Installée sur le banc des vestiaires dédiés aux femmes de la caserne – beaucoup moins spacieux que celui des hommes – Alexis termina d’enfiler ses chaussures, puis passa une main dans sa nuque en relâchant sa tête en arrière. Un long soupir lui échappa, rapidement accompagné par un long bâillement. Sa garde de nuit venait de s’achever et n’avait pas été de tout repos ! Il lui tardait de regagner son petit appartement, de se vautrer dans son lit et d’y rester tout le week-end, mais avant ça, la jeune femme avait encore beaucoup à faire. Qu’à cela ne tienne, un bon café de chez Starbucks et elle serait de nouveau opérationnelle. Cette pensée lui insuffla assez de motivation pour la faire se lever et fermer son vestiaire d’un claquement sec qui résonna dans la pièce vide.

Lorsqu’elle quitta la caserne de Lafayette – non sans avoir salué ses collègues – la jolie blonde prit la direction de Manhattan. En plus d’y trouver un Starbucks de meilleure qualité, elle avait également une personne à visiter.

Quelques minutes plus tard, Alexis était au volant de sa Chevrolet – avec un gobelet de café vissé dans le rangement prévu à cet effet – à sillonner le quartier populaire de l’Upper East Side où elle avait grandi. Un sourire ne manqua pas d’étirer ses lèvres en songeant au borough qu’elle habitait désormais ; le Bronx. Sa famille était peut-être toujours assise sur une belle fortune, A.J préférait subvenir elle-même à ses besoins. Pourtant, si elle vivait dans le Bronx ce n’était pas que l’argent lui manquait, mais qu’il était beaucoup plus pratique de se rendre à la caserne !

Elle tourna dans Carnegie Hill et stationna devant numéro 11.

La propriétaire des lieux ayant été prévenus par sms de son arrivée imminente, l’américaine prit la liberté d’entrer dans cette maison comme si elle lui avait appartenue. « C’est A.J ! » s’annonça-t-elle en s’avançant, gobelet à la main. Rapidement, la silhouette de la fiancée de son cousin Ruben se dessina dans l’entrée du salon et la jeune femme lui adressa un sourire. « Salut ! » dit-elle d’un air enthousiaste. Elle était proche de Luca, sûrement plus qu’elle ne l’était avec Ruben : ce dernier ne portait plus A.J dans son estime depuis que celle-ci s’était lancée dans une carrière d’E.M.T au sein d’une caserne, d’après lui c’était un métier dégradant pour une femme. Ou plutôt pour une femme de son rang. « Je sais, tu m’avais demandée de passer après m’être reposée, mais tu m’avais l’air tellement inquiète dans ton message que je n’aurais pas su dormir sur mes deux oreilles… » commença-t-elle en anticipant son air réprobateur. Il y avait un de ça et aussi le fait qu'elle était sûre de ne pas croiser Ruben à cette heure. « Qu’est-ce qui ne va pas ? » Le ton de sa voix montrait clairement que l'attitude de Luca l'intriguait.

Luca n’avait pas à aller à la galerie aujourd’hui. Il n’y avait eu pratiquement personne ces derniers jours et sa patronne l’avait autorisée à prendre quelques jours de congé. Enfin, disons qu’elle ne lui avait pas laissé le choix et qu’elle l’avait pratiquement foutue dehors. Si elle l’avait eu, elle aurait choisi de continuer à travailler parce qu’honnêtement, rien ne l’attendait chez elle. Sa maison était gigantesque en plus de ça, et elle y était affreusement seule. Vide, son chez-elle lui paraissait encore plus grand et elle s’y sentait encore plus mal. Elle aurait préféré qu’ils gardent l’appartement qu’ils avaient acquis tous les deux en arrivant à New York mais Ruben avait fait valoir que s’ils voulaient des enfants une maison serait d’autant plus pratique. L’idée lui avait paru séduisante sur le coup et elle n’avait pas pu refuser, même si maintenant elle regrettait d’avoir accepté. Si encore elle avait eu un chien ou un chat, ça aurait pu passer mais non, elle était affreusement. Elle n’avait pas énormément d’amis en plus, et tous étaient très occupés. Elle avait aussi son frère mais lui non plus ne semblait pas avoir de temps à lui consacrer et c’était terrible.

