Je t’aime, lui avait-elle dit. Trois mots et tout semblait chambouler le frêle esprit de Victor. Trois mots et il avait cette sensation que son cœur allait rater un battement, ou plutôt avec loupé quelque chose d’autre. Victor ne savait plus quoi penser. De lui, de Billy, de leur relation qui pourtant semblait si innocente. Billy, oui. Car c’était cette petite asiatique qui venait semer le trouble dans les pensées de Victor. Il semblait si… si perdu. Il l’avait pourtant appelé si naïvement ce jour-là, juste pour prendre des nouvelles et avoir le loisir d’entendre sa voix. Peut-être n’aurait-il pas dû. Erreur, avait-il fait alors là. Il voulait des explications, c’était certain. Pourtant Victor n’avait pas osé lui envoyer un message, et encore moins l’appeler… Il s’imaginait déjà la jeune fille le couvrir de petits surnoms affectueux et de mots d’amour mielleux. Le cerveau de Victor semblait ne plus tourner très rond. Il était pourtant impossible qu’elle l’aime, qu’elle ait un semblant de sentiment pour lui, à part de l’amitié. Entre eux, ils ne pouvaient n’y avoir que cela. Le trouble et surtout (et par-dessus tout) l’incompréhension pouvait se lire dans le regard de Victor... Il avait alors décidé de se rendre à l’appartement de la jeune femme en question. Sûrement pour avoir des explications. Devant la porte d’entrée du logis de Billy, la pression était quelque peu palpable. Il examina dans le moindre recoin cette fameuse porte qui la séparait de Billy. Il inspira un grand coup. Puis il marmonna quelques phrases, comme s’il tentait de se mettre en condition. « Bon écoute, Billy. Tu m’aimes ? … Non, ce n’est pas bien ça… Billy, tu dis n’importe quoi, tu ne peux m’aimer… Trop violent… Billy, est-ce que tu m’aimes ?... Trop niais… ». Et cela pendant plusieurs minutes, Victor tenta de trouver LA phrase, de trouver la phrase qu’il lui dirait à l’instant où elle lui ouvrira.
Déterminé, il frappa. Une fois, puis deux. Et patienta, quelque peu nerveusement, derrière la grande planche de bois. Les secondes lui parurent longues entre l’instant où il avait frappé et l’instant où elle… lui ouvrira. Ouverte, la porte l’était enfin. La surprise pouvait se lire sur le visage de Billy. Elle ne devait pas s’attendre à une telle visite. Victor, quant à lui, se sentit soudainement gêné. Il passa la main derrière sa nuque. « … Bonjour ! » lui dit-il. Echec total. Bien entendu ce n’était pas ce qu’il avait prévu. Mais lancé dans la cage aux fauves (ou plutôt de la fauve), il venait de perdre tous ses moyens… Stupide Victor.
Mais pourquoi, pourquoi es-ce que ma vie est devenue si compliquée ? Hier, je comptais juste tuer quelqu'un et après récupérer l'argent qu'on m'avait promis, mais je n'ai pu pas car cette personne ne s'est jamais pointée. Et encore. S'il 'y avait que ça, ça irait, je serais revenue devant chez lui ce soir. Mais non. Ce n'est pas le fait qu'il y ai une autre personne là pour la même chose qui m'a perturbé. Non. C'était l'identité - enfin, l'ancienne identité - de cette personne. Ian. Je ne comprenais rien. Cette histoire, c'est si compliqué et pourtant si simple. En fait c'est Édouard, son frère jumeau, qui est mort. Et il a prit son identité. Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est pourquoi il ne m'a rien dit !Je ne suis pas rien pour lui, il me l'a bien fait comprendre. Mais moi, je doute. Comment pardonner ? On est fin aout, début juin encore je ne pouvais repenser à notre histoire sans que les larmes me montent aux yeux. Hier soir, pendant un moment de silence, mon téléphone sonna. Je décrochai. C'était Victor. Il appelai pour prendre des nouvelles. A la fin de la conversation, je lui avait dit que je l'aimais. Pourquoi ? Parce que je voulais faire croire à Ian que j'avais réussi à continuer ma vie. Et le meilleur dans tout ça, c'est que mon téléphoné avait sonné juste après qu'il ai dit que ses sentiments étaient les mêmes qu'avant. Et moi, maintenant je ne sais plus ou j'en suis ! Une fois rentrée chez moi, j'avais passé la nuit à remplir mon verre de vodka. Si bien que maintenant, à onze heures du matin, réveillée depuis trois quarts d'heures, j'ai du mal à savoir si en fin de compte ça n'était pas un rêve. drôle de rêve, certes.... Soudain j'entendis toquer à la porte. Mes oreilles... c'est horrible. Quoique peut être pas pire que la lumière du jour. Je me levai difficilement, en disant que j'arrivais pour que cette personne arrête de frapper. Je tournai la clé, ouvrit la porte quand je vu Victor devant moi. Oh non... je commençai à regretter mes paroles d'hier, car je doute qu'il y ai une autre explication à sa venue. Je baissai mes lunettes de soleil afin d'être sûre que c'était bien lui, avant de les remettre rapidement.
