Une journée plutôt épuisante aujourd’hui. Arnaquer les gens, jouer les mentalistes, c’était loin d’être de tout repos. Mentaliste, en quoi ça consistait ? Rassurer les gens, leur dire que les morts leur pardonnent, qu’ils sont en paix, et que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Parfois, ça se révèle un peu plus compliqué. Les gens testent, doutent. Véritable don ou pure arnaque ? La jeune Sadovski était autant doté d’un don que son chat. Seulement, elle était attentive, intuitive, mais surtout observatrice. Et c’était grâce à ses compétences qu’elle arrivait à embobiner les gens sans grande difficulté. Sans parler de son charme qui aidait grandement.
elle poussa un soupir de soulagement et de fatigue lorsqu’elle passa le seuil de sa maison. Son adorable et petite maison qui longeait la page de Coney Island. Jamais elle n’avait cru pouvoir se payer un endroit pareil. Aussi petite qu’elle était, sa maison avait une vue incroyable et donnait directement sur la plage.
Une fois sa douche prise, elle resta un long moment allongée sur son lit, seulement vêtue d’une serviette, à feuilleter magasines sur magasines avant d’en balancer un à l’autre bout de sa chambre. Elle s’emmerdait. Royalement. Personne pour l’amuser ou lui tenir compagnie. Elle attrapa son téléphone dans son sac. Aucun message. Un long soupir sortit de sa bouche, avant de se lever soudainement de son lit. Laissant tomber la serviette au sol, elle se dirigea, totalement nue, vers son armoire. Sous vêtements, jean, t-shirt. Elle était prête à partir. Où ? Chez la seule personne qu’elle avait réellement envie de voir.

« Merci, c’est ici, arrêtez vous là. » lança-t-elle au chauffeur en lui tendant quelque billets pour payer la course. Descendant du taxi elle marcha jusqu’à la porte de chez son ex. Une fois devant, elle n’hésite pas une seule seconde. Elle frappa à la porte. Une fois, deux fois, trois fois. Aucune réponse. Etait-il au moins là ? Elle était persuadée que oui. Elle continua de tambouriner la porte pendant quelques secondes encore, avant que la porte ne s’ouvre alors qu’elle allait abattre un autre coup. Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de la jeune femme, elle se mordit finalement la lèvre inférieure tout en haussant les épaules, ou comment dire : c’est pas ma faute, fallait ouvrir plus vite. Sans attendre, Azylis passa le seuil de la porte et planta ses lèvres sur la joue de Phoenix, ravie de sa visite surprise. Et c’est sans prononcer le moindre mot qu’elle fit le tour du propriétaire sous le regard interloqué de son ex. Sa visite surprise ? Okay, c’était plus un moyen franchement pas subtile de savoir s’il voyait quelqu’un. D’où le tour du propriétaire à la recherche d’une quelconque fille cachée sous un lit ou dans un placard.
N’ayant finalement rien trouvé, elle revint aussi vite vers le jeune homme. « Personne… » lacha-t-elle comme s'il n’était pas au courant qu’il était bel et bien seul chez lui. « Je m’attendais vraiment à ce qu’il y ait quelqu’un… » ajouta-t-elle presque déçue. Non en fait, elle ne l’était pas le moins du monde. Azylis n’était pas forcément ravie quand le beau McDaniels voyait quelqu’un. Elle était plutôt… possessive avec lui. Et ce n’était rien de le dire. Elle le considérait réellement comme à elle. Elle ne supportait que personne l’approche ou encore moins le touche. Ce qui pouvait être compliqué vu le physique qu’il avait. Et pourtant, ce qu’elle ressentait pour lui n’était désormais que de l’amitié. Une amitié un peu étrange et possessive certes, mais amitié quand même. Au final, c’était ça, leur possessivité qui les avait séparés… Et pourtant ça continuait. C’était sans doute plus gérable de cette manière-là qu’en couple.

Se débarrassant finalement de la veste qui lui servait de manteau, elle la laissa choir sur une chaise avant de s’installer dans le canapé. « J’espère au moins que ma visite surprise te fait plaisir » lança-t-elle en attendant qu’il ne la rejoigne. Si elle prenait ses aises ? Totalement. A vrai dire, c’était bien l’un des rares endroits où elle se sentait aussi bien que chez elle. Elle laissa alors sa tête retomber en arrière, profitant du calme qui régnait dans l’appartement –plus pour longtemps sans doute- et des souvenirs qui en émanait. Il s’en était passé des choses… Ici. Dans ce salon. Sur ce canapé. Un sourire naquit sur les lèvres de la jolie blonde en voyant les images défiler dans sa tête. « Tu sais des fois ça me manque. » lacha-t-elle comme si Phoenix allait forcément savoir de quoi elle parlait. Finalement, elle décida de s’expliquer. « Tu sais, toi. Ton corps. » Elle ne parlait pas de la relation en elle-même. Leurs disputes étaient loin d’avoir changé, leur complicité non plus. Mis à part leurs sentiments, la seule chose ayant véritablement changé était qu’ils ne s’envoyaient plus en l’air. Et ça, parfois, elle devait l’avouer, ça lui manquer. En règle générale, c’était la dernière chose que l’on était censée avouer à son ex copain, mais une fois encore ces deux là faisaient exceptions à la règle. Et Azylis était du genre à balancer de but en blanc ce qui lui passait par la terre.

