It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞

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MessageSujet: méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ EmptyDim 7 Oct - 22:45

❝ méli and. nate ❞


    « Comment ça on a un nouveau résident ? Tu débloques ! » L’intérêt de Mélisandre avait été soudainement piqué au vif alors qu’elle rêvassait, gobelet de café latte à la main, le jour se levant à peine sur New York. Les trois autres internes l’accompagnant n’avaient pas plus dormi qu’elle depuis deux jours. A cause d’un incident de bus près de Central Park, ils avaient été d’astreinte pour désengorger les urgences et gérer le chaos qui y régnait. Mais c’était le moment où leur résidente, enceinte jusqu’aux yeux, avait décidé d’accoucher. Méli n’avait pas réellement suivi l’affaire, mais elle savait d’ors et déjà qu’elle risquait de la regretter : celle-ci était exigeante, dure comme la pierre, mais au moins la pimpante rouquine apprenait plus qu’avec n’importe qui d’autre. Ce n’était pas faute de se voir rabâcher que la médecine et surtout la chirurgie ne peut s’apprendre qu’à force de pratique. Méli avait fini par se mettre à suturer des fruits de bon matin histoire de réveiller son cerveau et de travailler ses méthodes… toute sa vie était littéralement conditionnée par son boulot d’interne en chirurgie et ma foi, elle ne s’en plaignait guère. Au contraire, plus son esprit était occupé par le chaos régnant au sein des urgences et des blocs opératoires, et moins elle pensait à ce qu’il s’était passé six mois plus tôt. Elle ne songeait ainsi pas à la honte indescriptible qu’elle ressentait vis-à-vis de sa petite fuite caractérisée, le jour de son mariage, et alors qu’un jeune homme charmant et hautement désiré par toutes les nénettes du monde entier l’attendait devant l’autel. La jolie monégasque serait bien incapable de dire pourquoi elle s’était mise à paniquer ce jour là. Ils ne se connaissaient pas du tout, ne s’étaient guère vus que quelques fois et les voilà déjà prêts à se dire oui devant une foule de personne impressionnante… on aurait eu les jetons à moins. Méli restait une demoiselle simple, souhaitant se dévouer à sa carrière et aux autres, mais ne se voyant certes pas en train de vivre un mariage ultra médiatisé pour mieux se faire dicter ses moindres faits et gestes par la suite. Le mariage n’était pas la finalité de la chose, il va sans dire… il y avait tout le côté maternité ensuite, qu’une dame de son rang devrait tenir sans se plaindre, la tête haute. En somme, elle avait vu sa future vie défiler sous ses yeux, et pour quelqu’un d’aussi imprévisible et fou qu’elle, c’était bien plus qu’elle ne pouvait en supporter. Partir sans un mot lui avait semblé être une bonne idée, à ce moment là. Mais seulement à ce moment là. Et voilà qu’elle ruminait une fois encore ce maudit instant, qu’elle finissait par regretter à force d’y repenser et de se faire prendre en flagrant délit d’inquiétude par ses collègues internes ! « Quoi ? J’étais dans la lune et alors, ce n’est pas un crime ! Vous ne savez pas rêvasser, c’est tout… ! »

    Un immense éclat de rire s’éleva dans l’atmosphère et permit à Méli de se détendre avant de pénétrer dans le hall de l’hôpital pour les visites. Enfin, en théorie c’est ce que la bande d’internes dont elle faisait partie était censée faire, mais le chef de chirurgie était venu les chercher dans les vestiaires des internes pour les prévenir que leur nouveau résident était arrivé et les attendait à côté de la mine. Celui-ci devait probablement se familiariser avec le nouvel environnement dans lequel il allait bosser… quoi qu’il en soit, comme à son habitude, Méli attacha ses cheveux en une longue tresse un peu en bataille avant d’enfiler sa blouse et de mettre son stéthoscope contre ses épaules. Elle fut la première à se diriger vers le nouveau résident, son sourire enthousiaste plaqué contre ses lèvres rosées, prête à lui serrer la main. Mais elle déchanta aussitôt lorsqu’elle le vit se tourner vers elle. L’avait-il vue de loin ? Méli était stoppée en plein couloir, les yeux exorbités par la peur panique qu’elle sentait se faufiler sournoisement dans ses veines. Il fallait qu’elle respire profondément, c’était vital. Mais plus elle s’y adonnait, et plus elle sentait son pauvre cœur manquer des battements dans sa poitrine. Son sourire avait disparut et un sérieux qu’on ne lui connaissait que rarement avait pris sa place, immanquablement. Finalement, c’est l’un de ses collègues, Jake, qui parvint à la faire revenir sur terre. Il l’enlaça par les épaules et la poussa à moitié jusqu’au résident qui avait dû capter sa présence… hélas !

    Une chance que le chef de chirurgie ait pris la peine de présenter leur nouveau résident, car elle aurait eu du mal à feindre de regarder ses belles baskets neuves pendant un siècle. Méli était à deux doigts de la syncope et, bien qu’elle soit pourtant quelqu’un de totalement capable de maîtriser ses émotions une fois au sein de l’hôpital, elle n’avait qu’une envie : se trouver un coin paisible et désert pour hurler. Autrement dit, le premier prétexte pour décamper fut le bon, bien qu’il ne soit pas nécessairement enchanteur en ses termes ! « J’ai besoin d’un interne pour gérer les dernières arrivées de la nuit » « Moi je suis volontaire ! » Méli avait levé vigoureusement la main, faisant au passage apprécier son haut enthousiasme et sa détermination n’ayant, pour cette fois seulement, rien à voir avec la tâche lui étant confiée. Mais en attendant, elle attrapa les quatre dossiers tendus par le chef de chirurgie et s’empressa de s’engouffrer dans le couloir suivant de manière tout à fait naturelle. « Il faut que je dégage de là illico presto… » se murmura-t-elle tandis que le chef finissait les présentations et la répartition des tâches. Méli pensait l’avoir échappé belle, et avec brio…
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ EmptyLun 8 Oct - 18:29


nate & méli

    « Vous allez pouvoir le constater par vous-même, vos internes sont très efficaces.... » Nathaniel sirotait son café tout en écoutant d'une oreille distraite le chef de chirurgie assis en face de lui. Ce n'est pas que ce qu'il lui racontait ne l'intéressait pas, mais à ce moment-là, son esprit était tout entier occupé à la perspective que dans quelques minutes, il allait se retrouver face à Mélisandre Snow. Mélisandre Snow... La femme qui l'avait humilié devant le tout-Londres et qui était la raison principale de sa venue à New York. Depuis qu’il s’était fait embauché en tant que résident en neurochirurgie et qu’il avait acquis la certitude qu’elle ferait partie de ses internes, il jubilait. Il tenait enfin sa revanche.

    Le chef de chirurgie se leva enfin et l’informa qu’il allait chercher les quatre internes dans leur vestiaire. Nate sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Ça y est, on y était. Il sortit dans le couloir, jeta son gobelet dans la poubelle la plus proche et se regardant dans une vitre, tenta de se rajuster pour paraître le plus à son avantage. Il se lissa les cheveux, aplatit son col de blouse et redressa son badge. Il était prêt. Deux infirmières passèrent à côté de lui en le scrutant avec curiosité. Il leur adressa son sourire le plus charmeur. Elles s’éloignèrent en gloussant et en murmurant. Nate haussa les épaules ; il avait l’habitude de ce comportement en sa présence. Mais il n’était plus à Londres, pensa-t-il, en train de parader dans une soirée du gotha ou sur une plage de la Riviera italienne. Il était à New York, il était résident en neurochirurgie et maintenant, c’était dans les blocs opératoires qu’il allait devoir faire des prouesses. En tant qu’héritier d’un titre comme celui de Prince de Kent, il aurait pu se contenter de se la couler douce en profitant de l’argent, de la vie facile et des conquêtes que celui-ci lui apportait. Évidemment, quand il était adolescent, il avait bien profité de tous ces avantages, et encore aujourd’hui, il n’avait pas dit non à son héritage pour acquérir un vaste appartement à New York ou même pour avoir ce poste de résident (un don plus que substantiel avait rapidement écarté les doutes de la direction) ; mais aujourd’hui, une des choses qui comptait le plus dans sa vie était son métier. Si au début de ses études, il avait un peu choisi la voie de la médecine par dépit, il avait vite découvert qu’il était doué pour ce domaine, et que surtout, il aimait ça. Et quand il avait fallu opter pour une spécialisation, la chirurgie, et plus particulièrement la neurochirurgie, avait été un choix particulièrement facile à faire, tant cette facette du métier le passionnait. Bien entendu, il avait alors cru qu’il exercerait dans un hôpital de Londres, mais la vie est faite de ces aléas dont on ne s’attend pas.

    Il attendait donc près de la mine que tout ce petit monde arrive. Enfin, il reconnut la voix du chef de chirurgie et se retourna. Mélisandre – le Docteur Snow – était là, au beau milieu du couloir, l’air d’avoir été foudroyée sur place. Parfait. Très bien. Exactement la réaction qu’il attendait. Il exultait. Un des collègues de la jeune femme dût la prendre par les épaules pour l’amener près de lui. Il s’efforça de prendre un air impassible et écouta le chef de chirurgie le présenter. Il se contenta d’un bref signe de la tête à chacun des internes – mais Mélisandre ne dût pas le voir, tellement elle avait l’air obnubilée par ses chaussures. Nate retint un sourire. Il pouvait au moins lui reconnaître le fait de ne pas tenter de faire comme si de rien ne s’était passé. Non, Nate le voyait bien, elle cherchait à tout prix un moyen de s’échapper… que lui offrit sans le savoir le chef de chirurgie qui demanda soudain un interne pour gérer les dernières arrivées de la nuit. La jeune femme sauta sur l’occasion : elle leva la main avec un enthousiasme qu’elle devait certainement être loin de ressentir et arracha des mains du chef les dossiers plutôt qu’elle ne les prit. Et aussitôt, elle se précipita dans le couloir. Si la situation n’avait pas été ce qu’elle avait été, Nate aurait éclaté de rire. Mais il se força à garder son sérieux, tandis que le chef de chirurgie continuait son speech aux autres internes en leur répartissant les tâches. Mais il n’allait pas la laisser s’en sortir comme ça, oh non.

