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L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien

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MessageSujet: L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien EmptyVen 20 Sep - 0:16




Orf & Suil
L'empire du sens


J’écoute la musique que Daphnée a tenu à me faire écouter à tous prix. Je lève les yeux au ciel pour comprendre ce que j’entends. En gros, le refrain fait ‘prends moi sur le sol, je n’en peux plus, je te veux, montre moi l’amour’. Je fronce les sourcils et je grimace. Daphnée est une assistante,  la mienne entre autre chose, et elle a 23 ans, je ne peux donc pas lui en vouloir d’écouter ce genre de musique. Mais je ne comprends pas pourquoi elle me fait écouter ça. Je penche la tête sur le côté, lorsque j’entends une des chanteuses, entamer un ‘je veux embrasser une fille, embrasser un garçon’ très suggestif. Je me demande à quoi peut ressembler le clip déjà que les paroles sont si explicites ! La musique coupe avant la fin et Daphnée me regarde l’air d’avoir décroché le scoop de l’année, j’esquisse un demi sourire, sans comprendre où elle avait voulu en venir. « Et donc ? » Elle m’attrape les mains et me fait asseoir sur la chaise de son bureau. « Mais tu ne comprends pas Orf ! » S’exclama t-elle surexcitée. « Pas vraiment. » Avouais-je en la dévisageant. « Mais c’est ça qu’il faut que tu lui dises ! » Je bloque un instant, avant de réaliser qu’elle devait parler de Suil. Daphnée est mon assistante et ma confidente, j’écoute aussi sa vie avec attention et elle, en fait de même avec moi, du coup, oui elle connait mes sentiments pour Suil et mon incapacité à gérer la situation. Le fait que nous soyons amies, n’est pas si étrange, en matière de cœur j’ai la maturité d’une gamine de son âge, sauf qu’elle n’est plus vierge depuis que Tobby Dokins est venu par la fenêtre, la rejoindre dans son lit, lorsqu’elle avait 15 ans.  Je me suis toujours demandée, si ce Tobby trainait dans les environs. Bref. Daphnée me ramène sur terre. « Il faut que tu te bouges ma grande, ton horloge va se transformer en bombe à retardement ! » Elle parle bien sur de mon horloge biologique, celle là même qui me chatouille l’esprit trop souvent. « Charmant merci. » Dis-je en prenant l’air de me vexée un peu. « Non, fais pas ta mauvaise tête, mais depuis que tu m’as dit que tu n’avais jamais vu le loup… » Je la fis terre précipitamment, en faisant un grand ‘CHUUUUTTTT’, regardant tout autour de moi, pour être sure que personne n’ait entendu ça. « Un peu de discrétion je te prie, ne me fais pas regretter de te l’avoir dit ! » Lorsque mon regard se reposa sur elle, il glissa rapidement sur l’écran de son ordinateur, une vidéo pour le moins cochonne était diffusée. « Mais… Qu’est ce que… » Dis-je estomaquée. Il faut savoir que l’on est dans un open space au travail, que rien ne reste secret. « Coupe ça ! » M’insurgeais-je. « Roh fais pas ta prude, il faut que tu regarde ce genre de choses, et que tu t’agites la praline un peu. » Me dit-elle. J’ouvris de grands yeux surpris, me levant pour me battre avec ses mains et bras, pour finalement réussir à appuyer sur la touche suppr. De son pc. « Ne me fais plus jamais ça Daph… Pas ici… » La grondais-je. Elle éclate de rire, hausse les épaules et me laisse là, au milieu des bureaux, le feu aux joues… Et quand je pense que l’humiliation est terminée, Suilaebhan entre dans mon champ de vision… Je ne suis pas sure qu’il est entendu quoique ce soit, et je bave littéralement devant son sourire… Argh… prends moi sur le sol, je ne lutterais pas. Je le regardais d’un air légèrement stone, c’est l’amour il parait. C’était l’heure, il était venu me prendre… Enfin non juste me chercher, pour aller au cinéma, je m’arrêtais de bloquer, pour lui sourire et redevenir à peu près naturelle. « Parfait, tu es là. Je vais chercher ma veste, et on pourra y aller. » Dis-je avec un ton de voix, trop aigu pour paraître zen et détendue. Passons, je le contourne et me dirige d’un pas décidé vers mon bureau, faisant claquer les talons de mes chaussures à talons justement sur le sol.

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MessageSujet: Re: L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien EmptyVen 20 Sep - 16:20




Orf & Suil
L'empire du sens


Bien sûr que j'étais là. Pour quelle obscure raison, aurais-je pu ne pas être là au juste ? Je lui avais dis que je passerais la chercher. Et comme j'étais du genre à toujours tenir mes promesses et mes dires, j'étais là à l'heure dite. Parce que oui, j'étais également du genre à être très ponctuel. Plus ponctuel que moi, c'était tout bonnement impossible. Ou ça s'appelait être en avance, tout simplement. Ce que, en revanche, je n'étais jamais. Parce que je suivais scrupuleusement mon agenda, au jour le jour. Si j'avais prévu de quitter la fac à dix huit heures trente pour faire une demi heure de corrections, eh bien je quittais la fac à trente. Pas avant, pas après. Et ce, pour la simple et bonne raison que je devais être chez moi à dix neuf heures pour manger, prendre ma douche et rédiger un article ou commencer à y penser. Bref, tout était prévu, tout était savamment calculé. Je ne faisais jamais rien au hasard. Ainsi, l'heure que j'avais indiqué à Orf, était l'heure à laquelle je m'arrêtais devant elle. Pas plus tôt, pas plus tard. Le timbre de sa voix me surprit presque autant que ses paroles elles mêmes. Quel était le souci ce coup ci ? Est-ce qu'elle avait craint que je ne vienne pas ou bien, en retard ? Non, elle me connaissait trop pour imaginer une chose pareille de ma part ! Alors quoi ? Y avait-il un souci dans son boulot ? Bah, si tel était le cas, sans doute me le confierait-elle tout simplement. Nous n'avions aucun secret l'un pour l'autre. Du moins, pas que je sache. Après tout, si elle avait des secrets pour moi, je ne pouvais pas être au courant de ça. C'était le principe même du secret ! En attendant de savoir le pourquoi du comment s'il y en avait un, je la laissai s'éloigner pour récupérer ses affaires dans son bureau, en demeurant moi même en retrait. Quand elle fit sa réapparition, je posai les yeux sur ma montre. Pas pour dire qu'elle était en retard ou quoi que ce soit ...

Non, c'était simplement parce que c'était là l'un de mes nombreux toc. Pas le fait de regarder ma montre ... Mais le fait de tout faire par minute. Dix secondes ... Encore trois ... Une ... Et enfin je me redressai et affichai un sourire à l'intention de mon amie. « On y va ? » Proposai-je avant de me détourner sans vraiment attendre de réponse de sa part. Sans quoi, je risquais de demander à Orf d'attendre que la minute actuelle ait terminé de tourner, avant de bouger à nouveau. J'appelait l'ascenseur et affichai une légère grimace. J'avais horreur de toucher les boutons d'ascenseur et les interrupteurs, au moins autant que le fait de toucher les poignées de porte. Trop de gens qui les tripotaient. Ceci dit, c'était l'une des choses que je parvenais à prendre assez sur moi pour ne pas passer mon temps à me laver les mains. Paraîtrait que ce n'était pas très bon pour la peau de ne faire que ça. Dommage. Mais au moins, ça me donnait une motivation pour ne pas me laisser aller à mes tocs divers et variés. Et ça sauvait mes mains qui étaient quand même en grande partie mon outil de travail. Mais pour ce soir là au moins, mon outil de travail allait être au repos. Ca m'arrivait vraiment très rarement. Et à tous les coups ou presque, c'était Orf elle même qui m'obligeait à décrocher un peu pour faire quelques sorties avec elle. Il était évident que ça ne pouvait pas me faire de mal. A vrai dire, ça me permettait même de me détendre. Et il semblait évident que c'était une très bonne chose ! Après un court trajet en voiture, je me garai devant le cinéma et y entraînai Orfhlaith. « Tu as décidé du film que tu voulais aller voir, au fait ? »

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MessageSujet: Re: L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien EmptySam 21 Sep - 15:24




