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charles, omisha&bones • ❝ please don't go ❞

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MessageSujet: charles, omisha&bones • ❝ please don't go ❞ charles, omisha&bones • ❝ please don't go ❞ EmptyMar 31 Juil - 9:56



Son réveil avait sonné depuis quelques minutes déjà, mais comme à son habitude Omisha s’était rendormie presque aussitôt. Jusqu'à ce que la truffe du chiot husky ne vienne délicatement soulever sa main qu’elle avait laissé pendre hors du lit après avoir écrasé l’objet qui l’avait si brusquement arraché des bras de Morphée. « Mh ? Bones, attends encore un peu… » murmura la jeune égyptienne d’une voix somnolente en lui prodiguant une caresse aussi légère qu’une plume sur le museau de l’adorable quadrupède. Cependant, cette réponse ne semblait pas convenir au jeune chiot qui jappa discrètement et posa sa tête sur le bord du lit à quelques centimètres de celle d’Omisha, renifla un moment avant lui lécher affectueusement la joue au moment précis où la sonnette de la porte d’entrée troublait le calme ambiant. « Oh non… » grommela-t-elle en enfouissant sa tête dans l’oreiller, comme si ce simple geste ferait partir l’intrus, mais c’était sans compter sur le husky qui se mit à pleurer. Omisha émergea des draps pour observer l’animal qui la faisait fondre rien qu’avec son regard bleu perçant et poussa un petit soupir avant de se redresser en position assise. « C’est bon, tu as gagné. ». Sa réaction ne se fit pas attendre ; Bones remua la queue et vint quémander un câlin auquel Misha s’empressa de répondre, déposant même un baiser sur le doux pelage du jeune chiot. Enfant, Omisha avait toujours voulu d’un chien, mais son père y était malheureusement allergique alors ils avaient recueilli un chat Mau Egyptien qu’elle avait surnommé Minuit et qui était mort de vieillesse. Quant à Bones, elle se souvenait encore du jour où Charles était rentré avec cette petite boule de poils dans les bras en précisant que c’était en quelque sorte un cadeau de bienvenue, Misha ne l’avait pratiquement pas lâché de la soirée. Ce jour-là, son tuteur avait été loin de se douter qu’il avait trouvé un remède à ses crises d’angoisse car dès que l’égyptienne se sentait faiblir, Bones accourait aussitôt pour la distraire… C’était comme s’il était aussi sensible qu’elle pouvait l’être.

Assez motivée pour le faire, Misha s’extirpa du lit pour gagner sa propre salle de bain et se plaça devant le miroir de la coiffeuse qui avait autrefois appartenu à sa mère, danseuse dans un palace égyptien où elle avait rencontré son père pour la première fois. Elle observa son reflet endormi et passa rapidement une main dans sa longue chevelure brune pour tenter de les discipliner un tant soit peu, puis quitta définitivement de sa chambre pour gagner la cuisine, Bones sur ses talons. Toujours quelque peu endormie, l’égyptienne observa le chiot la devancer d’un air absent et marqua un temps d’arrêt lorsqu’elle le vit sautiller sur Charles. Le visage de Misha s’illumina d’un sourire tandis qu’elle pénétrait dans la pièce. « Salut ! » lança-t-elle d’un air joyeux avant de se servir un grand verre de jus de fruits. « Je ne t’ai pas entendu, tu es rentré tard ? » demanda-t-elle avant de prendre place juste en face de lui où elle put le dévisager avec plus d’insistance. Son tuteur avait l’air épuisé – comme d’habitude – mais cette fois-ci, ce qui l’inquiétait davantage ce fut sa tentative pour se composer un visage. Misha fronça légèrement les sourcils et son regard glissa sur la lettre qu’il tenait entre les mains et qu’elle désigna d’un mouvement de tête. « C’est… » commença-t-elle avant de déglutir le nœud qui se formait déjà dans sa gorge. « Ce sont les services sociaux, c’est ça ? » lâcha-t-elle finalement d'une voix enrouée, resserrant l’étreinte autour de son verre d’une telle force que sa main finit par s’engourdir tandis qu'elle se mordait l'intérieur de la joue. Être séparée de Charles et forcée de retourner dans son pays natal ou dans un foyer d’accueil était sa hantise, cependant Misha était loin de se douter que la nouvelle était encore pire que ce qu’elle imaginait.


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MessageSujet: Re: charles, omisha&bones • ❝ please don't go ❞ charles, omisha&bones • ❝ please don't go ❞ EmptyMer 1 Aoû - 20:37

❝ Omisha & Charles ❞

Il ne pouvait pas y croire … Il ne voulait pas y croire. Comment une telle chose pouvait-elle être probable ? Comment pouvaient-ils le renvoyer alors qu’ils savaient qu’il avait déjà bien à faire ici ? Peut-être aurait-il dû démissionner ? Oui, enfin il se savait incapable de faire une telle chose. Ce métier faisait partie de lui, il coulait dans ses veines comme il coulait dans celles de son père et de son frère. Pourtant, il savait qu’il n’aurait jamais déçu ces deux hommes qu’il avait toujours pris comme modèle. Son père et son frère connaissaient sa situation et les deux lui avaient avoué être fiers des décisions qu’il avait prises jusque-là, hormis son mariage sur un coup de tête – et après trop de verres – à Las Vegas. Il n’était plus seul désormais, il avait à sa charge une jeune adolescente qui malgré la petite dizaine d’années d’écart entre eux avait toujours été comme la prunelle de ses yeux. Elle avait déjà assez perdu sans qu’il ait besoin d’en rajouter et pourtant il n’avait pas démissionné parce que malgré le traumatisme de l’Afghanistan qui l’avait propulsé au grade de Major, son métier il l’aimait trop. Il savait que l’armée avait besoin de personne comme lui, de médecins qui pourraient sauver la vie des soldats sur le terrain comme lui-même l’avait fait par le passé en désobéissant à quelques ordres, mais peu importait. Seulement, c’était trop brutal, trop tôt même. Qu’allait-il bien pouvoir lui dire maintenant qu’il savait ? Il pouvait parfaitement imaginer sa réaction et surtout la crise d’angoisse qu’un tel aveu allait éveiller chez elle. Il refusait de l’abandonner, pas maintenant, mais avait-il vraiment le choix ? Pas vraiment, non. En plus d’être infirmier, le jeune homme était un militaire et lorsqu’il recevait des ordres, que ça lui plaise ou non, il devait se plier à ces derniers et le bout de papier plié devant lui en était un. A peine avait-il ouvert – ou plus exactement déchiré – l’enveloppe et lu son contenu qu’il avait manqué de tourné de l’œil sous l’effet du choc.

