one by one this team will fall

Où était-elle ? Telle était la question qui lui vint à l’esprit lorsqu’elle reprit connaissance. Ses souvenirs lui semblaient si flous qu’elle peinait à remettre le doigt dessus. Son esprit était embrouillé et cette sensation de ne pas avoir le contrôle sur quoi que ce soit la frustrait. Elle n’avait pas l’habitude de ne pas tenir les rennes, de ne plus gérer la situation comme elle l’entendait. Cette pensée lui ramena un souvenir quelque peu décousu à l’esprit tandis que l’obscurité continuait de l’entourer. Il y était justement question de cette perte de contrôle, elle n’avait rien vu venir, rien du tout et elle sentit une certaine pointe d’agacement la gagner à présent. Tout s’était passé trop vite, ce qui aurait dû être le plus beau jour de sa vie s’était transformé en un véritable enfer et même entraîné personne n’avait rien vu, du moins de ce qu’elle pouvait se souvenir. Il fallait qu’elle se force, qu’elle creuse plus loin dans sa mémoire pour se rappeler ce qui s’était passé, pour tâcher de savoir où elle se trouvait et comprendre la raison pour laquelle elle se sentait tellement dans le gaz. Elle parvenait à se revoir dans cette pièce, face à ce miroir à contempler cette longue robe blanche alors qu’elle n’en portait que rarement – à moins que sa couverture ne l’exige – et de quelqu’un frappant à la porte. Elle parvenait à se remémorer le visage de Kensi et elle se voyait rire avec elle sans bien se souvenir pour quoi. Ses souvenirs n’étaient que des morceaux d’un film collés bout à bout en n’ayant pas le moindre sens pour elle. Tout ce que la jeune femme parvenait à comprendre était que quelque chose de mauvais s’était produit, qu’une catastrophe s’était produite le plus beau jour de sa vie et que quelqu’un était blessé mais elle ne parvenait pas à trouver de qui il s’agissait. Elle s’énervait contre elle-même d’être si incapable alors que sa formation faisait pratiquement d’elle plus un robot qu’une humaine, elle parvint à entendre des bips s’accélérer. Un hôpital ! Voilà où elle se trouvait, oui mais pour quelle raison ? Elle n’arrivait vraiment pas à se souvenir de tout ce qui avait pu se passer, elle ne saisissait pas pour quelle raison elle se trouvait dans un hôpital mais au moins ça expliquait pourquoi elle se sentait si étrange. Quelque chose lui était arrivé et c’était de la morphine qui coulait dans ses veines et lui donnait cette impression – qui n’en était pas totalement une – de planer. Toutefois, elle força encore pour parvenir à rassembler ses souvenirs et les mettre dans le bon ordre pour savoir. A présent elle voyait un arbre, une trappe et … Tony ? Oui, il s’agissait bien de l’agent DiNozzo qui était blessé mais pourquoi elle se trouvait-elle à l’hôpital ?

« Shht … Calm down Svet’. ». Cette voix, elle la connaissait que trop bien. Même si cette dernière n’était qu’un chuchotement, qu’un murmure pour elle, Svetlana parvint parfaitement à mettre un visage dessus, à savoir qui se trouvait près d’elle, qui était à son chevet et pour tout dire elle n’était pas bien surprise. En quelque temps elle lui en avait fait voir des vertes et des pas mûres et pourtant il restait toujours prêt d’elle et honorait la promesse de la protéger comme un père protège sa fille, ce qu’ils étaient à présent. Ces paroles apaisantes eurent l’effet attendu … La jeune femme se calma et la panique qui commençait doucement à l’envahir diminuait tout doucement tandis qu’elle parvenait à cerner un peu mieux la situation maintenant. Les évènements passés lui revenaient sans qu’elle ait à forcer, sans qu’elle ne cherche vraiment à fouiller dans sa mémoire. Son mariage était devenue une catastrophe, pourtant la présence du directeur Vance avait pour conséquence la présence de pas mal de snipers et c’était sans compter les agents entraînés qui se trouvaient là … oui seulement aucun d’eux n’avaient d'armes et personnes n’avaient été assez entraînés pour cette attaque, personne sauf Mila et elle-même mais les deux russes avaient été prise de court. Tony lui avait sauvé la vie en se précipitant sur elle, il avait pris une balle à sa place et ils s’étaient retrouvés dans l’un des lieux de sûreté de la propriété ayant appartenu à sa mère adoptive avant que … avant qu’elle ne tombe nez à nez avec Viktor, cet homme russe qui lui avait avoué que sa tête et celle de Mila avaient été mise à prix, c’était bien sa chance mais surtout elle se rappela de l’état dans lequel Tony se trouvait, lui qui s’était pris une balle dans le ventre, lui qui avait perdu du sang malgré le garrot qu’elle lui avait fait avec un large morceau de sa robe, il s’était jeté sur lui alors qu’il n’avait aucune arme et le reste était flou. Tout ce dont elle se souvenait à présent était son réveil à l’hôpital, elle en train de lutter pour raviver ses souvenirs et cette voix qui lui demandait de se calmer. Svetlana cilla à plusieurs reprises afin que la silhouette près d’elle reprenne une forme plus humaine et elle le vit lui sourire bien que visiblement fatigué. Il n’avait pas dû dormir depuis qu’elle avait été emmenée à l’hôpital, vraiment elle lui menait la vie dure depuis quelque temps entre ses enlèvements et les fois où elle avait manqué de mourir. La jeune femme lui adressa un sourire même si elle ne doutait pas du fait qu’il devait plus ressembler à une grimace qu’autre chose tant elle n’avait plus de force avec tous ces médicaments qui devaient actuellement couler dans ses veines.

« Tony ? Comment va-t-il ? ». Son état à elle comptait bien peu. DiNozzo avait peut-être eu raison en lui disant qu’elle avait changé depuis quelques temps, qu’elle n’était plus l’agent surentraînée qu’elle avait pu être par le passé, elle était bien plus humaine et commençait à laisser ses sentiments prendre le dessus, elle devenait faible. « Il va bien, ne t’inquiètes pas pour … Reste allongée tu veux ! ». La voyant se redresser dans son lit, il s’était précipité pour appuyer sur ses épaules et ainsi la forcer à se rallonger et même si elle lutta pour rester assise, il avait bien plus de force qu’elle à cet instant précis alors qu’elle était droguée par divers médicaments. La jeune femme venait de se souvenir de quelque chose, elle devait partir d’ici au plus vite, elle devait rejoindre les locaux du NCIS, ici à Los Angeles, elle devait à tout prix les avertir que Viktor risquait de n’être que le premier, que ce ne serait fini qu’une fois qu’ils auraient découvert qui avait mis un prix sur la tête de Mila et sur la sienne. « Jethro laisse-moi, il faut que je les prévienne qu’il ne sera pas le seul, si Mila et moi étions visées ça ne s’arrêtera pas avant qu’on soit mortes toutes les deux ou qu’on arrête la personne qui est à la tête de cette histoire ! ». Sa voix était vite partie dans les aiguës tandis qu’elle recommençait à se débattre pour quitter ce lit et cet hôpital. Elle savait que Gibbs n’était pas d’accord, qu’il voulait la savoir en sécurité et entre de bonnes mains. Il refusait qu’elle aussi meurt et même s’il devait quelque peu s’être habitué au fait qu’elle ait un don pour se créer des ennuis il n’allait pas la laisser faire mais elle ne lui laissait pas le choix, elle était bien assez grande pour se gérer toute seule. Pourtant, elle due en débattre avec l’agent pendant deux bonnes heures avant qu’il ne cède et l’amène lui-même au quartier général du NCIS où tout le monde semblait dispersé.

Elle put apercevoir Callen et Sam discuter à leur bureau, eux aussi n’avaient visiblement pas beaucoup dormi mais Svetlana ne s’arrêta pas pour autant et monta les marches menant à la salle des opérations dans laquelle se trouvait Eric et Nell ainsi que Tony, Ziva et Mila qui en voyant Gibbs et la jeune femme entrer cessèrent brusquement de parler, leurs regards posés dans leur direction. « Ça va, me regardez pas comme ça, ce n’est pas comme si c’était la première fois qu’on cherchait à me tuer ces derniers mois. ». Autant dire qu’elle voyait juste car entre la fois où son père avait tenté de la tuer parce qu’elle était sur le point de découvrir qu’il était à la tête de la mafia russe, la fois où son frère avait également manqué de la tuer et cette fois où lors d’une enquête elle avait presque fait une réaction allergique mortelle, cette tentative n’en était qu’une parmi une longue liste d’entre elles. Si toutes les équipes n’étaient pas au complet lorsque Gibbs et elle étaient montés, le reste ne tarda pas à arriver, tout d’abord Callen, Sam, Kensi et Hetty, puis Justin et Athéna les deux seules personnes de sa propre équipe en qui elle avait confiance. Il ne manquait plus que Nate mais la jeune femme était plus rassurée de savoir son fiancé chez eux, auprès de leur fille qu’ici d’autant plus qu’il ne se serait pas déranger pour lui passer un savon psychologique ce dont elle n’avait réellement pas besoin. Finalement, son regard se posa directement sur Mila qui se trouvait à quelques mètres d’elle et après quelques minutes sans rien dire elle se résolu à briser le silence. « Si Viktor a été envoyé ça veut dire qu’il y a une taupe dans notre service à Moscou et il faut qu’on la trouve parce que j’ai bien une petite idée de qui pourrait être derrière tout ça. »

