Rosalie se réveilla extrèment tôt (non sans blague, il devait être 9 heures quoi ! 9 HEURES ! ALORS QU’ELLE ÉTAIT EN CONGÉ !!). Elle se mit a tourner et gigoter dans son lit, essayant de retrouver une position confortable qui la referais plongé dans le someil, mais rien à faire. Si seulement elle n’avait pas chasser son jouet de la veille au beau milieu de la nuit, elle aurait sue comment passé le temps, mais bon, il était trop tard pour ça aussi. Résignée, elle attrapa son téléphone et fit le tour de sa liste de contact. Diego, Fred et Elena devait être réveiller maintenant (cette idée d’avoir des gamins aussi.), mais Sofia, James et Sirius dormirait surement encore et l’idée de les réveillers à leurs tours l’amusait grandement. Elle composa un appel à plusieurs sur son téléphone et tour à tour ses ainés se mirent à hurler à l’autre bout du combiné. La grande classe ! Elle se contenta de les emerder pendant une dizaine de minutes avant de racrocher, en riant, sous prextexte ‘qu’elle avait autre chose de mieux à faire’. Elle allait surement regreter ça un jours, mais bon, ça valait le coup. Elle n’était plus la seule à être réveiller aux aurores, et quelque part, elle se sentait déjà mieux. Pour le coup, elle se sentait un peu plus énergique et amassa la force nécessaire pour se sortir de son lit. Du vrai courage de guerrière. Elle décida même de prendre sa douche et de s’habiller maintenant. Vraiment, elle ne se reconaissait plus. C’était surement l’effet du matin, preuve qu’elle devait s’en méfier à tout prix !

C’est en allant chercher un yogourt dans son frigo qu’elle remarqua quelque chose d’étrange dans son appartement. Déjà, un manteau – défraichie et pas très beau – trainait sur le comptoir de la cuisine. Deuxièmement, tout sentait excessivement le citron. Et finalement, elle était certaine d’entendre quelqu’un siffloter, quelque part. La blonde posa son yogourt sur le comptoir et s’arma plutôt d’un énorme couteau de cuisine, donc elle ne s’était jamais servie. Sur la pointe des pieds, elle se dirigea vers son salon, l’endroit d’où les sifflements semblaient provenir. Une vieille femme lui tournait le dos. Rosalie se racla la gorge pour attirer son attention. « AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! AU SECOURS ON M’ATTAQUE À L’AIDE ! » La blonde recula de trois pas, fonçant dans une de ses petites étagères. Elle entandie quelques choses se brisé dans son dos, mais n’y prêta pas attention. « MAIS ALLEZ-VOUS VOUS T’AIRES. JE NE VOUS ATTAQUE PAS, JE NE VOUS TOUCHE MÊME PAS. ET VOUS ÊTES QUI VOUS D’ABORD. VOUS FOUTEZ QUOI CHEZ MOI ? » Oh. Sa femme de ménage. Et bien, cela expliquait un tas de choses, vraiment. L’Anglaise finit par s’excuser d’avoir dérangé la vieille et décida de retourner à son yogourt.

Avant de quitter la pièce, elle finit par remarquer les éclats de porcelaine sur son plancher. Elle se pencha pour voir ce qu’elle avait brisé. Son cœur se serra quand elle remarqua qu’il s’agissait d’un truc hideux et complètement quétaine, une petite figurine représentant une girafe et un éléphant se donnant un bisou. Un vieux souvenir du zoo qu’elle avait acheté avec Shanti des années auparavant. Ce truc était laid et ne fittait pas du tout dans le décor, mais elle y tenait ! Elle avait pratiquement envie de pleurer pour le coup. Son premier réflexe fut de se lever et courir vers le téléphone pour appeler sa troisième sœur, mais juste au moment où ses doigts allaient se refermer sur iPhone, elle se souvient qu’elles ne se parlaient plus en ce moment. Toutes les deux c’étaient engueulés il y a trois jours, pour une raison ou pour une autre (ce n’était pas comme si elles avaient besoin d’excuse non plus) et leurs piques avaient été particulièrement méchantes cette fois. Elles ne s’étaient pas adressé la parole depuis. Trois jours. Aussi bien dire une éternité. Elle ne serait pas surprise que la prochaine fois qu’elle voit Shanti, elle soit mariée ou bien aurait des rides, trente kilos de plus et du poil au menton ! Rosalie se mit à se sentir drôlement mal. Elle avait besoin de voir Shanti, là maintenant. Elle devait lui dire pour l’éléphant, elle devait lui conter tout ce qui c’était passé dans sa vie depuis trois jours, elle devait s’assurer qu’elle ne se marierait jamais sans elle et elle devait la serrer dans ses bras. Parce que c’était comme ça, parce qu’elle avait besoin de Shanti dans sa vie, que c’était une partie d’elle et qu’elle ne pouvait pas se passer d’elle trop longtemps. Orgeuille ou pas.

En cinq minutes elle était dans sa voiture, quinze minutes plus tard, elle arrivait enfin devant l’appartement à Lennox Hill. Elle ne prit même pas la peine de cogner, se servant de sa propres clef et entrant comme s’il s’agissait de l’une de ses demeures. « Shan ? » Elle fit le tour rapide des pièces , mais ne trouva Shanti nulle part. Résignée, elle alla cogner à la porte de chambre. « SHAN! Je ne sais pas qui tu es en train de baiser, mais sors de là ! Faut qu’on cause ! » Enfin, elle espérait qu’elle soit avec quelqu’un, parce que si elle la réveillait elle aussi, ça pourrait très mal tourner tout ça.

Shanti aimait les jours où elle ne travaillait pas. C’était sans aucun doute ceux qu’elle préférait, bien qu’elle aime son travail. La seule raison pour laquelle elle les aimait autant, c’était parce qu’elle pouvait dormir à loisir jusqu’à tard dans l’après-midi. C’était particulièrement appréciable quand elle était rentrée tard comme la vieille. Elle s’était rendue à une soirée avec des « amis », ou du moins ce qui s’en rapprochait le plus. Mais elle n’était pas resté longtemps avec eux, plus occupée par la présence d’un jeune homme dont elle avait déjà oublié le nom et qui s’était avéré être un très mauvais coup au lit. La vie était dure vraiment.

Quoiqu’il en soit, Shanti était rentré tard et dormait bien tranquillement ce matin-là. Mais cela ne devait pas durer encore bien longtemps car quelqu’un vint bientôt mettre fin à son si précieux sommeil en cognant à la porte de sa chambre. Pas n’importe qui, Rosalie. Elle reconnut sa voix quand celle-ci brailla au travers de la porte de sa chambre de ça. En plus de ça, c’était la seule qui rentrait chez elle comme dans un moulin. « SHAN! Je ne sais pas qui tu es en train de baiser, mais sors de là ! Faut qu’on cause ! » La jeune femme resta allongé sans faire mine de bouger. L’idée de devoir se lever et se frayer un chemin jusqu’à la porte lui donnait envie de se rendormir de suite. Et puis, elle n’avait pas envie de voir Rosalie. Si elle restait là, sans répondre ni bouger, celle-ci allait peut-être pouvoir croire que Shanti n’était pas là et partirait. Il y avait peu de chance que ça arrive mais la brune pouvait toujours espérer. Parce que devoir envoyer promener Rosalie dès le matin, ça aussi c’était au-dessus des forces. Pourtant, il faudrait bien que ça arrive parce que : 1- elle venait quand même de la réveiller et c’était quelque chose que la brune ne laissait pas passer comme ça, 2- elles s’étaient engueulées il y a trois jours et Shanti pensait toujours être en colère contre elle (au moins un petit peu). D’ailleurs, si Rosalie venait pour tenter une réconciliation ou quelque chose comme ça, elle s’y prenait très mal.

Finalement, comme elle savait que c’était perdu d’avance, Shanti consentit à sortir de son lit et se dirigea vers la porte qu’elle ouvrit, se retrouvant face à la blonde. Elle dut alors se remémorer à quel point elle était fâchée contre celle qu’elle considérait comme sa sœur. Tout ça parce qu’elle ne l’avait pas vue depuis une éternité et que sa première envie, quand elle la vit, fut de la serrer dans ses bras. Elle réussit à se retenir et lui lança un regard noir à la place. « J’étais pas en train de baiser. Et qu’est-ce que tu fous là ? J’ai pas envie de cause avec toi, moi. » Elle était plus contente de ce qu’elle venait de dire. En vérité, elle était contente de voir Rosalie et complètement rassurée sur le fait qu’elle était encore en vie (ça l’avait vraiment inquiété l’après-midi de la veille) mais elle ne voulait pas le montrer. Pas tout de suite du moins, histoire de.

L’histoire avait prouvé que c’était une très* mauvaise idée d’essayer de séparer Shanti et Rosalie. Non, sérieusement. Quand tout le monde avait décidé qu’il était temps pour elle d’avancer de deux classes, elle* avait décidé autrement. Sauter deux classes signifiait se séparer de Shanti (et Artémis), pendant plusieurs périodes et ça n’avait pas plus à la blonde. La gamine qu’elle était avait fait l’une de ses plus grosses, crisse! (Juste une coche au dessous de ceux qu’elle avait faits quand Fred avait quitté pour l’armée.) Elle avait pleuré, crier, c’était fait vomir, c’était enfuie (allant se cacher dans le voilier familial), elle c’était battu avec les autres élèves, c’était fait expulser de ses cours, avait refuser de faire ses examens… Breff, ses parents avaient aidé à agrandir la bibliothèque du lycée cette année-là. De plus, rien de tout ça avait marché et finalement, elle c’était rendu compte que ce n’était pas si pire, si elle pouvait quand même les voir sur l’heure du midi ou bien à la récré. Elle s’était donc calmée. Enfin, elle avait continuer d’en vouloir aux filles de pas avoir sue sauté 2 ans avec elle, pour la forme, mais en général, elle c’était calmé. Mais ça avait pris du temps et beaucoup de gens avait été blessé ( ! ), alors qu’elle avait 8 ans quoi. Aujourd’hui elle en avait 22 et était encore plus déterminée, et après avoir passé 22 ans à côtoyer Sofia, elle maitrisait l’art d’être pénible à souhait si elle le voulait.

Soit, cette fois si, la séparation venait d’elles même. Ce n’était pas la première fois (et certainement pas la dernière), qu’elles s’engueulaient de la sorte. Mais étrangement, ça ne rendait pas les choses plus faciles. Rosalie était encore plus désagréable avec les gens autour d’elle, quand elle n’avait aucun contact avec Shanti. Et qui sait jusqu’à combien de temps cela pouvait duré, elles étaient aussi têtue l’une que l’autre, un véritable enfer. Et orgueilleuse en plus ! Mais bon, s’il y avait bien des gens pour qui Rosalie était prête à marcher sur son orgueil, c’était bien sa famille. Même si aucun d’entre eux ne le méritait. Frères, sœurs, cousins, cousines, ils étaient tous insupportables, maniaques, pénibles et chiants. S’il elle ne resemblait pas autant à ses parents, elle aurait pu croire qu’elle était adoptée! Comment quelqu’un d’aussi parfait, comme elle, pouvait être relié à ses cas sociaux, elle ne le saurait jamais. Mais bon, elle n’en remplacerait aucun. Jamais. Puis bon, elle s’arranger de bouder plus longtemps la prochaine fois. Pour que ça soit Shanti qui vienne jusqu’à elle ! En temps normal, c’est ce qu’elle aurait, mais l’éléphant l’avait tellement chamboulée… C’était définitivement un cas d’urgence !

