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méli&nate ❝ let me take you far away... ❞

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MessageSujet: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyVen 12 Oct - 18:04

❝ méli and. nate ❞


    « Ca ne me dérange pas si on dort dans le même lit, tu sais » lança-t-elle alors qu’ils avaient quitté ensemble le hall d’entrée et se dirigeaient vers la voiture de Nate. Consciente de ce qu’elle venait de dire, elle leva aussitôt les mains, le plus innocemment du monde. « En tout bien tout honneur ! Il s’agit de ton chez toi après tout. » Mélisandre savait qu’elle était en train de s’enfoncer, aussi se mordit-elle la lèvre inférieure en conservant un silence de recueillement durant le trajet. Ses pensées ressemblaient davantage à un véritable chaos qu’au fil d’Ariane ordonné qu’elles possédaient habituellement. A plusieurs reprises, elle soupira doucement, s’émerveillant toujours autant devant les éclairages de New York, telle la petite provinciale qu’elle restait. Cela ne faisait que six mois qu’elle vivait ici, et était loin de connaître tous les aspects de la ville qui ne dort jamais. Elle avait cependant lié des amitiés particulièrement agréables, notamment avec un barman d’un pub irlandais chez qui elle se rendait d’ordinaire après ses longues gardes. Il l’écoutait sans rien dire, elle buvait et ils discutaient ensuite ensemble, refaisant le monde qui avait grandement besoin d’être refait. C’est justement lorsque Nate se rendit dans la rue où se trouvait spécifiquement le pub qu’elle lui demanda de s’arrêter, l’informant du fait qu’elle reviendrait dans quelques minutes. Chance fabuleuse, le barman était à l’extérieur et attendait manifestement les internes du Columbia’s hospital qui venaient se rincer le gosier dans son établissement. Il vit la jolie rousse courir vers lui et l’enlacer de manière particulièrement familière, et n’oublia pas de lui remettre un sachet avec la bouteille exceptionnelle qu’elle lui avait demandé de lui mettre de côté. Un peu plus et elle oubliait de venir la prendre… quel dommage cela aurait été, surtout qu’il s’agissait d’un excellent whisky dix-huit ans d’âge, que Méli comptait bien ouvrir avec Nate pour le remercier de son hospitalité. Elle ne connaissait pas grand-chose sur lui, mais son goût pour les whiskies de qualité ne lui avait pas échappé. La jeune femme retourna donc aussitôt dans la voiture, un joli sourire illuminant ses traits de porcelaine, sans pour autant qu’elle n’explique clairement ce qu’elle venait de faire au juste : chaque chose en son temps.

    Le silence se poursuivit jusqu’à ce qu’ils n’arrivent à l’immeuble du prince de Kent et que Nate ne l’ait effectivement emmenée jusqu’à son appartement. Ils ne croisèrent personne dans le hall ni même dans l’ascenseur, une chance, car la jolie monégasque n’avait aucune envie de voir sa jalousie à nouveau se trouver piquée au vif. Pour une fois qu’elle avait sa soirée, un peu de calme n’était pas de refus… « C’est un joli appartement ! » s’exclama-t-elle une fois dans le salon, observant son manque effectif d’emménagement, mais également la présence d’un bar où plusieurs verres étaient posés. Sans attendre, Méli ôta son manteau et son écharpe, déposa soigneusement son sac en bandoulière, goûtant au fait d’être en robe légère face à la chaleur presque étouffante qu’il faisait dans cet appartement. Ce n’était pourtant pas dû au chauffage, inexistant au moins pour cette pièce en particulier, mais plutôt car son cœur n’avait eu de cesse de faire des bonds de cabri dans sa poitrine. Elle peinait à respirer et se disait, de manière tout à fait logique, qu’un petit verre ne pourrait pas lui faire de mal… Méli sortit donc la bouteille non entamée de son sachet, l’ouvrit, et servit deux verres sans même y avoir été invitée. Ce n’était pas manquer de savoir vivre que de trinquer, après tout. Elle adoptait certes un air relativement sérieux maintenant qu’elle s’était rapprochée de Nate et lui tendait le verre, mais cela n’enlevait rien à son geste enthousiaste. « Tu vas m’en dire des nouvelles. J’avais demandé à James de me la mettre de côté, pour une grande occasion… mais puisque tu as accepté de me rendre service, cela coule de source. Et puis, ça porte malheur de boire seul. D’autant que… » Méli se racla légèrement la gorge, n’osant pas encore boire une gorgée tant qu’ils n’avaient pas trinqué ensemble, s’évertuant à poursuivre non sans difficulté : « J’ai sans doute mis à l’eau tes éventuels projets de soirée avec ces deux ravissantes internes, alors ça… mérite compensation. Désolée, c’était plus fort que moi. Même si c’est mal vu de sortir avec son résident ou son titulaire, ce n’était pas mes oignons. »

    La jolie rousse mis de côté que bientôt, elle allait probablement être la cible de beaucoup de rumeurs, dont Nate allait être le principal sujet, mais elle préférait de loin ne pas y penser pour l’instant. Il y avait plus urgent, sans doute… « Je suppose que les pontes de l’hôpital t’ont sûrement dit qu’il y avait un bal donné demain à l’hôpital, et qu’il fallait savoir danser les danses de salon… je ne sais pas si tu te sens rouillé ou pas, mais un conseil : entraîne-toi. Histoire de briller un peu… surtout que j’imagine que la résidente en ortho a sûrement dû te proposer d’être ta cavalière ! » Celle-là était la pire séductrice que Méli ait croisé dans sa vie. Elle papillonnait de résident en résident, sans se soucier des conséquences… et Nate était certainement la cible la plus attrayante qu’elle ait eue près d’elle. Même si cela rendait Méli malade par avance de le voir au bras de cette femme… elle n’avait aucune arme pour s’y opposer. Surtout qu’elle avait déjà une proposition pour demain. Elle n’avait simplement pas encore accepté… tout comme elle évitait soigneusement de parler de tout ce qu’ils s’étaient dit dans les vestiaires des internes plus tôt dans la journée.
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyVen 12 Oct - 22:05


nate & méli

    « Ca ne me dérange pas si on dort dans le même lit, tu sais. »

    Nate retint un grognement. Oh, lui non plus, ça ne le dérangeait absolument pas. Mais vraiment, non. Il ne pourrait pas partager le même lit de Mélisandre et rester de marbre. Jamais. Et il savait que la jeune femme avait fait cette proposition en toute innocence. Donc, préféra-t-il ne rien dire tandis qu’ils montaient dans sa voiture. Le problème du couchage de l’un ou de l’autre viendrait bien assez tôt sur le tapis. Ils roulèrent ainsi quelques minutes en silence jusqu’à ce que Mélisandre lui demande de s’arrêter devant un pub irlandais et de l’attendre quelques minutes. Quand elle fut sur le trottoir, il se pencha en avant et l’observa. Elle se précipitait vers un homme et lui sauta au cou. Un éclair de jalousie lui transperça le cœur. Qui était-il ? Et qu’est-ce qu’il y avait dans ce sac qu’il lui tendait ? La jolie rousse revint vers la voiture et lui adressa un sourire tellement éclatant que les questionnements qui lui venaient se bloquèrent dans sa gorge.

    Il se gara devant son immeuble, laissa ses clés au portier et conduisit Mélisandre jusqu’à l’ascenseur qui devait les amener jusqu’à son étage. Ils ne croisèrent personne et il s’en félicita, car il ne connaissait pas encore assez bien ses voisins pour les présenter et de toute façon, il était tellement perdu dans ses pensées qu’il aurait eu du mal à se rappeler son prénom. Il ouvrit la porte et la fit entrer sans attendre dans le salon. Elle le complimenta pour la beauté de l’appartement, mais il se doutait qu’il ne s’agissait que de politesse, car ce n’était pas dans l’état de dénuement total dans lequel il se trouvait qu’il pouvait révéler sa vraie splendeur. Il sourit en la voyant prendre ses aises et prendre possession de l’espace, comme si elle était chez elle. Elle portait une robe légère, mais elle ne semblait pas avoir froid, malgré le manque de chauffage dans la pièce. Il avait soudain besoin d’un bon whisky pour se remettre les idées en place. Et alors qu’il allait se diriger vers le bar, il se rendit compte que Mélisandre était déjà devant, attrapant deux verres sur le comptoir. Du fameux sac en papier remis par l’inconnu, elle sortit une bouteille de whisky et remplit les deux verres, puis en tendit un à Nate. Il attendait qu’elle trinque avec elle, mais elle lui parlait à présent des deux jolies internes qui l’avaient alpagué avant qu’ils ne quittent l’hôpital – et dont avait totalement oublié l’existence. Par contre, il n’avait pas oublié ce fichu bal dont lui avait parlé la direction de l’hôpital, et surtout, il se souvenait très bien de la résidente en ortho dont parlait Mélisandre. Quand il lui avait été présentée, elle l’avait détaillé de la tête aux pieds sans gêne et lui avait lancé des œillades langoureuses. Il s’était presque attendu à la voir le croquer tout cru. Mais à ce moment-là, il n’avait que Mélisandre en tête et si dans d’autres circonstances il aurait entamé un jeu de séduction avec la résidente, aujourd’hui, il s’était contenté de se monter aimable. Mais au clin d’œil que l’orthopédiste lui avait lancé avant qu’ils ne se quittent, il se doutait qu’il n’en avait pas fini avec elle. Il secoua la tête. « Compléter son tableau de chasse manifestement bien rempli ne m’intéresse pas. Effectivement, elle m’a proposé de l’accompagner à ce bal, mais j’ai refusé le plus aimablement possible… même si j’ai vite compris qu’elle avait du mal à accepter le mot ‘non’. » Nate leva son whisky à hauteur d’yeux et fit tournoyer le liquide dans son verre. Puis il le leva vers Mélisandre, ils trinquèrent et il avala une gorgée. Il hocha la tête d’un air connaisseur. « Un bon cru. À ce que je constate, mon goût pour les spiritueux est de notoriété publique. Mais tu sais, ce n’était pas la peine de te fendre d’une bouteille, t’accueillir est un plaisir qui n’a pas de prix. » Il but encore un peu et lui posa la question qui lui brûlait les lèvres : « Et toi ? Comptes-tu aller à ce bal ? Peut-être avec l’homme au whisky de tout à l’heure avec qui tu sembles si bien t’entendre ? » Il espérait qu’il avait parlé d’une façon nonchalante, comme s’il lui avait parlé de la pluie et du beau temps. Il ne voulait pas qu’elle sache qu’au contraire, sa réponse avait beaucoup d’importance.

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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyVen 12 Oct - 22:28

❝ méli and. nate ❞


    Sans s’en rendre compte, les doigts de Mélisandre s’étaient resserrés contre le verre aux paroles de Nate, tandis qu’elle déglutissait avec une grande difficulté : imaginer cette fameuse résidente chercher à obtenir les faveurs du jeune homme faisait bondir son cœur sans répit et cette sensation, loin d’être grisante, était rapidement devenue insupportable. Ce n’est qu’une fois qu’elle eut entendu la fin de sa tirade qu’elle poussa un soupir de soulagement on ne peut plus discret. Il n’était pas question qu’il puisse lire en elle comme dans un livre ouvert d’entrée de jeu, sans quoi elle courait à la catastrophe. Mais elle ne s’attendait pas non plus à devoir répondre à cette même question : bien sûr qu’on lui avait demandé. Le bal était prévu depuis des semaines et pourtant, Méli n’avait pas cru bon de répondre à ladite proposition. Ce bal la mettait mal à l’aise d’avance pour tous les souvenirs que cela faisait remonter en elle, y compris celui de sa rencontre avec Nate… il avait dû changer de smoking après s’être reçu un sceau d’immondices, et comme si ce n’était pas suffisant, Méli n’avait eu de cesse de lui marcher sur les pieds. Il s’agissait là d’un souvenir cuisant l’ayant fait détester ce genre de réception depuis, et mettre des ruses de sioux en application afin d’y échapper à tout prix. Hélas, sa mère avait fini par devenir experte en matière de plan pour la faire venir tout de même… ici, elle n’était pas réellement obligée de s’y rendre, mais ce serait très mal vu de sa part si elle ne s’y pointait pas. La plus épineuse question porterait sûrement sur la robe qu’elle devrait mettre, du reste… Méli était loin d’être enthousiaste ou même de se languir de l’arrivée de cette soirée ! « On m’a demandé également » répondit-elle le plus honnêtement du monde, non sans s’enfiler une importante gorgée de whisky immédiatement après. Cela valait bien ça étant donné que la conversation ne la mettait guère à l’aise et qu’elle n’avait aucune idée de la réaction que pouvait adopter Nate face à son discours. Il était aussi difficile à déchiffrer qu’un livre fermé, et elle s’apercevait qu’elle continuait à le déplorer plus encore que lors de leurs dernières entrevues privées. « Un bon cru, en effet. Mais tu sais, si je ne l’avais pas bue avec toi, je l’aurais bue de toute façon. James n’a pas cessé de m’en vanter les mérites, alors il fallait que je me fasse ma propre idée ! » Ce n’est qu’une fois qu’elle eut à nouveau croisé le regard du jeune homme qu’elle se rendit compte qu’elle n’avait pas totalement répondu à la question qu’il avait posée… et qu’il devait certainement attendre la suite de sa réponse justement. « Je m’égare ! Deux gardes de suite et mon esprit est un véritable chaos ambulant ! » Deux gardes, des retrouvailles avec Nate et des conversations on ne peut plus fortes en émotions… Méli ne s’en remettait toujours pas. Elle peinait à ne pas trembler à la simple réminiscence de leur précédent échange, tous deux si proches que c’en était presque paniquant, et pourtant, tellement divin…

    « Je n’ai pas encore répondu à la proposition. Mon dernier bal date d’il y a un siècle et je n’en n’ai pas réellement de bons souvenirs… aussi serais-je présente mais en me gardant bien de danser et ainsi de martyriser les pieds de quelqu’un. Pas si je ne peux pas m’entraîner avant. » La jolie rousse soupira doucement avant de finir son verre d’une traite, manifestement toujours aussi peu à l’aise. Pourtant, dieu sait qu’elle était douée et gracieuse, il s’agissait juste d’un ressenti… Nate l’impressionnait. C’était vrai depuis leur première rencontre, et c’est la raison pour laquelle elle peinait à rester dans la même pièce que lui un trop long instant. « M’accueillir est un plaisir qui n’a pas de prix… je suis surprise. Je ne pensais pas… » Finalement, elle fit quelques pas dans la pièce, se dirigeant vers une grande fenêtre évidemment sans rideaux, sans même ôter ses bottes dont le son claquait contre le parquet. Décidément, son esprit n’était rien d’autre qu’un chaos ambulant, et elle ne savait pas comment le déchiffrer, ni comment interpréter ses paroles. « Le barman est un ami. Je vais chez lui quand je sors de garde, mais il pourrait très bien venir à ce bal, après tout, je n’y avais pas pensé. C’est quelqu’un de simple et de drôle, parfait pour ce genre de soirée où l’on risque de s’ennuyer à mourir ! Hem… l’idée est loin d’être stupide ! » A vrai dire, Méli aurait rêvé de pouvoir demander à Nate d’être son cavalier si seulement elle avait été sûre que les ragots n’iraient pas grand train après. Cette situation n’était évidente ni pour l’un ni pour l’autre. C’est avec cette idée qu’elle se retourna pour aller déposer son verre contre le bar, tendant tout d’abord la main pour s’en resservir un, avant de changer d’avis et de reporter son attention sur le jeune homme. « C’est horrible, je n’arrive pas à te déchiffrer. J’ai l’impression que tu vas me fusiller si je réponds mal à ta question ! Ou alors, c’est que tu t’en moques. Ca doit être ça. »
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyDim 14 Oct - 11:44


nate & méli

    Ainsi, l’inconnu au whisky s’appelait James… Ce James qui avait si l’air charmant et si serviable et dans les bras duquel Nate avait presque poussé Mélisandre. Il se serait giflé. Il avala une grande lampée de whisky pour se calmer. « Je ne me moque pas de ta réponse, sinon je ne t’aurais pas posé la question. » Il se dirigea vers le bar, avec l’idée de reprendre un autre whisky, mais il se rendit compte que ce n’était pas une aussi bonne idée que ça et qu’il préférait garder les idées claires. Il se contenta donc de poser le verre sur le comptoir et se tourna vers la jeune femme. Il se rappelait maintenant d’un autre bal, quelques années plus tôt, durant lequel il avait dansé avec Mélisandre. Ce n’avait pas été une partie de plaisir ; la jeune femme, manifestement maladroite, n’avait eu de cesse de lui marcher sur les pieds. De plus, il avait dû emprunter un smoking à la va-vite après avoir reçu un seau d’ordures sur la tête… petite blague émanant de la princesse, d’ailleurs. Il se demandait si elle était toujours aussi peu experte en danse. Il aurait adoré lui demander de l’accompagner à ce bal, mais les rumeurs iraient alors bon train – déjà que la scène qui avait eue lieu dans le hall d’entrée de l’hôpital un peu plus tôt devait déjà avoir été racontée et déformée dans tout l’établissement.