En plus de tout ça, Ruben avait commencé à se montrer sous un nouveau jour. Il n’était plus l’homme dont elle était tombée amoureuse il y a cinq ans, en Italie.  La flamme n’était plus qu’une étincelle et si ça continuait comme ça, elle s’éteindrait très vite. Elle était perdue, coincée, elle ne savait que faire et surtout, elle avait besoin de conseil. C’est pourquoi elle avait décidé d’appeler A.J. Il s’agissait de la cousine de Ruben et elles étaient assez proches, elle avait toujours répondu présente quand elle avait eu besoin d’elle. Comme celle-ci travaillait elle lui laissait un message sur son répondeur et n’eut qu’à attendre qu’elle lui confirme si elle pouvait venir ou non, en espérant très fortement que oui.

Elle reçut un sms qui lui confirma la venue de la blonde et quelques instants plus tard, sa voix retentissait dans la maison. « C’est A.J ! » Luca était en train de faire un peu de rangement à l’étage et elle s’arrêta dès qu’elle entendit son amie. « Salut ! » A.J était venue tellement de fois qu’elle avait pris l’habitude d’entrer sans y avoir été invitée et cela ne dérangeait pas Luca le moins du monde. « Hey ! Tu as fait vite dis donc. » La brune alla la serrer rapidement dans ses bras et lui fit signe de la suivre jusqu’à l’extérieur, il faisait suffisamment beau pour qu’elles puissent s’installer sur la terrasse. « Je sais, tu m’avais demandée de passer après m’être reposée, mais tu m’avais l’air tellement inquiète dans ton message que je n’aurais pas su dormir sur mes deux oreilles… » Prise de court, Luca se contenta de secouer la tête avant de finalement hausser les épaules. « Je ne te cache pas qu’égoïstement, je préfère que tu sois-là plutôt qu’en train de dormir… Même si c’est vrai que tu as vraiment l’air d’avoir besoin de te reposer. » Elle allait essayer de ne pas la retenir trop longtemps. « Qu’est-ce qui ne va pas ? » Elle entrait dans le vif du sujet sans attendre et ce n’était pas plus mal. Elle lui avait bien dit que ça n’allait pas alors inutile de tourner autour du pot. « C’est… à propos de Ruben.  » commença-t-elle tout en soupirant. Elle se mit ensuite à contempler ses mains comme si elles étaient la chose la plus intéressante du monde. « Je ne suis plus très sûre de vouloir l’épouser. » avoua-t-elle finalement en revenant vers son amie. Oui, elle y allait un peu fort mais ça traduisait bien son état d’esprit.

Lorsqu’elle mettait de nouveau les pieds dans ce genre de maison bon chic, bon genre, Alexis avait l’impression de ne plus appartenir à ce milieu. Elle avait renoncé à tout cela au profit d’une vie passée à sauver celles des autres et ça lui convenait parfaitement. Plus elle regardait ces décorations élaborées qui cachaient une vie désespéremment monotone, moins Alexis venait à regretter son choix. Elle préférait cent fois son misérable appartement et ses journées chargées. « Hey ! Tu as fait vite dis donc. » Pour toute réponse, Alexis lui sourit en haussant les épaules et répondit à son étreinte. Il était vrai que du Bronx à Carnegie Hill, la circulation avait été étonnement fluide. Elle suivit Luca jusqu’à la terrasse, appréciant le soleil avec le même engouement que lorsqu’on retrouve un vieil ami. Comme il était plaisant de voir que la météo était de nouveau clémente ! « Je ne te cache pas qu’égoïstement, je préfère que tu sois-là plutôt qu’en train de dormir… Même si c’est vrai que tu as vraiment l’air d’avoir besoin de te reposer. » La franchise de Luca eut le mérite de la faire rire et elle balaya ses paroles d’un geste de la main comme pour dédramatiser la situation. « Ne t’en fais pas pour moi. Je suis en repos, j’aurais tout le temps de rattraper ma nuit. » la rassura-t-elle en acquiesçant d’un signe de tête pour souligner ses propos. Depuis le temps qu’elle enchaînait les gardes de nuit, Alexis avait su trouver son équilibre et elle n’aurait pas su s’endormir tout de suite, de toute manière. D’un signe de tête, elle encouragea Luca à lui faire part de ce problème qui semblait requérir son oreille attentive et/ou ses conseils avisés. Elle priait juste intérieurement pour que ce soit à la hauteur de ses compétences... « C’est… à propos de Ruben. Je ne suis plus très sûre de vouloir l’épouser. » Et malheureusement non.