    Quand enfin il fut libéré, il prit le couloir dans lequel Mélisandre avait disparu quelques minutes plus tôt. Il passa la tête par les portes dans l’espoir de l’apercevoir et finit par la repérer. Elle examinait un patient, sa tresse rousse attachée à la va-vite pendant dans son dos. Il aurait pu la laisser faire ce qu’elle faisait – et manifestement, elle le faisait bien – mais il avait envie de la tourmenter, comme il avait été tourmenté lui-même pendant des mois. Il croisa les bras sur son torse, prit son air le plus sérieux et d’une voix forte claironna : « Besoin d’aide, Docteur Snow ? »

    Il ne savait quel idiot avait un jour déclaré que les blessures d’amour étaient les plus dures à guérir. C’était faux. Selon Nate, la blessure d’orgueil était bien pire. Et Mélisandre Snow n’allait pas tarder à s’en apercevoir…

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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ EmptyLun 8 Oct - 19:03

❝ méli and. nate ❞


    Mélisandre avait beau avoir filé à l’anglaise avec un brio non dissimulé, elle n’avait pas les idées plus claires pour autant. Pratiquer des sutures sur un patient battant du cil pour la déconcentrer ne l’aida pas davantage. Ce n’était pas la première fois qu’elle avait à faire avec cet homme, et comme il s’agissait d’un biker particulièrement casse-cou, il était sans arrêt planqué aux urgences, prêt à attendre des heures pour être soigné par une ravissante interne, qu’il s’agisse de Mélisandre ou non. Il faut dire cependant que son intérêt triplait dès lors que la jolie rousse était dans les parages : elle avait, selon ses dires, quelque chose d’hypnotique qui le poussait à la contempler tout le long de ses soins. C’était le cas aujourd’hui… son regard était d’autant plus insistant, et alors que Méli pensait qu’il ne pouvait rien lui arriver de pire pendant cette journée grise, Nate rappliqua au moment même où son biker ni unique ni préféré lui demandait ardemment son numéro de téléphone. Pratique, comme situation… « Non ça ira je vous remercie Docteur Windsor » répondit-elle avec professionnalisme, sans même lever les yeux de son ouvrage. Elle pensait, dans sa grande naïveté, que le prince n’irait pas jusqu’à la tourmenter devant un patient, mais il fallait admettre qu’elle le méconnaissait totalement. Ce n’était pas les quelques brefs moments qu’ils avaient passés ensemble qui seraient en mesure de la renseigner sur ce dont il était capable, et plus que tout, elle ne risquait pas non plus d’être particulièrement à l’aise alors qu’elle soignait un patient particulièrement pénible. « Hey, vous ne pourriez pas m’aider à obtenir son zéro six ? » Une chance que Méli ait des nerfs d’acier et qu’il soit très compliqué de lui faire perdre son calme une fois qu’elle avait revêtu sa blouse blanche d’interne. Mais autant dire qu’elle ne traîna pas pour terminer lesdites sutures et énoncer, d’une voix particulièrement agréable : « j’ai terminé. Mais il faudra revenir sous deux semaines pour que quelqu’un vous ôte les fils. » Elle ajouta probablement un bon vieux ‘prenez soin de votre blessure’ de derrière les fagots, mais de manière tellement machinale que c’est à peine si elle s’en rendit compte. Ce qui peuplait davantage ses pensées, c’était de régler cet épineux problème survenu comme par horreur devant ses yeux épuisés par les deux gardes consécutives qu’elle venait de faire.

    Ce fut comme un réflexe… Méli s’empara du bras de Nate sans virulence et l’incita à la suivre, le plus discrètement du monde, jusqu’à les « enfermer » dans une cage d’escalier déserte. Il valait mieux crever l’abcès dès maintenant, sans quoi elle ne serait pas en mesure de travailler et irait même jusqu’à commettre des erreurs professionnelles s’il était constamment sur son dos. N’avait-il donc aucune opération de prévue dans la journée qu’il venait l’emmerder jusqu’à la mine ?! « Brillant. Vraiment brillant d’être parvenu au miracle de vous être fait embaucher spécifiquement dans l’hôpital où j’ai été prise, et juste au moment où mon résident habituel accouchait. A croire que vous êtes extra-lucide ! Mais que pourrais-je bien en dire puisque je ne connais absolument rien de vous ! » Méli faisait les cents pas dans la cage d’escaliers, à la fois furieuse et bouleversée. Il lui fallut quelques secondes pour se dominer et parvenir à se placer droite comme un i à quelques centimètres seulement de Nate, qu’elle n’avait aucunement quitté des yeux et dont elle ne craignait pas le courroux. Elle savait ce qu’elle risquait en faisant ce qu’elle avait fait… mais ce qui lui déplaisait davantage, c’était cette façon forte et incontrôlable qu’avait son cœur de battre en sa présence. Ce n’était pas seulement de la colère, mais elle refusait d’y voir quoi que ce soit de positif : pas après son petit manège et ce qu’il s’apprêtait certainement à lui faire subir dans les semaines à venir… « Je ne sais pas exactement ce que vous attendez de moi, ni ce dont vous êtes capable, et à vrai dire je n’en n’ai cure. Jusqu’à nouvel ordre vous êtes mon patron, et si vous pensez que je courberai l’échine, vous vous mettez le doigt dans l’œil jusqu’au gros orteil ! Si vous avez du temps à perdre en cherchant à me déstabiliser, libre à vous. Je ne vois pas très bien ce que je pourrais faire contre étant donné que vous êtes résident et moi dans le bas de la chaîne alimentaire. » Méli avait conservé un air passablement impassible, marquant ses traits de porcelaine avec une touche de fragilité contre laquelle elle ne pouvait rien. Mais quelque part, c’était préférable pour elle de continuer à utiliser le vouvoiement, pour créer une distance qui marquerait en quelque sorte sa survie. Avec tout ça, elle avait complètement oublié qu’elle portait encore sa bague de fiançailles… « Je vais vous laisser cinq minutes pour cracher votre valda éventuelle, et ensuite je retournerai à mes patients. Des gens qui ont vraiment besoin de moi, en somme ! » Aucun mot sur celui l’ayant harcelée pour obtenir son numéro : quelque chose lui disait qu’il valait mieux ! Méli agissait avec une extrême noblesse, comme toujours...
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ EmptyLun 8 Oct - 21:08


nate & méli

    La main de Mélisandre sur sa manche lui brûlait encore la peau. C’était complètement idiot, c’était complètement digne d’un mauvais roman à l’eau de rose, et pourtant, c’était complètement l’effet que ça lui faisait. Il fallait qu’il se ressaisisse et vite. Nate n’avait pas prononcé un mot depuis qu’il était apparu près de Mélisandre et du biker qu’elle suturait. Il l’avait regardée travailler, à coups de gestes précis et efficaces. Elle n’avait pas sursauté, ni tressaillit lorsqu’il était arrivé. Non, elle était restée de marbre, le nez baissé sur ses points, et avait continué sa besogne. Pourtant, et Nate l’avait remarqué au premier coup d’œil à la scène, son patient avait l’air particulièrement pénible, ce qui se confirma quand il demanda au résident de l’aider à « obtenir son zéro six ». Nate n’avait rien répondu, avait seulement haussé un sourcil hautain et s’était concentré sur les jolies mains de la jeune femme. Puis, elle avait donné quelques recommandations au patient et avant qu’il ne comprenne ce qui se passait, elle l’avait attrapé par le bras et l’avait attiré discrètement sous une cage d’escalier vide. Avant de laisser éclater sa colère. Bien entendu, il se doutait qu’il n’allait pas s’en sortir comme ça. Après tout, il l’avait pris en traite, il le savait bien. Mais après ce qu’ELLE lui avait fait, c’était de bonne guerre, pensait-il alors qu’elle faisait maintenant les cent pas. Il la trouvait adorable dans sa fureur et aurait bien souri s’il n’avait pas voulu jouer son rôle jusqu’au bout. Elle s’arrêta et s’approcha de lui, de manière à ne se trouver qu’à quelques centimètres de lui. Le cœur de Nate manqua un battement, tandis qu’elle continuait à lui faire des reproches. Il aurait bien voulu placer un mot, mais elle n’en avait manifestement pas fini avec lui. Il la laissa finir tandis que du coin de l’œil, il remarqua quelque chose : elle portait toujours sa bague de fiançailles. Intéressant… Finalement, après une dernière phrase assassine dans laquelle elle le sommait de s’expliquer, elle se figea.

