisha, plus près d'elle. « Bon, j’ai besoin d’un nouveau cocktail, moi. Au rythme où je vais et avec le manque d’habitude, je vais finir bourrée avant midi. Et je n’ai même pas à m’en inquiéter ! » Cette fois-ci, Anna s'autorisa un rire devant l'exactitude de ses propos, et partit de connivence avec Omisha. « C’est ça qui est bien, personne ne nous connait ici et on peut faire ce qu’on veut, quand on veut : y compris boire à une heure pareille. Après tout, il est l'heure de l'apéro quelque part dans le monde… » continua cette dernière, alors que la blonde hochait la tête. « Et puis, t'es pas toute seule, tu peux te lâcher, on saura te ramener. » la rassura la jeune femme, qui depuis qu'elle était à New York trouvait rarement quelqu'un pour l'aider lorsqu'elle était trop défoncée pour rentrer chez elle avec toute sa dignité. « Vous voulez quelque chose ? » demanda Ozalee en se levant, prête à partir. « J’ai bien envie d’un Mojito à la Fraise, mais attends, je vais t’aider à prendre les consommations. Et toi, Anna, qu’est-ce que tu prends ? » Complètement enchantée par l'idée d'Omisha, Anna en était presque à se lécher les babines. « Pareil, ça a l'air délicieux ! S'il te plaît. » demanda-t-elle avant de regarder ses amies partir en quête des boissons. Dès qu'elles furent hors de sa vue, Anna lança un regard circulaire avant de sortir un joint déjà roulé de son sac, son briquet, et d'allumer le joint avant d'en tirer une longue taffe. Elle ne savait pas trop ce qu'en pensait Omisha, savait qu'Ozalee désapprouvait totalement qu'elle fume, mais elle n'y pouvait rien, elle savait qu'il n'y avait pas de dépendance physique mais ne voulait même pas se battre contre son habitude.

Putain tu m'as fait saliver avec ton mojito à la fraise *-* et tu m'as aidée à trouver le cadeau d'anniversaire de ma mère, yay !

« C’est ça qui est bien, personne ne nous connait ici et on peut faire ce qu’on veut, quand on veut : y compris boire à une heure pareille. Après tout, il est l'heure de l'apéro quelque part dans le monde… » lui répondit Omisha lorsqu'Ozalee avoua ne pas être habituée à l'alcool. C'était vrai, elle était même rarement sortie dans sa vie et lorsqu'elle le faisait, elle buvait en général un seul verre avant de sentir sa tête tourner et de passer à quelque chose de non-alcoolisé. Pour elle, l'alcool n'était pas vraiment un moyen pour l'aider à s'amuser mais là, depuis qu'elle arrivée, elle avait juste tellement besoin de se détendre qu'elle avait l'impression que l'alcool avait un effet positif sur elle qu'il n'avait jamais eu avant – ou bien étais-ce le cadre, la présence de ses amies près d'elle ? « Et puis, t'es pas toute seule, tu peux te lâcher, on saura te ramener. » Grimaçant brièvement en s'imaginant à quatre pattes, incapable de rentrer chez elle, Ozalee hocha tout de même la tête. « Quelle considération ! Je suis émue de tout ce soutien. » déclara-t-elle, la main sur le cœur. Bien vite, elle demanda à chacune ce qu'elle voulait boire, prête à aller chercher de nouveaux cocktails, et accueillit par un sourire la proposition d'Omisha de l'accompagner et de l'aider. Après qu'Anna eut décidé de prendre la même chose, Ozalee invita Omisha à la suivre et elles se dirigèrent donc vers le bar. Dès qu'elles furent hors de portée de voix d'Anna, Ozalee fit une moue et se tourna vers son amie. « Je suis sûre qu'elle va allumer un joint dès qu'on sera rentrées... » commenta-t-elle avant de soupirer. « Je sais vraiment pas comment l'aider. Enfin, je sais qu'avant, quand elle était avec son copain, elle touchait pas à ça, c'est... bah, tout ce qu'elle a vécu quand elle est partie vivre en Allemagne, et depuis qu'elle est revenue... on dirait un fantôme. » continua-t-elle d'un air triste. Elle savait qu'Anna valait mieux que cette petite étudiante junkie qu'elle était en ce moment ; elle aurait pu être mère, elle s'était vue ce droit refusé, retiré brutalement et douloureusement, et depuis, peu importe les moyens déployés pour l'aider par ses grands-parents, sa meilleure amie