Alexis n’était pas douée pour ce genre de discussion. Non seulement sa vie amoureuse était aussi aride que le désert de Gobi, mais en plus de cela, elle craignait de manquer d’objectivité puisque le fiancé en question était un membre de sa famille. Un cousin qu’elle ne portait plus dans son estime depuis déjà plusieurs mois. Elle craignait aussi de lui mettre de fausses idées en tête et d’être blâmée pour la décision que prendrait Luca à la fin de cette conversation. Cependant, l’américaine ne pouvait se résoudre à l’abandonner.

La surprise laissa finalement place à un visage plus serein qui se voulait rassurant et elle finit par s’installer sur l’une des chaises en posant son gobelet de café sur la table. « Que s’est-il passé ? » demanda-t-elle, l’encourageant à lui en dire davantage afin qu’elle puisse comprendre l’origine de tous ces doutes. « Vous vous êtes disputés ? »

Luca était en pleine crise et elle n’avait pas trop de monde vers qui se tourner. Son frère n’était pas une option. Elle aimait Nikola plus que tout et elle aimait penser que le contraire était également vrai mais disons qu’il n’était pas tellement objectif en ce qui concernait Ruben. Il ne l’avait jamais aimé, peu importe les efforts fournis par la jeune femme. Rien n’avait fonctionné et elle n’avait sans doute réussi qu’à les faire se détester encore plus. Parce que son fiancé ne portait pas non plus son jumeau dans son cœur, elle imaginait que c’était une réponse logique à une évidente hostilité. Il y avait aussi le fait que son frère ne vienne pas du même milieu que lui et n’ait pas assez de manières pour lui. Un peu comme elle au départ, mais il fallait croire qu’elle avait réussi à lui faire oublier ce détail. Quoi qu’il en soit, Nikola ne lui serait d’aucune aide. Il allait lui dire de le quitter et elle allait se réjouir de son malheur, elle le connaissait trop bien. Il n’arrêterait pas de se vanter en plus, après coup, parce qu’il avait obtenu gain de cause. Non, elle ne voulait définitivement pas de ça.

Alors elle avait appelé A.J. La cousine de son cher et tendre, son amie. Ruben ne la portait d’ailleurs pas tellement dans son cœur. Il était très sélectif et terriblement snob, mais elle n’avait pas besoin qu’il approuve les personnes qu’elle fréquentait sinon c’était simple, elle n’aurait aucun ami. Elle n’aimait pas tellement les personnes de ce milieu… Trop faux, se concentrant sur les choses pas vraiment importantes. Elle l’aimait juste lui. A.J. avait accouru presque immédiatement. Elle avait même repoussé le moment où elle se reposerait pour venir la voir et l’aider – Luca se sentait un peu coupable vu le travail qu’elle faisait mais elle ne pouvait pas dire qu’elle n’était pas contente de la voir, elle en avait besoin. La blonde ne serait peut-être pas la plus objective mais Luca avait quand même confiance en son jugement. Elle entra d’ailleurs tout de suite dans le vif du sujet, et c’était compréhensible. Après s’être installées sur la terrasse, elle lui avoua alors la raison qui l’avait poussée à la ‘convoquer’ si rapidement : elle n’était plus sûre d’épouser Ruben. La manière dont elle l’avait dit faisait sans doute apparaitre les choses plus graves qu’elles ne l’étaient réellement mais… au fond Luca n’était plus si sûre que ce soit si éloigné de la réalité que ça. « Que s’est-il passé ? » La jeune femme baissa les yeux. Elle ne savait pas par où commencer, il y avait pas mal de choses à dire sur le sujet. « Vous vous êtes disputés ? » « Oh, j’aurais préféré. » répondit-elle avec un sourire sans joie. « Ca m’aurait prouvé qu’il se souvient que j’existe. » Elle avait de gros doutes là-dessus depuis quelques temps. Après elle se montait la tête pour rien et il était peut-être simplement trop pris par son travail mais même quand il ne l’était plus elle avait l’impression de ne pas être là. « Je me trompe peut-être, mais il me regarde et me touche à peine ces derniers temps. Il trouve toutes les excuses possibles pour ne pas être avec moi J’ai l’impression qu’il regrette de m’avoir demandé de l’épouser.»

