lena&penny,, episod one : blablabla

La clope au bec, Penny s’avançait dans la foule agitée newyorkaise. L’heure n’était pas bien tardive, quelques rayons de soleil vinrent percer le ciel nuageux. Les mains dans les poches –les cheveux dans le vent si nous voulons– il prit la direction de Park Avenue. Nul ne savait ce qu’il comptait faire. Néanmoins il se munit de son portable et tapota quelques secondes sur l’écran tactile de ce dernier. « Dans cinq minutes, grand max, t’as de la visite ! ». Voilà ce que disait le message qu’il venait d’envoyer.
Il continua alors sa marche jusqu’à un immeuble. Il semblait bien familié à l’endroit puisqu’il y entra sans hésiter. Il prit ensuite l’ascenseur. Dieu qu’on s’en foutait de ce détail. Et c’était parti… C’était donc lui la fameuse visite, mais chez qui allait-il comme ça ? On ne pouvait pas dire qu’il était concentré par son objectif premier. Non pas par le fait qu’il était grand rêveur ou quelque soit d’autre, mais plutôt par le fait qu’il était bien trop captivé par son portable. C’était bien un jeune. Insouciant et bien trop intéressé par son petit gadget –comme pourrait le décrire les anciens.
Quelques minutes après, le voilà alors devant la porte d’un appartement, de cet appartement bien précis. Il avait parvenu jusqu’à l’arrivé et avait bravement accompli son objectif premier (ou une partie de son objectif). Son attention se concentra sur la sonnette, puis il appuya dessus d’un geste incontrôlé. Geste qu’il répéta une ou deux fois. Il rangea alors son portable et attendit qu’on daigne lui ouvrir la porte. Un soupir, deux soupirs, puis un autre. L’attente semblait bien trop longue pour le jeune homme qui se trouvait devant cette fameuse porte d’appartement…

« Dans cinq minutes, grand max, t’as de la visite ! » Lena fronça les sourcils en voyant le message qu’elle venait de recevoir. Elle fut tentée de répondre quelque chose du genre : fais demi-tour, je suis pas chez moi. Ou encore : casse-toi, j’ai pas envie de te voir. Mais elle s’abstint parce qu’elle savait que Penny – puisque c’était de lui que venait le message en question – ne croirait pas qu’elle était réellement sortie de chez elle et que malheureusement, lui envoyer un message en lui disant qu’elle ne voulait pas le voir était sûrement la chose la plus sûre pour qu’il rapplique plus vite. Non pas qu’elle n’aimait pas Penny, non même si elle ne l’avouerait pour rien au monde, elle l’appréciait, même si la majorité du temps qu’il passait ensemble était occupé par des chamailleries ridicules et des répliques cinglantes. Mais aujourd’hui, elle n’était pas certaine d’être vraiment d’humeur à supporter cela justement. Elle n’avait pas bougé d’un millimètre quand elle entendit sonner. Une fois d’abord, une longue fois. Puis une deuxième. Lena soupira en se disant qu’heureusement, elle était toute seule chez elle cette après-midi. Elle se leva lentement et prit tout son temps pour faire les quelques mètres qui séparaient le canapé du salon de la porte d’entrée. Elle ne doutait pas du fait que derrière la porte Penny devait s’impatienter mais cela ne la dérangeait pas du tout. Au contraire. Elle arriva enfin au bout de longues minutes et ouvrit la porte pour découvrir sans surprise qui se trouvait derrière la porte. « Oh Penny ! Quelle surprise, je ne m’attendais pas du tout à ce que ce sois toi. » Son ton était parfaitement ironique évidemment. Elle s’écarta un peu pour le laisser de rentrer, de mauvaise grâce. « Tu aurais du sonner une ou deux fois de plus, je n’avais pas bien entendu. »

La porte s’ouvrit doucement, trop doucement pour le jeune homme qui se trouvait devant. C’est alors qu’une voix s’exclama. «Oh Penny ! Quelle surprise, je ne m’attendais pas du tout à ce que ce sois toi. ». Ca puait l’ironie dans sa bouche, mais venant d’elle ce n’était pas étonnant. Il n’avait pas à le prendre mal, si quoique ce soit d’autre. Il en était presque habitué de cette ironie usante par le temps. Un sourire moqueur vint tira les lèvres du jeune homme qui se trouvait en face de la petite blonde qui venait de s’écarter pour qu’il puisse entrer. Cette dernière ne put s’empêcher de rajouter quelques paroles. «Tu aurais du sonner une ou deux fois de plus, je n’avais pas bien entendu. ». Appelons cela : ironie. « Oh, mais c’est ce que tu deviens sourde comme un pot, très chère Lena dis-moi ! La vieillesse commence à se faire ressentir… pauvre toi. Soit, j’y songerai pour la prochaine fois. ». Un léger sourire mesquin vint s’esquisser sur ses lèvres. Penny ne put s’empêcher de lui répondre, à vrai dire, mais voyez-vous c’était souvent comme cela entre eux.
Lena, c’était cette fille qui venait de lui ouvrir la porte, celle qui n’avait pas l’air très sympathique à première vue. Une petite blonde qu’il aimait chambrer, charrier et limite se moquer d’elle, mais ce n’était jamais méchant dans le fond. Il fut un temps –assez lointain pour certains d’entre nous– où les deux jeunes gens (Lena et Penny) sortaient souvent ensemble, où les deux esprits fêtards pouvaient aller vaquer chacun de leur côté à quelques rencontres chaleureuses éphémères. Certes, ils se fréquentaient toujours mais dans d’autres circonstances qu’il fut un temps. Ils s’appréciaient, oui. Ils s’aimaient ? Aimer en toute amitié bien entendu. Enfin on pouvait appeler tout cela de l’amitié. Amis, voilà ce qu’ils étaient sûrement.
Sans attendre, Penny entra dans l’appartement de Lena. Un silence puis il pénétra doucement dans la pièce. Il tourna sur lui-même, observant attentivement le lieu mort. « Toute seule ? Eh bien… ». En effet, il put remarquer l’absent des deux hommes de l’appartement. Si l’un des deux pouvait avoir le statut d’ « homme ». Néanmoins, il ne justifia pas sa visite, ni ce qu’il l’avait poussé à venir chez-elle. Bref. Après son inspection furtive achevée, son attention se reporta sur son amie. « … et sinon, comment vas-tu ? ». Le ton moqueur pris par Penny nous écorchait les oreilles. Il ne se voulait pas être méchant, ni vexant, après tout elle aussi était habituée des réflexions moqueuses du jeune homme.