Tony avait eu raison lorsqu’ils avaient été en sûreté quelque temps après le début de la fusillade. Il avait eu raison lorsqu’il lui avait dit qu’elle avait changé depuis un moment, qu’elle n’était plus celle qu’il avait pu connaître par le passé. Autrefois, elle était très similaire à Mila ainsi qu’à Ziva. Elle avait été entraînée dès son plus jeune âge pour ne laisser aucun sentiment dicter sa conduite, elle suivait les règles – du moins en général – et surtout sa position d’excellent agent elle le devait au fait qu’elle résolvait des affaires sans laisser de place à la pitié ou à la tendresse. En somme, pendant des années elle avait été l'égale d’une machine même s’il lui était arrivée de ressentir quelque chose – tout comme Mila – car après tout elle restait humaine, néanmoins la jeune femme avait été formée de telle manière que c’était parfois à se le demander. Avec le temps et surtout en apprenant la vérité sur ses origines, elle avait compris que ce n’était pas du tout ce que sa mère aurait souhaité pour elle, qu’il s’agisse de sa mère adoptive ou de sa mère biologique, même Gibbs n’aurait jamais accepté une telle éducation s’il avait su la vérité plus tôt mais ce n’était pas le cas et son changement actuel elle le devait à son affectation au NCIS. D’abord simple agent de liaison au sein du NCIS à Washington – et ce après son premier enlèvement par son père – elle avait ensuite été affectée au NCIS à Los Angeles sous une toute autre identité avant d’être officiellement un agent dirigeant sa propre équipe, une équipe qui avait subi quelques pertes ce qui les avaient d’autant plus soudés. Cependant, Tony avait raison … elle avait changé car quelques années auparavant elle n’aurait jamais accepté de se marier avec qui que ce soit même si les sentiments étaient là. Le mariage était le signe de bien trop de problèmes à commencer par l’angoisse qui, chaque jour au réveil, lui aurait noué l’estomac de crainte que quelqu’un s’en prenne à son mari pour la torturer et bien qu’elle eut pensé cela pendant longtemps, bien qu’elle eut préféré une mission à son premier mariage avec l’un des agents dans cette pièce, elle avait été sur le point de dire oui à Nate Getz si cette fusillade n’avait pas eu lieu. Alors oui, elle était bien loin de là Svetlana d’avant et si jusqu’à présent elle n’aurait pas vu ceci comme un problème voilà qu’à présent elle voyait en cela un défaut de taille, une faille, une faiblesse que ses ennemis allaient parfaitement pouvoir utiliser contre elle, d’autant plus qu’elle était mère à présent. Il fallait qu’elle se reprenne et au plus vite.

Pour cela il n’y avait rien de mieux que de se plonger corps et âme dans une enquête que cette dernière la touche de près ou non. C'était bien celle de la fusillade au cours de son mariage à laquelle elle pensait et ce parce qu’elle savait pertinemment que Mila et elle étaient les plus aptes à s’en occuper. Elle ne doutait pas des capacités des autres agents du NCIS – loin de là – mais les deux russes connaissaient bien mieux les ennemis qui en avaient après elles, elles étaient bien plus habituées à cette histoire, elles la connaissait sur le bout des doigts comme elles connaissaient parfaitement les personnes qui en avaient après elles, Svetlana en était à présent persuadée. Elle acceptait toute l’aide qu’on allait lui offrir sans aucun problème toutefois cette affaire concernait avant tout et surtout Mila et elle. La jeune femme savait que l’agent allait également en faire une histoire personnelle d’autant plus lorsqu’elle allait lui dévoiler qui était derrière tout cela. Svetlana n’avait aucun doute, elle n’avait pas besoin de plus de preuves pour le prouver aux autres membres du NCIS, elle connaissait très bien leur façon de faire à tous les deux et rien que d’y penser ça la rendait malade. Comment avait-elle pu passer à côté de ça si longtemps ? Elle aurait dû s’en douter dès le départ, avant même son mariage, avant même toute cette histoire, elle aurait dû comprendre dès qu’on lui avait dit que le corps avait disparu ce que cela signifiait mais elle avait préféré fermer les yeux, jouer à l’autruche plutôt que de voir la vérité en face et voilà qu’à présent elle s’en mordait les doigts et bien comme il fallait. De retour au quartier général de l’OSP, dans la salle des opérations où certains agents se trouvaient, Svetlana les regarda tour à tour jusqu’à s’arrêter sur Mila. Dire que tous avaient vécu tellement de choses au cours de leur vie, des évènements qui pour certains expliquaient leur entrée au sein du NCIS. Gibbs avait perdu sa femme et sa fille – accessoirement sa mère et sa demi-sœur à elle – et peu de temps après il avait rejoint le NIS à l’époque. Kensi avait perdu son père qui était un Marine et c’était en partie pour cette raison qu’elle avait rejoint le NCIS. Sam était un ancien SEAL – bien qu’il le restait toujours au fond de lui – et tous les autres agents avaient une histoire bien à eux qui expliquait leur raison au sein de cette agence, Mila et elle y comprit. Elle n’avait guère envie de leur en infliger plus cependant elle les connaissait assez bien pour savoir qu’ils n’allaient pas les laisser tomber aussi facilement. Ils étaient tous une grande famille soudée et ils étaient hors des questions de se laisser tomber, tous l’avaient prouvé plus d’une fois déjà.

« Appeler à Moscou ne servirait donc pas à grand-chose ... Dis-moi à quoi tu penses, histoire de voir si nous sommes sur la même longueur d'onde. ». Svetlana acquiesça tout d’abord d’un simple signe de tête et s’apprêtait à lui répondre lorsque les portes coulissantes les alertèrent de l’arrivée d’autres personnes. La jeune femme resta silencieuse quelques instants, son regard se posant de temps à autre en direction de Jethro et parfois même de Tony. Sans lui elle ne serait pas en vie, elle en avait plus que conscience. Au fond malgré leur passé, malgré cette période où il avait été un grand froid, elle pouvait toujours compter sur lui et lui sur elle. « Je vous en prie Hetty, ne nous laissez pas sur la touche pour cette affaire. ». Aussitôt son regard dévia complétement pour aller se poser sur Hetty. Elle venait d’être brusquement ramenée à la réalité, loin des souvenirs du passé entre DiNozzo et elle. Ses sourcils se froncèrent légèrement sans qu’elle ne prononce un seul mot, Mila l’avait fait pour elle. Comme elle s’en était doutée, elle refusait également d’être mise de côté, comme quoi avec le temps elle avait fini par bien la connaître ce qui, au fond, n’était pas surprenant. Elles venaient du même endroit et si leurs passés n’étaient pas très similaires, les deux agents russes se ressemblaient bien plus que ce quiconque pouvait bien le voir ou croire. « Mais ce n'était pas mon attention mesdemoiselles. J'étais juste venue dire que certains d'entre vous devront rester ici vu qu'autant de monde sur le terrain ne sera pas nécessaire. ». Dans un élan de soulagement, la jeune femme se détendit aussitôt. Elle était rassurée qu’Hetty ne les mette pas sur la touche sur cette affaire même si elle se doutait que cette dernière savait pertinemment qu’avec leur entêtement Mila et elle auraient participé à cette enquête, même si c’était de façon illégale. Un sourire plein de gratitude apparu enfin sur ses lèvres juste avant qu’elle ne se tourne vers Sam et Callen. « Les cassettes des caméras vous les avez ramené ? ». Les deux agents – dont l’un qui fut son partenaire au cours d’une mission passée – la regardèrent sans avoir l’ombre d’une idée de ce dont elle pouvait bien parler. Elle aurait dû s’en douter, elle avait encore oublié de mentionner le fait que la propriété ayant appartenu à sa mère adoptive était truffée de micro caméras ici et là et qu’une pièce très bien cachée renfermait toutes les vidéos de surveillance.

« Il y avait des caméras ? Je suis bête, bien sûr qu’il y avait des caméras, ta mère était vraiment parano … enfin ta mère adoptive parce qu’il est évident que ta mère biologique ne l’était pas, elle n’a pas eu le temps de l’être … enfin ce que je veux dire c'est ... non, on ne les a pas ramené. ». Son regard sévère se posa sur Tony et pourtant elle n’était pas celle qui l’avait mis dans cet embarra. Svetlana n’avait pas même besoin de se tourner vers son voisin pour deviner que Gibbs le regardait avec cette expression dont lui seul avait le secret et qui lui permettait de ne pas avoir à parler pour faire comprendre à l’un de ses agents de se taire. Un soupire lui échappa malgré tout et la jeune femme regarda de nouveau Mila, elle venait de se souvenir qu’elle n’avait pas encore dévoilé ce qu’elle savait, ce qu’elle avait deviné alors qu’elle émergeait à l’hôpital après une sérieuse blessure qui aurait pu lui coûter la vie … encore. « Je sais que tu ne vas pas aimer mais j’ai de bonnes raisons de penser que Boukharine est derrière tout ça. Lui et … Dimitri. ». A l’évocation de son frère, Svetlana ne put s’empêcher de grimacer. Des deux frères aînés qu’elle avait, Dimitri était celui qui avait été le plus proche de leur père, le plus influençable par ce dernier également. Lorsque Gibbs avait tué Yuri pour la sauver c’était Dimitri qui était passé à la tête de la mafia russe et grâce à cette position il avait tenté de venger leur père mais elle l’avait tué … du moins elle l’avait cru jusqu’à ce qu’on l’informe que le corps de ce dernier avait disparu sur le chemin vers Moscou. L’agent avait préféré ne pas tirer de conclusions trop hâtives toutefois elle avait toujours su qu’il n’était pas mort sans bien savoir pourquoi, peut-être un lien fraternel tout de même assez fort malgré leur gros problème. Son regard ne quitta pas un seul instant celui de Mila. Elle ne cherchait pas à deviner ce qu’elle pensait, elle n’osait tout simplement pas regarder les autres personnes autour d’elle parce que tout ceci les touchait trop personnellement toutes les deux et pourtant elles n’étaient pas prêtes à se retirer, sûrement pas. « Dans ce cas mesdemoiselles vous n’aurez qu’à aller chercher ces vidéos avec messieurs Callen et … DiNozzo je présume ? ». Svetlana continua de regarder quelques secondes de plus Mila avant de détourner son attention vers Gibbs et Hetty qui se regardaient l’un et l’autre sans rien dire mais il lui suffisait de peu pour comprendre qu’il avait usé de l’un de ses regards pour faire comprendre qu’il voulait l’un de ses agents sur cette affaire et sur le terrain.