Phoenix regarda la porte se fermer avec un petit pincement au cœur. Et voilà, Danjel était parti, le laissant seul ici avec ses pensées plus confuses les unes que les autres. Phoenix aurait préféré que son colocataire ne l’abandonne pas aujourd’hui, mais malheureusement il s’avérait que Danjel faisait ses études et tentait plus ou moins d’être assidu à ses cours. Alors voilà, il était parti, et à présent Phoenix n’avait plus qu’à trouver un moyen de tuer le temps. Il soupira longuement, fourrant ses deux mains au fond de ses poches, puis arpenta le salon en regardant un peu partout. L’appartement était encore un peu un désordre, car Phoenix venait de s’y installer et il n’avait pas vraiment pris le temps de ranger ses affaires. Il avait surtout occupé ses soirées à faire la foire avec Danjel, oubliant ainsi les quelques cartons restants qui n’avaient pas été vidés. Cela lui donna une idée. Etant donné qu’il avait sa journée de libre, pourquoi ne pas faire du rangement ? Surpris de penser à une telle chose, il haussa les sourcils, se demandant ce qui avait bien pu lui traverser l’esprit, lui, l’image même du mec bordélique. Il déraillait vraiment en ce moment. C’était à cause d’elle, tout ça, elle jouait avec ses nerfs et il était capable de n’importe quoi pour se la sortir de l’esprit. Un peu plus et il enfilait des gants en plastique hideux pour faire les poussières ! Il se retint de jurer, puis entreprit en premier lieu de ranger la table basse qui allait céder un jour ou l’autre s’il ne la débarassait pas du tas de bières vides. Il alla récupérer un sac poubelle dans la cuisine et fourra toutes les bières et les déchets dedans, puis il fit de même dans la cuisine avant de jeter le sac plein dans un coin. Il se frotta les mains avec satisfaction, comme s’il venait de faire un truc extraordinaire. Mais aussi vite qu’elle était partie, l’image de Sweva lui revint à l’esprit et il songea qu’il ne fallait pas qu’il s’arrête sur sa lancée. La vaisselle. Il regarda les assiettes qui trônaient un peu partout, les verres vides sur le comptoir et décida qu’il était temps de faire quelque chose. Un rapide coup d’œil au lave-vaisselle lui permit de se rendre compte que celui-ci était plein et il me mit en marche avant de remplir l’évier d’eau. Il allait s’occuper du reste à la main. Cette tâche lui prit au moins vingt minutes, et il poussa un long soupir en constatant la propreté des lieux. C’était un exploit ! Il se sentait subitement beaucoup mieux.

Phoenix était à présent quasiment coincé au fond du placard, à la recherche d’un aspirateur. Il n’était même pas sûr d’en avoir un, et l’ampoule avait grillé, du coup il ne voyait pas grand-chose. Il tomba finalement sur ce qui ressemblait à un aspirateur et le tira difficilement hors du placard. Évidemment, au même moment, quelqu’un se mit à frapper. Il soupira, agacé, puis laissa son aspirateur là pour aller ouvrir. Bon sang, pour une fois qu’il faisait un truc utile, il fallait qu’on vienne le déranger ! Plus il avançait, plus les bruits se faisaient insistants. Il ouvrit la porte d’un geste rapide, tombant sur Azylis qui lui fit un sourire amusé avant d’entrer. Il était content de la voir, c’était d’ailleurs l’une des rares personnes qu’il avait envie de voir. Elle déposa un baiser sur sa joue, puis se mit à marcher à travers l’appartement sans demander son avis à Phoenix. Il la regarda sans bouger, sourcils froncés. Qu’est ce qu’elle avait encore en tête ? Au bout d’un moment elle revint vers lui « Personne… Je m’attendais vraiment à ce qu’il y ait quelqu’un… » Phoenix lui lança un large sourire, puis répondit « Désolé de te décevoir, mais il n’y a que moi et mon aspirateur. » Il haussa les épaules d’un air faussement désolé. Depuis l’épisode Sweva il n’avait pas eu d’aventure avec d’autres filles, d’ailleurs il était beaucoup moins sorti. Il avait préféré s’assommer ici avec son coloc en buvant comme un trou, ou bien en enchaînant les joints dans sa chambre jusqu’à sombrer. Autant dire que ces derniers jours avaient été très amusants pour lui… En regardant Azylis il songea qu’il aurait du aller lui rendre visite plus tôt. Même s’ils se prenaient toujours autant la depuis qu’ils s’étaient séparés, sa présence était réconfortante, et il partageait cette aisance avec très peu de personnes. La jolie blonde avait toujours été douée pour lui changer les idées, car elle était très spontanée et avait toujours quelque chose à raconter pour l’amuser. Oui, vraiment , Phoenix avait été idiot de ne pas squatter sa jolie maison avant. Azylis lui avait manqué.

Elle s’installa sur le canapé et Phoenix se décida à la suivre, imaginant déjà le plaisir qu’il aurait à s’avachir sur le sofa après tant de labeur « J’espère au moins que ma visite surprise te fait plaisir » déclara-t-elle avec un peu des scepticisme dans la voix. Phoenix s’installa tout près d’elle en poussant un soupir de soulagement. « Comme à chaque fois, tu illumines ma journée … » s’exclama-t-il, un brin de malice dans les yeux. Il avait utilisé un ton un peu ironique même s’il était réellement ravi qu’elle soit là. Il lui lança un regard en coin, constatant qu’elle était subitement très pensive. A quoi pensait-elle ? Cela l’intriguait, car d’ordinaire elle n’attendait pas une seconde pour lui déballer tout un tas de trucs ou bien l’interroger sur son emploi du temps. Il croisa son regard et compris où elle avait en venir. Ces yeux-là, il les connaissait bien. « Tu sais des fois ça me manque. » Il lui fit un petit sourire en coin, amusé, puis elle reprit « Tu sais, toi. Ton corps. » Oui il savait très bien. Même s’ils n’étaient plus ensemble, il la désirait toujours autant. Et ils avaient cédé à plusieurs reprises. Mais au bout du compte ils avaient réalisé que ce n’était plus la peine d’essayer. Ils avaient une relation très fusionnelle , peut être trop, qui devenait destructrice avec le temps. « Je sais. Ca me manque à moi aussi. » Il lui fit un large sourire cette fois, comme s’il allait rire d’une seconde à l’autre. Pourtant il se contenta de l’embrasser furtivement sur la joue et d’ajouter « Mais tu sais à quoi ça nous mène. Rappelle toi de la fois où tu m’as jeté une chaussure à la figure parce que – il prit une voix féminine très caricaturale - " j’attirais trop de gamines en chaleur avec mon corps de rêve " » Puis il ricana légèrement, se rappelant brièvement d’autres souvenirs, des bons et des moins bons. Azylis était la seule personne avec qui il était passé du rire aux hurlements aussi facilement. Ensemble, ils en avaient vu de toutes les couleurs, et c’était peu de le dire. Oubliant un instant tous ces moments passés, il se tourna vers Azylis et lança « Bon alors, qu’est ce qui t’amène jolie blonde ? A part, évidemment, le fait que je te manquais trop pour que tu puisses survivre ? »

désolé pour le pavé, les fautes et le bordel, j'ai trop bu et j'écris n'importe quoi mais tu m'aimeras quand même hein