« Oh, mais c’est ce que tu deviens sourde comme un pot, très chère Lena dis-moi ! La vieillesse commence à se faire ressentir… pauvre toi. Soit, j’y songerai pour la prochaine fois. » Tandis qu’un des habituels sourires mesquins de Penny apparaissait sur son visage, Lena leva les yeux au ciel. Il était là depuis à peine trois minutes que ça avaient déjà commencé. Bon okay, c’était peut-être qui avait un peu commencé mais cela ne changeait pas grand-chose. « Bah qu’est-ce que tu veux, c’est normal avec mon grand âge. Le temps de m’enfermer dans une maison de vieux est bientôt venu… » Elle prit un air faussement triste et ne fit pas mine de bouger. Elle espérait sûrement que s’il restait là dans l’entrée, Penny finirait par partir. Mais ça aurait été mal le connaître. Faisant comme chez lui, Penny s’avança et entra vraiment dans l’appartement. Lena secoua la tête d’un air désolé sachant qu’il ne pouvait pas la voir et s’avança à son tour en soupirant. Il semblait être en pleine inspection des lieux ce qui agaça profondément Lena. « Toute seule ? Eh bien… » Elle haussa les épaules. « Bah oui comme tu peux le voir, je préfère qu’on soit seuls quand on se voit tous les deux. » Encore une fois, son ton était parfaitement ironique mais elle n’avait rien trouvé d’autres à répondre face à la stupidité de la réplique de Penny. Elle songea un instant que la politesse aurait voulu qu’elle propose à penny de s’assoir ou encore qu’elle lui propose à boire mais elle chassa cette idée de sa tête. La politesse n’avait pas de raison d’être avec Penny. Et puis de toute façon, elle savait très bien que si il voulait s’assoir ou autre chose, il ne se gênerait pas pour le faire sans lui avoir demandé son avis. En tout cas, à ce moment-précis, elle ne savait pas vraiment ce que Penny voulait, il était là debout te il ne disait rien. Pourtant il n’était sûrement pas là juste pour admirer l’intérieur de son appartement. Il ouvrit alors la bouche mais la seule chose qui en sortit était un simple comment-vas-tu, toujours aussi moqueur. Ceci ne fit qu’augmenter l’agacement de Lena à nouveau et elle répondit à sa question d’un ton plat. « Ca va. » Elle ne lui demanda pas comment il allait lui, ça ne l’intéressait pas et elle ne voyait pas l’intérêt de poser une telle question. Elle trouvait celle qu’elle lui posa par la suite nettement plus utile. « Mais dis-moi, tu n’as trouvé personne d’autres à faire chier cette aprèm’ ? »

On ne pouvait pas le nier : il ne manquait vraiment pas d’air, ni de gêne. Quel sacré numéro ce Penny. Les mains dans les poches, à tournoyer sur lui-même telle une ballerine, on pouvait sûrement lui reprocher son petit côté fouine. Certes, il était ainsi chez Lena et avec elle, mais il ne l’était pas avec tous. Seulement avec ses amis, et plus particulièrement ceux qu’il aimait taquiner. Ceux qu’il aimait faire chier comme dirait la majorité d’entre vous. La conversation allait de bon train entre les deux jeunes gens. Une conversation comme toujours à la lumière de l’ironie et des moqueries. J’espère juste pour vous que vous n’allez pas vous en lassez de cette conversation… « Bah oui comme tu peux le voir, je préfère qu’on soit seuls quand on se voit tous les deux.». Les paroles de Lena firent sourire le jeune homme (un peu comme d’habitude, à vrai dire.) et il ne put prendre ses airs de beau brun ténébreux. Un sourcil relevé, il arbora un de ces sourires digne d’une publicité télévisé pour une marque célèbre de dentifrice. « Je m’en doute bien ! ». Il n’y avait rien de sérieux dans ses airs, rien de sérieux ne sonnait dans sa bouche, tout sonnait comme insouciance et immaturité. Cependant, il reprit un instant des airs faussement sérieux. Oui, car je tiens à préciser qu’être sérieux ne faisait pas parti du vocabulaire de Penny. Qu’est-ce que cela voulait-il dire à vrai dire ? Après tout, la vie était bien trop courte pour se prendre trop au sérieux et se prendre la tête.
Le jeune homme avança doucement dans la pièce principale de l’appartement. Le canapé se trouvait alors à seulement quelques pas de lui, à quelques mètres. Il écouta pendant ce temps Lena qui avait pris à nouveau la parole, elle s’était contentée de lui répondre par un « ça va » bref. Puis elle continua de parler en lui demandant s’il n’avait personne d’autre d’autres à faire chier cet après-midi. Faire chier, dieu que ceci était bien familier. Il se retourna alors vers la jeune femme, il avait l’air ravi parce qu’elle venait de lui dire. Rien d’offensant dans ses paroles à vrai dire. « Navré pour toi chère Lena ! ». Un sourire, et Penny se tut. C’était avec un certain malin plaisir qu’il venait de lui prononcer ces quelques mots. Dans la case occupation favorite, un jour il devrait mettre « taquiner et faire chier Lena Camélia Warren ».
Depuis son arrivée, il avait vraiment fait comme chez-lui. Comme si les lieux lui étaient familiers. A croire que l’appartement de Lena était sa deuxième maison et pourtant, ce n’était vraiment pas le cas. Néanmoins malgré ce détail, ça le dérangea pas de sauter dans le canapé de la jeune femme. Certains trouveront cela culottés, d’autres trouveront cela marrant –situons-nous dans le deuxième cas. Après s’être bien installé, Penny reporta son attention sur Lena, son amie. « Héé ! Fais péter la bière, vieille ! » lança-t-il amusé. On n’osait même pas s’imaginer la tête de la jeune femme à cet instant, il était presque désespérant ce jeune garçon. Il ajouta alors ensuite un petit « s’teuh plait ! ».

« Navré pour toi chère Lena ! » Lena secoua la tête désespéré, navré elle savait qu’il ne l’était pas. A vrai dire elle ne se souvenait pas avoir déjà eu l’occasion de rencontrer quelqu’un d’aussi sans-gêne que Penny. Enfin si peut-être quand elle y repensait, mais les personnes comme ça elle prenait normalement soin de les rayer de son entourage, Penny semblait avoir échappé à la règle. Et évidemment, il n’avait pas répondu à sa question, peut-être est-il réellement attardé et n’avait-il pas compris ce qu’elle sous-entendait en lui demandant si il n’avait personne d’autres à faire chier. Un qu’est-ce que tu fous ici aurait sûrement été plus compréhensible pour le pauvre garçon à la tête vide qu’il était. Lena s’apprêtait à reposer sa question de manière plus compréhensible au moment où Penny s’installa sur son canapé, ou plus exactement sauta sur le canapé et s’écrasa dessus envoyant au passage valdinguer par terre les quelques affaires qu’elle avait eu le malheur de laisser traîner à cet endroit. Elle grimaça même si elle savait que cela ferait plus rire Penny qu’autre chose. Ca l’agaçait d’autant plus d’ailleurs, en fin de compte il n’y avait pas une seule chose chez lui qui ne l’énervait pas. « Héé ! Fais péter la bière, vieille ! » Elle lui lança un regard assassin et regretta de ne pas être en mesure de tuer qui elle voulait d’un simple regard comme ça. Ca ne lui aurait pas déplu certaines fois comme à ce moment-là. Quoique, se retrouver avec un corps sans vie sur son canapé aurait été un peu dérangeant. Même mort, il serait toujours en mesure de la faire chier et ça n’avait rien d’une perspective très réjouissante. « Et puis quoi encore, ça va là, tu ne veux pas non plus que je te masse les pieds ou un autre truc dans le genre ? » Si évidemment il le voulait, ou du moins il serait fortement capable de lui répondre un truc dans ce goût-là. Ignorant le semblant de politesse qu’il venait d’ajouter et qui ressemblait plus à une parole de gamin qu’à autre chose, Lena se dirigea vers la cuisine sans prêter plus attention à ce que certain pourrait appeler son invité. Elle ouvrit le frigo et en sortit un coco qu’elle ouvrit avant de se diriger vers le salon. Penny n’avait pas bougé du tout et était toujours vautré sur son canapé. Elle ne dit rien et but une gorgée de son coca. Elle avait conscience d’avoir adopté un comportement ridicule, aller cherché à boire pour elle sans rien lui ramener c’était mesquin et petit mais il fallait bien qu’elle se mette à son niveau. Elle était appuyée contre la fenêtre et faisait de son mieux pour regarder partout sauf vers lui parce qu’elle savait que si elle le faisait elle aurait du mal à lutter contre l’irrésistible qu’elle avait de le frapper. Elle finit quand même par poser son regard quelques secondes sur lui pour lui parler. « Bon dis-moi, qu’est-ce que tu fous là ? »