    Il s’étonnait néanmoins de la gaucherie de la demoiselle en danse. Elle était tout de même princesse de Hanovre, et avait certainement dû, dès son plus jeune âge, en raison de son titre, recevoir des leçons de danses de salon pour ce genre d’évènement. En tout cas, dans le cas de Nathaniel, prince de Kent, cela avait été le cas, et même s’il n’y avait pas forcément pris un plaisir infini, il avait apprécié l’aisance que cela lui avait apporté dans les salles de bal. Étonnant que ce ne fût pas le cas de Mélisandre… Il ne s’étonnait pas, par contre, qu’on lui ait déjà proposé de se rendre à ce bal. Elle était très belle, et il fallait être soit idiot, soit aveugle pour ne pas s’en rendre compte. Elle devait faire battre bien des cœurs à l’hôpital, et quelque chose disait à Nate qu’elle ne devait même pas s’en rendre compte, tellement absorbée dans son travail qu’elle pouvait l’être…

    Il lui semblait deviner, dans les paroles de la jeune interne, une demande. Certes, il ne pouvait pas l’inviter, mais rien ne les empêchait de s’entraîner ensemble, non ? Après, elle pourrait aller au bal avec ce James ou qui elle voudrait, ce n’était plus ses affaires… Heureusement, s’il n’avait pas encore meublé correctement son appartement, il avait amené le strict minimum comme une chaîne-hifi dernier cri. Il se dirigea donc vers celle-ci, l’alluma et chercha une station de radio qui conviendrait à la leçon de danse qu’il comptait enseigner. Hip-hop, jazz, dance, électro se succédèrent avant qu’il ne trouve ce qu’il cherchait. Un air de valse s’éleva dans l’air et il se retourna vers Mélisandre, un sourire charmeur sur les lèvres. Il tendit la main vers elle et s’inclina légèrement. « M’accorderiez-vous cette danse, Votre Altesse ? » Deux sentiments contradictoires naissaient en lui. D’un côté, il était impatient de pouvoir la serrer contre lui ; d’un autre, tout son corps lui disait que c’était une mauvaise idée qu’elle soit si proche de lui. Qu’elle accepte ou non, une partie de son esprit ne serait pas d’accord…
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyDim 14 Oct - 12:06

❝ méli and. nate ❞


    Mélisandre n’avait aucune envie de se souvenir de ce fameux bal durant lequel elle avait eu l’impression d’être littéralement fusillée par Nathaniel : elle avait massacré son costume, bien qu’il n’ait pas été la cible véritable de son attaque, et ensuite fait souffrir ses pieds au-delà des mots à grands coups de talons. La vérité, c’est qu’elle adorait danser. Elle était d’ailleurs extrêmement douée en la matière, mais le prince l’impressionnait déjà à l’époque. Sa prestance et son charisme en faisaient quelqu’un d’inaccessible, de secret, en somme, l’exact contraire de la personne qu’elle tentait de devenir de son côté. Méli, c’était la folie, la joie de vivre dans sa plus grande image, mais également une demoiselle extravertie qui d’un sourire pouvait remonter le moral de l’être humain le plus déprimé. A ce moment là, elle savait simplement que l’erreur ne serait pas admise de la part de la princesse de Hanovre, surtout en territoire inconnu comme l’était les terres du Kent… il s’agissait de son premier voyage là bas, et la panique avait largement fait taire son talent habituel. Aussi cessa-t-elle immédiatement de sourire lorsqu’il lui proposa de danser, les réminiscences la pétrifiant sur place. Même sa demande était parfaite. Impossible de ne pas ressentir un large sentiment d’infériorité face à une grâce telle que la sienne. Décidément, la jolie rouquine ne parvenait jamais à être naturelle en ça présence, ou à tout le moins, jamais sur la durée. Sans doute craignait-elle qu’il ne soit effrayé par son véritable tempérament. Néanmoins, cette fois-ci, forte de sa maturité bien que celle-ci ne soit pas toujours évidente, Méli s’inclina à merveille devant le prince et s’empara de sa main avec une douceur et une grâce qui la caractérisait parfaitement. Un brio dont elle n’était jamais parvenue à faire preuve avant aujourd’hui… elle s’approcha avec lenteur de lui, le contact de leurs corps faisant manquer de nombreux battements à son cœur n’ayant pas été épargné jusqu’ici. Cette valse, elle l’avait répétée dans son esprit durant des mois, afin d’être à la hauteur de sa majesté lors de leur mariage. Au lieu de cela, cette danse avait lieu dans un appartement particulièrement dénudé, les notes de musique imprégnant leurs deux âmes d’un naturel qui faisait frissonner littéralement la princesse. C’était divin… divin et effrayant à la fois. « Je crois que je vais me lamenter de voir quelqu’un d’autre devenir la reine de ton bal… » se permit-elle de lui murmurer à l’oreille avant que la mélodie n’accélère légèrement et la pousse donc à s’éloigner un temps pour tourner sur elle-même. Cette fois-ci, Méli n’avait pas écrasé une seule fois les pieds de Nathaniel… sa maîtrise relevait certes du miracle, mais elle se félicitait de n’avoir pas été si prévisible à ce niveau là.

    Aux dernières notes de cette fameuse valse, les deux jeunes gens se regardaient sans détour, un sérieux marquant leurs visages respectifs alors qu’une sorte d’émotion s’échappait délicatement des impressionnants yeux noirs de Méli. Elle s’éloigna bientôt pour s’incliner à nouveau, comme le voulait la tradition, la respiration affolée et les nerfs au bord du gouffre. Fallait-il qu’elle soit folle pour ne pas céder à la divine tentation qu’il représentait. Mais aussi vrai qu’elle était princesse de Hanovre, elle avait également reçu des cours de maintien et de savoir-vivre alors qu’elle était encore très jeune. Sa mère y avait mis un point d’honneur… « Je remercie votre altesse pour ce moment parfait… et espère que ses pieds sont encore saufs. » Elle venait de prouver son talent, certes, mais également la panique qui s’était emparée d’elle par le passé lors de leur précédent bal. Méli esquissa une ébauche de sourire histoire de s’en cacher, avant d’énoncer, de manière franche : « Mais tes mains sont si froides… ! » La jolie rousse était une véritable bouillotte ambulante. Elle mit donc de côté toute son éducation ainsi que les conventions habituelles pour s’emparer des deux mains de Nate en vue de les réchauffer avec les siennes, littéralement brûlantes. Son chaos émotionnel y était sûrement pour beaucoup, du reste… « Tu n’as même pas de chauffage dans ton appartement ? On dirait que tu es gelé ! » plaisanta-t-elle avant qu’un léger rire ne s’échappe de ses lèvres. D’accord, elle se moquait de lui, mais cela ne l’empêcha pas de faire preuve à nouveau de franchise vis-à-vis de leur bal à venir… mentir à Nate et le laisser apprendre la vérité par la suite ne serait pas correct. « A dire vrai… c’est le titulaire de chirurgie cardio-thoracique qui m’a demandé. Je ne connais pas la vraie raison, d’autant que je ne suis qu’une interne, soit le bas de la chaîne alimentaire… et que sa discipline n’est pas celle que je compte prendre en spécialisation. Mais bref… » Que dire après ça ? Qu’elle refusait de le voir au bras d’une autre et risquait de passer une soirée pourrie à cause de cela ? Probablement… mais sa franchise n’allait pas jusque là hélas.
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyDim 14 Oct - 16:49


nate & méli

    Les doigts de Mélisandre étaient si doux et si frêles dans la main de Nate… Et leurs corps semblaient s’épouser parfaitement lors de cette valse qu’il aurait voulu qu’elle ne cesse jamais. La jeune femme murmura quelques mots à son oreille avant de tourner sur elle-même. Ainsi, Mélisandre serait-elle jalouse qu’il aille au bras d’une autre à ce bal ? Eh bien, la confession était étonnante venant de la jeune rouquine mais d’un autre côté, Nate trouvait cela diablement excitant de susciter ce genre de réaction. Il avait l’habitude, de par son rang et son argent, de provoquer de l’envie, mais de la jalousie… Bien entendu, il avait eu auprès de lui assez de jeunes femmes pour provoquer des déceptions dans leurs cœurs, mais cela tenait plus du dépit de ne plus être la favorite. La sensation était donc inédite, car il savait que Mélisandre n’avait rien à prouver et qu’elle faisait cette déclaration en toute honnêteté. Cela était nouveau, habitué qu’il était à vivre dans le vernis des apparences. Cette jeune femme ne manquerait donc jamais de l’étonner…

    La valse s’arrêta, mais ils ne se séparèrent pas pour autant, les yeux rivés l’un sur l’autre. Finalement, Mélisandre s’écarta d’un pas avant de s’incliner à nouveau. Il sourit et se pencha à son tour. « Mes pieds sont sains et saufs, je vous remercie de votre prévenance, Votre Altesse. Et je tiens à vous faire remarquer les progrès que vous avez faits depuis notre dernière danse. » Il se serait frappé pour cette dernière phrase, mais ça avait été plus fort que lui. Il avait fallu qu’il fasse un rappel sur leur passé commun, juste au moment où il essayait de l’oublier.

    Soudain, elle attrapa ses mains entre les siennes pour les réchauffer. Il goûta cette nouvelle sensation et dût s’éclaircir la gorge pour dissimuler son émoi. « Je ne suis pas frileux, c’est vrai. J’ai l’impression de n’avoir jamais froid. » Il n’ajouta pas qu’en ce moment, la chaleur qui irradiait de son corps aurait suffi à alimenter en énergie une ville de taille moyenne. Il se contenta de hausser les épaules. « Et si j’ai froid, je rajoute un pull, c’est simple. » Il resserra ses mains autour de celles de Mélisandre pour lui faire comprendre qu’il tenait tout de même à ce qu’elle ne s’éloigne pas. Elle lui avoua enfin qui l’avait invitée au bal tant redouté. Le titulaire de chirurgie cardio-thoracique, voyez-vous cela… Nate ne se souvenait pas du visage de celui qu’on lui avait sans doute présenté dans la journée – il avait rencontré tellement de personnes dont il n’avait pas retenu le nom – mais il le détestait déjà. Et imaginait très bien les raisons qui avait poussé celui-ci à inviter une interne d’un autre groupe. Évidemment, Nate n’allait pas faire de scandale, il se conduirait en parfait gentleman, comme toujours, mais maintenant, il avait une raison valable de se rendre à cette petite sauterie : garder un œil sur Mélisandre et son cavalier. Après tout, peut-être allait-il même accepter l’invitation de la redoutable résidente en orthopédie. Il trouverait bien un moyen de s’en débarrasser pendant la soirée – en la jetant sur plus gros poisson que lui, par exemple. (À condition qu’un plus gros poisson existe, bien entendu.) Bien. La soirée du lendemain s’annonçait riche en événements.

    Mais pour l’instant, autre chose le tourmentait, quelque chose de beaucoup plus basique. Son estomac criait famine. Il mourrait de faim. Et il était prêt à parier que c’était la même chose pour Mélisandre, qui, lui avait-elle dit, avait fait deux gardes de suite. Il connaissait trop bien le métier pour savoir que dans ces cas-là, manger était le dernier des soucis des médecins. Tout au mieux, un hot-dog ou un hamburger enfilé entre deux patients. Rien de bien consistant, en somme. Sans lâcher ses mains, il la regarda avec un grand sourire. « Maintenant que nous nous sommes bien dépensés, que dirais-tu d’un petit dîner improvisé ? Je te préviens, ce sera de la livraison à domicile. » Il afficha un air contrit. « Je dois bien avouer que j’ai trop eu l’habitude qu’on s’occupe de moi pour apprendre à cuisiner et que je fais la fortune des fabricants de plats à emporter. » Finalement, il desserra ses mains et attrapa son téléphone portable. « Alors ? Qu’est-ce que tu préfères ? Chinois ? Japonais ? Italien ? Thaï ? » Il avait lancé ça sur le ton de la boutade, mais quelque chose qu’elle lui avait dit dans la journée revenait à son esprit. Il ne la connaissait pas. Ils ne se connaissaient pas. Ils avaient failli se marier et il ne savait même pas un truc tout bête, comme son plat préféré. Qu’à cela ne tienne. Ils avaient toute une soirée pour faire connaissance – et tant pis si cela arrivait des années trop tard…


Dernière édition par Nathaniel C. M. Windsor le Dim 14 Oct - 21:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyDim 14 Oct - 17:33

❝ méli and. nate ❞


    « Quelle force de la nature ! » ne put-elle s’empêcher de le provoquer. « Et moi qui allait proposer un câlin bien mérité au coin du feu ! Parce qu’en plus d’être interne en chirurgie, je suis observatrice : tu as une cheminée électrique… qu’est-ce que je ferais pour en avoir une chez moi ! » A chaque fois qu’elle se trouvait dans une situation de stress particulièrement étouffant, elle jouait la carte de l’humour. Ceci étant, il y avait une part de sérieux dans ce qu’elle venait de dire : son tempérament était très tactile et elle aimait prendre soin des gens à qui elle tenait en les câlinant. C’est de cette manière qu’elle parvenait à calmer les moindres peurs de sa petite sœur quand celle-ci se confiait à Mélisandre, du reste. Nate ne semblait pas avoir besoin de se confier à quiconque ou même d’être câliné –quoi que, elle pouvait très bien être surprise à ce sujet–, mais à côté de la jeune femme, il était loin de faire office de bouillotte ambulante. Elle cessa cependant de le faire remarquer en écoutant le prince de Kent s’exprimer, manifestement affamé si elle en croyait le bruit sourd que venait de faire son ventre. La donne lui arracha un rire particulièrement expressif, mais ne l’empêcha pas de s’emparer du téléphone de Nate avant même qu’il n’ait commencé à composer le numéro d’un quelconque traiteur-livreur à domicile. S’il y avait bien quelque chose qu’elle n’aimait pas justement, c’était se faire servir. Elle avait été suffisamment mise sur un piédestal pour goûter aujourd’hui à la joie de se débrouiller par ses propres moyens. La reine du plan b, avaient fini par l’appeler ses collègues internes. « Et bien sache que justement, tu as la chance d’avoir quelqu’un qui adore passer des heures derrière les fourneaux ! Alors plutôt que de continuer à faire la fortune des traiteurs, on va faire avec les moyens du bord… je ne suis pas monégasque pour rien, et je suis sûre que tu n’as pas le loisir de manger souvent de la cuisine française. L’occasion fait le larron, comme dit l’autre ! » Chance extraordinaire, la cuisine de Nate était déjà équipée et là encore, Méli semblait être une véritable fillette lors d’un matin de Noël en découvrant tout ce qu’il possédait et dont sa propre cuisine était totalement dépourvue. En un rien de temps, elle se releva les cheveux en un chignon approximatif et enfila un tablier d’un noir de geai. Elle farfouilla dans le frigo jusqu’à sortir des œufs, des légumes, des champignons et tout ce dont elle avait besoin pour démarrer un émincé du chef suivi d’une omelette aux épices. Quelque chose de simple certes, mais qui ravirait très certainement leurs deux estomacs respectifs. Et chose qui lui plut particulièrement, Nate avait une batterie de cuisine de ce nom, des couteaux habilement aiguisés aux poêles qui auraient ravi n’importe quel grand chef. Méli attrapa un premier couteau à long manche, qu’elle tourna dans sa main pour mieux le prendre, avant de se saisir d’une planche à découper d’anthologie. Son visage était à la fois marqué par un sérieux de circonstance, et par le plaisir qu’elle avait d’avoir enfin de temps de cuisiner quelque chose de spécial… « J’ai appris quelques trucs avec le cuisinier que nous avions, au palais de Monaco. Un vieil ami de la famille, pour être précise. Quand j’étais un peu plus jeune, je m’échappais volontiers de mes cours de protocole ou de langues pour aller l’observer dans les cuisines. C’était… captivant. Si je n’avais pas pu me lancer dans la médecine, j’aurais tâché de faire entendre à ma mère que je voulais être chef. »

