Par mes derniers mots, j'entendais bien implicitement donner la possibilité à Nathan de stopper ce que nous étions en train d'entreprendre, mais sans l'once d'une quelconque envie. Tout ce dont j'avais envie, c'était de continuer, explorer plus profondément ses nouveaux et surprenants sentiments que j'éprouvais actuellement pour celui qui avait toujours été mon meilleur ami. Nombreux avaient été ceux qui pensaient qu'un jour, nous serions ensemble parce qu'au fond, nous nous correspondions autant physiquement que moralement. Alors bien sûr, à l'époque, nous étions encore jeunes et l'idée même de partager un baiser entre nous, nous dégoûtait et nous faisait à la fois hurler de rire. Seulement en cette belle soirée, les rires s'étaient estompés au profit d'une scène plus mystérieuse, à la lueur de plusieurs bougies et autres lampes tamisées. La réponse de Nathan ne se fit pas longtemps attendre. « Je ne pense rien du tout… j’veux juste… » je vis son regard descendre sur mes lèvres, alors que je trépignais d'impatience à l'idée de partager cet intime instant avec lui. C'était impensable, il y avait encore quelques heures, comme si le voile qu'elle s'était mis sur les yeux depuis tant d'années s'était envolé. Comme d'habitude, nous étions sur la même longueur d'onde puisque Nathan ne tarda pas à passer à l'action. Fougueusement, il me remit debout. Avec ardeur, je me retrouvais le dos contre le frigo, nos corps brulants de désir l'un pour l'autre. Le pire dans cette situation, c'était que dans le cas où nous regretterions nos actes la nuit levée, notre si belle amitié serait plus que mise à mal. Et Nathan était le pilier de ma vie, au même titre que mon frère jumeau. Pour dire, il avait même été là quand Edwin ne l'était pas - bien que ce fut de ma faute. A bien y réfléchir, Nathan avait toujours été là pour moi. Toujours. Alors pourquoi ne pas se laisser aller et goûter au plaisir charnel ? Nous n'étions plus enfants après tout, et nous devrions assumer nos actes quels qu'ils soient. Je me tenais là, collé contre lui, brulant de désir. Oui, je mourrais d'envie d'aller plus loin, vraisemblablement au même titre que lui. Aussi, je glissais mes mains sous son tee shirt. Effleurer son dos, son torse chaud ne faisait qu'accélérer mes pulsations cardiaques, et je me doutais qu'à partir de cet instant, je serais totalement incapable de faire marche arrière. Je lui ôtais donc son haut et me retrouvais face à son corps dévêtu. Une drôle de sensation parcourut tout mon être ; il était beau, vraiment beau. Je le savais depuis toujours, mais face à lui, j'avais l'impression de lui appartenir, et qu'il m'appartenait. Nos bonnes manières avaient disparues, et autant Aeden qu'Apollinaria me semblaient bien loin. A vrai dire, je m'en fichais éperdument. Tout ce qui m'importait à cet instant, c'était Nathan. Je glissais ma main de nouveau tantôt dans son cou, tantôt dans ses cheveux, en l'embrassant avec ardeur. « Moi aussi je le veux .. » dis-je dans un souffle court, répondant enfin aux mots qu'il m'avait dernièrement glissé. Reprenant avec frénésie mes gestes charnels, je me rendais compte que si aucun évènement extérieur ne nous arrêtait, nous étions partis pour aller plus loin. J'allais sans doute partager le moment le plus intime qui puisse être avec mon meilleur ami. J'enlevais rapidement mon haut, faisant virevolter mes boucles dorées et me retrouvais face à lui, en lingerie fine. Nous avions déjà dormi ensemble, et il m'avait déjà vu en sous-vêtements, mais pas en lingerie fine ; lorsqu'il m'avait vue dévêtue, c'était en sous vêtements très simples, en coton. Aujourd'hui, il me découvrait en tant que femme, décorée de dentelles. C'était une part de moi qu'il n'avait jamais connu, comme si j'avais voulu inconsciemment conserver une infime partie de jardin secret.. dont il avait désormais connaissance. L'excitation augmenta encore d'un degré, je me demandais d'ailleurs jusqu'au cela allait grimper parce que sincèrement, j'étais à deux doigts de me jeter sur lui sans aucune retenue. Je plongeais mon regard dans le sien, levant légèrement et doucement les épaules, attendant de voir s'il n'était pas déçu du voyage, et si je lui plaisais toujours autant. C'est avec plaisir que je découvris que oui, je lui plaisais autant qu'il me plaisait, et que nous allions passer sans doute la pire des meilleures nuits que nous n'aurions jamais pu imaginer.

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