Mon dieu il fallait que je mette ces deux gifs, les imaginer venant de la même scène ça m'a fait rire toute seule devant mon écran Mais m'en parle pas de cette fin bouhouuu

Elle avait été formée pour en ressentir le moins possible, formée à être un parfait petit soldat dès son plus jeune âge bien qu’elle était celle des trois Potroïvski qui avait le plus droit à un traitement de faveur. Toutefois, elle se souvenait de toutes ces fois où sa mère avait tenu à ce qu’elle soit aussi observatrice, réfléchie et maligne que possible. Elle se souvenait de ses paroles, de ce besoin qu’elle avait lu de son regard … Sa mère voulait qu’elle soit la plus à même de se défendre lorsqu’il serait l’heure de voler de ses propres ailes. Elle n’avait jamais bien compris la raison pour laquelle sa mère tenait tellement à ce que ces séances soient un secret entre elles, la jeune enfant qu’elle était à l’époque n’était pas contre – au contraire elle aimait savoir qu’elle était si proche de sa mère – mais sa curiosité avait tout de même été chatouillée à plusieurs reprises. Adulte, la jeune femme avait enfoui ce passé au fin fond de sa mémoire sans raison bien précise, elle s’était contentée de le faire et son agilité et son sens de l’observation elle ne l’avait utilisé que dans son travail. Elle n’était pas une machine mais elle s’en approchait de très près ce qui n’était pas mal vu dans le milieu où elle travaillait. Elle avait toujours été un excellent agent – quelque peu modeste – et ses capacités à fouiner partout sans se faire remarquer en avaient époustouflé plus d’un. Elle aimait ce qu’elle faisait, elle aimait les missions sous couverture qui lui donnait l’impression par moment d’être une actrice se mettant de nouveau dans la peau d’un autre personnage. Bien qu’elle n’aimait pas le danger, la jeune femme avait malgré tout eu quelques problèmes au cours de certaines affaires sur lesquelles elle se trouvait. Elle avait cessé de compter toutes les petites cicatrises qu’elle avait ici et là sur son corps. Certes, elles n’étaient pas bien visibles à l’heure d’aujourd’hui mais la jeune femme les savait présentes et chacun d’entre elles racontaient une petite histoire, certaines qu’elle préférait ne pas trop se remémorer. Son passé n’était pas des plus joyeux et ce qu’elle détestait le plus dans ce dernier était le fait de ne pas même avoir remarqué que ce qui se déroulait sous son propre nez. Elle qui était pourtant si douée, elle avait néanmoins préféré rester aveugle sur ce qui se passait au sein même de sa famille. Pourtant, plusieurs indices avaient croisés son chemin et ce dès la mort tragique de sa mère dont son père était à l’origine. Jamais elle n’avait voulu croire que son propre père puisse tremper dans des affaires pareilles si bien qu’inconsciemment elle avait jugé mieux de faire comme si elle n’avait rien vu, comme si elle était au courant de rien. C’était la mort de Nicolaï qui avait tout commencé, lorsque leur maison à Moscou avait été piégée et qu’elle avait explosé, son frère à l’intérieur et elle ayant juste eu le temps de sortir avant d’être propulsée contre une voiture par le souffle de l’explosion.

A partir de là, tout s’était enchaîné pour Svetlana. Son enlèvement par son propre père, ce dernier tentant de la tuer avant de l’être par Gibbs, son frère cherchant plusieurs mois après à venger leur père sans même savoir toute la vérité sur cette histoire et bien d’autres choses encore. Les Russes avaient un très mauvais karma, Mila et elle d’autant plus. Le jour de son mariage l’avait prouvé, tout comme il avait montré le fait que les deux jeunes femmes mettaient en danger leurs collègues et Svetlana savait très bien que comme elle, Mila n’aimait que très peu cette idée. Elles étaient liées à chacun d’eux. Ils avaient tous une histoire entre eux et même si par moment certaine situation devenait tendue, ils restaient tous une petite famille unie, celle du NCIS. Seulement, cette fois la jeune femme refusait de mêler l’un d’eux à tout ceci car ça concernait avant tout et surtout Mila et elle. C’était leur problème et c’était après elles que ces hommes en avaient eu, c’était à cause d’elle que certaines personnes avaient été blessées. Toutefois, l’agent savait très bien que le directeur Vance, Gibbs et Hetty refuseraient de les laisser s’occuper de cette histoire toutes seules, tous les trois savaient que trop bien ce que cela pouvait signifier et comment ceci allait se terminer mais elle fut tout de même bien heureuse de ne pas être mise sur la touche car elle ne l’aurait pas supporté. Svetlana voulait régler ceci une bonne fois pour toute et elle savait que Mila également. Elles vivaient bien trop dans la peur à cause de ces personnes même si elles étaient parfaitement entraînées et qu’il était impossible de lire en elles cette peur. La jeune femme était peut-être moins « opérationnelle » que par le passé cependant elle avait toujours cette difficulté à s’ouvrir entièrement aux autres et elle savait très bien cacher son jeu. Elle fut tout de même étonnée de voir Jethro accepter néanmoins elle savait également qu’il la connaissait assez pour savoir qu’elle ne lâcherait pas l’affaire et qu’elle serait même capable d’opérer sans l’aval du directeur. C’était son affaire. C’était son frère. C’était à elle de régler ceci, de tenter de convaincre Dimitri ou de le tuer si nécessaire. Mila et elle étaient visées, personne d’autre. Aux yeux des hommes qui avaient été envoyés, le reste du NCIS n’était qu’un dommage collatéral et Viktor l’avait bien prouvé en étant à deux doigts de tuer Tony bien que la jeune femme ne se souvenait que très peu. Cependant, elle ne put refuser l’avis d’Hetty quant à mettre Callen et Tony avec elles mais elle se doutait que ceci n’enchantait que très peu Mila qui pourtant préféra ne rien dire. Des deux, Svetlana était celle qui avait réglé au plus vite son problème « affectif » et pourtant ça n’avait pas été une mince affaire tant elle avait du mal à s’ouvrir tandis que Nate la poussait un peu plus chaque jour.

« Très bien, tenez nous au courant. ». Ces paroles sortirent Svetlana de ses pensées qui ne tarda pas à emboîter le pas de G, Mila et Tony tandis que son regard croisa brièvement celui de Jethro. Elle le connaissait aussi bien que lui la connaissait. Ils avaient eu beaucoup de mal dans leurs débuts, sans doute parce que Gibbs avait eu quelques difficultés à affronter cette jeune femme qui ressemblait tant à sa défunte femme … tout du moins à l’époque. Leurs débuts avaient été quelque peu chaotiques même, surtout avec leurs caractères assez explosifs par moment mais aujourd’hui leur lien était bien plus fort. En quelques instants et uniquement à travers son regard Svetlana était parvenue à deviner son inquiétude mais aussi le fait qu’il lui demandait d’être prudente. Elle l’était … parfois. En réalité, l’agent avait souvent cette tendance à foncer sans trop réfléchir ce qui à présent n’était une surprise pour personne. Un simple mouvement de tête de sa part fit comprendre à Gibbs qu’elle tâcherait au maximum de l’être puis elle quitta la salle d’OPS en suivant de près les trois autres agents qui formaient l’équipe à laquelle elle appartenait pour cette affaire. « Je suis tellement désolée pour ton mariage ... ». Svetlana s’arrêta brusquement dans l’escalier, à quelques marches de celle où se trouvait actuellement Mila. La jeune femme la regarda quelques instants sans savoir comment réagir avant qu’un sourire étire ses lèvres afin de la remercier. Elle aussi était désolée mais pas pour son mariage, elle l’était pour Nate et ce pour diverses raisons qui s’embrouillaient dans son esprit et qui incluaient Tony et un évènement que seul eux deux connaissaient et qui s’était déroulé peu de temps avant qu’elle ne se fasse tirer dessus. « Forcément, quand nos têtes sont mises à prix, ça ne peut venir qu'eux. Ça leur ressemble tellement de toute façon ... Enfin de là à s'associer, mais pourquoi ça m'étonne ? Juste on a chacun le nôtre si jamais ... enfin si jamais la situation en vient à s'envenimer je veux dire ? ». Svetlana regarda Mila toujours en silence, droit dans les yeux comme si elle tâchait de sonder ce à quoi elle pensait réellement à travers ce regard. En réalité, elle n’en avait pas besoin. La jeune femme savait parfaitement où elle voulait en venir, ce qu’elle entendait par là. Elle comprenait parfaitement et pensait exactement la même chose. Cette histoire, toutes les deux la prenaient à cœur et elles étaient bien trop touchées pour risquer de laisser Boukharine et Dimitri s’en sortir aussi facilement.

« Chacun le nôtre … Compte sur moi pour te laisser régler son compte à Boukharine. ». Svetlana évita de terminer par le fait qu’elle doutait d’être capable de se maîtriser et qu’elle ne pensait pas laisser Dimitri vivant, que la situation s’envenime ou non. Sur ces mots, elles rejoignirent rapidement Callen et Tony afin de prendre une voiture et de se rendre au manoir lorsque la jeune femme baissa enfin les yeux sur sa tenue qui était toujours celle de l’hôpital. Autant dire que ce n’était pas les vêtements les plus discrets pour sortir de là et se rendre sur les lieux d’une fusillade. Son regard parcouru rapidement les trois autres agents et elle n’eut aucun besoin de parler pour leur faire comprendre qu’elle devait se changer, ainsi sans rien dire elle leur tourna le dos et se dirigea vers les vestiaires afin d’enfiler quelque chose de plus correct. « Svetlana ? ». L’intéressée manqua de faire un bond lorsqu’elle entendit cette voix l’interpeller tandis qu’elle quittait les vestiaires d’un pas rapide. La jeune femme s’arrêta, sourcils légèrement froncés et tourna sur elle-même pour faire face à l’homme qui s’adressait à elle. « Directeur Vance. ». Elle n’ajouta rien d’autre. Elle se contenta de la regarder sans aucune expression distincte dessinée sur son visage. La jeune femme attendait qu’il parle ce que Leon sembla vite comprendre car après tout, il la connaissait également du temps où elle avait rapidement était agent de liaison à Washington. « L’agent Fornell m’a remis ceci pour votre mariage et vu la tournure qu’à pris ce dernier je pense que cet objet vous remontera un peu le moral … C’était dans les affaires de votre mère au FBI, nous avons pensé qu’il serait temps de le dépoussiérer. ». D’autant plus surprise, Svetlana tandis une main quelque peu tremblante vers le petit sachet de velours bleu marine que lui tendait le directeur du NCIS. Le contenu était tout léger et elle ne tarda pas à le déposer sur sa main découvrant ainsi une petite chaine en argent au bout de laquelle pendait le pendentif du saint patron de la police. La jeune femme leva les yeux rapidement vers Vance et le remercia d’un petit sourire avant de rejoindre ses collègues qui devaient sans doute attendre après elle. Assise à l’arrière de la voiture que conduisait G et à côté de Tony, Svetlana resta silencieuse tandis qu’elle regardait le paysage de Los Angeles défiler sous ses yeux. Elle avait encore beaucoup de mal à imaginer le fait que sa mère adoptive avait été un agent du FBI infiltrée pour faire tomber son père et que c’était la raison pour laquelle ce dernier l’avait tué et qu’il avait tenté de faire de même avec sa propre fille lorsqu’elle s’était trop rapprochée de la vérité.