    Nate lui adressa son sourire le plus suave. « Premièrement, vous devriez me remerciez, Docteur Snow, de vous avoir tirée des pattes de ce biker. Qui sait ce qui se serait passé si je n’étais pas arrivé ? » Il lui donnait du Docteur Snow pour lui rappeler où ils se trouvaient actuellement et qu’ils étaient. Elle avait raison sur un point : elle n’était rien face à lui, il pourrait n’en faire qu’une bouchée s’il le souhaitait. « Deuxièmement, je ne sais pas pour qui vous me prenez. » Il leva la main pour contrecarrer une réponse qu’il imaginait déjà acide. « Votre précédente résidente est partie en congé maternité et il cherchait un remplaçant. Il se trouve juste que je me trouvais au bon endroit au bon moment. » Il décida de ne pas parler de la donation, ce qui, il en était sûr, ne ferait qu’aggraver les choses. « Troisièmement, vous avez cependant raison sur une chose : vous ne savez pas ce dont je suis capable. » Un sourire carnassier se peignit sur ses traits. Il ne savait pas encore comment allait se passer les prochaines semaines, mais il avait bien l’intention de s’amuser un peu aux dépends de la jolie rousse. Après tout, elle n’avait que ce qu’elle méritait. En parlant de ça… Il se pencha vers elle et lui murmura d’une voix doucereuse : « Vous savez, j’aurais pu faire bien pire que de vous retrouver à New York et vous mettre sous mes ordres. C’est plaisant, certes, mais ce n’est rien à côté de tout ce que j’ai pu imaginer vous faire subir pour ce que VOUS m’avez fait endurer. Alors si vous pensez que ça ne peut pas être pire, eh bien, c’est vous qui vous mettez le doigt dans l’œil jusqu’au gros orteil, pour reprendre votre charmante expression.» Il se releva, mettant un peu d’espace entre elle et lui, et regarda sa montre d’un geste nonchalant. « J’ai une tumeur du cerveau qui m’attend. Sympathique programme pour un premier jour, non ? Maintenant, si vous voulez bien m’excusez… » Avec une déférence théâtrale, il s’inclina et s’apprêta à quitter leur « cachette », sans lui avoir laissé le temps de s’exprimer.

    La guerre n'était pas encore gagnée. Mais il avait l'impression d'avoir gagné une bataille. Du moins, le croyait-il...
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ EmptyLun 8 Oct - 21:32

❝ méli and. nate ❞


    Et après on ose dire que l’amour et la haine sont deux sentiments très proches… Mélisandre était vraiment tentée de dire qu’il y avait plutôt une Muraille de Chine avec des gardes postés tous les cinq mètres entre l’amour et la haine ! Finalement, après six mois de regrets continuels, la jolie rousse se rendait compte avec horreur qu’elle n’avait pas blessé le cœur du prince, mais plutôt son orgueil, et qu’il s’agissait de la pire chose qu’elle ait jamais faite dans son existence toute entière. Elle peinait à respirer en sa présence, à cause de tous les souvenirs qu’il pouvait bien faire revenir dans sa mémoire, mais aussi de la colère indicible qu’il provoquait immanquablement en elle. Pour sûr, s’il n’avait pas été son supérieur, probablement l’aurait-elle giflé à ce moment précis. Mais elle avait une façon incroyable de maîtriser ses émotions avec une quasi perfection qu’elle aurait presque bénie : elle imaginait Nate suffisamment sadique pour le lui faire payer, en plus de cette liste manifestement très longue qu’il comptait remettre en ordre. Les griefs qu’elle sentait chez lui étaient nombreux, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute, hélas… alors que Méli ne voyait en son geste qu’une lamentable erreur, lui en avait presque fait un deuil national, une faute irréparable pour laquelle il lui fallait obtenir vengeance. Décidément, ses regrets s’amoindrissaient comme si elle avait été soudainement réincarnée en caramel sucré fondant doucement sous un rayon de soleil… comment diable pouvait-elle être troublée en présence d’un tel homme insupportable ! « Je suis presque ravie de voir que c’est votre orgueil que j’ai blessé et non pas votre cœur, docteur Windsor. Finalement, vous venez de m’ôter d’un poids : si j’avais continué à être persuadée que vous en aviez effectivement un, j’aurais pu continuer à avoir des regrets ad vitam eternam… vraiment, merci, quel soulagement ! » Et toc ! Méli allait sûrement vivre un véritable enfer pendant les semaines à venir, mais elle se savait suffisamment patiente pour palier à ces jours ignobles d’une façon ou d’une autre. Quelque part, elle ne repartirait pas de cette fameuse cage d’escalier après avoir courbé l’échine et même l’âme… ce n’était pas une défaite si cuisante que cela, au final. « Je vous souhaite une excellente tumeur, donc, docteur. Je suis sûre que vous vous entendrez à la perfection avec elle… ne dit-on pas « qui se ressemble s’assemble », après tout ? » La piquante rouquine eut le culot de le gratifier d’un sourire narquois et amusé à la fois, tandis qu’elle le devançait finalement pour quitter cet endroit retiré et trop secret, donnant à leur conversation un côté privé dont elle voulait à tout prix se débarrasser. Le pire ? C’est que son cœur n’avait de cesse de manquer des battements contre sa poitrine, tandis que ses palpitations tonnaient contre ses tempes devenues subitement douloureuses. Dure journée en perspective…

    Mais ce n’était pas le pire, hélas. La vendetta de Nate paraîtrait presque paradisiaque face à celle qu’elle subissait déjà de la part d’un interne d’un autre groupe, estimant que son joli minois lui faisait toujours remporter les meilleures opérations au bloc. La vérité, c’est que Méli était compétente et plus bosseuse que la plupart des internes de l’hôpital, voilà pourquoi elle avait assisté plusieurs titulaires durant cette semaine. Mais, à chaque fois qu’elle ne s’y attendait pas, il en profitait pour la menacer sournoisement, s’attendant certainement à ce que cela ne prenne d’une façon ou d’une autre. A peine fut-elle sortie qu’il la saisit par la blouse pour la plaquer violemment contre le mur, profitant du fait que le couloir dans lequel ils se trouvaient soit désert. Pour le coup, la respiration de la jeune femme se fit d’autant plus rapide… mais la raison n’était pas la même. « Deuxième avertissement : ne m’oblige pas à aller jusqu’à trois et à abîmer ce ravissant minois. » « Ah bon, je suis ravissante ? » L’inconscience de Méli lui avait déjà desservi, et cette fois, ce bel enfoiré appuya contre le flanc droit de la demoiselle pour lui faire comprendre que son humour était plus que déplacé dans l’équation. En théorie, cela lui aurait fait ni chaud ni froid, mais là, elle émit un gémissement de douleur, preuve qu’elle était loin de s’en moquer. Lorsqu’il la lâcha enfin, Méli conserva un air inébranlable et fier jusqu’à ce qu’il n’ait disparut dans le couloir et qu’elle ne puisse laisser sa respiration affolée s’exprimer librement. Pile au moment où une infirmière, qu’elle appréciait, se pointait dans le couloir… décidément ! « Cette tâche rouge sur ma blouse ? Trois fois rien, un patient avec une belle entaille aux urgences ! Merci de vous en inquiéter… » Pas d’autre cérémonie, mais il valait mieux, car elle ne voulait pas que Nate, dont elle venait juste de croiser à nouveau le regard indescriptible, lui fasse la moindre remarque. Elle s’empressa donc de prendre des compresses et du désinfectant avant de se rendre illico presto vers les vestiaires des internes, qu’elle savait vides à cette heure-ci : ses trois autres patients des urgences allaient encore devoir attendre quelques minutes le temps qu’elle ne désinfecte la plaie qu’elle s’était faite en tombant de moto, il n’y avait pas deux jours. Une belle éraflure qui saignait à la moindre manifestation physique rude, mais rien de grave. Juste un peu douloureuse… Méli ôta donc sa blouse, soulevant simplement son vêtement d’interne pour défaire son pansement précédent et mieux le refaire. « Quelle poisse ! Bon, pas de panique, pas de panique. Tu vas le faire bien, tu vas le faire vite, et tu vas flanquer un beau sourire sur ton visage pour la suite de la journée en prime ! »
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ EmptyMer 10 Oct - 20:24


nate & méli

    Nate avait menti. Il n’y avait pas de tumeur, d’opération, de quoique ce soit. Au contraire, il avait la journée devant lui, le chef de chirurgie ayant estimé qu’il devait d’abord prendre ses marques dans l’hôpital avant toute chose. Peut-être assisterait-il effectivement à une opération, quelle qu’elle soit, dans la journée, mais ce serait alors au poste de simple observateur. Il ne savait pas s’il devait s’en réjouir ou déplorer ce fait. Il aurait adoré entrer dans le bain immédiatement, mais d’un autre côté, il était tellement irrité par sa confrontation avec Mélisandre qu’il ne savait pas s’il aurait réussi à manier ne serait-ce qu’un scalpel. Donc, il avait menti. D’une part, pour lui rappeler qui était le patron des deux, et surtout, pour mettre une distance entre eux. En effet, la promiscuité produite par la cage d’escalier était soudain devenue étouffante. Il s’était tout d’un coup rendu compte qu’ils n’étaient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre ; il n’aurait d’ailleurs fallu que d’un léger mouvement de la tête pour qu’ils… Non. Ne pas penser à ça. « Bon sang, qu’est-ce qui m’arrive ? » Il se passa la main sur le visage. Il n’était pas du genre à laisser vagabonder son esprit, d’ordinaire. Au contraire, il se targuait de savoir garder les pieds sur terre en toute circonstance. Alors il ne voyait pas pourquoi une jolie rouquine lui ferait perdre ses esprits. Voilà. Il allait la sortir de ses pensées et passer à autre chose.

    Il se rendit vite compte que c’était plus facile à dire qu’à faire. Il n’arrêtait pas de penser aux paroles que la jeune femme lui avait assénées. En fait, il se rendait compte que c’était elle qui avait eu le dernier mot lors de leur discussion et ça ne lui plaisait pas du tout. Il aurait dû la retenir et lui dire ses quatre vérités, à cette petite pimbêche. Ce n’était peut-être pas trop tard, décida-t-il brusquement. Il allait la retrouver, lui faire de nouveau comprendre qui était le chef et la laisser totalement déboussolée. Peut-être ensuite pourrait-il passer à autre chose. Certes, il l’avait poursuivie jusqu’à New York, et son arrivée dans la Grosse Pomme était surtout due à Mélisandre, mais il y avait aussi un métier, un métier qui le passionnait et pour lequel il était doué, et il allait faire des prouesses dans les blocs, il se l’était promis.