    Et le fait est qu’elle avait le coup de main. Justement parce qu’elle n’avait jamais fait la fortune des restaurants et préférait se lancer dans la grande chimie de la cuisine. C’était plutôt rare pour une femme de son rang, il est vrai, mais les apparences sont souvent trompeuses. Et puis, leur premier dîner se devait d’être spécial. En tout cas le pensait-elle dans son for intérieur, tandis que les légumes passant sous sa main étaient tous hachés très finement à la vitesse de l’éclair. Pas étonnant qu’elle soit douée pour les sutures ! « Pour revenir à notre précédent bal, je dois dire que je m’efforce de l’oublier. Je n’oublie pas que tu t’es pris un sceau de saloperie sur toi alors que nous ne nous connaissions même pas et que ce n’était même pas toi que je visais… et puis, je ne sais pas. Tu étais impressionnant dans ton beau costume, comme inaccessible. D’ailleurs, je ne sais combien d’invitation à danser tu as refusé ce soir là. Pour ma part, je restais sagement dans mon coin en espérant très fort que tu ferais fi des conventions, mais manque de bol, tu as tenu ton rôle jusqu’au bout. J’étais paniquée, voilà pourquoi j’ai massacré tes pieds. Dans d’autres circonstances, j’aurais bien mieux dansé. Je ne suis pas trop mauvaise à cela, d’ordinaire… mais nous étions scrutés par nos parents respectifs et je trouvais que tout ceci manquait cruellement de naturel. Et après, tu t’es éloigné sans un mot, dans ta grande prestance, et je t’ai perdu de vue. J’avais tellement l’impression que tu m’avais prise en grippe pour mon erreur que j’ai préféré éviter d’en reparler. » Elle ne savait même pas pourquoi elle revenait dessus aujourd’hui, à vrai dire. Sans doute parce qu’il lui paraissait toujours aussi inaccessibles et qu’elle ne savait jamais ce qu’il pensait. Si cela se trouvait, il continuait de la prendre pour une pauvre écervelée sans importance et ne faisait que s’amuser des sentiments évidents qu’elle ressentait à son égard. Comment interpréter autrement son silence flagrant alors qu’elle tâchait de l’atteindre, à sa façon ? « Tiens, mais j’y pense ! Après s’être rempli la panse, pourquoi tu ne viendrais pas avec moi au pub de James ? J’aimerais bien te le présenter. Tu me diras comme ça si c’est une bonne idée de l’inviter lui, ou plutôt d’accepter la proposition du docteur Lawson ! Tu ferais ça pour moi ? » L’idée venait de lui traverser l’esprit d’une manière parfaitement innocente. Après tout, cela pourrait être un bon clou de soirée, surtout pour un amateur de whisky…
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyDim 14 Oct - 21:28


nate & méli
    Un câlin auprès du feu ? Hum… Mieux valait pour Mélisandre ne pas savoir ce qu’éveillait une telle proposition, sans doute faite avec la plus grande innocence, dans l’esprit de Nate. Quand il s’agissait de Mélisandre, son imagination avait l’habitude de ne pas avoir de limite. Alors si en plus, elle le provoquait ! Il préféra ne rien répondre de peur de se dévoiler trop devant la jeune femme. Comme si son corps lui-même ne se contrôlait pas, son ventre grogna au même moment, dans un bruit très peu aristocratique. Mélisandre eut un rire qu’il trouva délicieux, avant qu’elle ne lui arrache son téléphone des mains. Elle se proposait de faire elle-même la cuisine. Encore une autre facette d’elle qu’il ne connaissait pas… Ils avancèrent dans la cuisine, et la jeune femme se chargea de tout. Elle enfila d’abord un tablier noir que Nate ne se souvenait même pas avoir déjà vu. Puis du frigo, elle sortit quelques ingrédients, dont des œufs et des champignons. Elle semblait ravie de tout le matériel mis à sa disposition, et Nate n’osa pas lui dire que rien n’était de son fait. En effet, quand il avait prévu de venir s’installer à New York, il s’était rapproché d’un ami américain entrepreneur, et c’était la secrétaire très zélée et efficace de celui-ci qui s’était chargée de tout acheter pour la cuisine. Lorsque Nate avait découvert la pièce la première fois, il s’était demandé à quoi cela allait bien pouvoir servir. Maintenant, il savait. Mélisandre semblait comme chez elle devant les fourneaux, se servant d’outils dont il ne connaissait pas le nom comme si elle l’avait toujours fait. Elle avait le coup de main, remarqua-t-il en s’adossant à un plan de travail alors qu’elle hachait menu les légumes. Pendant qu’elle cuisinait et qu’il la regardait (il aimait ça, à sa grande surprise), elle raconta comment elle aimait s’échapper dans les cuisines de son palais quand elle était plus jeune. Il sourit à l’évocation de ces souvenirs. Lui-même, plus jeune, s’ennuyait parfois pendant les leçons que lui donnait son précepteur et son regard se perdait alors dans les dorures du plafond ou dans les jardins à la française qu’on apercevait à travers les hautes fenêtres. Mais traîner dans les cuisines ne lui avait jamais donné envie, sans doute parce qu’il n’était pas du genre à se mélanger avec le personnel. Il avait toujours eu une idée très hiérarchique des relations entre les gens, et n’y avait jamais vu de mal. Mais Mélisandre lui montrait un autre reflet de la vie princière, et il se demandait soudain s’il n’avait pas manqué quelque chose dans sa vie…

    Elle revenait à présent sur le bal où tout était de mal en pis. D’abord, le seau d’ordures, et ensuite, cette danse qui s’était apparentée à un vrai calvaire. Eh oui, il avait tenu son rôle jusqu’au bout, comme elle disait. Il était comme ça. Malgré l’animosité qui l’agitait à ce moment-là, il avait pris sur lui, et conformément au protocole en usage (après tout, ils étaient fiancés), il l’avait invitée à danser. Ses pauvres pieds s’en souvenaient encore. Il savait maintenant que l’attitude de Mélisandre ce soir-là était due à la nervosité, et non pas au manque d’expérience dans le domaine de la danse. Il avait pu lui-même s’apercevoir quelques minutes qu’elle dansait merveilleusement bien. D’ailleurs, rien ne les empêchait de recommencer après le repas. Il allait lui demander si elle voulait s’exercer encore.

    Mais Mélisandre avait d’autres projets. Elle avait envie de passer au pub de son ami James pour lui présenter et pour qu’il lui dise s’il ferait un meilleur cavalier que le titulaire de chirurgie cardio-thoracique. Autant dire que la proposition n’enchantait pas particulièrement Nate, qui avait envie de passer la soirée tranquille avec la jeune femme au coin du feu. Et surtout, il ne savait pas s’il avait envie de rencontrer ce James. D’un autre côté, ce serait l’occasion de découvrir quelle était sa relation avec la jolie rousse. Nate se débattait dans les affres de la jalousie, mais ses bonnes manières reprirent le dessus, et non sans avoir poussé un gros soupir intérieurement, il lui répondit en attrapant un bout de champignon cru : « Pourquoi pas ? Après tout, grâce à James, j’ai goûté un très bon whisky. Autant le remercier par moi-même. » Il réussit même à afficher un sourire amical sur son visage. Quel bon comédien il faisait ! Jamais elle ne devinerait ce qu’il ressentait à ce moment-même – pour cela, il aurait fallu qu’il le sache lui-même. Donc un dîner en tête-à-tête, puis un verre dans un pub avec une séduisante jeune femme. Après tout, la soirée aurait pu s’annoncer plus mal. Et puis, il n’oubliait pas qu’après, elle passait la nuit chez lui. Le pub n’était qu’un intermède, en somme.
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyDim 14 Oct - 21:52

❝ méli and. nate ❞


    Mélisandre avait même réussi à trouver une bouteille de vin se mariant parfaitement avec le plat on ne peut plus délectable qu’elle présenta à Nathaniel. Certes, ils mangèrent sur le bar, l’un en face de l’autre puisqu’il n’y avait pas l’ombre d’une table pouvant recevoir leurs assiettes, mais la jolie rousse apprécia ce moment. Il ne fut pas peuplé d’énormément de paroles, et ce n’était pas utile : leurs regards respectifs parlaient pour eux. Ce n’est vraiment qu’en fin de repas qu’elle réussit à lui poser « LA » question fatidique : « Alors, ton estomac a-t-il été comblé ? » Méli, bien qu’habituée également à se faire servir, n’hésita pas pour autant à débarrasser et à nettoyer en deux temps trois mouvements tous les instruments qu’elle avait bien pu utiliser pour sa préparation. Ce n’est qu’un petit quart d’heure plus tard qu’elle se sécha les mains, un sourire marquant toujours ses traits de porcelaine, manifestement enjouée pour une raison n’étant qu’à demi inconnue. « Alors, prêt pour une soirée au pub ?! » Sans même qu’il n’ait le temps de répondre, la jeune femme avait déjà détaché ses cheveux, remit son manteau et emmené en bas de son immeuble. Inutile pour eux de prendre la voiture du résident en neurochirurgie, puisqu’elle siffla avec brio pour obtenir l’attention d’un taxi. Malgré sa fatigue et la nervosité ayant été la sienne toute la journée durant, Méli semblait avoir de l’énergie à revendre. Quelque part, elle ne voulait pas se planter au sujet de son cavalier : puisqu’elle ne pourrait pas se rendre au bal du lendemain au bras de Nate, autant trouver quelqu’un qui puisse l’amuser et faire passer très rapidement cette soirée qu’elle imaginait d’ors et déjà rébarbative à souhait. C’est ce à quoi elle songeait alors que le trajet en taxi s’effectuait dans le silence le plus total. Les yeux intensément noirs de Méli se perdaient au travers de la fenêtre du véhicule, tandis qu’elle tenait de remettre de l’ordre dans ses pensées en triturant nerveusement ses mains. Sa respiration était toujours un tantinet affolée, mais son cœur semblait s’être légèrement calmé. Et elle descendit du taxi d’une façon tellement guillerette que personne n’aurait pu penser qu’elle pouvait être nerveuse d’une quelconque manière. Elle incita Nate à la suivre d’un signe de tête, alors que James la vit immédiatement sur le pas de la porte du pub, comme s’il l’attendait avec impatience… ou comme s’il savait par avance qu’elle allait venir spécifiquement ce soir. Il contourna le bar et l’accueillit en la serrant dans ses bras, comme il en avait pris l’habitude, sans oublier de serrer –familièrement certes, mais avec enthousiasme tout de même– la main du prince. « Ton whisky était un pur bijou !! Je vais vraiment tâcher de l’économiser d’ailleurs… » Nate semblait avoir disparut de la scène, puisque James eut tôt fait de s’emparer des épaules de Méli afin de la ramener au bar et de lui servir une autre variété de whisky, non plus écossais mais bien irlandais. Celui-ci avait un goût presque fumé, et pourtant, n’était pas désagréable en bouche, loin s’en faut. « Il va falloir que tu fasses mon éducation parce que je suis plutôt habituée à boire du vin… incollable je suis ! Mais tu es expert niveau whisky et je salue tes connaissances. » A plusieurs reprises, le barman et la demoiselle rirent aux éclats avant que le regard de Méli ne se repose sur Nate, qui devait observer la scène. L’air qu’il adoptait était indéchiffrable et juste pour cette fois, elle aurait rêvé d’entendre ses pensées. Elle n’imaginait pas de la jalousie, ceci étant. A aucun moment elle n’aurait cru que leurs sentiments à ce sujet puissent être sur la même longueur d’ondes.

    La jolie rousse n’eut pas l’opportunité d’échanger un mot avec le prince puisque déjà, James s’emparait de sa main pour la faire danser en plein milieu du pub, encouragé par les clients autour d’eux. La chanson qui peuplait l’atmosphère sonore lui avait donné envie de l’inviter, aussi la fit-il tournoyer tout en collant son corps au sien en une danse extrêmement sensuelle. Méli suivait à la perfection d’ailleurs, bien qu’elle ne soit pas vraiment habituée à ce type de danse. Leurs visage étaient également très proches, mais elle ne s’en n’était même pas rendu compte : là était toute l’innocence de la jolie monégasque, elle ne voyait jamais le mal nulle part. C’est à cause de cela que son collègue interne avait bien réussi à la blesser gravement et parvenait à la harceler. La musique sembla s’étendre en longueur, se terminant en apothéose alors que James faisant pencher Méli en arrière et en profitait pour la suivre, le regard s’attardant vers sa poitrine quelques secondes avant de la faire revenir vers lui et de la garder quelques instants encore contre lui. Le cœur de l’interne battait son plein et elle dû passer sa main dans ses cheveux pour reprendre contenance : une chance qu’un client n’ait réclamé l’attention de James au bar, sans quoi son cœur aurait tout bonnement lâché ! Le barman fit tout de même un baisemain à sa charmante cavalière, fidèle à ses manières de gentleman déjà remarquées par la demoiselle. Ceci étant, Méli en profita pour se rendre vers Nate, qui ne semblait pas avoir bougé, fièrement ancré dans son rôle d’observateur qu’il jouait à merveille. « Grande première pour moi, c’est moins barbant que les danses de salon !! Je n’étais pas trop ridicule j’espère, tu as regardé ? »

    La jeune femme gardait son enthousiasme, fière d’avoir enfin une soirée de liberté qui ne se résume pas au mot « solitude ». Cela dit, le visage de Nate paraissait tellement fermé que son sourire finit par en être amoindrit. Aussitôt, elle crut avoir fait une bourde… et peut-être n’avait-elle pas tout à fait tort. « Tu veux boire quelque chose ? Tu as l’air tout… enfin je veux dire ne reste pas dans ton coin !! Il faut que tu me dises s’il peut faire un bon cavalier, n’oublie pas. Pour l’instant, il est très bon danseur, je dois admettre. Nate, tu ne voudrais pas desserrer les dents, on dirait que tu… je ne sais pas, que tu es contrarié. Tu veux que l’on parte ? Tu préfères peut-être que l'on s’entraîne chez toi ? »
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyLun 15 Oct - 20:03


nate & méli

    Le diner avait été simple, mais délicieux. Cet émincé et cette omelette, préparés par la plus jolie cuisinière de New York, constituaient un repas parfait. Pourtant, Nate, prince de Kent, avait été habitué aux mets les plus fins depuis son enfance. Mais rien ne l’avait préparé à apprécier autant ce dîner à la bonne franquette, si ce n’était la compagnie particulière qu’était Mélisandre. Mangé sur le comptoir – il faudrait vraiment qu’il songe à s’acheter une table, le repas n’avait pas été très bavard, mais les regards qu’ils s’échangeaient étaient plus qu’éloquents. « Mon estomac est plus que comblé. Je n’avais pas mangé aussi bien depuis mon arrivée à New York. Vraiment. » Elle nettoya ensuite les instruments utilisés à la préparation et il la regarda faire, un peu gêné de ne pas participer. Mais il aimait la voir s’agiter dans sa cuisine comme si c’était la sienne, comme si elle était chez elle. Si encore le matin, il était énervé, voire furieux contre elle, il était maintenant enchanté de la tournure prise au cours de la journée. Et il espérait que le reste de la soirée suivrait le même chemin. Secrètement, il aurait aimé la voir renoncer à son projet d’aller au pub de son ami James. Mais la jeune femme ne lui laissa pas le choix, et plaquant un sourire sur ses lèvres, il la suivit hors de l’appartement.

    Il allait demander au portier de lui amener sa voiture quand elle le surprit en sifflant un taxi qui s’arrêta devant eux. À peine six mois dans la Grosse Pomme et déjà une vraie New Yorkaise ! Ils montèrent dans le véhicule, et malgré le calme apparent de Mélisandre, Nate voyait bien qu’elle n’était pas si sereine que ça. Elle se tordait les mains et son souffle était par moment saccadé. Pourtant, quand elle sortit de la voiture, elle paraissait d’une gaieté à toute épreuve. Il la suivit dans la rue, et ils eurent à peine le temps de rentrer à l’intérieur du pub que le fameux James était devant eux, prenant Mélisandre dans ses bras. Puis il se tourna vers Nate, en lui tendant la main – main que Nate, gentleman jusqu’au bout des doigts, serra avec une amabilité qu’il était loin de ressentir. Dès lors, Nate resta en retrait tandis que la jolie rousse semblait s’amuser follement au contact de James. Son rire, à chaque fois qu’il éclatait, le transperçait. C’est avec lui qu’elle aurait dû plaisanter, bon sang !