Petit con. C’est bien là les deux mots qui vinrent sûrement s’ancrer aux pensées de Lena. A vrai dire, ce n’était sûrement pas la seule à penser cela dans ces moments là. Penny, le petit gars sans-gêne qui ne se prend pas la tête. Malgré tous ses défauts qui pouvaient le trahir, il avait ce petit quelque chose qui faisait qu’on l’appréciait malgré tout. Il savait bien que son comportement pouvait agacer, agacer Lena d’autant plus. Pourtant malgré cela, il s’en amusait. Vautré –tel était le mot– sur le canapé de la jeune femme, il l’observa grimacer. Chose qui le fit rire. En effet, il ne put se retenir de lâcher un petit rire. C’est alors que quelques secondes après qu’il lui ait demandé d’une manière assez particulière (c’était du Penny tout craché, que voulez-vous) que Lena lui répondit. « Et puis quoi encore, ça va là, tu ne veux pas non plus que je te masse les pieds ou un autre truc dans le genre ? ». Il se doutait bien que Lena, la grande –ou petite plutôt– allait lui répondre ceci, ou bien une phrase de ce genre. Il fallait que la façon dont il l’avait demandé été quelque peu déconcertante. « Hmmm, un massage ! Volontiers ! ». Il savait bien qu’elle allait refuser ceci et sa phrase ne faisait que de l’amuser encore plus. Oui, encore plus car depuis qu’il était entré ici, il ne faisait vraiment que de… s’amuser. Un vrai gamin, sûrement.
Pendant ce temps, Lena était partie dans la cuisine se chercher une boisson. Elle n’aurait pas l’ingéniosité de lui amener quelque chose à boire, pensa-t-il. Ca ne loupa pas à vrai dire. C’est alors que, sans demander, il se leva et partit en direction de cuisine. Il était vraiment sans-gêne, avouons-le. Ses pas le menèrent jusqu’au réfrigérateur. Merveilleux endroit où il trouva des bières. C’est alors qu’il en prit une et repartit vers le canapé, histoire de retrouver sa confortable place initiale. Néanmoins cette fois-ci, il ne sauta pas dans le canapé tel un incivilisé. En effet, il s’assit bien confortablement dans le divan. Lena, quant à elle, se tenait debout près de la fenêtre. Regardant un peu partout, il se doutait bien alors que sa présence dans cet appartement agaçait la jeune femme. Ca ne loupa pas. « Bon dis-moi, qu’est-ce que tu fous là ? ». Le ‘bon’ marqua son agacement et sa question aussi, en fait. Penny resta silencieux un instant. Réfléchissant à ce qu’il pourrait bien lui répondre. « Ca te pose un problème ? Avant, ça n’te dérangeait pas mes petites visites imprévues… ». Avant, oui. Avant qu’elle soit en couple, avant qu’elle soit devenue mère. Le temps où ils sortaient ensemble, tels de grands fêtards, était révolu.

« Hmmm, un massage ! Volontiers ! » Lena leva les yeux au ciel, c’était exactement le genre de réponse à laquelle elle s’était attendue. Décidément, il devenait beaucoup trop prévisible, elle aussi d’ailleurs. Elle lui fit son plus beau sourire avant de lui répondre. « Crèves Daniels. » C’était dit avec toute la sympathie du monde bien évidemment. Elle but une nouvelle gorgée de coca et vit sans grande surprise Penny se levé et se diriger vers son frigo, comme s’il avait été chez lui. Il en revint avec une bière et se vautra de nouveau sur le canapé, de manière plus civilisé certes mais le résultat était toujours le même. Lena faisait de son mieux pour rester la plus impassible possible mais malheureusement ce n’était pas chose aisé. Pourtant elle savait que rien de ce qu’elle pourrait dire ne serait pris au sérieux par le jeune homme alors il valait mieux pour elle qu’elle se taise.
Elle ne savait pas vraiment comment, mais leur conversation - c’est le terme qui s’en rapprochait le plus – avait pris un semblant d’aspect sérieux. « Ca te pose un problème ? Avant, ça n’te dérangeait pas mes petites visites imprévues… » Lena eut un faible sourire. Avant… Ca lui semblait remonter à tellement loin, plus d’une année, mais en une année avait tellement changé. Parfois, elle regrettait cette époque-là, cette époque où elle n’avait à se soucier de personnes d’autres que d’elle-même, cette époque où la seule chose qui comptait pour elle c’était de s’amuser. Mais quand elle pensait ce genre de choses elle se remémorait elle le fat qu’elle n’était pas heureuse alors. « Mais c’était avant, maintenant ça a changé. » Lena regretta ce qu’elle venait de dire, enfin si c’était vrai que beaucoup de choses, elle aimait toujours ses visites imprévues même si ce n’était pas l’impression qu’elle donnait à ce moment précis. Et même si elle ne l’avouerait rien au monde, Penny venait de la sortir d’une après-midi d’ennui profond, au moins, s’énerver contre lui l’occupait « Enfin j’aime toujours tes visites imprévues, j’aime juste pas que tu te vautres comme le porc que t’es sur mon canapé. » Elle lui fit un sourire moqueur pour appuyer ses dires tout en continuant à le regarder de là où elle était.

