Ouvrant difficilement les yeux, je tourna doucement la tête à droite puis à gauche. Il n'y avait personne autour de moi et j'en profita pour me relever légèrement. Grimaçant, je porta ma main à ma tête et souffla légèrement. J'avais toujours cette bande sur le crâne et cela voulait dire que mon hémorragie cérébrale n'était pas totalement sous contrôle. Tendant la main pour attraper mon portable, je contrôla mes derniers messages mais rien. Ma boite de réception était vide, c'était le néant. Mes parents n'avaient pas donné signe de vie depuis une dizaine d'heures et cela ne m'inquiétait même pas, cela ne m'inquiétait pas du tout pour tout dire. Me laissant glisser à nouveau dans les draps blancs de l'hôpital, j'attrapais la télécommande de la télévision et commença à zapper. Je ne pouvais même pas dire depuis combien de temps j'étais là ou même pourquoi j'étais encore là... Je savais que nous avions eu un accident de voiture avec Ethan et qu'il était mort mais pourquoi j'avais survécu, ça je ne pouvais pas dire... J'étais dans cette chambre depuis deux jours et c'était déjà deux jours de trop. J'avais les pensées plutôt noires depuis mon réveil mais qui pouvait m'en blâmer ? C'était mon deuxième accident de voiture en six mois et cette fois-ci, mon frère était décédé dans l'accident. Déglutination à cette pensée douloureuse, je ferma légèrement les yeux et les rouvris aussi tôt. Quelqu'un venait d'entrer dans la chambre et il s'agissait d'un docteur. Je l'entendis vaguement ronchonner parce que la télévision était allumée et que,par conséquence, il y avait bien trop de luminosité pour quelqu'un de malade comme moi. « On s'fait chier ici, c'est tout » lançais-je, ronchonnant à moitié. Je m'ennuyais comme pas possible et même si ma tête me faisait horriblement mal, je voulais rentrer à la maison, profiter du calme et du repos de l'appartement que j'occupais à New York. Tentant de me rappeler de son adresse, je me fis mal à la tête. Fronçant les sourcils, je leva les yeux vers le professionnel de santé et dis « J'habite où au juste ? » Il ne pouvait pas me répondre, c'était clair et net mais peut être qu'il pourrait m'aider... Le voyant grimacer puis s'asseoir, je savais que quelque chose de mauvais allait arriver.. « Vous souvenez vous de quelque chose mademoiselle Michele ? De vos études ? Votre vie londonienne ? » Le regardant, je fis non de la tête. Ma vie londonienne ? Mais depuis quand j'avais vécu à Londres moi ? C'était totalement fou ce qu'il disait ! Je n'étais qu'une petite américaine qui avait eu un accident ! « Votre amnésie est donc totale... » pensa-t-il à haute voix avant de noter quelque chose sur mon dossier. « Mais non ! Je me souviens de mes parents, d'Ethan, d'Ellyot... » A vrai dire, c'était les seuls noms qui me revenaient à l'esprit à ce moment même.. Paniquant légèrement, le médecin augmenta la dose de médicament dans ma perfusion et dis « Reposez vous mademoiselle Michele » avant de quitter la pièce et de me laisser vaquer à mes rêveries...

Me réveillant doucement, je me sentais patteuse. J'avais du faire un cauchemar, ce n'était pas possible. Voilà que je me mettais à rêver que j'étais amnésique ! C'était totalement fou, il n'y avait pas à dire ! Entendant du bruit dans le couloir, je tourna la tête et vit une jolie brune entrer dans la pièce. Arquant un sourcil, je la regarda se placer à mes côtés et prendre ma main. Me raclant la gorge, je dis « On se connaît ? » Je ne savais pas du tout qui était cette jeune femme mais alors pas du tout... C'était vraiment très étrange tout ça mais alors vraiment étrange... Tentant de me tourner, je sentis mes jambes rester bloquer dans le lit et une douleur dans la colonne vertébrale. Enlevant ma main j'appuyai frénétiquement sur le bouton d'appel des infirmières sous le regard interrogé de la jeune brune. « Je peux plus bouger mes jambes !! » hurlais-je, larmes aux yeux. J'étais privée de l'usage de mes jambes, il ne manquait plus que ça...

it's just like a dream.