    Soudain, James attrapa Mélisandre par la main et l’entraîna au milieu du pub pour une danse endiablée et extrêmement sensuelle. Leurs corps étaient collés-serrés d’une telle manière qu’ils semblaient difficile de pouvoir un jour les séparer. Nate avait espéré, non, avait prié pour que James soit gay. Cela aurait pu expliquer la complicité qu’il semblait avoir liée avec la jeune femme. Mais il suffisait maintenant de le regarder danser avec elle pour savoir que c’était un espoir vain. La façon dont il la dévorait du regard et dont il faisait glisser ses yeux sur sa poitrine ne permettait aucun doute. Nate serra les poings. Il n’allait pas faire d’esclandre, il n’était pas en territoire conquis, comprit-il en apercevant les autres clients encourager les deux jeunes gens dans la danse. Alors il se contenta de s’adosser au zinc et d’attendre que sa torture finisse, le regard sombre, les lèvres pincées. La danse prit fin, et Mélisandre se matérialisa devant lui, guillerette et toute essoufflée. « Oh oui, j’ai regardé », répondit-il à sa question. « Je pouvais difficile faire autrement. Ton ami James sait comment faire pour attirer l’attention. » Il vit son sourire chanceler, mais il était trop furieux pour s’en soucier. « S’il ferait un bon cavalier ? Es-tu complètement stupide, simplement aveugle ou juste trop naïve ? Ce n’est pas ce genre d’exercice que ce cher bon vieux James veut pratiquer avec toi ! Il suffit de le regarder te déshabiller du regard pour le comprendre ! » Il avait élevé la voix et attiré l’attention de leurs voisins de bar, qui les regardaient maintenant curieusement. Mais il n’en avait cure. « Si tu m’as emmené ici pour me prouver que tu sais plaire, eh bien, bravo, c’est réussi ! Mais ne compte pas sur moi pour jouer la cinquième roue du carrosse pendant que tu te comportes comme une chatte en chaleur ! » Il sut avant même de finir sa phrase qu’il était allé trop loin. Mais trop tard pour se rattraper...
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyLun 15 Oct - 20:30

❝ méli and. nate ❞


    Mélisandre demeura interdite quelques secondes avant que le discours empoisonné de Nate ne parvienne réellement à son cerveau. La jolie rouquine cessa aussitôt de sourire, comme transpercée d’une lance. Sa froideur était telle qu’elle lui avait instantanément glacé le sang. A aucun moment elle n’avait souhaité lui faire du mal. Certes, elle agissait souvent avec innocence et légèreté, mais cela ne faisait pas d’elle quelqu’un d’écervelé ou même de cruel. Il suffisait de lui dire qu’il était dérangé par le fait de l’accompagner au bar, et Méli se serait aussitôt ravisée… le problème, c’est qu’elle ne parvenait pas à le déchiffrer, et qu’en l’occurrence, il ne s’était pas exprimé avec franchise. Il avait adopté un comportement contraire au sien, et maintenant, la blâmait pour cela… certes, elle déglutissait avec difficulté et sentait son cœur paniquer contre sa poitrine, mais elle ne se laissa pas démonter : la preuve, sa réaction fut quasi immédiate ; la jeune femme n’hésita pas à lui asséner une gifle d’anthologie, et ce bien qu’elle eut tôt fait de regretter son geste aussi démesuré que les paroles du prince. Mélisandre était très gentille jusqu’à un certain point, et il venait de le dépasser allègrement. Il n’était pas utile de l’insulter pour faire passer un message : elle comprenait aisément les choses pour peu que l’on fasse preuve d’un brin de franchise. Mais là, la chute de l’armoire avait été vertigineuse, tant et si bien que la colère de la princesse faisaient perler quelques larmes sans qu’elle ne s’autorise à faire ainsi déborder l’eau de ses yeux. Elle ne lui laisserait pas cette victoire, hors de question. « Vous êtes sans doute habitué à pouvoir dire et faire ce que votre égoïsme vous dictes, votre altesse, mais sachez que vous avez également manqué de personnes capables de vous tenir tête et de bons coups de pieds au cul !! » Comme à chaque fois qu’elle était furieuse, Méli se moquait éperdument de sa politesse comme de sa façon de s’exprimer injurieuse. A ses yeux, Nate avait mérité cette gifle, tout comme il avait amplement gagné le discours qui en découlait désormais. « Sans doute suis-je trop naïve, mais je n’ai pas la réputation d’avoir la science infuse, hélas. Si j’avais pu lire en vous et vous déchiffrer, sans doute aurais-je agis autrement… mais vous mettez tellement d’énergie à éloigner soigneusement les autres de vous qu’il est impossible de ne pas agir de manière inappropriée ! Alors oui, je suis naïve. Naïve d’essayer de vous faire comprendre en vain à quel point vous comptez pour moi sans obtenir le moindre retour. Naïve de vouloir passer une soirée potable avec quelqu’un qui s’ouvre à moi, quelqu’un qui n’a peut-être pas les manières d’un prince mais le cœur sur la main !! Mais que votre altesse se rassure, je ne suis pas une fille de joie et n’ait même jamais été intime avec quelqu’un. En espérant que cela le rassure pour le restant de sa soirée en solitaire ! » Méli allait se mordre les doigts vis-à-vis de cette confidence, mais qu’importe : pour l’instant, le feu martelait ses tempes et la poussa même à s’incliner avec toute la grâce dont elle était dotée avant de claquer la porte du pub sans autre forme de procès. Hors de question de rester une seconde de plus en face de quelqu’un ne la respectant pas !

    Dans le taxi, Méli n’hésita pas une seconde à s’effondrer littéralement. Peut-être était-ce excessif, mais les paroles de Nate l’avaient atteinte bien plus qu’elle n’aurait pu le dire. Tant et si bien qu’elle n’eut même pas envie de retourner chez elle, et opta pour terminer sa nuit à l’hôpital. Par chance, il n’y eut pas énormément d’admissions aux urgences et elle ne fut pas bipée souvent. Par on ne sait quel miracle, elle parvint même à s’écrouler de fatigue contre l’un de ces fameux lits inconfortables en pleine salle de garde. De quoi récupérer quelques heures bien méritées avant que son calvaire ne recommence. Elle manqua pour cela de balancer son portable, faisant office de réveil, contre le mur d’en face : elle s’en dissuada à la dernière minute avant de partir sous la douche histoire de se réveiller et d’éviter d’avoir une tête de zombie, même si cela ne risquait pas d’être du luxe. La preuve, elle eut un mal fou à écouter la cérémonie des visites, tandis qu’elle évitait soigneusement le regard de Nathaniel. Quand vint son tour, elle présenta le patient en question avec professionnalisme et détails, mais n’hésita pas à s’échapper dès qu’elle en eut l’occasion : elle avait demandé au titulaire en chirurgie obstétrique de surveiller un patient nouveau-né d’à peine quelques heures, venu au monde pendant la nuit avec elle comme observatrice. Résultat : elle allait parvenir à avoir une journée calme, en solitaire avec ce bébé se battant pour survivre alors qu’il était prématuré. La seule personne au monde à l’heure actuelle à pouvoir lui arracher un sourire, somme toute. « Le docteur Miller a dit que tu avais de grandes chances. Je vais bien veiller sur toi, tu verras… et quand tu seras assez fort, je t’emmènerai voir ta maman, je te le promets. » En d’autres termes, Méli n’avait aucune envie de se rendre à cette maudite soirée, c’était l’évidence même. Cela voudrait dire croiser à nouveau Nate, et ça, il n’en n’était pas question pour l’instant, pas à moins d’y être obligée.
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyLun 15 Oct - 21:47


nate & méli

    La gifle partit sans qu’il ne puisse l’arrêter. De toute façon, si Mélisandre ne l’avait pas frappé, il aurait pris le premier quidam lui tombant sous la main et lui aurait demandé de lui administrer une bonne correction. Mais qu’est-ce qui lui avait pris, franchement ? Nate se targuait de ne jamais perdre le contrôle de lui-même et pourtant, il avait fallu d’une petite rouquine au teint de porcelaine pour qu’il agisse de la pire des manières que ce soit. Parler ainsi à une femme ! Jamais, jamais cela ne lui était arrivé, et s’il avait eu parfois des mots avec des hommes, jamais encore il ne s’en était pris à une représentation du beau sexe. Toutes ces années d’éducation, de self-control, de protocole… parties en fumée en une seule malheureuse petite phrase…

    Il porta la main à sa joue gauche, tout en scrutant le visage de la jeune femme. Il fut horrifié de voir des larmes perler à ses cils. Il ne savait pas trop si c’était de peine ou de douleur, mais tout ce qu’il savait, c’est qu’il devait se rattraper et vite. Il allait lui implorer son pardon, se mettre à genoux s’il le fallait, au beau milieu de ce pub, et ils allaient retrouver la complicité qu’ils avaient éprouvée en début de soirée, avant cette pauvre bourde. Mais elle ne lui en laissa pas le temps, lui crachant au visage ses quatre vérités. Oh, il l’avait bien mérité, supposa-t-il, et tandis qu’il l’écoutait, une peine sans nom envahissait son cœur. Elle avait repris le vouvoiement, comme pour mettre une distance en eux, et lui donnait du « Votre Altesse » avec cynisme. Il aurait dû l’arrêter, lui dire qu’elle avait raison, qu’il était le dernier des derniers, mais elle continuait sa litanie de reproches. Maintenant, il comprenait qu’elle avait seulement voulu passer une bonne soirée avec lui, et que pour se faire, elle l’avait emmené dans un lieu qu’elle aimait bien, tout simplement. Et peut-être que s’il n’y avait pas eu de danse sensuelle avec James et les œillades de celui-ci, peut-être que ce serait bien passé, et qu’ensuite, ils seraient rentrés bras dessus, bras dessous chez lui.

    Nate était jaloux, c’est tout, mais il ne savait pas comment le faire comprendre à la jeune femme. Et maintenant, voilà qu’elle lui avouait qu’elle était vierge ! Comment était-ce possible qu’une magnifique jeune femme comme elle le soit encore à son âge ? Elle avait dû, de par sa beauté, son esprit et aussi son titre, être entourée de soupirants depuis des années. Jamais elle ne s’était donnée à quelqu’un, et il en ressentit une sensation étrange. Si, six mois plus tôt, le mariage avait eu lieu, il aurait été le premier… et peut-être le dernier. Il devait dire quelque chose, mais les paroles qu’il voulait prononcer se trouvaient coincées dans sa gorge. Elle finit par s’incliner vers lui dans une révérence moqueuse et sans ajouter rien de plus, elle quitta la pub en claquant la porte de toute la force dont elle était capable. Il resta interdit quelques secondes, raide comme un piquet devant le bar. Puis il remarqua le regard très sombre de James, qui s’approchait vers lui d’un air menaçant. Nate n’était d’ordinaire pas couard, mais il comprit vite qu’il était en infériorité numérique quand il s’aperçut que les clients étaient tous du côté du barman. Sans demander son reste, il prit ses jambes à son cou et se retrouva dans la rue animée en ce début de la nuit. Il courut quelques centaines de mètres, en ayant pris soin de vérifier qu’on ne le suivait pas, et finalement, rassuré, continua à pied jusqu’à chez lui. L’espoir insensé que Mélisandre s’y soit rendu s’évapora alors qu’il entrait dans l’appartement qui lui parut encore plus vide et plus vaste que d’habitude. Il s’effondra dans un fauteuil et même les verres de whisky qu’il s’enfila ne réussirent pas à le rasséréner. Finalement, il s’endormit vers trois heures du matin, son sommeil peuplé d’une jolie rousse très en colère.

    Autant dire que le lendemain, il n’était pas très frais lorsqu’il s’agit de retourner à l’hôpital. La tête dans un étau, il redoutait de se retrouver face à Mélisandre. Ce qui était manifestement le cas aussi de la jeune interne, qui évita son regard pendant les visites du matin. Celle-ci, apprit-il par le bouche-à-oreille, avait passé la nuit à l’hôpital et son cœur se serra un peu plus. Cependant, elle répondit à ses questions avec un professionnalisme à toute épreuve. Ensuite, elle s’esquiva car il ne la vit pas de la journée. Comme si ça ne suffisait pas, la résidente en orthopédie lui tint la jambe un bon moment avant qu’il n’accepte, bien à contrecœur, de l’accompagner à ce foutu bal. « Je porterai une robe rouge carmin », lui murmura-t-elle à l’oreille. En plus, il devait avoir une boutonnière assortie ! Il trouva donc quelques minutes pour s’échapper en début d’après-midi pour aller chez le fleuriste qui se trouvait en face de l’hôpital. On alla lui chercher un œillet rouge, mais tandis qu’il attendait, il fut attiré par un magnifique bouquet de roses jaunes. Une idée germa dans son esprit. Quelques minutes plus tard, un livreur partait en direction de l’hôpital avec le bouquet avec ordre de le donner en mains propres au Docteur Mélisandre Snow, où qu’elle soit. Avec à l’intérieur, un mot qu’il avait écrit d’une seule traite : « Mélisandre. Dans le langage des fleurs, la rose jaune signifie le pardon. Le pardon que l'on accorde ou le pardon, comme en ce moment, que je te demande - que je t’implore. Je n'ai aucune excuse pour mon comportement d'hier. Si je suis bien incapable d'expliquer mon attitude, je sais en revanche que je ne pourrai jamais me pardonner de t’avoir blessée. Ton amitié m'est trop chère pour que je la perde et j'espère que je ne l'ai pas gâchée en me conduisant de la sorte. Affectueusement, Nate. » Il y avait une chance sur deux pour qu’elle lui renvoie les fleurs. Il y avait aussi une chance sur deux pour qu’elle les accepte. Et cette chance, il devait la prendre.
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyLun 15 Oct - 22:33

❝ méli and. nate ❞


    A vrai dire, Mélisandre avait accueillit le livreur avec une politesse tout à fait appropriée, mais ne lut pas la carte avant de pouvoir rentrer enfin chez elle, à la toute fin de journée. Elle se doutait de la provenance dudit bouquet et souhaitait plus que tout ne pas être distraite dans la tâche qu’on lui avait confiée. Mais une fois qu’elle eut pénétré dans son antre si bien agencée et décorée, la curiosité l’emporta sur sa colère et elle fut on ne peut plus surprise lorsqu’elle lut les mots du jeune homme. Son cœur se mit à battre la chamade, affolé par cette foule de sentiments qu’elle ne parvenait pas à exprimer clairement. Ce bouquet était magnifique, somme toute, et la rouquine, heureusement peu rancunière. Cela ne voulait pas dire qu’elle avait l’intention de tirer un trait sur ce qu’il avait osé dire, mais cela lui donnait hélas une raison pour se rendre à cette soirée en carton : lui dire merci. C’est qu’elle restait polie même dans sa plus profonde rage, la princesse de Hanovre. Elle fit d’ailleurs un effort de toilette particulièrement éblouissant puisqu’elle revêtit sa plus belle robe, offerte par son père pour son dernier anniversaire, d’une couleur d’un blanc pur mettant à la fois en valeur sa beauté naturelle et sa grâce indéniable. La seule façon qu’elle vit pour que Nate se rende compte de l’acceptation de son bouquet fut de mettre l’une des roses dans sa coiffure, tout aussi soignée que le reste. Mélisandre avait autant envie de se rendre à cette soirée que de se pendre, sans compter qu’au final elle n’avait pas de cavalier, mais cela ne l’empêcha pas de faire une entrée particulièrement remarquée. De nombreux regards se tournèrent vers elle, la mettant aussitôt mal à l’aise pour ne rien arranger. Par chance, les deux internes de son groupe avec lesquels elle était la plus proche, Billy et Mona, l’accueillirent aussitôt à bras ouverts, l’embrassant sur la tempe tandis qu’elle les serrait dans ses bras ensemble. Ils avaient décidé de s’inviter mutuellement et quelque part, Mélisandre se traita d’idiote pour ne pas avoir pensé à inviter quelqu’un « de sa trempe » plutôt que d’aller s’emmerder avec un barman ou avec ses patrons, qu’il s’agisse de Nate ou bien du résident en chirurgie cardio-thoracique. Elle allait tenter de passer une bonne soirée tout de même, bien que cela ne serait pas facile : alors qu’elle reprenait légèrement du poil de la bête dans sa superbe tenue, elle vit apparaître Nate accompagné de la résidente en orthopédie. La jolie rousse pâlit aussitôt, si seulement c’était encore possible, avant de murmurer à ses deux acolytes : « Excusez-moi, il faut à tout prix que j’aille vomir. » Ils étaient accordés, en prime. Un poignard sembla transpercer son cœur et Méli fut bien incapable de se concentrer sur autre chose, pas même sur la discussion d’un autre résident avec qui elle avait été au bloc une fois, et qui était pourtant passionnant. Elle finit par s’excuser à nouveau, afin de prendre en main une coupe de champagne et de se l’enfiler cul sec discrètement pour encaisser le coup. Cette soirée s’annonçait vraiment, vraiment atroce.