« Oh, j’aurais préféré. » dit-elle, laissant l’ambulancière quelque peu interdite. Si Alexis se questionnait ? Pour sûr ! Elle se demandait même comment Ruben avait réussi à se trouver une compagne aussi géniale que Luca. « Ca m’aurait prouvé qu’il se souvient que j’existe. » Elle avait tout pour elle ; gentille, jolie et intelligente de surcroît. Mais alors pourquoi les choses en étaient rendues à ce stade aujourd’hui ? Pourquoi en venait-il à l’ignorer de la sorte ? C’était complètement insensé, mais digne de Ruben Calvelli finalement. C’était sans doute le côté italien de ce dernier qui ressortait ; elle l’avait toujours trouvé hautain et terriblement macho. Si elle se demandait comment il avait pu dénicher une demoiselle comme Luca, elle se demandait aussi comment il s’y était pris pour l’attirer dans ses filets. Peut-être (sûrement) avait-il réussi en se faisant passer pour celui qu’il n’était pas et lui dévoilait aujourd’hui sa vraie nature. « Je suis désolée. Tu ne mérites vraiment pas qu’il te traite de la sorte… » murmura-t-elle. C’était totalement idiot de s’excuser d’un comportement qui n’était pas le sien, mais Ruben faisait tout de même partie de sa famille et Alexis ne voulait pas être mise dans le même panier. Luca était devenue son amie. Peut-être était-ce la raison de ce changement de comportement ? La blonde se mordit la lèvre, s’interdisant de lui soumettre cette hypothèse farfelue. « Je me trompe peut-être, mais il me regarde et me touche à peine ces derniers temps. Il trouve toutes les excuses possibles pour ne pas être avec moi. J’ai l’impression qu’il regrette de m’avoir demandé de l’épouser.» Le cœur d’Alex se serra. Elle se doutait qu’il serait question de son mariage futur. Elle sentait les doutes de Luca, les comprenait et se disait que ce devait être terrible de ressentir tout ça alors que le mariage était en cours de préparation. « C’est un idiot. » répliqua-t-elle aussitôt dans un soupir d’exaspération. Luca ne méritait pas d’être ignoré de la sorte, surtout après toutes les concessions qu’elle avait faite pour lui. « Mais en dehors de cette certitude, peut-être qu’il a simplement peur. C’est normal avant un mariage. Enfin, j'imagine puisque je n'ai jamais été mariée et que ce n'est pas demain la veille. Tu as essayé de lui en parler ? Comme tu viens de le dire, ça fait un petit moment que vous ne vous êtes pas retrouvés, tu devrais insister pour un week-end en amoureux, je pense que ça vous ferait le plus grand bien. C’est vrai, vous n’arrêtez pas une minute tous les deux, vous ne faites que vous croiser : c'est de là que vient le problème, à mon avis. » dit-elle, en tentant de se faire la plus neutre possible. Alexis ne voulait pas prendre de parti. Du moins, elle essayait. On sentait clairement qu'elle préférait protéger les intérêts de Luca plutôt que ceux de Ruben qu'elle ne tenait pas vraiment dans son estime, mais elle ne voulait pas non plus être accusée d'avoir sabordé leur mariage. Oh, Alexis se doutait que Luca n'irait pas parler de sa visite avec Ruben alors qu'ils avaient d'autres choses plus importantes à régler...

