La journée qui venait de s’écouler avait été tout ce qu’il y avait de plus normale. Wendy s’était levé, avait mangé, avait passé un long moment au téléphone et ainsi de suite. Que du normal quoi, jusqu’au moment où elle posa un regard songe sur sur sa veste qui était posée sur le canapé. Il était environ vingt-deux heures et la soirée ne faisait que commencer mais Wendy n’avait pas réellement envie de sortir. Non, elle avait plutôt très envie de voir quelqu’un, quelqu’un qu’elle n’avait pas vu depuis trop longtemps à son goût. Elle soupira et franchit les quelques mètres qui la séparait de la cuisine. Elle sortit une cannette de bière du réfrigérateur et la but en réfléchissant à ce qu’elle allait faire ou non. Ce après quoi elle se dirigea d’un pas résolut vers le salon où son portable personnel traînait sur la table basse. Elle le prit et pianota rapidement sur les touches de son blackberry. Ce qu’elle écrivit était bien simple :

J’ai envie de te voir.

Au moins, ça avait le mérite d’être clair. Elle n’ajouta rien et envoya son message, le nom du destinataire s’afficha sur l’écran : Penny. Penny c’était le mec avec qui elle était sortie. Elle n’aurait pas su dire si ça faisait longtemps, ni depuis combien de temps elle ne l’avait plus vu. Elle savait juste deux choses, ou plutôt trois, premièrement il s’appelait Penny, deuxièmement elle était sortie avec et dernièrement c’était un bon coup, et ça ce n’était pas négligeable. Cela comptait d’ailleurs pour beaucoup dans le fait qu’elle avait envie de le voir ce soir. Parce que oui, elle ne voulait pas le voir pour qu’il s’amuse à lui raconter sa vie. Elle doutait d’ailleurs beaucoup du fait qu’il puisse avoir quelque chose d’intéressant à raconter : aussi loin qu’elle se souvienne, elle n’avait jamais eu de véritable conversation avec lui.

Wendy s’était assise sur le canapé et zappaient sans vraiment prêter attention aux chaînes qu’elle mettait, de toute manière, elle restait rarement plus de dix secondes sur une même chaîne alors bon. Son téléphone, qu’elle avait reposé à sa place sur la table basse après avoir envoyé un message à Penny, sonna. Elle ne put s’empêcher de sourire parce qu’elle savait déjà qui était l’expéditeur de son message. C’est sans sur prise qu’elle vit de qui venait le message et elle marmonna en répondant à son message. « Tu es trop prévisible Daniels. » enfin, ça lui était bien égal ça, du moment qu’il venait et il venait, il lui avait confirmé dans son dernier message.

Quelques minutes plus tard - elle n’aurait pas su dire combien exactement – on sonna à sa porte. Wendy sourit et attrapa la télécommande pour éteindre la télévision. Elle se dirigea ensuite vers la porte le plus lentement qu’elle pouvait. Elle ne voulait surtout pas donner l’impression à Penny qu’elle l’attendait impatiemment, même si c’était effectivement le cas. Lorsqu’elle ouvrit la porte elle se trouva face à Penny et son sourire arrogant, toujours le même. On pouvait dire qu’il n’avait pas vraiment changé, pas du tout même. « Je te manque tant que cela, Everson ?! » Wendy secoua la tête, si jusque là, elle aurait pu avoir un petit doute, le fait qu’il n’avait pas changé le moins du monde s’imposait comme une évidence maintenant. Elle afficha un air affligé avant de répondre. « Si tu savais… Je ne peux pas vivre sans toi Daniels, je rêve de toi, je sens ta présence partout… C’est tellement difficile. » Après ces quelques mots, elle s’écarta légèrement de la porte pour le laisser entrer dans le petit appartement.

« J’avais vraiment envie de savoir ce que tu devenais. Dans ta vie je veux dire. » Wendy avait dit ça sans se départir de son sourire. Elle savait très bien que Penny savait pourquoi elle voulait le voir mais elle avait très envie de lui laisser croire qu’il se trompait et qu’elle voulait réellement parler avec lui, juste parler. Il n’était jamais trop tard pour avoir une première vraie conversation. Cependant, son petit manège n’allait pas durer bien longtemps, Penny n’était pas un gars qui était capable de mener une conversation intéressante.

Il était entré comme s’il avait été ici chez lui. Cela n’avait guère rien d’étonnant, il était toujours chez lui partout, surtout là où il s’était souvent rendu par le passé. Wendy referma la porte derrière elle, le sourire toujours aux lèvres et s’approcha de Penny. Mais elle resta a une distance respectable de lui et alla s’assoir sur le canapé l’air de rien. « Et si on passait directement aux choses sérieuses, Wendy ? » Elle tourna la tête vers lui amusé, il était aussi peu patient que dans ses souvenirs et on ne pouvait pas dire qu’il était du genre à prendre des gants pour dire les choses, il allait droit au but. Elle ignora néanmoins sa remarque lorsqu’elle répondit. « Tu sais que les gens civilisés, quand il se voit pour la première fois depuis … euh, depuis un certain temps, ils commencent par se dire bonjour. Et puis, ils prennent de leur nouvelle je crois aussi. » Elle lança un regard perçant sur Penny avant de poursuivre. « Toi non. Je pense que quelque part tu te rapproche plus de la bête que de l’homme civilisé Penny. Tu devrais t’inquiéter. »

Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle était d’humeur si bavarde ce soir. Elle avait toujours tendance à parler beaucoup pour ne rien dire, à combler les vides quand il y en avait mais dès fois, ça devait être vraiment très agaçant pour les autres. Et elle ne doutait pas une seconde du fait que ça devait agacer Penny. « Je pense que c’est pour ça que tu as rappliqué si vite d’ailleurs et… » Elle se tut parce qu’il s’était rapprocher d’elle et qu’elle avait oublié la suite de ce qu’elle voulait dire. Il parla à nouveau mais elle se fichait bien de ce qu’il pouvait être en train de dire. Elle avait du mal à continuer son petit jeu quand il était si près d’elle. Elle se retourna et posa ses lèvres sur les siennes doucement.

