La journée semblait ne pas cesser de s’étirer en longueur. Depuis qu’elle avait mis le pied par terre en se levant le matin même, Kali n’avait pas cessé une seule minute de se demander pourquoi elle n’était pas restée au lit. Ca aurait été bien plus simple et elle regrettait d’avoir après de longues minutes trouvé le courage de se lever. Coincée entre un homme qui lisait son journal – à cette heure de la soirée, il aurait du savoir que les nouvelles du matin n’étaient plus d’actualités depuis longtemps – et une femme avec ces deux enfants qui braillaient, Kali bouillait intérieurement. Dieu qu’est-ce qu’elle pouvait détester le métro et les gens qui le prenaient. A la liste des choses qu’elle regrettait d’avoir fait dans cette journée elle pouvait ajouter en première place le fait d’avoir choisit de prendre le métro plutôt que de marcher. Enfin, deuxième place serait plus justifiée parce que ne pas avoir rabattu son caquet à la mégère qui l’avait agressé ce midi venait sûrement plus justement en premier. Des pleurs retentirent alors et Kali eut envie de pleurer elle aussi. Enfin elle beau être vraiment désespérée elle gardait toujours la même expression impassible.
Enfin, le métro s’arrêta et Kali en descendit sans se soucier de savoir où elle se trouvait. A vrai dire la seule chose qui comptait pour elle à ce moment précis c’était de quitter cet enfer, enfer qui n’avait duré que cinq minutes à son portable. Décidée à finir de rentrer chez elle à pieds, elle sortit son téléphone et écrivit un message avant de se mettre en route – elle avait arrêté d’écrire ses messages en marchant depuis qu’un homme avait manqué de la tuer parce qu’elle avait eu le malheur de lui rentrer dedans. Son message disait juste « Mon amour ♥ Si j’arrive chez moi avant toi, tu me fais un massage, je suis trop morte. » Elle l’envoya et prit la route de chez elle. Elle ne doutait pas du fait que Penny comprendrait ce qu’elle voulait dire et viendrait chez elle. Penny c’était le gars un peu lourd et souvent très chiant qui lui servait d’ami. Enfin très chiant, elle supposait que de nombreuses personnes devaient le trouver très chiant mais, étonnement, elle le supportait sans aucun mal.
Finalement elle n’était pas si loin de chez elle que ça et elle arriva devant son immeuble et monta les marches le plus vite possible. Elle sourit en ne voyant personne devant la porte et entra dans son appartement vide. Elle alluma les lumières et s’assit sur son canapé décidée à ne plus en bouger. Du moins à ne plus en bouger jusqu’à ce que Penny se ramène.

kaliska&penny,, episod one : blablabla

Skate Park. Encore une après-midi à flâner dans ce lieu qu’on nommerait pour lui : QG. Encore une après-midi à ne pas aller en cours, encore une après-midi à sécher voyez-vous cela. Rien d’étonnant pour ce jeune homme qui se montrait de nombreuses fois réfractaire avec les cours, les études et toutes ces conneries. C’était ainsi avec quelques amis, eux aussi skateurs, que Penny avait passé l’après-midi. Une journée à skater, le rêve un peu, non ? Assis par terre sur le goudron, en cercle, la bande de potes discutèrent, rigolèrent de tout et de rien. A cet instant, le jeune homme perdit le fil de la conversation et ce concentra sur son portable et lit attentivement le message qui venait de s’afficher. « Mon amour ♥ Si j’arrive chez moi avant toi, tu me fais un massage, je suis trop morte. ». Voilà donc ce que disait très précisément ce message. Un léger sourire s’esquissa sur les lèvres de Penny. Le prénom de « Kaliska » s’était affiché juste au-dessus de ce message. Kaliska, Kali comme il l’appelait la majorité du temps, était son amie. Une amie assez particulière puisque la majorité des personnes pensent qu’ils entretiendraient une relation assez ambiguë et pas très nette. Ce n’est pourtant que de l’amitié qu’il y a entre ces deux-là. Après avoir pianoté sur son portable, le jeune Penny répondit alors à son amie. « Amour ! ( : ♥ Heinhein, ça marche… ». Et sans attendre la fin de la conversation, Penny se releva tout en rangeant son portable dans la poche de son jean. En attrapant son skate qui était au sol, il lança à ses potes un petit : « bon, les gars, je vous laisse ! Le devoir m’appelle ailleurs ! ». Une phrase ponctuée par un petit clin d’œil.