Shanti finit par ouvrir la porte et Rosalie émit un soupir léger. Elle n’était pas morte ! Ou pire ! Ridée et enceinte !! Tant mieux ! « J’étais pas en train de baiser. Et qu’est-ce que tu fous là ? J’ai pas envie de cause avec toi, moi. » La blonde fronça les sourcils. « T’es sure ? » Elle poussa sa troisième sœur sur le côté pour jeter un coup d’œil à l’intérieur de la chambre. Non, effectivement, il y avait personne. Dommage, elle aurait très ri. Elle se retourna vers Shanti et haussa les épaules avant de prendre un air très grave. Très dramatique. « J’ai eu une urgence, quelque chose de très grave est arrivé et je devais te voir pour te le dire…… »

Shanti se demandait si elle arriverait à continuer de faire semblant de faire la gueule encore longtemps. Non parce qu’elle aurait vraiment aimé y réussir encore un peu, pour la forme quoi. Mais étant donné qu’elle ne se rappelait même plus pourquoi elle en voulait à la blonde à la base, ce n’était pas très facile maintenant. Surtout qu’elle n’avait pas vue Rosalie depuis trois jours. Trois jours, c’était une éternité pour elle et elle avait des milliers des choses à lui raconter. Certes, il leur était arrivé de se aire la gueule plus longtemps mais Shanti l’avait toujours très mal vécue. « T’es sure ? » Shanti fronça les sourcils. Rosalie ne manquait quand même pas d’air de mettre en doute sa parole. Si elle affirmait qu’elle n’était pas en train de baiser, ce que c’était vrai. Et puis, si ça avait été le cas, elle l’aurait sûrement un peu plus envoyé balader que ça. Elle avait encore été relativement gentille et aimable là. Ca n’allait sûrement pas durer si longtemps finalement et elle n’aurait peut-être pas à faire semblant de faire la gueule à la blonde. En effet, juste après avoir mis en doute la parole de Shanti, celle-ci poussa la brune pour vérifier par elle-même l’intérieur de la chambre. Agacée, la jeune femme lui donna un coup de coude avant de lever les yeux au ciel. « Tu pourrais au moins me croire quoi. »

Après ça, Rosalie daigna enfin répondre à la question de Shanti concernant ce qu’elle faisait là. Pour ça, elle prit un air très dramatique et grave que la brune ne trouva pas du tout crédible d’ailleurs. Enfin soit, elle arriva quand même à s’attendre, se demandant ce que la blonde avait encore bien pu inventer. « J’ai eu une urgence, quelque chose de très grave est arrivé et je devais te voir pour te le dire…… » Mais encore… Shanti voulait savoir la suite, elle n’avait pas envie d’attendre trois heures pour savoir ce qui avait bien pu amener Rosalie ici. Ca se trouve, ce n’était rien d’important d’ailleurs, la blonde avait du juste se rendre compte, et à raison, qu’elle ne pouvait plus vivre sans Shanti. Sauf qu’elle ne voulait pas l’avouer parce qu’elle était trop fière. Oui, ça devait vraiment être ça. « Ah ?... Quelque chose de très grave, genre quoi ?... Tu t’es rendue compte que la vie sans moi ne valait pas la peine d’être vécue alors t’es venue au plus vite ? » Si c’était ça, elle voulait bien la pardonner. Vraiment, elle comprenait tout à fait. « Ou attends… J’ai mieux ! Tu as appris à quel point j’étais plus merveilleuse, plus belle et plus parfaite que toi et tu t’es toujours pas remise du choc. » Un air désolé se dessina sur son visage. « Je comprends, ça doit être très dur de vivre avec ça, c’est pour ça que je voulais pas te le dire mais tu vas réussir à surmonter ça Rosalie. »

Rosalie s’exaspéra devant l’agacement de Shanti. Sa sœur devrait être en train de lui sauter dans les bras, vraiment ! Elle s’était bien déplacée après tout ? C’était déjà un effort monumental, une demande de pardon en soi! Pourquoi est-ce qu’elle ne semblait pas prête à le reconnaitre? Elle avait traversée l’upper east side après tout ! Tout ça pour les beaux yeux de Shanti ! Elle avait pillé sur son orgueil quoi, il n’y avait pas plus grande preuve d’amour au monde ! C’était certain ! « Tu pourrais au moins me croire quoi. » La blonde lui décrocha un de ses regards. Et puis quoi encore ? C’était plus amusant de vérifier, juste pour la petite chance qu’elle tombe vraiment sur quelqu’un. Ça aurait été trop bon. « Bien sûr que je te crois. Et moi, hier soir, j’ai couché avec le père Noël! » C’était tout à fait son genre quoi. Les vieux barbus obèses, ses préférés. (Ou pas.)

Le fait que la brune ramena tout à elle ne l’étonnait même pas. Ce que cette pimbêche pouvait être imbue quand même. Elle n’avait jamais vu ça ! « Je comprends, ça doit être très dur de vivre avec ça, c’est pour ça que je ne voulais pas te le dire, mais tu vas réussir à surmonter ça Rosalie. » L’Anglaise lui fit une grimace. Pourquoi est-ce qu’elle voulait lui parler encore ? Elle était beaucoup mieux sans elle dans sa vie ! Ce petit bout de femme était carrément insupportable! Comment est-ce qu’elle avait pu l’endurer pendant 22 ans ? C’était un miracle carrément ! Elle était une sainte ! Rosalie De La Vega, sainte patronne des gens patients, ça sonnait tellement bien après tout. Elle croisa les bras et prit un air boudeur. « T’as de la chance d’être la plus jolie femme sur terre ! Personne ne t’aimerait sinon ! » Elle sortit ensuite les morceaux restants de son bibelot et les déposa dans les mains de Shanti. « Regarde, c’est dramatique. » Enfin, maintenant qu’elle était là, non, ce n’était plus aussi dramatique. Elle pourrait facilement en acheter un autre au zoo et ce truc était vraiment moche. Mais bon, ça avait été dramatique pendant quelques secondes, Shanti méritait donc d’être dérangé.

Elle se dirigea vers la cuisine de l’Indienne pour fouiller dans son frigo. Elle n’était pas prête d’y demander pardon tient ! Pas si elle continuait de lui parler de cette manière. Elle devait vraiment prendre note de la faire baver à leurs prochaines engueulades. D’attendre jusqu’à ce que Shanti soit à genoux avant de lui reparler ! Même si elle ne croyait pas que sa sœur serait capable de se mettre à genoux, même pour elle. Pft. Quel naze. Et Rosalie était beaucoup trop faible pour l’éternité sans son ombre ! Putain. Elle détestait quand Shanti avait raison ! Elle ne pouvait vraiment pas vivre sans elle. « T’as rien cuisiné! J’ai faim ! »

« Bien sûr que je te crois. Et moi, hier soir, j’ai couché avec le père Noël! » Shanti fronça les sourcils. Ce ne l’étonnait même pas venant de Rosalie. Elle avait toujours su que c’était tout à fait son genre et elle était vraiment contente que la blonde l’avoue enfin. Parce que c’était comme si elle l’avouait là hein. « Quelle chance ! » répondit-elle d’un ton moqueur.

Rosalie lui fit une grimace et Shanti leva les yeux au ciel. Elle avait juste raison là, ça ne servait à rien de répondre à ça par une grimace. La blonde aurait mieux fait de confirmer combien elle était géniale et merveilleuse à la place de ça. Pour le coup, elle avait une nouvelle raison d’en vouloir à sa « sœur ». Comme si elle avait besoin de raisons supplémentaires quoi ! Et puis, comme si elle n’en avait pas déjà assez fait, Rosalie croisa les bras, boudeuse. Une vraie gamine de six ans quoi. Elle était un peu attardée dans le fond. « T’as de la chance d’être la plus jolie femme sur terre ! Personne ne t’aimerait sinon ! » La brune roula des yeux. Elle n’était pas seulement la plus jolie femme de la terre, elle était aussi la plus gentille, la plus aimable et la plus généreuse. C’était pour ça que les gens l’aimaient. « Bien sûr que si ! Parce que je ne suis pas juste jolie, tu sauras. Pas comme toi. Quand tu seras vieille et ridée, plus personne ne t’aimera tellement t’es pénible et insupportable chérie. Moi, les gens m’aimeront toujours autant. C’est comme ça. » Shanti haussa les épaules. Ce qu’elle disait là, c’était l’évidence même. Enfin, tout ça ne lui disait pas ce qu’il y avait bien pu avoir de si dramatique. Rosalie lui tendit alors les débris d’un objet. « Regarde, c’est dramatique. » La jeune femme regarda alors de plus près et reconnu une figurine qu’elles avaient toutes deux achetés au zoo il y a longtemps. Elle représentait une girafe et un éléphant en train de se donner un bisou et malgré qu’elle soit très laide, Shanti l’avait toujours adoré. Ca la rendait triste d’ailleurs qu’il soit rendu dans cet était, à tel point qu’elle pouvait concevoir ça comme une bonne raison pour être venu la déranger ce matin. « Tu crois qu’on peut le recoller ? » demanda-t-elle. Ouais, c’était un peu stupide comme question, ce n’était qu’un bibelot ridicule et moche après tout.

La blonde prit ensuite la direction de la cuisine sans y avoir été invité. C’était un peu habituel ça mais quand même ! Cette fille ne manquait vraiment pas d’air. La brune la suivit et la regarda fouillé dans son frigo qui, si Shanti se souvenait bien, était désespérément vide. Elle en savait pas vraiment pourquoi, mais il ne voulait pas se remplir tout seul, ce n’était pourtant pas faute de lui avoir demandé. « T’as rien cuisiné! J’ai faim ! » Shanti secoua la tête et retint un soupir. « Pardon madame. C’est vrai que j’ai que ça à faire, cuisiner pour toi. Et puis j’aime tellement ça en plus. » Ce qu’elle disait était ironique bien sûr et Rosalie le saurait très bien. La brune était tellement peu douée pour faire à manger. Mais, pour sa défense, ce n’était pas sa faute, c’était juste dans ses gènes quoi. Elle ouvrit un placard et sortit une boîte de céréales. Après ça, elle poussa Rosalie qui n’avait toujours pas bougé ses grosses fesses de devant le frigo et attrapa le lait avant de se servir un bol. Elle regarda alors Rosalie avec un air désolé. « Voilà, lait et céréales, c’est tout ce que j’ai pour toi vu que t’as toujours pas été faire mes courses. »

Peut de personnes savait vraiment, hors de ses conquêtes évidement, que Rosalie n’était plus la petite fille chasse que son père aimait tant. Sofia, il ne pouvait pas en être autrement, Elena, par la force des choses, Artemis parce que bon, il fallait bien qu’elle se vante de ses coups à quelqu’un et Shanti, parce qu’elle ne pouvait pas lui cacher grand-chose. Elles leur faisaient confiances avec son secret de polichinelle, comme elle leur ferait confiance avec sa vie. Et puis, ce n’était pas comme si elle ne connaissait pas quelques secrets sur chacune, si une d’entre elles s’échappait, sa revanche serait terrible. Mais elle s’offusqua quand même quand Shan fit mine de la croire si facilement. « Quelle chance ! » Elle hocha la tête. « Ouais, et je l’ai même convaincue de te donner que des fruits pourris et du charbon à Noël prochain. » Ou en tout cas, c’est ce qu’elle ferait si connaissait vraiment le vieillard. Fin, s’il existait quoi.