«Mais c’était avant, maintenant ça a changé. ». Ca puait soudainement une certaine nostalgie, ou plutôt une sensation étrange : parler du passé dans le présent. Ce n’était rien d’anodin, il est certain. Avant, c’était il y a plusieurs mois, plusieurs longs mois. Beaucoup trop de mois pour être compté, voyez-vous. Penny leva la tête après avoir bu une gorgée de sa boisson et posa ses yeux sur son amie qui se tenait toujours debout face à la fenêtre. « Ca a changé dis-tu ? Non, c’est toi qui a changé. Nuance. ». Le jeune homme avait fortement insisté sur le « toi ». Il avait pris étonnement un ton sérieux. Chose rare pour lui, je dois vous l’avouer. Pour Penny, la sitation avait changé. Ils l’avaient tous les deux remarqué. Pourtant pour lui, c’était Lena qui avait changé… sûrement murie. Elle s’était mise en couple, premier changement. Etre en couple, chose totalement impossible pour le jeune homme. C’était d’une banalité et preuve d’une certaine faiblesse selon Penny. Enfin une chose est sûre, lui, il n’allait pas se mettre en couple de si tôt. Deuxième changement, elle était à présente mère. Doux jésus, mère et en couple. Trop de changement pour le jeune homme. Une métamorphose qu’il ne semblait pas vraiment apprécier…
Après quelques secondes d’observation de la jeune femme blonde, son attention se reporta sur sa canette. Il but alors cul-sec une grosse gorgée de sa bière et déposa parterre la canette. «Enfin j’aime toujours tes visites imprévues, j’aime juste pas que tu te vautres comme le porc que t’es sur mon canapé. » « Comme un porc ? Un sexy porc dans ce cas ! Parce que des comme moi, tu n’en vois pas tous les jours, chérie ! ». Ironique bien entendue. Un sourire se dessina sur ses lèvres et après s’être pris au sérieux en prononçant cette phrase, il ne put se retenir de rire.

Spoiler:

« Ca a changé dis-tu ? Non, c’est toi qui a changé. Nuance. » Lena aurait aimé pouvoir le contredire sur là-dessus mais elle savait qu’il avait raison. Elle avait changé, c’était indéniable. Elle avait grandi, mûri, elle avait accepté de s’ouvrir aux autres, elle était devenu mère. Autant de choses qui – un an plus tôt – lui auraient paru impossibles mais c’était arrivé. Et elle aurait aimé dire que ce soit la meilleure chose qui lui soit arrivé mais ça, elle n’en savait rien. Elle ne se posait pas la question à vrai dire. « Oui c’est vrai, mais du coup ça a changé aussi, tu joues sur les mots là. » En vérité, c’était plutôt elle qui jouait sur les mots mais tant pis. C’était parce que la soudaine atmosphère qui était apparu lui déplaisait énormément : pour la première fois, ils parlaient d’un sujet sérieux – enfin aussi sérieux que ça pouvait l’être avec Penny quoi – et Lena n’aimait pas ça du tout, elle préférait nettement quand ils se chamaillaient comme des gamins.
Elle fronça les sourcils lorsque Penny posa la canette qu’il venait de finir culs-secs sur le sol. « Tu sais, il y a une invention super géniale qui existe et qui s’appelle poubelle. Tu dois pas avoir eu l’occasion d’en voir beaucoup dans ta vie apparemment donc je vais t’expliquer. Tu vas dans la cuisine et là, sous l’évier t’as la poubelle, tu l’ouvres et tu mets ta canette dedans et puis voilà, y’a plus rien par terre. C’est magique hein, tu devrais penser à investir là-dedans. Quoique tu dois être habitué à vivre dans une porcherie donc bon. » Elle soupira et s’appuya un peu plus contre le mur derrière elle. Penny aurait bien fait d’admirer son intelligence, elle savait ce qu’était une poubelle quand même, elle aurait mérité un prix nobel ou autre chose dans ce genre-là. Elle éclata d’un rire forcé lorsque l’intrus déclara qu’elle ne devait pas voir de porcs comme lu tous les jours. « En effet et heureusement pour moi quoi, je crois que je n’y survivrais pas sinon. »

Ils avaient alors abordé là tous les deux un sujet plus ou moins délicat, affectant l’un d’entre eux, Penny. A son tour, Lena venait de prendre la parole. Il jouait sur les mots, non pas vraiment. Ici, c’était plutôt elle. Il se mit alors à secouer la tête comme pour nier les propos tenus par son amie. Ca voulait dire : non. C’est alors qu’il se leva et marcha en direction de Lena. Très vite, il se trouva à sa hauteur, debout au même endroit qu’elle. « Sérieux ? T’as vu ce que t’es devenue ? Tu vas finir la bobonne de la maison. Tu vas me dire combien de fois tu t’es fait une soirée depuis t’as ton gamin ? Ok, on fait abstraction de tes copines qui ont des gamins bien entendu. Enfin, tu vas me dire, c’est plus facile pour serrer les nanas vu que t’es plus dans mes pattes ! J’avoue, ce n’est pas plus mal. Je ne te comprends vraiment pas. Elle est où l’ancienne Lena ? Celle qui savait rigoler, celle avec qui je sortais tous les vendredis soirs, celle qui… me manque. Bref. ». Après avoir parlé quelques minutes à cœur ouvert, le jeune homme fit demi-tour.
C’est alors qu’il écouta sagement Lena. Cette dernière venait de lui expliquer ironiquement le fonctionnement et le principe d’une poubelle. Penny leva les yeux au ciel, enfin au plafond. Après un soupir, il prit sa canette de bière et d’un geste sûr la lança à Lena. « Eh bien, tu vas me montrer en image à présent ! Et tu vas me mettre la canette à la poubelle, merci. ». Un sourire amusé se dessina alors sur les lèvres de Penny à cet instant.

Si ça avait été dans d’autres circonstances, s’il n’y avait pas eu un peu de vrai dans ce que Penny venait de dire et si ce dernier n’avait pas été si honnête, Lena aurait pu lui rire au nez et se moquer de lui comme elle aimait le faire. Elle lui aurait rit au nez et lui aurait sortit une réplique du genre : ‘Tu vas me faire pleurer. » Mais là, pour toutes les raisons déjà citées, elle ne pouvait pas. Et cela l’agaçait énormément. « Et alors ? Je veux dire ça ne te regarde pas okay. J’ai pas de compte à te rendre Penny. » Son ton froid et tranchant trahissait son énervement. Mais elle n’aimait pas qu’on se mêle de ses affaires, comme elle n’aimait pas recevoir des leçons. Et surtout, elle n’aimait pas savoir que Penny avait en partie raison. Mais ça, elle ne l’avouerait pour rien au monde, ce dernier serait bien trop ravi. « Alors d’accord je sors moins, mais je sais toujours rigoler, m’amuser. J’ai juste… fais des choix. Mais ça je ne pense pas que tu puisses le comprendre. » Elle s’en voulait un peu de lui parler de la sorte parce qu’il lui avait parlé honnêtement, il avait même été jusqu’à dire qu’elle lui manquait. Enfin, il avait plutôt dit que celle qu’elle avait été avant et que d’après lui elle n’était plus aujourd’hui lui manquait, mais cela revenait au même. Quoiqu’il en soit, elle fit bien en sorte de ne rien faire dans son attitude qui puisse montrer qu’elle avait été un tant soit peu touchée parce qu’il avait dit.
Enfin, si elle avait pu, l’espace de quelques secondes, s’en vouloir d’agir aussi froidement, ce sentiment disparut rapidement. En effet, Penny venait de lui lancer sa canette vide suivit d’une réplique dont il devait être très fier. Elle leva les yeux au ciel prit la canette et la reposa sur la table. « Contrairement à ce que tu pense, je ne suis pas bobonne à la maison. Donc tu iras la jeter toi-même. Et si tu ne fais pas, je t’assure que je te la balance par la fenêtre sur la tête quand tu sors d’ici. » Même s’il y avait peu de chance qu’elle atteigne son but, ce qu’elle s’abstint de préciser.