    Donc, la retrouver et lui asséner ce qu’il avait à lui dire. Il pouvait le faire. Il partit donc à sa recherche. Un tour par les Urgences lui permit de constater qu’elle ne s’y trouvait pas. Pourtant, elle avait encore deux ou trois patients à voir, il en était sûr. Surpris, il la chercha alentours. Il avait beau avoir les pires griefs envers elle, il la savait consciencieuse et scrupuleuse dans son travail – le chef de chirurgie n’avait pas tari d’éloges sur elle. Il était donc étonnant qu’elle ne soit pas remise au boulot dès leur conversation terminée. Elle n’avait pas quitté l’hôpital, il en aurait mis sa main à couper. Était-elle aller se plaindre auprès du chef de chirurgie des paroles de Nate ? Non. Impossible. Elle était beaucoup trop fière pour ça. Peut-être auprès d’un collègue, alors ? Celui qui l’avait pris par les épaules, un peu plus tôt ? Cela l’étonnerait beaucoup. La jeune femme n’avait pas l’air du genre à s’épancher sur l’épaule de quelqu’un et de toute façon, cela aurait signifié exprimer au grand jour leurs liens – si tant est qu’il existe un lien entre eux. Et quelque chose lui disait qu’elle ne comptait pas faire étalage de ce qui s’était passé quelques mois plus tôt. Par acquis de conscience, il jeta un coup d’œil aux autres internes, mais il les trouva tous occupés. Il ne restait que deux solutions : elle était soit aux toilettes, soit dans le vestiaire des internes. Comme il se voyait mal entrer dans les toilettes pour femmes et encore moins attendre devant comme un pervers, il se décida à aller voir au vestiaire. Et si finalement elle n’y était pas, qu’elle aille au diable ! Il n’allait tout de même pas courir après elle toute la journée…

    Nate était en vue du vestiaire quand il aperçut un éclair roux y entrer. Bonne pioche ! Il s’avança, prit une grande inspiration et poussa la porte. « Docteur Snow, si vous pensez que j’en ai fini avec vous, vous… » Il s’était attendu sauf à ça. Peut-être s’était-il imaginé la trouver en pleurs ou alors fourrant ses affaires dans son casier avec rage. Mais non. Elle avait ôté sa blouse, certes. Mais le plus étrange, c’est qu’elle avait relevé son haut de vêtement. Un instant, Nate crut qu’il l’avait dérangée en plein déshabillage. Puis il remarqua un pansement teinté de rouge au niveau du flanc droit, et des compresses et du désinfectant posé sur un banc. « Qu’est-ce que c’est que ça ? » Il s’approcha d’elle pour mieux voir et s’agenouilla devant elle, son visage se trouvant désormais au niveau de son ventre. Sans laisser à Mélisandre le temps de réagir, il souleva le pansement et examina la blessure. Il grimaça. « Ce n’est pas beau à voir, dites-moi… et ça doit être diablement douloureux… » Il attrapa une compresse, versa dessus un bon trait de désinfectant et l’approcha de la plaie. Il passa sa main gauche derrière son dos pour qu’elle s’approche un peu plus tandis qu’il posait la compresse à l’endroit blessé. Quoiqu’il arrive, le médecin qu’il était prenait toujours le dessus…
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ EmptyMer 10 Oct - 20:47

❝ méli and. nate ❞


    Mélisandre avait du mal à respirer après l’altercation qu’elle avait eue avec Nate d’un côté, cet abruti d’interne de l’autre. Ses gestes étaient donc plus maladroits que d’habitude, et ce qui n’aurait dû lui prendre que quelques minutes risquait de lui prendre un temps considérable. Elle imaginait déjà le prince de Kent la biper juste pour l’emmerder, histoire de lui rappeler qu’elle n’était pas à son poste et n’effectuait donc pas le travail pour lequel elle avait pourtant manifesté tant d’enthousiasme précédemment. La vérité, c’est ce que cette plaie l’handicapait à la longue : toujours prête à se rouvrir, ou à la rappeler à l’ordre dès qu’elle esquissait des gestes trop grands ou trop vifs par exemple. Mais c’était sa faute… prendre sa moto lors d’une pluie pareille relevait de l’inconscience et ses trois collègues n’avaient eu de cesse de le lui répéter. Elle espérait toutefois ne pas avoir à expliquer la chose à Nathaniel, mais ses souhaits ne furent pas exaucés cette fois : la voix du résident en neurochirurgie la fit bientôt sursauter alors qu’elle désinfectait sa plaie, compresse imbibée à la main, qui manqua de choir à même le sol tant sa présence était inattendue. Elle n’espérait pas le voir lui asséner un discours moralisateur, et cela avait été probablement son idée première avant qu’il ne la voie dans un état pareil. C’était parfait… maintenant, il risquait de la regarder d’un œil tout autre. Méli n’avait aucune intention de faire naître en lui la moindre pitié, il s’agissait même de la dernière chose qu’elle souhaitait, mais comme si c’était plus fort que lui, il s’agenouilla en un temps record et commença à la désinfecter. La rouquine tâchait de maîtriser ses tremblements corporels, survenus à cause de la douleur certes, mais d’une peur panique qu’elle ressentait à chaque fois qu’ils se trouvaient dans la même pièce plus de dix secondes d’à filée. Nate avait toujours eu ce pouvoir sur elle… il la déstabilisait complètement, et elle trouvait cela malheureux. Il avait la réputation d’être quelqu’un à qui l’on ne dit jamais non, et pour avoir été la première à le faire, Méli risquait de le regretter amèrement… tu parles d’une promotion ! « Ca s’appelle une blessure. Vous savez, cela fait partie de ce que l’on soigne lorsque l’on est médecin… » La jolie rouquine esquissa un petit sourire qui se voulait assurer, mais son cœur fit un bond vertigineux dans sa poitrine dès lors qu’il eut mis sa main contre son dos, histoire de la rapprocher de lui. Cela se voulait délicat en soi, mais le problème, c’est que Méli ne maîtrisait absolument pas ni ses pensées ni ses gestes lorsque leur proximité était trop grande. « Vous savez quoi ? Je m’en sors très bien et je dois absolument retourner à la mine rapidement avant de me faire rappeler à l’ordre. Et puis, si on nous surprend ici lors de votre premier jour, bonjour pour votre réputation ! » S’il s’attendait à ce qu’elle ne se vante de la chose, il n’avait pas sonné à la bonne porte.

    Le tremblement et les frissons de Méli avaient atteint leur paroxysme et c’est pourquoi elle s’empara de la main de Nate, qui se trouvait toujours dans son dos, ainsi que de la compresse qu’il avait utilisée pour la désinfecter il n’y avait pas quelques secondes. Elle poursuivit le travail, avec autant d’habileté que possible, malgré le trouble étant le sien. Il était plus que temps qu’elle ne reprenne le dessus… « Je n’ai aucune envie, en plus d’être sous vos ordres, de vous devoir quelque chose. Je sais maintenant que vous seriez capable de vous en servir… alors oubliez que j’ai ça. Je pense que cela ne devrait pas être trop complexe pour vous vu que votre sensibilité s’apparente à celle d’une pierre ! » Méli peinait à respirer et c’est pourquoi elle dû prendre une grande inspiration pour éviter en prime de manquer d’air. Il était temps qu’elle s’éloigne, mais hélas, ses gestes étaient bien moins précis que d’ordinaire. Pour sûr, il allait profiter de cette marque de faiblesse et la matraquer juste pour le plaisir d’avoir le dernier mot… le pire ? C’est qu’elle savait qu’elle ne l’aurait pas volé. « Pourquoi êtes vous venu ici ? Pour me torturer ? Vous aviez une tumeur réclamant toute votre attention soit disant. Je ne comprends pas davantage votre venue à New York, d’ailleurs… vous devez me haïr de toutes vos forces ! » La jeune femme ne le regardait jamais dans les yeux plus de trois secondes d’à filée. Elle ne parvenait pas à reprendre suffisamment le contrôle d’elle-même pour cela.
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ EmptyMer 10 Oct - 22:15


nate & méli
    Nate se releva lentement, les yeux toujours fixés sur la blessure qu’elle essayait maintenant de nettoyer d’un geste plus malhabile que d’habitude. « Vous vous inquiétez pour ma réputation, désormais ? » Il n’avait pu s’empêcher de mettre un accent sarcastique dans sa voix. « Pourtant, il y a quelques mois, vous ne vous en êtes pas soucié. Et puis, si j’étais vous, ce n’est pas de ma réputation que je me préoccuperais. D’après vous, si on nous surprenait dans une position… hum… compromettante, qui s’en sortirait le plus mal ? Le résident qui s’amuse simplement avec la jolie interne ? Ou l’interne tellement ambitieuse qu’elle n’hésite pas à fricoter avec son séduisant résident ? » Il observait maintenant le visage de la jeune femme, mais celle-ci ne devait pas s’en rendre compte, étant donné le mal qu’elle se donnait pour éviter de croiser son regard. Il sourit et se radoucit. « Vous vous trompez sur une chose, Docteur Snow : je ne vous hais pas. Je ne dis pas que la haine n’est pas un sentiment que je n’ai jamais éprouvé envers vous après... eh bien, après, mais en ce moment, ce n’est pas ça que je ressens. Par contre, il y a beaucoup d’exaspération, beaucoup d’agacement et aussi, beaucoup d’interrogations, ça oui. »