« Tu vas bien ? ». Une main chaude venait de se glisser sur la sienne comme pour appuyer cette question et la faire revenir dans l’habitacle de la voiture. Svetlana tourna doucement la tête vers Tony sans rien dire, sans même chercher à briser ce contact alors que Mila et G étaient également présents. DiNozzo et elle avaient été proches par le passé, plus que proche même. Elle s’en souvenait comme si c’était hier. C’était lors de ses premières années comme agent de liaison, avant même que Gibbs apprenne par le directeur Vance son lien de parenté avec Shannon. Elle avait aimé l’humour de Tony et cette habitude qu’il avait de toujours citer la réplique d’un film dans n’importe quelle situation. Il avait été le premier homme à la demander en mariage, elle avait accepté et finalement elle avait pris la fuite, prétextant le fait qu’on avait besoin d’elle sur une affaire à Moscou et après ça leur relation était devenue très tendue. « Ça va, oui. ». Elle gratifia ses paroles d’un sourire et tandis qu’elle s’apprêtait à regarder de nouveau l’extérieur, son regard croisa celui de Mila dans le rétroviseur sans qu’aucune des deux jeunes femmes ne disent quoi que ce soit, de toute manière il n’y avait rien à dire selon elle. Le reste du trajet jusqu’au manoir fut tout aussi silencieux et l’agent fut particulièrement heureuse de pouvoir enfin sortir de la voiture bien que revenir dans cet endroit n’était pas ce qu’elle préférait faire. Sans rien ajouter, elle se dirigea d’un pas assuré jusqu’à l’intérieur de la bâtisse et regarda tout autour d’elle une fois dans le hall d’entrée. Dire que tout aurait pu se passer autrement. Dire qu’à cette heure-ci elle pourrait être mariée. Svetlana ne savait pas trop quoi penser de tout ceci et la crainte de se marier la gagnait à nouveau tout comme le doute sur le fait de savoir s’il était bien judicieux de se marier et de continuer cette histoire. Elle aimait Nate et il y avait Anastasia mais elle ne supportait pas le fait de le mettre en danger et par moment elle en venait même à se poser des questions sur ses sentiments. La jeune femme était frustrée et venait même à regretter la période où elle ne laissait aucune place aux sentiments tel que l’amour.

VENGEAAAAAANCE Je sais pas j'avais envie de mettre ce gif en fait XD Et t'imagines au réveil des filles ça serait genre Mila et Svetlana qui entendraient la présentatrice météo en pleine action

Elle n’aimait pas se retrouver dans cet endroit. Son corps tout entier s’était figé au moment où elle s’était retrouvée dans le hall et plus rien en elle n’acceptait de réagir à présent. Son regard était perdu, son corps était là mais la jeune femme s’était nouveau perdue dans ses pensées. Tout aurait pu être si parfait, tout aurait si bien pu se passer et ils avaient attendu ce moment depuis si longtemps, mais non il fallait encore une fois que quelque chose vienne tout gâcher. Comment ne pas croire qu’elle était maudite avec tout ce qui s’était passé dans sa vie jusqu’à présent ? Elle n’était peut-être pas la plus à plaindre, mais elle avait tout de même mis à la barre assez haut et n’avait jamais été particulièrement chanceuse dans sa vie. Elle n’était qu’une enfant que déjà tout semblait être catastrophique dans sa vie bien que son père avait tâché de la préserver. La jeune femme n’avait pas été innocente bien longtemps, elle avait dû affronter bien des choses et ce assez tôt et ce malgré la protection dont elle avait bénéficié. Ses frères y avaient joué un rôle important malgré tout. Elle avait toujours été plus proche de Nicolaï dont l’âge se rapprochait plus du sien que de Dimitri mais ce dernier restait tout de même son frère et elle avait toujours eu confiance en lui comme en leur père. Pourquoi avait-elle vu le jour au sein de cette famille ? Elle n’avait jamais rien demandé de tout ça et pourtant elle subissait aujourd’hui, elle payait pour les erreurs de ses parents et même si elle n’avait jamais rien dit sur ce qu’elle ressentait – c’était presque contre nature – elle en avait gros sur le cœur. Sa seule envie à présent était d’aller se réfugier loin, d’emmener ses proches avec elle et vivre là où personne ne pourrait les retrouver, un endroit où ils seraient tous en sécurité et heureux, dans un monde utopique en somme. Peu importait l’endroit où elle pouvait se rendre, elle savait qu’elle serait retrouvée si c’était nécessaire. Elle avait été retrouvée alors qu’elle était supposée être morte et qu’elle vivait sous une autre identité, certes proche de la vraie, mais différente malgré tout. Elle n’avait cessé de mettre ses proches en danger et elle refusait de s’exprimer dès lors qu’il s’agissait de sentiments. L’agent avait appris à s’ouvrir plus par obligation que pour autre chose. Nate avait été le premier à l’y forcer et autant dire que ça n’avait pas fait bon effet et que certains membres de l’équipe à laquelle elle appartenait à l’époque s’en souvenaient très bien, Mila étant comprise parmi eux. Mais à présent elle sentait qu’il était l’heure pour elle de redevenir l’ancien agent qu’elle fut autrefois, elle ne devait plus s’ouvrir autant que par le passé au risque de mettre les gens qu’elle aimait en danger.

Svetlana comprenait mieux à présent pour quelles raisons elle fut formée à être presque l’égale d’un robot, elle comprenait mieux pourquoi il fallait qu’elle évite de s’attacher, c’était trop dangereux pour ses proches et en plus de cela ils devenaient une faiblesse pour elle. Bien sûr, elle doutait de pouvoir se détacher de qui que ce soit, elle restait humaine, mais après le drame de ce mariage il allait être particulièrement difficile pour elle d’être aussi expressive qu’elle pouvait l’être dernièrement. Ce changement allait être brutal et ça n’allait pas plaire à certaines personnes comme Nate par exemple qui voyait enfin le bout du tunnel. Elle savait aussi que Sam allait sans aucun doute essayer de comprendre, de la secouer comme pas possible pour la faire réagir et la faire revenir à celle qu’elle était, toutefois elle refusait, pas si ça les mettait tous en danger. Ce qui s’était passé était de sa faute ! Elle n’aurait jamais dû accepter cette demande en mariage, elle n’aurait jamais dû s’engager aussi loin et inviter tant de personnes importantes, elle avait était plus stupide que jamais et bien mon réfléchie que d’habitude. Oui, Svetlana se sentait plus coupable que jamais. Peu importait ce qu’on pouvait lui dire, cette culpabilité n’était pas prête de se dissiper, pas alors que plusieurs personnes auraient pu être touchées ou tuées parce qu’il ne s’agissait que de dommages collatéraux. Elle refusait également de blâmer Mila et préférait mettre toute la culpabilité sur son dos plutôt que sur celui de son amie, elle avait bien assez à supporter et elle ne la considérait pas fautive. Mila était, des deux, celle qui était restée la plus sensée, celle qui n’avait jamais baissé sa garde bien qu’elle-même était devenue moins fermée que par le passé. Il fallait qu’elles règlent cette histoire afin de passer à autre chose au plus vite et même si ça l’angoissait, Svetlana avait le plus grand besoin de se remettre en question et de penser sérieusement à là où elle en était d’autant plus depuis ce qu’il s’était passé entre elle et Tony au cours de la fusillade. Toujours debout en plein milieu du hall d’entrée ultra surveillé de sa mère adoptive – et seule mère qu’elle eut la chance de connaitre – Svetlana put penser à tout ceci le temps d’être rejointe par G, Mila et Tony. Elle se dirigea en silence vers l’une des pièces de l’étage qui passait pour invisible si on ne faisait pas attention aux petits détails de la porte qui se fondait parfaitement dans le mur et une fois à l’intérieur, la jeune femme regarda tout autour d’elle.