    Si seulement elle s’était écoutée, Méli n’aurait pas but une seconde coupe afin de se donner du courage pour effectuer sa BA de la soirée, soit mener à terme le but de sa présence à cette fameuse sauterie. Elle se dirigea vers Nate et sa compagne de l’instant, absolument superbe dans cette robe d’un rouge sang que tout le monde semblait lui envier. Par chance, celle-ci dû s’éloigner quelques secondes pour saluer le chef de chirurgie et laissa donc à la jolie monégasque toute l’opportunité de parler à Nate sans crainte d’être écoutée. « Vous êtes très élégant, docteur Windsor » commença-t-elle, se forçant à sourire de manière aussi sincère qu’elle le put, même si elle intérieurement, elle hurlait. « Votre bouquet était magnifique, j’ai été très touchée par la délicate attention. » Certes, ils étaient en public et ne pouvaient pas se permettre d’être trop familiers, mais il était évident que Méli gardait une certaine forme de distance contrainte entre eux. Sûrement afin d’éviter très atteinte trop durement comme la veille… qui l’avait marquée au fer rouge. « Peut-être suis-je la plus grande fautive, en vérité. Vous ne me devez rien et surtout pas un quelconque intérêt, j’ai dû perdre de vue cette donnée hier. Mais il n’y aura jamais d’amitié entre nous. Il n’y a aucune cruauté dans cette vérité, j’ai juste plus de franchise que vous. J’ai été naïve de croire qu’il pouvait y avoir davantage… mais après tout, qu’est-ce qu’un résident ferait avec une interne, n’est-ce pas ? Mais là n’est pas la question. Je ne suis pas venue pour me ridiculiser une fois encore, mais simplement pour vous remercier pour ce magnifique bouquet que vous m’avez offert. Mais je suis navrée… vos excuses, je ne peux pas les accepter. Profitez bien de votre soirée avec votre charmante cavalière. » Afin de ne pas se rendre ridicule, Méli ne fit pas de référence, et baissa simplement la tête avec respect. Elle tourna aussitôt les talons, croisant sur son chemin un serveur à qui elle chipa volontiers une nouvelle coupe. Il n’y avait pas à dire, l’amusement battait son plein pour elle ! Mais au moins, elle ne pourrait pas se reprocher d’avoir été honnête. C’était bien son problème, hélas… pour couronner le tout, le titulaire ayant formulé sa demande en premier, qui n’avait pas non plus de cavalière, eut tôt fait de la rattraper afin qu’elle ne lui accorde sa première danse. « J’ai promis la première danse au docteur Williams, mais je vous en réserve une, je vous le promets. »

    En vérité, Méli n’avait aucunement promis une danse à Billy, mais elle voulait simplement se débarrasser du titulaire sans risquer l’incident diplomatique. Elle le devança donc, flûte à la main, sans forcément boire. Elle se dirigea vers le fond de la salle, relativement discret et désert. Elle s’assit sur les marches qu’elle trouva à portée de main, faisant tournoyer le liquide de son champagne dans son verre, tandis qu’elle scrutait son biper en espérant de tout cœur qu’il allait se mettre en marche là, tout de suite. Ainsi, elle n’aurait pas à danser ni à faire semblant. « Que quelqu’un me bipe… que quelqu’un me bipe ! » Elle esquissait de petits gestes de la main comme si elle s’adonnait à du vaudou avant d’éclater de rire : décidément, le manque de sommeil mêlé à l’alcool qu’elle venait de s’ingurgiter ne lui réussissait pas. Mais au moins, elle était peinarde dans son coin… « Soirée pourrie, logique. »
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyMar 16 Oct - 19:17


nate & méli

    Il aurait dû demander à Mélisandre de l’accompagner avant cette désastreuse soirée de la veille. Certes, ils auraient été alors la cible de bien des ragots, mais cela aurait été cent fois préférable à la torture à laquelle Nate se soumettait. Le docteur Sterling, la résidente en orthopédie, était, il fallait bien l’avouer, époustouflante dans sa robe rouge carmin, sa poitrine généreuse semblant s’évader allégrement de son décolleté à chacun de ses pas. Il était allé la chercher chez elle avec sa voiture et pendant tout le trajet dans les rues de New York, elle avait gardé sa main sur la cuisse de Nate. Et quand ils étaient apparus au bal, elle s’était littéralement collée à lui et semblait vouloir se souder au prince de Kent par la hanche. Mais Nate n’avait qu’une idée en tête à ce moment-là, et à peine fut-il entré dans la salle que son regard parcourut l’ensemble de la salle à la recherche de Mélisandre. Il l’aperçut bientôt, en compagnie de deux autres internes de son groupe. Elle était fabuleuse dans sa robe blanche comme la neige, qui rehaussait délicatement son teint et dessinait agréablement ses formes harmonieuses. Il aurait aimé traverser la salle, la prendre dans ses bras et l’emmener dans une danse à n’en plus finir. Mais comme si elle avait deviné ses pensées, le Docteur Sterling, telle une pieuvre aux tentacules étouffants, resserra son bras autour du sien et, en bon gentleman qu’il était, il resta près d’elle, mais sans quitter du coin de l’œil la jolie rousse, qui, il le remarquait à présent, avait glissé une rose jaune dans sa magnifique crinière de feu. Tout en attrapant deux coupes de champagne pour sa cavalière et lui, il se rasséréna. Cette rose était, pour lui, sinon une acceptation de ses excuses, tout du moins une marque qu’elle n’avait pas été indifférente à son bouquet. Cette soirée s’annonçait peut-être meilleure que prévue.

    Le Docteur Sterling s’excusa bientôt, elle devait saluer le chef de chirurgie. Nate s’en félicita et mentalement, espéra qu’elle reste le plus longtemps éloignée. Juste à ce moment-là, il vit Mélisandre s’approcher et son cœur rata un battement. Il avala une gorgée de champagne pour se ressaisir tandis qu’elle lui assurait à quel point il était élégant. « Je vous renvoie le compliment, Docteur Snow », répliqua-t-il en s’inclinant légèrement. « Vous êtes tout à fait étonnante – un véritable edelweiss dans cette magnifique robe qui vous sied à merveille, si je puis me permettre. » Elle lui parlait à présent du bouquet de fleurs et il s’apprêtait à lui dire que ce n’était rien, que c’était la moindre des choses après s’être conduit d’une façon aussi horrible la veille, mais elle le devança. Il resta interdit. D’accord, il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui saute dans ses bras, mais les mots de la jeune femme agissaient sur lui comme autant de coups de couteau dans le cœur. Ainsi, elle ne voulait ni de son amitié, ni de ses excuses. Il s’était conduit comme le dernier des derniers, il en payait les conséquences ; mais une part de lui-même avait espéré, que peut-être… Manifestement, il avait eu tort et il ne pouvait pas lui en vouloir. Elle s’éloigna finalement et le Docteur Sterling fut de retour, lui tenant la jambe plus que jamais. Mais ses pensées ne cessaient de voler vers la jolie interne, et en définitive, sans qu’il s’en rende compte, la résidente en orthopédie, vexée de ne pas être le centre de son intérêt, s’écarta de lui et chercha un cavalier plus aimable, plus prévenant… et certainement plus réceptif à ses avances. Ce n’est qu’au bout de sa troisième coupe de champagne que Nate, qui été resté alors près du bar, aperçut sur la piste de danse le Docteur Sterling en compagnie du titulaire en cardio-thoracique – celui-là même qui avait d’abord invité Mélisandre – unis l’un à l’autre dans une danse sensuelle. Il éclata d’un rire rauque. Ils allaient bien ensemble, ces deux-là. Du regard, il chercha justement la jeune princesse de Hanovre et la trouva rapidement au fond de la salle, seule, assise sur des marches, son verre à la main. Penchée sur ce qui semblait être son bipper, elle faisait tournoyer sa main au-dessus de l’objet. Il aurait été bien en peine de dire ce qu’elle fabriquait.

    Bien. Elle ne voulait peut-être pas de lui comme ami, mais rien ne l’empêchait de se conduire aimablement en sa présence. Il s’avança donc vers elle, attrapant deux coupes de champagne au passage sur un plateau. « Ma cavalière semble s’être trouvée un nouveau galant », commença-t-il d’un ton badin. « Quant au nouvel élu, permettez-moi de vous dire que c’est un idiot que de préférer le sang au lait », ajouta-t-il en faisant référence aux couleurs des robes des deux femmes. Avant qu’elle puisse ajouter quelque chose, il se pencha vers elle et lui tendit un verre : « Champagne ? » Se faisant, il pencha la tête sur le côté, la considérant avec sérieux. « Même si je ne suis pas sûr que vous en ayez vraiment besoin… »

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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyMar 16 Oct - 20:10

❝ méli and. nate ❞


    Mélisandre faisait toujours tournoyer le liquide encore présent dans sa coupe, qui s’était amoindrit au fur et à mesure des gorgées, et qui ne devait plus avoir de bulles à force d’être secoué de cette manière. Elle était tellement concentrée qu’elle sursauta légèrement en entendant la voix de Nate lui parvenir. Il était sa divine apparition et elle esquissa un bref sourire avant de se renfrogner légèrement. Sans doute sa réaction était-elle stupide, mais c’était plus fort qu’elle, les paroles du prince de Kent revenaient dans son esprit telle une ritournelle maudite qui refusait de s’en extraire. Mais, plus que tout, elle avait l’abominable impression qu’elle ne serait jamais à la hauteur. Même en agissant le plus naturellement du monde, elle était parvenue à lui déplaire. A croire qu’elle ne doit pas douée pour plaire à autrui ! « Alors votre cavalière est une crétine… sans vouloir être offensante » coupa-t-elle tandis qu’elle reposait sa coupe désormais vide afin de prendre celle que Nate lui donnait avec politesse et prestance. « A vrai dire… c’est moi qui l’ai repoussé. Il est donc logique qu’il ait choisi de passer une bonne soirée, je ne l’en blâme pas. Je ne sais pas réellement pourquoi je suis venue, sans cavalier de surcroît. Je dois être masochiste sur les bords ! » La langue de la jolie rousse était déliée à force d’accumuler les coupes au fil de la soirée. Pourtant, l’alcool ingéré ne la rendait pas plus guillerette ou plus heureuse, contrairement à d’habitude. Sans aller jusqu’à la déprime, Mélisandre n’avait pas senti sa haute tristesse s’évaporer comme dans un tour de passe-passe. Elle luttait pour cesser de se lamenter, mais n’y parvenait guère et se demandait justement ce qu’elle faisait encore là : pourquoi diable ne tentait-elle pas de se rendre dans son appartement, son antre, son environnement personnel où elle ne serait blessée ou indisposée par personne ? L’envie était évidente. Ce qui lui manquait, c’était le courage… celui d’être celle qui traverse toute la salle pour partir la première, après une toute petite demi-heure seulement en compagnie de ses collègues. Elle savait que cette réaction finale ne serait pas bien vue et pouvait même lui desservir… mais face au moment atroce qu’elle était en train de passer, peut-être était-ce préférable. « J’accepte tout de même votre coupe, ça ne peut pas me faire de mal à vrai dire. Il n’y a pas de contre-indication dans mon cas ! » Mélisandre n’avait pas encore récupéré sa moto et comptait bien rentrer en taxi. De plus, le lendemain, elle pourrait goûter à son premier jour de congé en quinze jours. Mais quelque chose lui disait qu’elle allait plus l’endurer quelque chose. « Expliquez-moi en revanche ce qu’elle peut bien trouver à cet âne… soit elle n’a pas les yeux en face des trous, soit elle cherche juste le prestige. Je pense que la deuxième possibilité est plus vraisemblable, mais c’est qu’elle ne connait pas votre titre. Sans vouloir être médisante, vous êtes sauvé ! » Elle éclata volontiers de rire, le plus discrètement du monde, dissimulant la chose dans sa main afin de n’être entendue que de son interlocuteur : le très séduisant Nate.

    « Vous savez, vous n’êtes pas obligé de perdre votre temps en ma compagnie, je sais lacer mes chaussures toute seule, je suis une grande fille. Je peux encore déprimer avec panache lors d’une soirée disons… je ne vais pas dire de terme, ce ne serait pas convenable. N’ayez crainte, je vais bientôt rentrer chez moi. Je ne compte pas faire de la figuration encore très longtemps. » Mélisandre alla jusqu’à le gratifier d’un sourire on ne peut plus sincère avant de se lever, tout simplement, sans pour autant faire un pas en avant. Très étonnement, elle n’avait pas la tête qui tourne, et ne sentait guère les effets des différentes coupes bues. Sans doute cela viendrait-il par la suite, mais pour l’instant, sans doute sa lucidité était-elle un don dont il lui faudrait profiter ici et maintenant. Son réveil ne risquait pas d’être aussi « agréable », si tant est que l’on puisse dire que le fait de passer un long moment assise contre des marches glacées puisse être délectable. « Je suis surprise : vous n’avez pas invité la moindre personne à danser et pourtant, je suis actuellement en train de me faire fusiller du regard par bon nombre de demoiselles à l’heure où je vous parle. Mal aux pieds, peut-être ? » Il n’avait pas volé cette moquerie. Mais cette fois-ci, Méli agissait avec intelligence… sans forcément pardonner ou oublier, elle préférait cela à de la colère froide. « Pardonnez mon comportement de tout à l’heure. J’étais venue uniquement pour vous remercier et au lieu de cela, je me suis vengée sur vous… c’était puéril. Indigne de la personne que je suis véritablement. Je crois que je ne sais pas comment je suis censée me comporter avec vous ! » Sa blessure n’était pas une raison pour en infliger une nouvelle à Nate. Quelques soient les sentiments qu’elle pouvait bien éprouver à son égard, ce n’était pas non plus une raison pour agir de la sorte. Mais le mea culpa qu’elle venait de faire lui donna immédiatement envie de se redonner contenance en avalant une nouvelle gorgée de champagne : impossible de garder son self control en présence du prince, finalement…
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyMar 16 Oct - 22:01


nate & méli

    « Je n’irai pas jusqu’à dire que le Docteur Sterling est une crétine. Disons qu’elle a un tempérament bien trempé et des arguments… hum… de choc. » Nate regarda quelques secondes le titulaire en cardio-thoracique et la résidente en orthopédie danser un tango endiablé, avant de reporter son attention sur Mélisandre. « Et je dois bien avouer que je ne me suis pas occupée d’elle comme elle l’aurait souhaité, et je présume qu’il est de son droit de trouver une autre façon de passer la soirée en compagnie d’une personne qui n’a pas les pensées occupées par quelque chose – ou quelqu’un d’autre. » Il avala une gorgée de champagne avec nonchalance. «Quant à ma présence à vos côtés, je pensais que vous me connaissiez assez pour savoir que je ne suis pas du genre à faire quelque chose contre ma volonté. Je rends peut-être ces jeunes filles jalouses, mais je suis là où j’ai envie d’être et surtout avec qui je veux. » Il planta son regard dans le sien. « Je crois bien que nous sommes entourés d’une horde d’idiots. Une jeune femme ravissante telle que vous ne devrait pas faire tapisserie. Aucun homme n’est venu à votre secours, c’est cela que je ne comprends pas. Oh, je ne me prends pas pour Superman, loin de là. Vous devez penser qu’en plus d’être le pire goujat que la terre ait porté, je suis d’une vantardise extrême… et peut-être n’avez-vous pas tort. Je peux ? » demanda-t-il en désignant la place à côté d’elle. Il n’attendit pas sa réponse et s’assit à côté d’elle avec souplesse. « Vous savez, vous n’avez pas à vous excuser. Pour rien du tout. Si quelqu’un est en tort sur toute la ligne, c’est moi. » Il lui adressa un sourire penaud. « Je crois que c’est la première fois que je reconnais avoir tort. Il faut dire qu’il n’y a pas beaucoup de personnes qui ont le pouvoir et le cran d’arriver à me faire dire ça. Mélisandre Snow, vous pouvez en être flattée. »