La magie n’opérait plus. La vie avec Ruben, les fiançailles, le bonheur qu’ils étaient censés connaitre… Plus rien n’avait de réelle saveur aujourd’hui. Et le pire était qu’elle ne savait même pas pourquoi. Lucija avait retourné le problème dans tous les sens, elle n’avait pas trouvé de réponse à ses questions. Elle n’avait rien vu venir et en fait… elle n’aurait rien pu prévoir. C’était sa première et seule relation amoureuse, elle n’avait pas vraiment d’expérience, peut-être que si elle en avait eu elle aurait pu prévoir… mais là c’était la grande désillusion. Elle était trop naïve et elle le payait à présent. Peut-être qu’elle avait fait quelque chose qui avait déplu à Ruben aussi… Peut-être que tout était de sa faute et qu’il n’y avait pas à chercher plus loin. Elle ne savait pas ce qu’elle avait fait mais les faits étaient là : elle avait l’impression d’être inexistante à ses yeux, et l’indifférence de son fiancé lui était insupportable. « Je suis désolée. Tu ne mérites vraiment pas qu’il te traite de la sorte… » Lucija eut un sourire un peu triste avant d’hausser les épaules. Alexis était son amie et sa relation avec son cousin était loin d’être au beau fixe. Alors elle n’allait pas lui dire le contraire. Mais elle savait aussi qu’elle était objective, simplement… elle aurait aimé pouvoir être convaincue plus facilement. « Peut-être que si ? J’ai peut-être fait quelque chose de mal sans le savoir… » Mais comme ils ne communiquaient pas, c’était difficile de se rendre compte. Aussi, ils n’avaient pas beaucoup d’occasions de parler alors elle ne savait pas quand elle pourrait lui demander clairement. Surtout que s’il s’avérait qu’elle s’était trompée et monté la tête pour rien, elle allait se ridiculiser et peut-être créer un problème. « C’est un idiot. » conclut la blonde après que Luca eut fini de lui exprimer son ressenti sur l’attitude de Ruben. C’était pour ça qu’elle n’était plus sûre de vouloir l’épouser, parce qu’elle sentait qu’il regrettait et elle ne supporterait jamais de vivre un mariage sans amour. Ou avec un amour qui n’allait que dans un seul sens en tout cas. « Ou c’est peut-être moi l’idiote en fin de compte. Je ne devrais pas perdre mon temps avec lui si je sais déjà qu’il ne veut plus de moi, non ? » Elle était prise de doutes de tous les côtés, et au fur et à mesure que le temps avançait, d’autres apparaissaient. Gosh, elle ne se reconnaissait tellement pas. Elle était quelqu’un d’autre avec Ruben et c’était peut-être là que résidait le problème aussi. « Mais en dehors de cette certitude, peut-être qu’il a simplement peur. C’est normal avant un mariage. Enfin, j'imagine puisque je n'ai jamais été mariée et que ce n'est pas demain la veille. Tu as essayé de lui en parler ? Comme tu viens de le dire, ça fait un petit moment que vous ne vous êtes pas retrouvés, tu devrais insister pour un week-end en amoureux, je pense que ça vous ferait le plus grand bien. C’est vrai, vous n’arrêtez pas une minute tous les deux, vous ne faites que vous croiser : c'est de là que vient le problème, à mon avis. » Luca écouta attentivement chacun de ses mots, réfléchissant en même temps à ce que tout cela impliquait. Elle n’avait pas tort et elle se rendait compte qu’elle avait bien fait de lui en parler. Elle, elle n’était pas objective et était beaucoup trop impliquée. « Tu penses que ça règlerait les choses ? Vraiment ? » Parce qu’elle n’avait pas envie d’un week end où il ne ferait pas attention à elle non plus. Ou il trouverait encore des excuses pour ne pas venir… « Je vais essayer de lui en parler, ce soir… Je n’ai pas beaucoup d’autres options de toute façon. » Elle savait qu’elle avait dit ne plus savoir si elle était prête à se marier mais au fond, elle n’y avait pas temps réfléchi que ça. Ou pas correctement en tout cas. Là, elle avait un avis extérieur, c’était mieux pour y penser. Elle se remit ensuite à sourire et posa une main sur celle de son amie. « Merci de m’écouter en tout cas. Ça doit être un peu… chiant pour toi, et ça ne doit être pas facile non plus, surtout vu ta relation avec Ruben… Mais j’en avais vraiment besoin. »