Penny alla alors en direction de Harlem, là où son amie Kali habite. C’était à pieds qu’il avait décidé de s’y rendre. En fait, il a horreur des transports en commun, il n’y a surement rien de plus répulsif que ces endroits selon lui. Sa marche était quelque peu dynamique, mais pas trop. Certes, le but du jeu était qu’il arrive le premier à l’appartement de Kaliska et pourtant cela ne semblait pas l’inquiéter, bien au contraire… […] A hauteur de l’appartement de la jeune femme, Penny sonna une fois et attendit sagement devant la porte. Il était alors arrivé à son point d’arrivé, la course était donc terminée. Y avait-il eu vraiment une course ? Non, pas vraiment… La porte s’ouvrit et sans se faire attendre, le jeune homme lâcha un « Oh mon amour ! Déjà arrivée ? ». Il se doutait bien qu’elle était déjà arrivée. Arrivée avant lui. II venait donc de perdre (si on pouvait appeler cela perdre), en gage : il devra alors faire un massage à son amie.

Kali n’était pas rentré chez elle depuis très longtemps quand on sonna à la porte. Enfin, elle n’avait pas l’impression d’être chez elle depuis très longtemps du moins. Elle se dirigea vers la porte le sourire aux lèvres parce qu’elle savait déjà qui se trouvait derrière. Penny était une des rares personnes, avec sa sœur, qu’elle était toujours heureuse de voir, même dans ses jours où elles ne supportaient personne. Elle ouvrit la porte sur son ami sans grande surprise. Elle n’osait même pas imaginer la tête qu’elle aurait fait si ça n’avait pas été Penny derrière la porte mais quelqu’un d’autre, elle aurait été capable de lui claquer la porte au nez ou quelque chose. « Oh mon amour ! Déjà arrivée ? » Kali leva les yeux aux ciels amusés, elle n’était pas totalement débile et savait pertinemment que si Penny avait voulu arriver avant elle, il aurait très bien pu être plus rapide. « Bah oui qu’est-ce que tu veux, je suis super rapide hein. » Elle arbora un petit air fier et s’effaça pour le laisser passer et pouvoir refermer la porte derrière lui avant d’ajouter. « Mais je sais que t’as fais exprès de pas te presser parce que tu mourrais d’envie de me faire un massage. » Elle insista bien sur le mot mourrais et laissa échapper un petit rire.
Elle avança jusqu’en dans le salon et s’assit sur le canapé qu’elle avait quitté quelques minutes à peine. Elle ne fit pas de signe à Penny pour qu’il al rejoigne ni rien, elle savait qu’il n’en avait besoin, il venait assez souvent ici et ne se gênait plus depuis longtemps ; Une fois qu’il l’eut rejoint elle s’assit en tailleur et le regarda très sérieusement. « Mon amour, serre moi dans tes bras, j’ai vécu une terrible journée quoi. » Elle prit alors une expression faussement malheureuse avant de continuer. « Je ne sais pas si tu te rends compte mais j’ai déjà du me lever ce matin, c’était très difficile. Et puis j’ai failli mourir dix fois pendant ma journée, tu as donc beaucoup de chance de m’avoir devant toi ce soir. Et pour couronner le tout, j’ai été frappé d’un accès de folie et j’ai pris le métro, ça a été les cinq plus terribles de ma vie. » Kali se tut en secouant la tête d’un air profondément désolé. Elle venait sûrement de parler plus dans les quelques minutes qui venaient de passer que durant toute sa journée entière enfin il fallait dire qu’elle n’était pas d’un naturel très bavard non plus.