    Il but encore un peu de son breuvage. Qu’est-ce qu’il n’aurait donné pour un bon whisky à la place de ce qu’il considérait comme une boisson de fillette ! Mais il n’osait pas faire la proposition à la jeune femme, de peur de rappeler les souvenirs de la veille. Et il voulait absolument lui faire oublier cette soirée… Il réfléchissait à toute allure, maintenant. Il devait trouver un moyen pour réparer ce qui avait été cassé entre eux deux. S’il le pouvait. Mais soudain, il se rendit compte que quelque chose ne tournait pas rond, et que la veille, dans le vestiaire où ils avaient partagé des confessions éprouvantes, Mélisandre avait eu raison, une fois de plus : ils ne se connaissaient pas. Dire qu’ils avaient été fiancés, qu’ils avaient failli se marier, qu’ils auraient pu partager le même lit et qu’ils ignoraient presque tout l’un de l’autre ! D’accord, la veille, il avait découvert qu’elle aimait cuisiner et qu’elle était douée pour cela. Mais il ne connaissait pas sa couleur préférée, ni si elle avait eu un petit animal de compagnie pendant son enfance ou encore si elle avait eu des amies proches. Rien. Et de son côté, il se livrait tellement rarement qu’elle ne devait pas savoir grand-chose sur lui non plus. Il soupira et posa sa coupe de champagne à ses pieds. « Je crois que nous sommes partis du mauvais pied, tous les deux. Rectifions ça dès maintenant. » Avec un grand sourire, il lui tendit la main droite. « Nathaniel Windsor, enchanté. Je n’aime pas les artichauts – le cuisinier de mon enfance m’en a dégoûté à jamais. J’ai une peur bleue des serpents, même en photo. J’aime, mais je crois que vous l’avez remarqué, le whisky. Mon premier baiser a eu lieu à douze… non, onze ans. Avec la fille du prince d’Andorre qui m’a filé une belle raclée quand il l’a appris. J’ai trois neveux et deux nièces que j’aime beaucoup. J’ai deux appartements, un à Londres, et un à New York, et une maison dans le Sud de la France. Je n’y vais pas aussi souvent que je voudrais, et c’est dommage, car j’adore l’océan. Hum… quoi d’autre ? Ah oui, quand j’avais quinze ans, j’ai été invité quelques jours au palais de Buckingham. Alors qu’il était très tôt, je suis sorti de ma chambre et je me suis perdu dans les couloirs… jusqu’à tomber nez à nez avec la reine d’Angleterre, rien de moins, en peignoir et bigoudis sur la tête. Le plus grand choc de ma vie, je crois. » Il voulait la faire rire et lui procurer un peu d’amusement dans cette soirée où elle semblait s’ennuyer à périr. Il allait continuer sa tirade quand un son bien identifiable lui parvint : on le bipait. Il marmonna un juron dans sa barbe. Juste au moment où la soirée s’annonçait un peu plus gaie ! Il afficha un air contrit et se tourna vers la demoiselle à ses côtés. « Désolé, je crois que le devoir m’appelle. Mais attention, je n’oublie pas que vous me devez quelques confessions… » Allait-il réussir à la dérider ?

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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyMar 16 Oct - 22:30

❝ méli and. nate ❞


    Il y a des milliers de choses que Mélisandre aurait pu dire à ce moment précis. Mais alors qu’elle entrouvrait ses lèvres pour s’adonner à quelques confidences, elle s’aperçut que Nathaniel était justement bipé et devait donc écourté leur petite séance privilégiée. Sans pour autant s’adonner au petit rire qu’elle avait retenu quelques secondes plus tôt, la jolie rousse laissa un sourire s’étendre contre ses lèvres d’un rouge sang, et, avant qu’il ne s’échappe, osa combler les quelques millimètres de distance qui demeuraient encore entre eux pour déposer un baiser aussi frêle qu’une brise contre les lèvres de Nate. Leur premier baiser. Elle n’aurait probablement jamais osé si elle n’avait pas été un brin alcoolisée, et sans doute allait-elle s’en vouloir mortellement après coup, mais l’important n’était pas là : elle avait osé. « J’ai bien enregistré ma dette envers vous » énonça-t-elle d’une voix malicieuse avant de l’inciter à filer pour répondre à l’urgence d’un mouvement de tête. Bientôt, elle fut à nouveau confrontée à une solitude atroce. Elle n’éprouva néanmoins pas le besoin ni l’envie de bouger de son emplacement actuel, les battements furieux de son cœur l’empêchant de lever ne serait-ce que le petit doigt. Elle demeura ainsi un bon moment avant de ne quitter la salle de réception, sous de nombreux regards, non pas en vue de quitter définitivement l’hôpital pour ce soir, mais plutôt pour se rendre dans la salle de garde des résidents afin d’y attendre Nate. Elle était d’ailleurs prête à s’abandonner dans les bras de Morphée quand elle entendit finalement la porte s’ouvrir, après près de deux heures d’attente. A vrai dire, elle ne les avait pas vues passer tant elle était concentrée sur ce qu’elle avait fait avant qu’il ne s’en aille de la réception. Nom d’un chien, elle n’aurait pas pu réagir plus bêtement, et comme de bien entendu, elle s’en mordait diablement les doigts. Pourtant, cela ne l’empêcha pas de se lever de son siège une fois qu’il l’eut remarquée, ne cherchant évidemment pas à l’effrayer mais plutôt à payer sa dette après avoir longuement réfléchi aux anecdotes qu’elle pourrait lui raconter… « Enchantée de faire votre connaissance, docteur Windsor. Mélisandre Snow. Allergique aux cacahuètes, et particulièrement peu attirée par les petits pois. Je crois que je pleure littéralement à chaque fois que je vois une araignée, bête que j’ai en horreur depuis ma plus tendre enfance. Je n’ai ni neveu, ni nièce, et je ne m’entends guère avec mes deux frères et ma sœur aînés, car nous n’avons pas le même père. En revanche, ma petite sœur Alexandra est la personne à laquelle je tiens le plus en ce monde. Vous l’avez sûrement deviné, au départ, je voulais devenir chef cuisinier, au grand dam de ma mère qui trouve que c’est un métier dégradant pour une femme… mais un urgentiste a sauvé ma sœur de la noyade en lui administrant un massage cardiaque alors que nous nous baignions dans un lac et que je n’ai pas été en mesure de la sauver à temps. Je voue à la médecine un véritable culte depuis… Mon premier baiser a eu lieu quand j’avais sept ans : avec un garçon qui n’avait pas de titre particulier, mais dont je me souviens encore très longtemps après. Je n’ai jamais été intime avec qui que ce soit car je voulais que ce soit spécial… ce qui m’amène à une autre donnée sur moi : je suis d’un romantisme très, très pénible. Je m’auto terrifie, parfois. Je suis somnambule parfois, c’est comme ça que je me suis déjà baladée en sous-vêtements dans le palais de Monaco et que mon cousin m’a filmée… d’où le sceau d’ordures qui lui était destiné et que vous avez, malheureusement, pris sur la tête. Je veux me spécialiser pour la chirurgie néo-natale et les roses sont mes fleurs préférées, bien que je les préfère rouges. Et… je ne sais pas encore ce que je peux dire d’autre, hormis le fait que je vous pardonne. »

    Méli prit une très importante inspiration afin de reprendre son souffle : elle avait dicté sa tirade d’une traite, sans presque y mettre de pause et en ne reprenant que peu sa respiration. Il fut peu étonnant de la voir éclater de rire après de telles confidences, particulièrement inhabituelles chez elle, bien qu’elle soit d’un tempérament relativement extraverti. « J’aurais beaucoup aimé être là quand vous avez vu sa majesté la reine… il s’agit d’une vision qui n’a pas de prix ! » Et son rire repartit de plus belle, tandis qu’elle sentait sa robe se mettre à la serrer doucement mais sûrement de seconde en seconde. Elle avait une folle envie de l’ôter d’un coup sec, quitte à la déchirer, mais d’un autre côté, elle ne perdait pas de vue qu’il s’agissait d’un cadeau. « Je suppose que vous avez une folle envie de vous délasser, aussi vais-je rentrer chez moi : je dois avoir une tête qui n’est pas racontable et si je m’écoutais je déchiquetterais ma robe, alors je crois que c’est le moment. J’ai bien peur de ne pas forcément répondre de moi alors je crois que c’est plus raisonnable, et convenable aussi. Je n’ai pas non plus envie que quelqu’un me vire d’ici car je ne suis pas résidente. Mais ce fut un plaisir, docteur Windsor. » Pour la beauté de la chose, elle s’inclina, le plus respectueusement du monde, et ce bien que sa respiration soit prête à exploser aussi sûrement que son cœur. La vérité, c’est que leur proximité était trop importante et qu’elle ne répondait pas réellement d’elle-même dans un état pareil. Elle se dirigea donc vers la sortie, fière comme la princesse qu’elle aurait dû rester… et qu’elle n’avait pas l’impression d’être.
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyJeu 18 Oct - 20:06


nate & méli

    Nate allait se lever pour se rendre en neurochirurgie, lorsqu’il fut surpris par Mélisandre qui combla l’espace qui se trouvait entre eux et posa doucement ses lèvres sur les siennes. Il en resta pantois quelques secondes. Sans doute était-ce dû à l’effet des quelques coupes de champagne qu’elle s’était enfilées, car il se doutait bien que sinon, elle ne l’aurait jamais embrassé dans une salle de réception remplie à craquer de leurs collègues. Les commères allaient en faire leurs gorges chaudes, à coup sûr… Il se releva prestement, le cœur soudain plus léger, et après un dernier signe de tête vers la jeune femme, il traversa la salle sous les regards des autres patriciens et se rendit là où il était attendu.

    Deux heures et demie plus tard, il sortait du bloc où il venait d’opérer un homme victime d’un infarctus cérébral. L’intervention s’était plutôt bien passée, même si on ne pouvait pas savoir encore les séquelles que la patient garderait de son attaque, et c’est donc d’un pas assez léger que Nate se dirigea vers la salle de garde des résidents, où il voulait se changer et prendre un bon café. Il poussa la porte avec l’épaule, commençant à enlever sa blouse. C’est alors que dans la pénombre, il aperçut une forme assise sur un siège. Il la reconnut immédiatement : Mélisandre. La jolie rousse se leva et se dirigea vers lui. À son tour, comme il l’avait fait lui-même plus tôt dans la soirée, elle se mit à lui faire des confidences. Amusé, il ne put retenir un sourire, tandis qu’elle égrenait quelques points de sa vie. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était déjà ça. Ils faisaient un pas l’un vers l’autre, remarqua-t-il, surtout quand elle lui avoua qu’elle lui pardonnait. Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Enfin, ils allaient pouvoir repartir sur de bonnes bases. « Il faut se méfier de certains souhaits », répondit-il en souriant à lui des remarques de la jeune femme. « Voir la reine ainsi a été le choc de ma vie ; je n’ai jamais plus pu la regarder dans les yeux depuis. » Quelques minutes plus tôt, il avait envie de quelques heures de sommeil, mais la vision de Mélisandre l’avait ragaillardie. Il était en pleine forme et aurait pu s’enfiler trois gardes de suite, tellement il était plein de vitalité. Mais déjà, elle s’en allait. Elle ne devait pas se trouver là, mais Nate s’en fichait. Il voulait l’avoir avec lui, contre lui.

    Alors, comme la veille dans les vestiaires des internes, il l’attrapa par le poignet au moment où elle allait sortir de la pièce et l’attira à lui. Il plaça ses mains sur ses hanches, se pencha vers elle. « Je vous dois quelque chose, je crois, Docteur Snow. » Lentement, il posa ses lèvres sur celles de la jeune femme. Leur baiser fut d’abord doux comme une caresse, avant de devenir plus ardent, leurs bouches se cherchant, leurs souffles se mêlant. Le sang de Nate bouillonnait dans ses veines. Il s’écarta imperceptiblement, ses lèvres parcourant maintenant sa joue droite pour remonter jusqu’à son oreille. « Ta tête est parfaite, tu es parfaite », murmura-t-il. « Quant à déchiqueter ta robe, si cela est vraiment ton souhait, je serai ravi de m’en occuper moi-même. Et je me fous de ce qui est raisonnable et convenable. » Il l’embrassait maintenant dans le cou – son cou si gracile – et sa peau de porcelaine le rendait fou. Il gardait ses mains bien sagement sur les hanches de Mélisandre, alors qu’il mourrait d’envie de les remonter jusqu’à sa poitrine. Mais il ne devait pas oublier ce qu’elle lui avait confié, et il ne voulait pas la décevoir – pas une nouvelle fois. Il reprit sa bouche et quelques minutes s’écoulèrent avant qu’ils ne reprennent leurs souffles, ne se quittant pas des yeux. Il prit sa main dans la sienne et entremêla ses doigts aux siens. « Je sais que… Enfin, tu vas sûrement te dire que je profite de la situation, mais si tu veux toujours passer la nuit chez moi, tu peux. Si tu as peur de quoique ce soit, ou si tu n’as tout simplement pas envie de rester seule… eh bien… je serai ravi de t’accueillir. » Il se rendait compte qu’il y avait de l’empressement dans sa voix et il avait l’impression d’être un collégien victime de son premier béguin. Il attendait maintenant la réponse de Mélisandre, anxieux comme il l’avait été rarement. Décidément, s’il en doutait, maintenant, il en était sûr : la jeune femme qui était en face de lui était vraiment quelqu’un de rare…
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyJeu 18 Oct - 20:46

❝ méli and. nate ❞


    Le sang de la jolie rousse ne fit qu’un tour dès lors que les doigts de Nathaniel eurent agrippé son poignet, sentant une chaleur nouvelle irradier son corps tout entier. Elle ne s’attendait absolument pas à ce qu’il ne lui rende le baiser qu’elle lui avait donné deux heures plus tôt, aussi frêle que du cristal. Le sien parut aussi innocent au départ, avant de gagner en intensité, comme s’ils cherchaient à s’apprivoiser et laissaient clairement exprimer cette attirance manifeste se jouant entre eux. Mélisandre se serait damnée si elle avait dû s’écarter ou que quelqu’un était justement entré à ce moment. Mais les mots qu’il prononça eurent l’effet d’une bombe contre ses sens : elle n’avait plus peur d’être prise sur le fait, ni même d’être déraisonnable… à quoi bon ? Tant d’années à être sage, devenir la parfaite image que l’on attendait d’elle sans jamais donner son véritable avis sur rien. Ce n’était pas un hasard si elle avait fuit aussi loin. La France toute entière aurait pu l’accueillir mais elle avait choisi les États-Unis afin de recommencer à zéro, tout en évitant soigneusement d’être connue. Jamais elle n’aurait été en mesure de démarrer réellement une carrière dans la médecine si tout le monde ne la voyait que comme la fille de Caroline de Monaco… mais, bien au-delà de ça, New York venait de lui offrir la chance de commencer quelque chose avec Nate. Il n’y avait aucune caméra, aucun photographe, et aucun de leurs parents pour leur dicter quelle attitude adopter. Sans doute Méli l’avait-elle espéré tandis qu’elle n’avait pas quitté d’une semelle sa bague de fiançailles. Rien ne la prédestinait à se retrouver dans ses bras puissants et rassurants ce soir, et pourtant, elle ne rêvait pas. Bien qu’elle ait une folle envie de se pincer pour mieux se persuader de la vérité, elle se contenta de laisser un rire ému s’échapper de ses lèvres tandis que son corps tremblait face à l’émotion. Pour la surprendre, il l’avait surprise. « Alors si tu n’as pas peur de ne pas être inconvenable, garde tes mains sur moi… » La main de Mélisandre caressait délicatement la joue du prince de Kent alors que leurs visages n’étaient qu’à quelques millimètres l’un de l’autre. Elle enlaça bientôt son cou de ses bras fins et dénudés tandis qu’elle s’emparait de ses lèvres à l’aide d’une fougue qu’il ne lui connaissait sûrement pas. Au diable cette idée reçue de la jeune demoiselle convenable… si elle restait pure d’un certain point de vue, elle n’en n’était pas moins passionnée et même diablement charmante. Sans doute son cœur avait-il attendu trop longtemps de pouvoir vivre une chose pareille avec Nate pour se retenir. Et si elle s’écarta de lui, ce fut uniquement afin de reprendre son souffle, devenu incroyablement court lors de cette danse endiablée entre leurs lèvres respectives. « J’ai du mal à respirer avec cette robe, et je serais ravie que tu y remédies, mais… on va dire que si le docteur Sterling nous surprend, ma tête parfaite risque de rouler sur le sol ! »