Toutefois, grâce à son métier, il savait encaisser bien que ses membres le trahissaient largement, une chance pour lui que ça ne soit pas le cas sur le terrain. En réalité, ce n’était pas tant le fait de repartir qui l’effrayait, ça devait bien arriver tôt ou tard, mais c’était de l’annoncer à la demoiselle qu’il avait à sa charge. Elle n’avait plus de parents ou tout du moins ceux qui lui restaient n’étaient pas dignes d’entrer de nouveau dans sa vie. En fait … elle n’avait plus que lui sur qui compter et Bones quelque part seulement leur chiot aussi magique soit-il sur l’adolescente ne risquait pas d’être le soutien que lui était pour elle. Tant de choses se bousculaient à présent dans son esprit et dans tout ça Charles était incapable de trouver la bonne manière d’annoncer la mauvaise nouvelle à Omisha. Il était dépité et ne quittait plus l’enveloppe devant lui sans pour autant être vraiment là. A côté de ça, ses horaires dignes des montagnes russe à l’hôpital était une promenade de santé, là il allait devoir prévenir son chef – ce qui n’allait pas être difficile – pour poser un congé et reprendre la route de sa base pour les entraînements avant le grand départ, il en fatiguait d’avance. Charles aurait rêvé de mieux comme réveil de bon matin, enfin même s’il ne savait pas exactement l’heure qu’il était ni même le jour. Il avait perdu la notion du temps à force d’enchaîner ses heures au Lenox Hill et pourtant il était toujours capable d’arriver à l’heure et de partir à temps, comme quoi son cerveau n’était pas aussi perdu que lui. Toutefois, ce matin, assis devant le plan de travail de la cuisine, ni lui ni son cerveau n’auraient su dire combien de temps s’était écoulé entre le moment où il avait pris place sur son tabouret et celui où Omisha et Bones avaient débarqué dans la cuisine. Ce fut le petit chiot qui parvint à prendre place sur ses genoux qui le fit sortir de sa léthargie. Mécaniquement, il déposa quelques caresses sur la tête toute douce du chiot tout en posant les yeux sur l’adolescente.

Tenter de paraître normal fut plus difficile qu’il ne l’aurait cru et pourtant ce n’était pas totalement une surprise. « Salut ! ». Petit sourire en guise de réponse, pour l’instant Charles n’osait pas même parlé de peur que sa voix ne le trahisse plus que son regard. « Je ne t’ai pas entendu, tu es rentré tard ? ». Le jeune homme se contenta d’acquiescer, restant toujours aussi muet. Sans s’en rendre compte, il avait repris la lettre de l’armée et se mettait à jouer nerveusement avec cette dernière, détail qu’il remarqua lorsqu’il vit le visage d’Omisha se décomposer à son tour. « C’est… ». Aussitôt, Charles reposa la lettre devant lui comme si cette dernière venait de lui brûler brusquement les doigts. Il la sentait venir sa crise d’angoisse parce qu’il la connaissait par cœur et qu’il savait combien être séparée de lui était l’une de ses hantises, mais sur le coup Charles fut toujours incapable d’aligner une phrase et de faire le moindre mouvement. « Ce sont les services sociaux, c’est ça ? ». Cette phrase eu l’effet d’une violente gifle sur le jeune homme qui fut enfin capable de bouger. Après être descendu de son tabouret, il réduisit bien rapidement la distance qui le séparait d’Omisha, posa délicatement ses mains sur ses frêles épaules et plongea son regard dans les yeux de la demoiselle. « Hey … doucement princesse. Ne te fais pas des peurs comme ça. ». Un petit sourire qu’il voulait rassurant apparu au coin de ses lèvres juste avant qu’il ne passe une main dans le haut du dos d’Omisha pour la faire venir doucement contre lui et la serrer dans ses bras en posant son menton sur le sommet de sa tête. « Ce ne sont pas les services sociaux … ne t’inquiètes pas pour ça. ». Charles manqua d’ajouter que c’était encore pire que ça, mais les mots restèrent coincer dans sa gorge. Pour l’instant le jeune homme était juste capable de serrer sa petite protégée contre lui comme si cette étreinte allait être le remède à sa panique et allait faire passer la pilule plus facilement alors qu’il savait très bien que ce n’était pas le cas et que sa nouvelle allait avoir l’effet d’une bombe sur Omisha.
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MessageSujet: Re: charles, omisha&bones • ❝ please don't go ❞ charles, omisha&bones • ❝ please don't go ❞ EmptyMer 1 Aoû - 22:28