« … Bonjour ! - Victor ?Qu'es-ce que tu me veux à cette heure... ? »
Elle portait des lunettes de soleil. Ce détail l’intrigua longuement, pourquoi portait-elle cet accessoire vestimentaire sur le nez ? Elle n’était pas dehors, elle était juste dans son appartement… Etrange, fut le premier mot qui vint à l’esprit de Victor. « Victor ? Qu'est-ce que tu me veux à cette heure... ? » l’interrogea alors la petite Billy. Il passa une nouvelle fois sa main dans sa nuque, comme un brin gêné. La surprise pouvait se lire sur le visage de l’asiatique. Que lui voulait-il à cette heure-ci de la journée. Tout d’abord, il hocha les épaules. Dans un premier temps, il eut voulu lui dire les répliques qu’il avait préalablement préparées avant son entrée chez la jeune fille, mais il n’eut pas le courage. Puis il eut voulu lui dire la vérité, qu’il était là pour lui parler. Pour lui parler de quelque chose de sérieux, de très sérieux même. Après une brève réflexion, Victor prit la parole. « Euh… Je passais dans le coin et je me disais : pourquoi pas ne pas venir te passer un petit coucou ! ». Un sourire légèrement niais se dessina sur les lèvres de Victor. Bien entendu, il mentait. Il n’était pas là par hasard, ce n’était pas de simple salutation qu’il était venu lui faire. Mais cela, il ne voulait pas lui avouer. Pas maintenant en tout cas.
Billy le laissa alors entrer dans son appartement. Victor fit quelques timides pas. A vrai dire, c’était la première fois qu’il entrait chez-elle. Et ce sera surement la première et dernière fois qu’il y mettrait les pieds… Un brin timoré, il n’osa pas entrer dans le salon, sans que son amie l’y invite. Il se retourna, d’ailleurs, vers elle. « Comment vas-tu ? » lui demanda-t-il alors, comme si de rien n’était. Et un large sourire se dessina sur les lèvres du français, il voulait faire comme si de rien n’était. Il le faisait bien, mais il savait aussi qu’il devrait bien lui parler de ‘ça’ à un moment ou à un autre. Mais Victor avait peur. Peur de lui parler de cela, sûrement parce qu’il avait peur de la vérité ou plutôt de la réaction de Billy…
« Euh… Je passais dans le coin et je me disais : pourquoi pas ne pas venir te passer un petit coucou ! »
Il sourit d'un air niais. C'est ça, c'est ça oui. Comme si que j'allai y croire. Je savais très bien pourquoi il était là. Et ça me faisais plus pencher pour l'hypothèse qu'hier c'était bel et bien la triste réalité et non un rêve.
« T'as mal choisi ton moment mais bon. »
Je le laissai entrer. Il se retourna vers moi puis me demanda comment j'allai avec un grand sourire. Je le dévisageai derrière mes verres miroirs. Comment j'allai; je n'allai pas lui dire que j'étais complètement perdue, que je ne savais plus du tout où j'en étais. Car j'étais tout de même sûre et certaine que je n'avais pas halluciné à cause de la drogue. Ça serait trop simple, et le midi, quand j'avais fait tombé cette bouteille de champagne à deux cent dollars, je n'avais pas rêvée, j'en suis sûre et certaine.
« Boh... ça va, ça va. Et toi ? »
Il resta dans l'entrée. Je lui dis d'entrer, puis me dirige vers le salon. Quand je vis la bouteille de vodka, je me hâtai de l'attraper et de la déposer discrètement à côté du canapé en cuir blanc. je n'avais aucune envie qu'il pose des questions. et puis, je pense que mes lunettes de soleil veulent tout dire, enfin surtout le fait que je ne les retire pas. Sauf qu'elle me glissai des mains, sans pourtant se casser. Pour la discrétion c'était raté.
« Et, qu'es-ce que tu es venu faire déjà ? Ah oui, c'est vrai. »
Je ne me souvenais plus qu'il me l'avait dit quelques minutes plus tôt, la vodka embrumait toujours mon esprit; et j'aurai bien fait de ne pas boire le dernier verre que j'avais rempli mais que je n'avais pas eu le temps de boire cette nuit, m'étant endormie avant. J'aurais peut être plus de capacités à me souvenir de ce qu'il m'avait dit cinq minutes même pas auparavant. Je me laissa tomber sur le canapé en soupirant, puis tourna la tête vers Victor.