Shanti Felicity Rajat était tellement imbue d’elle-même que Rosalie ne fut même pas impressionner par sa réponse en fait. « Bien sûr que si ! Parce que je ne suis pas juste jolie, tu sauras. Pas comme toi. Quand tu seras vieille et ridée, plus personne ne t’aimera tellement t’es pénible et insupportable chérie. Moi, les gens m’aimeront toujours autant. C’est comme ça. » La blonde hocha la tête de gauche à droite et prit Shanti par les épaules. « Chérie, chérie, chérie. Non seulement je serais belle, même très vieille, je suis en plus, si tu ne l’avais pas remarqué, extrêmement riche et intelligente. Et je suis médecin. Les gens vont être à mes pieds, et vont avoir besoin de moi toute ma vie. Toi la première. Ne te fais pas d’illusion petite sotte. » Elle lui donna un bisou condescendant sur la joue.

Quand elle lui montra le bibelot en morceau, l’Indienne eut la même réaction qu’elle. Comment est-ce qu’on pût autant s’attacher a un petit truc moches, ça la dépassait complètement. « Tu crois qu’on peut le recoller ? » L’Anglaise haussa les épaules, elle n’était pas vraiment experte en art plastique. « Je pourrais peut-être demander à Elena.. » Sa sœur était une artiste incroyable et faisait de toute une œuvre d’art, si quelqu’un pourrait réparer ce désastre sa serais elle. Mais bon, elle n’avait aucune idée si c’était faisable et/ou si s’en valait la peine, le bibelot ne serait plus jamais le même, c’était certain. « C’est ma femme de ménage qui la brisé ce matin… » M’enfin, c’était de sa faute quoi.

Elle se dirigea vers la cuisine, où Shanti prit son temps, mais finit par lui servir un bol de céréales. Non sans se plaindre et faire sa martyre, évidemment. Rosalie fit mine de ne pas remarquer le sarcasme et s’assit à la table pour manger. C’était mieux que rien après tout, et elle avait laissé son yogourt pourrir sur le comptoir. « Voilà, lait et céréales, c’est tout ce que j’ai pour toi vu que t’as toujours pas été faire mes courses. » La blonde fronça les sourcils en prenant une grande bouchère de fruits loops. « Je ne fais même pas les miennes, je paye quelqu’un pour tout ça… » Comment est-ce qu’elle et Shan faisaient pour survivre en société, était un des plus grands mystères de la vie. « On pourrait y aller un jour! Faire nos courses comme les gens normaux ! » Ce qu’elle voulait dire par là, c’était qu’elle voulait aller dans un super marché, s’assoir dans un cadi et faire des courses avec Shan.

Rosalie n’eut pas l’air ravie de voir que Shanti la croyait, ou tout du moins faisait mine de la croire. Mais la blonde ne pouvait pas lui en vouloir pour ça quand même ! Elle était comme sa sœur, c’était normal que Shanti croit ce qu’elle lui racontait, même quand c’était entièrement faux. Et puis, si elle avait un penchant pour les vieux barbus douteux, c’était son choix après tout. « Ouais, et je l’ai même convaincue de te donner que des fruits pourris et du charbon à Noël prochain. » La brune secoua la tête. Comme si, c’était possible. Elle était tellement merveilleuse que Rosalie ne suffirait pas à le convaincre de faire ça. Puis, de toute façon, il n’existait même pas alors bon. « J’attends Noël avec impatience alors. » dit-elle d’un ton moqueur. Ce n’était pas comme si elle avait toujours rêvé d’avoir un tel cadeau mais elle se disait qu’au moins, pour une fois, elle aurait une bonne raison de se plaindre des cadeaux qu’elle avait eus comme ça.

En tout cas, Rosalie était très agaçante à toujours vouloir être en désaccord avec elle. Elle le faisait vraiment exprès. C’était pourtant tellement évident que Shanti était supérieure à elle. Elle était la seule pour ne pas le voir. « Chérie, chérie, chérie. Non seulement je serais belle, même très vieille, je suis en plus, si tu ne l’avais pas remarqué, extrêmement riche et intelligente. Et je suis médecin. Les gens vont être à mes pieds, et vont avoir besoin de moi toute ma vie. Toi la première. Ne te fais pas d’illusion petite sotte. » Après ces quelques mots, Rosalie lui fit un bisou sur la joue mais Shanti avait juste envie de la pousser. Elle secoua la tête. Et puis quoi encore ! Elle s’était juré depuis longtemps de ne jamais aller voir Rosalie quand elle aurait besoin d’un médecin. Pas qu’elle n’avait pas confiance en elle mais celle-ci se croirait trop indispensable si cela arrivait et elle préférait éviter ça. « Et alors, tu ne seras peut-être même plus médecin. T’auras sûrement tué trop de gens à ce moment-là. En tout cas, t’es loin d’être le seul médecin sur cette terre chérie. J’aurais pas besoin de toi, j’en trouverais juste un autre. Un mieux. C’est tout. » Il faudrait juste qu’elle s’arrange pour choisir un très très bon médecin qui, dans lequel elle pouvait avoir un minimum confiance. Mais ça devait bien exister ça, non ?

La découverte de la figurine détruite avait vraiment touché Shanti. C’était assez étrange quand même mais bon, c’était comme ça. Elle espérait vraiment qu’il y avait un moyen de le recoller, il DEVAIT être réparé. Elle ne savait pas pourquoi elle y attachait autant d’importance mais c’était comme ça. « Je pourrais peut-être demander à Elena.. » Shanti acquiesça. Oui Elena c’était une bonne idée, s’il y avait bien une personne que Shanti croyait capable de faire un tel, c’était bien elle. « Bien… » souffla-t-elle alors. « C’est ma femme de ménage qui la brisé ce matin… » La brune fronça les sourcils. Les femmes de ménage dépassaient vraiment les bornes parfois. « Tu l’as viré j’espère. » C’était la moindre des choses après une faute aussi importante.

Dans la cuisine, Shanti avait quand même fini par servir un bol de céréales pour Rosalie et un pour elle aussi accessoirement. Elle était quand même très gentille, Rosalie aurait juste mérité de crever de faim en la regardant manger là quoi. La jeune femme décida que la prochaine fois, c’est ce qui se passerait. Elle en avait marre d’être toujours très gentille pour une ingrate pareille. Ingrate qui ne faisait même pas ses courses. « Je ne fais même pas les miennes, je paye quelqu’un pour tout ça… » Evidemment, mais la brune faisait pareil en fait. Enfin, la plupart du temps. Elle mangea une cuillère de céréales avant de répondre. « Moi aussi. Mais l’autre jour, je sais plus quand, j’y suis allée moi-même. C’était… fun. » Ouais enfin fun n’était sûrement pas le qualificatif le plus approprié, elle avait été traumatisée par les gens qu’elle avait pu croiser et s’était retrouvé coincé derrière un obèse puant à la caisse. Elle avait pris sept douches en rentrant chez elle et même après ça, elle n’avait pas été bien sûre d’être correctement désinfectée. « On pourrait y aller un jour! Faire nos courses comme les gens normaux ! » Shanti grimaça, Rosalie avait vraiment des idées étranges parfois. « Mouais, où on pourrait aller faire du shopping sur la cinquième avenue. Ca sonne beaucoup mieux ça je trouve ! »

Rosalie avait vraiment l’impression que Shanti n’avait aucune envie de faire la paix aujourd’hui. Non, mais vraiment. La blonde était venue la rejoindre dans son appartement, dans un état d’urgence !, elle avait été plus que gentille avec elle depuis son arrivée et lui avait même donné un bisou, mais non, la brune ne voulait absolument rien entendre. Elle était tellement bornée et égoïste, prouvant encore à la blonde qu’elle était mieux sans ce genre de personne dans sa vie. C’était bête cette loi non écrite qui dictait qu’on devait aimer tous les membres de sa famille sans exception. Elle aurait aimé avoir le choix. « Et alors, tu ne seras peut-être même plus médecin. T’auras sûrement tué trop de gens à ce moment-là. En tout cas, t’es loin d’être le seul médecin sur cette terre chérie. J’aurais pas besoin de toi, j’en trouverais juste un autre. Un mieux. C’est tout. » L’Anglaise n’eut aucune difficulté à avoir l’air choquée. On pouvait dire beaucoup de choses sur elle, qui avait l’effet de glisser comme de l’eau sur la peau d’un canard. Mais quand on s’en prenait à son emploi, c’était une tout autre histoire. Une corde sensible. Elle serra les poings, utilisant toute sa force intérieure pour ne pas gifler sa sœur. « Je n’ai jamais tué personne, tu sauras ! J’aimerais bien t’y voir tien! Tu ne pourrais pas survivre trois minutes à ma place ! » Une lueur dangereuse passa dans ses grands yeux de biche. « En même temps, contrairement à certains*, ma job à moi, ne consiste pas à passer ma journée à me plaindre au téléphone ! » Elle savait que Shan faisait, sans doute, plus que ça, mais bon, elle n’avait aucun droit de la toucher de la sorte ! « Et tu sais quoi ? La prochaine fois que tu es malade, et que tu crois que t’es mourante, ne pense même pas à m’appeler pour que je sois aux petits soins avec toi, tu vas attendre à l’urgence comme tout le monde et croit moi, je ferais tout pour que tu attendes LONGTEMPS ! » Elle aurait bien eu envie de partir là, en claquant la porte et ne pas se retournée. Mais elle se souvient au dernier moment qu’elle était venue pour faire la paix à la base. Gosh, ce que Shanti pouvait être chiante !

Rosalie replaça les petits morceaux de porcelaine dans son sac. Elle espérait vraiment que sa sœur saurait quoi faire. Elle n’avait pas vraiment l’habitude de tenir spécialement à ses objets. Pour elle, quand quelque chose était brisé – voir sale – elle n’avait qu’à le remplacer et en acheter un neuf. C’était comme tout. Mais elle n’avait pas envie d’une neuve, elle voulait celle-là! En bon état ! Tu l’as viré, j’espère. » Elle hocha tristement la tête. « Je venais, un tout petit peu, de la menacer avec un couteau de boucher… Donc, bon.. » Elle n’avait pas vraiment envie de se faire poursuivre. Et bon, techniquement, c’était elle qui avait fait tomber le bibelot. Mais Shanti n’avait pas besoin de le savoir.