Orf & Suil
L'empire du sens


Se concentrer, sur autre chose que sur sa sublime magnificence, se concentrer sur toutes les autres choses… Je respire, je vais bien, j’hoche la tête et le suis vers sa voiture. Durant le chemin, pas un mot n’est échangé, ce n’est pas grave, le silence ne me gêne pas, et c’est Suil, il est comme ça, je l’accepte, je le veux, il me plait tellement. Oh putain, non arrêtes ça tout de suite, je mouille rien de regarder ses mains. Mauvais plan, très mauvais plan. Je me mords la lèvre et la voiture s’immobilise enfin, j’ai les jambes très serrées l’une contre l’autre et ma position donne l’impression que j’ai un manche dans le cul, alors que non, je n’ai rien dans cette partie là de mon anatomie, ni ailleurs d’ailleurs. Bref. Il me demande quel film. Je mets un temps plus ou moins long pour dégainer ma réponse. Je ne sais pas si de me retrouver dans une salle de cinéma, dans le noir, à côté de lui, est une idée de génie. Selon Gorf, ça pourrait faire un quelconque rapprochement, mais jusqu’à maintenant au ciné ensemble, il n’y a jamais eu aucun rapprochement, sauf la fois où un con avait renversé son bas de pop corn sur moi, et là Suil, avant ramassé les grains de pop corn au niveau de mes seins. La vache, rien de repenser à ce moment, j’en ai des bouffées de chaleur. Je me racle la gorge et me concentre un peu plus. « Je pensais aller voir Argo, tu sais le dernier Ben Affleck. » Lui dis-je en tournant la tête vers lui, jonglant entre ses lèvres et ses yeux. J’ouvre ma portière et sors de la voiture en réalisant la moiteur entre mes cuisses, c’est du joli tiens. Je replace ma jupe de tailleur, et le suis, en lui adressant un sourire légèrement gêné. Allez, tu peux le faire. Je paie nos billets, l’invitant avec beaucoup de naturel, et lorsque nous arrivons dans le hall, je me dirige vers le guichet des boissons. « Un grand coca s’il vous plait. » demandais-je au barman. « Je meurs de soif, tu veux quelque chose… du pop corn ? » Et si tu veux le renverser sur moi, pas de souci, je prendrais sur moi… Oh putain, non c’est de la faute de Daphnée ça, je suis en transe, je suis une obsédée notoire, c’est affligeant. Je paie nos consos et nous allons faire la queue. Je rêverais qu’il me prenne la main, mais le seul qu’il pourrait avoir, c’est de me prendre le bras, pour me faire bouger pour que quelqu’un passe. Je serre les mâchoires et bois mon coca en silence. Si lui ne parle pour ainsi dire jamais, moi ce n’est pas le cas normalement, je suis son contraire, je parle beaucoup ! Mais lorsque je suis nerveuse, je n’arrive pas à parler, c’est quasi impossible, autant dire qu’il y a peu de chance pour que quelque chose bouge ce soir. Je coule un regard vers lui, et détourne le regard pour avancer avec la queue. On s’installe au fond et au milieu, c’est notre spot. Autour de nous, que des couples qui s’installent, tu m’étonnes, c’est le coin idéal pour se rouler des pelles sans être observés par les voisins.

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MessageSujet: Re: L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien EmptyLun 23 Sep - 6:24




Orf & Suil
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Il n'était pas rare qu'Orf et moi même, passions des soirées ou des après-midi ensemble. C'était même très fréquent. Et ce, pour la simple et bonne raison que nous adorions passer du temps ensemble. Ce qui ne me paraissait pas étrange le moins du monde. Ca faisait une vingtaine d'années que nous nous connaissions tous les deux. Par coeur pour ainsi dire. Et parmi les sorties que nous faisions ensemble, il y avait le cinéma. Sans être des cinéphiles avertis, nous aimions à aller voir quelques films de temps à autre. Je préférais ça à l'idée d'aller dans un pub toute une soirée ou, pire, en boîte de nuit. Ca en revanche, ce n'était vraiment pas moi du tout. C'était plutôt le truc de mon frère. Parce que oui, nous étions deux parfaits opposés sur bien des points. Orf et moi même étions davantage semblables. Même s'il y avait quand même quelques différences notables. Comme le fait qu'elle était cent fois plus bavarde que moi. Et pourtant là, pour une fois, elle ne parlait quasiment pas. Ca plus la façon tendue dont elle se tenait ... Il me semblait que quelque chose clochait. Je n'étais pas très réceptif à la plupart des gens. Mais avec Orf, je pouvais généralement noter quelques différences de comportement. Ainsi, je devinais parfois quand elle avait ses règles. Oui, vraiment. Elle avait tendance à être plus irritable les deux premiers jours. Mais comme j'étais un galant homme, je ne faisais jamais la moindre remarque. J'acceptais juste ses hauts et ses bas sans jamais m'énerver. Jamais avec elle. Je n'étais même jamais froid ou distant à son encontre. Quand bien même ça faisait pourtant grandement parti de mon caractère. Orfhlaith, c'était Orfhlaith. Ma meilleure amie. Ma petite soeur même. Et ce, depuis plus de vingt ans.

Ainsi nous trouvions nous désormais dans une salle de cinéma qui n'allait pas tarder à être bondée, sans aucun doute. Si je remarquai bien qu'il y avait beaucoup de gens autour de nous, je ne réalisai aucunement que la plupart étaient des couples qui allaient, très certainement, nous offrir des bruitages humides au cours de la séance. « Tu vas bien Or ? » Finis-je par lui demander, avant que l'heure des bandes annonces n'ait sonné et que, du coup, le calme était encore là. C'était juste une question comme ça. Histoire de me rassurer. Peut-être qu'elle avait seulement eut une dure journée. Ou qu'elle avait un autre rendez-vous -du genre rencard- après le notre, et que ça la rendait nerveuse ? Non. Je doutais Orfhlaith capable de mettre fin à une sortie avec moi, après seulement un ciné. D'ordinaire on prenait le temps de flâner un peu en ville, d'aller boire un verre puis d'échouer chez l'un ou chez l'autre pour un dîner qu'on aurait récupéré chez un traiteur chinois. Nous n'avions même pas besoin d'en parler cent cinquante ans avant, pour tout prévoir. Ca se faisait juste naturellement entre nous. Sans doute parce que, comme deux vieux, nous avions notre lot d'habitudes en tous genres. Et ce n'était pas si désagréable que ça. Il était certain que, encore une fois, ce n'était pas le genre de mon frère d'avoir des habitudes de petit vieux. Je ne comptais plus le nombre de fois où il avait disparu pendant des jours entiers, parce qu'il s'était "laissé porter" comme il le disait lui même. Aller dans telle ville, rencontrer tels gens, faire la fête à tel endroit et échouer dans tel autre. Bref, c'était mon frère tout craché. Mais pas moi du tout. Et pas Orf non plus, aux dernières nouvelles.

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MessageSujet: Re: L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien EmptyMar 24 Sep - 15:23




Orf & Suil
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Bien sur que je vais bien, je sirote une gorgée de coca, et je m’étouffe avec une bulle, tousse un peu, les larmes montent aux yeux et je secoue la tête. « Oui…oui… ça va, ça va et toi ? » Charmant ne manque plus que le rot qui aurait pu suivre et j’aurais été top glamour. Je pose ma boisson entre nous, sur son socle, tousse dans ma main. Je dois être rouge écarlate mais ce n’est pas bien grave. Je me calme, reprends mon souffle, passe une main sur mon front en sueur. « Pffiou… Une bulle. Heum… tout va bien, hein, tout va bien. On disait quoi ? Ah oui, je vais bien, tu vas bien, ou du moins tu as l’air d’aller bien… » Je pose une main sur sa cuisse, au dessus de l’accoudoir et le regarde avec mon plus franc sourire. « Le travail ? Comment va ton travail ? » La lumière s’éteint et les bandes annonces commencent, je me prends un chut du voisin, je le regarde et souris, puis je me retourne vers l’écran, la main toujours sur sa cuisse, l’ayant oublié là. « On parlera tout à l’heure, y’a la gestapo à côté de moi. » Lui chuchotais-je, me prenant un autre chut du même. Génial, le plan cinema, Gof ! Rappelles moi de te le dire ! Sa jambe bouge et je réalise que j’y ai toujours ma main, je me crispe et le regarde. « Oups, oui, tu vas vouloir récupérer ta cuisse. » Dis-je au comble de la gêne, et encore, ce n’est rien en comparaison de ce qui suit. En retirant ma main, et par je ne sais quel acte inconscient, je fais tomber mon gobelet de coca sur son pantalon. Splash… La surprise est réelle, je me relève comme un diable sortit de sa boite, et le regarde. Je me jette sur mon sac et mes mouchoirs, les sors du paquet et les colle sur son entrejambe, sans même réaliser ce que je suis en train de faire. « Oh putain, pardon… pardon. » Et ça fait chut à tire la rigot autour de nous et je râle. « Oui ben chut vous-même ! » Leur répondis-je tout en tamponnant de mes mains son entrejambe trempée. Lorsque je réalise que Suil ne bouge plus, je m’arrête, les mains sur lui et je lève les yeux… La posture a de quoi défrayer la chronique, jeu de mot non fait exprès. Je suis à genoux devant Suil, les mains sur ses attributs, et lui est debout… « Y’a des hôtels pour ça ! » en crie un, et les autres suivent en éclatant de rire. Je retire mes mains, baisse le regard, je suis pivoine et ce n’est pas près de s’arrêter. Je me relève doucement et quitte la salle, en jetant dehors, le gobelet, la paille, les mouchoirs en amas visqueux. Je file aux toilettes pour dame me laver les mains, sans plus regarder Suil, que je venais de palper, devant une salle entière, remplie qui plus est. Tout va bien. Non, tout ne va pas bien, je m’essuie les mains après les avoir lavé et me pose en face du miroir, je me regarde et j’ai pitié de moi. Je ne vais pas tenir comme ça longtemps, c’est une énorme connerie, tout ça est une connerie sans nom. Je finis par sortir de là, histoire qu’il ne pense pas que je me suis tirée pour de bon. Penaude, debout là au milieu de l’entrée des salles, sur cette moquette violette à chier, qui fait penser à celle que j’avais dans ma chambre dans les années 80, portant mon sac entre mes mains, j’attends.