Ca ne le regardait pas venait-elle de lui répondre. Voilà ce que Lena Warren lui avait répondu, elle n’avait pas tord, c’est vrai. Elle rajouta même qu’elle n’avait pas de compte à lui rendre. Un petit rictus se dessina sur ses lèvres, tout en secouant légèrement la tête. La Lena qu’il avait connu, celle qui était sa compagnonne de soirée, n’aurait sûrement jamais répondu cela. « Et fréquence de vos rapports sexuels ? ». Un brin moqueur, un brin provocateur, Penny resta sérieux, regardant droit dans les yeux son… amie. Il se doutait bien qu’elle allait lui répondre une phrase qui ressemblait lâchement à celle qu’elle avait répondue quelques minutes auparavant. Ca ne le regardait pas ! Bon, c’est vrai que là, c’était vraiment très… personnel et intime comme question. Il se montrait bien curieux sur le coup. Lena reprit à nouveau la parole, pour répondre à Penny. Pour sa défense, elle expliquait que c’était ses choix, qu’il ne pouvait pas comprendre. A croire qu’il était trop con pour comprendre, certes il était un petit con, mais il pouvait se montrer compréhensif quand il le voulait tout de même. « Ouais c’est ça, je peux pas comprendre. Enfin une chose est sûre, je ne te comprends plus, vraiment plus là. ». Il était presque froid dans ses paroles. Tout ce qui se passait était presqu’inconcevable pour le jeune homme. Un soupir, et Penny se tut à nouveau. Lena attrapa en plein vol la cannette qui lui arriva sur elle et la posa ensuite sur la table qui se trouvait à ses côtés. Il écouta alors ce qu’elle avait à lui dire, un sourire amusé, et ensuite il se mit à rire. « Il faudrait déjà que tu saches viser ! » lança-t-il entre deux éclats de rire.

« Et fréquence de vos rapports sexuels ? » Si jusque là Penny avait pu agacer au plus haut point, elle n’avait jamais eu autant envie de le tuer qu’à ce moment précis. Lui, avait l’air très sérieux, mais elle le savait, il était aussi très fier de ce qu’il venait de trouver comme question. A croire que la mettre hors d’elle l’amusait au plus au point. C’était exactement ça d’ailleurs. Mais elle fit de son mieux pour se calmer et inspira un grand coup. Elle ne lui ferait pas le plaisir de s’énerver, comme elle ne lui ferait pas celui de répondre ce qu’il attendait comme réponse. Parce que sa première intention avait bien été de lui répondre comme un peu plus tôt : que ce n’était pas ses affaires et que ça ne le regardait pas. Mais elle ravisa et une fois un peu calmé, elle lui fit un petit sourire avant de répondre. « On ne fait que ça. » C’était totalement faux évidemment, mais elle n’avait jamais eu l’intention de répondre vrai. Elle voulait surtout que Penny lui foute la paix ce qu’il n’avait pas l’air décidé à faire. Alors puisque ça ne marchait pas quand elle s’énervait, elle ferait autrement tant pis.
« Ouais c’est ça, je peux pas comprendre. Enfin une chose est sûre, je ne te comprends plus, vraiment plus là. » Cela n’étonnait guère Lena. Elle savait qu’il n’était pas capable de comprendre ça. Parce qu’il se comportait avec un gamin et il avait l’impression que tout ce qui l’entourait était un jeu. Hors ce n’était pas le cas, mais ça, il finirait bien par le comprendre un jour. « Je ne t’ai pas demandé de me comprendre Penny. » Certes, elle avait l’habitude de demander l’impossible mais pas cette fois. Elle aurait juste aimé que certaines choses restent toujours pareilles, comme avec Penny par exemple. Mais lui semblait de plus en plus décidé à lui démontrer par a+b que la vie qu’elle menait maintenant était une erreur.
« Je sais très bien viser okay ! » Ca, c’était sa réponse à la dernière phrase de Penny. Il se moquait ouvertement d’elle et il avait raison. Mais lui donné raison était la seule chose à ne pas faire si elle ne voulait pas en entendre parler pendant les dix années à venir. Elle avait juste à espérer qu’il ne lui demande pas de prouver ses dires parce qu’elle en serait bien sûr incapable.

« On ne fait que ça. ». Penny fit un signe de la tête lorsqu’il eut entendu ces paroles. C’était vraiment exagéré dans l’esprit pour le jeune homme. Il se contenta alors d’un maudit signe de tête et resta silencieux. Bien sûr, Penny silencieux, ça ne durait jamais bien longtemps. En fait, s’il se taisait, c’était sûrement parce qu’il cherchait une connerie à dire. Une fois de plus allez-vous dire. Oui, je confirme : une fois de plus. « Et votre position favorite ? ». Il le disait à la fois sous un ton sérieux, mais surtout très moqueur. Après s’être à nouveau tu quelques secondes, disons plutôt après avoir marqué une pause, Penny reprit la parole. « Oh, d’ailleurs, j’ai vu Zélie récemment, d’ailleurs. Très récemment même. Un putain de bon coup, dis-moi. Largement mieux que toi au lit, je suis sûr ! ». Il insista bien sur sa dernière partie de phrase. Qu’il en était sûr, c’était une manière pour lui d’agacer un peu plus Lena. Car oui, il était certain qu’il l’agaçait, qu’il l’énervait même. Qu’il énervait Lena.
Le ton de la jeune femme était assez dur, d’ailleurs. Lorsqu’elle prit de nouveau la parole. Elle ne lui avait pas demandé de la comprendre. Certes, elle n’avait pas vraiment tort sur ce coup, mais tout de même…Un soupir puis : « Je n’espère qu’une chose. Que je ne finisse pas comme toi. ». On aurait pu croire que le jeune homme plaisantait en disant cela, mais non. Non, ce n’était pas le cas. Il le disait tout naturellement, assez sérieusement même. Leur conversation devenait tout de même légèrement tendue au fil des minutes. On était loin des conversations plaisantes et risibles d’antan, c’était certain. « Genre, tu sais viser, toi ! Depuis quand t’as appris dis-moi ? ». Il s’amusait à dire cette phrase, il se rappelait bien qu’elle était. Comment vous dire… Qu’elle était nulle en matière de sport, et surtout en ce qui concernait les sports de ballon, alors elle, savoir viser, c’était peu probable d’après Penny.