Sa question était conne. A la hauteur de celui qui venait de la poser pour certains, il est vrai. Le jeune homme avait pris des airs faussement surpris lorsqu’il prit la parole. Il l’avait sûrement fait exprès de ne pas arriver le premier et d’avoir pris son temps. « Bah oui qu’est-ce que tu veux, je suis super rapide hein. ». Kaliska prit un petit air fier, chose qui amusa le jeune homme. Puis après quelques secondes, elle le laisser passer et dégagea le passage de la porte. Penny entra alors dans l’appartement de la jeune femme. C’est alors qu’elle lui lança un : « Mais je sais que t’as fais exprès de pas te presser parce que tu mourrais d’envie de me faire un massage. ». Arf, elle n’avait pas faux, elle avait sûrement vu juste. Il se retourna alors vers elle, et prit un air légèrement outré. A croire qu’il avait des petits talents de comédien (en plus d’avoir ce magnifique talent de savoir faire chier les gens.). « Mais pas du tout ! Je n’ai rien fait exprès ! C’est le hasard, amour ! ». Il suivit alors du regard la jolie brune qui s’avérait être son amie. Il la regarda se diriger dans le salon et s’installer dans son canapé. A son tour, sans un mot, Penny la suivit et s’installa alors à ses côtés.
« Mon amour, serre moi dans tes bras, j’ai vécu une terrible journée quoi. Je ne sais pas si tu te rends compte mais j’ai déjà du me lever ce matin, c’était très difficile. Et puis j’ai failli mourir dix fois pendant ma journée, tu as donc beaucoup de chance de m’avoir devant toi ce soir. Et pour couronner le tout, j’ai été frappé d’un accès de folie et j’ai pris le métro, ça a été les cinq plus terribles de ma vie. ». Penny esquissa un petit sourire amusé peu de temps après le long monologue de Kaliska. Il se tourna alors vers elle, et la pris dans ses bras. Quoi ? Elle lui avait demandé de la serrer dans ses bras, non ? Bien alors ! C’est ce qu’il venait de faire. Il la serra alors légèrement dans ses bras. Puis, il vint alors déposer un petit baiser sur la joue chaude de son amie. « Oh mon pauvre amour ! Je compatis… Tu n’as pas eu une journée facile, dis-donc ! ». Il y avait de l’amusement dans sa voix, et aussi une certaine compassion. Enfin, tous ces petits mots doux, ces petits surnoms, ce n’était que du faux. Rien de bien sérieux derrière tout cela, et ça chacun des deux le savait.Penny se détacha doucement de Kali et la regarda d’un air malin. « Et ce massage alors ? Ca tient toujours ? » . Massage, oui. Rapellons-le la première raison de sa venue ici était ce fameux massage. Le deal était « t’arrives après moi, tu me fais un massage ! ». Elle était donc arrivée avant lui, il devait lui faire un massage…

« Mais pas du tout ! Je n’ai rien fait exprès ! C’est le hasard, amour ! » Son air semi-offusqué ne convainquit pas du tout Kali au contraire et elle laissa échapper un petit rire avant de reprendre l’air le plus sérieux du monde. « Tu sais… » Elle baissa légèrement le ton comme si elle allait lui faire une très importante révélation. « … je ne suis pas si bête que j’en ai l’air. » Elle hocha la tête pour appuyer ses dires et poursuivit en reprenant une voie normale. « Et en plus de ça je ne crois pas du tout au hasard. »