ou même Ozalee, personne ne semblait capable de l'arrêter dans son déclin, dont Oz n'était même pas sûre qu'Anna avait conscience. Evidemment, tout le monde le savait, le remède miracle, c'était Hayden : même si elle refusait de trop parler de lui, elle avait les yeux qui brillaient dès qu'on mentionnait son nom ; seulement, ils étaient embourbés dans tellement d'embrouilles que leur réconciliation ne semblait pas prête d'arriver. « Enfin, elle a l'air d'aller mieux ici. J'imagine qu'on peut lui accorder un joint ou deux avant de lui mettre un frein... Trois mojitos à la fraise, s'il vous plaît. » demanda Ozalee en montrant son bracelet, qui lui permettait de commander n'importe quelle boisson sans payer. « Et toi, comment tu te sens ? » demanda la néo-zélandaise, sincèrement concernée, en se tournant vers Omisha.

Comme d'habitude, c'était un véritable rituel. Tout était prémédité ; Anna avait glissé sa drogue dans une bouteille de shampoing avant de partir pour l'aéroport et l'en avait sortie dès qu'elle avait atteint sa chambre. Elle était allée dans la salle de bain avec son petit attirail, avait roulé son joint en s'aidant du plan de travail que représentait l'évier et en avait profité pour se changer. Le roulage avait été précis mais rapide, comme elle savait si bien le faire tellement elle s'était entraînée. Et lorsqu'elle avala la première bouffée et qu'elle sentit toutes les saveurs de son calumet, elle en ressentit toutes les saveurs et soupira en se laissant retomber sur sa serviette. Là, oui, elle se sentait vraiment au paradis. Pourtant, elle ne se sentait pas si bien que ça après avoir fumé : elle avait les paupières lourdes, parfois des maux d'estomac, elle avait la flemme de tout, ne trouvait parfois plus ses mots... et pourtant elle continuait. Parce que lorsqu'elle était seule, ça la faisait écrire, encore et encore, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle ne sente plus ses doigts, que son clavier soit chaud ou son stylo sans encre. D'abord, elle avait commencé parce qu'elle avait fait une rencontre à Berlin ; il lui avait suffi de quelques taffes pour adopter ce nouveau compagnon qui la suivait désormais partout. Elle fumait avant le travail, avant les cours, après le travail, après les cours, avant d'aller se coucher, parfois même avec son café du matin... C'était constant. Lorsqu'elle était défoncée, vraiment défoncée, elle ne pensait plus à ses problèmes ; techniquement, elle se disait que c'était parce que son cerveau était trop diminué pour pouvoir accéder à des parties aussi compliquées de son esprit, mais peu lui importait tant que ça la soulageait au moins un peu. Si c'était sa raison de vivre ? Peut-être pas à ce point là... Mais sans lui, son quotidien devenait bien vite un véritable enfer. Se redressant, elle se leva pour aller prendre le portable d'Ozalee qui diffusait toujours de la musique dans son sac et plaça les écouteurs sur ses oreilles, écoutant les musiques qui passaient par là. Son esprit s'envola d'ailleurs très loin alors qu'elle continuer de tirer taffe sur taffe avec une telle habitude que le joint n'avait pas le temps de s'éteindre avant qu'elle ne tire de nouveau. Elle se disait qu'elle était bien là : elle n'avait absolument à se préoccuper de rien, elle ne louperait pas grand chose en cours, était excusée au travail, il n'y avait qu'elle et son plaisir personnel, avec ses amies... Une insouciance qu'elle n'avait pas connu depuis qu'elle avait appris sa grossesse et qu'elle avait rompu avec Hayden. « Ils sont partis le faire en Afrique, ce mojito, ou quoi ? » se fit-elle la réflexion en redressant la tête pour guetter le bar. Finalement, elle avait fini son joint avant que les filles ne reviennent, c'était pour dire ! Et, timing parfait, les deux brunes revinrent vers elle l'instant d'après, les mains pleines de cocktails. « Merci ! Oz, j'ai pris ton portable pour écouter de la musique, j'espère que c'est bon. » déclara-t-elle, sachant qu'elle pouvait vu qu'elle le lui avait déjà prêté dans l'avion.