La première semaine que Rosalie avait passée à Harvard avait été des plus catastrophique. Elle avait à peine seize ans et se retrouvait dans un grand appartement luxueux sur le campus (cadeau de papa et maman.) Elle n’avait jamais préparé de repas de sa vie, sauf pour les quelques déjeuners de la fête des Mères servis au lit, où elle s’acharnait avec ses frères et sœurs à faire des crêpes et couper des fruits pour leurs mères. Elle n’avait jamais été faire de course, bien évidemment, et elle ne s’était jamais servie d’un four. Elle avait rapidement fait le tour des restaurants à la carte. Puis, elle avait vu un de ses voisins, revenir avec des paquets de nourritures. Elle l’avait donc approcher et lui avait donner 500$, lui demandant de lui faire ses courses pour une semaine, s’assurer qu’elle ne manque de rien et lui disant qu’il pouvait garder ‘la monnaie.’ Voilà à quoi se résumait son expérience de super marcher. Elle vivait toujours par le même principe d’ailleurs, envoyant seulement sa femme de ménage avec une liste. « Moi aussi. Mais l’autre jour, je sais plus quand, j’y suis allée moi-même. C’était… fun. » Oui, ça elle n’en doutait pas. Juste imaginer Shanti poussé un petit caddie était ‘fun’. « Mouais, où on pourrait aller faire du shopping sur la cinquième avenue. Ca sonne beaucoup mieux ça je trouve ! » Rosalie fut un peu la mou. « Non, je voulais faire des courses de carrosse moi ! » Elle se voyait mal entrer avec un de ses truc chez Chanel !

Shanti aurait pu s’en vouloir un peu d’avoir critiqué Rosalie et mis en doute ses compétences en tant que médecin mais non, elle était juste persuadée que la blonde le méritait. Elle ne savait pas pourquoi exactement mais elle le méritait, c’était certain. « Je n’ai jamais tué personne, tu sauras ! J’aimerais bien t’y voir tien! Tu ne pourrais pas survivre trois minutes à ma place ! » La brune secoua la tête avant de soupirer. « Oui tu n’as jamais tué personne encore. Mais il est pas exclu que ça arrive bientôt hein. » corrigea-t-elle en souriant. En vérité, elle n’espérait pas qu’une telle chose arriverait de sitôt mais ça, elle n’était pas forcée de le dire. « Et je prends ta place quand tu veux, ça ne doit pas être si difficile puisque TU y arrives. » Elle avait toujours pensé qu’elle aurait pu faire un très bon médecin. Vraiment, si elle n’avait pas eu une telle version pour le travail, elle aurait pu se diriger dans cette voie. Ou pas. « En même temps, contrairement à certains*, ma job à moi, ne consiste pas à passer ma journée à me plaindre au téléphone ! » Shanti leva les yeux au ciel. Elle l’avait sûrement ‘un peu’ cherché mais quand même, elle ne faisait pas QUE passer son temps au téléphone non plus, encore moins en train de se plaindre. Il ne fallait pas abuser. « Si seulement mon job ne consistait qu’à ça. » dit-elle d’un ton désespéré. Ca serait vraiment génial ! Comme en plus Shanti était particulièrement douée pour se plaindre. « Et tu sais quoi ? La prochaine fois que tu es malade, et que tu crois que t’es mourante, ne pense même pas à m’appeler pour que je sois aux petits soins avec toi, tu vas attendre à l’urgence comme tout le monde et croit moi, je ferais tout pour que tu attendes LONGTEMPS ! » Que de drame pour si peu ! Et dire que Shanti n’avait presque rien dit de mal là, elle n’imaginait même pas ce que ça aurait été sinon. « Cool, je mourrais alors, et je viendrais te hanter pour être sûre que tu ne vives JAMAIS en paix. »

Shanti se demandait comment il était possible que son bibelot ait été détruit. Enfin c’était celui de Rosalie mais soit. Elle le croyait invincible, incassable. Quand elle le voyait, elle était certaine que quand elle et Rosalie seraient toutes deux mortes, ils seraient là, en bon état et toujours aussi moche. Mais il avait fallu qu’un femme de ménage passe par là et c’était fini. Shanti demanda alors à Rosalie si elle l’avait viré, ce qui aurait été une réaction tout à fait justifiée. « Je venais, un tout petit peu, de la menacer avec un couteau de boucher… Donc, bon.. » L’indienne fronça les sourcils. Gosh, sa sœur avait vraiment un problème dans sa tête. Elle l’avait toujours su mais elle ne pensait pas que c’était à ce point quoi. « Vraiment ? Et qu’est-ce qu’elle avait fait pour mériter une telle chose ? » demanda-t-elle alors.

Rosalie parla ensuite d’aller faire les courses un jour. Les courses. Dans un supermarché. Avec les affreux gens. Dans le genre idée étrange et totalement nulle, on faisait rarement pire. C’est pour ça, et parce qu’elle était encore traumatisée de la dernière fois où elle avait mis les pieds dans un supermarché, que Shanti déclara préférer faire du chantage. « Non, je voulais faire des courses de carrosse moi ! » Bah voyons, en fait la seule chose qui l’intéressait c’était de se faire servir en faisant pousser un caddie avec elle dedans à Shanti. Bizarrement, ça n’étonnait même pas la brune. « Trouves toi quelqu’un d’autres pour ça. » Elle avait parlé d’un ton un peu sec mais bon, la blonde abusait légèrement. Et pourtant, Shanti avait vraiment très très envie d’être gentille avec elle. Il ne fallait pas croire mais Rosalie faisait tout pour qu’elle ne le soit pas. « Tu m’as manqué ! » Et ce n’était pas juste pour se rattraper qu’elle disait ça, c’était la vérité.

Cette petite ingrate était vraiment la pire de toutes. Si elle avait été quelqu’un de violent, Rosalie aurait volontiers envoyé Shanti se balader contre le mur de sa chambre à coucher. Un monstre ! Un vrai ! Si sa sœur était Médusa et son frère un Kraken, Shanti était… Elle était … Ocypète ! Une vraie harpie ! « Oui tu n’as jamais tué personne encore. Mais il n’est pas exclu que ça arrive bientôt hein. » Oh et elle avait une bonne idée par qui commencer même ! Spontanément, elle mit ses mains à la hauteur du cou de sa sœur, mais à quelques pouces de son visage, et mima de le serrer entre ses doigts, sans la toucher. Si seulement elle savait faire de la télékinésie. « Et je prends ta place quand tu veux, ça ne doit pas être si difficile puisque TU y arrives. » Complètement écœurée, la blonde se contenta de lui faire un doigt d’honneur. « Trois minutes en salle d’op et tu t’évanouie. » Elle était prête à parier. Les gens n’avaient aucune idée de ce qu’elle trouvait sur son sarrau à la fin de la journée ou bien l’odeur qui pouvait régner quand elle opérait quelqu’un. Le corps humain était tout aussi captivant que dégueulasse. Quand Shanti la poussa, ce fut à elle de retrancher sur l’emploi de la brune et elle eut droit à un ; « Si seulement mon job ne consistait qu’à ça. ». La blonde leva les yeux au ciel. « C’est tout ce que je t’ai jamais vue faire, te plaindre au téléphone, être payé pour le faire, raccrocher, et m’appeler pour te plaindre de ta job. Vraiment Shanti, tu ne fais QUE ÇA. » Elle ne pouvait pas se rappeler d’une chose donc Shan ne c’était jamais plein. Tous les cadeaux qu’on lui avait fait, tous les sorties auquel elle avait participé, tous les gens qu’elle avait connus, voir croisée, etc. Elle se plaignait vraiment de tout, tout, tout. Rosalie se souvenait que sa mère lui avait dit une fois, qu’il ne pouvait pas en être autrement, que Shanti était pareille comme tante Lena, que c’était une tare génétique et de ce fait, Rosalie devait se montrer patiente et gentille avec sa cadette. QUELLE BLAGUE. Comme si Shan se montrait patiente et gentille avec elle quoi ! Il ne fallait vraiment pas l’énerver avec son emploi, pourquoi est-ce que personne ne semblait comprendre ça ? Ses sœurs, son frère, ils étaient tous des tarés de première ! « Cool, je mourrais alors, et je viendrais te hanter pour être sûre que tu ne vives JAMAIS en paix. » L’Anglaise éclata de rire. « Bah tient, ça ne ferait pas trop changement ein, puisque c’est ce que tu fais DEPUIS TA NAISSANCE ! » Elle ne pouvait pas se souvenir de la naissance de Shan, évidement, comme elle n’avait que quatre mois de différence, mais elle était certaine que même naissante, Shanti avait été intolérable. Elle pouvait très bien imaginer ça sœur prendre toute la place dans leur berceau et lui donner des coups de pied l’air de rien. Oui, c’était tout à fait son genre.

L’Indienne avait l’air surprise que Rosalie ait menacé quelqu’un avec un couteau de boucher. La blonde ne pouvait pas comprendre pourquoi, avec tous les cons de cette planète, ça allait forcément arrivée un jour ou l’autre quoi. « Vraiment ? Et qu’est-ce qu’elle avait fait pour mériter une telle chose ? » Elle se mordit la lèvre. Comment lui expliquer ça ? ‘Parce qu’elle faisait le ménage’ ne semblait pas la réponse appropriée pour lui faire comprendre. « Bah tu vois c’était le matin et tout… Et j’étais dans ma cuisine en train de me préparer un yogourt et tatita… Puis bah.. J’ai cru qu’elle me cambriolait quoi… » Elle haussa les épaules. « Je l’avais jamais vue moi cette femme avant !! Qu’est-ce que tu voulais que je fasse ! ………..Je me suis excusée. Je pense. » Pft, c’est bon, elle allait l’augmenter quoi. Ce n’est pas comme si elle ne la payait pas déjà assez cher !

L’Anglaise ne pouvait décidément pas comprendre pourquoi Shanti ne voulait pas venir faire les courses avec elle. Ça avait l’air trop bien, comment est-ce qu’elle pouvait ne pas le voir ? « Trouve-toi quelqu’un d’autre pour ça. » La blonde fit la mou d’une gamine de trois ans à laquelle on refusait un biscuit. « Même si je promets de te pousser en carrosse ? » Pendant un moment quoi, chacun son tour ! Elle n’était pas SI égoïste quand même, pour Shan, elle pouvait faire un effort. « On pourrait faire une course dans les allées ! »] Elle était certaines qui avaient un tas de choses à faire dans une épicerie. « Tu m’as manqué ! » Le visage de Rosalie s’adoucit un peu. Pas assez pour arrêter de ‘bouder’ à Shan sur l’affaire du carrosse, mais quand même un peu. « Tu m’as manqué aussi. » Pour montrer son affection, elle lui donna un petit coup de pied dessous la table. C’était pénible passer trois jours sans parler à Shan, plus jamais elle ne devait faire ça. « J’étais sure que quand j’allais arrivée ici, tu serais enceinte, tatoué, marié et peut-être même ; un homme ! » Elle fit une pose et dit le plus sérieusement du monde. « Tu ne ferais aucune de ses choses sans moi ein ? » Enfin, elle n’était pas certaine qu’elle voulais voir Shanti se changer en homme, mais soit, si c’était son truc. Elle l’acepterais avec tout l’amour du monde.