Spoiler:

Lors de mon réveil, je ne m'étais plus souvenue de rien, du moins presque rien. J'étais branché de partout. Il y avait énormément de machines autour de moi et leur bruit me déplaisait énormément. J'avais l'impression d'être sous des lignes à haute tension et cette impression était... désagréable. Comme à mon habitude lorsque j'étais mal réveillée et pâteuse, je ronchonnais contre tout et tout le monde. Il ne fallait pas le prendre personnellement mais j'étais comme ça : un vrai petit pitbull comme on m'enquiquinait. Les calmants me faisaient un bien fou mais j'étais toujours très fatiguée, trop fatiguée. L'opération que j'avais subi me molissait plus qu'autre chose. Fermant les yeux, je tentais de me rappeler ce qui c'était passé hier soir. Pour le moment, rien ne me revenait en tête, absolument rien. À trop réfléchir, je m'étais à nouveau endormie pour me réveiller quelques heures plus tard. Une jolie brune venait de faire son apparition dans la chambre. Je ne la connaissais pas, elle avait du se tromper de chambre, ce n'était pas possible autrement. J'avais entendu pas mal de choses sur les vols dans les chambres d'hôpital et je commençais même à me demander si cette jolie jeune femme n'était pas une d'entre elle... Et si elle venait pour me voler ? Je ne pourrais rien faire pour l'en empêcher. J'étais trop molle pour lui courir après ou lui jeter le téléphone fixe au visage. Seulement quelque chose me paniqua rapidement. Je ne sentais pas mes jambes. Je ne l'avais pas remarqué plus tôt mais je ne les sentais pas et lorsque je vis la brune poser ses mains dessus et ne rien ressentir, je paniqua encore plus ! C'était une grosse blague, une énorme. J'hurlais à moitié, pleurant en même temps et je me pinçais les bras pour voir si je ne rêvais pas. Voyant une infirmière s'approcher de ma perfusion, je lui agrippa le bras, les yeux humides et le regard vitreux. Mais que venait-il de m'arriver ? Je n'eus pas le temps de dire ouf qu'il augmenta la dose de morphine et l'infection serait faite à des espaces moins longues. J'étais encore plus pâteuse et même si je n'aimais pas cela, je ne pouvais plus vraiment rien dire. Mes paupières étaient lourdes mais je voulais savoir qui était cette jeune femme. « Ça va mieux ? » Levant les yeux vers elle, je secoua légèrement la tête de droite à gauche. Non, ça n'allait pas mieux, je ne savais même pas ce que j'avais. Les infirmières semblaient tout ce qu'il y a de plus calmes et posées, elle savait que ma non motricité était normale. Étais-je paraplégique ? Je déglutis difficilement à cette possibilité. Vingt ans et être dans une chaise, il n'y avait rien de pire... « Je suis Aileas Borthwick, et je t'ai aidée lors de ton tout premier accident. » La regardant, je fronça les sourcils. Mon tout premier accident ? Parce qu'il y en avait eu un autre que celui là ? Quand ? Où ? J'étais totalement perdue et je ne savais même pas qui elle était. Son prénom ne me disait rien, absolument rien et j'avais honte. Il semblerait qu'elle m'ait aidé par le passé, qu'elle me connaisse plutôt bien sinon elle ne serait pas là. J'étais mal, encore plus mal quand je voyais l'étendue de mon amnésie. « Tu m'as fait horriblement peur Sarabi tu sais. » La voyant sangloter et verser quelques larmes, je grimaça avant de poser ma main sur la jeune femme. Tentant de capter son regard, je dis « Faut pas. Je suis en vie, enfin je crois » Peut être que j'étais au Paradis et elle aussi... après tout, ces murs étaient bien blancs et lumineux alors... Doucement, je lui fis signe de prendre un mouchoir dans la table de nuit et dis « Je suis désolée, je ne me souviens pas du tout de qui tu es... Les docteurs disent que je suis amnésique... Et il semblerait que, pour combler le tout, je sois paraplégique » Un léger rire nerveux s'échappa de mes fines lèvres mais je grimaça légèrement. Ma tête me faisait mal, horriblement mal. Soufflant, je dis « Je ne me souviens que de mon jumeau qui est mort dans l'accident et de.. Ellyot Daniels. Je suis vraiment désolée... » J'étais vraiment désolée de ne me souvenir de rien, de faire un putain de blocage sur les vingt premières années de ma vie. Me raclant la gorge, je tourna doucement la tête vers l'autre côté et vis une cruche d'eau – ainsi qu'un verre – un peu plus loin. La regardant, je dis « Je peux avoir à boire s'il te plait ? » Ma gorge était sèche. Je n'étais pas trois fois sûre que je puisse boire si tôt mais si tout le matériel était là, ce n'était pas pour rien, du moins je l'espérais...