A peine arrivée qu’Azylis faisait déjà comme chez elle, inspectant les lieux à la recherche d’une quelconque conquête. Résultat satisfaisant pour elle, mais bien inquiétant pour la bombe se trouvant en face d’elle. « Désolé de te décevoir, mais il n’y a que moi et mon aspirateur. » Elle fronça les sourcils comme si cachait quelque chose qu’il soit seul chez lui, mais surtout sans présence féminine. Puis soudainement elle prit conscience de la dernière partie de sa phrase. « HEIN ?! » ne put-elle s’empêcher de lâcher. Non, elle avait surement mal entendu. Un aspirateur, ici ? Ah oui, effectivement, maintenant qu’elle y repensait, elle l’avait bel et bien aperçu. Elle n’y avait pas franchement fait attention, c’était le dernier objet qu’elle imaginait trouver chez Phoenix. Du moins, sorti et près à l’utilisation. Puis elle se mit à rire en imaginant son ex en train de passer l’aspirateur ou de faire du quelconque ménage. Sur ce point-là, ils se ressemblaient beaucoup, Azylis était une bordélique née. On dit toujours que les femmes sont plus ordonnées que les mecs. Ca restait à prouver, puisque c’était franchement pas le cas de la jeune femme. Elle se retourna alors, jetant un bref coup d’œil à l’appartement et ne put que constater que c’était… rangé. « Putain tu m’épates. » avoua-t-elle réellement abasourdie par tant de propretés avant de sourire, amusée. « Il y a définitivement quelque chose qui ne tourne pas rond chez toi. » lança-t-elle plus pour elle-même que pour lui. De un, l’absence de toute trace d’une présence féminine, et de deux, voilà qu’il se mettait à ranger et à nettoyer son appart’.

S’installant dans le canapé, elle fut rapidement suivie de Phoenix. « Comme à chaque fois, tu illumines ma journée … » s’exclama-t-il un peu ironique, mais qui eut pour effet de faire sourire la jeune Sadovski. Oh oui, elle savait qu’elle illuminait sa journée dès qu’elle le voyait. Tout comme elle savait qu’elle pouvait le rendre totalement barge en moins de cinq minutes. C’était comme ça, c’était ce qu’il les définissait. Tout pouvait être beau et rose entre eux, tout comme ils pouvaient se balancer n’importe quoi à la gueule. Il l’avait fait rire, mais il l’avait aussi mis hors d’elle en des temps records. Et il y arrivait toujours avec une facilité déconcertante. Leur relation était devenue un brin moins destructrice depuis qu’ils n’étaient plus ensemble, mais ils avaient encore un sacré boulot à faire. Puisque maintenant, ils avaient le chic de donner leur avis sur tout et n’importe quoi, mais surtout les personnes qu’ils fréquentaient. Même si Azylis avait accepté leur rupture, elle n’en acceptait pas pour autant de le voir avec d’autres filles. Ce qui posait pas mal de problèmes lorsque l’on connaissait Phoenix.
Perdue dans ses pensées, la jolie blonde se remémorait tout un tas de souvenirs. Les bons comme les moins bons, et la conclusion était toujours la même. Elle était nostalgique. D’eux, de leur relation, et surtout de son corps. Ça pouvait paraitre con, mais la jeune femme avait toujours été totalement dingue de son corps. Certains ne s’attardaient pas sur le physique, avec Phoenix, c’était dur de ne pas y faire attention. Mais elle savait aussi que ça ne marcherait pas. Parce qu’ils avaient réessayé. S’envoyer en l’air et c’est tout ? Non, leurs bonnes vieilles habitudes revenaient avec. « Je sais. Ca me manque à moi aussi. » avoua-t-il avec un large sourire lorsqu’elle lui fit part de ses pensées. Elle sourit à son tour, ne pouvant définitivement pas résister à son sourire qui la mettait à chaque fois de bonne humeur. Puis il vint l’embrasser furtivement sur la joue avant de reprendre « Mais tu sais à quoi ça nous mène. Rappelle toi de la fois où tu m’as jeté une chaussure à la figure parce que – il prit une voix féminine très caricaturale - " j’attirais trop de gamines en chaleur avec mon corps de rêve " » Elle éclata de rire avant de prendre un air faussement sérieux. Elle s’approcha alors un peu plus de Phoenix, souleva légèrement son t-shirt et pointa son doigt en direction de ses abdos. « Tu m’excuseras, mais ça –dit-elle en désignant ses abdos- ça attire tout le monde ! C’était totalement justifié… » dit-elle en laissant retomber le bout de tissu et de rigoler. Oh oui, elle s’en souvenait de cette fois là. Et de toutes les autres.
« Bon alors, qu’est ce qui t’amène jolie blonde ? A part, évidemment, le fait que je te manquais trop pour que tu puisses survivre ? » lança-t-il en changeant totalement de sujet. Tournant la tête vers lui, elle sourit. « Je peux survivre sans toi… » lança-t-elle vivement. « ‘fin je crois. » ajouta-t-elle peu sure d’elle. Elle secoua alors la tête. « Peu importe. En fait je m’emmerdais… » avoua-t-elle comme s’il s’agissait de la pire confession qu’elle avait eu à faire. « Et visiblement, je t’ai sauvé la vie. En quelques sortes. » dit-elle en haussant les épaules. Et voyant que son ex ne comprenait pas où elle venait en venir, elle continua après avoir levé les yeux au ciel, comme si c’était évident. « Sérieusement Phoe ? Depuis quand tu ranges ? Je t’ai sauvé d’une crise de rangement aigüe ! Tu m’expliques ? Parce qu’un peu plus et tu serais devenu un de ces horribles maniaque du rangement… » dit-elle en grimaçant. « Et puis ça serait toujours plus intéressant que… ma pauvre routine. »

t'inquiète bon en général, j'écris pas autant hein -->

« Putain tu m’épates. Il y a définitivement quelque chose qui ne tourne pas rond chez toi.» lança-t-elle, visiblement étonnée de voir l'appartement aussi bien rangé. Phoenix jeta un coup d'oeil à la pièce, assez fier de lui. On ne pouvait pas dire qu'il avait fait les choses à moitié. Azylis avait raison sur ce point là, il pétait complètement les plombs. Phoenix, c'était le genre de gars à toujours esquiver les tâches ménagères. Il trouvait constamment des alternatives pour éviter le calvaire, et avec des années d'expérience, il était devenu plutôt doué. Prétendre ne pas avoir remarqué que le lave-vaisselle devait être vidé, cacher tout le bordel sous son lit, ça, c'était Phoenix. Il pouvait compter sur les doigts de la main le nombre de fois où il avait -réellement- rangé sa chambre. Alors depuis qu'il avait pris son indépendance et s'était installé ici, plus besoin de mentir pour esquiver les tâches, il se contentait juste de regarder le bordel s'accumuler sans rien faire. En à peine une semaine, c'était devenu un cimetière à bières et à boîte de pizzas. En somme, s'il y avait bien un avantage à avoir l'esprit tourmenté, c'était d'avoir évité à l'appartement de devenir une véritable porcherie.