Dire qu’ils s’étaient trouvés dans la maison sans doute la plus sécurisée du pays, peut-être même plus que la Maison Blanche à bien y réfléchir. Pourtant, malgré la sécurité dont elle était dotée, ils n’avaient rien pu empêcher et ils n’avaient rien vu venir, ce que Svetlana trouvait d’autant plus agaçant. « Qu'est-ce qu'on vient chercher exactement ? ». Si l’agent avait tâché d’éviter tout contact avec Tony depuis qu’ils étaient sortis de la voiture et donc arrivés sur les lieux, elle fit voler cet effort en éclats en quelques secondes lorsque son attention fut captée par l’agent DiNozzo vers qui elle se tourna. « N'importe quoi qui puisse nous permettre d'identifier qui est derrière l'attaque. ». La jeune femme referma la bouche, Callen venait de répondre pour elle. Finalement, préférant ne pas trop regarder Tony si longtemps, elle rompit tout contact visuel et s’approcha doucement de Mila dont les doigts pianotaient agilement sur les touches du clavier devant elle. « Bien, je retrouve les vidéos correspondantes à l'heure de l'attaque ... ». L’agent resta derrière elle à regarder les vidéos de surveillances sur les écrans tandis que G et Tony la rejoignaient et prenaient place de chaque côté d’elle. « Qu'est-ce que ... ». Le murmure de Mila éveilla sa curiosité. Svetlana se pencha au-dessus de l’épaule de la jeune femme tout en plissant les yeux afin de mieux voir ce qui avait surpris l’agent et elle resta sans voix lorsqu’elle devina ce qui l’inquiétait. A côté d’elle, Callen et Tony se penchèrent à leur tour et elle put rapidement sentir la tension grimper en eux. « Je sais pas si ces trucs sont toujours d'actualité, mais je crois qu'on ferait mieux de sortir d'ici ... ». Les deux hommes autour d’elle acquiescèrent d’un bref mouvement de tête malgré tout très affirmé et tandis que Callen emboitait le pas de Mila, Tony eut un moment d’hésitation en voyant la jeune femme sortir une clé USB d’une de ses poches.

« Svet’ qu’est-ce que tu fais ? ». La jeune femme préféra ne rien répondre pour rester entièrement concentrée sur ce qu’elle faisait. Elle enfonça la clé dans l’un des ports USB et pianota à son tour sur le clavier tout en jetant de brefs coups d’œil à la minuterie dont les chiffres continuaient de défiler à toute vitesse. « Je fais en sorte qu’on ne soit pas venu ici pour rien ! Sors ! ». Elle appuya ses paroles avec un regard furieux tandis que sur l’écran le chargement des fichiers continuaient encore de défiler, encore quelques pourcents et elle allait pouvoir sortir d’ici mais Tony semblait refuser de partir ce qui la fit soupirer avant d’être ramenée à sa mission par le bip incessant de l’ordinateur qui lui annonçait que le chargement était terminé. Svetlana eut à peine le temps d’attrapé la clé USB que Tony l’entrainait déjà en dehors de la pièce en courant et tandis qu’ils se trouvaient au rez-de-chaussée, courant droit vers l’entrée qu’ils avaient emprunté en arrivant et par laquelle G et Mila avaient dû sortir, elle attrapa Tony par la manche et le tira vers la direction opposée. « C’est trop loin par-là, suis-moi ! ». Elle connaissait les lieux par cœur et ce fut pour cette raison que l’agent DiNozzo la suivit sans rien dire. La demoiselle était épuisée, après tout elle venait tout juste de sortir de l’hôpital mais elle parvint à gagner l’une des sorties arrière du manoir presque à temps. Tandis qu’elle et Tony se trouvaient à quelques mètres de la sortie elle sentit son corps décoller du sol et ne mit pas de temps à réaliser que le souffle de l’explosion les emportait plus loin. L’atterrissage fut particulièrement douloureux et lui coupa le souffle tandis qu’elle sentait son corps s’égratigner un peu partout et surtout au visage. Svetlana n’osait pas bouger et tandis qu’une pluie de débris lui tombait dessus elle sentit Tony s’approchait d’elle et la protéger comme il le put de ce qui tombait tout autour d’eux.

Non je n'ai pas du tout était inspirée par le double épisode de la fin de saison de NCIS LA, pas ... du ... tout MON DIEU ! Ecoute "see me" en relisant cette réponse j'avais envie de pleurer ... DOOOOOM

Aïe … ce fut le premier mot qui lui vint à l’esprit, ça et quelques insultes en russe qu’elle n’aurait eu aucun mal à dire sans craindre d’être comprise par l’agent à ses côtés. Cette explosion venait de raviver des souvenirs dans son esprit, des souvenirs qu’elle aurait préféré ne jamais avoir à se remémorer. La douleur était pourtant différente puisque cette fois elle n’avait pas eu le droit à un tête-à-tête avec une voiture non loin du lieu de l’explosion, toutefois elle ne pouvait pas s’empêcher d’y repenser. La tête toujours enfouit dans le sol afin de se protéger le visage tandis que Tony continuait de lui servir de bouclier humain – même si elle espérait sincèrement qu’il ne soit pas trop touché – Svetlana ferma les yeux si fort qu’elle vit des étoiles puis le visage de son défunt frère. Nicolaï … Il avait toujours su quoi faire et comment réagir. D’eux deux, il était de loin celui qui était resté le plus humain pour avoir refusé de suivre les ordres de leur père. Nicolaï avait été un électron libre et surtout il avait été le moins naïf à la situation qui touchait leur famille, à croire qu’il avait toujours su que Yuri n’était pas l’homme le plus fréquentable de Russie. Son frère avait toujours été là pour elle et ce malgré leur différences, mais c’était justement ces dernières qui leur avaient permis d’être aussi proches. Il était humain quand Svetlana ne l’était pas, elle tenait tête dans des situations où lui aurait bien vite baissé les bras, ils s’étaient toujours complétés, mais leur père avait arraché ce lien si précieux aux yeux de la jeune femme. A cette pensée, toute la colère qu’elle avait en elle pour Yuri et Dimitri se fit d’autant plus présente. Elle n’avait rien demandé de tout cela, elle s’était contentée de suivre son instinct, alors était-ce réellement de sa faute si elle avait préféré aller vers la justice plutôt que de suivre les pas de son père ? Elle en doutait. Svetlana chassa aussi vite que possible cette pensée de son esprit, ce n’était vraiment pas le moment de ressasser le passé, ils avaient bien mieux à faire. Toutefois, elle préféra ne pas bouger tant qu’elle sentait encore quelques débris tomber autour d’eux ne voulant pas se blesser plus qu’elle ne l’était déjà. Au bas de son ventre sa blessure la tirait douloureusement et Svetlana fut d’autant plus heureuse d’avoir le visage enfoui dans le sol afin de pouvoir cacher cette grimace de douleur qui la dévisageait. En fait, elle était bien là … peut-être qu’elle devrait rester allongée sur le sol, entourée des débris du manoir ayant appartenu à sa mère ? Au moins elle n’avait plus à craindre d’y rentrer à nouveau et de devoir faire face aux souvenirs de son mariage raté, il ne devait plus rester grand-chose de la bâtisse.

Une petite pression sur son épaule lui fit comprendre que Tony s’était relevé, mais elle n’avait rien entendu … En réalité ses oreilles bourdonnaient de façon assez désagréable au point qu’elle entendait merveilleusement bien son sang cogner dans ses tempes à toute vitesse. Génial, parce qu’en plus d’avoir fait un vol plané sur plusieurs mètres, elle allait finir sourde des deux oreilles pour un laps de temps qui lui était totalement inconnu, pour l’enquête autant dire que ça n’allait pas être pratique. Une nouvelle pression sur son bras la força à sortir sa tête du sol pour la tourner en direction de l’agent près d’elle qui lui tendait sa main qu’elle saisit sans la moindre hésitation acceptant son aide pour se relever avec grand plaisir. Pourtant, cette joie ne fut que de courte durée lorsqu’elle se rendit compte que le monde s’était subitement mis à tourner à toute vitesse. Svetlana manqua même d’en perdre l’équilibre et de retourner s’asseoir sur le sol, mais la jeune femme parvint à se rattraper à l’épaule de Tony qui passa son bras autour de sa taille pour la maintenir. Son regard se posa alors enfin sur le manoir dont il ne restait plus grand-chose. Bon dieu ! Comment étaient-ils parvenus à ne pas se prendre un seul débris sur la tête ? Le cœur de la jeune femme se serra bien malgré elle. Même si elle n’avait pas aimé le fait de remettre les pieds ici après la prise d’otages, ce manoir restait néanmoins l’une des dernières choses qui la rattachait physiquement à sa mère adoptive et voilà qu’à présent tout avait explosé. Se mordant férocement l’intérieur de la joue au point de sentir le goût du sang se propager dans sa bouche, Svetlana ravala ses larmes et se dirigea vers l‘avant du manoir en compagnie de Tony qui l’aidait à marcher correctement à cause des quelques vertiges qui la gagnaient encore par moment. Une vague de soulagement se propagea en elle lorsqu’elle devina les silhouettes de Mila et G près de la voiture, par chance eux aussi étaient toujours en vie sinon il y aurait eu fort à parier que la jeune femme aurait perdu le semblant de calme qui lui permettait de tenir. « Qu'est-ce que vous avez foutu ? ». Svetlana leva les yeux au ciel et cessa de marcher une fois à la hauteur de Mila, heureusement qu’elle savait que c’était l’inquiétude qui l’avait poussé à s’exprimer de la sorte autrement elle serait bien vite montée sur ses grands chevaux. « On va bien aussi, merci. ». En réalité, ce n’était pas totalement vrai. La jeune femme ignorait comment elle y parvenait, mais elle arrivait à leur cacher à tous que si jamais elle restait une minute de plus debout elle allait tourner de l’œil. Le sang qui affluait dans ses tempes cognait avec plus en plus de violence, sa blessure au bas du ventre lui faisait atrocement mal, les vertiges ne voulaient plus la quitter, elle avait par moment quelques nausées, les oreilles qui sifflaient et très mal au niveau de ses épaules bien qu’elle préférait ne pas demander à ce qu’on vérifie si elle n’était pas blessée ou brûlée à cet endroit.

