« Merci, à ce soir ! ». Retenant d’une main son sac en bandoulière, Misha descendit rapidement du véhicule en claquant la porte, fit un dernier signe de la main à son tuteur et se mit à courir le long de l’allée pour gagner le hall de l’université de Columbia où – après des semaines de déboires administratifs – son transfert avait enfin été accepté. C’était donc sa rentrée officielle parmi les étudiants en langues, cependant l’égyptienne avait déjà suivi une bonne partie de son cursus à domicile ; avec son père au début, puis avec Charles qui parlait lui aussi plusieurs langues et l’aidait à se perfectionner les rares fois où son emploi du temps le lui permettait. Une fois à l’intérieur du bâtiment, Misha s’arrêta, le souffle court, puis jeta un coup d’œil anxieux à sa montre avant d’afficher un air horrifié. Elle était en retard, très en retard ! Déjà par rapport aux autres étudiants qui avaient fait leur rentrée depuis fort longtemps maintenant, mais surtout vis-à-vis du rendez-vous que la secrétaire lui avait fixé avec une certaine Kennedy Kerrigan, qui avait accepté de prendre sur son temps personnel pour lui servir de guide. Misha délaissa sa montre du regard pour jeter un coup d’œil autour d’elle et en arriva rapidement à la conclusion qu’elle était déjà complètement paumée. « Le papier, le papier... » dit-elle en plongeant sa main dans la poche de son pantalon pour en tirer la note en question où Misha avait soigneusement écrit toutes les indications que la secrétaire lui avait laissé sur le lieu du rendez-vous. Aussi intelligente pouvait-elle être, le sens de l’orientation n’était décidément pas son truc et, trop timide pour demander son chemin, l’adolescente ‘photographia’ l’un des plans de secours accolés au mur et emprunta le couloir à sa droite pour atteindre le point de rencontre.

Misha courrait toujours, veillant à ne pas bousculer les quelques rares étudiants qui peuplaient les couloirs et qui se retournaient sur son passage. Se rendant compte qu’elle s’était trompée de couloir, l’adolescente pila, ses converses glissèrent légèrement sur le sol carrelé et Misha évita le drame de justesse en s’agrippant à la poignée d’une porte qui s’ouvrit en l’entraînant dans sa course. Elle fut surprise de constater qu’il s’agissait de l’autre entrée du restaurant universitaire et poussa un soupir de soulagement, manifestement ravie d’être arrivée à bon port sans se tromper et en faisant même moins de détour que l’itinéraire initialement choisi. Misha remit correctement la bandoulière de son sac et pénétra à l’intérieur du self, saluant les agents d’entretien qui n’avaient manifestement pas l’habitude d’être visible pour quelqu’un. Elle se dirigea vers la seule étudiante présente dans la salle, une jeune femme brune d’une vingtaine d’années et qui la dépassait de quelques centimètres seulement. « Miss Kennedy Kerrigan ? » l’interpella-t-elle, la respiration encore saccadée par sa course folle à travers les couloirs de l’université. Lorsque l’intéressée se tourna, Misha lui sourit avant d’afficher une grimace sincèrement navrée. On dit toujours que la première impression est la bonne, mais sur ce point on ne pouvait pas dire que l’égyptienne marquait des points ! Si Kennedy avait été un homme, elle aurait exceptionnellement joué de son regard attendrissant et aurait exagéré son accent rien que pour le faire fondre... « Omisha. Je suis sincèrement désolée pour le retard, mon tuteur était un peu à la traîne ce matin. » se justifia-t-elle. Omisha s’infligea une claque mentale, regrettant aussitôt les mots qu’elle venait de prononcer. Quelle image donnait-elle de celui qui lui avait sauvé la vie, qui veillait sur elle comme un père et qui travaillait comme un forcené pour qu’elle ne manque de rien ? Elle donnait déjà l’impression d’être une nana qui préfère rejeter la faute sur les autres plutôt que d’assumer pleinement son retard puisque c’était en partie la sienne ; si elle n’avait pas tardé à sortir du lit et si elle n'avait pas cette flemme de prendre les transports en commun, Misha serait arrivée à l’heure !