Installé dans son canapé, Phoenix prit enfin le temps de souffler un peu. Plus besoin de s’agiter comme un fou pour occuper ses pensées, ni de se trouver des occupations ludiques. Azylis était là, et il se sentait nettement mieux. D’autant plus qu’elle était de bonne humeur ! Ce qui n’était pas toujours le cas, il fallait l’avouer … Phoenix relativisait depuis qu’ils avaient rompu, mais avant, c’était assez folklorique. Leur relation avait toujours été très fusionelle, et ils étaient capables de passer des nuits à se prendre la tête, puis de se réconcilier en cinq minutes. Un spectacle qui valait le détour. Cependant aujourd’hui, Phoenix n’avait aucune envie de revivre des choses pareilles, et il était rassuré de voir qu’Azylis n’était pas venue pour lui faire une crise de jalousie quelconque. Aujourd’hui elle avait l’air calme, et c’était très bien comme ça. Elle était même nostalgique. Une chose qui n’était pas arrivée depuis longtemps. Phoenix se remémora quelques un des souvenirs qu’ils avaient partagés, notamment le jour où il s’était pris une chaussure en pleine tête. Pour toute réponse, Azylis souleva son t-shirt en pointant ses abdos et lança « Tu m’excuseras, mais ça, ça attire tout le monde ! C’était totalement justifié… » Phoenix se mit à rire à son tour, amusé. Il se rappelait de toutes les fois où ses abdos avaient subi des procès et avaient été jugés coupables. Le plus souvent, c’était eux qui étaient à l’origine de leurs disputes. Et le reste du temps, Phoenix accusait la silhouette avantageuse et attrayante d’Azylis.

Finalement il s’interrogea sur la raison de sa venue. Il connaissait assez Azylis pour savoir qu’elle avait souvent une idée derrière la tête. « Je peux survivre sans toi… ‘fin je crois. » Phoenix répondit par un sourire mi-attendri, mi-amusé. « Peu importe. En fait je m’emmerdais… Et visiblement, je t’ai sauvé la vie. En quelques sortes. » Le sourire de Phoenix s’élargit. Si elle savait … Elle venait de lui sauver la vie, ça c’était sûr. « Sérieusement Phoe ? Depuis quand tu ranges ? Je t’ai sauvé d’une crise de rangement aigüe ! Tu m’expliques ? Parce qu’un peu plus et tu serais devenu un de ces horribles maniaque du rangement…Et puis ça serait toujours plus intéressant que… ma pauvre routine. » Phoenix serra les dents, embarrassé par son questionnement. Elle le connaissait trop pour qu’il prétende avoir simplement eu envie de faire du ménage. Il n’était pas crédible en disant cela. Il fallait qu’il trouve autre chose « Oh tu sais … il marqua une pause, cherchant ce qu’il allait bien pouvoir dire ensuite. C’est mon coloc. Un vrai maniaque. C’est limite s’il me met pas le couteau sous la gorge pour que je range … Alors, tu vois … » Il baissa la tête, se retenant de sourire. Il n’était définitivement pas convaincant et c’était pire que ce qu’il croyait. Même prétendre avoir fait ça de son plein gré aurait été plus crédible. Il releva la tête, grimaçant pour ne pas sourire, puis ajouta « Je suis content que tu sois venue en tout cas. Je crois que tu me manquais. » Ou l'art d'esquiver le sujet. Phoenix esquissa un sourire, satisfait d’avoir dérivé du sujet principal assez habilement.

Voir l’appartement du beau McDaniels aussi rangé et aussi propre était réellement surprenant. Surtout lorsque l’on connaissait Phoenix. Peut-être devrait-elle songer à l’engager pour s’occuper de sa propre maison ? Après tout, il avait réellement l’air de faire un bon boulot. N’empêche qu’elle était déçue. Pas de filles, et du ménage de fait. Que lui était-il donc arriver ? Il avait viré gay ou quelque chose comme ça ? Ou il était rentré dans les ordres ? Peut-être était-il sous l’influence d’une substance quelconque. Autant de questions qui se bousculaient dans la tête de la blonde. Et elle comptait bien obtenir quelques réponses.
Assise dans le canapé, se confiant sur ses états d’âme, Azylis s’avoua quelque peu nostalgique. Rien de bien inquiétant cependant. Ca lui arrivait souvent, avec Phoenix du moins. Mais elle savait aussi que c’était peine perdue. Passant d’un sujet à l’autre sans la moindre transition logique, ils abordaient le sujet quelque peu étrange et énigmatique de la propreté de son appartement. « Oh tu sais … il marqua une pause, cherchant ce qu’il allait bien pouvoir dire ensuite. C’est mon coloc. Un vrai maniaque. C’est limite s’il me met pas le couteau sous la gorge pour que je range … Alors, tu vois … » Alors qu’il baissait la tête, Azylis ne put se retenir d’éclater de rire trouvant l’excuse de Phoenix particulièrement incroyable et affreusement pas crédible. Mais le plus drôle dans tout ça, c’était surtout la tête qu’il faisait. Il semblait réellement vouloir croire à ce qu’il racontait, tout en sachant qu’il était le pire des menteurs. La jolie blonde leva légèrement la main, comme pour se calmer. « Désolée, mais… » réussit-elle à dire avant de repartir dans un fou rire en imaginant le coloc’ de son ex lui mettant un couteau sous la gorge pour qu’il fasse le ménage. N’importe quelle autre excuse aurait sans doute été beaucoup plus crédible que ce qu’il venait de dire. Finalement, Azylis réussit à retrouver son calme lorsqu’il prit de nouveau la parole. « Je suis content que tu sois venue en tout cas. Je crois que tu me manquais. » Un sourire en coin naquit sur les lèvres de la jeune femme alors qu’elle se rapprochait de Phoenix. S’avançant, doucement, un regard aguicheur, elle n’était désormais plus qu’à quelques centimètres de son visage. Sa main vint se poser sur son torse, et son doigt commença une lente et langoureuse descente. Un jeu de séduction dans lequel elle était experte. D’abord sceptique, elle pouvait le rendre incroyablement réel si elle le désirait. Mais ça ne serait pas juste envers Phoenix. Pas vraiment. Amusant certes, mais pas tellement juste. « A quel point je t’ai manqué ? » demanda-t-elle joueuse et séductrice, avant de se mordre la lèvre inférieure. Elle ne put se retenir de rire plus longtemps, et se recula finalement, regardant son ex. « Sérieusement Phoenix ? » demanda-t-elle avec un regard qui sous entendait qu’elle n’était pas dupe. « T’es vraiment nul comme menteur » lacha-t-elle en rigolant une fois de plus. « Enfin je doute pas que je te manque –commença-t-elle en haussant les épaules- mais… ton coloc’ ? Tu crois que je vais avaler ça ? » Elle secoua la tête en signe de négation. Phoenix la connaissait-il si mal ? Ou caressait-il seulement la douce illusion d’être un tant soit peu convaincant et qu’elle n’y ait vu que du feu ? Dans les deux cas, c’était un échec total. Ne lui avait-elle jamais mentionné à quel point elle était observatrice, intuitive et sur tout qu’elle le connaissait affreusement bien ? Il aurait mieux fait de s’en souvenir avant de lui raconter des conneries pareilles.