Ca n’avait rien d’étonnant qu’il ne croit pas ce qu’elle venait de dire, le fait qu’elle mentait et exagérait était tellement évident. Néanmoins, la question qu’il ajouta l’agaça encore plus qu’elle ne l’était déjà. « Et votre position favorite ? » Elle secoua la tête et se dirigea vers la fenêtre qu’elle ouvrit. Une bouffée d’air glaciale envahi la pièce mais cela ne sembla pas la déranger le moins du monde. Elle s’imaginait en train de lancer Penny pour la fenêtre et cela l’amusait beaucoup. Comme si elle avait pu se débarrasser du cafard qu’il était aussi facilement. Elle espérait que si elle ne répondait rien, il s’arrêterait là mais ça aurait été mal connaître Penny. « Oh, d’ailleurs, j’ai vu Zélie récemment, d’ailleurs. Très récemment même. Un putain de bon coup, dis-moi. Largement mieux que toi au lit, je suis sûr ! » Lena se détourna brusquement de la fenêtre et lança un regard sombre à Penny. Elle ne croyait pas une seule seconde que sa sœur soit assez bête pour se laisser avoir quelqu’un comme Penny, elle avait encore du mal à accepter l’idée que celle-ci ne soit plus vierge alors bon. Elle avait toujours pensé que Zélie finirait par aller au couvant ou quelque chose dans ce genre-là, ça lui aurait été à merveille d’ailleurs, elle donnait tellement l’impression d’être une sainte parfois. « Ne dis pas de bêtise, Zélie est un bébé. Et toi tu es un parfait crétin. » Elle le défia du regard de venir la contredire sur ce qu’elle venait de dire. Même si elle n’était pas persuadé que ça ne serve à grand-chose.
« Je n’espère qu’une chose. Que je ne finisse pas comme toi. » Lena partit dans un rire sans joie. Ce qu’il disait était tellement ridicule. Parce que Lena avait exactement compris ce qu’il entendait par le fait qu’il ne voulait pas finir comme elle. « Si c’est ta seule espérance alors Penny, tu finiras seule. Parce qu’un moment viendra le jour où tes conneries n’amuseront plus personne et où tu ne trouveras plus personne pour satisfaire ton irrépressible envie de filles. Sois sûr d’un chose, ce jour-là, je rirais bien. » Elle savait bien que ce qu’'elle venait de dire n’aurait aucun impact sur lui mais ça lui était un peu égal. Pour l’instant du moins. Mais elle finirait bien par se lasser de parler à un mur et ç ce moment-là, elle le mettrait à la porte. « Genre, tu sais viser, toi ! Depuis quand t’as appris dis-moi ? » « Cherche pas. »

Il venait d’aborder un sujet délicat, Zélie. Cette dernière était l’une des sœurs (demi-sœurs pour être plus précis) de Lena. Elle était la petite Warren, petit et fragile, de la famille. En tout cas, le jeune texan le savait pertinemment tout cela. C’est alors que Lena prit la parole. Zélie, un bébé. Voilà comment elle voyait sa sœur, elle la voyait comme un bébé. Une vision assez protectrice et très infantile dans le fond. Quant à la vision qu’elle avait de Penny, je n’ose vous faire part de celle-ci. Enfin, quoique…si. Mais elle était si conformiste aux idées générales que l’on se faisait de lui. Un parfait crétin. Voilà donc ce qu’elle pensait de lui, et surtout comment elle le voyait. Alors à cet instant un petit sourire amusé et fier vint se dessiner sur ses lèvres. « Et toi, t’es une petite conne. Mais ça l’a toujours été à vrai dire, n’est-ce pas. ». Si le but de premier de sa visite chez son amie était de l’agacer et de l’énerver au plus haut point, il avait bel et bien réussi. Pourtant ce n’était pas le cas. Et rapidement, sa petite visite amicale se transforma en quasi-règlement de compte entre eux. Un silence, puis des regards. Longuement les deux amis se défièrent du regard. A croire que le but de chacun était d’énerver le plus l’autre. Et leur petit jeu mesquin marchait à merveille.
Voilà qu’en une phrase, il avait de résumer tout ce qu’il lui disait depuis le début de cette conversation, tout ce qu’il lui reprochait. Une phrase, et… c’était au tour de Lena de prendre la parole. Penny leva les yeux au plafond et soupira bruyamment lorsque ce fut le cas. « Ah ouais. Alors comme ça, je vais finir seul. Cool ma vie. ». Des traits sévères et refermés s’étaient épris du visage du jeune homme au moment où il se leva pour aller la rejoindre, rejoindre Lena. « Okay. On parie 100$. Si je finis seul, tu gagnes. Si je n’finis pas seul, tu perds. ». Le jeune homme tendit sa main comme pour officialiser ce pari crétin, stupide. « Et ne t’en fais pas pour moi, je trouverai toujours quelqu’un pour me satisfaire. ». Ca c’était pour répondre à la dernière partie de la phrase de la petite blonde. Penny marqua sa phrase par un petit sourire mesquin.
Il se doutait bien qu’il l’agaçait. Qu’il l’agaçait vraiment. C’est alors qu’il se tourna vers la cuisine qui n’était pas loin. « Et sinon, t’es toujours une naze en cuisine, Warren ? ».

Lena avait toujours du mal à savoir ce que Penny pensait. Elle avait l’impression qu’elle pouvait dire n’importe quoi sans que ça ne lui fasse jamais rien. Il ne quittait jamais sans horrible sourire mesquin qu’elle haïssait plus que tout. Et même après qu’elle ait déclaré que c’était un parfait crétin, il souriait toujours ainsi. Il fallait dire que ça n’avait rien de bien méchant mais soit. « Et toi, t’es une petite conne. Mais ça l’a toujours été à vrai dire, n’est-ce pas. » Elle aurait aimé, elle aussi, pouvoir arborer un sourire te se moquer de ce qu’il lui disait, que ça ne lui fasse rien. Mais même venant de Penny, se faire traiter de petite conne lui faisait quelque chose. Peut-être parce qu’elle pensait qu’il y avait une part de vraie dans ce qu’il disait. « Bien sûr que je suis une petite conne, il serait temps que tu t’en rende compte. » Elle aurait pu prétendre le contraire, ou encore s’énerver et lui dire de se casser de chez elle, mais dans le fond, ça aurait été de l’énergie gâché pour rien. Parce que tout ce qu’elle pourrait dire passerait au travers de lui.
Néanmoins, pour la première fois depuis le début de leur conversation, Lena put voir le visage de Penny se refermé, peut-être avait-elle touché une corde sensible ? On ne savait jamais, il pouvait bien se cacher une personne humaine avec un cœur derrière toute cette mesquinerie et cette arrogance. Ou peut-être en avait-il eu marre d’arborer son sourire stupide ? Il pouvait avoir des crampes au bout d’un moment, qui sait. Il l’avait rejointe et lui fit une réponse bateau à ce qu’il avait dit. Lena fit un sourire blasée en secouant la tête. « T’en as de la chance. » Son ton était parfaitement ironique et elle jeta un regard dédaigneux à la main tendue de Penny. Elle ne reprit la parole qu’après que Penny eut déclaré qu’il trouverait toujours quelqu’un pour le satisfaire. Son sourire mesquin refaisant, par la même occasion, apparition. « T’as raison vas, mais quand plus personne ne voudra de toi, tu arriveras toujours à trouver des prostitués pour te satisfaire. » Elle se détourna et s’éloigna de Penny. Elle s’assit sur le canapé et alluma la télé, essayant de fixer son attention sur ce qui passait. Elle avait pris le parti de l’ignorer parce que c’était la seule chose qu’il restait à faire maintenant.
« Et sinon, t’es toujours une naze en cuisine, Warren ? » Elle releva la tête et regarda Penny qui s’était tourné vers la cuisine. Soit, elle n’était décidément même pas capable de l’ignorer. Il devait être content d’avoir trouvé là un nouveau sujet sur lequel il pouvait se moquer d’elle. « Tu crois que si je décidais de t’empoisonner, je pourrais utiliser comme excuse que je me suis trompé dans la recette par mégarde ? Genre en utilisant de la mort au rat au lieu du sucre ? »