« C'est quoi la prochaine étape maintenant ? ». Son regard se posa sur Mila puis sur Callen qui les avait rejoint, quelque peu amoché lui aussi à cause de cette explosion. Elle regarda longuement le jeune homme sans rien dire, non pas qu’ils soient en train de communiquer télépathiquement, mais elle s’était à nouveau perdue dans ses pensées et dans le fait qu’elle avait mal à peu près … et bien partout en fait. « Svet’ ? ». Le regard toujours rivé en direction de Callen, mais la tête commençant à se tourner vers Tony, la jeune femme mit quelques instants à revenir à elle avant de se rappeler la question que Mila leur avait posée. Sans rien dire, elle fourra sa main dans la poche de son jean et en sortit la clé USB qu’elle montra aux deux agents face à elle. « J’ai réussi à sauvegarder les vidéos avant de sortir du manoir. ». Callen s’approcha silencieusement d’elle, le regard tout d’abord posé sur la petite clé qu’elle tenait dans sa main légèrement écorchée avant de s’attarder sur son visage avec une expression quelque peu sévère. « Tu veux dire que tu t’es mise en danger … ». La jeune femme leva les yeux au ciel en soupirant. Oui, elle s’était mise en danger mais ce n’était pas la première fois et ce n’était sûrement pas une nouveauté dans leur travail d’autant plus que G était très mal placé pour parler de ça. Lui, Mila et elle étaient très doués pour se mettre dans les pires situations et elle savait que Tony n’était pas bien mieux lorsqu’il le voulait. « On est tous en vie, les reproches ça sera pour plus tard, pour l’instant il faut qu’Eric voit s’il peut en tirer quelque chose. ». Soutenant son regard, elle attendit le feu vert de l’agent face à elle qui se contenta de lui tourner le dos pour prendre la direction de la voiture qui n’avait pas une seule égratignure – Hetty allait être heureuse. Svetlana fit un pas un avant et regretta aussitôt son geste tant tout semblait se mettre à danser de nouveau autour d’elle, mais par chance ni Mila ni Tony ne semblaient l’avoir remarqué et elle en profita pour se trainer jusqu’à l’arrière de la voiture en grimaçant lorsque ses épaules se frottèrent au siège, vraiment une fois au NCIS il fallait qu’elle fasse examiner son dos.

Youhou ... j'ai rien avancé

Sa blessure lui avait semblé bien minime sur le coup et à vrai dire la jeune femme était bien plus concentrée sur le fait que le manoir venait d’exploser emportant dans ce feu tout un tas de souvenirs qu’à présent elle ne pourrait plus jamais revoir hormis dans sa mémoire, enfin si cette dernière ne se mettait pas défaillir dans les années à venir. Les explosions elle détestait ça ce qui semblait assez normal dans le fond, mais tout de même, il y avait bien trop de souvenirs douloureux liés à celles-ci. Sur le coup la jeune femme avait préféré fermer les yeux et attendre que tout se finisse au plus vite. Certaine personne rêvait de voler et bien elle s’en serait bien passée d’autant plus que l’atterrissage était particulièrement douloureux, ici comme à Moscou lorsque sa maison avait explosé, Nicolaï à l’intérieur. Ses oreilles sifflaient comme jamais et l’une d’entre elles semblait avoir du mal à entendre correctement ce qui se passait autour d’elle et de Tony. Sa tête était devenue douloureuse tout comme le bas de son ventre encore sensible depuis qu’elle s’était pris une balle le jour de son propre mariage. Comment les choses pouvaient-elles si mal tourner ? Qu’avait-elle bien pu faire au monde entier pour que ce dernier se retourne contre elle ? La seule chose qu’elle demandait était de vivre une vie paisible, d’être un tant soit peu heureuse et de savoir ses proches en sécurité, toutefois avec un passé comme le sien et son métier cela semblait bien impossible. Pourquoi se surprendre de sa démission alors ? Elle revoyait si bien le visage du Directeur Vance et de Jethro lorsque, peu après la naissance d’Anastasia, elle était allée à Washington rendre sa démission qui avait presque été refusée tant c’était une surprise. Elle avait eu le droit à un court moment de répit à cette époque avant de remonter sur scelle parce que, au final, elle avait ça dans le sang. Elle était née pour être soldat ou tout du moins pour donner et recevoir des ordres. Elle avait été formée ainsi et croire qu’elle serait capable de sortir de cette vie était une grosse erreur ce qui était bien malheureux pour elle même si elle s’était fait à cette idée.

De plus, le NCIS était une agence qu’elle appréciait, non pas parce que les trois quarts de ses proches, de ses véritables amis voire même de sa famille, s’y trouvaient mais bien parce qu’elle aimait la Navy et que le NCIS lui semblait bien moins lourd à supporter que le FBI n’était pas l’agence la plus coopérative, la CIA qui avait son lot d’idiots, le CSI qui était bien trop scientifique pour elle, la CAT qui était bien trop dangereuse – bien qu’elle semblait attirer le danger – ce qui finalement ne lui laissait pas tellement de choix d’autant plus que son bureau était lié au NCIS. Et puis, elle avait tellement de souvenirs liés à cette agence, comme elle en avait eu de liés à ce manoir qui continuait de s’enflammer derrière elle et DiNozzo. Finalement, malgré les vertiges, les douleurs et son oreille gauche qui semblait avoir arrêté de siffler, mais qui n’entendait plus grand-chose, Tony et elle revinrent en direction de l’endroit où Callen avait garé la voiture et si son regard n’avait pas cessé de fixer la bâtisse en feu, une fois les paroles de Mila venues jusqu’à la seule oreille qui semblait entendre, une pointe d’agacement s’empara rapidement d’elle avant qu’elle ne parvienne à la dissiper. Elle connaissait Mila, elle savait comment elle réagissait ou plus exactement comment elle ne réagissait pas. Svetlana savait que sa collègue Russe avait paniqué sur le coup de ne pas les voir sortir du même côté qu’eux deux, d’autant plus qu’ils leur avaient fallu du temps pour se relever, se remettre du souffle de l’explosion et revenir dans leur direction. Si se déplacer vers la voiture ne fut pas une partie de plaisir, éviter que son dos entre en contact avec le siège sur lequel elle était assise lui semblait être un vrai calvaire. La douleur était tellement plus vive que celle au bas de son ventre qu’elle masquait toutes les autres et Svetlana due serrer la mâchoire pour ne pas pousser un cri de douleur à chaque fois que l’arrière de son corps touchait un tant soit peu le cuir de la voiture. Les larmes commençaient à lui titiller les yeux, mais ces anciens réflexes semblaient tout d’un coup lui revenir. La jeune femme mordit férocement l’intérieur de sa joue et ravala ses larmes tout en serrant ses poings si fort que ses ongles lui rentrèrent dans la peau.

Le retour au QG du NCIS fut tout aussi silencieux que l’aller, peut-être même un peu plus, toutefois il fallait dire que les quatre agents avaient bien été secoués par ce moment d’action qu’ils n’avaient pas vu venir car autant dire que la demoiselle connaissait au moins une personne qui aurait catégoriquement refusé qu’elle parte là-bas quitte à la menotter à un bureau. Incapable de cacher son soulagement lorsqu’elle aperçut le bâtiment du NCIS – dont la couverture leur permettait d’opérer tranquillement – Svetlana se glissa à l’extérieur de la voiture non sans grimacer lorsqu’elle contracta involontairement ses épaules. Son oreille gauche semblait toujours refuser de fonctionner, elle parvint tout de même à entendre Tony la rejoindre et le suivi jusqu’à l’intérieur du bâtiment où les regards de nombreux agents ne tardèrent pas à se poser sur eux dont celui d’Hetty. « Et bien … il semblerait que votre mission ne se soit pas aussi bien déroulée que ce que vous l’aviez prévu mademoiselle Potroïvski. Avez-vous été capable de nous ramener quelque chose ? ». Nouvelle grimace due à la douleur. Svetlana enfonça sa main légèrement blessée dans le fond de la poche de son jean et en sortie la petite clé USB qu’Hetty regarda avec un sourire satisfait, comme une mère fière des prouesses de son enfant. De toute manière, tous ici étaient les enfants d’Hetty et ce petit ninja était vu comme un mentor pour beaucoup d’agents dont Svetlana même si cela pouvait surprendre. « Bien, très bien. Permettez-moi d’aller donner ceci à monsieur Beale. Agent DiNozzo, l’agent Gibbs vous attends en salle de briefing par là-bas pour en savoir un peu plus et quant à vous … ». Tony et Svetlana avaient tous deux tournés la tête en direction du petit couloir discret menant à l’une des salles de briefing dont Hetty parlait et tous les deux attendaient la suite de cette phrase qui semblait rester en suspens, forçant les agents à la regarder de nouveau. « Vous allez me faire soigner cette oreille, avec autant de sang vous ne devez plus entendre grand-chose et prenez une pause … ce n’est pas discutable. ». Très bien, alors elle baissait les bras et son soupire après avoir tenté de prendre la parole en était la preuve.

Tony lui lança un dernier regard et prit la direction qu’on venait de lui donner tandis que Svetlana se dirigeait vers les escaliers menant à l’étage supérieur pour se diriger vers la petite infirmerie où Jenny était assise à son bureau et manqua de lui hurler dessus en la voyant arriver dans un tel état. Après un peu de nettoyage et surtout de désinfection des plaies qu’elle avait au visage, Svetlana due bien avouer que le sang dégagé de son oreille lui permettait d’entendre à nouveau ce qui fut un royal soulagement. Cependant, elle garda pour elle le fait qu’elle était persuadée d’avoir une belle blessure dans le dos et elle préféra quitter l’infirmerie pour aller se poser dans un coin tranquille à et cette heure-ci il n’y avait pas mieux que les vestiaires. Comme prévu, l’endroit était désert. A vrai dire la seule personne qui s’y trouvait n’était pas une surprise et Svetlana préférait qu’il s’agisse d’elle plutôt que n’importe qui d’autre du NCIS, surtout dans une telle situation. Silencieusement, la jeune femme prit place sur le même banc que Mila en lui adressant un léger sourire même si ce dernier ressemblait bien plus à une grimace vu la douleur aiguë dans son dos. « On partage ? ». Le regard de l’agent se posa sur la trousse de premiers soins que Mila avait près d’elle avec un sourire bien moins déformé cette fois. « Avec plaisir. ». Ses mains avaient bien besoin d’un peu de soins et la jeune femme n’avait pas vraiment laissé de temps à l’infirmière du NCIS de s’occuper d’elle en profondeur, elle préférait garder ses blessures pour elle même si la souffrance n’était pas une partie de plaisir. De nouveau silencieuse, Svetlana désinfecta les blessures de ses mains et banda celle qui semblait le plus touchée par l’explosion, pour l’instant tout ceci allait faire l’affaire, mais il fallait vraiment qu’on s’occupe de son dos car aussi forte qu’elle pouvait l’être Svetlana allait rapidement tourner de l’œil. « J’ai rien dit jusque-là mais je crois que j’aurais bien besoin qu’on s’occupe de mon dos et malheureusement je ne suis pas contorsionniste … Ça te dérange de t’en occuper ? ». Le regard de nouveau posé sur Mila, la jeune femme grimaça légèrement en s’imaginant se tordre dans tous les sens pour se soigner en provoquant d’atroces douleurs. Svetlana n’avait pas la moindre idée de l’état dans lequel se trouvait le haut de son dos et très sincèrement elle préférait ne pas le savoir.