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MessageSujet: Re: L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien EmptyMar 24 Sep - 20:44




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Je devais avoir l'air d'un parfait idiot. Ou d'un robot ... Mais je ne réagissais pas. Elle s'étouffait à côté de moi, toussait, manquait cracher un poumon à en avoir les larmes aux yeux et moi ... Je restais là à simplement la regarder, sourcils à peine arqués. « Je vais bien également ... » Daignai-je malgré tout lui répondre en continuant de l'observer fixement et en détachant chacun de mes mots comme si je m'adressais à une parfaite demeurée. En même temps ... Une personne normale pouvait-elle manquer perdre la vie à cause d'une bulle de gaz présente dans son coca ? Je n'étais pas tout à fait sûr de ça. Alors oui, même si cela pouvait paraître radical, j'étais déjà en train de douter de sa santé mentale. J'avais presque envie de faire tout Gotham pour lui trouver un médecin. Et pas uniquement pour cette effroyable quinte de toux ... Même quand elle logea sa main sur ma cuisse, je pris presque ça comme un geste visant à endormir ma méfiance. Elle était possédée ? Genre vraiment possédée ? Ca se pouvait non ? Ce n'était pas que dans les films, si ? Moi j'étais du genre à croire que si. Parce que je ne croyais en rien de surnaturel et tout le tralala. Mais depuis qu'on s'était retrouvés quelques minutes plus tôt, je la trouvais étrange. Ou c'était l'effet qu'avait la Grosse Pomme sur elle ? Mais non voyons. Depuis le temps qu'elle vivait là, je m'en serais rendu compte. Perdu dans mes pensées comme je l'étais, la surprise fut grande quand une liquide glacé me tomba dessus. Et réflexe immédiat, je me levai en un puissant sursaut. Oh que c'était froid. Super froid. Et pas plaisant du tout. Même douloureux. Et Orf était déjà en train d'éponger. Mais éponger sur ... Sur mes parties intimes. Main flanquée là comme si c'était on ne peut plus normal. Et puis elle y alla carrément avec les deux mains. Sans sembler réaliser ce qu'elle était en train de faire. C'était possible ça ? D'éponger l'entrejambe d'un type sans réfléchir ? J'aurais du réagir et la repousser bien gentiment, c'était certain. Mais j'étais trop sonné pour ça.

Sonné par le fait qu'elle était seulement en train de prendre conscience dans la position dans laquelle nous nous trouvions. Moi debout, elle à genoux devant moi avec les mains bel et bien posées sur mes attributs masculins. Les gens autour s'en étaient rendus compte bien avant elle d'ailleurs. Et quand elle retomba sur terre, elle quitta la salle en toute hâte, me laissant en plan là, comme un con. Je grimaçai et, ignorant les regards moqueurs et amusés de certains habitants de la ville qui ne dormait jamais, je quittai à mon tour la salle. Nettoyer un minimum tout ça, ne pourrait me faire de mal. C'était froid et collant. Bref. Dégueulasse et insupportable. Mais une fois dans les toilettes pour homme où était accrochée une étrange publicité vantant les mérites de je ne savais trop quel produit qui permettait de se faire bien voir dans la ville debout, tout ce que je pu faire pour limiter les dégâts, c'était de foutre de l'eau sur mon pantalon. Tiède l'eau. C'était mieux que le coca remplit de glaçons. J'étais pas mal trempé maintenant, certes. Et pour masquer un minimum les dégâts, j'ôtai mon pull blanc pour enrouler et nouer les manches autour de ma taille. Je quittai ensuite les toilettes et fus soulagé d'apercevoir Orf. J'étais soulagé de voir qu'elle n'était pas partie sans moi. Elle m'avait semblé tellement gênée, qu'elle aurait bien pu prendre la fuite. « Orfhlaith ! J'ai cru que tu étais partie ! Avant de me rappeler qu'on était venu avec ma voiture ... » Me rappelai-je seulement à l'instant, en la rejoignant pour lui faire face. « T'inquiète pas pour tout ça, c'était pas dur. » Remarquai-je sur un ton naturel, dans l'espoir de la rassurer. Et puis je réalisai le sens de mes paroles. Nom de Dieu ! « Le coca ! De ... Faire partir le coca ! » M'exclamai-je en affichant un air littéralement choqué. Comme si elle n'était pas assez gênée comme ça, sans que je n'en rajoute une couche. « Et c'était pas si désagréable. » Désagréable ? Quoi donc ? de quoi je parlais ? De ses mains sur ... O Grand Dieu, non ! En fait je voulais dire "pas non plus insupportable" ou un truc dans goût là. « Pas "insupportable" je voulais dire ... Dans le sens où tout va bien ... En bas. Et ... on devrait partir, non ? »

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MessageSujet: Re: L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien EmptyMar 24 Sep - 21:17




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Lorsque je le vis revenir, avec son pull autour de la taille, je me sentie encore plus con. Putain, la présentatrice du JT sur CBS, à genoux devant un type au ciné… Prions pour que personne ne m’ai filmé, sinon bonjour la honte, ça va passer sur you tube, sur dailymotion et pire encore… Peut être même en interne, à cette idée, j’avais l’impression de m’enfoncer dans le sol, et de me rapetisser. Ce serait une claque radicale pour ma carrière ! Je fronçais les sourcils, effectivement je ne suis pas partie, mais j’aurais du peut être. Il tente de me rassurer, j’hausse les épaules en faisant la moue, avant de réaliser ce qu’il venait de dire à la fin. Mon nez se releva, et je le regardais sans comprendre, comment ça pas dur ? Je crois qu’il m’a cassé là… J’ouvre la bouche comme un poisson rouge pour répondre, mais il réalise sa connerie et se rattrape. J’hoche la tête. « Ah ça, bien alors. » Dis-je doucement. J’allais tourner les talons pour sortir, lorsqu’il rajouta de quoi me faire tourner bien vite vers lui, ne comprenant pas là. Comment ça, ce n’était pas si désagréable ? C’était un aveu ! Oh putain, si c’est ça, j’achète des actions coca dès dem… Il se rattrape encore une fois, et je réalise qu’il a l’air de pédaler dans la semoule et ça, ça n’arrive jamais à Suil. Je penche la tête sur le côté, réalisant, que son trouble, n’est pas anodin. Il me demande si on peut partir, et je pense en effet, que c’est le moment, j’acquiesce en silence, avec un regain d’énergie, je le suis vers la sortie et la voiture. C’est trop beau pour être vrai, il a été troublé par tout ça, je suis d’un coup beaucoup plus souriante, et carrément sur un nuage, donc je pourrais lui faire un temps soit peu d’effet ! Je grimpe dans la voiture et lui adresse un sourire charmant. « On va chez moi ? » Lui dis-je d’une petite voix apaisée. Je ne pense pas qu’il dira non, quoique je réalise qu’il a le fute trempé. « J’ai repassé le pantalon que tu avais lavé chez moi le week end dernier, il est propre et sec, tu pourras te changer. » Ou rester nu… On prend la route, et je me sens tellement bien, je pousse un soupir d’aise. « Je pense qu’on a choqué les gens, dans cette posture… pour le moins caustique… » Dis-je en riant doucement. C’est ça, rappelons le poteau rose, et peut être que ça va lui faire se délier la langue, je le vois bien me dire, qu’il a été gêné, mais a apprécié malgré tout, et aimerait bien refaire ça en privé… Sur mon nuage, ou plutôt dans mes fantasmes pour le coup je n’entends pas tout de suite sa réponse. 