Après que Shanti ait déclaré qu’il n’était pas exclu que Rosalie tue quelqu’un bientôt. Celle-ci mit les mains autour de son cou et fit comme si elle les serrait autour. Comme si elle aurait pu vraiment faire ça quoi ! Shanti leva les yeux au ciel. « Tu ne pourrais pas vivre sans moi. » La preuve, elle était venue aujourd’hui quoi. Après ça, toujours à propos du job de Rosalie, la brune finit par conclure que ça ne devait pas être su difficile à faire et que c’était tout à fait à sa portée. « Trois minutes en salle d’op et tu t’évanouie. » Ca faisait plaisir à Shanti de voir que quelqu’un qui lui était si cher, croyait autant en elle. C’était le genre de chose qui réchauffait le cœur. Elle secoua la tête mais ne répondit rien. Pas parce que Rosalie avait raison, loin de là. Juste parce qu’il était tôt et que Shanti n’avait vraiment pas envie de se lancer dans une discussion sans fin. Elle préférait se battre pour des choses qui en valaient la peine : les critiques de la blonde envers Shanti et son job par exemple. « C’est tout ce que je t’ai jamais vue faire, te plaindre au téléphone, être payé pour le faire, raccrocher, et m’appeler pour te plaindre de ta job. Vraiment Shanti, tu ne fais QUE ÇA. » Comme si ! Shanti lança un regard noir au sale monstre en face d’elle. Parfois, comme maintenant, elle se demandait vraiment pourquoi elle l’aimait bien. « C’est faux ! Vraiment. On voit bien que tu ne sais pas ce que c’est. Et puis, tu sauras que je me plains jamais. » rétorqua-t-elle. Ou très peu souvent quoi. A son humble avis, Shanti trouvait qu’elle était une personne très facile à vivre en tout cas beaucoup plus que Rosalie. Et si ELLE se plaignait, ce n’était rien en comparaison de la blonde. « Et quand je me plains c’est toujours pour de très bonnes raisons. » Voilà. C’était exactement ça. Finalement, Shanti menaça Rosalie de ne jamais la laisser en paix si elle mourrait et ne récolta pas vraiment la réaction qu’elle aurait espéré. « Bah tient, ça ne ferait pas trop changement ein, puisque c’est ce que tu fais DEPUIS TA NAISSANCE ! » Elle secoua la tête, la blonde disait ça maintenant mais quand Shanti la laissait plus de trois jours, elle revenait à la hâte vers elle donc bon. « Très bien, puisque c’est ça je vais te laisser en paix hein. Ca me dérange pas vraiment de faire comme si je te connaissais pas. » dit-elle vexée.

N’empêche, Rosalie était vraiment trop forte. Menacé sa femme de ménage avec un couteau, franchement fallait le faire. Plus elle s’imaginait la scène, plus Shanti trouvait ça drôle. « Bah tu vois c’était le matin et tout… Et j’étais dans ma cuisine en train de me préparer un yogourt et tatita… Puis bah.. J’ai cru qu’elle me cambriolait quoi… l’avais jamais vue moi cette femme avant !! Qu’est-ce que tu voulais que je fasse ! ………..Je me suis excusée. Je pense. » La brune se mit à rire, pour se moquer de Rosalie bien entendu. Cette fille était vraiment un cas désespéré. « La pauvre femme quoi. J’ai toujours su qu’il valait mieux ne pas travailler pour toi. » Non parce que cette fille était un vrai tyran quoi. Alors si maintenant il fallait ajouter psychopathe à ça.

Shanti ne céderait pas à propos des courses. Rosalie pouvait toujours bouder ou n’importe quoi, ça ne changerait rien. Elle ne s’aventurerait pas dans l’enfer qu’était les supermarchés. Enfin peut-être pas, si la blonde finissait par l’acheter avec des cadeaux, elle flancherait peut-être quand même. « Même si je promets de te pousser en carrosse ? » C’était un début, mais c’était loin d’être suffisant. Shanti la connaissait en plus, elle était certaine que Rosalie se débrouillerait pour passer les trois quart du temps dans le carrosse et ne lui laisserait en profiter que pendant le quart restant. C’était couru d’avance. . « On pourrait faire une course dans les allées ! » Ca déjà, ça avait l’air un peu mieux. « Et tu me laisseras gagner ? » Parce qu’il fallait que ça vaille vraiment la peine quoi. Pour se faire pardonner (au moins un peu), Shanti avait finit par dire à Rosalie qu’elle lui avait manqué. Celle-ci lui répondit que c’était pareil pour elle (mais ça c’était évident) avant d’ajouter : « J’étais sure que quand j’allais arrivée ici, tu serais enceinte, tatoué, marié et peut-être même ; un homme ! Tu ne ferais aucune de ses choses sans moi ein ? » Shanti éclata de rire ; Rosalie ne manquait vraiment pas d’imagination. « Non, jamais, je te le promets » répondit-elle très sérieusement avant de reprendre. « Moi j’avais peur que tu sois forte. Tu ne mourrais pas sans mon autorisation hein Rosalie ? »

« Tu ne pourrais pas vivre sans moi. » Pft. Rosalie baissa les bras et roula les yeux de la manière la plus exaspérée qu’il soit. Rosalie ne doutait pas vraiment* que ça soit faux, mais elles n’avaient jamais eu de preuve quoi. Elle n’était qu’un bébé quand Shanti vint au monde, trop jeune pour avoir conscience de quoi que ce soit. Et depuis, Shan avait été dans sa vie. Toujours, à tous les jours. Le seul moment où elles avaient VRAIMENT été séparées l’une de l’autre fut quand Rosalie quitta New York pour Harvard, mais même à ce temps-là, elle ne pouvait pas passer plus d’une journée sans se parler. Vivre sans Shan lui paraissait impensable, mais bon, qui sait après tout. « Je te trouverais une remplaçante ! » Ça ne devait pas être trop dure quoi. Elle était la sœur parfaite après tout, tout le monde devrait se battre pour rentrer dans ses faveurs. Le record guiness du plus gros mensonge au monde devrait être remis à Shanti Felicity Warren-Raja. Le truc ignoble qui venait de sortir de sa bouche, Rosalie manqua de s’étouffer de rire. « C’est ça quoi ! Et moi, je suis mère Theresa ! » Shanti qui ne se plaignait jamais, et puis quoi encore. Si un jour elle arrêtait de se plaindre, Rosalie allait prendre ça pour un des signes de l’apocalypse. Elle n’était pas sure qu’elle veuille voir ça non plus, Shanti sans se plaindre, ce n’était plus vraiment Shanti. « Très bien, puisque c’est ça je vais te laisser en paix hein. Ca me dérange pas vraiment de faire comme si je te connaissais pas. » Rosalie ouvrit la bouche choquée. COMME SI ! Si elle n’avait pas cassé son bibelote et ne serais pas revenue aujourd’hui, elle était certaine que la brune aurait accouru à son appartement tout ou tard. Vraiment. « Vas-y! Après aujourd’hui, t’as tous les droits de m’ignorer pour le restant de ma vie, va ! On va voir qui va flancher en premier ! » Aucune chance que ça soit elle, elle n’était beaucoup trop fière pour ça. Shanti voulait prouver qu’elle pouvait vivre sans elle ? Grand bien lui fasse, elle pourrait aussi !

Elle ne fut même pas étonnée que Shanti se moquer d’elle. C’était inévitable. Aucune chance qu’aucune de ses sœurs, sauf peut-être Elena, ne soit capable de compatir avec elle pour quoi que ce soit, jamais. Par contre, si elle avait l’audace de rire d’un de leurs malheurs, elles lui déclaraient la guerre ! « Je ne suis pas SI pire, tu sauras.. » C’était vrai quoi, elle se considérait quand même cool avec les gens qu’elle engageait, elle était respectueuse, ses parents l’avait bien élevée quand même ! « Je l’a payé très bien, et habituellement je la laisse tranquille, la preuve, je l’avais jamais rencontré ! Ce n’est pas de ma faute, elle m’a fait peur ce matin. » Elle essaya de faire de grands yeux de chien battu, mais elle savait que la cause était perdue d’avance.

Elle essaya vraiment de cuisiner Shanti pour aller faire les courses. C’était un peu stupide, Rosalie savait qu’après une quinzaine de minutes dans le magasin, elle allait perde intérêt et voudrait rentrer, mais bon, elles pouvaient toujours essayer. Elle savait que c’était presque gagner quand sa sœur dit ; « Et tu me laisseras gagner ? ». Rosalie sourit gentiment avant de pencher la tête pour faire mine de réfléchir. « Promis, au moins une fois. » C’était mieux que rien quoi. Puis, elle eu une idée de génie ! « Tu sais ! On pourrait préparer un énorme repas et inviter toute la famille à manger et leur prouver qu’on est pas que des bonnes à rien et qu’on a surpassé nos mères en cuisines ! » Ce qui franchement, ne devrait pas être très dur. À entendre parler les autres, sa mère c’était grandement améliorée durant les années, mais les repas maison était tout de même rares chez les De La Vega, le traiteur était de mise. « Moi j’avais peur que tu sois forte. Tu ne mourrais pas sans mon autorisation hein Rosalie ? » L’Anglaise rigola doucement. « Bien sûr que non. J’aurais beaucoup trop peur de ta revanche! » Elle n’était pas trop certaine comment on pouvait se venger sur une morte, mais elle était sure que Shanti serait trouver un moyen.

« Je te trouverais une remplaçante ! » Shanti soupira, quelle idée étrange vraiment. On ne pouvait pas remplacer quelqu’un d’irremplaçable. Or c’est ce que la brune était. « Tu trouverais jamais de remplaçante à ma hauteur et tu serais très malheureuse. » Forcément, elle aussi serait très malheureuse si elle devait vivre sans elle. « En plus, personne ne voudrait de toi. » Ca ne faisait aucun doute ça. Shanti était certaine qu’elle était une des seules à savoir supporter autant la blonde. Mais ça, c’était juste parce qu’elle était habituée depuis le temps. Et puis, elle n’avait pas eu trop le choix non plus quoi. Elle aurait quand même du recevoir une médaille pour toutes ces années passées avec la blonde sans se plaindre. Ou presque pas en tout cas. Même si, Rosalie n’était visiblement pas d’accord sur ce dernier point. « C’est ça quoi ! Et moi, je suis mère Theresa ! » La brune leva les yeux au ciel. « T’es pas obligée d’insulter mère Thérésa tsais. » Elle n’était pas sûre que celle-ci aurait aimé être comparé à Rosalie. D’ailleurs, n’importe qui de sain d’esprit n’aurait pas aimé ça. Après ça, vexée par ce que Rosalie venait de lui dire, Shanti déclara pouvoir la laisser en paix et faire comme si elle n’existait plus à l’avenir. En vérité, elle en aurait été bien incapable. Elle avait besoin de Rrosalie autant que Rosalie avait besoin d’elle, même si l’une et l’autre passait leur temps à prétendre le contraire. « Vas-y! Après aujourd’hui, t’as tous les droits de m’ignorer pour le restant de ma vie, va ! On va voir qui va flancher en premier ! » Ce serait Rosalie, forcément, comme toujours. Mais Shanti n’avait quand même pas envie de faire le test pour vérifier. Elles avaient été fâchées assez longtemps pour la semaine au moins. La semaine prochaine, elles pourraient s’engueuler à nouveau sans problème. Enfin, elle devait tout de même lui dire qu’elle était al plus forte d’elles deux. « Bah c’est toi. FORCEMENT ! C’est toujours toi qui flanche la première. » C’était juste une histoire de fierté.

Il fut ensuite question du fait qu’il valait mieux ne pas travailler pour Rosalie. Enfin, c’est ce que Shanti pensait en tout cas. « Je ne suis pas SI pire, tu sauras. Je l’a payé très bien, et habituellement je la laisse tranquille, la preuve, je l’avais jamais rencontré ! Ce n’est pas de ma faute, elle m’a fait peur ce matin. » La brune lâcha un rire moqueur. C’était tout Rosalie ça. Pas si pire, bah voyons… « C’est vrai, tu menaces juste tes employés avec un couteau, c’est pas grand-chose quoi. » Il était vrai que Rosalie aurait pu faire pire, genre les tués carrément quoi mais jusque’ici, ça ne lui était jamais arrivé. En tout cas, pas à la connaissance de Shanti. « Dis, tu me l’aurais dis si t’avais tué un de tes employés un jour ? » Il le fallait. Vraiment.