    Avant même d’avoir réellement répondu aux propos du résident en neurochirurgie, elle s’empara de ses mains afin qu’ils ne longent discrètement le couloir désert jusqu’au hall d’entrée, tout aussi vide. Par chance, tous ceux qui auraient pu désapprouver leur évidente idylle étaient bien trop concentré par le bal pour se préoccuper d’eux. Mélisandre finit donc par prendre le bras de Nate, comme s’ils se trouvaient toujours à cette maudite soirée et mondaine et qu’il était son cavalier pour mieux siffler un taxi comme si sa vie toute entière en dépendait. Il faut dire qu’elle préférait mille fois rester à l’abri des regards… et tâcher de rattraper la soirée désastreuse de la veille. Sauf que cette fois, pendant tout le trajet, elle ne demeura pas stressée dans son coin et lova plutôt sa tête contre l’épaule du prince tout en passant délicatement ses doigts contre son torse. Jamais elle ne se serait permis autant de rapprochement auparavant… jamais elle n’aurait osé. Cependant, une fois dans l’immeuble de Nate, une vague de panique s’empara bientôt d’elle, comme si venait d’être frappée par la foudre. Le contexte n’était pas du tout le même, certes, et sa peur était tout à fait légitime. Ce fut pire une fois la porte de son appartement passée… tant et si bien que plusieurs vérités remontèrent à son esprit et passèrent la barrière de sa bouche d’un même temps : « Je crois que je l’ai détestée » commença-t-elle, un air soudain sérieux marquant ses traits de porcelaine. « Je parle du docteur Sterling… je crois que je savais que tu allais l’inviter dès le départ. Après tout, elle est magnifique, il faudrait être aveugle ou de mauvaise foi pour ne pas s’en rendre compte ! Mais quand je l’ai vue à ton bras… j’ai cru que mon cœur allait exploser. J’aurais rêvé d’être à sa place, vraiment. Je sais bien que ce ne sera jamais possible, mais je le désirais tellement fort que je peine encore à respirer rien qu’en y pensant. Je sais aussi que les quelques verres que j’ai bu me poussent à dire ça et que je n’aurais pas été aussi franche en d’autres circonstances peut-être… » Méli laissa échapper un grand rire avant de croiser le regard de Nate et de voir son sourire s’amoindrir d’un même coup. Sans savoir pourquoi ni comment, elle lui sauta au cou pour mieux reprendre possession de ses lèvres, tel un appel auquel elle ne pouvait ni ne voulait échapper. Elle en rêvait depuis trop longtemps, sans doute… « Une petite minute : tu as dis tout à l’heure que tes pensées étaient occupées par quelqu’un d’autre… quel emploi à temps plein ! Tu profitais vraiment de la situation, ou… ? » La naïveté et l’innocence de Mélisandre étaient bien prouvées dans cette phrase : elle n’avait rien remarqué et doutait plus que tout de la chose. Tandis que son cœur battait à très vive allure, elle ne s’écartait pas, cherchant à sonder le regard de Nate sans succès. « J’ai vraiment le souffle coupé ! »
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyVen 19 Oct - 17:34


nate & méli

    « Alors si tu n’as pas peur de ne pas être inconvenable, garde tes mains sur moi… »

    Quelle directive délicieuse, pensa Nate tandis que Mélisandre passait ses bras frêles autour de son cou et s’emparait de ses lèvres en un baiser fougueux. Une telle fougue lui semblait tellement inhabituelle de la part de la jolie princesse qu’il en resta un peu ébahi. Il s’était imaginé, après les confidences qu’elle lui avait faites, une jeune fille un peu trop fleur bleue, un peu trop romantique, alors qu’elle était en réalité passionnée et brûlante entre ses mains. Bientôt, ils s’écartèrent l’un de l’autre, juste assez pour reprendre contenance. « J’ai comme dans l’idée que le Docteur Sterling a d’autres chats à fouetter que de nous surprendre ici. Je ne serai pas surpris d’apprendre qu’elle est en train de jouer aux mêmes jeux que nous avec le titulaire en cardio-thoracique. » Il caressa du bout de son pouce les lèvres de Mélisandre, légèrement gonflées par leurs baisers. « Ta jolie tête restera donc là où elle est. »

    Puis elle prit ses mains entre les siennes et l’emmena hors de la salle de garde. Il n’avait pas échappé au prince de Kent que la jeune femme n’avait pas répondu explicitement à son invitation. Mais il voulait lui laisser le temps et la suivit donc sans broncher dans les couloirs de l’hôpital, son bras sous le sien. Comme la veille, elle siffla un taxi comme une pro et à l’intérieur, elle se pelotonna tout contre lui, promenant même ses doigts graciles sur son torse. Il se demandait si les quelques verres qu’elle avait avalés la faisaient se conduire de la sorte. Si c’était le cas, il lui faudrait faire très attention, car il ne voulait pas profiter de la situation et il ne voulait surtout pas que la jeune femme regrette quoique ce soit une fois qu’elle aurait dégrisée. Arrivés devant son immeuble, il remarqua cependant un changement chez Mélisandre. Son doux visage ne reflétait plus la passion, mais la peur. Il voulut la prendre dans ses bras, la rassurer, la réconforter. Mais il eut lui-même peur que son geste soit mal interprété, aussi resta-t-il un peu à l’écart tandis que Mélisandre, devenue soudain très sérieuse, racontait ses griefs contre le Docteur Sterling. Nate sourit intérieurement : elle était jalouse et l’avouait sans fards. Quelques secondes plus tard, elle partait dans un grand rire avant de lui sauter au cou une nouvelle fois. Décidément, il aimait beaucoup la nouvelle Mélisandre qu’il découvrait. Puis, elle s’écarta doucement, attendant une réponse. « Oui, c’est vrai, elle est magnifique, comme tu dis, il serait idiot de ma part de ne pas le reconnaître. Mais… ah, je ne sais pas… il lui manque ce petit quelque chose. Elle n’est pas… elle n’est pas surprenante, voilà. Quand je l’ai vue la première fois, je me suis tout de suite dit que c’était une mante-religieuse. Et c’est ce qu’elle s’est révélée être. Aucune surprise. Mais toi, tu ressembles à un petit chaton abandonné sous la pluie, alors qu’en fait, tu es une tigresse, forte et solide. » Il lui embrassa le bout du nez. « J’aurais moi aussi adoré aller à ce bal avec toi. J’aurais dû te demander de m’accompagner, en faisant fi des convenances. Enfin… après ce soir, je présume que tout le monde serait très étonné si nous ne nous rendions pas au prochain bal ensemble », ajouta-t-il malicieusement. « Quant à ce que j’ai dit tout à l’heure, sur le fait que tu occupais mes pensées, crois-le. Ne doute pas de moi. Tu les occupes le jour… » Il posa un baiser sur son menton. « …la nuit… » Puis sa bouche remonta le long de la joue de la jeune femme. « … tu les occupes à un tel point que je ne sais pas comment j’ai réussi à opérer ce pauvre homme, tout à l’heure. » Il posa ses lèvres sur les siennes. « Et si tu as le souffle coupé maintenant, attends-toi à ne plus pouvoir bientôt respirer ! » Son baiser devint plus possessif, plus ardent, jusqu’à ce qu’il la sente frissonner sous ses mains. Alors, lentement, il s’écarta et posa son front contre le sien. « Est-ce que tu veux que j’allume la cheminée électrique ? Tu te souviens de ta proposition d’hier ? Un câlin près du feu ? Je ne dirais pas non, ma foi… Qu’en dis-tu ? » Il n’avait pas froid, bien au contraire, et il avait même d’autres idées pour réchauffer Mélisandre, mais il s’était promis d’y aller à petits pas. Autant commencer doucement…

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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyVen 19 Oct - 18:00

❝ méli and. nate ❞


    Contrairement à Nathaniel, Mélisandre n’avait jamais été très loin dans les rares relations qu’elle avait eues. Il faut dire que sa famille avait toujours un œil plutôt intense sur ses fréquentations et, la plupart du temps, les damoiseaux prenaient leurs jambes à leur cou avant qu’elle n’ait eu l’idée d’aller plus loin. En définitive, la jolie rousse ne se souvenait pas d’avoir eu le béguin pour qui que ce soit avant de croiser la route du prince de Kent : malgré leurs débuts orageux, Mélisandre avait senti son cœur adopter un battement tout à fait nouveau en sa présence. Elle peinait déjà à respirer en sa présence, alors qu’elle ne savait rien de lui ou de sa vie passée. Hélas pour elle, les évènements avaient fait en sorte de les séparer, immanquablement, tant et si bien qu’une fois au mariage, elle avait eu l’impression d’être sous le charme d’un parfait inconnu. C’était bien moins vrai maintenant qu’ils avaient commencé leurs confidences, et cela la faisait fondre littéralement, au moins autant que les multiples baisers qu’il déposait contre sa peau froide. Jamais la jolie monégasque n’aurait deviné que ses pensées étaient peuplées par sa personne. Elle avait si peu confiance en elle que la donnée lui semblait impossible. Elle accueillit cette ultime confidence par un sourire attendri et charmé, tandis que son corps tout entier frissonnait rien qu’à imaginer les futurs bals auxquels ils pourraient se rendre. Diable, si on lui avait dit il y a quelques semaines qu’elle pourrait se retrouver en compagnie de Nate, dans son appartement, prête à passer une soirée nettement plus agréable que la veille, elle n’y aurait pas cru une seconde. Pire, Mélisandre aurait dit qu’il n’y avait aucune chance pour que le célèbre prince de Kent veuille partager ne serait-ce que cinq minutes en sa compagnie. Le fait est qu’en arrivant sur New York, sa rancune était logique… « Tu veux dire que tu pensais à moi en pleine opération ? » s’étonna-t-elle, sans pour autant s’écarter d’un millimètre. Au contraire, plus les secondes filaient sur le cadrant et plus l’envie de sentir son corps contre le sien la dépassait. « Je ne pensais pas que j’occupais tes pensées… tu ne l’avais pas dit comme ça tout à l’heure. Cela dit… j’ai eu beaucoup de mal à aider le titulaire en chirurgie néonat’ lors d’une césarienne compliquée tout en sachant que je pourrais te croiser au bras d’une autre à ce maudit bal ! » Mais elle ne lui en voulait pas. Une chose très importante à connaître sur Mélisandre, c’est que sa rancune n’était jamais extraordinaire. Elle était bien incapable d’en vouloir aux personnes qu’elle aimait plus d’une journée… la preuve avait été faite. « Pour ma part… et je ne sais pas par quel miracle je l’avoue aujourd’hui, mais je crois que j’ai su que je ressentais quelque chose pour toi au moment même où j’ai posé mon regard sur toi. Je sais, à ce moment là tu avais davantage envie de m’étrangler ! Mais il n’empêche… » A la simple idée de passer un moment au coin du feu en compagnie de Nate, une sorte d’alarme sonna dans l’esprit de la jolie rousse : allait-elle seulement parvenir à se contrôler ? « Je sais que ce n’est pas très convenable ce que je vais demander, mais… cela te choque énormément si je vais prendre une douche avant ? Je préfèrerais avoir l’esprit clair et j’ai l’impression de poisser, ce n’est vraiment, vraiment pas glamour ! Comme ça, je te laisse tout le loisir de me surprendre pour le moment auprès du feu… ! »

    Avant même d’avoir obtenu une véritable réponse de la part de Nate, Mélisandre s’empara de ses lèvres avant de s’échapper. Il ne s’agissait pas d’une fuite à proprement parler, mais les nombreuses flûtes de champagne qu’elle avait bues commençaient à lui monter légèrement à la tête et il fallait pourtant qu’elle garde la tête froide. Aussi, pendant une bonne dizaine de minutes, après avoir bataillé avec sa robe qu’elle ne parvenait pas à enlever, elle se prélassa sous l’eau tandis qu’elle laissait à Nate toute l’opportunité de leur préparer un petit nid douillet près du feu histoire de finir la soirée en beauté. A ceci près qu’une fois sortie de la cabine, les cheveux humides et l’intégralité du corps dégoulinant d’eau, elle s’aperçut avec horreur qu’il n’y avait pas l’ombre d’une serviette au sein de cette salle de bain. Il n’y avait pour ainsi dire pas de placard, ce qui donnait davantage d’espace à cette pièce fabuleuse, mais qui fit paniquer littéralement Mélisandre sur place. Elle attrapa un gant posé contre le lavabo afin de s’essuyer légèrement le visage puis, subrepticement, elle ouvrit la porte pour voir si Nate était dans le coin. Par chance, il n’était pas près du feu, ou même dans la cuisine, et devait avoir élu domicile dans sa chambre, très probablement. Ce fut ainsi qu’elle aperçut un placard juste en face d’elle, où les serviettes étaient effectivement rangées. Ni une ni deux, Mélisandre se lança à l’assaut dudit placard, se heurtant au passage avec Nate qui passait, évidemment, juste au moment où elle sortait de la salle de bain. Elle les fit trébucher l’un comme l’autre à terre… « Nom d’un chien !! » Elle se releva et se planqua comme elle le put contre le canapé, complètement paniquée et hilare d’un même temps. Il faut dire que sa tenue était tout sauf convenable et que la scène était pour ainsi dire… cocasse. « Je… il n’y avait pas de serviettes dans ta salle de bain, tu le savais ? Tu aurais l’extrême obligeance de bien vouloir m’en fournir une parce que pour le coup… il fait un peu frisquet. » Méli éclata bien volontiers de rire, ne s’étant absolument pas attendue à ce qu’une chose pareille ne lui arrive. Mais elle n’était pas « choquée » pour autant…
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyVen 19 Oct - 20:10


nate & méli

    Nate sourit de l’incrédulité de Mélisandre. Elle ne semblait absolument pas se rendre compte de l’effet qu’elle lui faisait. « Bien sûr que je ne fais que penser à toi ! Et pas que depuis que je suis arrivé à New York. Depuis six mois, tu hantes mes rêves. À tel point que je me demandais souvent si tu n’étais pas finalement un pur produit de mon imagination… » Il déposa un léger baiser sur ses lèvres. « Parce qu’il faut que tu le saches, si j’ai accepté ce mariage, ce n’était pas seulement à cause du protocole ou de mes devoirs ou de je-ne-sais-quoi. Il y avait autre chose, je le sentais. Et ce n’est pas pour me venger de toi que je t’ai suivie ici, mais aussi parce que déjà, je ne pouvais pas me passer de toi… » Il voulait encore la prendre dans ses bras, l’embrasser, l’enlacer, mais déjà, elle s’échappait pour aller prendre une douche. Avant qu’il n’ait dit quoique ce soit, elle s’était enfermée dans la salle de bains. L’imaginer nue et ruisselante à quelques mètres de lui lui fit tout drôle et il dut se trouver une activité quelconque pour s’occuper l’esprit. Il alluma d’abord sa cheminée et installa devant l’appareil une couverture et des coussins. Il se dirigea vers la cuisine, ouvrit le frigo, grimaça devant le vide qu’il contenait et attrapa son téléphone. La veille, Mélisandre lui avait préparé un dîner parfait, et il avait trouvé ça incroyablement sexy, mais ce soir, elle serait bien en peine de le faire vu le manque d’ingrédients. Il commanda donc des plats chez l’italien du coin, chez le japonais au bas de la rue, du thaï et pour finir, chez le petit restaurant grec en bas de l’immeuble qui livrait aussi à domicile, pour faire bonne figure. Comme ça, ils auraient le choix. Sur la table de salon, il installa deux verres, une ou deux bouteilles d’alcool – mais il n’oublia pas non plus les eaux plate et gazeuse. Puis, tandis qu’une douce chaleur commençait à se répandre dans la pièce, il tamisa les lumières. Voilà, la vraie soirée allait pouvoir commencer.