« J’allais t’en parler, justement. » lui répondit Omisha, confirmant les soupçons d'Ozalee concernant le cas d'Anna. La jeune femme était adorable, vraiment, mais elle se détruisait et ça faisait du mal à Ozalee de voir ça ; elle se détruisait la santé, le cerveau, le moral, pour pas grand chose, alors qu'elle pourrait se ressaisir et être heureuse si elle faisait un effort pour se débarrasser de cette sale habitude – seulement, ça ne semblait pas être aussi simple que ça. « Comme dirait le grand philosophe Danny O'Donoghue : ‘when a heart breaks it don't break even’ » Ozalee sourit et leva les yeux au ciel à l'évocation du prétendu « grand philosophe » mais apparemment, la jeune femme avait raison, puisque même si elle n'avait pas revu Hayden depuis un moment, il doutait qu'il soit aussi abattu que la jeune américano-allemande. « « C’est sûr qu’elle n’a pas choisi la méthode la plus saine de noyer son chagrin et j’avoue que je ne sais pas comment m’y prendre non plus, mais comme tu l’as souligné, on dirait qu’elle va mieux ici. Continuons à jauger son humeur et, quand on jugera le moment opportun, on pourra établir une vraie conversation… Pour l’instant, on vient tout juste d’arriver et j’ai peur qu’une confrontation trop ‘brutale’ ne la fasse fuir ou réduise ses progrès néants. » Approuvant les paroles de son amie, Ozalee hocha la tête. Elle avait raison, elles ne pouvaient pas faire grand chose pour le moment, au risque de se mettre la jeune femme à dos, alors qu'elles ne voulaient que l'aider. « J'aimerais tellement que ce soit facile... Qu'on puisse, je sais pas, pousser un bouton, et elle aurait plus envie de fumer, ou un truc comme ça. » souffla jeune femme avec résignation – s'il fallait penser l'impensable, pourquoi pas, hein ? – avant de demander à Omisha comment celle-ci se portait depuis la dernière fois qu'elles s'étaient parlées. « Beaucoup mieux depuis que j’ai quitté Louxor, mon retour à New York ne s’est pas vraiment déroulé comme je l’espérais, mais je ne suis pas la plus mal lotie. » Fronçant les sourcils, la jeune femme n'hésita pas avant de répondre à son amie. « Comment ça ? » lui demanda-t-elle avant que le regard d'Omisha ne glisse vers le barman qu'elle foudroya du regard pour lui signifier d'aller plus vite. « En tout cas, je suis très contente que tu aies remporté ce voyage. Non pas parce que tu nous as pris dans tes valises, mais parce que tu en avais bien besoin… et que tu le mérites. » Dès que le fait qu'elle avait gagné ce voyage lui revint à l'esprit, un immense sourire vint se loger sur les lèvres d'Ozalee. « Je suis vraiment contente que vous ayez dit oui, toutes les deux. J'aurais eu l'air de quoi, moi, toute seule ici, hein ? » demanda-t-elle en haussant les épaules. Ozalee avait toujours appris à partager, il était donc tout naturel pour elle de faire une « bonne action » si qu'elle-même gagnait quelque chose. Elle avait senti qu'Omisha & Anna étaient deux de ses amies qui avaient le plus besoin de s'évader et de toute évidence, elle avait eu raison puisque les deux avaient sauté sur l'occasion. Enfin, leurs mojitos leur fut servis et elles purent retourner vers Anna, qui semblait les attendre la tête levée. Avaient-elles été si longues que ça ? « Merci ! Oz, j'ai pris ton portable pour écouter de la musique, j'espère que c'est bon. » Ozalee secoua la main en souriant en retournant s'asseoir à sa place, faisant attention à ne pas renverser son mojito. « T'en fais pas, je t'ai dit, prends tout ce dont tu as besoin ! » la rassura la jeune femme avant de s'humecter les lèvres et de reprendre la parole. « Je propose un toast, à ces vacances, et à ce cocktail qui a intérêt à être aussi bon qu'il a été long à préparer ! » déclara-t-elle, joviale, en levant son verre vers ses amies.