Shanti allait finir par accepter d’accompagner Rosalie au supermarché. C’était évident que ça allait finir comme ça. Enfin pour l’instant, elle hésitait encore. Elle avait demandé à Rosalie de la laisser gagné à la course de caddie, mais même si elle acceptait, ça restait pas assez quoi. « Promis, au moins une fois. » Ah oui, d’autant plus si elle ne la laissait gagne qu’une seule fois. Ca ne valait pas du tout la peine. « Tu me laisses gagner à chaque fois et je veux un cadeau en plus de ça. » dit-elle d’un ton très sérieux. « C’est mes conditions pour que je t’accompagne. » Et encore, elle ne demandait vraiment pas grand-chose. Pour une fois. Rosalie s’en sortait plutôt bien. « Tu sais ! On pourrait préparer un énorme repas et inviter toute la famille à manger et leur prouver qu’on est pas que des bonnes à rien et qu’on a surpassé nos mères en cuisines ! » Ca c’était une bonne idée ! En même temps, il valait mieux pour elles qu’elles aient surpassées leur mère en cuisine. Parce que Shanti était persuadée qu’on ne pouvait pas faire pire cuisinières au monde qu’elles. En tout cas, c’était certain pour sa mère. « Mais tu crois qu’ils accepteront de manger si on leur dit que ça vient de nous ? » Parce que ça, c’était vraiment loin d’être gagner. Ses parents accepteraient peut-être pour lui faire plaisir et aussi parce qu’ils ne savaient rien leur refuser mais elle était presque certaine que ce ne serait pas le cas pour ses frères. « Bien sûr que non. J’aurais beaucoup trop peur de ta revanche! » Et elle avait bien raison. Bon, si elle était morte, Shanti aurait beaucoup de mal à se venger d’elle mais bon, rien ne lui était impossible. Enfin presque rien. « Bien, très bien même. Tu peux être sûre que ma revanche serait terrible. »

« Tu trouverais jamais de remplaçante à ma hauteur et tu serais très malheureuse. » Rosalie fit une moue pour montrer son mécontentement. « J’ai deux autres sœurs, tu sais, tu n’es pas la seule. » M’enfin, échanger Shanti contre Sofia, elle préférait plutôt crever. Elle adorait sa sœur, mais elles leurs relations étaient différente et elle risquerait de s’entre-tuer trop ou tard. Tandis qu’Elena… Elena était pas dans le même monde, elle était plus vielle, définitivement plus mature, elle était maman et puis elle avait toujours été très…. Étranger, artistique. A un point ou Rosalie avait l’impression de venir d’une autre planète. Elle avait besoin de tous les trois, mais de différentes manières. La balance était bien importante. « En plus, personne ne voudrait de toi. » Elle hocha la tête. « Je n’ai pas besoin de personne. » Cette conversation allait être interminable, elle le savait. « T’es pas obligée d’insulter mère Thérésa tsais. » Rosalie soupira, elle n’avait aucune idée quoi répondre à sa. Elle leva les bras en signe de signe de défaite et regarda Shanti un peu décourager. « T’es pire qu’une gamine, ma nièce est plus mature que toi. » En même temps, ses nièces étaient parfaites et Shanti, pas du tout. « Bah c’est toi. FORCEMENT ! C’est toujours toi qui flanche la première. » Elle fronça les sourcils. « Bah, compte pour moi, c’était bien la dernière fois. » Elle avait fini de se forcer pour faire plaisir à Shanti ! Plus jamais !

« C’est vrai, tu menaces juste tes employés avec un couteau, c’est pas grand-chose quoi. » Rosalie ouvrit la bouche pour protester. Énervée, elle se mit à sauter sur place pendant un moment. « MAIS C’EST ARRIVÉE QU’UNE FOIS QUOI !! » Et puis c’était qu’un accident ! Elle n’était pas la seule coupable.. « Dis, tu me l’aurais dis si t’avais tué un de tes employés un jour ? » Elle poussa Shanti par le bras. « Mais t’es pas drole ! Pas du tout !! » Elle se tourna et alla bouder un peu plus loin dans le salon. « Et non, je te dirais rien du tout, tu es trop méchante. »

« Tu me laisses gagner à chaque fois et je veux un cadeau en plus de ça. » L’Anglaise soupira et s’appuya contre le dossier de sa chaise. Les négociations avec Shanti étaient toujours épuisantes. « Je te laisserais gagner la moitié des fois et d’accord, un cadeau, si tu es sage et ne me fais pas de scène ! » Elle avait l’impression d’être tante Lena pour le coup. Quand elle était gamine et devait être trainée quelque part, on devait toujours leur promettre quelques choses en échange. « Mais tu crois qu’ils accepteront de manger si on leur dit que ça vient de nous? » Non, évidemment que non. « On ne leur dira pas. On les fera manger, ils vont apprécier le repas et ensuite, on leurs dira. C’est tout ! » Elles ne devaient pas leur laisser le choix où ça serait perdu d’avance !

Shanti savait qu’elle avait raison en prétendant que Rosalie ne trouverait pas de remplaçante à sa hauteur. Elle n’était pas prétentieuse en disant juste, juste réalise. « J’ai deux autres sœurs, tu sais, tu n’es pas la seule. » La brune haussa les épaules. Bien sûr qu’elle savait que Rosalie avait déjà deux autres sœurs, et alors ? Elle les avait toujours eu ses sœurs. « Si t’avais voulu me remplacer par elles, tu l’aurais fait depuis longtemps. » dit-elle simplement. Le fait que Rosalie ne l’avait jamais fait était bien la preuve que Shani était importante pour elle. « Je n’ai pas besoin de personne. » La brune se mit à rire. « C’est normal ça, tu n’as pas de cœur. » Elle savait parfaitement que c’était faux mais elle avait dit ça juste comme ça. Elles parlèrent ensuite de mère Thérésa. Enfin, Rosalie la mentionna et Shanti lui reprocha de l’insulter. « T’es pire qu’une gamine, ma nièce est plus mature que toi. » Shanti secoua la tête. Comme si ! Elle savait être très mature quand elle voulait. Ce qui n’était pas le cas de Rosalie. « Je suis très mature tu sauras. Je me mets juste à ton niveau quand t’es là. » C’était sa faute tout ça. Une chose de plus dont la blonde était responsable. « Bah, compte pour moi, c’était bien la dernière fois. » Shanti leva les yeux au ciel. « Tu dis ça à chaque fois. » fit-elle alors remarquer.

Maintenant qu’elle savait ce qui était arrivé ce matin avec la femme de ménage, Shanti n’allait pas arrêter de le ressortir à Rosalie dès qu’elle en aurait l’occasion. Elle était comme ça. « MAIS C’EST ARRIVÉE QU’UNE FOIS QUOI !! » Ouais, mais il fallait bien un début à tout hein. « Ca t’es arrivé qu’une fois pour l’instant. » La prochaine fois qu’elle aurait peur à cause d’être cambriolé, elle manquerait peut-être à nouveau de tuer sa femme de ménage. Shanti demanda alors à Rosalie si elle lui aurait dit si elle avait déjà eu l’occasion de tuer un employé. « Mais t’es pas drole ! Pas du tout !! » Vraiment ? Pourtant, elle se trouvait très drôle elle. « Et non, je te dirais rien du tout, tu es trop méchante. » Shanti soupira. Elle était très gentille vraiment. « MAIS J’AI RIEN FAIT LA. » Enfin ça allait quoi, elle avait déjà été pire. « Tu fais vraiment la gueule pour un rien Rosalie, c’est pénible à la fin. » A un point, qu’elle était vraiment devenue pire que Shanti. La brune avait peut-être un peu trop déteint sur elle au fil des années.

Pourquoi est-ce que Rosalie se sentait toujours obligé de renégocier ? Mais vraiment toujours, même quand Shanti ne demandait pas grand-chose comme là. « Je te laisserais gagner la moitié des fois et d’accord, un cadeau, si tu es sage et ne me fais pas de scène ! » Mais non, ça n’allait vraiment pas. « D’accord pour la moitié des fois. Mais je veux un cadeau sans condition sinon je viens pas. » Non parce que partie comme ça, elle n’aurait pas de cadeau. Elle n’était jamais sage au goût de Rosalie, même quand elle ne faisait rien de mal (ce qui arrivait peu souvent mais soit). Et puis aussi, elle ne savait pas passer une journée sans faire au moins une scène à Rosalie, donc bon. « On ne leur dira pas. On les fera manger, ils vont apprécier le repas et ensuite, on leurs dira. C’est tout ! » Ouais, c’était sûrement mieux comme ça. « Mais ils vont trouver ça louche non ? Tu penses pas qu’ils vont se douter de quelque chose ? » Parce qu’ils n’étaient pas bêtes non plus, enfin ça dépendait de qui quoi.

Rosalie prit quelque seconde pour comparer Shanti et ses sœurs dans sa tête. Elena était la plus vieille d’entre elles, elle avait pratiquement six ans de différence avec elle et bien que ce n’était pas énorme aujourd’hui, en grandissant, c’était un énorme faussé. Elle avait commencé à être proche qu’une fois à l’adolescence, quand Rosalie prenait la pose pour les divers travaux de son ainée et qu’elle se confiait maladroitement à sa sœur. Aujourd’hui encore, elle aimait bien lui demander conseil, quand elle avait besoin de voir plus clair et que Sofia était trop près de ses malheurs pour avoir le recul nécessaire. . . Mais sans plus. Elena venait d’un autre univers et Rosalie gardait à peine les pieds sur terre déjà… Et Sofia… Sofia, Freud lui-même n’aurait pas assez d’une vie pour comprendre sa relation avec Sofia. Non, elle avait besoin de Shan, définitivement, pour balancer tout ça, pour que son monde tienne bien droit et qu’elle ne perde pas trop la tête. « Si t’avais voulu me remplacer par elles, tu l’aurais fait depuis longtemps. » Mais jamais elle ne lui avouerait à voix haute. « J’ai jamais eu besoin jusqu’à maintenant, mais là, le modèle commence à être défectueux ! » Une Shanti toute neuve, sa serais drôle ça ! Peut-être qu’elle pourrait acheter un petit caniche et l’appeler Shanti ? Au moins le caniche, elle pourrait le faire coucher dehors ! Quand elle fit part à sa sœur qu’elle n’avait besoin de personne, elle n’eut pas la réponse à laquelle elle s’attendait, mais un affreux ; « C’est normal ça, tu n’as pas de cœur. ». Plus bas que ça, tu meurs. « J’ai un cœur, je le donne juste pas à ceux qui ne le méritent pas. » Elle détourna la tête, plus blesser qu’elle ne le voulait le montrer. C’était le problème se disputer avec ses sœurs, elles savaient où appuyer pour lui faire vraiment mal. « Je suis très mature, tu sauras. Je me mets juste à ton niveau quand t’es là. » La blonde roula les yeux. « Je suis certaine de ça. Tellement mature qu’on devrait te placer dans un centre de retraité. » Elle était certaine que Shan dormait encore avec une de leurs anciennes poupées. Quand elle fit part à Shanti que c’était la dernière fois qu’elle venait s’excuser, l’autre lui fit remarquer qu’elle avait dit ça la dernière fois… et l’autre, et l’autre… etc. C’est vrai, maintenant qu’elle y pensait et ça mettait Rosalie en colère. « Alors une chance que je suis là ein ! Parce que si j’attends après tes efforts ! On ne se serait plus reparlé depuis que tu as perdu ma barbie Jasmine à la garderie ! » Bon, sa mère lui en avait acheté une autre, mais ça avait été une question de principe à la base.