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MessageSujet: Re: L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien EmptyMar 24 Sep - 22:20




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Finalement, de voir Or aussi gênée qu'elle l'était depuis l'instant où elle avait réalisé où étaient fourrées ses mains, avait le don de me gêner à mon tour. Ou au moins, à me mettre un peu mal à l'aise. Ce n'était pourtant pas si grave ! Orfhlaith m'avait déjà vu nu. Bon certes, j'avais douze ans à l'époque et c'était un coup du hasard parce qu'elle était entrée dans ma chambre à l'improviste alors que je me changeais. Mais bref, elle me connaissait, je la connaissais, tout allait parfaitement bien. Mais son comportement depuis que j'étais allé la chercher au boulot, me perturbait au plus haut point. Elle me semblait toute perturbée. Du coup je ne savais trop sur quel pied danser. Mais une fois dans la voiture, à son sourire et au ton de sa voix, j'eus l'impression qu'elle allait mieux. Décidément. Elle passait d'une émotion à une autre en un clin d'oeil. J'avais du mal à la suivre là. Néanmoins, j'étais soulagé de la voir redevenue plus ... Elle. « Dans ce cas, allons directement chez toi oui. » Lui répondis-je en retrouvant à mon tour le sourire. La tension semblait s'être soudainement apaisée. C'était plaisant et rassurant. Je me sentais moi même un peu plus à l'aise que précédemment. Assez pour rire doucement quand elle mentionna la posture dans laquelle nous avions été surpris dans la salle de cinéma. Elle en riait maintenant. Pourquoi n'en ferais-je pas de même ? Et franchement, ce genre de truc ça ne pouvait vraiment arriver qu'à nous.

« Je dois dire que si une autre avait fait ça, je me serais demandé si ce n'était pas fait exprès. Mais venant de ma meilleure amie, c'est différent. » Répondis-je en espérant parvenir, par le même coup, à la rassurer sur le fait que toute cette histoire et cette position gênante, ne mériteraient pas dix chapitres dans un roman. Nous étions assez proches l'un de l'autre, pour qu'un tel geste ne porte pas à confusion entre nous. Fin de l'histoire. Nous en avions connu des pires et des meilleures par le passé. « Ceci dit, j'espère pour toi que tout ça ne va pas trop tourner. Ca pourrait foutre en l'air toutes tes chances avec ... Eh bien bon nombre d'hommes. Tes collègues par exemple. Il paraît que la plupart des rencontres amoureuses se font sur le lieu de travail. » Je n'étais pas du genre à parler pendant des heures de sujets et d'autres. Et encore moins à tout faire pour faire parler Orfhlaith. Mais depuis longtemps, j'avais l'impression de toujours lui raconter la moindre de mes relations. Toutes vouées à l'échec d'ailleurs. Et en retour, je ne savais pas grand chose de sa vie amoureuse à elle. Je savais qu'elle avait eut quelques copains. Jamais rien d'assez sérieux pour qu'il soit un jour question de mariage ou autre. Mais du coup, je ne voulais pas être le seul à aborder un sujet aussi personnel. J'étais supposé tout connaître d'elle, comme elle même connaissait tout de moi, non ?

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MessageSujet: Re: L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien EmptyMer 25 Sep - 14:28




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Blasée vous avez dit ? Mon sourire est légèrement retombé, quant il a prononcé le sacro saint « tu es ma meilleure amie », en soit c’est vrai, je le suis et le serais toujours. Mais merde, alors non, j’étais partie en train de me faire un gros film, palliant à celui que nous n’avions pas vu pour le coup. Je m’enfonce dans l’assise, je m’affaisse même. Et là il me questionne sur mes amours, chouette, comment te dire ? Ah oui, ta meilleure amie, amoureuse de toi de surcroit depuis des années maintenant, est toujours vierge et entretien une relation utopiste avec un profil meetic. Qui a le plus de chance de mourir à cause d’un terroriste que d’un jour gouter à l’amour ! Je me raclais la gorge. « Oh tu sais, Danny et moi, on est un couple libre. » Répondis-je, réalisant que pour trouver des noms de mecs, j’étais tout aussi nulle que sentimentalement parlant. Non mais Danny quoi ?! J’aurais pu dire Ken, que ça aurait été aussi concon. Je veux me pelotonner sous ma couette avec Edward Cullen ! Y’a que lui qui me connaisse si bien, putain que c’est pathétique. On arrive devant chez moi, je sors de la voiture, et grimpe les quatre marches qui me séparent de la porte d’entrée. Je lui tiens la porte, et nous entrons, je ne suis pas sure que je veuille encore passer la soirée avec lui, que va-t-il me dire de plus ? Ah oui je sais, que je suis sa rareté, la seule qui le connaisse, qui l’apprécie, qui… bla de bla de bla. Je suis verte, littéralement verte. « Danny est journaliste, actuellement au Mali » Ouais pour inventer, je ne suis pas super forte non plus mais bon j’espère encore un brin de jalousie qui émanerait de lui, mais faut que j’arrête de rêver, ça n’arrivera pas ! Je ne le regarde pas quand je rentre d’ailleurs, parce que je ne vois pas ce que je pourrais y lire, qui me remontera le moral. Je lâche mon sac sur le fauteuil de l’entrée, mes clés sur la petite table, et je retire mon trench coat et mes chaussures. Je file dans la chambre, chercher son pantalon et le lui donne. Je lève les yeux vers lui, et ce qu’il peut y lire, c’est de la profonde tristesse, je détourne le regard et le laisse se changer dans ma piaule. Ouvrant le robinet d’eau de la cuisine, je me sers un verre avant de l’engloutir je me fige. Dans la chambre, se trouve un panneau de bureau, sur lequel est inscrit sur deux colonnes pour et contre, les choses positives de sortir avec lui, et les négatives. Bordel. Je m’arrête de respirer, et je pose le verre sur la table, je penche la tête sur le côté pour voir la porte entrouverte, écoutant. Est-ce que j’ai le temps d’aller le récupérer ? De le planquer ? De m’enterrer ? Je suis tétanisée sur place, je contourne l’îlot central et m’approche de la chambre. Avec un peu de chance, il n’a rien vu, avec un gros coup de pot il fera semblant… Quoique cette dernière ne sera pas du tout flatteuse, mais est ce que je suis à ça près ce soir ? Je plaque mes mains sur mon front et je me maudis toute seule en me mettant dos à la porte de la chambre. Putain de soirée de merde.

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MessageSujet: Re: L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien EmptyMer 25 Sep - 23:31




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Danny ? Qui était ce Danny ? Je n'avais jamais entendu parler de lui. Est-ce qu'elle avait de tels secrets pour moi ? C'était quand même surprenant. Raison pour laquelle je lui lançai un regard médusé en attendant la suite. Et la suite eut le don de me surprendre. A Mali. Rien que ça ? C'était parce qu'il était si loin qu'elle ne m'avait pas parlé de lui ? Je me contentai finalement d'un bref coup d'oeil dans sa direction, sans trop oser dire quoi que ce soit. C'était tellement étrange qu'elle ne me parle de ce type que maintenant. Et puis "relation libre" ça signifiait quoi pour elle au juste ? Moi, tant qu'elle ne rencontrait pas un homme qui l'éloignerait de moi et se l'accaparerait totalement, ça m'allait. Parce qu'il y avait quand même des limites. Avant d'être la petite amie de qui que ce soit, elle était ma meilleure amie. Presque une soeur pour moi. Alors oui, j'étais un peu possessif quand il était question d'elle. Si elle n'était pas dispo quand j'avais besoin de parler à quelqu'un d'autre qu'à mon frère, comment j'étais supposé faire au juste, hein ? Sans elle j'étais totalement perdu, qu'on se le dise ! Nous passions d'ailleurs le plus clair de notre temps ensemble. Ce n'était pas pour rien ! Tant d'ailleurs, que quand nous quittâmes le cinéma -un peu en toute hâte il était vrai-, ce fut pour se rendre chez elle où, heureusement, elle avait l'un de mes pantalons.