Il était cuit. Après tout il fallait s'y attendre, Azylis le connaissait par cœur et elle était bien la dernière personne à qui il aurait pu faire faire croire ces bobards. Pourtant il avait quand même essayé de trouver une excuse bidon, un prétexte pour justifier ses soudaines pulsions ménagères. Mais il n'était vraiment pas doué pour mentir, encore moins à Azylis, et il le comprit tout de suite lorsqu'elle éclata de rire. Lui n'avait pas envie de rire, il était vexé de déclencher de telles réactions alors qu'il avait du beaucoup réfléchir pour trouver une aussi bonne excuse. Elle osait rire de lui ? Elle croyait que c'était facile d'avouer qu'il avait fait le ménage de son plein gré ? Il fronça les sourcils, regardant Azylis qui était sur le point de se décrocher la mâchoire. Non vraiment, ce n'était pas marrant du tout. Elle se calma durant un instant et lui lança quelques mots « Désolée, mais… » Phoenix soupira, espérant un instant qu'elle s'arrêterait, mais c'était trop beau pour être vrai. Elle riait de nouveau. Phoenix leva les yeux au ciel. Allait-elle s'arrêter un jour ? Il finit par sourire en secouant la tête. Il fallait qu'il dise quelque chose. Il tenta donc de détourner la conversation en lui lançant quelques jolis mots sympathiques. C'était un peu facile, mais c'était tout ce qu'il avait trouvé pour oublier son excuse bidon et passer à autre chose. Azylis cessa de rire, levant les yeux vers lui. Phoenix croisa son regard et se demanda ce qui était en train de se passer. Il avait déjà vu ce regard là, et il n'était pas vraiment rassuré. Il cligna des yeux pour être sûr qu'il ne rêvait pas. Elle s'approcha vraiment très près de lui, et Phoenix songea que la meilleure solution était de ne pas bouger. Il sentit sa main se poser sur son torse, et il regarda Azylis fixement, intrigué par ce qu'elle était sur le point de faire. Elle connaissait la limite. Pourtant elle se donnait un malin plaisir à faire glisser son doigt le long de son torse. Phoenix ne put retenir un frisson, se souvenant à quel point elle était douée pour jouer avec ses nerfs et les faire souffrir. « A quel point je t’ai manqué ? » Il baissa les yeux vers sa main, puis les releva aussitôt pour plonger son regard dans le sien, esquissant un sourire. « Azylis … » Et elle se recula doucement. Phoenix ne perdit pas son sourire. Il savait à quel point Azylis était audacieuse et c'était l'une de choses qu'il aimait chez elle, même s'il n'avait plus tellement le loisir d'en profiter aujourd'hui. Il soupira, préférant ne pas repenser à tout cela et à l'éloge qu'elle avait fait de son corps un peu plus tôt.

« Sérieusement Phoenix ? » Il leva les yeux au ciel. Il n'avait pas envie d'avoir cette conversation. C'était déjà assez dur à encaisser pour lui. Vraiment, il en était presque arrivé à ne plus se reconnaître lui-même. Lui, Phoenix McDaniels, passant l'aspirateur ! Il n'arrivait définitivement pas à s'y faire. « T’es vraiment nul comme menteur. Enfin je doute pas que je te manque –commença-t-elle en haussant les épaules- mais… ton coloc’ ? Tu crois que je vais avaler ça ? » Phoenix soupira de nouveau, ne sachant pas quoi répondre. Elle avait raison, évidemment, et lui il se sentait idiot d'avoir menti alors qu'il aurait tout simplement pu lui dire la vérité. Il croisa son regard, puis haussa les épaules «Bon très bien … Je ne sais pas quoi te dire, ça m'a pris comme ça … J'avais du temps à tuer … » concéda-t-il, un peu hésitant cependant. Il savait très bien que cette explication était insuffisante et qu'Azylis n'avait pas détourné le regard. Elle en attendait plus. Elle l'avait dit elle-même, elle ne pouvait pas avaler ça. Elle le connaissait bien trop, peut être même plus que ce qu'il imaginait. Il se décida à ajouter quelque chose « Y a quelque chose qui déconne chez moi, ces derniers temps. Je crois que j'ai vraiment besoin de toi et … de tes intuitions féminines ou je sais pas trop quoi. » Il soupira, soulagé d'avoir enfin dit quelque chose de vrai, sans passer par des prétextes débiles. D'autant plus qu'il n'était vraiment pas du genre à tourner autour du pot, en temps normal. Il était plutôt direct, et allait droit au but. Il avait rarement été aussi tourmenté et chamboulé au point de changer sa façon d'être.