Shanti avait vraiment un don pour la mettre à bout de nerfs! Mais vraiment, qu’est-ce qui lui avait pris à venir se réconcilier avec cette peste ce matin ? Qu’est-ce qui pouvait bien lui manquer chez elle ? Elle vivrait tellement mieux sans ! Elle lui donnait pratiquement envie de se cogner la tête contre le mur pour ne plus l’entendre ! « Tu fais vraiment la gueule pour un rien Rosalie, c’est pénible à la fin. » A bout de nerf, la blonde poussa la brune, complètement énervée. « MOI ? MOI ÇA ? JE TE FAIS LA GUEULE POUR RIEN ? RAPPELLE-MOI DONC POURQUOI TU VIENS DE ME FAIRE LA GUEULE PENDANT TROIS JOURS, ET QUE J’AI DÛ VENIR RAMPER DANS TON APPART POUR QUE TU ME PARLES ? VAS-Y SHAN, RAPPELLE LA RAISON !? » Elle avait envie de mordre et d’arracher les têtes ! Pour le coup, elle souhaitait que Shanti soit un de ses frères à la place, elle ne pouvait pas se battre avec elle, comme elle le faisait avec Diego, Fred, Sirius ou James quand ils l’énervaient un bon coup. Mais bon, elle était certaine que Shan ne la laisserait jamais gagnée, pas comme ses frères, qui se contentait de crier grâce en riant sous ses coups de poing. Si elle donnait un coup de poing à Shanti, les chances étaient qu’elle ne lui reparlerait plus jamais.

« D’accord pour la moitié des fois. Mais je veux un cadeau sans condition sinon je viens pas. » La blonde haussa un sourcil. Ce qu’elle pouvait être demandante celle-là. Elle soupira un grand coup. « Un pot de glace si tu vient avec moi, quatre si tu ne fais pas de scène ! » Non, vraiment, elle n’avait aucune envie de se taper un gros bébé de vingt-deux ans à l’épicerie ! « Mais ils vont trouver ça louche non ? Tu ne penses pas qu’ils vont se douter de quelque chose ? » Elle se passa une main dans les cheveux. « On mettra nos mères dans le coup, elles diront que c’est elles qui appelle le traiteur et tout, et on leurs dira à la fin du repas ! »

Bien sûr, Shanti ne s’attendait pas à ce que Rosalie reconnaisse qu’elle avait raison. Ca n’arrivait jamais ça et la jeune femme était persuadée que ça n’arriverait jamais, même dans le futur. D’ailleurs, elle préférait mieux ça, elle s’inquiéterait trop pour Rosalie si cela venait à arriver un jour. Enfin, si elle survivait au choc que cela provoquerait chez elle quoi. « J’ai jamais eu besoin jusqu’à maintenant, mais là, le modèle commence à être défectueux ! » Shanti ouvrit de grands yeux, complètement offusquée parce que la blonde venait de dire. Un modèle défectueux ? Elle… Qu’est-ce qui ne fallait pas entendre ! Autant de méchanceté venant de celle qu’elle considérait comme sa sœur restait difficile à encaisser. « C’est toi le modèle défectueux. » fit-elle en croisant les bras. Ouais, comme sens de la répartie, c’était plus que limite mais soit, c’était le matin hein, il en fallait pas trop lui en demander non plus. Shanti reprocha ensuite à Rosalie de ne pas avoir de cœur. Elle savait que c’était faux mais bon, elle voulait toucher la corde sensible en disant ça. « J’ai un cœur, je le donne juste pas à ceux qui ne le méritent pas. » La brune secoua la tête. Elle avait de la chance alors, elle le méritait. Elle n’en avait jamais douté de ça mais c’était toujours bon d’être rassurée. En tout cas, elle ne dit rien de tout à Rosalie sinon ça aurait été avoué qu’en fait elle avait un cœur. « Je suis certaine de ça. Tellement mature qu’on devrait te placer dans un centre de retraité. » Bah oui évidemment, elle avait toute à fait sa place avec les petits vieux. Elle mourrait d’ennui en un rien de temps. Quoique, elle survivait bien à une conversation avec l’affreuse sorcière qu’était Rosalie, elle pourrait donc tout à fait endurer ça aussi. « Ne te dérange surtout pas pour me rendre visite en tout cas, je n’aurais pas envie de te voir. » Elle ne pourrait pas s’en passer toute façon, même si Shan avait dit ça, Rosalie avait trop besoin d’elle. C’était pour ça qu’elle était toujours la première à revenir après leur dispute. Pour ça et aussi parce que Shanti savait bien qu’elle n’avait pas besoin de bouger puisque Rosalie finirait bien par venir. « Alors une chance que je suis là ein ! Parce que si j’attends après tes efforts ! On ne se serait plus reparlé depuis que tu as perdu ma barbie Jasmine à la garderie ! » La brune leva les yeux au ciel. Toujours cette histoire de barbie jasmine, elle n’arrêtait jamais décidément. « Remets t’en ma vieille, c’était y’a longtemps. » Des millions d’années même. Pourtant, elle en entendait toujours autant parler.

Shanti reprocha ensuite à Rosalie de faire la gueule pour un rien. C’était un peu l’hôpital qui se moquait de la charité et la réaction de la blonde fut presque justifiée. « MOI ? MOI ÇA ? JE TE FAIS LA GUEULE POUR RIEN ? RAPPELLE-MOI DONC POURQUOI TU VIENS DE ME FAIRE LA GUEULE PENDANT TROIS JOURS, ET QUE J’AI DÛ VENIR RAMPER DANS TON APPART POUR QUE TU ME PARLES ? VAS-Y SHAN, RAPPELLE LA RAISON !? » Shanti avait envie d’arrêter d’écouter la blonde dès sa deuxième phrase. Malheureusement, elle parlait trop fort pour que la brune arrive à l’ignorer. « Tu exagères là franchement ! Et tu sauras que j’avais une très bonne raison. T’avais été méchante. Encore. T’arrêtes pas ! » Oui, elle n’était vraiment pas capable d’en dire plus sur les raisons de leur dispute. Mais c’était suffisant déjà ça.

Les négociations poursuivaient leur cour. Elles pouvaient parfois être interminables. Tout ça parce que les faibles exigences de Shanti était déjà trop importante pour Rosalie. « Un pot de glace si tu vient avec moi, quatre si tu ne fais pas de scène ! » La brune lui lança un regard dédaigneux. Rien que ça. Franchement, ça valait tout sauf la peine qu’elle se bouge. « On m’achète pas avec de la glace. » Qu’est-ce que Rosalie croyait ? Ce n’est pas parce que la glace avait presque été l’élément majeur de son alimentation qu’il suffisait de lui en promettre pour la faire céder à des caprices ridicules. Parce que l’envie de Rosalie d’aller au supermarché : c’était un caprice ridicule. « On mettra nos mères dans le coup, elles diront que c’est elles qui appelle le traiteur et tout, et on leurs dira à la fin du repas ! » La brune hocha la tête. C’est vrai que comme ça, ça marcherait c’était certain. Leurs mères les aideraient forcément. « T’as d’excellentes idées parfois tu sais. Faisons comme ça alors ! »

« C’est toi le modèle défectueux. » Pour toute réponse, Rosalie fit une révérence. C’était la seule chose à faire devant autant de répartie, vraiment, Shan l’épatait de plus en plus tous les jours. Elle devait être bien à l’époque où sa sœur ne pouvait pas parler ! Dommage qu’elle ne s’en souvienne pas. Toutes les deux avaient dit leurs premiers mots en même temps (le pire jour que la terre ait porté, selon les dires de certains), elles devaient avoir quoi … 7 et 11 mois ? Ses parents disaient que Rosalie avait tout simplement refusé de parler tant que Shanti ne pouvait pas lui répondre. Si elle avait su à ce moment-là, elle en aurait profité d’avantage c’était certain. Quand elle proposa à Shan de déménager dans un centre de retraiter, comme elle était SIII mature, celle-ci lui dit ; « Ne te dérange surtout pas pour me rendre visite en tout cas, je n’aurais pas envie de te voir. ». La blonde lui rit au nez. « Si tu crois que je n’ai rien d’autre à faire que d’aller te voir te pavaner en couche, non merci. » Elle essaya d’imaginer Shanti en petite vieille, elle serait terrible ! Elle plaignait tous ceux qui auront affaire à elle ! Toujours à se plaindre ‘trop chaud ! Trop froid ! Trop de bruit !’ Elles allaient bien s’amuser dans leurs vieilles tient ! L’Anglaise remit ensuite son histoire de Barbie sur la table, mais Shanti compris tout de travers – comme toujours. Remets t’en ma vieille, c’était y’a longtemps. » Elle leva les bras au ciel, dans un geste de désespérassions utile. « C’est pas ça le point Shan ! Le fait est que, cette fois-là, et toutes les autres fois qui ont suivie, c’est moi qui a dû s’excuser, alors que pour au moins, la moitié des fois, je n’avais rien fait du tout ! J’EN AIE MARRE ! » Il fallait toujours tout lui expliquer à celle-là.

La conversation continue de dégénérer un brin, jusqu’à ce que Rosalie se fâche carrément. Elle était exténuée – il était toujours très tôt quoi – et Shanti avait un don pour l’épuiser quand elle était dans cet état ! « Tu exagères là franchement ! Et tu sauras que j’avais une très bonne raison. T’avais été méchante. Encore. T’arrête pas ! » Elle hocha la tête, faisant tomber ses cheveux blonds sur tous les côtés de son visage. « Tout le monde est toujours méchant avec toi ! Moi, tes frères, cousins, cousinent, tes clients, les gens que tu rencontres, tout le monde te mettent toujours de bonne humeur ! Tu es tout simplement pas supportable Shan ! » Elle s’en voulut tout de suite d’avoir dit ça et se mordit la lèvre. « Ce que je veux dire, c’est que je n’avais rien fait du tout, la preuve, t n’arrives même pas à t’en souvenir. »

« On m’achète pas avec de la glace. » Ugh. Pourtant, c’était ce que sa mère lui avait toujours dit, il suffisait d’acheter les Warren avec de la glace et tout coulait de source. « Tu veux quoi alors ? » Elle s’attendait à tout, et avait vraiment très peur de ce qui pourrait suivre. « Évidemment que j’ai des bonnes idées. Je suis moi quoi. »

Il était question de l’installation à venir de Shanti en maison de retraite. Comme elle était tellement mature. Chacun son truc, Rosalie devrait plutôt prendre la direction de la garderie. La brune se demandait même comment il était possible qu’elle ait pu la quitter un jour. « Si tu crois que je n’ai rien d’autre à faire que d’aller te voir te pavaner en couche, non merci. » Bien sûr qu’elle n’avait rien d’autres à faire. C’était comme ça, il n’y avait rien de plus important au monde que de rendre visite à Shanti. Elle s’apprêtait à lui faire savoir ça d’ailleurs mais elle se retint. Elle savait que Rosalie la contredirait forcément, même s’il n’y avait pas de raison qu’elle le fasse et elle préférait l’éviter. L’histoire de la barbie Jasmine fut remise sur le tapis et Rosalie n’apprécia pas la réponse que lui fit l’indienne. « C’est pas ça le point Shan ! Le fait est que, cette fois-là, et toutes les autres fois qui ont suivie, c’est moi qui a dû s’excuser, alors que pour au moins, la moitié des fois, je n’avais rien fait du tout ! J’EN AIE MARRE ! » Cette fille était tellement dramatique parfois. Là, en l’occurrence. Elle racontait n’importe quoi en plus. « T’as toujours été aussi responsable que moi. Cesse de me fair passer pour la méchante à chaque fois. » C’était trop facile. Tout ne pouvait pas toujours être de la faute de Shanti. Elle voulait bien porter la responsabilité quelques fois mais il ne fallait pas non plus abuser.