Calmer sa douleur psychologique par une douleur physique était l’une des seules méthodes qui semblait fonctionner sur l’adolescente, cependant Misha mordait l’intérieur de sa joue avec une telle force qu’elle sentit rapidement le goût du sang gagner sa bouche. Elle n’avait pas l’habitude de voir Charles aussi nerveux et en avait rapidement tiré la conclusion que les services sociaux allait l’arracher à son tuteur. Misha vivait avec cette crainte depuis que le juge avait décidé que le meilleur ami de son père était à même de prendre soin d’elle et autant dire qu’ils avaient été irréprochables jusque là, veillant à ne commettre aucun impair. Cependant, l’égyptienne s’était laissée entraîner par un groupe de filles peu recommandables et avait expérimenté l’état d’ébriété pour la première fois, une soirée qu’elle n’était pas prête à renouveler ! James – un jeune homme qu’elle y avait rencontré – l’avait aidé à fuir l’endroit sans encombres et Misha avait pu tranquillement regagner l’appartement de Brooklyn néanmoins elle craignait que cet incident soit parvenu aux oreilles d’une quelconque autorité et encore plus de celle de Charles qui lui avait toujours accordé une confiance presqu’aveugle : elle avait tellement peur d’être séparée de lui qu’elle en frôlait presque la paranoïa. Sentant que son angoisse commençait à prendre de l’ampleur, Misha rompit instantanément le contact visuel pour se concentrer sur l’objet qu’elle serrait fermement entre ses doigts afin d’en relâcher la prise, mais son cerveau ne semblait plus commander ses gestes. Lorsqu’elle entendit le froissement des vêtements de Charles, Misha comprit qu’il s’était levé pour la rejoindre dans l’optique de la rassurer et fronça légèrement le nez pour faire passer les petits picotements qui titillaient ses canaux lacrymaux. Soudain, elle sentit les mains de Charles se poser sur son épaule et Misha fut contrainte de le regarder en face ; ses prunelles noires croisèrent aussitôt les yeux bleus du jeune homme qu’elle chercha à fuir, frustrée d’être aussi faible.

Elle aurait tellement aimé redevenir la petite fille souriante et pétillante qu’elle était autrefois, bien avant qu’elle ne désobéisse à son père en allant à la rencontre de ses grands-parents pour la première fois. Comme le disait si bien la chanson de Katy Perry ; fut un temps où Omisha était une pyramide, mais désormais elle n’était plus qu’un petit grain de sable perdu dans une bien triste réalité. « Hey… Doucement princesse. Ne te fais pas des peurs comme ça. ». Un micro-sourire vint prendre place sur ses lèvres. Misha lui opposa une résistance d’ours en peluche lorsqu’elle le sentit l’attirer tout contre lui et c’est tout naturellement que l’une de ses mains agrippa le T-Shirt de Charles ; un geste témoin du fait qu’elle n’avait pas envie de le voir partir. « Ce ne sont pas les services sociaux… ne t’inquiètes pas pour ça. ». Misha ne put retenir un soupir de soulagement, ses muscles se détendirent et elle relâcha aussitôt le tissu qu’elle tenait fermement entre ses doigts cependant, une nouvelle vague de panique s’empara de l’adolescente lorsqu’elle se souvint de l’expression qu’elle avait aperçu sur le visage de son tuteur ; ce n’était peut-être pas les services sociaux, mais c’était tout aussi troublant. Misha se délogea délicatement des bras de son oncle et afficha une mine à la fois sérieuse et inquiète. « Alors qu’est-ce qui t’intrigue autant ? Je n’aime pas te voir comme ça. » s’enquit l’égyptienne. Empathique sur les bords, le bouleversement de Charles à la lecture de cette lettre maudite ne lui avait pas échappé, tout comme son hésitation à lui répondre, mais l’adolescente n’avait pas l’intention de le lâcher avant d’obtenir satisfaction. « Je peux encaisser, oncle Charles. » ajouta-t-elle en ponctuant ses propos par un mouvement déterminé de la tête. Mensonge. Charles la connaissait par cœur, il savait comment elle fonctionnait, comment elle accumulait les coups durs jusqu’à n’en plus pouvoir.

Charles était beaucoup trop lent à son goût, sûrement cherchait-il une parade, la bonne manière de lui annoncer la nouvelle parce qu’il savait que Misha était à prendre avec des pincettes, alors n’y pouvant plus, l’égyptienne attrapa la lettre d’un geste vif et s’écarta brusquement de Charles pour l’empêcher de la lui arracher des mains pendant qu’elle la lisait. Rien qu’en voyant l’entête du courrier, le visage de Misha se mit à blêmir et elle le survola en photographiant les mots les plus importants qu’elle eut l’impression de se prendre en pleine figure. Lorsqu'elle eut terminé sa lecture, le silence tomba lourdement jusqu'à ce qu'elle se décide à le briser. « C’est encore pire que ce que je croyais, tu… tu ne vas pas repartir ? Dis-moi qu’ils n’ont pas le droit ou qu’il y a une autre solution… DIS-LE ! ». Son menton se mit à trembler et bientôt les larmes coulèrent le long de ses joues pâles en y creusant des sillons.


Dernière édition par Omisha P. White-Swenson le Ven 3 Aoû - 10:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: charles, omisha&bones • ❝ please don't go ❞ charles, omisha&bones • ❝ please don't go ❞ EmptyJeu 2 Aoû - 21:48

Il ne parvenait pas encore à réaliser … A ses yeux une telle chose lui semblait si improbable surtout après deux années sans avoir à craindre de repartir. Il n’oubliait par le traumatisme de l’Afghanistan, comment le pourrait-il ? Il suivait les recommandations de son psychologue, prenait ses médicaments pour ne pas avoir à être sans cesse réveillé par ses cauchemars et en plus de faire des heures pas possibles, il s’occupait d'Omisha du mieux qu’il le pouvait. Au cours des deux années qui venaient de s’écouler il avait pensé plus d’une fois être envoyé à nouveau sur le terrain, mais cette certitude n’avait jamais été confirmée au point qu’il avait fini par se dire que, finalement, il avait sans doute encore du temps avant d’être à nouveau déployé, mais non. Cette lettre venait de l’assommer et de lui zapper son moral. Il devait repartir et il n’avait pas le choix. Peu importait ce qu’il disait ou ce qu’il faisait, la décision avait été prise et elle était sans appel … malheureusement. Bien sûr, il avait encore quelques mois devant lui, mais ça restait bien peu à ses yeux et il savait qu’il aurait tout juste le temps de tout organiser avant de partir, cependant ce n’était pas le pire pour lui. Le pire était de laisser Omisha seule – même si elle ne le serait jamais vraiment – et surtout de lui annoncer cette terrible nouvelle. Elle était sa famille, pas uniquement parce qu’il était devenu son tuteur légal après la mort de Jerry, mais aussi parce qu’il la connaissait depuis qu’elle n’était qu’une enfant et bien que loin de lui, il l’avait tout de même vu grandir. Il tenait à elle comme si elle était sa propre fille et le jeune homme savait pertinemment que cette nouvelle allait la briser même si elle allait tenter de le lui cacher. Aucun mot ne lui semblait être correct. Le jeune homme était incapable de former la moindre phrase qui pourrait atténuer la nouvelle et faire passer la pilule correctement.

