Ils avaient placé Karina dans une chambre d’hôtel pour la préparer à son ‘enlèvement’. Une petite trappe de rien du tout qui permettrait aux Italiens de mettre leurs mains sur sa tante pendant quelques jours à peine, juste le temps que la nouvelle se rend en Russie. Karina ne serait jamais en vrai danger, il ne l’avait pas envoyé vers n’importe quel groupe, elle serait surveillée et les Italiens concernés n’étaient pas assez vicieux pour la torturer réellement. Enfin, selon les dernières infos qu’elle avait ramassées sur eux du moins. Elle entra dans la chambre de sa tante sans cogner. Elle n’aimait pas vraiment les hôtels. L’endroit grouillait de prostitués et de petits magouilleurs et se faire voir dans un de ses établissements n’était jamais bon quand on ne voulait pas attirer l’attention. « Karina? » Elle lança un regard morne autour de la suite, elle n’était pas spécialement patiente. « Come out, come out, wherever you are… It’s only me. » Ça aurait pu être bien pire en somme. Surtout dans ce taudis. Elle n’osa même pas s’assoir de peur d’attraper des punaises de lit. En fait, elle évitait de toucher à n’importe quoi. Si ça se trouve, Karina avait eu un peu de jugeote et c’était éclipsé. Techniquement de la ‘sécurité’ surveillait les sorties, mais peut-être que la brune était plus intelligente qu’elle ne le paraissait, enfin, Misha en doutait quand même. « I bring you a few things for tomorrow. Can you please stop being so childish? » Bouder ne servirait plus à rien. Si elle résistait, ils allaient tout simplement trouver un autre moyen de la ‘pousser’ vers les Italiens et elle risquait de moins apprécier. « Now come out or I’ll start taking your reaction personally. » Elle croisa les bras avant d’écouter autour d’elle. Non, sa tante était bel et bien présente. Elle pouvait l’entendre bouger. Le fait que si elle commençait à enfumer la pièce, comme une ruche, ferait évacuer tout l’hôtel était complètement injuste. Elle se serait bien amusée pour le coup.

« Je suis là.  Je suis vraiment ravie de te voir, désolée de t’avoir fait attendre, j’étais à la salle de bain. Que puis-je faire pour toi ? » Évidemment. Elizaveta soupira de nouveau. Quel enfant quand même. Sa tante devrait savoir mieux que personne qu’elle n’était pas patiente. Elle pourrait au moins faire un effort. La Russe se tourna vers la brune pour la jauger du regard. Elle faisait peine à voir. Comme un animal sur le chemin de l’abattoir. « You need to dress up and put more effort in your look if you want to please the Italians. » Et elle ne voulait surtout pas les mettre en colères après tout. Elle s’approcha lentement d’elle pour faire le tour de sa personne et la regarder sous toutes les coutures. Elle passa des doigts dans ses cheveux et corrigea sa posture. La scène lui en rappelait une semblable, avec ses grand-tantes, la veille qu’elle rencontre son défunt fiancé pour la première fois et elle se sentit presque attendrie pendant quelques secondes. « Are you prepared? » Parce qu’elle ferait bien des efforts pour empêcher que l’opération tourne mal, mais Karina devait faire du sien aussi. Elizaveta ne tenait pas assez à la femme pour être inquiète, mais elle ressentait tout de même le sentiment le plus proche qu’elle pouvait se permettre selon les circonstances. « I bring you a new wardrobe. » Elle montra un de ses sacs d’un coup de tête. « Nothing loose. You need to give them the impression you don’t hide anything. If they have a doubt, they will strip you. » Et well… Elle se replaça devant elle et lui souleva le menton doucement. « You look angry. Stop looking angry. It could be worse. You could be Irina and on your way to marry one of them. Is that what you want? » Parce qu’à choisir, elle, elle préférait se faire séquestrer. Au moins, elle savait que dans ce scénario, elles s’en sortiraient en vie. « Plus if you resit, you’re just going to excite them. »