Ce jour là, Kennedy n’avait pas cour la première heure. Toutefois elle avait décidé de partir comme d’habitude pour petit déjeuner à la cafétéria de la fac de Columbia avec Florine, une amie à elle. Lorsqu’elle pénétra dans le salon elle tomba sur Calliopé – sa colocataire - qui était en train de lire un livre, vautré dans un des fauteuils. Kenny se mit derrière elle et se pencha pour savoir qu’elle était sa lecture. « Andropause ? Eclectisme ? Putatif ? Escafignons ? J’espère pour toi que c’est un livre qu’on te force à lire sinon c’est du masochisme ! » William aurait sûrement était fier de ce qu’elle venait de dire… Enfin bref il était temps pour elle de partir, sauf qu’elle ne trouvait pas son portable ! Elle le chercha partout, sur sa table de nuit, sur son bureau, dans son sac, dans la poche du jean qu’elle avait mit hier, mais rien à faire ! Il restait introuvable ! Son ventre gargouilla et elle décida de boire un verre de jus d’orange avant de partir. Qu’elle ne fut pas sa surprise quand elle trouva son portable dans le frigo ! Bref, Kenny attrapa son portable, ses clés, sa veste et partit direction Columbia…

« Je me demande ce qui me retient de hurler ! » déclara Kennedy lors de sa discussion avec Florine. « Le fait qu’on soit dans une cafétéria ? » répondit Florine pour tenter de calmer son amie, tandis qu’elle finissait son petit déjeuner. Kennedy grogna. « Hmm tu serais surprise de voir à quel point je me fiche de ce que les autres peuvent penser de moi ! » dit-elle, insinuant ainsi qu’elle était bien capable d’hurler même ici. Florine se mit à rire, amuser du fort caractère de la canadienne. « Justement tu devrais en avoir rien à faire de se que pense Melle Fordam. » « Elle m’a mit un F Flo, un F tu te rends compte ??? Elle mériterait que j’achète une poupée vaudou à son effigie pour planter des aiguilles dedans !!! » « T’es sûre que tu n’exagère pas un peu ? » Lui demanda son amie un brin amusé. Kennedy eut une légère grimace et regarda la blondinette aux petits airs sage un peu de travers. Elle poussa un soupir. « Peut-être » admit-elle en levant légèrement les yeux vers le ciel. « Mais ça ne m’empêchera pas de la détester ! »

Pour évacuer sa colère, Kennedy donna un grand coup de fourchette dans sa tartine et le bout de pain partit au loin. Il alla s’écraser dans le bol de lait d’une autre étudiante, qui fût éclaboussé par le liquide. Enervé, cette dernière jeta un morceau de pomme en direction d’une table vers la Canadienne, ne sachant pas d’où venait le morceau de pain. S’en suivit une bataille de nourriture… Florine et Kennedy finirent finalement par quitter la cafétéria, recouverte de bouffe. Résultat la brunette décida de se rendre au terrain de sport pour prendre une douche et d’emprunter des vêtements. Elle ne pouvait pas se rendre en cour comme ça, tant pis si ce vêtir de la tenue des pompom girls aller à l’encontre de ses principes… Une fois propre Kennedy grimpa dans les gradins. Elle s’assit et sortit son appareil photo qu’elle emmenait partout avec elle. Elle commença à prendre quelque cliché au hasard. Un sourire se dessina sur ses lèvres quand elle aperçut un joueur balançait au sol son casque. Un peu d’action. Elle photographia son visage marquer par la colère, adorant capturer les émotions des gens sur le vifs. C’était ce qui la passionner le plus dans la photo, cette capacité qu’avait les images de garder quelque chose d’éphémère. Le joueur aurait sans doute oublié sa colère d’ici une vingtaine de minute, parlait lui en dans un mois il n’en aura aucun souvenir. Mais la photo sera une preuve et elle lui rappellera ce qui s’était passé. Les photos c’était important pour pallier à la mémoire sur laquelle on ne pouvait pas compter. Sans photo elle ne se rappellerait peut-être plus du bonheur qui pouvait se lire sur son visage quand elle sortait avec Noah….