La jeune Sadovski connaissait son ex sur le bout des doigts. Ils avaient beau ne plus être ensemble, il n’empêchait qu’ils étaient toujours aussi proches et qu’ils comptaient toujours autant l’un pour l’autre. Elle le connaissait et ça ne partirait pas du jour au lendemain. Il aurait beau lui raconter toutes les conneries possibles et inimaginables, elle saurait démêler le vrai du faux. Alors ses histoires de colocatair psychopathe prêt à le menacer si leur appart’ nétait pas clean, fallait vraiment pas la prendre pour une truffe. Mais plutôt que de la vexer pour l’avoir cru aussi naïve, ça la fit réellement rire. Une véritable crise de fou rire. Puis soudainement Azylis s’était rapprochée. Dangereusement, et beaucoup trop. Elle aimait jouer, et encore plus avec Phoenix. Le provoquer, le titiller, l’allumer. Le meilleur jeu qui soit pour elle. Elle était collée à lui, elle sentait les moindres formes du corps de son ex. Elle pouvait sentit le moindre frisson, la moindre tension. La plus petite des réactions du corps du beau brun ne pouvait passer inaperçue. La jeune Ukrainienne était capable de franchir la limite du décent rien que pour jouer avec ses nerfs et voir jusqu’où il pouvait résister. Elle aurait pu descendre plus bas, et glissa ses mains au-delà des limites autorisées. Mais ce n’était pas son attention, elle voulait juste le titiller un peu, pas le faire souffrir totalement. « Azylis … » lacha-t-il doucement tandis qu’elle se reculait déjà le sourire aux lèvres. Le regard de son ex lui semblait presque nostalgique, mais mieux valait pour eux qu'ils n'en tiennent pas compte, ça n'apporterait rien de bon. « Bon très bien … Je ne sais pas quoi te dire, ça m'a pris comme ça … J'avais du temps à tuer … » La jeune femme haussa un sourcil. Non non, faire le ménage ne découlait pas d’une envie ‘juste’ comme ça. Ca découlait plus d’une grande réflexion à donner mal au crâne, ou d’une crise de folie… Mais pas d’une simple envie par ennui total. Elle attendit donc qu’il en dise un peu plus, puisqu’il savait pertinemment qu’elle ne se satisferait pas de cette réponse. Ou alors il la connaissait très mal. « Y a quelque chose qui déconne chez moi, ces derniers temps. Je crois que j'ai vraiment besoin de toi et … de tes intuitions féminines ou je sais pas trop quoi. » Et bah voilà, on y était ! Il avouait enfin que quelque chose ne tournait définitivement pas rond chez lui. Il ne restait plus qu’à savoir quoi. Se tournant totalement face à son ex, Azylis était toute ouïe. Elle n’avait jamais eu à attendre aussi longtemps pour que Phoenix ne crache le morceau. En règle générale, les choses sortaient cachent, directement sans attendre et sans tourner autour du pot. Il y avait définitivement quelque chose de changer pour qu’il tente de lui cacher ce qui le tourmentait. A vrai dire ça l’inquiétait même un peu. Qu’est ce qui pouvait le faire changer autant ? C’était forcément une fille. Subitement, elle ressentit un léger pincement au cœur en se disant qu’une fille pouvait le perturber autant. Sa jalousie refaisait-elle surface ? Sans aucun doute, elle n’avait même jamais disparu. « Hum. Tu sais que j’vais faire c’que je peux… » lacha-t-elle en se disant aussi que s’il s’agissait bel et bien d’une fille ça allait être plus dur de le conseiller objectivement sans laisser sa possessivité prendre le dessus. Mais dans tous les cas, elle pourrait lui faire part de ses… intuitions féminines. « Raconte moi tout Phoe, qu’est ce qui te fait autant de misères ? Ou devrais-je dire, qui t’en causes autant ? » demanda-t-elle avec un léger, suivant son intuition féminine qui lui soufflait qu’une femme en était bel et bien la cause. Et à vrai dire, parler des problèmes de Phoenix lui faisait oublier les siens.

Phoenix se cala un peu plus dans le canapé. Après tout, il n’était pas près de sortir de là, alors autant qu’il prenne ses aises. Maintenant qu’il avait lancé le sujet, et connaissant Azylis, il n’allait pas s’en tirer sans lui avoir exposé clairement la situation. Il n’était pas très enthousiaste à l’idée de devoir faire cela, d’une part parce qu’il n’aimait pas tellement se confier, et d’autre part parce que c’était Azylis, et ils avaient beau ne plus être ensemble, elle était toujours très jalouse dès lors qu’il lui parlait d’une fille. Mais, en somme, Phoenix sentait que le moment était venu de parler de tout cela à quelqu’un. Il avait le sentiment d’être sur le point d’exploser, devenant de plus en plus irritable et de moins en moins lui-même. Oui, il fallait vraiment qu’il fasse quelque chose. Et à part Azylis, personne ne serait en mesure de le comprendre « Hum. Tu sais que j’vais faire c’que je peux… » Phoenix prit une longue inspiration, rassuré d’entendre ça. Ils avaient beau se disputer constamment, ils étaient toujours là l’un pour l’autre quand il le fallait. Phoenix était vraiment content qu’elle soit là. Il la bénissait d’être venue lui rendre visite, pile à ce moment-là. Il avait confiance en elle et c’était certainement la personne qui en savait le plus sur lui. Pourtant, il n’était pas sûr que cela suffise. Car avant d’avouer ses tourments à Azylis, il fallait déjà qu’il se les avoue à lui-même, ce qui était loin d’être gagné. « Raconte moi tout Phoe, qu’est ce qui te fait autant de misères ? Ou devrais-je dire, qui t’en causes autant ? » Comme toujours, Azylis avait tapé dans le mille. C’était bien une fille qui était à l’origine de tout ça. De toute façon il n’y avait que les filles qui étaient capables de le bouleverser de la sorte. Mais c’était la première fois qu’il était atteint à ce point. Phoenix soupira longuement, évitant le regard d’Azylis. Il fallait qu’il lui parle, jalousie ou non. Mais il ne savait pas comment lui dire de la meilleure façon. Finalement, il se lança « Bon … Tu te souviens de la fille dont je t’ai parlé la semaine dernière ? » Il marqua une pause, tentant de repousser l’image de Sweva qui lui venait à l’esprit. Il ne fallait pas qu’il se laisse distraire maintenant. « Ben, on s’est croisés. Par hasard. J’ai cru qu’on allait finir par s’entretuer. Mais finalement, ça s’est pas du tout passé comme ça . » Il leva les yeux vers Azylis, croisa son regard. Il soupira, puis reprit « On a passé la nuit ensemble, il marqua une pause. Encore. Il soupira encore plus profondément. Je sais pas comme ça a pu arriver » Finalement il détourna le regard de nouveau. Il sentait la frustration monter en lui et il serra l’accoudoir machinalement. Il savait qu’il allait s’énerver d’une seconde à l’autre. Mais il ne se sentait pas prêt à déballer tout ce qu’il avait sur le cœur. Vraiment pas. « Je suis pas complètement con, j’ai encore conscience de ce que je fais. Et pourtant, quand j’étais là-bas, c’était comme si … j’avais perdu le contrôle. » Et c’était la sensation qu’il avait encore à l’instant. Perdre le contrôle. C’était exactement ça. Phoenix était le genre de gars a toujours tout contrôler, à sa manière. Sans jamais être dépendant d’autrui. Parce qu’il faisait toujours preuve d’une conviction sans faille. Et puis depuis quelque jours, ça devenait du grand n’importe quoi ! Il avait cédé à Sweva sans même essayer de lutter, il s’était mis au ménage sans s’efforcer de trouver une meilleure occupation … Il perdait vraiment la tête. Il lança un regard soucieux à Azylis, ne sachant que dire de plus.