Cette lettre était une bombe et ses effets allaient être dévastateurs. Cette pensée le brisait sans même qu’il n’ait prononcé un seul mot. Ce qu’il aurait préféré ne pas entendre le facteur sonner ce matin. Bien sûr, il serait tout de même tombé sur cette fichue lettre, mais il aurait eu l’occasion de l’ouvrir plus tard et non pas de si bon matin. Parfois, il regrettait amèrement de quitter son lit et sa couverture. Là, tout de suite, il rêvait d’aller si cacher et de laisser le temps s’écouler sans avoir à parler à qui que ce soit, seulement aujourd’hui il avait des obligations envers son travail, envers l’armée et surtout envers sa protégée. Toutefois, malgré sa présence soudaine dans la cuisine et le réconfort que pouvait apporter Bones toujours sur ses genoux, Charles était incapable de parler. Il était bien trop abasourdi par ce qu’il venait d’apprendre. Après tout, à quoi s’attendait-il ? A ce que l’armée le laisse tranquille sous prétexte qu’il avait eu un traumatisme et qu’il était plus gradé que la dernière fois ? C’était rêver et même si le jeune comte pouvait l’être par moment il n’était pas dupe pour autant. Son traumatisme s’évaporait avec le temps. Certes, les images étaient toujours là, quelque part, mais c’était bien moins insupportable que lorsqu’il venait tout juste de rentrer et puis ce qui l’angoissait le plus ce n’était pas tant de repartir, mais bien de laisser Misha. Vraiment, celle-là il ne l’avait pas vu venir et même s’il savait que l’adolescente n’allait manquer de rien et que les services sociaux n’allaient pas l’ennuyer, Charles ne pouvait pas s’empêcher de s’en vouloir pour autant. Ces derniers furent d’ailleurs la première pensée de la demoiselle lorsqu’elle le vit dans cet état, lettre à la main et aussitôt il était allé la prendre contre lui pour tenter de la rassurer.

Les services sociaux ne pouvaient rien contre eux, ils s’en sortaient très bien et même si Omisha se risquait à faire quelques petits écarts personne ne lui en tiendrait rigueur puisqu’elle était jeune et que ce n’était rien de grave. Seulement, lui avouer que c’était bien pire que ça lui fut impossible. Charles se contenta de la garder contre lui en la serrant aussi fort que possible sans pour autant l’étouffer. Il ne voulait pas partir loin d’elle, ça lui semblait tellement insupportable pour l’un comme pour l’autre, mais il n’avait pas le choix et elle avait le droit de connaitre la vérité. « Alors qu’est-ce qui t’intrigue autant ? Je n’aime pas te voir comme ça. ». Un soupire lui échappa. Son regard se posa sur le visage tendre de la jeune demoiselle près de lui, mais aucun sourire un tant soit peu rassurant ne furent capables d’étirer ne serait-ce que le coin de ses lèvres. Charles n’arrivait pas à se rassurer lui-même et pourtant il fallait qu’il s’efforce de rassurer Omisha, il le devait ! « Je peux encaisser, oncle Charles. ». Sa bouche s’ouvrit pour lui répondre, mais aucun son n’en sortit. Bravo, parce que maintenant il était muet, il n’allait pas aller très loin si son cerveau était incapable de l’aider dans cette tâche. Quant à encaisser, il savait qu’elle était capable de le faire. Misha encaissait, encaissait et encaissait encore pour au final craquer comme jamais au point que, dans les débuts, il n’avait pas vraiment su quoi faire pour l’aider à aller mieux. En fait, elle encaissait sans réellement encaisser et cette nouvelle était bien trop difficile à supporter pour qu’elle parvienne à refouler son angoisse en elle, il le savait et c’était peut-être la raison qui l’empêchait de lui dire. Néanmoins, elle était plus vive que lui, bien plus rapide et Charles n’eut pas le temps de riposter lorsqu’elle lui arracha la lettre des mains pour la lire rapidement afin de savoir à quoi s’attendre. Pourtant, il essaya de la reprendre, mais la jeune fille s’était éloignée de sorte à avoir le temps de lire avant qu’il ne parvienne à reprendre cette maudite lettre.

Malheureusement, le mal était fait, le jeune homme pouvait le lire dans le regard de sa jeune protégée. « C’est encore pire que ce que je croyais, tu… tu ne vas pas repartir ? Dis-moi qu’ils n’ont pas le droit ou qu’il y a une autre solution… DIS-LE ! ». Mais il n’y avait rien à dire et son silence en disait long sur cette vérité. Charles aurait voulu déchirer cette lettre et la mettre immédiatement à la poubelle pour la rassurer, pour lui dire qu’il ne comptait pas partir et que rien ni personne ne pourrait changer ça, seulement en plus d’avoir besoin de cette lettre pour le jour de son départ, il refusait de lui mentir. Le jeune homme posa le bout de papier sur le plan de travail de la cuisine pour ensuite détourner son regard vers Misha, une expression désolée peinte sur son visage. « Je suis désolé … Il n’y a pas d’autres solutions. ». Prononcer ce qu’il savait déjà à voix haute lui fit d’autant plus réaliser le fait que, dans les mois à venir, il allait devoir y retourner pour la seconde fois. De nouveau, il brisa la distance entre lui et l’adolescente en quelques pas et la força à venir contre lui une nouvelle fois pour tenter de la calmer même si c’était peine perdue. « Écoute … ça va bien se passer, d’accord ? Ce n’est pas aussi terrible que ça en a l’air. C’est vrai que je serais loin, mais ça ne sera peut-être que pour quelques mois, le temps de m’occuper des soldats blessés et je te promets de te donner de mes nouvelles tous les jours. ». Charles garda Misha contre lui. Sa main perdue dans la chevelure brune de la jeune fille, il tentait de la calmer en lui caressant les cheveux tout en la berçant légèrement contre lui. Il essayait de se convaincre lui-même par ses mots ce qui était bien moins difficile qu’essayer de la convaincre elle. En réalité, il ignorait pour combien de temps il en aurait, mais c’était inutile de l’alarmer plus qu’elle ne l’était déjà.
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MessageSujet: Re: charles, omisha&bones • ❝ please don't go ❞ charles, omisha&bones • ❝ please don't go ❞ EmptyVen 3 Aoû - 10:13