J'avais beau la connaître par coeur, j'étais toujours aussi aveugle aux émotions diverses et variées de l'Homme. Du coup, je ne réalisai pas vraiment son regard triste et la remerciai simplement quand elle me fila mon pantalon. Avant d'aller m'enfermer dans sa chambre pour me changer. Quel soulagement d'être à nouveau dans des fringues sèches ! Et alors que cette constatation me frappait, mon regard erra en direction du bureau d'Orf. Ok ce n'était pas correct du tout de ma part, de me montrer aussi curieux. Mais mon regard était attiré par une feuille accrochée là. Et plus je m'en approchais plus j'étais curieux. Je m'en emparai et la levai pour lire son contenu. Une colonne pour des trucs genre "sait faire le ménage; très cultivé; drôle; doux; galant" et tout un tas de blabla. Et dans l'autre colonne "a des tocs; froid; associable". Bref ... Je le prenais pour moi. Non, vraiment. C'était mon portrait là. Et pourquoi avait-elle fait mon portrait au juste ? Je zieutais les alentours dans l'espoir de voir une autre feuille de ce genre pour Gof ou même un autre gars ou des amis. Mais rien. Juste moi. Peut-être que je me trompais ? Peut-être que ce n'était pas moi ? Mouais. C'était quand même une énorme coïncidence que quelqu'un ait les mêmes mimiques que moi et les mêmes traits de caractère. Intrigué, je quittai la chambre en embarquant la feuille avec moi et faillis rentrer tout droit dans Orf qui se trouvait là (façon de parler). Non à vrai dire, je la percutai bel et bien. Elle était trop près de la porte. A m'attendre sans doute. Du coup mon torse cogna son dos, mon bassin rencontra le sien. Et le tout, un peu trop vivement. Pour lui éviter une chute, j'eus le réflexe d'enrouler un bras autour d'elle. Et en voulant la libérer presque aussitôt, ma main frôla l'un de ses seins. Merde. Heureusement qu'il était question d'Orf ! « Hey, c'est quoi ça ? » Demandai-je en la contournant pour lui faire face, le plus naturellement du monde. « Tu comptes écrire un roman et ton héros aura ma personnalité ? » Me moquai-je en conservant l'air le plus sérieux qui soit. « De toute façon il y a des erreurs. Je ne sale pas trop mes plats. Et je ne passe pas plus de temps que toi à me coiffer. »

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MessageSujet: Re: L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien EmptyJeu 26 Sep - 8:31




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Il ouvrit la porte trop vite et me percuta tout aussi rapidement, je n’eus le temps de rien, juste de réaliser son corps contre le mien, le fait que j’allais me vautrer sur le sol, qu’il me retint fermement avant d’effleurer de sa main ma poitrine. Ça fait trop, je vous l’assure, pour une seule personne ça fait trop ! Sans compter que quelques minutes avant qu’il n’ouvre la porte je m’étais jetée sur ma bouteille de liqueur de pomme pour en boire une grande rasade. Je suis la pire irlandaise du siècle, je ne tiens pas l’alcool, mais bref, ce n’est pas le sujet, là le sujet c’est, qu’est ce que c’est que cette liste que tu trimballes Orf ? Je le regarde, je regarde la liste, je le regarde, et j’hausse les épaules en grimaçant. « Cette soirée est une catastrophe avec des pattes Suil… Si, tout est vrai, parce que ça fait 20 ans que je te côtoie, tu sales beaucoup trop et tu crois qu’en mettant 25 minutes dans la salle de bain, pour ta  coupe, ça sera suffisant. Mais tu as tellement de belles qualités. » Ajoutais-je en relevant le nez, tout sourire. « Je n’essaie pas de créer un héro…. J’essaie de savoir pourquoi je suis amoureuse de lui. » Dis-je alors, avant de me hisser sur les pointes pour encercler de mes mains, son visage, posant mes lèvres sur les siennes dans un élan spontanée qui eut le mérite de me surprendre. Un baiser, qui ne fut pas échangé, mais je m’en doutais. Je coupais court à ça, et sans lui laisser le temps de dire quoique ce soit, caressant son torse, en proie à une envie de pleurer très présente. « Voilà, c’est l’heure que tu rentre chez toi Suil…Va t’en.  » Je retins mes larmes au maximum, tournais les talons et allais m’enfermer dans ma chambre, m’asseoir contre la porte, au sol, laissant mes larmes couler une bonne fois pour toutes. J’attrapais ma télécommande de chaine hifi, pour lancer le cd en place, qui n’était autre qu’Avril Lavigne s’il vous plait, dois-je rappeler l’âge que j’ai ? Ce n’est pas grave, j’m’en tape. Du coup c’est I’m with you poussé  fond dans les baffles qui couvre mes sanglots. Un peu plus tard, lorsqu’il partit de mon appartement, je retraversais le salon, les yeux boursouflés, hagarde, pour aller vider en entier la bouteille d’alcool jusqu’à m’endormir sur le canapé du salon. Le réveil fut affreux, je ne connais aucune comparaison, j’ai la gueule de bois la plus présente de tous les temps, et malgré tout, vu que je suis en retard pour la première fois depuis que je travaille, je file dans la douche en grinçant des dents, enfile une jupe crayon, une paire de stilettos, une chemise bleue et attrape tout ce qui manque avant de sortir. Je file au siège de la chaine, sentant de loin les vapeurs d’alcool, remonter gentiment mais surement. Les cheveux coiffés comme une sauvage, la chemise débraillée, pas du tout moi. « Jolie Orf, coiffure après sexe ? » Me lança une collègue avec qui je n’avais jamais parlé. Je me tournais sur elle, plissant les yeux, grimaçante. Je percutais ensuite de plein fouet mon patron, qui me toisa de son mètre 90. « En 6 ans de carrière vous n’avez jamais été en retard, c’est quoi votre excuse ? » Me dit il en faisant tonner sa voix, et tout me revint en tête, le palpage de ses parties, mes films, la vérité, mon aveu, le baiser, la liste, putain j’ai tout foiré. Du coup, je fondis en larmes devant mon boss, en me blottissant contre lui. « J’ai… tout… foiré… » Il ne bougea d’abord pas, puis me décolla de lui, me proposa de rentrer chez moi de prendre quelques jours, ce qui me fit pleurer de plus belle. C’est finalement Gof, qui vint me chercher en toute hâte au siège de la chaîne de télé, l’attendant chez l’infirmière.

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MessageSujet: Re: L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien EmptyJeu 26 Sep - 19:37




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« Je n’essaie pas de créer un héro…. J’essaie de savoir pourquoi je suis amoureuse de lui. »
Ces quelques mots tournaient en boucle dans mon esprit ralenti, depuis la veille au soir. Je ne comprenais pas. Je ne comprenais plus. Plus rien à rien. Je n'étais même pas certain que tout ça se soit réellement passé. Etait-ce vraiment réel ? Est-ce que je n'avais pas juste rêvé ces mots, cette déclaration totalement folle ? En tout cas, je n'avais pas rêvé son baiser. Et le fait que ses lèvres avaient le goût prononcé de l'alcool, me poussait juste à croire qu'elle avait bu le temps que j'étais dans sa chambre à me changer. Et je la connaissais assez, en retour, pour savoir qu'elle ne tenait carrément pas l'alcool. Du coup, la conclusion était vite faite. Elle avait bu un verre ou peut être deux en mon absence et ne tenant pas l'alcool, avait perdu le contrôle de sa propre petite personne. C'était quand même sacrément bizarre d'en arriver à faire un truc pareil à son meilleur ami, non ? Orfhlaith amoureuse de moi, c'était juste totalement impensable. Et Orfhlaith qui confirmait sa déclaration par un baiser, ça ne l'était que plus encore. Et moi avec tout ça, j'étais juste resté comme un con à la regarder comme si elle débarquait tout droit de la planète mars. Ou comme si je ne savais plus vraiment à qui j'avais affaire à ce moment là. Forcément, ce n'était pas la réaction qu'elle avait du attendre de moi. Mais elle me connaissait. On se connaissait depuis des lustres même ! Elle devait donc se douter de mes sentiments pour elle et du fait que, du coup, je n'allais pas répondre à ça. Face à tout ça, je ne savais vraiment pas comment j'étais supposé réagir ...