Qui aime bien, châtie bien comme le dirait si bien ce si… bon dicton. Je suis sûr que même certains d’entre vous le pensez. Il fallait l’avouer. Dans le cas ici présent, cette petite phrase s’appliquait bien. Si on étudiait de plus prés les deux spécimens rares (oui, osons le dire) qui se trouvait devant nous, c’était bien ce que l’on pouvait constater. Qui aime bien, châtie bien. Ils s’appréciaient, c’était certain. Il fut un temps, certes, où ils s’aimaient, et adoraient trainer ensemble et passer du bon temps tous deux. A présent, c’était plutôt : celui qui énervera l’autre aura gagné. Aucun des deux n’abandonnera la partie, bien trop bornés, bien trop fiers comme des coqs (enfin une poule dans le cas de Lena, même si être fière comme une poule, ça ne doit vraiment pas être très flatteur.). Alors le jeu sans fin continuait, continuait et continuerait et l’un comme l’autre devenaient de plus en plus blessant et vexant au fil de la conversation. Mais voulez-vous, reprenons notre fil du récit et appuyons sur le bouton lecture. Penny était resté debout, à longer la grande baie vitrée d’allé et retour. Il n’écoutait plus qu’à présent les paroles de la jeune femme qui s’était réfugiée sur son canapé. Un sourire s’était dessiné sur les lèvres du visage refermé de Penny. Ce dernier s’avança de quelques pas, jusqu’à devant l’écran du téléviseur. Cachant ainsi ce que la télévision affichait à son amie. Penny ou l’art de faire chier son monde. Il regarda droit devant, examinant silencieusement Lena. La tête légèrement inclinée à droite, puis à gauche. Son petit examen continua ainsi pendant plusieurs minutes. « T’es vraiment mal baisée, dit-donc. » dit-il en lâchant un soupir.

Il s’était mis devant la télé, elle avait déjà eu suffisamment de mal à porter son attention dessus, à essayer de l’ignorer. Mais maintenant qu’il était devant la télé, elle ne pouvait plus l’ignorer. Et comme si cela ne suffisait pas, il fallu qu’il en rajoute. Quelques mots seulement mais Lena était déjà suffisamment en colère comme ça. « T’es vraiment mal baisée, dit-donc. » Ce fut ces quelques mots qui la mirent d’autant plus en colère. Elle se leva et se plaça juste à côté de Penny. Elle le regarda de longues minutes, le regard glacial, puis elle parla. « Tu sais quoi Penny ? Je crois que tu ferais mieux de partir. Parce que ta visite ne sert vraiment à rien. » Son ton était à peu près calme pour le moment mais il y avait peu de chance que cela dur. « Parce que rien de ce que tu pourras dire ne changeras quoique ce soit. J’ai fait des choix et ce n’est sûrement pas un gamin dans ton genre qui viendra me faire la leçon. Et puis, qu’est-ce qu’on s’en fout de savoir si ça me manque ou non de faire la fête quand j’en au envie, de boire tellement que je ne me souviens plus de ma soirée en entier ou encore de ne plus avoir à ne me soucier que de moi. Parce que si tu veux tout savoir oui parfois ça me manque. Mais c’est comme ça et je n’ai pas besoin de toi pour venir me rappeler ce qui est pour toi une erreur. Je suis heureuse okay. Et si t’étais vraiment un de mes amis ce serait la seule chose qui devrait compter. » Elle se tut et se détourna. Elle se demanda quelques secondes pourquoi elle s’épuisait à parler vu que tout ce qu’elle lui disait lui était sûrement passer au dessus. C’était Penny et il n’en aurait jamais rien à faire des gens qui l’entouraient et de ce qu’ils pouvaient bien penser. Quelque part, elle l’enviait, mais il ne saurait rien de ça. Elle en avait déjà dis trop en avouant que parfois sa vie d’avant lui manquait.

C’était la petite goutte d’eau qui faisait déborder le vase, voyez-vous. Penny le savait lui-même, il l’agaçait, il l’énervait. Il énervait Lena, et ça, il le savait. On n’avait même pas besoin de lui dire ou de lui faire comprendre. Il écouta sans trop broncher ce qu’elle avait à lui dire. Beaucoup de chose, il fallait croire et en fait, si on lui demandait de résumer ce qu’elle venait de lui dire, il n’avait pas retenu grand-chose. Enfin si, il avait juste retenu le fait que ça lui manquait par moment leur petite sortie ensemble. C’était presque comme une petite victoire pour le jeune homme, elle avait quand même réussi à l’admettre que ça lui manquait. Alors il s’approcha doucement vers son amie, vers Lena quoi, avant de sauter tel un gamin sur le canapé. Un vrai gamin, ce gars, que voulez-vous ! Il se redressa avant de prendre la parole. « Tu sais quoi ? Ce soir, on sort ! Je t’emmène dans un bar lesbien ! ». Un bar lesbien… une idée assez farfelue de Penny. Il marqua une petite pause, puis reprit la parole. « Quoi ?! Ne me regarde pas comme ça ! Au moins, ton gars, il n’aurait pas à avoir peur que tu t’envoies en l’air avec un mec. A ce que je sache, brouter le gazon, ce n’est pas ton délire ! Je me trompe ? ». Un petit sourire amusé se dessina sur les lèvres du jeune homme alors qui se tut à nouveau, attendant avec une certaine impatience la réponse de son amie.