La montre de Kennedy se mit alors à sonner, lui faisant ainsi comprendre qu’il était temps pour elle de retourner à la fac. Elle avait rendez vous à la cafétéria avec une nouvelle élève à qui elle devait servir de guide. Officiellement elle était volontaire. Officieusement on ne lui avait pas vraiment laissé le choix. La Canadienne avait écrit un article dans le journal de la fac concernant Brittany Richman et son père était venu à Columbia pour porter plainte. On lui avait laissé le choix de sa punition, servir de guide ou nettoyer les tags de l’abri à vélo. Kenny avait opté pour faire la guide. Puis il y avait peu de chance pour que la nouvelle élève lui pose problème. Si ça se trouvait, elle deviendrait peut-être même amie. Enfin bref, la brunette rangea son appareil photo et se dirigea vers la cafète. Arriver sur place, elle attendit une dizaine de minute avant de voir entrer une fille. « Miss Kennedy Kerrigan ? » « Oui mais tu peux m’appeler Kenny. Et toi tu es Misha ? » Demanda-t-elle bien qu’elle pensait avoir déjà la réponse. « Omisha. Je suis sincèrement désolée pour le retard, mon tuteur était un peu à la traîne ce matin. » « Ton tuteur ? Tu es orpheline ? » Demanda-t-elle avant de se rendre compte que ce genre de chose ne se disait pas. « Je suis un peu pied dans le plat » avoua-t-elle bien que c’était un peu gênant. « Ecoute je préfère être honnête avec toi, je ne me suis pas porter volontaire pour être ton guide, c’est une punition. » rajouta-elle encore plus gêner. « Alors ce n’est pas grave si tu es en retard. » dit-elle avec un sourire. « Mais tu va voir on va bien s’amuser toute les deux. Enfin j’espère » dit-elle pour essayer de se rattraper.

D’ordinaire si ponctuelle, Misha était dans tous ses états, cependant un simple coup d’œil suffit à l’adolescente pour se faire une bonne opinion de son guide. « Oui, mais tu peux m’appeler Kenny. Et toi, tu es Misha ? ». L’égyptienne poussa un dernier soupir afin de reprendre un rythme cardiaque un tant soit peu normal et acquiesça d’un signe de tête affirmatif. « C’est bien moi, Omisha, Misha c’est pareil… Evitons juste les surnoms débiles comme Mimi. » répondit-elle avec une attitude beaucoup plus décontractée malgré un sourire où l’on pouvait toujours noté sa gêne. Kenny. C’était assez amusant comme surnom, ça lui faisait un peu penser à South Park. Bien que l’étudiante en droit était plutôt ‘cool’, Misha ne put s’empêcher d’expliquer la raison de son retard et celle-ci titilla aussitôt la curiosité de Kenny. « Ton tuteur ? Tu es orpheline ? ». Piquée au vif, l’adolescente observa son guide bouche bée, complètement assommée par une question à laquelle elle ne s’était pas attendue. Pendant quelques instants, elle avait cru les avoir imaginé, mais pourtant Kenny les avaient bel et bien prononcés ces mots qui font mal… « Je suis un peu pied dans le plat ». L’air de Misha devint de plus en plus désabusé lorsqu’elle comprit que Kenny n’avait pas vraiment fait attention. « Un peu, oui… » répondit Misha, encore légèrement troublée. Il lui fallu un moment avant de se recomposer un visage. « Je suis orpheline. » déclara-t-elle sans cérémonie, essayant d’avoir un air aussi détaché que celui de Kenny.

Misha voyait bien qu’il n’avait pas été dans les intentions de Kenny de la blesser, mais le mal était fait et sans le vouloir l’étudiante avait jeté un froid. Une atmosphère pesante s’abattit sur elles en même temps qu’un silence particulièrement gênant qui ne faisait que renforcer son malaise. Certes, Misha était orpheline de mère depuis sa naissance – une perte dont elle n’arrivait toujours pas à se faire – et avait perdu son père récemment. Cela ne faisait donc pas très longtemps qu’elle était officiellement pupille de l’état et c’était un mot qui ne lui plaisait guère : heureusement que Charles avait été là pour elle ! Elle n’imaginait même pas ce qu’elle serait devenue si le juge avait décidé de la renvoyer en Egypte auprès de ses grands-parents qui n’avaient jamais voulu d’elle. « Ecoute, je préfère être honnête avec toi, je ne me suis pas portée volontaire pour être ton guide, c’est une punition. Alors ce n’est pas grave si tu es en retard, mais tu vas voir on va bien s’amuser toutes les deux. Enfin j’espère. ». Cette fois-ci, la gêne de Kenny était parfaitement décelable : nul besoin d’être un fin psychologue renommée pour s’en apercevoir ! Misha décida de passer outre ce passage peu glorieux de leur rencontre pour se concentrer sur la visite. « S’amuser ? Je demande à voir… Dans ce cas, je te suis, c’est toi le guide. » lança Misha en tâchant de se montrer un brin enthousiaste et ‘joyeuse’, lui emboitant aussitôt le pas. « On m’a dit que tu étais étudiante en droit, c’est ça ? Et cet accent… Canadienne ? » demanda-t-elle, voulant dévier un peu la conversation sur un sujet plus confortable.