« Assis toi, tu ne vas peut être pas rester debout, si ? Et qu'es-ce que tu venais faire par ici ? »
Elle lui avait dit que ce n’était pas le bon moment. Naïvement, il ne pouvait pas le savoir si elle était occupée ou non. A vrai dire, il aurait très bien pu lui envoyer un message via son cellulaire, mais Victor n’avait pas osé. A croire qu’il avait peur. Timoré, timide, il l’était. Il avança timidement dans l’entrée. Il regarda autour de lui la décoration moderne de l’appartement. Alors que le silence s’installa entre eux, Victor décida alors de prendre la parole. Il lui demanda tout bonnement si elle allait bien. Après quelques secondes, Billy lui répondit qu’elle allait bien. Hochement de la tête du jeune homme, il était ravi au fond de savoir qu’elle allait bien. Néanmoins, il en douta quelques secondes après lorsqu’elle lui demanda, une nouvelle fois, ce qu’il faisait ici. Il arqua un léger sourcil. Avait-elle une mémoire si courte, digne d’un poisson rouge, ou avait-elle l’esprit ailleurs ? Il espérait que ce soit la première option… mais Victor resta silencieux à ce sujet. Il la regarda s’avancer dans le salon, sans même la suivre. C’est après quelques minutes qu’il réalisa qu’il n’allait tout de même pas rester planté là. Quelques pas et il était rendu dans la pièce principale de l’appartement de son ‘amie’. Amie… petite-amie ? Il ne savait plus comment il devait la considérer à présent, depuis cet appel téléphonique. Il se maudissait presque de l’avoir appelé la veille. Il regrettait déjà son geste, mais c’était trop tard… Elle lui avait déjà dit. « Assis toi, tu ne vas peut-être pas rester debout, si ? » lui dit-elle alors, bousculant Victor dans ses pensées. Il entrouvrit la bouche comme pour laisser s’échapper un son, mais rien n’y sortit. Il resta muet et se décida alors de s’asseoir sur le canapé, juste à côté de Billy. Il se sentit quelque peu gêné et une nouvelle fois, il passa la main dans sa nuque. Sûrement parce que depuis leur bref échange téléphonique, ils n’avaient jamais été si proches… « Et qu'es-ce que tu venais faire par ici ? » lui demanda-t-elle alors. Ce qu’il venait faire par ici… La réponse était pourtant simple, il venait la voir. Mais il savait qu’il ne devait pas lui répondre cela. Pourtant tôt ou tard, à un moment donné dans la conversation, il devrait lui dire la vérité. Il se racla la gorge et chercha un instant qu’est-ce qu’il pourrait lui inventer comme beau mensonge. « J’avais un rendez-vous à deux pas d’ici… » lui dit-il. Puis il marqua une pause, tout en regardant la décoration intérieur de la pièce dans laquelle il se trouvait. « C’est sympa chez-toi ! » lâcha-t-il alors, comme pour changer de conversation.
Sujet: Re: + the truth is here. Mer 22 Aoû - 12:27
Il s'asseya sur le canapé comme je lui avais proposé quelques instants plus tôt, l'air un peu mal à l'aise. J'étais sûre qu'il croyait que ça ne se voyait pas, mais tout comme lui je n'avais aucune envie d'aborder cet appel téléphonique de la veille, enfin, ces trois mots prononcés sans avoir réfléchis, sans avoir étés pensés une seule seconde.
« J’avais un rendez-vous à deux pas d’ici… »
Comme par hasard. Si seulement il savait qu'il mentait mal. Il n'était vraiment pas convaincant, mais tellement persuadé de l'être que je n'avais pas envie de briser ses illusions. Je me contentai d'esquisser un sourire discret, dont seul moi - et Ian - connait la signification: cause toujours, tu essaies d'être convaincant mais tu mens tellement mal que ça en est ridicule. Je ne pensais pas ça méchamment, c'est juste que... voilà, quoi.
« C’est sympa chez-toi ! »
Ça se voyait qu'il essayait de changer de de sujet, oh oui. Un blanc s'installa. Je finis par retirer mes lunettes afin de le regarder réellement en face. La lumière me fit affreusement mal aux yeux, mais je n'avais qu'à y penser, cette nuit. Je les posai sur ma table basse, et rompit le blanc en le regardant dans les yeux.
« Victor, Victor. Je ne sais pas si on te l'as déjà dit, mais dans le cas contraire, je pense que ça ne pourra que te rendre service. »
Je laissai passer quelques instants, en observant sa réaction, avant de continuer. Avant d'aborder le sujet qu'apparemment aucun de nous deux avait envie d'aborder, mais si j'étais à sa place, j'aurai aimé avoir des explications.
« Je sais que tu sais de quoi je parles, n'es-ce pas ? »
N'arrivant à supporter la lumière plus longtemps, je remit mes lunettes en attendant sa réaction.
Sujet: Re: + the truth is here. Jeu 23 Aoû - 16:33
Victor regarda le salon, sans même bouger de sa place. Ses yeux se baladèrent de droite à gauche, observant avec détail chaque élément qui composait la décoration de l’appartement de la jeune fille. Comme si cela était si intéressant ! Alors qu’il disait tout naturellement que c’était beau chez-elle, rapidement un lourd silence s’installa entre eux. Victor continua d’examiner la décoration de son côté, gardant tout commentaire pour lui. Et c’est alors que Billy vint s’installer juste en face de lui, posant son arrière-train sur la table basse. Victor lui lança un bref coup d’œil. «Victor, Victor. Je ne sais pas si on te l'a déjà dit, mais dans le cas contraire, je pense que ça ne pourra que te rendre service. » lâcha-t-elle alors. Ca pourrait lui rendre service ? Mais de quoi parlait-elle ? Billy semblait mettre tant de mystère dans tous ces phrases que Victor ne semblait pas comprendre. Il fronça un peu plus des sourcils. De quoi parlait-elle ? Se demanda-t-il encore. Voyant alors le manque de réaction de la part du français, Billy reprit la parole. «Je sais que tu sais de quoi je parle, n'est-ce pas ? ». Elle savait qu’il savait de quoi elle parlait… Non. Pas du tout. Victor ne comprenait pas. Il secoua la tête négativement. Puis il entrouvrit la bouche comme pour laisser s’échapper quelques sons. « Euh… non, je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler, et où tu veux en venir, je suis navré. » dit-il alors. Un air désolé se peint alors sur son visage.