Une grande partie de ses tâches au sein de la bravta était de s’assurer que tout le monde faisait ce qu’il avait à faire, et qu’ils le faisaient bien. Avec les incompétents de sa famille, elle se retrouvait souvent affligée de migraine à devoir tout faire par elle-même. Mais il n’était pas question qu’elle se prête à cette tâche particulière. Karina devra faire de son mieux et s’assumer avec les conséquences, elle ne pouvait que la préparer à un escient. Après, c’était entre les mains de sa tante. « Yes. Et je serai encore plus convaincante plus tard. » La blonde pencha la tête pour l’observer une dernière fois. « Well I sure hope so, for your sake. » Après tout, même si elle gaffait, elle resterait parfaitement sauve. Elle lui montra tout de même un sac de vêtements, qui ne lui permettait pas de cacher grand-chose. Elle devait paraitre le plus ‘innocente’ possible après tout, les Italiens ne devaient jamais pensée qu’elle avait quelques choses dernières la tête, sinon elle s’en sortirais pas vivante. « Tu aurais dû me faire dire que tu étais allée faire du shopping » « It’s from our brothel » Elle était allez nulle part, elle avait tout simplement demandé à ses hommes de lui ramener quelques vêtements plus pratiques à la tâche. « Tu veux que je m’estime chanceuse ? Parce que c’est mal barré. » La Russe leva la tête au plafond. Personne ne pouvait se conter chanceuse, mais personne ne se plaignait autant que Karina sur son sort, non plus. « You are lucky. You spent years in peace, here all alone. That was your luck. You just have to hope you’re lucky again and came back in one piece, but I doubt that, especially with that attitude. » Elle essaya de la mettre sur le droit chemin quant à comment elle devrait se comporter avec ses ‘ravisseurs’, mais c’était très claire qu’elle parlait dans le vide. « Wonderful Rassure-toi, je serai un bon petit soldat, docile et silencieux. » La blonde haussa les épaules. « Don’t bored them either. » Parce qu’ils ne se casseraient pas en quatre pour passer le temps. « You do this right and I promise you, you will be left alone for a while. »

Karina n’arrivait pas à se “motiver” pour ce qui l’attendait. Elle préférait encore se faire découper en morceaux, c’était dire… Quoique, si elle ne faisait aucun effort comme c’était bien parti pour le moment, c’était sans doute ce qui risquait de lui arriver. Et finalement ce n’était pas une perspective qui l’enchantait beaucoup… donc elle allait faire plus d’efforts, et faire plus qu’essayer. « Well I sure hope so, for your sake. » Oui parce qu’elle serait entièrement seule et qu’il n’y aurait personne pour l’aider. Puis si elle se trompait, ce serait la seule à ramasser. Elle le réalisait à peine. Elle se redonna alors une contenance et se redressa avec une lueur de détermination nouvelle dans le regard. « Très bien, tu ne seras pas débarrassée de moi tout de suite. » Elle allait réussir et revenir l’ « embêter ». Elizaveta était quand même décidée un peu et elle lui ramena des vêtements et lui donna quelques conseils. Elle avait l’air trop en colère apparemment… Mais comment ne pas être en colère hein ? Elle détestait sa vie depuis toujours et elle le supportait depuis trop longtemps. Donc non, elle n’allait pas sauter de joie. « You are lucky. You spent years in peace, here all alone.That was your luck. You just have to hope you’re lucky again and come back in one piece, but I doubt that, especially with that attitude. » « Oui sauf que la paix n’a pas été assez longue à mon gout. » répliqua-t-elle dégoutée. Ils n’auraient pas pu rester en Russie, « sagement » ? « Je ne les laisserai pas non plus me découper en morceaux. » Elle ne ferait sans doute pas le poids mais elle ne se laisserait pas faire. « Don’t bored them either. » Cette remarque lui arracha une nouvelle grimace de dégout. Se faire découper n’était-il pas préférable au final ? « You do this right and I promise you, you will be left alone for a while. » Karina eut un rire sarcastique. « Ah, une promesse. Je ne vais pas faire l’erreur d’y croire mais admettons. » Elle ne serait jamais tranquille. « Quand est-ce que tu es supposée me conduire à abattoir alors ? »