Après avoir rit pendant de longues minutes, Penny prit la parole. « La bête, comme tu dis, attend que tu viennes la dompter. » Wendy fit un sourire amusa et secoua la tête. C’était vraiment un cas désespéré, et elle n’arriverait pas à sortir une seule phrase sérieuse de lui. De toute manière ce n’était pas vraiment son but. « T’es une bête en manque en fait, c’est ça hein ? » Wendy avait l’image en tête des bêtes qu’on voyait dans les chaînes animalières – qu’elles ne regardaient jamais du reste, à moins d’être dans un état critique – et de leur comportement lorsque la saison des amours était arrivée.

Wendy avait oubliée à quel point Penny pouvait embrasser bien. C’était un crime, elle se demanda l’espace d’une seconde comment elle avait pu oublier ça. Cette pensée fut immédiatement suivie par une autre grande question, à savoir celle de savoir comment elle avait pu jeter Penny. Après tout ils avaient été très bien ensemble. Néanmoins, elle chassa ces pensées rapidement pour se concentrer sur l’instant présent. Elle soupira quand Penny se détacha d’elle pour parler. Surtout vu l’inutilité de ce qu’il disait. Elle posa une main sur ces lèvres et secoua la tête. « Tais-toi maintenant. J’ai jamais aimé quand tu parlais, ça montre toujours trop ta stupidité. » Après ça, ils reprirent le baiser là où ils l’avaient laissé. Wendy posa ses mains sur le torse de Penny doucement et entreprit de défaire les boutons de sa chemise sans pour autant lâcher ses lèvres.

« en manque de toi, surtout. » Wendy esquissa un petit sourire. Ce qu’il disait de la surprenait pas vraiment dans le fond. Ca lui faisait juste plaisir de l’entendre, bien qu’elle s’en soit déjà douter en le voyant rappliquer aussi vite chez elle. « C’est juste pour ce soir hein. » Elle s’était sentie obligé de le préciser. Parce qu’après tout, même si elle en avait oublié le pourquoi, il y avait bien une raison pour laquelle elle avait rompu avec lui et elle ne doutait pas une seule seconde du fait que ce soit une bonne raison. Et si cette raison était si bonne que ça, elle n’aurait vraiment pas du rappeler Penny. Mais soit. Elle avait envie de le voir et il n’était pas vraiment utile de réfléchir longtemps à ça. Si elle s’était toujours contentée de faire uniquement ce qu’elle pouvait bien faire sans soucis, et bien elle aurait passé sa vie à ne rien faire et à s’ennuyer.

Penny caressa sa cuisse et si Wendy n’avait pas été trop occupé à l’embrasser, elle aurait sourit. Elle se sentait bien en sa présence. Elle sentit qu’il la faisait reculer jusqu’au canapé, elle se laissa faire et se détacha légèrement de lui seulement après qu’elle ait senti le canapé derrière elle. « Ca m’avait manqué. » Soit, ça n’avait pas grande importance dans le fond mais elle s’était sentie obligée de le dire. Elle recommença après ça à l’embrasser et entreprit de finir de déboutonner sa chemise fébrilement en pensant vaguement que ce n’était pas humain de coller autant de boutons sur une chemise. « T’aurais mieux fait de mettre un tee-shirt. » Lui souffla-t-elle au creux de l’oreille avant d’arriver finalement à lui ôter sa chemise. Elle posa ses mains sur son torse et se colla contre lui.

A ce qu’elle lui avait dit, le jeune homme avait préféré ne rien répondre. Et en un sens, Wendy préférait nettement cela. Comme elle l’avait dit un peu plus tôt d’un ton moqueur, lorsqu’il parlait, Penny montrait à quel point il pouvait être con et Wendy n’aimait pas ça. Ils s’embrassaient toujours et après que Wendy eut envoyé la chemise du jeune homme un peu plus loin, ce dernier semblait se battre avec sa robe. « et toi, t’aurais pu mettre un truc moins compliqué que cette robe… » Wendy se détacha légèrement de lui et eut un petit sourire. « Ca aurait été tellement moins drôle si j’avais pris autre chose. » Après tout, ce n’était pas comme si, elle avait mis cette robe juste pour lui compliquer la tâche. A la base, elle avait prévue de sortir ce soir-là. C’était pour ça qu’elle avait troqué son jean et son top contre cette robe. Et si ces plans avaient changés, c’était en quelque sorte la faute de Penny. Parce qu’elle avait changé ses plans seulement parce qu’elle avait repensé à lui. Elle ne savait plus pourquoi elle avait repensé à lui d’ailleurs, après tout ce temps. Mais soit, dans l’immédiat, rien de tout cela n’aurait eu de l’importance. Peu importe le moment d’ailleurs, du point de vue de Penny, cela n’aurait jamais eu d’importance. Elle posa un regard amusé sur Penny avant de dire quelques mots. « Mais tu as besoin d’aide peut-être ? » Elle laissa échappa un petit rire avant d’ajouter. « Dans mes souvenirs, t’étais plus douée que ça. »