Sujet: Re: + the truth is here. Jeu 23 Aoû - 19:41
Il semblait s'intéresser à la décoration intérieure, durant ce lourd silence, après, peut être s'y intéressait-il réellement, qu'en sais-je ?
« Euh… non, je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler, et où tu veux en venir, je suis navré»
En revanche, il avait à ce moment l'air de ne réellement pas comprendre ce dont je parlais. Pourtant, il n'y a pas trente six mille sujets dont il évitait de parler !!Ce n'est pas que je veuille forcément aborder ce sujet, mais si j'étais à sa place, je n'aimerais pas que l'on me laisse sans réponses ! Surtout que si ça se trouve... non, ce n'est pas possible. Il... il m'a prise plus qu'au sérieux et a cru ses sentiments... réciproques ? Oh mon Dieu, si j'avais su que ce tout petit mensonge me mènerai si loin, je crois que je me serais tue.
« Tu ne vois vraiment vraiment pas ? Mis à part le fait que tu mentes mal et qu'en tant qu'amie je me dois de te le dire. »
C'est toujours bon à savoir, savoir si on ment bien ou non, non ?Par exemple, a un rendez-vous avec la banque pour un découvert, savoir si son mensonge pour l'expliquer est crédible et de savoir si dans notre bouche il est crédible. Enfin. Ce n'est pas ça qui m' "inquiète" le plus à présent.
« Si je te dis hier soir ?Tu ne vas pas me dire que tu as oublié que tu m'as téléphoné ? »
J'aurais préféré éviter d'aborder ce sujet, mais l'atmosphère était si... étrange que je n'ai pu ne pas l'aborder. Le silence était pesant, il fallait que je dise quelque chose, et c'est la première chose qui m'est venue à l'esprit. J'aurais aussi très bien pût continuer sur la décoration de mon salon qu'il semblait apprécier, mais quand j’eus l'idée il était déjà trop tard, j'avais déjà abordé le problème de l'appel de la veille. Non mais, vraiment, pourquoi, mais pourquoi es-ce que Ian a mis tant de temps à refaire surface; et pourquoi es-ce que je n'ai pas laissé le téléphone sonné hier soir ???
Sujet: Re: + the truth is here. Ven 24 Aoû - 19:23
«Tu ne vois vraiment vraiment pas ? Mis à part le fait que tu mentes mal et qu'en tant qu'amie je me dois de te le dire. » finit-elle alors par lui dire. Voilà donc ce à quoi elle voulait en venir ! Il mentait mal. Ce n’était pas une grande nouvelle pour lui. Combien de fois lui avait-on déjà dit cela ? De nombreuses fois. Victor ne savait pas mentir, Victor mentait mal… Victor était trop sincère, certainement. Sa sincérité lui jouerait toujours défaut. Toujours. La preuve à l’instant. Il ne pouvait pas mentir. Alors, il haussa les épaules. Il n’était même pas blessé de ces telles paroles. Non, même pas. Puis Billy reprit de nouveau la parole. «Si je te dis hier soir ? Tu ne vas pas me dire que tu as oublié que tu m'as téléphoné ? ». Victor écarquilla les yeux. Elle venait de parler de ce qu’il ne voulait pas, ou plutôt du sujet qu’il écartait au maximum… Pourtant c’était de ce qu’il devait lui parler en venant ici. Il voulait avoir des explications et pourtant… Victor prit une grande inspiration. « Non… » dit-il, baissant légèrement la tête. Il n’avait pas oublié le fait qu’il l’avait téléphoné. Qu’il l’avait stupidement téléphoné pour prendre de ses nouvelles. Stupidement, non pas tant que cela. Si la conversation n’était pas terminée comme elle s’était terminée, sûrement ne jugerait-t-il pas son geste de stupide. Un silence gênant se réinstalla de nouveau entre eux. Victor accompagna ce silence de petits ‘hum’ répétitifs. « Pourquoi tu m’as dit cela, Billy ? Tu sais bien que ce n’est pas possible… Je veux dire on ne peut pas dire ‘je t’aime’ par hasard, à n’importe qui… ». Il fronça alors les sourcils, cherchant un peu de compréhension derrière tout cela. Et pour cela, il espérait que son amie l’aide à trouver les réponses à tout ce mystère.
Au fond d'elle, Billy espérait que son ami ai oublié cet appel. Mais tout en sachant que c'était tout à fait impossible, que ça relevait du miracle. Tout d'abord, il ne faut vraiment ne pas avoir de mémoire pour oublier un appel téléphonique. De plus, un appel qui se termine de la manière dont l'a terminé Billy avant de raccrocher au nez de Victor, c'est encore plus difficile de l'oublier. Sûrement une des seules qualités de la française: optimiste. Toujours espérer, même si elle sait très bien que c'est impossible.