« Bon … Tu te souviens de la fille dont je t’ai parlé la semaine dernière ? » La jeune fronça les sourcils, elle se rappelait très bien leurs conversations via sms qu’ils avaient eu quelques jours plus tôt. Il lui avait dit que c’était rien et qu’il n’y avait pas à s’inquiéter. Si c’était bien le cas, pourquoi en reparlait-il après ces quelques jours ? Pourquoi en reparlait-il tout court en fait ? Cependant elle garda ses réflexions pour elle et se contenta d’hocher la tête, l’incitant par la même occasion à continuer. « Ben, on s’est croisés. Par hasard. J’ai cru qu’on allait finir par s’entretuer. Mais finalement, ça s’est pas du tout passé comme ça. » Phoenix releva la tête vers l’Ukrainienne avant de soupirer. Elle n’était pas sûre de vouloir comprendre. « On a passé la nuit ensemble. Encore. Il soupira encore plus profondément. Je sais pas comme ça a pu arriver » Et bien si, elle avait bien compris. Elle leva les yeux au ciel avant de se rendre compte que c’était loin d’être le genre de comportement dont avait besoin son ex à l’heure actuelle. Elle se retint cependant de ne pas lui sortit une réponse à la con du genre : je sais comment c’est arrivé. Elle est belle, t’es faible, elle t’a allumé, et voilà. Mais elle n’en dit rien, au fond elle avait réellement envie de l’aider, mais c’était plus fort qu’elle. Elle était horriblement possessive avec le beau McDaniels. « Je suis pas complètement con, j’ai encore conscience de ce que je fais. Et pourtant, quand j’étais là-bas, c’était comme si … j’avais perdu le contrôle. » Un sourire amusé se dessina sur les lèvres d’Azylis. C’est ce qu’on se disait à chaque fois… Qu’on était conscient de nos actes, de nos paroles. C’était faux, et elle en savait quelque chose. Elle avait toujours clamé haut et fort qu’elle savait ce qu’elle faisait avec Alec. Qu’elle était toujours maître d’elle-même et que jamais, ô grand jamais ses sentiments ne prendraient le pas sur autre chose ou ne la détruiraient. Elle s’était bien plantée, en beauté. Et elle avait laissé ça arrivé de nouveau. Mais ce n’était pas le sujet. Il n’était pas question des rapports chaotiques qu’elle entretenait avec Alec, mais bel et bien du manque de discernement de son ex préféré. « Mais t’as perdu le contrôle Phoe… » lacha-t-elle finalement en guise d'observation. Elle ne voulait pas réellement l’accuser. Mais au fond, c’était plus fort qu’elle. Elle n’arrivait définitivement pas à se faire à l’idée qu’une autre femme ne lui fasse tourner la tête comme elle avait pu le faire ou comme elle le faisait encore. Elle ne supportait pas qu’une autre personne est une telle emprise sur lui. « Donc en fait l’autre jour quand tu m’as gentiment dit que ‘ce n’était rien’ – dit-elle en mimant des guillemets avec ses doigts pour insister sur ces quelques mots dérisoires- j’avais raison. C’était bien quelque chose ! Et elle t’a complètement foutu la tête à l’envers. » Elle sembla réfléchir quelques instants avant de lâcher quelques mots à voix basse. « C’est pas bon du tout. Même plus grave que c’que je pensais…» A vrai dire elle se parlait plus à elle-même qu’à lui. Elle releva finalement la tête vers Phoenix, son regard planté dans le sien, comme pour le sonder et savoir ce qu’il pensait ou même ressentait. « T’es faible putain ! » lacha-t-elle brusquement comme si toute sa frustration ressortait d’un coup. « Je comprends même pas comment vous avez fait pour repasser la nuit ensemble, ‘fin vous recroiser ou quoi… Vous le faites exprès ?! » demanda-t-elle avant de grimacer en ayant eu quelques flash en ayant prononcé les mots ‘passer la nuit ensemble’. Non elle ne pouvait définitivement pas se faire à l’idée de voir Phoenix avec une fille ayant autant d’influence sur lui. « Bon ok, désolée, j’aide pas là… » commença-t-elle en retrouvant son calme. « mais j’en reviens pas ! J’aime pas ça DU TOUT » ajouta-t-elle en insistant sur les derniers mots faisant, au passage, ressortir affreusement son accent.

désolée pour tout ce retard ;__;