    Pourquoi avoir attendu le dernier moment pour s’enfuir ? Pourquoi ne pas avoir tout arrêté quand il était encore temps ? Y avait-il un homme derrière tout ça ? Voilà ce qu’il voulait savoir. Mais pourtant, dans le vestiaire des internes du Columbia’s Hospital, une seule chose l’intéressait. Et cela n’avait rien à voir avec lui, pour une fois. Il se rapprocha d’elle et d’une main ferme mais douce, lui prit le menton et la força à le regarder : « Mais pour l’instant, tout ce que je veux savoir, c’est comment vous vous êtes fait cette blessure. » Doucement, il baissa sa main, à regret. Cette fille avait décidément le don de le chambouler. Voilà que son cœur se mettait à battre la chamade au moindre contact avec sa peau. Et il avait bien remarqué les tremblements et frissons de Mélisandre alors que sa main se trouvait dans son dos. D’accord, il n’était pas insensible aux charmes de la jeune femme. Mais il était un homme, après tout, et elle était une femme, très attirante, de surcroît. Et il était prêt à parier qu’elle aussi était réceptive étant donné ses réactions lorsqu’ils se trouvaient être très proches l’un de l’autre. Finalement, ça faisait ses affaires. Il allait jouer dessus et ça ne serait que plus facile de la déstabiliser. « Ne croyez pas que je m’inquiète pour vous… Je dois seulement savoir si vous êtes capable d’assurer votre travail. Vous comprenez bien que vous ne pouvez pas vous échapper à tout instant pour soigner votre plaie. Si vous devez prendre quelques jours de congé, je dois le savoir. » Ce n’était qu’une demi-vérité. L’autre moitié de lui, celle qui n’était pas médecin, s’inquiétait vraiment pour elle. Mais ça, il aurait préféré se faire couper la langue que de l’avouer.

    De nouveau, il chercha son regard, et quand il l’eut capté, sa voix se fit plus suave : « Allez, dites-le moi… Dites-moi comment vous vous êtes fait ça. Dites-le moi, et je vous laisse retourner à votre travail. Sinon, je me verrai dans l’obligation de prévenir le chef de chirurgie. » Il mettrait sa menace à exécution, sans aucune hésitation. Jusqu’ici, il n’avait jamais vraiment utilisé ses fonctions, son titre ou son argent pour arriver à ses fins, sauf pour obtenir ce poste de résident. Mais sans trop savoir pourquoi, en ce moment-même, il était prêt à ça. Il ferait tout pour la convaincre de lui dire comment elle s’était blessée. Il se pencha une nouvelle fois : « Mélisandre ? »

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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ EmptyMer 10 Oct - 22:41

❝ méli and. nate ❞


    La jolie monégasque tentait vainement de rassembler le peu de pensées cohérentes qu’il existait encore dans son esprit, tandis que Nathaniel n’avait de cesse d’y semer le trouble. Tantôt délicat, tantôt vantard et insupportable, Mélisandre ne savait pas ce qu’elle était censée ressentir ou faire. Effectivement, elle était diablement fautive dans l’histoire, et dieu sait que ses regrets n’avaient de cesse de la poursuivre, mais il prenait désormais un malin plaisir à lui rendre au centuple l’erreur qu’elle avait pu commettre ce jour là. Sa panique avait dépassé de très loin sa raison, tant et si bien qu’en le regardant dans les yeux ce jour là, toute de blanc vêtue, la rouquine n’avait pu se résoudre à faire un pas de plus en avant. C’était lâche, certes, mais ce n’était pas égoïste pour autant. Si seulement elle avait l’impression que le fait de lui expliquer pouvait changer quelque chose, sans doute finirait-elle par s’y résoudre, mais cela ne semblait pas utile… Nate lui demanda bientôt comment elle s’était fait sa blessure, non pas dans le but d’être sympathique ou avenant à son encontre, mais plutôt en vue de l’écraser dans le cas où elle démontrerait par a+b la moindre faiblesse, si infime soit-elle. Il le lui confirma aussitôt, alors qu’elle conservait un silence de marbre le temps de reprendre contenance, en tâchant de chasser toutes les pensées plus contradictoire les unes que les autres se bousculant actuellement dans son esprit. Leur proximité était trop vive pour qu’elle n’ait pleinement la main mise sur ses émotions hélas. La même panique qui l’avait habitée le jour de leur mariage avorté la reprenait aux tripes, et son cœur faisait des bonds vertigineux dans sa poitrine, chaque battement devenant plus douloureux que le précédent. Dieu sait qu’elle ne le connaissait pas et qu’elle aurait rêvé de le détester… mais c’est comme si elle était punie pour avoir osé l’abandonner devant l’autel, lui, que rien ni personne ne semblait toucher ou ébranler. Le fait qu’il ne la déteste pas ne laissait rien présager de bon pour la suite, il l’avait lui-même fait remarquer… « J’ai eu un accident de moto. Rien de grave, je suis indemne et en un seul morceau. Je suis parfaitement en mesure de faire mon travail, je suis bonne à cela et même si je sais que vous mourrez sûrement d’envie de dire que je ne suis sûrement bonne qu’à ça, je ne suis pas du genre à pleurnicher ou à me planquer dans le vestiaire des internes à la moindre occasion. Si j’ai dû m’y rendre… c’est parce qu’un interne d’un autre groupe est persuadé que je ne réussis que grâce à mon joli minois, que je n’ai aucune forme d’intelligence et a donc juré de me le faire payer. Au point de provoquer mon accident et aujourd’hui de rouvrir ma blessure. Tout ce qui se passe ici et maintenant n’est point de mon fait et croyez-moi, je rêve de quitter cette pièce au plus vite pour pouvoir faire mon travail, justement. » Méli se racla légèrement la gorge, tout en s’écartant légèrement maintenant qu’elle avait répondu, baissant automatiquement le regard pour le concentrer à nouveau sur sa plaie. Têtue, la demoiselle…

    « Prévenez le chef de chirurgie si cela vous chante, gargarisez-vous de me faire passer à votre tour pour celle qui couche pour réussir, je n’en n’ai cure. Ce qui me console presque, c’est que vous êtes davantage intéressé par votre réputation à la noix plutôt que sur les vraies raisons. » Méli marqua une pause spécifique, tandis qu’elle planta son regard dans le sien, sans détour ni fuite. Elle alla même jusqu’à se rapprocher, aussi fièrement qu’elle le put, mettant de côté le fait qu’elle tremblait et qu’elle tenait dans sa main une compresse ensanglantée. Elle ne voulait pas lui exposer les raisons, il ne les méritait pas. Après tout, qu’était-elle pour lui ? Un pion de plus avec lequel il aurait joué un temps avant de le délaisser à sa cruelle solitude. Il dégageait un tel mépris d’autrui qu’elle ne pouvait pas le juger autrement, hélas. Dieu sait qu’elle essayait, pourtant… mais cela semblait définitivement impossible. « La vérité, c’est que vous avez peur. Peur de vous mouiller, peur de ne plus avoir personne à martyriser parce que vous avez complètement oublié ce que signifie le mot non… vous n’êtes pas habitué à ce que l’on vous résiste, et c’est une douloureuse leçon qui vous reste probablement en travers de la gorge ! » Pour une fois, elle parvenait à supporter une proximité qui était pourtant plus véridique encore que lors de leur dernière altercation. Cela lui faisait mal qu’il soit capable de la dénoncer alors qu’elle n’était aucunement responsable de son accident. Cela lui faisait également mal d’imaginer le fait qu’elle ait manqué d’épouser quelqu’un d’aussi foncièrement cruel. Et cela lui faisait terriblement mal de ne pas être en mesure de le comprendre, au même titre qu’il ne la comprenait manifestement pas… « Je vous suggère de recommencer à me haïr, peut-être, si cela vous est plus simple. Dans le fond, je vous plains beaucoup Docteur Windsor… vous ne connaîtrez jamais des sentiments réellement positifs et qui peuvent vous faire perdre pied, puisque votre contrôle est semble-t-il primordial. Donnez-moi des ordres, humiliez-moi… je n’ai rien fait de mal. Je déplore juste que vous ne soyez pas assez fin pour le comprendre. » Méli ne recula pas pour poursuivre son ouvrage, qui certes lui prenait du temps, mais qui lui permettait de s’assurer qu’elle n’aurait pas besoin de revenir dessus. « M’autorisez-vous à retourner à mon travail une fois mon soin terminé, Docteur Windsor ? » Nouvelle distance soigneusement mise entre eux, tandis qu’elle prenait enfin de quoi se faire un pansement. Maladroitement certes, mais il n’empêche.
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ EmptyJeu 11 Oct - 19:34


nate & méli

    Eh bien, si Mélisandre voulait voir Nate en colère, qu’à cela ne tienne. Parce qu’il l’était, et doublement. Ses yeux lançaient des éclairs et c’était maintenant à son tour de faire les cent pas dans la pièce. « Vous êtes en train de me dire qu’un salaud a causé de sang-froid un accident de moto vous impliquant ? Écoutez, je ne sais pas ce que vous comptiez faire contre lui, mais désormais, c’est aussi mon problème. Alors vous allez me donner son nom et je m’occuperai de ce bel enfoiré. Et ne me dites pas que ce ne sont pas mes affaires ! On est loin du petit différend entre deux personnes ou du bizutage envers un bleu, vous auriez pu avoir beaucoup plus grave que cette blessure ! » Heureusement que l’autre interne ne se trouvait pas devant lui en ce moment-même, car il l’aurait volontiers étranglé de ses propres mains. Nate, sans trop savoir pourquoi, sentait son cœur battre à folle allure à la pensée de ce qui aurait pu se passer pour Mélisandre sur sa moto. Il fallait qu’il se calme et ne pas montrer que la santé (et la vie) de la jeune femme lui importait. Oui, pourquoi s’en inquiéter autant ? Il avait les pires griefs contre elle, et il aurait dû la laisser se débrouiller avec l’interne en question. Mais Nate avait un certain code de l’honneur : un homme ne devait jamais s’en prendre à une femme, quoiqu’il arrive. Il tourna encore un peu en rond, tandis que Mélisandre continuait de nettoyer sa plaie. Puis il se plaça face au mur, prit deux ou trois inspirations et se força à compter mentalement à 10. Quand il se retourna, il avait retrouvé son air narquois. « Quoi qu’il en soit, j’ai moi-même remarqué tout à l’heure avec le biker – soit dit en pensant, vous les attirez, dites-moi ! – que votre travail n’avait effectivement pas besoin d’être remis en cause. Quant à ce que vous êtes autrement bonne à faire, vous ne m’avez pas laisser le plaisir de le découvrir par moi-même il y a six mois. » Il ponctua ces quelques mots proches de la goujaterie d’un sourire railleur.