    Soudain, Nate se rendit compte que Mélisandre n’avait pas de vêtement de rechange, et qu’à part sa belle robe de bal maintenant toute froissée et poisseuse, elle n’avait rien à se mettre sur le dos. Décidément, le destin se faisait un malin plaisir à lui rappeler que la jeune femme était nue, à deux pas de lui. Secouant la tête, il alla dans sa chambre et fouilla dans son placard pour en retirer les vêtements les plus longs et les plus couvrants qu’il ait pu trouver. Il les posa sur le lit et se dirigea vers la salle de bains, pour dire à Mélisandre où trouver des habits propres et secs. Au moment où il allait frapper à la porte, il fut frappé de plein fouet par une tornade sortant de la salle de bains. Tornade qui le renversa et l’étala par terre de tout son long sur le dos. Après quelques secondes pendant lesquelles il tenta de reprendre ses esprits, il reconnut la voix de Mélisandre. « Nom d’un chien !!! » Elle était étendue à ses côtés, et comme il le découvrit rapidement, elle était nue comme un ver. Oh mon Dieu… Il ferma aussitôt les yeux tandis qu’elle se cachait tant bien que mal derrière le canapé en riant. Il déglutit tandis qu’il se relevait en s’appuyant à un mur, toujours dans le noir. Puis il se tourna vers la cuisine et ouvrit les yeux, sachant qu’elle ne se trouvait pas dans cette direction. « Les serviettes ?... Ah oui, j’ai utilisé la dernière ce matin, et j’ai oublié d’en remettre… Sinon, j’ai pensé que tu voulais peut-être des vêtements propres, alors je t’en ai sortis quelques-uns dans ma chambre. » D’un geste de la main, il lui désignait le chemin. Vite, qu’elle s’éloigne de lui, ou il ne répondait plus de lui…
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptyVen 19 Oct - 20:52

❝ méli and. nate ❞


    Comme toujours, Mélisandre préférait mille fois en rire plutôt que de faire remarquer sa gêne. Elle ne s’était absolument pas attendue à ce qu’une telle chose ne lui arrive, mais d’ici quelques heures, sûrement arrêterait-elle de sentir ses joues s’enflammer. Elle n’y penserait sûrement plus, d’ailleurs, son esprit bien trop préoccupé par d’autres choses. Mais pour l’instant, elle gesticulait derrière le canapé, troublée par sa propre nudité alors qu’elle venait d’effectuer une simple douche. Elle se racla la gorge alors que Nathaniel l’informait avoir déposé des vêtements propres contre son lit. « Délicate attention ! » s’exclama-t-elle tandis qu’elle se relevait félinement, s’écartant aussitôt du salon pour mieux se diriger vers la chambre. « Je vais adopter une tenue plus convenable, je reviens ! » Une fois dans l’environnement personnel de Nate, une sensation étrange la prit de cours : elle peina à respirer, s’imprégnant de son odeur tout en fermant les yeux quelques instants. Elle ne risquait pas de sentir les battements de son cœur s’apaiser, puisqu’il avait mis à sa disposition une chemise lui appartenant. Leurs deux carrures n’ayant strictement rien à voir l’une avec l’autre, Mélisandre baignait littéralement dans le vêtement qui lui tombait sur ses cuisses galbées et musclées. Certes, elle n’avait aucune chaussette à sa taille, mais, fort heureusement, elle avait toujours un sous-vêtement dans son sac… une véritable chance dans un moment pareil. Ainsi, la jolie rousse put sortir de la chambre de Nate sans qu’il ne craigne d’avoir un infarctus, sans pour autant cesser d’être hautement amusée par la situation : fondamentalement, c’était la première fois qu’une telle chose lui arrivait. Il s’agissait d’une sensation à la fois grisante et gênante… jusqu’au bout, le résident en neurochirurgie risquait d’être le premier. Restait à savoir s’il allait supporter tous ces privilèges ! « J’ai toujours su qu’un jour nous ferions garde-robe commune. Après tout, ta chemise me va à merveille, tu ne trouves pas ? » Histoire d’enfoncer un peu plus le clou, Mélisandre tourna sur elle-même et plaça ses mains contre ses hanches, de manière à la fois sexy et provocante, juste pour lui montrer que même en étant vêtue comme lui, elle n’était pas dépourvue de charme. Finalement, il semblait avoir été aussi surpris et gêné qu’elle dans l’affaire. « Allons, tu as déjà vu une femme nue dans ta vie ! Tu peux me regarder dans les yeux, promis, je ne suis pas indécente. » La jolie interne ne se serait jamais permise d’agir comme une femme aux mœurs légères, pas avec son éducation. Après tout, Mélisandre n’était pas n’importe quelle femme…

    Elle finit d’ailleurs par se rapprocher de lui, se délectant ainsi de la chaleur régnant dans la pièce et contrastant agréablement avec le feu présent contre ses joues. Son sourire ne quittait pas ses traits, seule arme l’aidant à garder la face malgré ce petit incident, et lui permettant de son côté de le regarder dans les yeux sans détour. « Tout à l’heure, tu disais… tu n’as pas accepté ce mariage uniquement par obligation ? C’est drôle, mais jamais je n’aurais pu le croire ! Tu étais tellement… convenable et distant avec moi que j’avais l’impression de t’agacer. Je me taisais uniquement pour faire bonne impression. Joli gâchis… » Un léger sérieux avait pointé le bout de son nez, mais il n’allait pas durer et ne servirait qu’à faire passer un message précis : ce fut pourquoi elle n’hésita pas une seconde à lui ôter son nœud papillon, sans cesser de le regarder, avant de déboutonner trois boutons de sa chemise et d’y glisser ses doigts pour atteindre son cœur. Elle voulait créer un contact avec sa peau et sentir son palpitant s’affoler à son frôlement. « J’ai été la cause de plusieurs de tes maux… mais ta béatitude à venir, c’est également moi qui en serai la cause… » Sans attendre, Mélisandre pencha légèrement son visage pour atteindre ses lèvres, en un baiser qui se fondit comme une caresse avant de devenir plus sauvage, plus profond, véhiculant un nombre incalculable d’émotions différentes. Et, si la jolie rousse s’écarta doucement, c’est uniquement car le téléphone sonnait. Par chance, celui-ci bascula bientôt sur le répondeur, et la voix de la mère de Nate s’éleva dans l’atmosphère, arrachant une expression de panique à la jeune femme d’un même coup… « Mon chéri, j’espère que je ne te réveille pas ou que tu n’es point occupé, mais nous sommes tous invités à une réception donné en l’honneur de la reine, et nous aimerions tant t’y voir… j’ai bien conscience que ton emploi du temps est fou et que le voyage est long, mais cela pourrait nous donner l’occasion de nous réunir tous, en famille. Rappelle-moi quand tu auras ce petit message, je t’embrasse ! » Mélisandre se mordilla légèrement la lèvre inférieure, le fait d’entendre sa belle-mère lui rappelant de très mauvais souvenirs… certes, celle-ci était d’une gentillesse incroyable, mais la jolie interne doutait que celle-ci ne l’accueille à bras ouverts. Et qui disait réception, disait voyage… et donc absence. « Je viens de me souvenir que demain, j’avais mon premier jour de congé depuis deux semaines… tu dois te rendre à l’hôpital ou bien m’accompagner à mon petit chalet de campagne tout près d’ici pour la journée ? » Autant profiter de lui avant qu’il ne doive s’en aller pour quelques jours !
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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptySam 20 Oct - 13:54


nate & méli

    Une fois que Mélisandre fût partie dans sa chambre, Nate tenta de reprendre ses esprits. Bon sang, qu’est-ce qui lui arrivait ? Il avait déjà vu une femme nue, quand même ! Mais aucune, devait-il reconnaître, ne lui avait jamais fait l’effet que Mélisandre provoquait sur lui. Il fit face au mur, souffla cinq grosses inspirations et compta mentalement jusqu’à 10. Voilà, ça allait mieux. Mais la jeune femme revenait déjà, habillée seulement d’une de ses chemises. Jamais vision n’avait été aussi érotique, pensa-t-il, tandis qu’il ne pouvait pas s’empêcher de lorgner sur les jambes fines de Mélisandre. Et voilà qu’elle tournait maintenant sur elle-même, en une attitude mi-provoquante, mi-sensuelle. Qu’elle était délicieuse ! Il releva les yeux, rencontrant son regard, et l’aperçut qui s’avançait vers lui, un sourire aux lèvres. Les bras le long du corps, il serra les poings. Non, il devait résister, elle aurait beau le provoquer comme elle le faisait, il ne craquerait pas. Il se demandait si elle se rendait compte de ce qu’elle faisait, si elle était consciente du pouvoir qu’elle exerçait sur lui… Ou peut-être était-ce simplement les coupes de champagne qu’elle avait bues qui la faisaient se comporter ainsi. « Je… » Il se racla la gorge. « Si j’étais si convenable et distant, c’est que je croyais que je ne te plaisais pas. Alors que de mon côté, je me rendais compte qu’il y avait autre chose. Je… »

    Il oublia ce qu’il voulait dire. Elle s’était encore rapprochée et défaisait à présent son nœud papillon. Puis, de ces doigts minces, elle déboutonna le haut de sa chemise et passa la main à l’intérieur, pour la glisser jusqu’à son cœur, qui battait à tout rompre. Elle se hissa pour l’embrasser et alors, il crut qu’il allait perdre tout contrôle de lui-même. Tant pis pour les conséquences, on verrait plus tard. Après tout, il était un homme, elle était une femme, et elle avait manifestement envie de la même chose que lui, sinon, elle n’agirait pas de cette façon. Il s’était promis d’être doux et patient avec elle, mais si c’était elle qui prenait les choses en main, où était le mal ? Une main derrière la nuque de Mélisandre, un bras dans son dos pour la rapprocher encore plus près de lui, il était prêt à toutes les folies. Ses pensées étaient tellement embrouillées qu’il ne savait plus quoi faire. Il allait la renverser sur le canapé, passer la main sous sa chemise et lui faire toutes les choses qu’il rêvait de lui faire depuis des mois. Et c’est sans doute ce qu’il aurait fait si le téléphone n’avait pas sonné à ce moment-là. Il grogna tandis que la jeune femme s’écartait de lui. Qui pouvait l’appeler au beau milieu de la nuit ? Il eut la réponse très vite et son désir descendit d’un coup. Il faut dire que la voix de sa mère était la dernière chose qu’il souhaitait entendre à ce moment-là. « Mon chéri, j’espère que je ne te réveille pas ou que tu n’es point occupé, mais nous sommes tous invités à une réception donnée en l’honneur de la reine, et nous aimerions tant t’y voir… j’ai bien conscience que ton emploi du temps est fou et que le voyage est long, mais cela pourrait nous donner l’occasion de nous réunir tous, en famille. Rappelle-moi quand tu auras ce petit message, je t’embrasse ! » Oh. Quand il avait quitté Londres quelques semaines plus tôt, il avait affirmé à ses parents qu’il continuerait à assister à quelques sauteries organisées par le beau monde, et sa mère ne cessait de lui rappeler cette promesse à chaque fois qu’il l’avait au téléphone. S’il avait pu y échapper jusque-là, il sentait que cette fois-ci, ce ne serait pas pareil. Il s’agissait d’une réception en l’honneur de la Reine, et il se devait d’y être.

    Mélisandre lui proposait désormais de passer la journée du lendemain dans son chalet de campagne. Nate sourit et prit sa main dans la sienne. Il l’embrassa dans le creux du poignet. « Eh bien… j’ai commencé hier et ce serait plutôt mal vu de ne pas me présenter demain. » Il releva la manche de la chemise et posa quelques légers baisers sur l’avant-bras de la jeune femme. « Mais comme je me fiche de ce qui est mal vu ou non, je vais me faire porter pâle et accepter ta charmante invitation. » Il releva la tête et posa doucement ses lèvres sur les siennes, au moment où l’interphone de l’entrée sonna. Il soupira, lâcha la main de la jeune femme et se dirigea vers la porte. Il revint quelques secondes plus tard. « J’ai commandé quelques plats chez différents livreurs. Ça te dérange de leur ouvrir pendant que moi aussi, je vais me mettre à l’aise ? Ça me fait bizarre d’être en habit de pingouin tandis que tu es habillée si… librement. Je vais en profiter pour rappeler ma mère, en même temps. » Et sans lui laisser le temps de répondre, il caressa sa joue et se précipita dans sa chambre. Se changer, appeler sa mère… et remettre un peu ses idées en place, surtout.

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MessageSujet: Re: méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ méli&nate ❝ let me take you far away... ❞ EmptySam 20 Oct - 16:05

❝ méli and. nate ❞


    Autant dire que Mélisandre mit plusieurs minutes avant de se décider à se lever du canapé, où elle était confortablement installée pour mieux aller effectivement ouvrir au livreur. Celui-ci la détailla de haut en bas et si elle ne s’était pas retenue, il aurait goûté à sa droite particulièrement efficace. Certes, sa tenue n’était que peu orthodoxe mais ce n’était pas une raison pour la regarder comme un vulgaire morceau de viande. « Ne bougez pas, je vais chercher mon portefeuille… » Le ton de la jolie interne était glacial et elle aurait volontiers claqué la porte au nez de ce livreur graveleux, mais elle était bien trop préoccupée par le fait de trouver la somme qu’il attendait impatiemment sur le pas de la porte. Mélisandre n’avait aucune idée de l’endroit où se trouvait son portefeuille, malheureusement… le réflexe qu’elle eut fut donc d’aller frapper délicatement à la porte de la chambre de Nate. Hélas, elle eut la mauvaise idée de l’ouvrir avant qu’il n’ait eut le temps de répondre, toute pressée qu’elle était de se débarrasser du maudit livreur. « Nate je peux entrer ? Oh mon dieu… ! » Mélisandre eut tôt fait de se tourner pour éviter de voir quoi que ce soit de compromettant. Elle ne savait pas s’il était en train de se déshabiller ou si le déshabillage était déjà terminé pour laisser place à l’habillage, et elle n’en n’avait cure : son empressement venait de la desservir et elle s’en trouvait bien plus gênée qu’elle ne l’aurait crue. Il faut dire que tous deux venaient tout juste de s’apprivoiser et n’avaient jamais eu d’intimité à proprement parler. « J’étais venue te demander ton portefeuille, mais après réflexion, je vois le mien dans ma ligne de mire, alors… prends ton temps ne t’inquiètes pas. » Ce qu’elle n’entendit pas, ce fut la voix de la mère de Nate au travers du téléphone qu’il tenait et qu’elle n’avait pas vu : celle-ci l’avait bien entendu reconnue à la seconde même où la voix de la jolie rousse s’était élevée dans l’atmosphère. Mélisandre ne connut donc pas la réaction de sa belle-mère, ni même la force de sa surprise : sûrement en était-elle restée au fait que son fils était furieux contre la belle, et qu’il n’y avait aucun espoir que ce mariage ait un jour lieu. Au lieu de cela, la demoiselle s’était ruée sur son portefeuille et réglé la somme due en liquide avant d’empoigner férocement le sac que le livreur avait en main… ou tout du moins d’essayer. Celui-ci lui tendait désormais une sorte de carte de visite contenant son numéro et un petit cœur à côté : manque de bol, il semblait avoir un béguin certain pour les françaises. « Française ? Je suis monégasque, pas d’insulte je vous prie ! Auriez-vous l’extrême obligeance de me donner le sac que vous tenez si fermement ? Mon estomac crie famine et quand j’ai faim, je ne suis pas patiente. »

    Pendant cinq bonnes minutes, Mélisandre batailla avec ce maudit livreur qui n’avait de cesse de renchérir sur ses réponses cinglantes. Rien ne lui semblait être une bonne excuse pour la laisser refermer définitivement la porte. Avait-il lui-même faim ou était-il hypnotisé, difficile à dire. Mais en attendant, la jolie rousse ne savait pas ce qui la retenait de lui disloquer la mâchoire d’un revers du poing. La violence n’était tout simplement pas digne d’une demoiselle de son rang, mais il n’y avait pas que ça : si elle se mettait à agir comme une furie, il n’était pas dit que Nate apprécie forcément, et c’était un risque qu’elle ne voulait pas prendre. Du moins jusqu’à ce que la colère ne dépasse très largement son habituel calme et que, troublée par l’alcool ingéré plutôt par la soirée, elle n’explose. Le coup qu’elle lui asséna l’obligea à lâcher le sac, permettant ainsi à Mélisandre de le récupérer avant qu’il ne s’arrache ou n’atteigne le sol. Hélas, la carrure du livreur dépassait très légèrement la sienne et il pénétra à l’intérieur de l’appartement tout en la faisant reculer grâce au regard mauvais qu’il avait adopté. « J’attends tes excuses, espèce de furie, et je ne pars pas tant que je ne les ai pas obtenues ! » « Quand vous éviterez de me tutoyer comme si nous avions gardé les cochons ensemble, peut-être consentirais-je à… » « T’es maligne dans ton genre ! Et peut-être un peu trop jolie, mais ça n’excuse pas tout ! » « Alors quoi, je suis censée accepter vos remarques graveleuses ? Vous vous croyez sexy de cette façon ? Vous savez quoi, la porte, c’est par là, et ne la prenez pas dans la tronche, ça peut être douloureux. » Les regards qu’ils se lançaient ressemblaient fortement à un règlement de comptes à Ok Corral. Une chance que Mélisandre n’ait qu’à moitié écouté ses cours de protocole et appris et tenir tête à ceux lui déplaisant fortement. « Ca ne s’arrêtera pas là, tu peux me faire confiance. » Mélisandre espérait fortement qu’il allait reculer, et c’est ce qu’il s’apprêtait à faire semble-t-il. A croire qu’elle allait devenir experte ès menaces !
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