En proie aux larmes, Misha serra la lettre de toutes ses forces jusqu’à la chiffonner complètement parce qu’elle savait qu’il partirait. « Je suis désolé… Il n’y a pas d’autres solutions. » lui confirma-t-il. Malgré la désolation perceptible dans sa voix, Misha sentit une pointe d’injustice s’emparer d’elle et se braqua légèrement lorsque Charles s’approcha une nouvelle fois pour la prendre dans ses bras. Misha dû se faire violence pour ne pas faire exploser sa colère consciente que cela n’arrangerait pas la situation. L’égyptienne se doutait que Charles était déjà en train d’élaborer tout un programme pour lui assurer le confort et veiller à ce qu’elle ne manque de rien, mais – pour Misha – c’était bien le cadet de ses soucis. Plus que la sécurité ou l’argent, c’était la vie de Charles qui lui importait plus que tout le reste. Elle n’était pas sûre de tenir le choc à la perte d’un nouvel être cher, surtout après l’accusation de ses grands-parents. Etait-elle condamnée à vivre seule jusqu’au restant de ses jours ? A vrai dire, c’était aussi dans cette éventualité que Misha avait accepté un job de serveuse en dehors de ses heures de cours : ça et la crainte d’être une charge financière pour son tuteur dont elle savait que l’argent ne manquait pas.

Tandis que Charles passait une main dans ses cheveux d’un geste qui se voulait apaisant, mais qu’elle sentit stressé, Misha fronça légèrement les sourcils en affichant une mine pensive et Bones se faufila dans leur étreinte en sentant que quelque chose se tramait. « Ecoutes… ça va bien se passer, d’accord ? Ce n’est pas aussi terrible que ça en a l’air. C’est vrai que je serais loin, mais ça ne sera peut-être que pour quelques mois, le temps de m’occuper des soldats blessés et je te promets de te donner des nouvelles tous les jours. ». L’égyptienne s’écarta de nouveau de l’étreinte de Charles pour le regarder en face, cherchant à déceler la véracité de ses propos. L’infirmier avait l’air d’y croire dur comme fer – à moins que ce n’était qu’un faux semblant -, cependant Misha n’était pas aussi confiante que lui. « Pas aussi terrible que ça en à l’air ? » répéta-t-elle, sa voix partant dans les aigus. Misha comprenait qu’il essayait de la rassurer de son mieux, mais il semblait avoir omis un petit détail : elle n’était plus une petite fille et toutes les pertes qu’elle avait connu jusqu’à présent l’avait rendu pessimiste. « Tu ne t’en vas pas en voyage d’affaire, mais sur le front ! Ca fait déjà bien longtemps que je ne crois plus aux bisounours. ». La violence, Misha l’avait vécu de très près lors des émeutes qui avaient secoué l’Egypte. D’accord, ça lui faisait un peu peur d’être livrée à elle-même bien qu’elle sache que Charles commençait déjà à tout prévoir, mais ce qu’elle craignait le plus c’était de le perdre lui et pas seulement parce que cela voulait dire retourner vivre à Louxor avec des grands-parents qu’elle haïssait profondément ou être ballotés de foyers en foyers auprès de familles qui ne faisaient ça que pour l’argent. Non, ça lui faisait peur parce qu'elle aimait Charles presque comme un père. « Ce n’est pas tant le fait que tu t’en va qui m’inquiète, ça je peux gérer, mais te savoir exposer à un danger constant beaucoup moins ! Revenir sain et sauf, c’est tout ce que je te demande et c’est tout ce que tu ne peux pas me promettre. » finit-elle par lui dire, d’un air très adulte, mais les yeux toujours aussi brillants.

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MessageSujet: Re: charles, omisha&bones • ❝ please don't go ❞ charles, omisha&bones • ❝ please don't go ❞ EmptyLun 6 Aoû - 15:17

Il pouvait être gauche par moment, il le savait pertinemment. Ce genre de situation, il en n’avait pas vraiment l’habitude et pourtant il se souvenait que, de sa fenêtre, s’occuper d’un enfant semblait si simple, il suffisait seulement de faire preuve de patience tout en étant autoritaire lorsqu’il le fallait. Le seul problème – en plus du fait de voir ça de sa fenêtre donc – c’était que la jeune fille devant lui n’était plus une enfant, que depuis toutes ces années où il était allé les voir son père et elle en Egypte elle avait bien grandit. Le jeune homme savait qu’il n’était pas totalement à blâmer puisqu’après tout cette demoiselle n’était pas sa fille et que même s’ils étaient proches et qu’ils se connaissaient très bien, celui qui était le plus doué avec elle c’était bel et bien son père qui, malheureusement, n’était plus de ce monde. Lui, il s’efforçait de faire les choses bien et de s’assurer qu’elle était heureuse tout en vérifiant qu’elle ne manquait de rien. Il prenait son rôle de tuteur très à cœur et ne supportait pas la simple idée qu’elle soit malheureuse. Même s’il ne l’avait pas élevé et même s’il n’était pas toujours très doué avec elle, l’infirmier la considérait quasiment comme sa fille. Ils vivaient ensemble depuis le décès de son meilleur ami et il avait été prêt à tout pour s’assurer qu’elle n’irait jamais vivre chez ses grands-parents qui, selon lui, ne méritaient même pas de la voir ne serait-ce qu’une petite heure. Il voulait qu’elle reste là, à New York, auprès des personnes qui avaient de l’importance à ses yeux et qui l’aidaient à se sentir bien même si ce n’était pas tous les jours facile. Il voulait pouvoir garder un œil sur elle sans pour autant se montrer étouffant. Elle était jeune, elle avait le droit de vivre sa vie et de faire des erreurs comme tout le monde. Lui-même en avait fait un certains nombres par le passé à cause de cette impulsivité qui l’avait longtemps caractérisé, mais qu’il était parvenu à calmer aujourd’hui.