Anna sentait la drogue faire peu à peu effet sur elle ; ses paupières devenaient lourdes et, lorsqu'elle clignait des yeux, elle avait l'impression que ses cils étaient enduis de colle ; bien vite, ce fut le vent qui, bien que léger, commença à humidifier ses yeux. Cachant son regard désormais sûrement injecté de sang, Anna sortit ses lunettes de soleil de son sac et les glissa sur son nez avant de tourner la tête vers Omisha qui lui parlait. « T’écoutes quoi, Anna ? Si tu veux mon Ipod, tu peux le prendre aussi. » Haussant les épaules, la jeune femme fit la moue. « Mh, je sais pas, un peu de tout. J'aime bien tout ce qui est anglais, en général. L'accent, sûrement. Sinon... j'ai mes petits moments Skrillex, mais ça arrive généralement que quand je suis toute seule chez moi, et à des niveaux très élevés de... folie. Mais enfin, plus généralement, je dirais... des trucs plutôt doux, un son de guitare, une belle voix, un peu comme Ozalee, ou toi. » expliqua-t-elle avant de sourire. « Traîner avec vous, c'est un peu passer du temps avec mes artistes préférés, en fait. » se fit-elle la réflexion. « Je propose un toast, à ces vacances, et à ce cocktail qui a intérêt à être aussi bon qu’il a été long à préparer ! » Anna ressortit la paille qu'elle avait glissée entre ses lèvres aussi vite qu'elle l'avait saisie et leva innocemment son verre pour le faire clinquer avec ceux de ses amies. « Tu sais, s’il a été long à préparer c’est parce que le barman nous dévorait des yeux et ne me dit pas que tu ne l’as pas remarqué, d’ailleurs il était plutôt canon. J’aurais peut-être tenté ma chance si j’avais vraiment eu la tête à sa. Cheers ! » Anna leva les yeux au ciel. Il y avait bien longtemps que quelqu'un ne l'avait pas dévorée des yeux, d'ailleurs. En même temps, même si elle était plus mince que jamais, elle n'attirait pas particulièrement le regard ; le teint terne, le regard éteint, les cheveux la plupart du temps en bataille, rarement maquillée et banalement habillée, la jeune femme passait inaperçue à New York, ce qui était finalement exactement son but. Cependant, lorsqu'on y pensait... elle ne voulait même pas qu'on la regarde. Pour elle, il n'y avait qu'Hayden. Même lorsqu'elle avait essayé, à Berlin, de charmer un autre homme, elle n'avait même pas été capable de l'embrasser. Alors, qu'on la regarde ou pas, ça ne changerait pas grand chose, finalement : il n'y avait eu, n'y avait et n'y aurait jamais qu'Hayden, quoi qu'elle en pense, et le temps ou l'éloignement n'y faisaient rien, comme elle avait pu le démontrer ces derniers mois. « Mh, comme je les aime ! » commenta Omisha, qui rappela d'ailleurs à Anna de boire. Elle goûta son mojito avant de hocher la tête pour appuyer les paroles de son amie. Finalement, alors qu'Ozalee partait dans un monologue, elle profita qu'elle boive une gorgée d'alcool pour s'adresser à Omisha. « Vas-y, passe-moi ton iPod, s'il te plaît ? » demanda-t-elle tout sourire en se redressant et en posant son mojito entre ses jambes, sifflant lorsque le verre froid toucha ses cuisses.