Orfhlaith était la personne qui comptait le plus au monde pour moi, avec mon frère. Et je ne supporterais pas de la perdre. Pour autant, devais-je ... Faire quoi au juste ? Répondre à ses avances ? Croire qu'elle m'aimait, l'accepter et tenter une relation ? Bordel ! Orf était ma meilleure amie. Une soeur pour moi ! Que lui était-il arrivée pour qu'elle fasse un truc pareil ? Juste un très bref coup de folie ? Peut-être qu'elle allait mieux aujourd'hui ? Je comptais bien passer la voir le soir même, en quittant la fac où je donnais des cours, pour en savoir plus à ce sujet. Pour m'assurer que tout allait bien. Aussi bien pour elle que pour notre amitié qui comptait beaucoup trop pour moi. Depuis trop de temps pour qu'elle soit gâchée. Mais le moment des "retrouvailles" arriva beaucoup plus tôt que prévu. Entre deux cours, je reçus un appel de mon frère qui me disait qu'il avait du aller récupérer Orf au boulot pour la ramener chez elle, affirmant qu'elle passait son temps à chialer et qu'elle faisait peur à voir -pour reprendre ses termes-. Inquiet à l'idée que tout ça soit à cause de ce qui s'était passé entre nous la veille au soir, je plaquai la fac pour filer de là en toute hâte. C'était insensé un tel comportement et pas moi du tout. Mais je ferais vraiment tout et n'importe quoi pour elle. Même foutre en l'air ma carrière, ma vie, s'il le fallait. Etait-ce justement ce genre de détail qui avait fini par lui monter à la tête ? Non mais non. Rien ne lui était monté à la tête. Tout allait parfaitement bien voyons ! Quand j'arrivai devant son appartement, j'eus tout juste le temps de frapper que Gof venait m'ouvrir. Il quitta l'appart apparemment incapable de savoir que faire pour calmer les larmes d'Orf. C'était mon boulot ça. Ca l'avait toujours été. Mais si j'étais la cause de ses larmes, qu'étais-je supposé faire ? « Orf' ? » Tentai-je maladroitement en m'approchant d'elle.

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MessageSujet: Re: L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien EmptyJeu 26 Sep - 22:58




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Les gens ont raison, les hommes ont raison, comprendre ce que dit une fille qui pleure à chaud de larmes, c’est un casse tête. Et Gof, qui m’avait réceptionné, ne comprenait presqu’aucun mot, du charabia baigné de larmes, que je tentais de lui faire comprendre. Il me déposa à la maison, et j’avais un peu cessé de pleurer, un peu seulement, il m’aida à me déshabiller, il m’avait déjà vu en maillot, en soutien gorge culotte c’est à peu près la même. Il m’aida à enfiler un large t-shirt, que j’avais volé à Suil, il y a des années déjà, et la vue de ce t-shirt relança la machine à pleurs, je m’effondrais dans les bras de Gof, en lui demandant pourquoi Suil ne m’aimait pas ? Pourquoi j’étais si peu attirante ? Pourquoi j’étais moi en fait ? Il avait bien des qualités, mais gérer une femme qui pleure, gérer une amie qui pleure, gérer une meilleure amie qui pleure, ça a toujours été la tâche de Suil, pas la sienne, lui il ne sait pas faire ça. Du coup quand il me propose de me mettre au lit, et de mettre de la musique, je sais ce qu’il est en train de faire, et je ne fais rien pour l’en empêcher. Je suis épuisée, et j’ai encore envie de pleurer. Roulée, comme une banane dans une crêpe, dans ma couette douillette, je ne bouge plus et écoute la musique qui passe, sans me soucier de qui chante, pourquoi, comment, ou autre. Je murmure les paroles, parce que je les connais, et c’est une chanson triste. « Et je ne verrais plus le ciel de la même manière, depuis que tu es entrée dans ma vie. Et je ne verrais plus l’aube de la même manière, depuis que j’ai vu le coucher du soleil. »Je chantonne doucement, et j’entends la porte s’ouvrir, des paroles d’hommes être échangées, et je sais qu’il est là. Mes cheveux encadrant parfaitement mon visage, mon visage aux larmes presque séchées, mais je sais que si je croise son regard, les larmes vont revenir. Il prononce mon prénom, et je réponds. « Là. » D’une voix peu assurée. Je ne bouge pas lorsqu’il entre dans la chambre, ni même quand il va se placer en face de moi, je croise son regard bouleversant, et les larmes coulent de mes yeux, mon menton frise, tressautant, et j’enfouis mon visage dans mes mains. Une place de lit, nous sépare, et je voudrais qu’il me prenne dans ses bras, qu’il chasse tout ça, quoique le voulais-je vraiment ? Je me recroquevillais sur moi-même, pleurant les dernières larmes de mon corps rompu de fatigue. « J’ai … été mise en arrêt, pour surmenage émotionnel… Mon patron m’a conseillé et demandé même de prendre des vacances… C’est pas moi ça. » Murmurais-je en me dépliant un peu, essuyant mes yeux avec la manche du t-shirt. Je dés enfouis mon visage de tout ça, et croisais son regard, bien plus proche. « Je n’étais pas cuite hier soir, et tout ce que j’ai dit était vrai Suil. Je suis trop mauvaise pour mentir, tu me connais assez pour le savoir, je ne feins pas les choses, sinon je finis par faire des boulettes. Et c’est affreux de ressentir ça Suil, je suis amoureuse de toi, depuis des années, et… aujourd’hui, malgré hier soir, le seul à qui j’avais envie de me confier, c’était toi. » Dis-je alors, le regard remplit de larmes. Je m’approchais de lui, allant me blottir sous son bras comme un animal blessé. « Je suis désolée Suil, mais si je continue de m’en cacher, je vais devenir folle. »

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MessageSujet: Re: L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien EmptyVen 27 Sep - 21:58




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C'était étrange ... Tellement étrange de réaliser peu à peu que ma meilleure amie était peut-être vraiment amoureuse de moi. A vrai dire, je ne l'avais vraiment pas vu venir celle là ! En même temps, je ne voyais jamais grand chose venir. Parce que je n'étais pas du genre à très bien comprendre l'espèce humaine. Et surtout pas les femmes. Même si cette femme là, je pensais depuis longtemps qu'elle était différente. Je pensais que je la connaissais assez pour parfaitement bien la cerner et comprendre quand un truc clochait ou autre. Et en fait ... Eh bien non, pas du tout. J'espérais que c'était la seule surprise que je n'avais pas été en mesure de voir arriver. Ca me rassurerait de l'apprendre en tout cas. Mais en attendant, il allait bien falloir que je trouve comment j'étais supposé faire face à ça. Je ne voulais pas perdre ma meilleure amie. Et à côté de ça ... Elle était justement trop proche de moi en ce sens, pour que je parvienne à seulement envisager une relation autre qu'amicale. Mais ça ne signifiait pas du tout qu'elle n'était pas belle ou pas désirable. Mon Dieu non ! Simplement ... Je la voyais trop comme une soeur pour vraiment l'observer d'une toute autre façon. Ca me semblait ... Impensable. Bref. La question ne se posait même pas de toute façon. Quoi qu'il en soit. Encore fallait-il que l'idée parvienne à se faire un chemin jusqu'à mon esprit. Et qu'il daigne l'enregistrer par le même coup. Et ça, ce n'était pas encore gagné. C'était tellement inattendu. Après plus de vingt ans de relation, comment étais-je censé réagir face à cela ? Qu'étais-je supposé lui dire ? Honnêtement, j'en n'avais pas la moindre idée. Mon besoin de la garder malgré tout, était plus fort que le reste.

« C'est moi qui suis désolé. J'aurais du m'en rendre compte par moi même ... » Remarquai-je d'une voix douce alors qu'elle venait de se blottir contre moi. Je finis par enrouler mes bras autour d'elle pour la serrer tendrement contre moi. Je n'aimais tellement pas la voir ainsi, en larmes. Surtout que je m'en sentais profondément responsable, évidemment. Comment faire autrement d'ailleurs ? « Tout ce que je sais pour l'instant, c'est que je refuse de te perdre Orf' ... » Ajoutai-je doucement, en affichant une ébauche de grimace. Bien sûr que ce n'était pas ce qu'elle souhaitait entendre de ma part. Bien sûr qu'elle devait espérer quelque chose. Mais je ne pouvais pas lui promettre un truc dont je me pensais bien incapable. Et auquel je n'arrivais toujours pas à penser de façon rationnelle qui plus est. « Tu veux que je fasse quelque chose ? Que je te prépare une boisson chaude ? Quelque chose à manger ? Ou que je te fasse couler un bain ? » Oui d'accord, la proposition était assez étrange. Surtout compte tenu de notre situation actuelle. Mais il n'y avait rien de mieux que ça pour se reposer et se prélasser tranquillement. Non ? C'était donc naturellement que je lui faisais une telle proposition, tout en glissant une main dans ses cheveux pour les lui caresser doucement. Encore une chose que je ne faisais qu'avec elle. Me montrer aussi tactile ... Mais peut-être que c'était une mauvaise idée de continuer en connaissant ses sentiments ? Quoi que ça finirait par aller mal si tout mon comportement à son encontre changeait, justement à cause de ses sentiments.