Comme elle s’y était attendu, Penny l’avait rejointe et s’était assis à ses côtés sur le canapé. Pendant qu’elle parlait, il ne dit rien. En même temps, il fallait dire qu’elle ne lui avait pas vraiment laissé l’occasion d’en placer une. A la suite de ses paroles, il sourit visiblement amusé par son récit, récit qui aux yeux de Kali n’avait rien d’amusant du tout. Elle esquissait un début de moue boudeuse quand Penny la serra dans ses bras comme elle le lui avait demandé chassant par la même occasion tout agacement ou colère chez Kali. « Non, vraiment pas, je suis vraiment à plaindre je trouve. » Kali reprit un air désespéré et fronça les sourcils avant d’ajouter. « Et j’apprécierais que tu ne ris pas okay ?! Parce que je sais que tu en meurs d’envie, je te connais par cœur Penny Daniels, espèce de sang cœur. » Kali s’éloigna de lui et se détourna, semblant tout à coup passionné par la contemplation du plafond de son appartement. C’est fou ce qu’il pouvait être joli et elle s’étonna presque de ne pas avoir remarqué ça avant. Cependant, Penny reprit la parole et Kali reporta bien vite son attention sur lui avec un grand sourire, oubliant bien vite pourquoi elle venait traiter son ami de sans cœur. « Je ne sais pas. » Elle fit mine de réfléchir avant de s’expliquer. «Parce que tu comprends t’as fait exprès de perdre donc bon, c’est un peu faussé, qui sait ce qui serait arrivé si t’avais joué le jeu ? » Elle avait à nouveau un air très sérieux qu’elle quitta bien vite lorsqu’elle reprit la parole. « Pour te punir d’avoir triché ainsi, non seulement tu vas devoir me faire un massage, parce que tu masse comme un dieu quoi, mais en plus, tu vas devoir aller me chercher à boire et à manger à la cuisine parce que c’est très très loin et que j’ai pas du tout le courage d’y aller. » Elle se tut et ponctua sa phrase d’un petit sourire satisfait, fière d’avoir trouvé une raison pour le faire se déplacer jusqu’à la cuisine à sa place.

Penny secoua alors légèrement la tête comme pour nier les dires de son amie et la faire changer d’opinion. « Le bus avait du retard, ce n’est pas de ma faute ! ». Il haussa les épaules, prenant une petite mine triste. Excuse qui pouvait être vrai, mais sachons que le jeune homme avait horreur des transports en commun, sa thèse allait donc être rejetée par Kaliska. Il cessera peut-être de se justifier et de lui avouer la vérité. Qu’il l’avait fait exprès, exprès d’être arrivé en retard.
Dans le canapé, assis à côté de son amie, après ce petit câlin improvisé, Penny l’observa sagement. Sagement était vite dit, en fait. «Et j’apprécierais que tu ne ris pas okay ?! Parce que je sais que tu en meurs d’envie, je te connais par cœur Penny Daniels, espèce de sang cœur. ». Un petit sourire se dessina alors sur les lèvres du jeune homme. « Pardon ? Ce n’est pas du tout ce que tu crois, mademoiselle l’eskimo ! ». Eskimo, pingouin. C’était la même chose pour le jeune homme, c’était un truc, une chose qui vivait dans le froid, quoi. Il remua alors légèrement la tête lorsque Kali prit des distances et reprit la parole. Ou plutôt elle venait de lui répondre, en effet il voulait savoir si ce massage comptait toujours. Il regarda sans un mot alors Kaliska avant de lui répondre. Cependant, il prit un certain temps avant d’y répondre. S’il ne lui avait répondu directement, c’était qu’il avait bien une petite idée derrière la tête. Une idée derrière la tête, encore et toujours. « Je vais te chercher à boire, à manger. Mais alors, après, tu m’embrasses. ». En effet, il avait bien une petite idée derrière la tête… Du Penny tout craché.

Kali fronça les sourcils. « Depuis quand tu prends les transports en communs toi ? » Il avait horreur de ça, tout comme elle, elle le savait. Elle prit donc une mine victorieuse, elle savait bien qu’elle venait de prouver qu’il avait menti. Elle avait toujours raison, c’était comme ça.