« Pourquoi tu m’as dit cela, Billy ? Tu sais bien que ce n’est pas possible… Je veux dire on ne peut pas dire ‘je t’aime’ par hasard, à n’importe qui… »
Aucuns doutes à présent. Il avait bel et bien entendus ces trois mots. Ces trois mots sont sûrement ceux qui font le plus d'effet chez n'importe qui. Je t'aime. Ces mots qui peuvent changer le cours d'une vie, donner l'impression que le monde n'est que nuages roses bonbons, comme donner l'impression que la Terre s'écroule sous ses pieds. Des mots qui peuvent être attendus, comme des mots dont la confirmation est redoutée. Billy n'aurait su dire laquelle de ces deux affirmations était valable pour Victor. Elle espérait que c'était la seconde. Un long silence plus que gêné, en tout cas pour elle, passa. Elle se mordit la lèvre avant de répondre, et regarda le français à travers les verres teintés en noir de ses lunettes de soleil.
« Tu as pensé quoi après que j'ai dit ça ?Tu en pense quoi toi ?J'ai besoin de savoir... »
Besoin. Plus que besoin. Tout ça à cause de l'impulsivité de son geste. Pour Billy, Victor n'est qu'un ami, un simple ami. Elle l'aime juste en amitié. Pas d'ambiguïté, tout est clair. Pas comme avec Ian. Ian, Edouard... elle ne savait même plus comment elle devait l'appeler à cause de cette prise d'identité qu'elle n'arrivait à s'expliquer.
« Quoi qu'il en soit... je te dois une explication. Mais j'ai besoin de savoir. »
Elle voulait tout lui raconter. Elle en avait besoin. Besoin de parler de tout cette histoire plus qu'absurde. Mais tout dépendrait de ce qu'il allait répondre. Il ne pouvait lui dire qu'il l'aimait. Ce n'était pas possible. Impossible. Et si c'était le cas... comment pourrait elle expliquer à Victor que c'était juste pour faire regretter à Ian de ne pas lui avoir dit que c'était le frère jumeau de ce dernier qui s'était pris une balle ?
Sûrement n’aurait-elle pas dû lui dire cela. Oh ça non, elle n’aurait pas dû et pourtant, elle l’a fait. Victor ne comprenait pas. Ne comprenait pas vraiment… l’aimait-elle vraiment ? Ou n’était-ce qu’une banale phrase lancée en l’air comme si elle lui disait tout naturellement bonjour. Etait-ce là ? Etrange. Victor ne comprenait pas, non. Billy lui demanda alors ce qu’il pensait de cela, de ce qu’elle lui avait dit juste après cet appel. Bien entendu, il n’en savait rien. Bien trop chamboulé par ce qu’il venait d’entendre. Elle embraya sur le fait qu’elle avait besoin de savoir. Mais lui aussi. Lui, aussi avait besoin de savoir. Victor prit une grande inspiration au même instant où elle lui dit qu’elle lui devait une explication. En effet, elle lui en devait une. Et une belle, pas une fausse. Il fit un signe de la tête, approuvant ce qu’elle venait de lui dire. Puis, il reprit une grande inspiration, avant d’oser prendre la parole. « Je… dit-il, la bouche entrouverte. Je ne sais pas quoi penser de tout cela… tout semble si… abstrait. Je veux dire ce n’est pas possible. Pas possible que tu… que tu m’aimes ! » finit-il par dire, fronçant très légèrement les sourcils pendant sa réflexion. Bien sûr, elle ne pouvait pas l’aimer et pourtant. Pourtant elle lui avait dit. Je t’aime, lui avait-elle dit au bout du fil. Elle l’aimait… Cela semblait être du flou, du flou artistique, de l’abstrait, du grotesque, du farfelu… Il soupira, avant de poser son regard sur le visage refermé de l’asiatique qui se trouvait en face de lui. « Et en effet… j’aimerais bien une explication. » dit-il d’une voix quelque peu déterminée à savoir la vérité.
Si seulement on pouvait revenir dans le passé. Billy aurait donner n'importe quoi à ce moment pour retourner à la soirée de la veille, quand Victor lui a téléphoné. Elle n'aurait pas raccrocher en disant ça. Elle savait à quel point ça peut bouleverser. Quand Ian lui avait dit, cette après-midi il y a sept ans. Une banale après-midi où il lui faisait lire le script de son prochain projet. Il l'avait embrassé, s'était excusé. Billy lui avait demandé pourquoi il avait fait ça. Parce que je t'aime Billy. Elle s'en souvenait comme si c'était hier. Ce n'était pas hier pourtant. Hier, il avait réapparu après plus de deux ans durant lesquelles ils s'était fait passé pour mort. Il était beau le résultat: ce qu'il avait retrouvé, c'était une Billy devenue accro à la drogue et totalement déprimée.
« Je... Je ne sais pas quoi penser de tout cela… tout semble si… abstrait. Je veux dire ce n’est pas possible. Pas possible que tu… que tu m’aimes ! »
Non, ce n'était pas possible. Billy n'aimait pas Victor, en tout cas pas plus qu'un bon ami. Mais il n'avait toujours pas répondu. Pour elle, un silence dans ce cas-là est encore pire que la réponse redoutée. Je ne sais pas quoi penser de tout cela Cette réponse était claire. Selon Billy, il ne savait pas s'il l'aimait ou non. Elle l'entendit soupirer, avant qu'il ne reprenne.