    Il souhaitait tout de même mettre certaines choses au point. « Ne vous inquiétez pas, je ne préviendrai pas le chef de chirurgie tant que cela ne sera pas nécessaire. En ce qui concerne ma réputation, comme je vous l’ai dit, je ne crois pas qu’elle ait quoique ce soit à craindre. » Il se planta devant elle. « Et je n’ai absolument pas peur. En tout cas, pas de vous. Par contre, mettez-moi devant un serpent, et je réclamerai sans doute ma mère à corps et à cris. Ça me rappelle le jour où ma route a croisé celle d’un boa en Tanzanie et que j’ai… Mais bref, là n’est pas la question. » Par contre, et cela il ne lui avouerait jamais, même sous la pire des tortures, elle n’avait pas tort quand elle disait que personne n’osait lui dire non. Il y avait son titre, évidemment, son argent, mais aussi son attitude qui le mettait à l’abri des refus, quels qu’ils soient. En revanche… « Vous n’avez rien fait de mal, vraiment ? Vous m’avez rabaissé, humilié, diminué devant des centaines de personnes… Et je ne parle pas des nombreuses railleries que j’ai dû subir par la suite. Heureusement, j’ai assez de ressources pour avoir réussi à me sortir de l’embarras. » Il pencha la tête sur son épaule et la regarda attentivement. « Vous savez, je crois que si vous étiez simplement venue me voir et que vous aviez tout annulé avant … Eh bien, j’aurais sans doute été en colère sur le coup, mais je vous aurais pardonnée. Mais la façon dont vous avez agi… » Il éclata d’un rire moqueur. « Dire que vous prenez vos grands airs, que vous me reprochez à moi de me servir de ma position pour arriver à mes fins… Mais la façon dont vous avez agi, ma chère, c’est digne d’une princesse. Je n’en veux pas ? Alors je le laisse, je m’enfuis et tant pis pour les conséquences. Non, vraiment. Le lâche n’était pas devant l’autel, ce jour-là, il a détalé dans ses jolis souliers de satin blanc… »

    Maintenant que Nate en avait fini, il croisa les bras sur son torse. « Pour ce qui est de la suite des événements… Nous verrons. Pour aujourd’hui, en tous cas, puisque vous ne voulez pas de mon aide, je vais m’en aller et vous laissez vous débrouiller toute seule. Ensuite, vous retournerez aux Urgences soigner les patients qui doivent vous attendre. Mais avant que je parte, il me faut le nom de celui qui vous a fait ça. » Du menton, il désigna la blessure. Il allait mettre la main sur ce beau crétin et allait lui faire passer l’envie de s’en prendre à qui que ce soit. Il se retiendrait sans doute de lui flanquer son poing dans la figure, mais il en connaissait un qui allait pratiquer des points de suture pendant longtemps… « Allez, donnez-moi son nom. »
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ EmptyJeu 11 Oct - 20:01

❝ méli and. nate ❞


    Nous y voilà. Mélisandre se demandait quand son tour allait venir, et surtout quand les reproches allaient tomber sur elle comme le couperet de la guillotine contre une nuque coupable. A aucun moment elle n’eut la force de l’interrompre, désirant entendre le nombre impressionnant de griefs qu’il pouvait avoir à son encontre… et s’apercevoir qu’en fait, non seulement son geste n’avait pas du tout été compris, mais qu’il se trompait totalement sur sa manière d’agir et de faire. Justement, la jolie rouquine ne voulait pas devenir quelqu’un d’égoïste et de tourné vers une seule chose : son titre, son rang, sa place dans la société au bras d’un prince. Jamais. Elle préférait justement n’être personne dans une ville immense et apprendre ainsi à vivre par ses propres moyens. Là était l’immense reproche que lui faisait sa mère, qui n’avait de cesse de la harceler pour qu’elle ne revienne à Monaco afin d’y vivre la vie lui étant destinée. Nate ne lui apprenait rien, elle était souvent jugée comme une écervelée inintéressante, complètement immature et surtout, d’un égoïsme sans pareil. Elle avait l’habitude de se prendre des jugements en pleine poire, mais du fait que cela ne vienne de lui n’était que plus douloureux. Justement, elle n’aurait jamais pu venir le trouver en lui balançant qu’elle ne voulait plus se marier avec lui. S’étaient-ils simplement parlé sincèrement un jour ? Il s’agissait de leur toute première fois, et si Mélisandre en était presque contente, le côté amer que lui laissait la discussion la poussait à baisser le regard, lentement et respectueusement, à l’image de l’éducation stricte qu’elle avait reçue. La vérité, c’est qu’elle avait honte. Tellement honte qu’elle peinait à respirer, tout comme lorsqu’elle avait lu quelques-uns des articles assassins écrits à son encontre le lendemain de son mariage raté. Mais elle s’était relevée… non pas grâce à sa fierté, mais parce qu’elle s’était finalement persuadée que le point de vue d’autrui n’était pas le plus important. Du moins y était-elle parvenue jusqu’à aujourd’hui. « Je n’aurais jamais pu venir vous voir pour tout annuler… car ce n’est pas ce que je voulais. » Cet accès d’honnêteté lui ressemblait totalement, certes, mais elle sentait sa respiration s’amoindrir au fur et à mesure que son cœur faisait des bonds de cabri contre sa poitrine. Maintenant qu’elle avait commencé, impossible de ne pas finir… quitte à s’en mordre follement les doigts ensuite, vu qu’il serait sûrement capable d’utiliser son discours contre elle. « Vous êtes puant de prétention, vous pensez que le monde entier est à vos pieds et vous doit obéissance comme si vous étiez roi ! Mais la vérité, c’est que vous êtes aussi insupportable qu’une caillasse dans une chaussure, et que personne ne peut vous supporter à moins d’y être contraint ! Vous n’avez de cesse de me prouver cela, et pourtant, oui, pourtant, dans ma grande inconscience j’ai pensé qu’être marié à moi pouvait être un poids pour vous, que vous méritiez mieux et que vous aviez probablement quelqu’un dans votre cœur avant que notre mariage ne vous soit imposé ! Non, vraiment, mais à quoi ai-je bien pu penser !?! »

    Méli se passa une main contre sa nuque, puis contre son visage, alors qu’elle avait tout juste fini son pansement et qu’elle ne rêvait que d’une chose : passer la porte et ne plus jamais recroiser sa route. A vrai dire, elle pensait que son discours ne rimait à rien, puisqu’il semblait s’être fait une idée bien arrêtée de sa personne lors de ces six mois de solitude… mais il s’agissait de rétablir la vérité, et ça, cela n’avait pas de prix. « Lorsque j’ai marché vers vous et que je vous ai vu au bout de l’église sur votre trente et un en me disant que c’était moi que vous attendiez, j’ai été prise de panique. Je ne connais strictement rien de vous. Je savais qu’il s’agissait d’un mariage de convenance et que techniquement parlant nous n’avions pas vraiment voix au chapitre, mais j’ai pensé que si j’endossais le mauvais rôle, si j’étais celle qui vous avait lâchement abandonné et qui méritait donc tous les articles incendiaires du monde, alors vous pourriez être plus libre d’épouser qui vous voulez. Mon but n’était pas de vous faire flageller en place publique, mais plutôt de vous donner le choix. C’était la pire façon de m’y prendre, je sais, et je ne pourrais jamais être suffisamment désolée pour ce que j’ai fais ! La vérité, c’est que je me contrefous d’être princesse ou fille d’éboueur, ce n’est pas ça qui importe le plus à mes yeux. Alors non, vous n’étiez pas simplement un objet que j’ai pris et jeté. Je vous ai offert une marge de manœuvre et au passage, c’est mon cœur que j’ai brisé. Inutile de me dire à quel point c’est pathétique, j’en ai parfaitement conscience ! » Méli déglutit avec difficulté tandis qu’elle rompait finalement le contact visuel : elle n’avait plus seulement honte, elle voulait se cacher dans un petit trou de souris, tellement petit qu’on ne pourrait jamais l’en dénicher. « Je vous ai aussi délivré de vos obligations concernant ma petite personne : vous avez donc toute la possibilité de vous rendre rapido à votre opération de tumeur, quant à moi, je vais retourner à la mine et vous aurez tout le loisir de me torturer plus tard. Vous l’avez fait comprendre vous-même : ce n’est plus votre problème. » La jolie rouquine esquissa un sourire encourageant avant de lui pointer la sortie : il n’était pas question qu’elle ne lui donne un nom. Après tout, il n’avait aucune raison de s’en inquiéter, que ce soit maintenant ou à l’avenir : c’était à elle de régler la chose. Mais quelque part, elle rêvait qu’il ne se décide à partir le premier pour qu’elle n’ait l’opportunité d’une minute de calme avant de s’en retourner à ses patients. Ce n’est que lorsqu’elle comprit qu’il n’en ferait sûrement rien qu’elle commença à se diriger vers la porte la première…
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ EmptyJeu 11 Oct - 21:38