Combien de fois avait-il fait peur à sa mère ou à sa tante lorsqu’il vivait chez cette dernière ? Charles avait toujours eu cette tendance à agir d’abord et à réfléchir ensuite au point que, petit, il avait bien failli y rester ce qu’il avait considéré pendant longtemps comme étant la raison du divorce de ses parents et du départ de son père. A présent, il était un peu plus calme, mais toujours aussi maladroit. Cette nouvelle ne l’aidait en rien à être un tant soit peu parfait auprès de l’adolescente et le fait d’être totalement perdu vis-à-vis de la situation l’empêchait de réfléchir correctement. Tout ce qu’il souhaitait était de la rassurer, de lui faire comprendre que tout allait bien se passer – même si en réalité c’était une chose qu’il ne pouvait pas garantir – et qu’elle n’avait rien à craindre. Charles refusait que Misha se mette à paniquer puisque pour l’instant il était toujours là, ils avaient encore un peu moins de deux mois avant qu’il n’ait à partir pour l’Afghanistan. Toutefois, il devait bien avouer qu’il ne savait pas vraiment comment s’y prendre, pas avec une telle nouvelle. L’armée allait de nouveau mettre sa vie en jeu, certes c’était son choix mais ce n’était que la stricte vérité après tout. Il n’avait pas besoin d’un long moment seul à réfléchir pour se voir déjà sur le terrain à soigner les blessés. Que ça soit au camp ou en plein cœur de l’action, dans tous les cas rien ne lui permettait d’affirmer que tout allait bien se passer et pourtant il le fit, pour elle … pour tenter d’apaiser sa crainte aussi difficile que cela pouvait être. Pourtant, Charles savait … il savait ce qu’il risquait en partant. Les derniers souvenirs étaient toujours ancrés en lui. Tout ce sang, ces hurlements tout autour de lui, le SUV en feu du quel il avait été projeté et ces soldats pour la plupart gravement blessés. Il se souvenait de la douleur au niveau de sa tempe, des bourdonnements dans ses oreilles dues à l’explosion et des douleurs un peu partout dans son corps, mais il n’avait pas baissé les bras et comme à son habitude les soldats étaient passés avant lui, avant sa propre santé, avant sa propre vie et c’était pour le remercier qu’il avait été nommé Major.

Voilà qu’à présent il allait retourner au beau milieu de tout ça. Aux informations on parlait des soldats qui étaient tombés, on montrait quelques images mais ce n’était jamais réellement ce qui se passait, lui le savait et pourtant il s’efforçait de vouloir rassurer Omisha. « Pas aussi terrible que ça en a l’air ? ». Le jeune homme revint à lui et chassa ses pensées de son esprit pour se focaliser sur la jeune fille devant lui. Charles la regarda reculer quelque peu, l’air abasourdi par ses propos qu’elle-même avait deviné comme étant prononcés pour tenter de la rassurer. Ses sourcils se froncèrent sans qu’il ne la quitte des yeux lorsque sa voix partit dans les aiguës. Une nouvelle fois ses paroles avaient été maladroites, mais il n’y pouvait rien. « Tu ne t’en vas pas en voyage d’affaire, mais sur le front ! Ça fait déjà bien longtemps que je ne crois plus aux bisounours. ». Un soupire lui échappa. Ça aussi il avait tendance à l’oublier ce petit détail pourtant important qui était censé lui rappeler qu’elle n’était plus une enfant. Charles passa une main sur son visage pour tenter de se calmer et de faire taire l’angoisse qui s’emparait de lui. Il resta un moment à pincer l’arête de son nez, les paupières closes. Il savait qu’elle avait raison, mais il voulait tout de même la rassurer parce que, de toute manière, il allait devoir partir. « Ce n’est pas tant le fait que tu t’en va qui m’inquiète, ça je peux gérer, mais te savoir exposer à un danger constant beaucoup moins ! Revenir sain et sauf, c’est tout ce que je te demande et c’est tout ce que tu ne peux pas me promettre. ». Son regard bleu se posa de nouveau sur le visage aux traits encore un peu enfantins d’Omisha. Revenir sain et sauf … en effet c’était tout ce qu’il était incapable de promettre puisqu’il ne pouvait pas savoir ce qui allait se passer là-bas.

Charles se savait fort et capable de tenir un long moment, mais avec une blessure grave rien n’était garanti. Il n’était pas le seul médecin dans les forces armées et lors de son premier déploiement en Afghanistan il avait été sous les ordres de l’un d’eux qui avait fini par y laisser la vie lors de l’embuscade. Le jeune homme avait voulu tenter de lui sauver la vie, mais il était médecin et il avait vite fait le tour des dégâts qu’il avait subi au point de savoir qu’il allait mourir dans tous les cas, que son corps en-dessous de l’abdomen qui était coincé sous le SUV n’était plus que bouillie. Il risquait d’être comme cet homme, mais c’était le genre de choses auxquelles Charles se refusait de penser car, contraire à Omisha, il s’efforçait de rester optimiste le plus possible. « Ce n’est pas comme si j’avais le choix. ». Et déjà il entendait sa mère lui répliquer qu’on avait toujours le choix dans la vie, mais il chassa ces paroles d’un bref mouvement de tête. « C’est vrai que je ne peux rien te promettre, je ne sais pas ce qui m’attends là-bas, mais j’ai besoin de croire que tout va bien se passer et que tu y crois également. S’il y a bien quelqu’un pour qui je dois me battre et m’assurer de rentrer en vie, c’est pour toi. Même si tu as peur, j’ai besoin que tu y crois également Misha. Je ne te laisserais pas … jamais, tu m’entends ? ». Ça non plus il n’avait aucun contrôle dessus, mais il allait se battre et être prudent, même si au front la prudence disparaissait bien rapidement. Il se devait de tenir pour elle, de s’assurer de rentrer un seul morceau comme les hommes qui partiraient avec lui et qui eux aussi avaient une famille qui les attendait. A cette pensée, il s’approcha d’elle qu’elle le veuille ou non, qu’elle soit en colère ou pas, et plongea son regard dans le sien. « Tu es ma famille maintenant et c’est ce qui fera que je vais revenir en vie. ». Sa voix était bien plus calme et bien plus douce que d’habitude. Enfin, ce petit sourire qui se voulait toujours rassurant étira le coin de ses lèvres même si ce n’était que très léger.
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MessageSujet: Re: charles, omisha&bones • ❝ please don't go ❞ charles, omisha&bones • ❝ please don't go ❞ EmptySam 11 Aoû - 13:25