« Et en effet… j’aimerais bien une explication. »
Une explication. Qu'allait-elle lui dire ?Comment formuler tout ce qu'elle avait besoin de dire à quelqu'un qui ne soit pas ses murs ?Et même aux murs. En rentrant cette nuit, elle avait voulut se confier à eux, en larmes. Mais elle n'avait pas réussi à formuler pas même une seule phrase cohérente. C'est après ça qu'elle avait été chercher un verre et une bouteille de vodka. Vodka dont les effets avaient grand mal à se dissiper.
« Je... je suis désolée Victor. »
Son regard fixait le sol. Elle ne réussissait pas à le regarder dans les yeux, elle n'osait pas. Impulsive ?Non, ce n'est pas un mot la qualifiant réellement. Menteuse conviendrait mieux. A ce moment elle se rendit compte qu'en deux ans seulement, elle était vraiment devenue une personne de peu recommandable. Mais n'arrivait à le croire. Pourtant... Elle croyait que c'était le désespoir causé par la soi-disant mort de Ian. Mais hier elle lui a bien dit qu'elle ne pourrait jamais lui pardonner. Et là, voilà qu'un mensonge lui paraissant minuscule quand elle a prononcé ces trois mots. Mais qui maintenant vont peut être lui faire perdre un ami. Et son explication, pourtant bel et bien réelle, elle se rendit compte que Victor n'allait sûrement pas la croire. Elle se leva, contourna la moitié du canapé et grimpa sur le dessus, de façon à être surélevée, mais surtout dos à Victor; dont elle n'osait affronter le regard.
« Non.. tu as raison... ce n'est pas possible. Je ne t'aime que comme un ami. »
Elle s'arrêta, attendant des éventuelles réactions de la part de son ami - qui si ça se trouve ne la considère plus comme une menteuse aimant jouer avec les sentiments des autres que comme une amie. Quoi qu'il en soit, il était trop tard pour revenir en arrière.
Victor fronçait un peu plus les sourcils, comme s’il espérait secrètement trouver la vérité. Il se doutait bien qu’elle ne pouvait pas l’aimer… elle ne pouvait tout simplement pas. Ils n’étaient que des amis. Victor s’était donc fait à cette idée là, qu’elle ne l’aimait pas. Bien qu’au début, le doute s’était ancré à son esprit. Il ne savait plus quoi penser de cela… oh ça oui ! Il était las de chercher tout seul, dans son esprit trop faible, trop naïf, trop frêle. Alors oui, il aimerait bien des explications, juste cela. Il ne demandait pas grand-chose. Il ne lui demandait pas de décrocher la lune par exemple, il lui demandait juste qu’elle lui dise pourquoi. Pourquoi lui avait-elle dit cela ? Après un long silence, elle lui dit qu’elle était désolée. Désolée… Victor hocha les épaules, avant de dessiner un léger sourire sur ses lèvres. « Tu n’as pas à être désolée… pas pour ce genre de chose… ce n’est pas comme si je t’avais cru aux pieds de la lettre. Tu n’as pas à être désolée, explique-moi juste pourquoi tu l’as dit alors… ne me dit pas que tu l’as fait juste parce que tu avais une soudaine envie de le dire à n’importe quel type… ». Victor se tut un instant, elle venait de lui dire qu’elle l’aimait oui, mais seulement comme un ami. Elle l’aimait en ami, cela s’appelait de l’amitié tout simplement. Victor hocha la tête, avant de reposer son visage du l’asiatique. « Que se passe-t-il, Billy ? » lui demanda-t-il alors tout naïvement.
[oui, bb brunes et ouloloh, je suis vraiment désolée du bas niveau de mes réponses ]
« Tu n’as pas à être désolée… pas pour ce genre de chose… ce n’est pas comme si je t’avais cru aux pieds de la lettre. Tu n’as pas à être désolée, explique-moi juste pourquoi tu l’as dit alors… ne me dit pas que tu l’as fait juste parce que tu avais une soudaine envie de le dire à n’importe quel type… »
A la grande surprise de Billy, Victor ne semblait pas lui en vouloir. Toujours est-il que elle, elle s'en voulait. Elle venait de se rendre compte de ce qu'elle avait fait en une soirée seulement. A ce train là, à combien de personnes avait-elle menti durant ces deux longues années ? Elle restait silencieuse, n'arrivant à parler, ne sachant quoi dire, quoi répondre. Tout lui paraissait si simple. Qu'il ne lui dise rien de plus. Enfin, le connaissant, ça n'aurait pas dû l'étonner. Elle savait très bien que Victor était gentil, trop même. Ce n'était sûrement pas son genre d'être rancunier. Elle se mordit la lèvre, essayant de cacher le fait qu'elle ne se sentait pas à l'aise.
« Que se passe-t-il, Billy ? »
Ce qu'il se passait. Bonne question. Qu'es-ce qu'il se passait ?Billy essaya de trouver par quoi commencer. Le commencement de toute cette histoire. Jack. Seul responsable de son malheur. Censé être à New York depuis deux ans mais dont elle n'a jamais croisé le chemin. Si elle le croisa aujourd'hui, il n'aurait sûrement aucun mal à lui donner envie de se venger, même si elle sait maintenant qu'il s'est trompé de personne quand il a tiré. Mais ce n'était pas par ça qu'il fallait commencer. Elle se rendit également compte que si elle voulait que son ami comprenne toute son histoire, et qu'elle aie une chance qu'il la croie; elle allait devoir entrer dans les détails. Ce qui risque d'être difficile - que Victor la croie. Elle même trouvait toute cette histoire dure à comprendre. Si Billy la comprenait, c'est sans aucun doute parce que c'est la sienne.