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MessageSujet: Re: L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien EmptySam 28 Sep - 15:24




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Je comprends tous ses mots, je sais que ma bombe lancée là, n’est pas évidente à gérer surtout pour lui et sachant qu’il ne m’aime pas de cette façon. C’est comme ça, je vis une histoire d’amour à sens unique et utopiste. Du coup, je reste blottie contre lui et secoue la tête lorsqu’il me propose quelques trucs qu’il pourrait faire pour moi. Non, je refuse de rompre le contact physique tout de suite, j’en suis pas capable, et assez naturellement, mon bras droit glisse contre son torse, mon visage se blottit dans son cou et je me laisse porter par le sommeil. Sait on jamais, le sommeil va peut être pouvoir effacer tout ça, je prie pour en tout cas. Mais la réalité fut toute autre au réveil, il était resté oui, mais il y avait encore dans son regard, de profond regret, une vraie tristesse, et un quelque chose de pitié, que je préférais laisser de côté en allant faire une brasse dans ma baignoire. Je dinais avec lui, et nous échangeâmes peu de mots, il ne voulait pas me perdre, mais je savais très bien que la situation actuelle ne pourrait pas durer. Gof avait raison, ça passe ou ça casse ce genre de choses, et pour le coup, ce n’est pas partit pour que ça passe. Je le laissais rentrer, en lui assurant que tout irait bien pour moi, et je passais la nuit assise dans une chemise de nuit, à boire de la tisane, tout en engageant une discussion avec moi-même. Calme, posée, bien loin des deux derniers jours en somme. Au petit matin, la solution s’était juste présentée à moi, pas la solution miracle à mes sentiments, mais la solution à ces vacances forcées, et pour se faire, je décrochais le téléphone pour appeler Gof, le remercier, en lui expliquant que c’était le moment de profiter du temps qui m’était imparti, pour vivre la jeunesse que je n’ai pas réellement vécu. Il parut d’abord surpris puis accepta trop heureux de dévergonder la jeune femme que je suis, et la faire pencher de son côté. J’ouvris grand mon placard de chambre, et en sortis une valise, avant de commencer à faire ma valise pour mes toutes premières vacances. A 12h, on sonna à la porte, c’était Suil, qui avait promis de passer me voir le jour suivant. « Entre. » Lui dis-je plus détendue, plus reposée, et souriante. « Tu devineras jamais ce que je m’apprête à faire Suil ! » Lui lançais-je au comble de l’euphorie. « Je pars avec Gof !!! Tu sais, il devait partir à Bali, dans un mois, et bien finalement, j’ai prolongé mon arrêt de travail et je pars avec lui !! » Je sautillais sur place, pensant qu’il serait content d’apprendre que je reprenais du poil de la bête. « Mojito, plages, soirées en boite, feux de camps… Bref… Mes vraies premières vacances, autant en profiter non ? » Je tournoyais sur moi-même, en me rendant ensuite dans ma chambre, pour terminer ma valise. « Depuis des lustres, je m’étais achetée des maillots, que j’ai jamais porté, parce que la piscine de l’immeuble là, ne me permet pas de porter ça, et parce que porter un maillot doré à NY, c’est comme porter des moufles en Irlande c’est inutile au possible, parce qu’on sait qu’il ne peut pas faire si froid ! » J’étais partie dans ma diatribe verbale, tout en sortant des petites robes, que je n’ai jamais osé porté ici, même l’été, parce que je travaillais les étés et ce pendant 6 ans, je n’ai jamais vraiment profité, parce que jusqu’à maintenant, j’ai toujours été plus calme et posée, comme Suil, mais c’est ma chance de me dérider un peu, et pourquoi perdre ma virginité ! « Je pense que ce mois à Bali, va juste être fantastique, je vais fusionner avec une autre culture, profiter de la vie, oublier ma montre, faire des bains de minuit avec des étrangers et perdre ma foutue virginité peut être ! » Lançais-je d’un coup, trop heureuse, super souriante et naturelle au possible, ce n’est pas un secret que je suis vierge, pas lui, il doit le savoir il était pote avec Colin, le seul mec qui aurait pu me dépuceler dans mon adolescence, et il se doute bien qu’étant amoureuse de lui, j’ai inventé Danny, comme il se doute donc que je n’ai pas pu passer cette étape avec ma carrière et tout le reste, non c’est QFD ! « Et t'en fais pas Gof, garderas un oeil sur moi, après tout vous êtes frères, et c'est autant mon meilleur ami, que tu ne l'es!»

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MessageSujet: Re: L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien EmptySam 28 Sep - 23:45




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L'empire du sens


Il y avait quelque chose de changé dans ma relation avec Orfhlaith. J'aurais aimé dire que le fait qu'elle m'ait avoué ses sentiments, n'avait strictement rien dérangé entre nous. Mais le fait était que ça reviendrait à mentir. De son côté, elle était plus consciente que jamais que ses sentiments n'étaient pas partagés par moi. Et de mon côté, maintenant que je les connaissais, je ne pouvais pas tout à fait me comporter avec elle comme je le faisais toujours. Parce que j'avais peur d'encourager ses sentiments. Parce que quand je me comportais de telle ou telle façon, je craignais qu'elle ne prenne ça autrement. Et ainsi de suite. Au final, plus aucun de mes gestes, aucune de mes paroles, n'était tout à fait naturel. Et elle devait très certainement le ressentir. Parce que mon comportement lui même était différent. Quant au sien, il semblait ... Différent également. Mais plus parce qu'elle me semblait avoir perdu toute vie depuis deux jours, que pour une autre raison. Elle était repliée sur elle même, distante, triste même. Alors forcément que j'étais peiné de la voir ainsi et gêné à l'idée d'en être responsable. Mais que pouvais-je faire au juste ? Rien d'autre que lui rappeler que j'étais encore et toujours là malgré tout. Mais quand j'entrai chez elle ce jour là, je ne reconnaissais plus la jeune femme morne et à moitié sans vie, que j'avais quitté peu de temps plus tôt. Elle semblait même être soudainement tout le contraire. Sourcils froncés, je l'observais alors qu'elle m'apprenait la grande nouvelle. Comment ça elle partait avec Gof ? Les voyages de mon frère tournaient vite au sea, sex and sun. Elle n'était quand même pas sérieuse ... Si ? Ce n'était pas son genre ça. Pas du tout même. Elle était plutôt comme moi. Or, j'étais l'exact contraire de mon jumeau. Je me demandais donc comment elle pouvait envisager pareille chose. Je l'écoutais m'exposer tout ça avec une euphorie qu'elle n'aurait pu feindre. J'étais scotché. Littéralement scié. Eh bien apparemment, elle en avait fait trop de ses sentiments ... Pour réussir à passer aussi rapidement à autre chose.

A moins que, justement, elle soit en train d'essayer de tout oublier de cette façon là. Un peu excessif tout de même, non ? Pour moi ça l'était. Mais de toute évidence pas pour elle. Et je manquai m'étrangler avec ma propre salive, quand elle mentionna la perte de sa virginité. Parce qu'elle était encore vierge ? Pourquoi est-ce que j'ignorais ça à son sujet ? « Alors quoi ? Tu es restée vierge jusqu'à tes 28 ans, pour perdre ta virginité avec le premier venu à l'autre bout du monde ? C'est insensé. Et complètement idiot si tu veux mon avis. » Ou sans doute qu'elle s'en fichait bien de mon avis sur la question. Depuis toujours, j'avais l'effroyable crainte de la voir préférer mon frère à moi. Sans doute parce qu'elle était la seule femme au monde de laquelle j'étais vraiment très proche. Et parce qu'elle était plus semblable à moi qu'à Gof, c'était un fait. Et j'avais toujours eus très peur qu'elle ne finisse par changer et par privilégier mon frère à moi. Et là, c'était justement ce qu'elle était en train de faire. Je prenais ça comme une punition. Elle me punissait de m'aimer sans que ça ne soit partagé. Elle me punissait parce que je n'étais capable de la voir que comme une meilleure amie. « Je préférais la Orfhlaith posée, sérieuse et obnubilée par le boulot. » Lâchai-je subitement, sur un ton pour le moins froid. Ce n'était pas dans mes habitudes de lui parler sur ce ton. A d'autres, oui. Mais pas à elle. Je ne savais même pas pourquoi je venais de le faire. Si ce n'est le fait que je n'appréciais vraiment pas l'idée de l'imaginer se comporter comme une véritable traînée, à l'autre bout du monde. Ouais, avis pour le moins expéditif. Mais mon avis !