« Je suis orpheline. » Waw. Kennedy avait manqué une occasion de se taire. L’ambiance était devenu glaciale et la canadienne se serait volontiers taper la tête contre un mur dans l’espoir de pouvoir effacer ce qu’elle venait de dire. Le pire c’est qu’Omisha avait l’air gentille. Elle ne voulait pas la mettre mal à l’aise avec sa question ou la blesser. C’était sortit tout seul. En plus ça ne faisait aucune différence pour Kenny qu’elle soit Orpheline ou qu’elle ait toujours ses deux parents. Elle n’aurait pas pitié pour autant, elle savait à quel point cela pouvait être embarrassant et remuer le couteau dans la plaie. Pour ne rien arranger, Kennedy préféra être honnête et avouer qu’elle n’était pas vraiment volontaire pour être guide. Ça ne changeait rien au fait qu’elle n’était pas non plus venu à contrecœur. De plus elle avait un étrange pressentiment, celui qu’Omisha et elle pourraient devenir amis. Enfin si Kennedy était légèrement plus elle-même car pour l’instant elles partaient d’un mauvais pied. « S’amuser ? Je demande à voir… Dans ce cas, je te suis, c’est toi le guide. » « Ça marche. Direction le journal du lycée. » Elle avait choisit de lui faire visiter cet endroit en premier car c’était son préféré. Elle faisait partit de la rédaction du journal et passer des heures à développer ses photos dans la chambre noir. « On m’a dit que tu étais étudiante en droit, c’est ça ? » « C’est ça. Tu es en langue toi ? » « Et cet accent… Canadienne ? » Un large sourire apparut sur le visage de la jeune fille. Elle était fière de ses origines. « Oui. Je suis née là bas et j’y ai vécu. Mais ma mère est écossaise. » Précisa-t-elle. « Et toi ? Tu es Mexicaine ? Espagnole ? » . Elle faisait ces propositions en raison du teint de peau d’Omisha. Les deux jeune filles sortirent du réfectoire et commencèrent à se dirigeait vers la salle du journal, Kennedy servant de guide comme prévu. « Le meilleur ami de mon père est Mexicain. » Elle eut un sourire en pensant à Javier et aux cheveux blanc qu’il se faisait à cause de sa fille, l’attendrissante Katniss.

Les couloirs de la fac étaient peuplés de monde, d’étudiants de différente filière. Des sportifs, des scientifiques, des littéraires, à Columbia il y en avait pour tous les goûts. Les pluparts d’entres eux ne faisait pas attention aux autres, bien trop occuper par leurs penser ou leurs conversations. Au final la fac n’était pas bien différente du lycée si ce n’était les fêtes étudiantes, les différentes associations et le campus. Kennedy ne se sentait pas vraiment concerner par tout ça. Tout d’abord parce qu’elle n’habitait pas au campus, elle partageait un appart avec une fille qui avait à peu prés son âge en ville. Ensuite elle n’avait rejoint aucune association malgré les tentatives répété du club des chastes de la recruté, bien qu’elle ne soit plus vierge. Pour finir, elle n’allait pas à autant de fêtes que ça. Bien souvent c’était William – son meilleur ami - qui la forcer en quelque sorte à y aller. Tout ça pour la laisser tomber dés qu’il avait trouvé une fille avec qui passer la nuit. Enfin bref…

Les deux étudiantes arrivèrent devant la porte du journal. Kennedy l’ouvrit et laissa rentrer Omisha. Ici elle se sentait comme chez elle…