nate & méli

    Elle s’en allait. Mais Nate n’en avait pas encore fini avec elle. Au moment où elle allait franchir la porte, il tendit le bras et l’agrippa par le poignet. Il l’attira vers lui jusqu’à ce que leurs yeux se rencontrent. Il se pencha vers elle. « Tu ne vas pas me donner son nom, c’est ça ? » Sa voix n’était plus qu’un murmure. Sans trop qu’il sache ni comment, ni pourquoi, il avait adopté le tutoiement. « Au fond, je m’en doutais, j’imagine que j’agirai de la même manière si j’étais à ta place. Trop fière pour s’abaisser à avouer que tu as besoin d’aide. Et déterminée à régler le problème toute seule. » Il recula d’un pas, sans lâcher son poignet. Il avait besoin du contact de sa peau contre la sienne. « Bien. D’accord. Je te laisse gérer ça toute seule… pour le moment. Mais si j’apprends qu’il t’a de nouveau menacée de quelque façon que ce soit, je le retrouverai, et il aura à faire à moi, je te le jure. » D’un geste machinal, il promenait son pouce dans le creux du poignet de Mélisandre.

    Alors comme ça, elle s’était enfuie comme qui dirait par bonté d’âme ? Nathaniel ne la croyait qu’à moitié. Qui serait assez fou pour se couvrir d’opprobre devant des centaines de milliers de personnes pour le bonheur d’autrui ? C’était complètement absurde. Et pourtant, il avait envie de la croire. Et peut-être, peut-être, reconnaître qu’il avait eu tort à son sujet. Il la contempla, elle et ses longs cheveux roux dans lesquels il avait soudain envie d’enfouir son visage. Sans lâcher le bras de la jeune femme, il attrapa une mèche de ses cheveux et l’enroula autour de son index. « Je suis très attaché au protocole, tu sais. Oui, tu sais. Alors tu dois te dire que pour moi ce mariage n’était qu’une partie de mon titre, que je suivais bien sagement les ordres de mes parents et de Dieu-sait-qui et qu’au fond, j’y trouvais mon compte. C’était vrai… au début. Je savais qu’on me marierait un jour à une jolie princesse et que je devrais m’y soumettre. Mais ce jour-là, quand je t’ai vue avancer vers moi dans la nef, j’ai… » Il soupira. Qu’avait-il ressenti au juste ? « J’ai pensé, eh bien, que peut-être, ça pourrait fonctionner entre nous deux. Après tout, j’ai vu beaucoup de mariages de raison autour de moi pour savoir qu’ils peuvent se transformer, sinon en amour, tout du moins en vraie complicité. Et donc, je t’ai vue, splendide dans ta robe toute de dentelles et de soie, et je me suis dit : « Pourquoi pas nous ? » À ce moment-là, tu aurais pu être fille d’éboueur que je n’en aurais rien eu à faire. »

    Il s’arrêta et un silence qu’il n’osait pas troubler s’installa entre eux. Il lâcha la mèche de cheveux qui retomba doucement sur l’épaule de Mélisandre, mais il n’en garda pas moins le poignet de la jeune femme dans sa main. Il n’était pas encore prêt à rompre le charme et la proximité que ce geste faisait naître entre eux. Il s’était livré comme jamais il ne s’était livré à quiconque. Autrefois, il aurait pris ça comme une faiblesse, mais aujourd’hui, il savait que ce n’était pas ça. Bien qu’il soit très proche de son frère et de sa sœur, il ne leur avait jamais raconté ce qu’il avait ressenti le jour de son mariage avorté. Il s’était contenté de leur faire croire qu’il était seulement en colère contre la princesse de Hanovre et qu’il voulait qu’on lui fiche la paix. Mais, et bien que Mélisandre mette ce fait en doute, il y avait une sensibilité sous le masque hautain et fier qu’il s’efforçait de prendre souvent. Et ce jour-là, il avait ressenti quelque chose. Il ne savait pas trop quoi, ne savait pas comment l’analyser, mais c’était le cas. Et il fallait que Mélisandre le comprenne.

    « Il n’y a pas de tumeur au cerveau. » Pourquoi lui avoua-t-il cela, mystère. « J’ai tout mon temps, en fait. La seule chose de prévue pour moi aujourd’hui est un déjeuner avec les grosses pointures de l’hôpital et il n’aura pas lieu avant plusieurs heures. Et s’il le faut, je donnerai tes patients à quelqu’un d’autre. » Il voulait mettre les choses au clair, et pour ça, il avait besoin de temps. Mais avant tout, il voulait une chose qu’elle ne lui avait pas encore offerte et dont il avait pourtant rêvé souvent pendant ces six derniers mois. Avec lenteur, il se rapprocha un peu plus d’elle et se pencha vers elle. Oui, le prince charmant allait voler un baiser à la jolie princesse. Et ensuite, il passerait à autre chose...

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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ EmptyJeu 11 Oct - 22:16

❝ méli and. nate ❞


    Nate eut tôt fait de la retenir, l’empêchant ainsi de passer cette maudite porte et de mettre ainsi de côté tout ce qu’elle venait de dire et d’entendre. Mélisandre était pétrifiée à l’idée d’être totalement à nue sentimentalement, et pourtant, de fil en aiguille, leur conversation déviait vers des termes de plus en plus précis, allant vers une confidence qu’elle n’aurait jamais crue possible, surtout de la part du prince de Kent. Il laissait toujours pleinement entendre sa fierté et son manque cruel d’intérêt pour autrui, l’imaginer alors ressentir quelque chose pour elle, autre qu’un orgueil heurté, lui paraissait impensable. Mais elle avait beau le regarder dans le blanc des yeux, s’imprégnant de tout ce qu’elle pouvait bien y lire, et plus elle sentait sa vérité la toucher au fil des secondes. Là encore, elle n’éprouva pas le besoin ni l’envie de l’interrompre. Sans doute avait-elle besoin d’entendre que pour une fois, elle n’avait pas été désirée par obligation mais bien par choix. Ce qu’il lui avoua n’avait rien à voir avec ce qu’elle attendait ou ce qu’elle-même ressentait, mais cela ne faisait rien… Méli s’était faite à l’idée de se dévouer corps et âme à la médecine. Le cheminement avait long et douloureux, mais à l’heure actuelle, elle parvenait presque à pouvoir mettre de côté ses sentiments. Ou tout du moins, à les faire taire quelques instants pour goûter à une paix à laquelle elle n’avait plus accès depuis son mariage avorté. « C’est drôle, mais je t’imagine très mal épouser une fille d’éboueur. Tu es bien trop fier pour ça. » Incorrigible, Méli n’avait pas pu se retenir mais leva aussitôt sa main libre pour s’épargner une réponse qu’elle imaginait indignée. Peut-être cherchait-elle à son tour à croire aux propos qu’elle entendait. Si la jolie rouquine était quelqu’un de totalement désintéressé, cela ne voulait pas dire que la réciproque était vraie. A maintes reprises, elle avait fait remarquer à juste titre qu’ils ne se connaissaient pas… leur climat de confiance se résumait au niveau zéro et si Méli aurait rêvé être en mesure de faire un pas vers Nate, elle hésitait. Bloquée dans ses certitudes et ses craintes, chacun des gestes du jeune homme emportait son cœur vers de lointaines contrées… elle aurait presque voulu s’éloigner pour reprendre son souffle, mais elle en était bien incapable. « J’aurais pourtant juré qu’il pouvait y avoir quelqu’un d’autre dans ta vie… je me suis vraiment plantée sur toute la ligne. La vérité, c’est que je ne voulais pas non plus que l’on se marie avec moi par obligation. C’est peut-être atrocement vieux jeu, mais… je ne suis pas une obligation. Je ne suis pas non plus le premier prix d’une tombola. Et je ne voulais pas te dire oui si tu n’étais pas prêt à me le rendre avec toute la signification que je pouvais lui donner moi. C’était ridicule de vouloir te rendre ta liberté alors qu’en théorie, dans notre monde, on n’a pas ce genre de luxe. Je sais que je n’agirais pas de la même façon si j’avais pu réfléchir aux conséquences de mes actes. Mais j’accepte la chose… j’accepte les conséquences de mes actes, tout comme je me doute que tu seras toujours prêt à me ressortir cet épisode au visage. »

    Bientôt, Méli s’indigna quelques secondes, ce sentiment marquant ses traits de porcelaine avec insistance avant qu’elle n’éclate de rire. Leur proximité était devenue très présente et l’envie de plaisanter sur ce qu’il venait de dire lui avait frôlé l’esprit, mais elle fut stoppée dans son élan en le voyant se rapprocher d’elle, comblant ainsi les derniers millimètres les séparant. Les battements de son cœur tonnaient contre ses tempes et son corps entier frissonnait, mais elle déposa bientôt sa main libre contre les doigts du jeune homme. Méli était une demoiselle d’honneur… sans pour autant rêver au prince charmant dans son cliché le plus intense, elle ne voulait pas lui donner quelque chose qu’il convoitait et pourrait le faire disparaître aussitôt une fois obtenu. Elle fit bientôt dévier ses doigts contre la joue de Nate et déposa ses lèvres contre sa joue, à l’aide d’une délicatesse extrême. Probablement allait-il la détester pour lui avoir refusé cette nouvelle faveur, mais quelque part, les craintes de Méli faisaient leur réapparition, et elle n’y pouvait rien. « Tu peux être furieux contre moi pour ça aussi… mais moi aussi j’ai été élevée dans le plus strict protocole. Je sais que cela n’aurait pas vraiment de sens. Pas alors que tu avais sûrement envie de m’étrangler ce matin. Et puis… je n’ai pas non plus envie d’avoir des égards parce que j’ai manqué de devenir ta femme. Je suis quelqu’un qui respecte ses engagements, bien que les apparences jouent cruellement contre moi. Tu as l’opportunité d’être avec qui tu veux, d’épouser qui tu veux… fais-le. Peut-être que j’arrêterais de me sentir coupable comme ça. Mais tu n’es pas à moi. » Méli, tremblante face à cet échange haut en émotions, déposa à nouveau ses lèvres contre la joue du jeune homme avant de disparaître de la pièce. Il fallait qu’elle respire, qu’elle hurle, qu’elle s’isole ne serait-ce que quelques minutes avant de reprendre son poste. Toute la journée durant, elle accepta d’être préposée à la mine, ne s’approchant même pas du plus petit bloc opératoire où des opérations passionnantes devaient pourtant avoir lieu de manière très probable. Elle joua les grandes invisibles jusqu’à ce que l’heure de quitter l’hôpital n’arrive. Méli fila se changer dans les vestiaires des internes, toute pressée qu’elle était de rentrer pour s’effondrer contre son lit moelleux, oubliant le fait qu’elle devait rentrer à pied puisque sa moto était HS.