Certaines choses ne changent pas. Certains moments passés que l’on pensait loin derrière nous finissent pas venir nous hanter à nouveau comme pour mieux nous torturer. Ne jamais prendre pour acquis la moindre chose car il y a toujours une petite chose à apprendre et c’était ce dont la jeune femme avait fini par se convaincre. Elle avait tant traversé ces derniers mois que, pendant un moment, elle avait s’était convaincue qu’à présent plus rien ne pouvait lui arriver, qu’elle était protégée, à l’abri de la douleur mais ce n’était, au final, qu’un doux rêve. Son passé allait la hanter à jamais et il n’y avait rien qu’elle puisse faire contre. Karma is a bitch. Cette phrase résumait parfaitement sa pensée en ce jour et ce n’était pas la première fois qu’elle en était rendue à le penser, à croire que les Russes avaient vraiment un très mauvais karma et plus particulièrement Mila et elle-même. Pourquoi ne pouvaient-elles pas être tranquilles pendant quelques années au moins ? Elles avaient sans cesse quelque chose de difficile contre laquelle lutter … Il était toujours histoire d’un combat quelconque qui, par moment, les mettait plus bas que terre. La jeune femme haïssait cette sensation et pourtant elle ne pouvait rien faire contre, c’était ainsi et elle devait se contenter de se battre pour garder la tête haute comme elle l’avait appris toute sa vie. Cependant, elle était fatiguée et n’avait qu’une envie : faire une pause. Svetlana préférait réellement les problèmes qu’elle avait pu avoir avec Nate, les disputes sur le fait qu’il la poussait trop à se dévoiler alors que ça ne faisait pas partie de son caractère, oui Svetlana en était arrivée à regretter cette époque, comme elle regrettait ces années où elle n’était qu’un mur, incapable de faire preuve d’humanité parce qu’elle n’était pas « formée » pour être humaine, mais bien une machine. Au moins, auparavant quasiment rien ne pouvait l’atteindre, Svetlana ne possédait aucun point faible hormis son frère et c’était toutefois très difficile à deviner tant elle avait pu être détachée, mais tout cela remontait à si loin. Tony avait raison et c’était bien malheureux selon elle. Elle s’humanisait, elle n’était plus la Svetlana d’antan et ça commençait sérieusement à lui manquer.

Elle voulait être capable d’être détachée et de se moquer du protocole du NCIS, seulement elle n’y arrivait plus, peu importait si la jeune femme essayait fort ou non, elle en était incapable. C’était pour cette raison qu’elle doutait d’être capable d’ôter la vie de son frère bien qu’elle le haïssait plus que n’importe quelle personne sur Terre, mais bien moins que leur père. Son frère avait été manipulé et particulièrement naïf, mais pouvait-elle sincèrement le blâmer ? Il ne faisait que rendre justice à leur père … Dimitri croyait en Yuri et il était de loin l’enfant qui lui était plus fidèle, aussi déplorable que cela pouvait être aux yeux de la jeune Russe. Svetlana se savait incapable de faire entendre raison à son frère, il le lui avait fait comprendre plusieurs mois auparavant en tentant de mettre fin à ses jours et encore quelques heures auparavant pendant son propre mariage. Sa famille était bien particulière, quelque peu déprimante, mais elle restait néanmoins sa famille et c’était la raison pour laquelle c’était aussi douloureux. Mila n’était pas plus chanceuse qu’elle à ce niveau et les deux jeunes femmes s’étaient plutôt bien trouvées, raison pour laquelle elles parvenaient à se comprendre par un simple regard. Svetlana savait que son amie serait capable d’aller jusqu’au bout et elle était prête à tout pour la couvrir et l’y aider tant elle connaissait le sentiment qui l’envahissait et malgré son « changement », l’agent se savait prête à mettre de côté le protocole ne serait-ce que pour aider Mila à se séparer de son plus grand démon … elle lui devait bien ça. Les affaires simples – même si aucunes ne l’étaient réellement – lui manquaient. Les taquineries de Sam lui manquaient … Son arrivée à Los Angeles lui semblait être si loin à présent et pourtant elle revoyait toujours aussi nettement les sourires ravis de G et Sam lorsqu’ils étaient venus la chercher à l’aéroport malgré la raison de son arrivée. Ils étaient sa famille, celle sur laquelle elle pouvait véritablement compter et le fait que tous soient en danger par sa faute … par leur faute la bouffait littéralement de l’intérieur. Mila et elle devaient mettre fin à tout cela et faire en sorte qu’ils soient un tant soit peu en sécurité, que le danger ne viennent plus d’elles cette fois-ci.

Quant aux autres problèmes … finalement Svetlana avait le temps d’y penser plus tard, une chose à la fois, autant resté concentrer sur le plus important : Dimitri et Boukharine. Toutefois, pour l’instant les deux jeunes femmes – et le reste de l’équipe – avaient besoin d’une pause tandis que Kensi et Deeks prenaient le relai sur les recherches. Dès qu’Hetty ordonnait quelque chose personne ne s’amusait à défier son autorité, c’était Hetty et même si tous l’aimaient ici, ils en avaient également peur. Assise sur l’un des bancs entre chaque rangée de casiers, partageant une trousse de secours, Mila et Svetlana étaient parvenues à se retrouver seule ce qui, au fond, arrangeait bien la jeune femme qui n’avait guère envie de croiser le regard de ses collègues qui tenteraient de la déchiffrer afin de savoir ce qu’elle pouvait avoir derrière la tête. Il y avait bien trop d’agents qui les connaissaient et c’était d’autant plus stressant surtout lorsque Svetlana se risquait à imaginer les pires scénarios avec tous ses proches réunis au même endroit. « Bien sûr, laisse-moi voir. ». Ramenée sur Terre, Svetlana tourna le dos à la jeune femme et la laissa l’examiner en silence. Une grimace déforma son visage lorsqu’elle se contenta de soulever son haut, rien que ce simple geste éveillait en elle une certaine douleur qu’elle fit taire de son mieux en serrant les dents. Elle était habituée à pire, cependant elle n’avait pas eu à affronter d’explosion depuis un petit moment et encore moins une chute de dépris tout autour d’elle, mais aussi dangereux qu’était son métier, elle l’aimait. « T'as un énorme hématome, supérieur à la taille de mon poing, pas étonnant que t'aies mal. ». Nouvelle grimace, mais cette fois elle fut uniquement due au fait que Svetlana venait d’imaginer la taille de son hématome et ce n’était rien de bien réjouissant … les médecins allaient être très mécontents lorsqu’elle allait faire son retour à l’hôpital, vraiment très mécontents. « On dirait qu'on va toutes les deux avoir besoin de glace. Dis, tu peux regarder mon dos aussi s'il te plaît ? Je crois que ça aurait besoin d'être désinfecté vu comment ça a saigné ... ». Un soupire lui échappa. De toute manière, Mila et elle avaient le don pour s’attirer des ennuis et surtout de belles blessures qui laissaient de belles cicatrices alors, sincèrement, elles n’étaient plus à une près.

Laissant son bas se remettre correctement, Svetlana lui fit de nouveau face en faisant disparaitre au mieux la grimace qui étirait ses lèvres dans une énième grimace tant la douleur était vive. « N'empêche, on a l'air d'éclopées maintenant ... ». La jeune femme ne put s’empêcher de pouffer tandis qu’elle se mettait à cheval sur le banc afin de pouvoir être face au dos de Mila du quel elle s’approcha pour soulever délicatement le haut pour éveiller le moins de douleurs possible. « On a toujours l’air d’éclopées Mila, à vrai dire je m’inquiéterais le jour où on passera une journée sans la moindre blessure, même minime. ». Même si Mila ne pouvait pas la voir, elle lui adressa un large sourire qui disparut immédiatement en voyant l’état de son omoplate, vraiment elles ne s’étaient pas loupées pour changer. « Okay … te connaissant tu préfères éviter de passer voir Jenny pour pas que Callen ou Hetty soient au courant, mais … je vais devoir recoudre. ». Sans rien ajouter d’autre, Svetlana attrapa la trousse de secours de laquelle elle sortit un désinfectant, des compresses stérilisées, du fils et une aiguille ce qui ferait largement l’affaire. Ce fut uniquement après avoir désaffecté l’aiguille et vérifié la solidité du fil que Svetlana s’approcha de Mila, compresse imbibée de désinfectant à la main. « Ça va être douloureux. ». Elle ne lui laissa pas même le temps de répliquer qu’elle s’occupait déjà de nettoyer la plaie et enchaîna aussitôt avec la couture, une chose pour laquelle elle n’était douée que sur le corps humain aussi étrange que cela pouvait être. « Pour ce que tu as vu dans la voiture … Je voudrais bien te dire que ce n’était pas ce que tu crois, mais je n’aime pas te mentir et oui je profite du moment où je suis en train de te torturer pour en parler. ». Svetlana soupira pour elle-même, leva les yeux au ciel et s’appliqua de nouveau à la tâche. « Il faut croire que tout ce qui est du ressort de la simplicité ce n’est pas fait pour moi. J’aime Nate hein, tu le sais seulement il y a toujours eu un lien spécial entre Tony et moi, un lien que j’aurais préféré éviter de briser plusieurs années auparavant … ». Le regard rivé sur la blessure de Mila qu’elle avait quasiment fini de coudre, Svetlana se risqua à partir dans ses souvenirs, ceux liés à l’époque où elle était encore quelque peu une machine, mais qu’elle avait succombé au charme DiNozzo aussi agaçant que Tony pouvait être, une époque où il l’avait demandé en mariage un soir qu’elle ne parvenait pas à oublier, un soir où elle avait favorisé la fuite au bonheur, une époque bien lointaine en soit.