« Je t'ai déjà parlé de Ian ? »
Voilà par quoi commencer. Tout se ramenait à lui. C'était lui qu'elle avait en face d'elle quand elle avait Victor au téléphone. Elle avait peut être déjà parlé de lui à Victor, mais peut être très rapidement, sans entrer dans les détails qui changeait tout. En tout cas, elle ne s'en rappelait pas.
« Je vais te dire ce qu'il se passe dans les moindre détails... car dans cette histoire malheureusement plus que réelle, les détails sont plus qu'importants... Mais avant, il faut que tu saches que tu vas sûrement découvrir des choses que tu aurais sûrement préféré continuer d'ignorer... »
S'il y a bien quelque chose dont Billy était persuadée, c'est que jamais au grand jamais Victor ne s'est douté de ce qu'elle était vraiment. Une tueuse à gages sans scrupules qui ne cherche qu'à se venger de la mort qui l'a rendue veuve, aux yeux de la loi tout du moins, car maintenant elle sait la vérité. Et depuis elle ajoute à son auto description Une tueuse à gages sans scrupules qui ne cherche qu'à se venger de la mort qui l'a rendue veuve, aux yeux de la loi tout du moins, car maintenant elle sait la vérité, même pas capable de pardonner à la seule personne qu'elle a réellement aimée au cours de sa triste vie.
Spoiler:
T'inquiète pas, c'est pas grave !Et moi, désolé pour la "courteur" de l'autre réponse (Esther), je crois bien qu'en fait c'est juste que Billy m'inspire plus ^^'
L’incompréhension pouvait se lire sur le visage du jeune homme. Que se passe-t-il, lui demanda-t-il. Il voyait bien qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas, ou tout simplement qu’il se passait quelque chose. Victor voulait tenter de comprendre, le pourquoi du comment de tout cela. Elle ne pouvait pas l’aimer, il s’était fait à cette idée là. « Je t'ai déjà parlé de Ian ? » lui demanda-t-elle alors. Victor fronça les sourcils. Ian… qui était-il ? Ce dénommé Ian ? Un ancien petit-ami ? Un homme qui l’a harcelé ? Qui était-il ? Ian. Un nom lui était totalement inconnu. Un nom qui ne lui invoqua rien. Rien du tout. Il secoua alors la tête, comme pour signifier que non. Non, elle ne lui en avait jamais parlé de ce Ian. Billy continua alors à prendre la parole. « Je vais te dire ce qu'il se passe dans les moindre détails... car dans cette histoire malheureusement plus que réelle, les détails sont plus qu'importants... Mais avant, il faut que tu saches que tu vas sûrement découvrir des choses que tu aurais sûrement préféré continuer d'ignorer... ». L’interrogation, l’intrigue pouvaient se lire sur le visage du français. Il allait découvrir des choses dont il aurait préféré ignorer… qu’est-ce que cela pouvait bien signifier ? Avait-elle un lourd secret sur le cœur qu’elle cachait depuis des années ? N’était-elle pas celle qu’il avait toujours connu ? La gentille et douce Billy ? La petite rigolote Billy ? La confusion se faisait sentir dans son esprit. Et il posa un doux regard sur son ami asiatique. « Je t’écoute… » dit-il calmement, d’une voix quelque peu chaleureuse. Victor avait toujours été ce garçon gentil, trop même, calme et attentif. Ce garçon toujours là à écouter les maux de ses amis, sans même se plaindre lui-même. Il était cette épaule solide sur laquelle ses amis se reposer. Victor était ce brave ami, toujours là pour les autres.
Il secoua la tête. Billy allait devoir donner encore plus d'explications qu'elle ne comptait le faire. Mais par où commencer ? Certes, elle devait commencer par lui parler de Ian, car encore plus que Jake, le responsable de tout ça. Mais par quels détails ?
« Je t’écoute… »
La française restait silencieuse, le temps de trouver par où commencer. Elle ne comptait pas tout lui raconter, mais suite à cette soudaine prise de conscience, elle se devait de lui dire la vérité.
« Mes revenus, pour la grande majorité, ne viennent pas de mon bar. Je suis co-gérante, certes, mais je pourrais très bien vivre sans. Je ne suis pas héritière, je n'ai pas l'argent qui rentre dans mon compte tous les mois sans que je travaille, non. Je suis dealeuse. Mais ça, encore, ça ne devrait pas tant que ça te changer de l'ancienne Billy. Non. Mon principal métier, eh bien... c'est tueuse à gages. Tu t'y attendais pas à celle là, hein ?»
Elle lui laissa le temps de digérer cette révélation qu'elle savait sûrement inattendue pour Victor, soupira sans trop savoir pourquoi. Il lui avait parlé gentiment, et elle, elle employait un ton peu amical, comme si qu'elle parlait au responsable de ses problèmes. Sa voix se radoucit ensuite.