    Ce n’est qu’une fois à nouveau habillée de sa robe et de ses bottes qu’elle se présenta dans le hall d’entrée, où elle croisa bien évidemment Nate. Sauf qu’il n’était pas seul… deux très jolies internes semblaient lui tenir la jambe, sûrement désireuse d’obtenir une place privilégiée dans l’hôpital, mais également dans la vie personnelle du prince. Méli tenta de s’empêcher d’intervenir, mais face au discours et aux différents gloussements qu’elle entendait au fur et à mesure de ses pas, elle n’y tint plus : elle se dirigea vers le trio et sourit de manière si sincère à Nate que cela aurait mérité un oscar de la meilleure actrice. « Excuse-moi pour le retard chéri, mais beaucoup de patients nécessitant mon attention. Mais maintenant je suis toute à toi ! Je pars devant, tu me rejoins ? Je ferais en sorte de te détendre... » Elle lui lança un clin d’œil se voulant lourd de sens, et qui réduit définitivement les deux internes au silence le plus complet. Certes, il s’agissait là d’une marque de jalousie caractérisée, mais Méli n’en n’avait cure : même avec la meilleure volonté du monde, elle n’avait pas été en mesure de se retenir. Cela ne l’empêcha pas cependant de jubiler de voir les deux petites midinettes s’éloigner sans attendre, lui laissant ainsi le loisir pour observer son harceleur au loin, lui lançant actuellement un regard tellement assassin que son sang se glaça aussitôt. Sa réaction fut comme une évidence, à vrai dire… « Je sais que je m’apprête à te demander la lune et que tu ne me dois rien du tout, bien au contraire, mais est-ce que tu accepterais que je passe la nuit chez toi ? Juste cette nuit, je serai partie au petit matin et tu ne t’apercevras même pas que j’existe. Je ferai tout ce que tu veux en échange ! » Méli avait murmuré ces mots avec empressement, tandis que son regard valsait du second interne à Nate à une vitesse record. Pour sûr, elle ne savait pas si son plan b allait beaucoup la « sauver » à vrai dire…
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ EmptyVen 12 Oct - 14:47


nate & méli

    Nate aurait dû être frustré de ne pas réussir à poser ses lèvres sur celles de Mélisandre. Mais les doigts de la jeune interne étaient si fins et si doux sur sa peau qu’il aurait voulu goûter cette sensation pour toujours. Et quand elle posa sa bouche contre sa joue, il se crut au paradis. Il aurait pu tourner facilement la tête pour prendre enfin possession de ses lèvres, mais il ne voulait pas la brusquer. Il ferma les yeux pour se laisser emporter par sa voix délicieuse. Il commençait enfin à comprendre ce qui l’avait poussée à agir de cette manière. Elle ne voulait pas être considérée comme un lot de tombola. Et voulait, avant tout, lui laisser le choix à lui. Il l’avait crue égoïste et lâche ; il se disait soudain qu’elle avait finalement agi en grande dame, qui avait pris sur elle d’être la cible de sa famille et de son entourage pour son bonheur à lui. Alors qu’en fait, elle n’était pas forcément contre ce mariage. Le cerveau féminin était vraiment quelque chose d’unique… Il s’était totalement trompé sur son compte et déjà, le regrettait amèrement. Pourraient-ils un jour réparer les erreurs du passé ? Elle posa une nouvelle fois ses lèvres sur sa joue et il ouvrit les yeux. Doucement, elle recula et enfin, quitta la pièce, laissant un vide immense derrière elle. Combien de temps resta-t-il à fixer la porte par laquelle elle venait de s’échapper ? Il n’aurait su le dire. Peut-être était-il perdu dans ses pensées depuis trois ou quatre minutes lorsqu’un autre interne entra dans le vestiaire. Celui-ci resta interdit à la vue de son résident. Nate, de son côté, reprit ses esprits et se composant un visage impassible, sortit sans un mot.

    La journée s’étirait en longueur. Il avait déjeuné avec les grosses huiles de l’hôpital, avait assisté en simple spectateur à une opération du cerveau et avait fait plus ample connaissance avec les internes sous ses ordres. Mais il était sans cesse perturbé par la pensée d’une jolie rousse… Joli rousse qu’il n’aperçut pas du reste de la journée, et qui, sans doute, l’évitait. C’est pour cette raison qu’en fin de journée, il se plaça stratégiquement dans le hall d’entrée pour être certain de la croiser. Presqu’aussitôt, deux jeunes et jolies internes l’entourèrent. Il retint un soupir et s’efforça de se montrer aimable. Il savait que sa venue à l’hôpital ne passerait pas inaperçue – on ne s’appelle pas Windsor impunément – et qu’il devrait faire l’objet d’assauts de toutes sortes. « Docteur Windsor, je vous trouve trèèèèèèèèèès courageux d’être venu à New York exercer votre métier alors que de nombreux hôpitaux de Londres auraient sans doute été ravis de vous accueillir. » Et blablabla, et blablabla. L’interne qui battait des cils était tout à fait charmante, mais une seule femme occupait pour le moment son esprit. Au même instant, Mélisandre surgit dans son champ de vision et son pouls s’accéléra. Elle l’avait repéré, il en était sûr, et semblait hésiter sur la conduite à adopter. Finalement, elle s’approcha du petit groupe et s’immisça dans la conversation, tout en lui adressant un sourire radieux qui lui alla droit au cœur. Cœur qui bondit un peu trop fort quand elle l’appela « chéri » devant les deux demoiselles. C’était sans aucun doute une manière d’éloigner les deux importunes, et il aurait éclaté de rire s’il n’avait pas voulu rentrer dans son petit jeu et s’il n’avait pas été aussi interdit. Finalement, les jolies internes décampèrent et il resta seul pour la troisième fois de la journée avec Mélisandre. Enfin… seuls… si on peut jamais se retrouver en tête-à-tête dans un hall grouillant de monde. Elle n’avait pas hésité à lui venir en aide et elle n’était sans doute pas stupide au point de ne pas savoir que les rumeurs circuleraient bientôt à grande vitesse. Il restait là, un peu étourdi, à songer à ce qu’il devait maintenant faire. Il pourrait l’inviter à prendre un verre ou un café, par exemple… Ce fut elle qui rompit le silence et qui, une nouvelle fois, l’estomaqua. Cette fois-ci, elle lui demanda de passer la nuit chez lui, rien de moins. Les yeux arrondis de stupeur, il la considéra un instant, se demandant ce qui causait une telle requête de la part de Mélisandre. C’est alors qu’il comprit qu’elle n’était plus taquine comme lorsqu’elle les avait abordés quelques secondes plus tôt, mais qu’elle semblait inquiète et effrayée. Et son attention se portait sans cesse derrière lui. Il suivit son regard et aperçut un interne d’un autre groupe que celui de la jeune femme qui les observait tous deux d’un air peu amène. Nate n’était pas idiot et aussitôt, il additionna deux plus deux, et atteint le résultat de quatre sans difficulté. Tel était sans doute le salopard à qui Mélisandre devait sa blessure. Il serra les poings et pendant une seconde, songea qu’un crochet du droit lui ferait le plus grand bien. Mais il ne voulait pas mettre Mélisandre dans une situation encore plus compliquée. Il se contenta donc de reporter son attention sur le visage de la jeune femme et de reprendre un air malicieux. « Tout ce que je veux, hum ? Je ne sais pas si c’est vraiment une bonne idée de me proposer cela alors que tu viens me demander de t’héberger pour la nuit… » Il lui sourit pour lui faire comprendre qu’il plaisantait, qu’elle était en sécurité avec lui et qu’elle pouvait lui faire confiance. « Je viens juste d’emménager et je ne suis pas encore meublé comme il faut. Mais qu’importe. Tu prendras mon lit ; je suis sûr que mon canapé convertible sera très confortable. » Il se pencha vers elle. « Et bien entendu, si tu as besoin de rester plus d’une nuit, pas de problème. » À l’idée qu’ils allaient passer la nuit, sinon ensemble, mais du tout du moins si proches l’un de l’autre, son cœur manqua un battement. Peut-être que la jeune femme n’était pas si en sécurité que ça, après tout… et lui non plus.
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ EmptyVen 12 Oct - 18:05

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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ méli&nate ❝ do or do not, there's no "try" ❞ Empty

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