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MessageSujet: Re: L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien EmptyDim 29 Sep - 0:06




Orf & Suil
L'empire du sens


Il ne parut pas partager du tout ma joie pour ce voyage, pire il devint hyper froid et me fit regretter le fait de lui dire les choses comme à un ami en fait ! Je fronçais les sourcils, arrêtant de faire ma valise, pour finalement le regarder, échaudé par sa dernière phrase. Je déglutis, réalisant qu’en fait mon bonheur il en avait juste rien à foutre, tant qu’il pouvait continuer à jouer les grands princes sans se mouiller et en cet instant, j’eus furieusement envie de le gifler. Ce que je ne fis pas, parce qu’il était encore sensé être mon meilleur ami, malgré sa connerie chronique. Je secouais la tête, tout en pinçant les lèvres. « ça va, tu te sens mieux ? As-tu encore des choses à dire, du venin à déverser ? » Lui demandais-je, en écartant les jambes, posant mes mains sur les hanches, le regardant droit dans les yeux. « Ce qui te fais chier, c’est que je puisse changer, pour être heureuse peut être, et ça, ça à l’air de bien t’emmerder Suil. Et tu veux savoir ce que j’en pense ? C’est de l’égoïsme pur ! En 20 ans, j’ai toujours été là pour toi, et ce malgré ma carrière, je ne t’ai jamais abandonné, sur aucun sujet, sur aucune de tes lubies, et j’ai toujours accepté tes choix. Aujourd’hui, je t’annonce que j’ai décidé de m’ouvrir au monde, virginité mise à part, mais juste de lâcher prise, et profiter des années de jeunesse que je n’ai pas pu vivre… Et là, y’a plus personne ?! Vraiment Suil ?! » Lui dis-je avec de la colère dans la voix. « Tu sais quoi, je m’en cogne, penses que je puisse être la dernière des salopes, que je vais peut être me lever ton frère tiens !!! Je m’en fou, je fais ce que je veux, je suis jeune, belle, et célibataire !! Alors ouais, je vais picoler, me dandiner honteusement devant des inconnus avides de mon cul, je vais fumer un joint, me mettre au bouddhisme, tester des champignons hallucinogènes, me baigner nue, et juste VIVRE ! Peut être que la Orf d’avant qui était acharnée du taf te manque, mais ce n’est pas en restant elle, que je vais être heureuse !! » Je lui balançais tout ça, tout en faisant les cents pas entre le lit, où était posée ma valise et ma commode, j’étais rageuse qu’il réagisse comme ça. « C’est dégueulasse ce que tu fais, tu sais quoi va te faire foutre !! Gof a raison t’es juste qu’un putain d’égoïste, laisse tomber parler avec toi, ça sert juste à rien ! » Explosais-je. Oui c’était complètement démesuré, mais ce ton là, et sa déférence eurent l’effet d’une bombe sur moi et ce n’était pas là pour être calmé. « Je vais préparer ce voyage, je vais prendre cet avion, et ce que tu penses, tu vois ça me passe juste là ! » en mettant ma main au dessus de ma tête. « Tu sais quoi, t devrais peut être plus trainer avec moi Suil, si mes nouveaux projets de vie te déplaisent, je te retiendrais pas… la porte est juste là. » Lui dis-je plus calmement, en lui indiquant la direction de la porte d’entrée. Je stoppais mes paroles, pour le regarder, le bras toujours tendu vers la sortie. La porte au bout de mon index s’ouvrit sur Gof justement, guilleret, qui s’adressa à moi. « J’ai fait une liste des lieux à faire absolument ! » Dit-il. Et je sortis donc de la chambre, coupant notre échange de regard avec Suil. « Salut. » Me dit-il, je l’embrassais sur la joue et à ma tête, il comprit que quelque chose clochait, c’est alors qu’il aperçu Suil.

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MessageSujet: Re: L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien L'empire du sens - Suilaebhan O'Brien EmptyDim 29 Sep - 10:41




Orf & Suil
L'empire du sens


Pour sûr, je ne m'étais pas attendu à un tel débordement de paroles de la part d'Orf. Et surtout pas aussi mauvaises. Depuis quand était-elle capable de se montrer aussi méchante ? Certes, je venais de craquer en me montrant froid à son encontre. Mais comment étais-je supposé réagir en apprenant que celle que j'avais toujours connu, douce et bosseuse, était en train de laisser place à un double de mon frère ? Elle n'était pas heureuse en étant ce qu'elle était depuis toujours ? Je l'ignorais. Gof pensait que j'étais égoïste ? Même ça je l'ignorais. Et maintenant, elle le pensait aussi ? Soit. J'étais donc le monstre d'égoïsme qui l'empêchait d'être heureuse. Et quand elle m'invita à partir, ce fut la goutte de trop. Depuis quand en arrivait-on à se disputer ? Tout ça c'était à cause de cet amour à sens unique. Elle me faisait payer le fait que je ne pouvais l'imaginer autrement qu'en tant que ma meilleure amie. J'allais lui répondre je ne savais encore trop quoi, quand la porte s'ouvrit sur Gof. Il tombait bien celui là. Je le fusillai du regard et sans un coup d'oeil de plus à l'intention d'Orf, je quittai l'appartement à grands pas. Qu'ils partent donc ensemble. Qu'ils aillent donc se faire sauter par Dieu sait qui. Qu'ils aillent se bourrer la gueule et consommer je ne savais trop quelles drogues. Qu'ils partent. Oui, qu'ils partent. Moi j'étais très bien seul. Je préférais ça. Sans mon jumeau qui, de toute façon, passait tout son temps hors de notre appartement, à faire la fête. Et sans Orfhlaith qui ... Bon sang, comment je pouvais faire sans elle ? De toute évidence, la Orf que je connaissais, n'était déjà plus. Comment pouvait-on autant changer, en aussi peu de temps ? Une fois seul dans mon appartement, j'avais le choix entre me noyer dans le travail et sortir courir un peu. C'était étrange. Jusqu'à maintenant, quand je me sentais émotionnellement au plus bas, c'était toujours vers Orf que je me tournais. Je n'avais pas prévu qu'un jour, elle serait la raison de cette chute. Est-ce que je n'étais donc vraiment qu'un égoïste ? C'était idiot de penser ça. Je voulais qu'Orfhlaith soit heureuse.

Evidemment que je le voulais ... Je n'avais simplement pas prévu qu'elle devienne une femme avec laquelle je serais bien incapable de m'entendre, pour atteindre ce but. Et je détestais déjà la femme qu'elle était en train de devenir. Devais-je pour autant culpabiliser ? Toutes les questions que je me posais pour le moment, ne pouvaient trouver de réponse aussi facilement. Et je n'étais pas habitué à ne pas trouver de réponse à mes questions. Raison pour laquelle je finis par abandonner l'idée de bosser, pour plutôt enfiler un jogging pantalon et sweat, pour sortir courir un peu malgré la pluie qui menaçait. J'avais besoin de sortir m'aérer et me défouler un peu, ni plus ni moins. Je savais que je serais bien incapable de bosser dans cet état d'esprit de toute façon. Courir me fit un bien fou. Et avant de réaliser tout à fait le chemin que je prenais, je me retrouvai devant l'aéroport. Chouette. J'étais soit complètement idiot ... Soit complètement idiot ... Mais le fait était que je faisais déjà les cent pas devant l'entrée. Et quand ils arrivèrent, je leur laissai à peine le temps de remarquer ma présence, que je fondais déjà sur Orf que je pris dans mes bras. Pour la serrer contre moi. Fort. Très très fort. Peut-être que je disais adieux à la fille que j'avais connu, conscient que si elle faisait tout ce qu'elle avait dit qu'elle ferait, elle serait une toute autre personne à son retour. Le genre avec laquelle je ne pourrais m'entendre. Quand, après de longues minutes d'étreinte, je la relâchai, ce fut pour me tourner vers Gof. « Tu as intérêt de faire attention à elle. » Le menaçai-je assez froidement, en lui lançant un regard noir. Avec lui aussi c'était la première fois que je me comportais de la sorte. Mais je lui en voulais tellement. Tellement. Plus encore qu'à elle. Pourquoi l'incitait-il à faire ... Ca ? Je contractai les mâchoires de colère et sans un regard de plus pour l'un ou pour l'autre, je m'éloignai, reprenant ma course en sens inverse cette fois ci. Je rabattis la capuche de mon sweat sur ma tête, en réponse aux quelques gouttes qui commençaient à tomber.

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