Ca y est. Elle avait encore cette impression. Ce sentiment que sa vie lui échappait totalement comme de l’eau entre ses doigts ou encore celui de passer sa vie à effleurer du bout des doigts cette folle illusion que l’on appelle « bonheur ». C’était comme si quelque chose – ou quelqu’un – l’arrachait subitement de cette utopie qu’elle connaissait avec Charles pour la faire revenir violemment dans la réalité et comme à chaque chute, l’atterrissage était particulièrement brutal. Misha se relevait, comme on le lui avait toujours appris, mais à 18 ans elle commençait déjà à être fatiguée de cette malchance qui planait au-dessus d’elle telle une épée de Damoclès. « Ce n’est pas comme si j’avais le choix. ». L’adolescente haussa les sourcils en pinçant les lèvres, peu convaincue. Charles avait le choix, Omisha ne l’avait pas encore parce qu’elle n’était pas majeure et vivait à son crochet. Même si répliquer lui brûlait les lèvres, l’égyptienne se garda de tout commentaire et essuya aussitôt les larmes qui perlaient aux creux de ses yeux. Il y avait bien longtemps maintenant qu’elle avait perdu l’optimisme qui la caractérisait si bien alors il lui était impossible de ne pas imaginer le pire des scénarios où, comme dans les films, un soldat en uniforme viendrait frapper à la porte de leur appartement pour lui annoncer le décès de Charles : sa seule famille. Misha en arrivait presque à comprendre la fugue de Maëlle. Comme le dit la maxime : chaque personne que l’on s’autorise à aimer est quelqu’un que l’on risque de perdre. Honnêtement, Misha en avait assez de compter les morts qu’il y avait eu dans sa vie, fatiguée de zigzaguer entre les pierres tombales et si Charles venait à être l’une d’entre elle… Elle clôt les paupières un instant, s’évertuant à chasser cette sombre pensée de son esprit, mais ce simple geste libéra une larme qui vint rouler sur sa joue et finir sa course sur son menton encore tremblant.

Qu’allait-il se passer maintenant ? Elle savait que même en le suppliant Charles partirait la fleur au fusil et qu’elle se ferait un sang d’encre en attendant son retour. L’écossais s’approcha d’elle de nouveau pour planter son regard dans le sien, mais l’égyptienne le détourna aussitôt en affichant une moue qui en disait long sur ce qu’elle pensait. Misha était en colère : en colère contre l’armée et en colère contre Charles ce qui était tout à fait inédit comme situation. « C’est vrai que je ne peux rien te promettre, je ne sais pas ce qui m’attends là-bas, mais j’ai besoin de croire que tout va bien se passer et que tu y crois également. S’il y a bien quelqu’un pour qui je dois me battre et m’assurer de rentrer en vie, c’est pour toi. Même si tu as peur, j’ai besoin que tu y crois également Misha. Je ne te laisserais pas… jamais, tu m’entends ? Tu es ma famille maintenant et c’est ce qui fera que je vais revenir en vie. ». Et maintenant, elle se sentait mal. Terriblement mal. Son cœur se serra violemment et douloureusement, rendant son rythme cardiaque encore plus saccadée qu’il ne l’était depuis la lecture de cette foutue lettre. Les paroles de Charles la touchaient beaucoup, c’était indéniable : elle se sentait rassurée d’avoir autant d’importance pour lui, d’être certaine qu’il avait accepté d’être son tuteur par envie et non par obligation, mais lui dire qu’elle croyait dur comme fer à son retour, ça… c’était tout bonnement impossible. Il ne pouvait pas le lui demander, pas après tout ce qu’elle avait perdu. Misha ouvrit la bouche, puis la referma aussitôt et son regard se posa sur le jeune chiot. L’égyptienne ne se sentait même plus capable de lui dire à quel point Charles comptait pour elle : elle faisait un blocage, probablement comme Maëlle l’avait fait en refusant de s’attacher à eux sauf que pour Misha le mal était déjà fait. Il était son oncle, après tout... « Je… Je dois promener Bones. » lança-t-elle précipitamment. A l’entente du mot magique, le husky s’agita et se mit en position assise devant la porte de la salle de bain où Misha venait tout juste de disparaître pour se préparer et y pleurer en paix. Ses larmes étaient à présent indissociable du jet d’eau chaude sous lequel Misha venait tout juste de se glisser. Sa toilette dura un peu plus longtemps que d’habitude dans l’espoir que Charles serait partie se recoucher et qu’ils n’auraient plus à discuter de ça. Sitôt que l’infirmier se serait éclipsé, Misha prendrait la lettre, la déchiquèterait et la brûlerait, oui, elle la réduirait dans le même état qu’elle se trouvait actuellement.