La simplicité n’avait jamais été quelque chose d’envisageable, pas en ayant vu le jour dans une famille comme la sienne. Pourtant, durant de nombreuses années elle avait été protégée, éloignée de la vérité concernant sa famille dans l’espoir qu’un jour elle pourrait véritablement y échapper. Cette vérité, elle l’avait toujours ignoré et ce n’était que plusieurs années par la suite et par elle-même qu’elle l’avait compris. Malgré toute la haine que son père avait pu éprouver pour sa mère adoptive voire sa mère biologique et la famille de cette dernière, il avait eu à l’esprit la même chose que ces deux femmes, durant longtemps son objectif avait été de protéger sa fille, de l’éloigner de ce qu’il faisait parce qu’il ne voulait que le meilleur pour elle. Elle avait été mise à l’écart contrairement à ses deux frères, à croire qu’ils n’avaient pas d’autre choix que de devoir prendre la relève de leur père et Nicolaï avait été celui qui avait refusé en premier. Svetlana n’avait pas compris ce qui se passait dans sa famille pas plus qu’elle n’avait pu mettre le doigt sur ce qui faisait que sa vie était si misérable et qu’elle attirait sans cesse les problèmes. C’était tout simplement écrit, comme si être un aimant à problèmes était inscrit dans le code de son ADN et que, malgré ce qu’elle pouvait faire ou tenter de faire, elle ne pourrait jamais s’en sortir. Cependant, elle n’était pas une Potroïvski à cent pour cent. Elle n’était pas totalement russe puisque les deux femmes qui avaient été ses mères étaient toutes deux américaines. Elle aurait dû pouvoir être capable de s’en sortir et d’user de la partie qui n’était pas empoisonnée pour réussir à faire quelque chose dans sa vie qui ne finirait pas par être touché par le malheur, seulement il semblerait que tous les choix qu’elle était capables de prendre n’étaient pas les bons. Bien sûr il y avait des bons moments de son existence, dire le contraire serait mentir. Être agent de liaison pour le NCIS était ce qui lui avait apporté le plus dans sa vie, un travail qui lui avait permis de faire plusieurs rencontres qu’elle ne pouvait pas oublier, des personnes qui étaient comme une seconde famille pour elle. Le NCIS était ce qui comptait le plus, c’était grâce à lui qu’elle avait pu se rapprocher de Jethro qui était celui qui en savait le plus sur sa mère biologique.

Cette agence lui avait également permis de faire la connaissance de tous ces agents à qui elle était capable de confier sa vie sans la moindre hésitation. C’était elle qui lui avait permis de trouver une nouveau sens à son existence, qui lui avait permis d’avoir de nouveau de l’espoir alors que ce dernier semblait s’être évaporé le jour où son père avait fait tomber les masques et révélé toutes les atrocités qu’il avait pu faire. Sa vie n’était pas si imparfaite que ça lorsqu’elle y réfléchissait bien, après tout elle vivait avec un homme qui l’aimait et qu’elle aimait en retour, elle avait une adorable petite fille qui, bien qu’imprévu, la comblait de bonheur et des amis sur lesquels elle pouvait compter. Toutefois, dès que son passé faisait de nouveau surface c’était comme si l’obscurité venait à nouveau l’englober pour faire disparaitre toutes les traces de joies et de bonheur qui pouvaient exister en elle. Savoir que Dimitri n’était pas mort et qu’il était en partie responsable du fiasco qu’avait été son mariage, savoir qu’il voulait encore et toujours sa mort ne l’aidait pas à se sentir heureuse. Svetlana aimait son frère pourtant. Ils continuaient d’avoir un lien de parenté et elle continuait d’être persuadée qu’il avait tout simplement été manipulé par leur père, mais malgré tout l’amour qu’elle pouvait avoir pour son aîné, elle savait également être capable de mettre fin à ses jours si cela permettait d’éliminer la menace. Oui, Dimitri était une menace et la jeune femme ne voyait pas comment le qualifier autrement. Lui et Boukharine étaient une épine dans le pied des deux jeunes femmes et elles étaient plus que jamais prêtes à en finir une bonne fois pour toute. Cette histoire la troublait vraiment et les complications vis-à-vis de sa relation avec Tony ne l’aidait vraiment pas à avoir les idées claires et pourtant c’était ce dont Mila et elle avaient besoin aujourd’hui autrement une catastrophe risquait d’avoir lieu. Néanmoins, à cet instant précis, dans ce vestiaire uniquement toutes les deux, ce dont les deux jeunes femmes avaient besoin était de se soigner et de parler, ne serait-ce qu’un peu avant de se remettre au travail. Svetlana ne tarda pas à mettre la main sur du fil et une aiguille pour recoudre la plaie de Mila.

Ce n’était pas la première fois pour elle et toutes les deux avaient déjà connu les joies de se faire recoudre avec ce qui tombait sous la main de la personne qui s’en chargeait surtout avec les missions sur lesquelles elles avaient pu être envoyées par le passé. Toutefois, la jeune femme fit de son mieux pour s’appliquer et pour que cela soit le moins douloureux possible pour son amie. « Non ... c'est une tactique intéressante pour m'empêcher de trop parler ... Avoue ça t'arrange. ». Svetlana pouffa brièvement sans se déconcentrer de la tâche qu’elle devait effectuer. Peut-être qu’elle n’avait pas tort et que ça l’arrangeait réellement qu’elle ne puisse pas parler tandis qu’elle déballait ce qu’elle avait souhaité lui dire depuis qu’elle était revenue de l’hôpital sans y parvenir et surtout sans en trouver le temps. « Je suis pas là pour te juger Svet. Je suis pas vraiment la meilleure personne pour juger dans le domaine des relations sentimentales ... C'est juste que ... Je connais mieux Nate que l'agent DiNozzo donc ... enfin tu vois. C'est un ami, je ne veux pas qu'il souffre, et je sais que toi non plus. Et puis y a Anastasia ... C'est ta vie Svet ... Seulement faut ... que tu sois bien sure de toi selon ta décision. On a déjà la vie dure au boulot, si elle le devient aussi quand on rentre à la maison ... on va pas s'en sortir. ». La jeune femme écouta la réponse de son amie d’une oreille attentive tandis que ses mains continuaient de s’appliquer à recoudre sa blessure. Cependant, elle prit le temps de finir son travail, de couper le fil, de désinfecter et de nettoyer une dernière fois la blessure qu’elle recouvrit d’un pansement fait d’une compresse et de scotch avant de prendre de nouveau la parole. Svetlana savait que Mila avait raison, elles avaient déjà bien assez de problèmes avec leur travail en rajouter dans leur vie privée n’était pas une très bonne idée même si, au fond, c’était déjà le cas pour l’une comme pour l’autre. La jeune femme lâcha un soupire. Elle ferma les yeux et étira son cou qui émit quelques craquements avant qu’elle ne pousse un soupir de bien-être, comme libérée d’une douleur par ce simple mouvement.

« Ce dont je suis sûre c’est qu’il ne peut rien se passer entre moi et Tony … Malgré ce que je peux continué de ressentir pour lui j’ai décidé de laisser notre relation au passé et je ne veux pas revenir sur ma décision. Je tiens bien trop à Nate et Anastasia, c’est simplement qu’avec tout ce qui s’est passé aujourd’hui je ne sais plus trop comment agir et réagir ce qui est une première. ». Et autant dire que c’était assez perturbant pour elle. La jeune femme rangea enfin tout ce dont elle s’était servie et qui n’était pas à jeter dans la trousse de secours qu’elle tendit ensuite à Mila. Pour son dos ça allait attendre, elle avait connu bien pire auparavant et elle tenait bien trop à en finir avec tout ça pour risquer de perdre une minute de plus. Comme si ses pensées s’étaient propagées dans tout le quartier général du NCIS, les portes des vestiaires s’ouvrirent pour laisser apparaître Nell, tablette à la main et oreillette bluetooth à l’oreille. « Désolée si je vous interromps … Le directeur Vance m’envoie pour vous dire que l’agent Gibbs et son équipe ont dû se rendre à LAX prendre le premier avion pour Washington, une affaire importante les attends. ». Nell reprit sa respiration après un flot de paroles en continue sans même chercher à faire entrer de l’oxygène dans ses poumons et reprit. « Il maintient le fait que cette affaire est prioritaire pour nous et Hetty tient à ce que vous fassiez équipe avec Callen et Deeks … Sam et Kensi sont partis pour tenter de trouver où vos … hommes pourraient se trouver. ». Sans rien dire, Svetlana détourna la tête vers Mila, non pas qu’elle souhaitait ignorer Nell, loin de là, mais c’était juste pour voir sa réaction. Ils n’avaient pas beaucoup avancé dans cette affaire et elles ignoraient si Eric avait trouvé quoi que ce soit d’utile sur les vidéos qu’elle avait réussi à récupérer quasiment au prix de sa vie, mais si Nell n’en parlait pas et que Sam et Kensi étaient sur le terrain c’était probablement parce qu’il n’avait pas encore terminé. « Merci Nell, on arrive. ». La jeune femme acquiesça et quitta de nouveau les vestiaires pour les laisser seules. Svetlana regarda une nouvelle fois Mila et décida qu’il était temps pour elles de quitter les lieux et surtout elle préférait ne pas trop s’étaler sur ses sentiments et ses incertitudes. Prenant sans aucun doute le même chemin que Nell, elle dévia finalement en direction des escaliers afin de rejoindre les bureaux où Callen et Deeks se trouvaient et s’arrêta au sommet de celui-ci. « Je te laisse le choix … Callen et une situation de malaise ou Deeks et ses commentaires … qui tu préfères pour la suite de l’enquête ? ».