« Ian... Je n'ai donc jamais prononcé son nom en ta présence. Eh bien, comment te dire... c'est plus que compliqué cette histoire. On s'est rencontrés à mes quatorze ans, je lui servais d'actrice pour ses films... à cette époque, c'était mon meilleur ami, quoi. »
Elle s'arrêta, le temps de laisser à Victor de dire quelque chose s'il ne comprenait pas, mais aussi cherchant ses mots. Elle se leva et retourna à la place qu'elle occupait quelques instants avant, et soupira à nouveau.
« Même moi j'ai du mal à y croire. S'il te plait... jure-moi que tu croiras ce que je te dirais, je sais que tu risques d'avoir du mal à y croire, mais je te jure que je n'ai rien inventer !! »
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Oulàh, désolée du nombre de lignes, j'ai l'impression que je revient à mon niveau habituel ;_____;
Un silence s’imposa après que Billy ait pris la parole. Victor cligna des yeux, une fois, puis deux. A croire qu’il n’en revenait toujours pas de ce qu’il venait d’entendre. Ce n’était pas possible… elle ne pouvait pas être celle qu’elle venait de lui décrire, ce n’était pas possible. Puis il secoua la tête, entrouvrant la bouche et cherchant ses mots… Il se gratta la nuque, un peu gêné. Elle venait de lui dire que si elle avait de l’argent, ce n’était pas grâce aux revenus qu’elle pouvait se faire grâce à ce bar, non. Bien au contraire. Elle venait de lui avouer qu’elle dealait, imaginer le visage grave qui venait de se peindre sur la bouille du petit parigot. La sage Billy n’était pas si sage qu’il ne l’imaginait. Il se demandait bien comment cela était possible, comment elle avait pu tomber dans ce milieu sombre. Comment, oui. Et cela semblait n’être que les débuts des révélations. Elle avait continué en mentionnant en première ligne le prénom de Ian. Ce prénom qui intriguait tant le jeune homme. Victor écouta d’une oreille bien plus que songeuse les paroles prononcées par Billy. Elle l’aurait rencontré lors de ces quatorze ans, si jeune. Elle lui aurait servi d’actrice… si jeune. A cet âge, Victor s’occupait encore de savoir à quel jeu il allait bien pouvoir jouer. A croire qu’aucun enfant n’avait la même occupation à cet âge là, car oui, à cet âge, on n’est encore un peu enfant au fond. Elle avait laissé sa voix en suspend, faisant languir le moment fatidique où elle allait lui faire la plus sombre de ses confidences. Billy finit alors par lui dire qu’il devait la croire, quoiqu’elle lui dise, mais surtout qu’elle n’avait rien inventer. Il se demandait bien là où elle voulait en venir avec tout cela. Alors après s’être gratté la nuque, il posa un regard insistant sur le visage de l’asiatique. « Quoique tu me dises, je ne te jugerai pas… » lâcha-t-il alors.
Sujet: Re: + the truth is here. Mar 11 Sep - 17:39
Comme Billy s'en doutait, Victor n'en croyait pas ses oreilles. Ils s'étaient rencontrés si jeunes, de toute façon, dans cette immense ville qu'est Paris. Treize ans, peut être. L'âge de l'innocence encore, et la française, juste en la regardant, tout le monde a toujours dit qu'elle paraissait être adorable. Les apparences sont trompeuses, ses professeurs s'en rendait rapidement compte, que derrières ses apparences de gentille fille se cachait un vrai petit diable, incapable de tenir en place à l'époque.
« Quoique tu me dises, je ne te jugerai pas… »
La marseillaise soupira, avant de dire d'une voix quasiment inaudible.
« Ton avis, je m'en fiche complètement. »
Elle leva les yeux vers lui, d'un air suppliant derrière ses verres noirs.
« Il faut que tu me croies. Ce qu'il s'est passé, hier, ce qui a fait que je dise ça... ça parait fou. Même moi... je n'arrive à me convaincre que c'était vrai, qu'il... »
Elle hésita un long moment avant de continuer à lui révéler son histoire dans les moindres détails, enfin, dans les moindres détails nécessaires pour la comprendre. Elle n'avait pas envie que quelqu'un d'autre connaisse ces moments qui lui appartenaient, mais au vu de sa situation, elle s'y sentait obligé. De toute façon, Billy avait déjà commencé à tout expliquer à Victor, et il faudrait vraiment être aveugle pour voir qu'elle allait mal. Peut être que ce qui lui permettrait réellement de passer à autre chose, c'était d'en parler. elle se mordit la lèvre, hésitante, avant de se décider à continuer son histoire.
« J'avais dix-sept ans depuis quelques mois déjà. Et étais tombée amoureuse depuis quelques temps également. Puis évidemment, je me doutai que ça ne pouvait être réciproque, il avait dix-neuf à l'époque... Et puis, j'avais si peur de gâcher notre amitié. Puis, un jour...»
Elle sourit, se rappelant cette après-midi d'été. Rien ne laissait présager ce qui allait se passer. Qu'elle allait découvrir que son amour était réciproque.
« Je t'aime, m'avait-il dit, trois mots qui allaient bouleverser mon existence dans tous les sens du terme. »
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(BB brunes, non ? 
et ouloloh, je suis vraiment désolée du bas niveau de mes réponses 
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