« Mais t’as perdu le contrôle Phoe… » Les paroles d’Azylis ne firent qu’illustrer à haute voix les plus profondes pensées de Phoenix. Il avait clairement perdu le contrôle ce soir-là, et même s’il refusait de l’avouer, cela lui hantait l’esprit. Sweva lui avait fait perdre la raison, purement et simplement. « Donc en fait l’autre jour quand tu m’as gentiment dit que ‘ce n’était rien’. J’avais raison. C’était bien quelque chose ! Et elle t’a complètement foutu la tête à l’envers. » Et il fallait toujours qu’Azylis dise exactement ce qu’il essayait de cacher et de refouler tout au fond de lui. Il fallait toujours qu’elle tape en plein dans le mille. Il soupira, préférant éviter son regard. Il n’était pas prêt à entendre ça. « J’ai pas la tête à l’envers, dis pas n’importe quoi ! J’ai juste … un peu perdu les pédales, c’était rien ! » rétorqua-t-il sur un ton peu convaincu. Il se rendit compte qu’il avait peut-être un peu trop haussé le ton pour un mec qui prétendait que ce n’était rien. Il baissa les yeux, réalisant que dès lors qu’il essayait de repousser quelque chose, Azylis lui renvoyait la réalité en pleine figure. Et ce n’était pas toujours très agréable. « T’es faible putain ! » Son cœur se serra, il se sentait honteux et n’avait plus très envie de dire quoi que ce soit. Il garda le silence, évitant soigneusement le regard de la jeune femme « Je comprends même pas comment vous avez fait pour repasser la nuit ensemble, ‘fin vous recroiser ou quoi… Vous le faites exprès ?! » Mais finalement, c’en fut trop pour sa fierté, et il lui lança un regard noir, haussant encore plus le ton que tout à l’heure « Tu crois vraiment que j’ai fait exprès d’aller dans le même pressing qu’elle ? C’était du pur hasard et quel hasard putain, j’ai rien demandé moi ! C’est arrivé et c’est tout ! Je sais pas pourquoi, ni comment, mais c’est arrivé ! » A l’heure actuelle, l’esprit de Phoenix n’était qu’incompréhension, et il manquait cruellement de réponses. Et il avait besoin de comprendre, pas de subir des reproches. C’en était trop, et il n’était plus sûr de vouloir de cette conversation. Il regrettait déjà d’avoir lancé le sujet. Azylis sembla comprendre qu’elle n’arrangeait pas les choses de cette manière, et elle reprit « Bon ok, désolée, j’aide pas là… mais j’en reviens pas ! J’aime pas ça DU TOUT » Et voilà, son accent revenait, plus marqué que jamais. Ce n’était pas très bon signe, car son accent ressortait toujours lorsqu’elle était furieuse ou jalouse. Il aurait du y penser plus tôt en lui parlant de tout cela. Evidemment qu’elle allait être furieuse. C’était toujours comme ça dès qu’une fille ferait éruption dans sa vie. Il soupira longuement, s’en voulait déjà d’avoir dit tout cela. Il allait en payer le prix, car Azylis n’était pas prête de le laisser tranquille avec cette histoire. Il décida de reprendre la parole. « Et le pire c’est que … Il s’arrêta en voyant le regard effrayé d’Azylis, puis leva les yeux au ciel. Me regarde pas comme ça, okay ? C’était complètement con mais on est allés chez moi, mais … chez moi, avant. Chez mes parents. » Il marqua une pause, préférant limiter les risques d’évanouissement. « Et le matin, ma mère s’est pointée et euh … Sweva et moi on s’était un peu pris la tête et … Pour se venger elle a fait croire à ma mère qu’on était ensemble … Bref, c’est pire qu’un bordel maintenant. Je sais vraiment pas quoi faire. » Il soupira une énième fois, tentant de ne pas trop montrer son désarroi même si la tâche s’avérait plutôt difficile.

« J’ai pas la tête à l’envers, dis pas n’importe quoi ! J’ai juste … un peu perdu les pédales, c’était rien ! » La jeune Ukrainienne haussa les sourcils. Phoenix avait le don de tout qualifier de ‘rien’, mais pour Azylis cette histoire était tout sauf rien. Elle ne supportait pas de le voir et le savoir aussi retournée par une femme. Du moins, une femme autre qu’elle-même. La jalousie était un sale défaut avec lequel ces deux-là apprenaient encore à jongler. Quand ce n’était pas elle qui pétait littéralement un câble lorsqu’une femme osait approcher son ex, c’était lui qui lui faisait une scène digne de ce nom. « Tu voudrais pas être légèrement plus convaincant pour que j’y crois ne serait-ce qu’un minimum ? » demanda-t-elle sarcastique. Elle savait qu’elle n’arrangeait en rien la situation, mais pour le moment, elle ne pouvait s’en empêcher. Savoir que d’autres femmes tournaient autour de Phoenix l’énervait au plus haut point, et comme à chaque fois dans ces cas-là, elle était loin d’être objective. Et visiblement la jeune femme venait de prononcer les quelques mots de trop pour la fierté de l’Américain. Ah la fierté d’un homme… Il en fallait peu. Dans un autre contexte, ça l’aurait peut-être amusée, elle l’aurait peut-être même encore plus taquiné sur sa sensibilité, mais là, elle considérait ce sujet comme sérieux et franchement grave. Oui, comme quoi tout n’était qu’une question de point de vu. « Tu crois vraiment que j’ai fait exprès d’aller dans le même pressing qu’elle ? C’était du pur hasard et quel hasard putain, j’ai rien demandé moi ! C’est arrivé et c’est tout ! Je sais pas pourquoi, ni comment, mais c’est arrivé ! » Non définitivement, elle n’aidait pas. Il avait bien sûr remarquer sa colère, de par son accent ukrainien qui ressortait fortement. C’était toujours le cas lorsqu’elle ne contrôlait plus ses émotions. Autant dire que ça arrivait régulièrement avec Phoenix. Azylis posa alors distraitement son doigt sur ses lèvres comme si elle réfléchissait à la situation, pendant qu’il explosait face aux reproches de son ex-copine. « Et le pire c’est que … Il s’arrêta en voyant le regard effrayé d’Azylis, puis leva les yeux au ciel alors qu’elle prit une mine étonnée. Me regarde pas comme ça, okay ? C’était complètement con mais on est allés chez moi, mais … chez moi, avant. Chez mes parents. » Les yeux d’Azylis s’écarquillèrent. Comment ça, ils étaient allés chez lui ? Elle sentit une vague de colère nommée de jalousie l’envahir en moins de temps qu’il ne lui en fallu pour s’en rendre compte. Ce n’était pas seulement chez lui, c’était chez ses parents. Ce qui voulait dire qu’elle pouvait rencontrer, et bien forcément… ses parents ! Ce qui donnait là une rencontre pour le moins officiel qui était loin de plaire à l’ukrainienne. Néanmoins, elle prit fortement sur elle pour ne pas protester, attendant –presque- sagement qu’il finisse sa petite histoire. Là, et seulement là, elle lui ferait savoir ce qu’elle en pensait. « Et le matin, ma mère s’est pointée et euh … Sweva et moi on s’était un peu pris la tête et … Pour se venger elle a fait croire à ma mère qu’on était ensemble … Bref, c’est pire qu’un bordel maintenant. Je sais vraiment pas quoi faire. » « Elle a vraiment rencontré ta mère ?! » lacha brusquement la jolie blonde. « TA MERE ?! » elle se retint de ne pas balancer, digne d’une fillette capricieuse, qu’elle, elle ne l’avait jamais rencontré, et ce, peu importe les circonstances. Dans la tête de la jeune femme, n scénario avait déjà son petit bout de chemin : la dénommée Sweva, Phoenix, les deux ayant une bague au doigt, et la mère du beau brun leur cuisinant un tas de délicieux petits plats. Ecoeurants. Azylis secoua la tête comme pour chasser ces images, et reporta son attention sur son ex. « bonne chance pour te sortir de cette merde. Mais j’ai une solution radicale moi… » ajouta-t-elle avec un sourire finalement amusé.