Ozalee savait qu'il était ridicule d'espérer qu'Anna s'arrête subitement de fumer, et pourtant elle imaginait toujours de nouveaux moyens farfelus pour essayer de trouver une nouvelle façon d'empêcher la blonde de se détruire. « Le système du bouton poussoir réglerait tellement de choses. On peut toujours demander à Damon Salvatore de la contraindre… Oui, j’ai passé beaucoup de temps devant les séries télé à Louxor, ne me juge pas. » Tout en portant les verres, Ozalee leva les yeux au ciel. « Eh bah, t'as bien fait de revenir ! » s'exclama-t-elle avec humour. A vrai dire, elle était ravie que son amie soit revenue auprès d'elle ; même si elle était d'un naturel timide, la jeune femme aimait les quelques amis qu'elle s'était fait depuis son arrivée à New York et Omisha lui avait d'ailleurs beaucoup manqué durant le temps qu'elle avait passé à Louxor. D'ailleurs, la néo-zélandaise ne tarda pas à demander à son amie pourquoi son retour ne s'était pas passé comme elle l'avait prévu. « Eh bien, quand j’ai rendu visite à Jamie, il m’a repoussé. Il m’en veut de ne pas lui avoir donné de nouvelles et a dit que c’est trop dur de me revoir, pourtant, sa maison était pleine de nos souvenirs passés ensemble alors je ne sais pas trop ce que je dois en penser. Si c’est parce que, quelque part, il tient toujours à moi ou si c’est pour se rappeler de ne plus tomber amoureux d’une fille qui peut retourner dans son pays à tout moment. Heureusement que vous n’avez pas tous réagis comme lui ! » Ozalee fit une petite moue compatissante ; elle ne pouvait pas vraiment comprendre ce qu'Omisha ou Jamie pouvaient ressentir, elle qui n'avait jamais vécu d'histoire d'amour ou même qui n'était jamais sorti avec un garçon, mais elle se doutait bien qu'Omisha devait souffrir du fait que Jamie l'ai repoussé, surtout qu'elle savait désormais que Misha était amoureuse de lui depuis un moment, elle n'avait même pas besoin de le lui dire pour que ça lui saute aux yeux. « Enfin, je ne veux pas t’ennuyer avec tout ça, c’est vraiment pas important. Et toi, ça va ? Tu t’en es remise ? » Encore une fois, Oz leva les yeux au ciel. « Bien sûr que si, c'est important. Si c'est toi que j'ai emmenée, c'est parce que je savais que t'avais besoin de changer d'air, alors ! » expliqua-t-elle en haussant les épaules, s'installant bien vite sur sa serviette et trinquant avec ses amies alors qu'Anna cachait son regard rougi par le cannabis derrière de grosses lunettes de soleil. Elle enchaina ensuite sur le toast, ignorant ainsi volontairement la question de son amie ; le braquage au Starbucks l'avait vraiment secouée mais, surtout, savoir Dylan toujours dans le coma, en soi parce qu'il avait voulu aider Ozalee, la mettait dans tous ses états. Lorsqu'elle était à New York, elle allait le voir presque tous les jours, espérant du changement dans sa santé, mais rien... elle en devenait folle. « Tu sais, s’il a été long à préparer c’est parce que le barman nous dévorait des yeux et ne me dit pas que tu ne l’as pas remarqué, d’ailleurs il était plutôt canon. J’aurais peut-être tenté ma chance si j’avais vraiment eu la tête à sa. Cheers ! » La vétérinaire en herbe, qui avait déjà sifflé la moitié de son verre, sentit l'alcool de ses deux premiers cocktails monter alors qu'elle y ajoutait celui-ci. En même temps, elle mélangeait deux alcools blancs ! Elle savait que ça ne faisait pas bon ménage et pourtant, là tout de suite, ça lui était vraiment égal. « Mh, comme je les aime ! » Ozalee but une nouvelle grande gorgée avant de hocher la tête. « C'est vraiment bon... T'as fait le bon choix pour ça... » déclara-t-elle avant de boire une nouvelle gorgée, réalisant qu'elle était déjà presque à la fin. « Orh, et il va m'en falloir un autre, déjà ! Non, j'ai assez bu... » se fit-elle la réflexion lorsqu'en voulant se relever, elle sentit sa tête lui tourner ; elle retomba donc sur sa serviette et se tourna vers ses amies. « De toute façon, si il regardait quelqu'un, c'était toi, Misha. Les hommes me voient pas, moi. J'ai pas de sex-appeal, ou un truc comme ça. Mais du coup, peut-être que tu devrais aller lui parler, ça te changerais les idées, tiens ! » continua-t-elle, complètement en désaccord avec ce qu'elle pensait ou disait d'habitude, avant de partir dans un grand rire incompréhensible.