Maintenant qu’elle lui avait avoué être orpheline, Misha avait peur de se retrouver avec une étiquette collée en plein sur le front ou de grosses flèches lumineuses pointées dans sa direction parce qu’il fallait bien l’avouer : l’égyptienne avait horreur d’être au centre de l’attention et les regards insistants l’avaient toujours rendu mal à l’aise. Misha se demandait dans ‘quel camp’ se trouvait cette dénommée Kenny ; faisait-elle partie des filles populaires ou, à l’inverse, de celle que l’on préfère ignorer ? Pas que c’était spécialement important pour Misha de le savoir, elle se moquait éperdument de l’image qu’elle renverrait en traînant avec une fille comme Kenny, mais c’était juste par curiosité, une manière de cerner un peu mieux sa personnalité. Elle n’avait pas l’air méchante, juste un maladroite. « Ca marche. Direction le journal du lycée. ». Misha afficha un sourire satisfait, appréciant manifestement le choix de la première visite. Elle avait toujours été fascinée par le journalisme et comptait bien rejoindre cette filière une fois ses études en langues terminées. L’égyptienne lui emboîta donc le pas tout en discutant avec Kennedy, ravie de constater qu’elle avait vu juste. « C’est ça. Tu es en langue toi ? Oui. Je suis née là-bas et j’y ai vécu. Mais ma mère est écossaise. Et toi ? Tu es mexicaine ? Espagnole ? Le meilleur ami de mon père est mexicain. ». Origines intéressantes, Misha devait bien l’avouer ! « Oui, en langues et non, en fait je suis native d’Egypte, mais je te rassure : je ne marche pas de coin. ». En général, lorsqu’elle disait venir de ce pays tout le monde pensait immédiatement aux pyramides, aux hiéroglyphes ou encore aux peintures représentant les profils d’anciens pharaons, mais rarement aux émeutes qui avaient eu lieu quelques années plus tôt et qui l’avait forcé à fuir.

Finalement, elles quittèrent le réfectoire pour un autre couloir où grouillaient tant d’élèves que Misha dû jouer des coudes pour se frayer un chemin alors que Kenny zigzaguait entre les étudiants avec beaucoup plus d’aisance. Apparemment, se fondre dans la foule était un art que l’égyptienne allait devoir apprendre ! Elles arrivèrent enfin devant la porte du fameux journal que Kenny finit par lui ouvrir avant de la laisser entrer à l’intérieur. Le regard ébahi de Misha se posa sur tout ce qui était à portée et notamment le matériel de pointe mis à la disposition des journalistes en herbe. « Wow, ça c’est du matos ! » souffla-t-elle, émerveillée. « J'adore cette odeur d'encre et de papier journal. ». L’égyptienne s’avança un peu plus dans la pièce et effleura du bout des doigts l’imprimante dernier cri. « Tu travailles ici de temps en temps ? Vous utilisez quels logiciels ? » demanda-t-elle, intéressée. En réalité, Misha avait déjà été journaliste dans son ancien école, là-bas, en Egypte. Elle adorait écrire et prendre quelques clichés des évènements les plus notables de l’année, mais le matériel qu’il y avait ici semblait être – et de loin – plus performant que celui qu’elle utilisait autrefois.

« Oui, en langues et non, en fait je suis native d’Egypte, mais je te rassure : je ne marche pas de coin. ». Kennedy se mit à rire. Elle imagina Omisha marcher de profil dans les couloirs et tout les élèves la regardaient comme si elle était un ovni. « Ah bon ? » demanda-t-elle avec ironie. « Je suis affreusement déçue ! » rajouta-elle toujours avec humour. Kennedy n’était jamais aller en Egypte et tout ce qu’elle connaissait de ce pays était ce dont on en disait dans les films ou les dessins animés. Il ne fallait pas compter sur le peu de souvenir qu’elle avait de ses cours d’histoires - cette matière ne faisant pas vraiment partie de ses cours préféré - pour lui en apprendre d’avantage sur le pays d’Omisha.

Elles finirent par arriver dans la salle du journal et la réaction de l’égyptienne tira un sourire à Kennedy. Elle semblait réellement emballer par l’endroit. Elle posait des questions et la Kerrigan pouvait entendre l’enthousiasme dans sa voix. Ça faisait plaisir à entendre. C’était comme si Kennedy aimait les épinards et que par miracle elle venait de trouver quelqu’un qui aimer ça aussi ! C’était plaisait. Elle n’était pas une paria à la fac et elle avait quelque amis mais elle ne faisait pas non plus partit des filles populaires. Bien souvent on l’a trouvé bizarre. Sans doute parce que ces deux parents étaient flic et qu’elle était mordu d’enquêtes. C’était comme si les étudiants s’attendaient à la voir sortir un flingue d’une seconde à l’autre pour savoir qui avait volé le cahier d’Agnès. « Tu travailles ici de temps en temps ? Vous utilisez quels logiciels ? » « Je fais les photos pour les articles. J’adore ça. » Elle fouilla dans son sac et en sortit l’appareil de pro qu’elle trimbalait partout avec elle. C’était son trésor à elle, son précieux. Elle se souvenait encore de la joie ressentit quand on lui avait offert et elle mettrait sûrement un grand coup de poing – quitte à se faire très mal – à celui qui oserait le caser. « Tu a l’air d’être intéressé. Tu faisais du journalisme dans ton ancienne école ? »