That's sucks, i'm sorry.
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MessageSujet: Re: charles, omisha&bones • ❝ please don't go ❞ charles, omisha&bones • ❝ please don't go ❞ EmptyJeu 16 Aoû - 10:25

Il avait été stupide de croire que l’armée le laisserait tranquille encore pendant un petit moment. Il n’était pas le seul à avoir une famille parmi tous ces hommes et toutes ces femmes qui étaient capables de donner leur vie pour leur pays. Il avait été idiot de croire que parce que la demoiselle avait perdu son père que trop récemment on lui ferait une fleur, mais il était ainsi … il avait tendance à trop espérer du monde. Il n’était pas sans cesse optimiste, mais il aimait à croire que le monde n’était pas aussi mauvais que ce que la plupart des gens pouvaient bien croire … il avait besoin d’y croire pour ne pas se laisser sombrer. Depuis des années il se rattachait à tout l’optimiste qui croisait sa route et encore aujourd’hui, alors que cette nouvelle était un véritable coup de massue, il tâchait de faire preuve d’un tant soit peu d’optimisme, mais pas pour lui. La seule personne qui comptait véritablement dans toute cette histoire était la jeune fille dont il était le tuteur, elle et personne d’autre. Ce qui pouvait lui arriver, il s’en moquait éperdument, la seule chose qui importait était de savoir ce qui pouvait lui arriver à elle. Il voulait juste s’assurer qu’elle soit heureuse, qu’elle n’ait pas à nouveau à souffrir comme auparavant même si oublier le trou béant dans sa poitrine que la perte de son père avait créé n’était pas si simple. Seulement cette lettre … cette fichue lettre venait de réduire tout ceci en cendres. Comment pouvait-il s’assurer qu’elle se sente en sécurité alors que dès à présent elle savait qu’il allait de nouveau mettre sa vie en danger pour son pays, pour sauver des hommes et des femmes en mettant sa propre vie de côté ? C’était impossible et c’était sans nul doute ce qui l’agaçait le plus, ça et le fait de se savoir incapable de faire taire l’angoisse d’Omisha. Il pouvait la lire dans son regard, il la sentait planer au-dessus d’eux comme la colère qui venait de s’emparer de la demoiselle.

Il ne pouvait pas lui en vouloir, il comprenait parfaitement ce qu’elle pouvait ressentir, lui aussi passait par ce sentiment à chaque fois que son père ou son frère partaient également à l’étranger avec l’armée. Quelque part, Charles était égoïste, il le savait bien mais c’était uniquement sur ce point qu’il l’était. Il aimait bien trop son travail, il aimait bien trop la perspective de sauver des vies pour accepter de se détacher de ce métier et pourtant il n’y avait pas que lui dans l’équation. Aujourd’hui, le jeune infirmier avait des obligations envers Omisha. En devant son tuteur, il avait accepté le fait de veiller sur elle, mais comment pouvait-il le fait à en se trouvant de l’autre côté de l’océan au beau milieu d’une guerre qui durait depuis onze ans déjà ? Il ne le pouvait pas, c’était aussi simple que ça et c’était pour cette raison qu’il était incapable de trouver les bons mots pour la rassurer, tout simplement parce qu’il n’y en avait aucun et qu’il le savait très bien. Pourtant, Charles se forçait à chercher dans sa tête d’autres mots qui auraient l’effet espéré, mais aucun ne venait et il voyait, impuissant, la détresse s’emparer d’Omisha. Le jeune homme aurait voulu s’avancer un peu plus et la prendre dans ses bras de sorte à la serrer si fort contre lui et que les mots sembleraient bien inutiles à côté, mais il n’en fit rien. Charles la connaissait par cœur après toutes ces années et il savait qu’elle l’aurait repoussé, à la fois par fierté mais aussi pour ne pas risquer de craquer une bonne fois pour toute, alors le jeune homme se contenta de la regarder sans parvenir à dire quoi que ce soit, à croire qu’il avait épuisé son stock de paroles rassurantes. « Je… Je dois promener Bones. ». Charles ouvrit la bouche, mais la referma aussitôt et se décala sur le côté pour la laisser passer tandis qu’il la regardait s’éloigner puis disparaitre. Son regard se posa finalement sur Bones qui revint à toute vitesse dans sa direction une fois Omisha enfermée dans la salle de bain et un soupire lui échappa.

« Je suis qu’un crétin, pas vrai ? ». Voir la queue du chiot remuer dans tous les sens lorsqu’il eut prononcé ces paroles le fit sourire, à croire que même cette petite boule de poils s’en était rendue compte. Le regard de Charles dévia vers la lettre qui se trouvait de nouveau sur le plan de travail et il s’en approcha doucement avant de la prendre, de la froisser et d’aller la jeter dans la poubelle comme si ce simple geste allait faire disparaitre tout ce qui venait de se passer. Silencieux, l’infirmier retourna dans sa chambre et se laissa tomber sur son lit, rapidement rejoint par Bones qui ne tarda pas à réclamer quelques caresses qu’il lui donna en fixant le plafond jusqu’à être attiré par les vibrations de son biper qui se trouvait sur sa table de chevet. Charles se contorsionna pour l’attraper et soupira en voyant que malgré les heures qu’il avait enchaîné la veille, on demandait encore après lui. L’infirmer ne tarda pas à quitter sa chambre pour rejoindre la seconde salle de bain de l’appartement – juste en face de sa porte – et une fois prêt, il se risqua à aller faire un tour vers la porte de celle se trouvant dans la chambre de l’adolescente. Charles y frappa quelques coups et posa sa tête contre le bois, les paupières closes. « Je dois aller travailler … ». Soupire. Charles se pinça l’arête de son nez pour tenter de refouler l’agacement qui s’emparait à nouveau de lui, autant dire qu’il n’aimait pas spécialement parler à quelqu’un avec une porte qui les séparaient. « Ecoute, je vais trouver une solution, d’accord ? J’irais à Fort Hamilton dans la semaine voir ce que je peux faire … en attendant … non, laisse tomber, fais attention à toi aujourd’hui. ». Charles resta quelques instants de plus devant la porte de la salle de bain et se détourna pour rejoindre l’entrée de l’appartement où il prit ses affaires, caressa une dernière fois Bones et après un rapide coup d’œil autour de lui, il ouvrit la porte et quitta les lieux sans avoir la moindre envie de le faire, ni de se rendre à l’hôpital.
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