Elle voulait juste qu’il parte, ce n’était pas bien compliquer pourtant. Partir. Pourtant, il fallait croire que pour Penny, c’était quelque choses de bien trop compliqué à comprendre, il faudrait sûrement qu’elle lui apprenne le sens de mot simple un jour. A la place de ça, il sauta sur le canapé et Lena se leva à la hâte en secouant la tête. C’était obligé, il avait fallu que, dans tout ce qu’elle avait dit, il ne retienne que le seule chose qu’elle aurait aimé qu’il oublie qu’elle ait dite. Elle se demandait ce qu’il avait bien pu lui prendre pour qu’elle lui avoue que ça lui manque, c’était sûrement la dernière personne à qui dire ce genre de choses. « Tu sais quoi ? Ce soir, on sort ! Je t’emmène dans un bar lesbien ! » Elle crut d’abord avoir mal entendue ce qu’il venait de dire et le regarda étrangement. Celui-ci reprit la parole aussitôt et Lena réussit à esquisser un petit sourire. « Ce n’est effectivement pas mon genre oui. » Elle n’ajouta rien d’autres sur le moment mais elle voyait déjà le petit sourire victorieux de Penny faire son apparition sur son visage. Il devait être tellement sûre qu’elle allait accepter de venir maintenant, parce que si elle avait voulue refuser elle se serait contentée de lui répondre non, en lui lançant une ou deux phrases sympathiques à la figure en même temps. Elle se sentit donc obliger de préciser. « Mais je n’ai pas dit oui hein. » Enfin pas encore. Elle n’avait pas vraiment aucune raison valable de dire non en fait, elle n’était pas sortie depuis des lustres, elle ne quittait presque plus son appartement d’ailleurs. Elle devenait comme ces gens qu'elle avait toujours pensé être des extra-terrestres, ceux qui ne faisaient rien de mieux que regarder la télé et faire leur ménage dans leur journée. Elle jeta un rapide coup d’œil autour d’elle ce qui suffit à la décider, elle soupira alors en s’avouant vaincu. « Bon d’accord. Mais pas dans un bar lesbien hein ! »

Il restait à savoir à présent ce qu’elle allait répondre. Enfin le plus important serait qu’elle réponde par « oui » ou par « non ». Bien entendu, l’idée qu’elle lui donne une réponse positive serait le plus intéressante. Un petit sourire venait de se dessiner alors sur les lèvres de Lena. Premier sourire depuis plusieurs longues minutes. C’était un peu comme une légère victoire pour le jeune homme. Mais ne crions pas victoire, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, ne dit-on pas ? Bien dans ce cas, attendons encore un peu. Penny dévora des yeux son amie. Non pas dévorer dans le sens, il bavait presque dessus tel un saint-bernard, mais plutôt qu’il attendait avec une immense impatience ce qu’elle allait lui dire. Ah, voilà qu’elle venait enfin de parler. Elle n’avait pas encore dit ‘oui’, venait-elle de lui dire. Petite précision qui avait son importance. Penny fronça alors légèrement les sourcils… ce n’était pas vraiment une vraie réponse, cela voyez-vous ! Elle lui faisait juste comprendre qu’elle n’avait pas encore répondu. Et l’impatience fut alors de plus en plus grande chez le jeune homme, tel un gamin qui attendait patiemment son jouet. Un sourire fin et discret se dessina sur ses lèvres. Et vint alors enfin la réponse après un soupire. Halléluiah ! Elle venait d’accepter. Certes, ce n’était cette réponse plein d’extase et de joie, mais au moins elle avait eu le mérite d’accepter. Un large sourire vint s’éprendre de ses lèvres. « Bah pourquoi pas ? C’est cool un bar lesbien ! Y a plein de filles partout partout partout ! Puis je suis sûre que tu en trouveras une avec qui tu pourras parler de tricot, de Scrabble et de grilles de mots croisés ! ». Un petit rire moqueur venait de s’échapper de Penny qui venait de se relever et se posa à côté de Lena. « Hum, je propose qu’on aille dans l’une de nos anciens bars qui faisaient notre QG ! Histoire de fêter ma victoire ! On criera comme ça : « Lena Warren est enfin sortie de sa tanière ! » » lui lança-t-il. Paroles accompagnés de grandes gestuelles quasi-risibles.

« Bah pourquoi pas ? C’est cool un bar lesbien ! Y a plein de filles partout partout partout ! Puis je suis sûre que tu en trouveras une avec qui tu pourras parler de tricot, de Scrabble et de grilles de mots croisés ! » Lena secoua la tête. Décidément, Penny trouverais toujours quelque chose à redire même quand elle allait dans son sens et acceptait de sortir dans un bar avec lui. Elle n’avait pas envie d’expliquer pendant trois heures les raisons pour lesquelles elle préférait ne pas aller dans un bar lesbien alors elle se contenta de lui faire un sourire. « Pour leur épargnez ta présence, t’es telle pénible, et moi tellement généreuse que je pense à tout le monde. » Seule la première partie de sa phrase était vraie bien évidemment mais elle se souciait peu du fait que Penny puisse avoir l’envie de se moquer de as soi-disant générosité. « Et puis j’ai pas besoin de ça pour trouver quelqu’un avec qui parler de scrabble et de mots croisés. C’est vrai qu’en plus ce sont des sujets de conversations tellement passionnants.» Elle pensait à sa sœur bien évidemment quand elle disait ça, sa sœur qui par moment avait le don de la rendre folle. Comme Penny d’ailleurs, mais pas à propos des mêmes choses. « Hum, je propose qu’on aille dans l’une de nos anciens bars qui faisaient notre QG ! Histoire de fêter ma victoire ! On criera comme ça : « Lena Warren est enfin sortie de sa tanière ! » » Si, il s’était limité à sa première phrase, Lena aurait pu sourire à nouveau, mais si l’avait fait, bah ça n’aurait pas vraiment été Penny quoi. Elle lui lança un nouveau regard agacé – elle ne comptait d’ailleurs plus tout ceux qu’elle avait du faire depuis qu’il était là – et réplica d’un ton sec. « Dis ça et je repars aussitôt, tu pourras juste célébrer ta défaite comme ça. Mais sinon on a qu’à aller dans un de nos anciens bars. »

Un sourire s’était dessiné sur les lèvres de Lena lorsque Penny parla de ce fameux bar lesbien. A vrai dire il n’avait aucune idée du lieu où il se trouvait, où s’il en existait un dans New-York, enfin il se doutait bien que ce genre d’endroit ça existait. Il écoutait à son tour Lena qui prit la parole pour justifier les raisons pour lequel elle ne voulait pas. C’était donc cela. Elle voulait leur épargner la présence du jeune homme en ces lieux. Pénible, comment osait-elle tenir ce genre de propos ! Bien entendu qu’il ne l’était pas… on le sait tous, hein ? Penny, il n’était pas comme cela. Oui bien sûr que je vous mens, ironie mes amis ! Puis elle rajouta qu’elle était généreuse… Penny se mit alors à pouffer de rire. « Genre toi, généreuse ? T’es même pas fichue de donner une pièce à un sans-abri dans la rue, alors hein ! ». C’était la seule référence qu’il avait trouvé comme cela sur le tas, sans trop réfléchir. Puis il se tut avant de reprendre à nouveau la parole. « Ah ouais, c’est qui ? Tu t’es inscrite à un club du troisième âge ? Pas étonnant vu ce que tu deviens. ». Pointe d’ironie dans sa voix. Bien sûr qu’il se doutait que ce n’était pas cela, mais cela, il faisait juste par pur plaisir. Juste pour faire chier son monde, juste pour faire chier Lena comme il savait si bien le faire. Penny, c’était ce gars : gamin dans sa tête, qui voulait toujours amuser les gens qui l’entouraient voire même les agacer par moment. C’était ce qu’il se passait avec Lena. Cette dernière répliqua peu de temps après que le texan eut pris la parole. Un ton sec, légèrement froid. Le jeune homme roula des yeux avant de chercher à se rattraper. « C’est bon. On va aller dans l’un de nos anciens bars… comme avant. ».