Il était vrai qu'en tant « qu'artiste », même amateur, Anna avait l'impression d'avoir un lien plus fort avec Ozalee et Omisha, parce qu'elle comprenait leur passion. Même si, pour elle, l'écriture prenait vraiment le pas sur la musique et qu'à part quelques airs de piano, elle n'y connaissait pas grand chose, elle associait les mélodies de ses amies à ses textes, qui en soi étaient « sa » musique. « Aww, c’est adorable ce que tu dis là. » répliqua Omisha lorsqu'Anna lui avoua admirer la musique de ses amies, qu'elle avait déjà eu l'occasion d'entendre. C'était surtout Ozalee qui chantait devant elles, mais il était déjà arrivé à Omisha de se lâcher, lorsqu'elles étaient dans l'intimité. « C'est sincère. » déclara la blonde en haussant les épaules et en hochant la tête, souriante, avant de prendre l'iPod que lui tendait Omisha. « Tu pourras constater que je suis assez maniaque, mes playlists sont toutes classées. » la prévint la brune. Plongée dans sa découverte, Anna resta le regard rivé sur l'écran du MP3 de son amie, à faire défiler les artistes et les chansons, s'arrêtant parfois sur l'une d'entre elles pour en écouter quelques instants, bougeant brièvement le haut de son corps en rythme. « De toute façon, si il regardait quelqu'un, c'était toi, Misha. Les hommes me voient pas, moi. J'ai pas de sex-appeal, ou un truc comme ça. Mais du coup, peut-être que tu devrais aller lui parler, ça te changerais les idées, tiens ! » La conversation continuait entre Ozalee & Omisha, et Anna n'osa d'abord pas intervenir. Elle avait bien senti que depuis quelques temps, sa relation avec les deux jeunes femmes s'était un peu ternie ; et pas seulement avec elles, avec tout le monde ! Anna ne pouvait cependant pas se sortir de ça, de sa drogue, de son quotidien qu'elle détestait mais qu'elle ne voulait pas quitter. « Tu plaisantes, j’espère !? Si j’étais un homme ou homosexuelle, tu serais totalement mon genre de femme. Tu es superbe, mais tu ne t’en rends pas compte. Tu sais quoi ? Au lieu de passer le temps à draguer un barman pour me changer les idées, je propose qu’on se penche sur ton cas. T’en pense quoi, Anna ? Ca te plairait de jouer les marraines-fées ? » Surprise qu'Omisha s'adresse à elle, Anna releva la tête et entrouvrit la bouche, incapable de lui répondre. Il lui fallut un instant pour remettre en place la situation avant qu'elle ne prenne enfin la parole. « Oh, oui ! On va faire ça ! » déclara-t-elle en se redressant et en éteignant l'iPod d'Omisha pour le poser près d'elle et glisser son paréo autour de son abdomen aussi blanc que le cul d'un norvégien [et c'est très blanc, know it for a fact x)]. « Enfin, je sais pas si t'es une pro de la drague, personnellement moi... non. Mais on va trouver quelque chose ! » continua-t-elle avant de rire en secouant doucement la tête. « Et puis Misha a raison, t'es superbe, Oz. » s'auto-complimenta Anna.