« Tout le monde est toujours méchant avec toi ! Moi, tes frères, cousins, cousinent, tes clients, les gens que tu rencontres, tout le monde te mettent toujours de bonne humeur ! Tu es tout simplement pas supportable Shan ! » Ouch, là, ça faisait. Shanti garda le silence et posa son regard sur le mur en face. Rosalie ne méritait même pas qu’elle lui prête attention. Elle était comme tous les autres en fin de compte. « Ce que je veux dire, c’est que je n’avais rien fait du tout, la preuve, t n’arrives même pas à t’en souvenir. » C’était une bien piètre de se rattraper et c’était loin d’être suffisant. « J’ai très bien compris ce que tu voulais dire. Qu’est-ce que tu fais encore là puisque je suis autant pas supportable hein ? » Et après, Rosalie se demandait pourquoi Shanti pouvait faire la gueule pendant longtemps. Leur dispute partait souvent de rien mais elle se finissait avec des paroles blessantes. Et des deux, c’est Rosalie qui allait souvent le plus loin.

Shanti était bien contente d’avoir détrompé Rosalie qui pensait que la glace suffisait à lui faire faire n’importe quoi. Elle était plus forte que ça, il en fallait pas croire. « Tu veux quoi alors ? » La brune réfléchit. Sa mère lui avait appris à faire les demandes les plus saugrenues du monde. C’était bien pratique quand elle ne voulait pas faire quelque chose, il suffisait qu’elle demande un truc qu’elle savait qu’elle ne pourrait en aucun cas obtenir. « Je veux une licorne. Mais genre…. Une vraie hein. » Elle s’était sentie obligé de préciser ça parce qu’elle imaginait déjà Rosalie lui ramener une peluche. « Évidemment que j’ai des bonnes idées. Je suis moi quoi. » Shanti leva les yeux au ciel et passa sa main dans les cheveux de Rosalie pour lui ébouriffer les cheveux. « T’es d’une modestie affolante. »

« T’as toujours été aussi responsable que moi. Cesse de me faire passer pour la méchante à chaque fois. » Elle se passa les mains au visage. Jamais plus elle ne se réconcilierait avec personne d’aussi tôt le matin si c’était pour dégénéré de la sorte. « Je te fais pas passer pour la méchante à chaque fois ! Je dis juste que pas une fois je me souviens que tu te sois excuser où que tu ais fait le premier pas quoi ! Ça remonte à quand la dernière fois que tu t’es montré chez moi la première la première après une dispute ? » Une bande de gamines beaucoup trop fière, c’est ça qu’elles étaient. Rosalie savait qu’elle était l’ainée et qu’après tout, c’était à elle de faire des efforts auprès de Shanti et de la ménager, mais en vrai, quatre mois, ce n’était pas une si grande différence et puis comparer à ce que lui avait fait endurer ses propres ainées, Shanti s’en tirait plutôt pas mal quoi ! Elle ne l’avait jamais enfermé nulle part par exemple, pas que l’envie manquait, spécialement en ce moment.

Elle sut cependant qu’elle avait dépassé les bornes en disant à Shanti qu’elle n’était pas supportable, ce qui était faux évidemment. Dans ses bons jours, elle était même adorable, simplement fallait savoir comment s’y prendre. Et maintenant elle savait qu’elle allait devoir ramer pour se faire pardonner, à nouveau. « J’ai très bien compris ce que tu voulais dire. Qu’est-ce que tu fais encore là puisque je suis autant pas supportable hein ? » Sa gorge se serra, et elle arriva à peine à articuler. « Tu veux que je m’en aille ? » Elle baissa le regard et se mit à jouer avec le bout de son chandail, mal à l’aise. « Shan, je m’excuse, je n’aurais pas dû dire ça, et bien d’autre chose. » Ah oui, c’était déjà ça qu’elle était censée faire en arrivant, s’excuser… Elle détestait ça ! Mais bon, elle sentait qu’elle n’avait pas beaucoup le choix. « Tu es supportable je te jure, et je suis qu’une garce égoïste qui parle trop et tout, et tout, pardonne-moi. » Elle avait toujours les yeux rivés au plancher, la même aire coupable au visage que celui de son enfance, sauf que pour une fois, elle était sincère.

Non finalement, peut-être qu’elle ne s’attendait pas vraiment à tout, parce que quand Shanti lui demanda ‘une licorne, une vraie.’ elle fut tellement desaperée qu’elle se cogna la tête sur la table. « Bon ok, si t’es sage, tu auras une licorne une vraie. » Et puis quoi encore. « T’es d’une modestie affolante. » Elle haussa les épaules, presque blasées. « Pour quoi faire ? Je suis seulement honnête, je vais pas mentir et me dénigrer juste parce que c’est pas ‘gentil’ quoi. »

« Je te fais pas passer pour la méchante à chaque fois ! Je dis juste que pas une fois je me souviens que tu te sois excuser où que tu ais fait le premier pas quoi ! Ça remonte à quand la dernière fois que tu t’es montré chez moi la première la première après une dispute ? » Shanti se mit à réfléchir à la question. Ca devait remonter à longtemps en tout cas. Si Rosalie était fière, la brune l’était encore plus et elle mettait un point d’honneur à ne jamais faire le premier pas pour se réconcilier. Et ce, même quand elle était en tord. En plus, comme elle savait que Rosalie reviendrait vers elle tôt ou tard, elle ne se donnait pas la peine de faire un effort. « Hum… L’année dernière je crois… » dit-elle tendit qu’elle réfléchissait toujours. « Ou peut-être celle d’avant. Je sais plus trop exactement. » Elle haussa les épaules. Au pire, ce n’était pas d’une importance capitale, non ? Ce n’était qu’un détail.

Il arrivait souvent à Rosalie d’être méchante mais Shanti l’était aussi et du moment que la blonde restait raisonnable, Shanti ne lui en voulait pas trop. Là cependant, elle avait dépassé la limite en disant qu’elle n’était pas supportable. Shanti était dans une colère froide, elle ne voulait pas crier après la blonde lui dire des horreurs, elle ne voulait juste plus la voir pour le moment. « Tu veux que je m’en aille ? » Shanti ne répondit rien. Elle avait envie de dire que oui, elle ne voulait plus voir Rosalie mais en même temps elle voulait que la blonde reste. Parce qu’elles se réconciliaient à peine te ça l’embêter quand même qu’elles recommencent à s’engueuler et à se prendre la tête aussitôt comme ça. « Shan, je m’excuse, je n’aurais pas dû dire ça, et bien d’autre chose. » Oui elle n’aurait pas du, mais ça, elle aurait peut-être pu y penser avant, non ? « Tu es supportable je te jure, et je suis qu’une garce égoïste qui parle trop et tout, et tout, pardonne-moi. » Shanti soupira, elle releva la tête et posa son regard sur Rosalie. Celle-ci avait les yeux fixés sur le plancher et arborait un air coupable. Elle se rapprocha d’elle et lui pinça le bras. « Oh ça oui, tu es la pire des garces ! Mais je te pardonne, juste pour cette fois. » dit-elle alors.

Shanti souriait, fière d’elle. Une licorne ! Sûre que comme ça, elle n’aurait jamais ce qu’elle demandait. C’était une excellente raison pour elle de n’en faire qu’à sa tête. « Bon ok, si t’es sage, tu auras une licorne une vraie. » La brune leva les yeux au ciel. Alors là, Rosalie était vraiment trop forte. Mais elle lui promettait l’impossible et Shanti le savait. « C’est ok. Mais je veux voir la licorne avant. Histoire d’être certaine que ça vaille le coup quoi. » Parce que si Rosalie croyait qu’elle allait avoir Shanti si facilement, elle se trompait. La brune était très loin d’être stupide. « Pour quoi faire ? Je suis seulement honnête, je vais pas mentir et me dénigrer juste parce que c’est pas ‘gentil’ quoi. » Shanti éclata de rire. « Je t’aime chérie. »

« Hum… L’année dernière je crois… Ou peut-être celle d’avant. Je sais plus trop exactement. » Découragée, Rosalie se massa les tempes, complètement abattues. Apparemment, ce n’était pas une bataille qu’elle pouvait gagner aujourd’hui. Shan allait devoir apprendre par elle-même, la prochaine fois qu’elle se disputerait, un point c’est tout. Elle allait s’épuiser à essayer de lui faire comprendre quoi que ce soit d’une autre manière. C’était qu’un gros bébé et elle n’avaient pas assez d’énergie pour ça. Tant pis, on ne pouvait pas dire qu’elle n’avait pas essayé.

Puis, encore et toujours, vint le moment, où elle dut s’excuser. Elle espérait un minimum que la brune voyait toute les efforts qu’elle y mettait, mais elle ne voulait pas trop se voiler la face non plus. C’était Shanti après tout, elle était têtue comme une mule et rien ne lui plaisait plus que d’avoir raison. Au moins, l’Indienne ne l’avait pas chassé de sa maison comme une malpropre, c’était déjà ça de gagner. Elles pouvaient encore arriver à bout de cette réconciliation pénible. Et dire que c’était pareil à chaque fois, elle ne s’y habituerait jamais. Shanti allait la faire mourir ! Sa sœur finit par lui pincer le bras et dit ; « Oh ça oui, tu es la pire des garces ! Mais je te pardonne, juste pour cette fois. » Rosalie leva les yeux au ciel, c’est tout ce qu’elle récoltait pour des excuses sincères, pft. Mais bon, elle allait devoir faire avec, apparemment. Elle leva les bras et serra Shanti contre elle, se laissant tomber mollement autour de son cou. « C’était notre dernière dispute à vie ein.. » Ou pas, mais bon, ça ne pouvait pas lui faire de mal d’y croire un petit peu.

Asie dans la cuisine, elle finit par promette Shanti licorne et amour éternel, rien que ça, vraiment. La routine, pour être honnête. « C’est ok. Mais je veux voir la licorne avant. Histoire d’être certaine que ça vaut le coup quoi. » « Bien sûr. » Elle avait déjà son plan, de teindre un cheval blanc en rose et lui coller une fausse corne sur la tête, ça devra la satisfaire, sinon, ce n’était plus son problème. Elle se rattraperait à sa prochaine promesse bidon au pire. Quand elle lui donna son idée sur la modestie, sa sœur rigola un peu avant de lui dire qu’elle l’aimait. « Je t’aime aussi Shan. » C’était vraiment tout ce qui comptait dans le fond.

fin