Ozalee n'était vraiment pas habituée à boire de l'alcool. A vrai dire, elle n'avait jamais été vraiment populaire ou avait eu beaucoup d'amis à l'époque du lycée, même si elle n'était pas méchante ou particulièrement solitaire, c'était juste qu'elle passait son temps à déménager et qu'elle était toujours « la nouvelle » lorsqu'elle partait vivre dans un autre pays dans l'espoir de trouver le traitement qui réussirait à soigner son petit frère. Du coup, maintenant qu'elle avait enchaîné quelques cocktails et qu'elle avait mélangé les alcools, la jeune femme se sentait plu pompette et deshinibée que jamais ! Elle n'allait pas se mettre à danser en maillot de bain sur le bar, hein, mais elle était beaucoup plus « détendue » que d'habitude. Complètement plongée dans son monologue, la jeune femme ne fit même pas attention au fait qu'Omisha & Anna avaient fait un petit aparté, et elle continuait de parler du fait qu'elle ne se sentait pas sexy du tout, et pour cause, elle se disait que le fait qu'elle soit toujours vierge devait être écrit sur son front, parce qu'elle n'avait même jamais eu de petit-ami digne de ce nom ! « Tu plaisantes, j’espère !? Si j’étais un homme ou homosexuelle, tu serais totalement mon genre de femme. Tu es superbe, mais tu ne t’en rends pas compte. Tu sais quoi ? Au lieu de passer le temps à draguer un barman pour me changer les idées, je propose qu’on se penche sur ton cas. T’en pense quoi, Anna ? Ca te plairait de jouer les marraines-fées ? » répliqua Omisha lorsqu'Ozalee en eut fini de se plaindre, et la néo-zélandaise fit les gros yeux en écoutant son amie. Déjà, elle trouvait étonnant d'être le genre de femme d'Omisha, enfin le genre de femme potentiel, mais elle devait avouer qu'elle avait tout de même réussi à la faire sourire. Cependant, lorsqu'elle parla de se « pencher sur son cas », l'expression d'Ozalee se fit tout de suite plus inquiète. « Oh, oui ! On va faire ça ! » enchaîna Anna en se redressant. « Oh non, on va pas faire ça ! » répliqua la brune du tac au tac, le regard effrayé par ce que les jeunes femmes pouvaient lui réserver. « Enfin, je sais pas si t'es une pro de la drague, personnellement moi... non. Mais on va trouver quelque chose ! » reprit-elle à l'intention d'Omisha. « Ah ouais, en plus vous avez de quoi me rassurer, vous y connaissez rien non plus quoi. » répondit Ozalee en secouant la tête avant de partir dans un léger rire. « Et puis Misha a raison, t'es superbe, Oz. » Anna fit accentuer le rire d'Ozalee, qui se redressa à son tour. « Ah ? Toi aussi, tu te découvres un intérêt soudain pour les femmes ? » s'exclama-t-elle, espérant gagner un peu de temps.

« Ouais, j’aurais dû tourner ma langue dans ma bouche avant de le proposer, c’est vrai que je n’ai aucune expérience dans le domaine – surtout quand on voit où j’en suis – mais je suis sûre qu’on trouva quelque chose de sympa à faire. Il doit bien y avoir quelques boutiques à dévaliser, non ? Et puis, nous avons sûrement la même taille en fringues, on pourrait s’échanger nos tenues… » Anna était loin d'être une professionnelle dans le domaine non plus, bien au contraire ! A vrai dire, elle n'avait jamais dragué qui que ce soit, avec Hayden... ça ne s'était pas fait comme ça, et avant ou après ça, aucun homme n'avait assez éveillé son désir pour qu'elle veuille aller vers lui d'elle-même et, ainsi, elle n'avait jamais eu à draguer quiconque. « Ah ouais, en plus vous avez de quoi me rassurer, vous y connaissez rien non plus quoi. » Un léger sourire amusé naquit sur les lèvres d'Anna qui observait son amie pas vraiment rassurée à l'idée de savoir qu'Omisha et elle allaient reprendre le flambeau pour essayer de lui créer une vie amoureuse. « Tu n’as pas de raison d’avoir peur, on connait parfaitement ta personnalité et tes goûts, on ne pas faire te transformer en clown... » Pour appuyer les paroles de son amie, Anna hocha la tête d'un air rassurant et tenta même de complimenter son amie sur son physique, un compliment qu'Ozalee eut apparemment du mal à accepter. « Ah ? Toi aussi, tu te découvres un intérêt soudain pour les femmes ? » lui demanda-t-elle en grimaçant, faisant rire Anna alors qu'Omisha la sermonnait gentiment d'un « T’es vraiment incorrigible, Oz. » qui fit lever les yeux au ciel de la néo-zélandaise. « Et puis ça n'a aucun rapport ! » s'exclama Anna en riant toujours doucement avant de secouer la tête. Elle n'avait jamais été attirée par les femmes « de cette façon », bien que bon, elle respecte les envies de chacun, mais elle était sincère en complimentant la beauté d'Ozalee. Beaucoup de filles, surtout à New York, se laissaient aller à devenir superficielles, trop maquillées, trop tout... Ozalee, elle, restait toujours aussi naturelle que la première fois qu'elle l'avait rencontrée. « Non, vraiment, je suis sûre qu'on peut te trouver quelque chose de bien, on devrait remonter à la chambre et aller faire du shopping, Cuba ne peut pas ne pas avoir de boutiques ! » s'exclama la jeune femme dont la peau déjà rougie avait bien profité du soleil.

Oz n'était pas à l'aise avec les hommes, ce n'était pas un scoop. Elle n'avait, à proprement parler (et même autrement), jamais été avec un homme, elle n'avait jamais été dans une relation, n'avait jamais embrassé quelqu'un et encore moins fait l'amour. Elle était l'éternelle vierge, mais ça ne la dérangeait pas souvent. Bien sûr, parfois, elle se demandait ce que c'était que d'aimer vraiment quelqu'un, de construire une vie de couple... mais elle n'était pas non plus le genre de fille à être dépendante d'une histoire d'amour – la preuve – alors bon... elle s'en remettait toujours plutôt vite, lorsqu'elle voyait un couple heureux, et préférait se réjouir pour eux plus qu'autre chose. « Ouais, j’aurais dû tourner ma langue dans ma bouche avant de le proposer, c’est vrai que je n’ai aucune expérience dans le domaine – surtout quand on voit où j’en suis – mais je suis sûre qu’on trouva quelque chose de sympa à faire. Il doit bien y avoir quelques boutiques à dévaliser, non ? Et puis, nous avons sûrement la même taille en fringues, on pourrait s’échanger nos tenues… » Et voilà, elles pensaient déjà à la relooker ! Ozalee n'était vraiment pas rassurée, même si elle avait confiance en ses amies – plus en Misha qu'en Anna, il fallait l'avouer, Misha ne voyait pas tout en technicolor. « Tu n’as pas de raison d’avoir peur, on connait parfaitement ta personnalité et tes goûts, on ne pas faire te transformer en clown... » S'ensuivit une tentative d'Ozalee de changer de conversation et de gagner du temps qui se résolut en un échec cuisant puisque ses deux amies semblaient vraiment prêtes à faire en sorte qu'Ozalee rencontre un homme. Mais, mais ! N'avait-elle pas son mot à dire ? « Non, vraiment, je suis sûre qu'on peut te trouver quelque chose de bien, on devrait remonter à la chambre et aller faire du shopping, Cuba ne peut pas ne pas avoir de boutiques ! » Bon, bah, apparemment, non, elle n'avait pas son mot à dire. En désespoir de cause, elle adressa une mine triste en direction des jeunes filles, qui ne furent pas du tout sensibles à sa petite comédie & se préparèrent aussitôt à écourter leur séance bronzette. « Mais ! Je suis même pas encore bronzée ! » s'exclama la jeune femme. Certes, elle était mate de peau, mais tout de même ! Ignorant ses contestations, Anna & Omisha finirent par forcer Ozalee à ranger ses affaires à son tour pour se diriger vers le hall de l'hôtel et les ascenseurs qui les mèneraient de nouveau jusqu'à leurs chambres. « Bon, mais rien de trop extravagant, hein ! Mes parents attendent déjà de voir les photos des vacances ! » se défendit-elle alors qu'elles arrivaient à leur étage.