« Pardon ? Ce n’est pas du tout ce que tu crois, mademoiselle l’eskimo ! » Kali lança un coussin qui se trouvait près d’elle au visage de Penny. « Pingouin et pas eskimo okay ! C’est pas la même chose. Les pingouins c’est des animaux et les eskimos c’est des gens aussi peu intéressants que ceux qui vivent dans cette ville. » Mais elle n’était pas vraiment étonné que pour un esprit comme celui de Penny, cela soit la même chose. De même, elle était certaine que toutes les explications qu’elle pourrait bien lui donné n’y changerait rien. Pour lui un eskimo et un pingouin, cela reviendrait toujours au même. Elle n’ajouta donc rien préparant ce qu’elle répondrait si jamais il venait à la contredire. « Je vais te chercher à boire, à manger. Mais alors, après, tu m’embrasses. » Ca, c’était la réponse de Penny à la demande de massage et d’aller chercher à manger de Kali. Elle le regarda étrangement, ça lui paraissait tellement étrange comme idée. Embrasser Penny, elle n’y aurait jamais pensé toute seule. « Vas chercher à manger d’abord on verra après. » Sitôt sa phrase terminée, Kali sut que ça ne marcherait pas et qu’il n’irait pas lui chercher à manger sans avoir obtenu l’assurance qu’elle l’embrasserait après. « T’es désespéré c’est pour ça ? T’as trouvé personne pour combler ton manque d’amour et d’attention pauvre petit chou. » Son ton était légèrement moqueur parce que si elle cédait à son chantage – parce que c’était ni plus ni moins ce qu’il lui faisait – elle ne voulait pas que ça soit sans se moquer de lui avant. « Bon bouges, vas chercher. Et je t’embrasserai après puisque c’est ec que tu veux. »

Un petit air surpris forcé vint peindre le visage de Penny. « Bah écoute, c’était la seule solution que j’ai trouvé pour aller plus vite ! ». Il essayait tant bien que mal de s’en tirer, même si cela semblait bien difficile pour le jeune homme. Être crédible, ça allait être dur. Il savait pertinemment qu’il avait perdu toutes ses cartes de crédibilité. Malheureusement pour lui.
Alors que Kaliska venait de lui lancer un coussin quelques secondes après qu’il ait pris la parole, Penny le rattrapa en plein vol. « Eh doucement ! Tu peux blesser quelqu’un avec ça ! ». L’air grave et sérieux sur le visage, le jeune homme reprit la parole. « Rooh, c’est bon. C’était un… lapsus ! Un lapsus, c’est tout ! Ca arrive à tout le monde. ». Bien entendu Penny, on allait tous te croire. C’était un lapsus. S’il-vous-plait, ne le contredisez pas, laissez-le croire ça. Ca le fera taire une bonne fois pour toute, sûrement. Enfin… « Ah ouais, t’es un pingouin ! C’est un peu être comme une chienne non ? Sauf que t’es une chienne froide, c’est ça ? ». Sacré Penny, décidément, il était difficile de le faire taire. Un sourire amusé au bout de ses lèvres qui se transforma petit à petit en petite moue du visage lorsqu’il entendit les paroles de Kaliska. Elle ne semblait vraiment pas vouloir céder à son petit chantage. « Oui, c’est ça. Ou plutôt non. J’ai toujours pas trouvé une fille qui satisfasse mon manque affectif, vois-tu… Alors je pensais que toi… enfin voilà quoi. ». Un petit sourire en coin et il écouta sagement le soudain changement d’avis de son amie. Bingo ! Il y avait réussi. « Chouette ! » lança-t-il en se levant et se dirigeant vers la cuisine. C’est alors qu’au beau milieu du chemin, il pila net, stoppa sa marche et se tourna vers son amie toujours assise dans le canapé. « T’as pas intérêt à te dégonfler, je te préviens ! ». Après ces quelques mots, il disparut dans la cuisine, allant chercher alors une boisson et de quoi nourrir Kaliska. Il savait bien ce qu’elle préférait dans tout ce qu’il y avait dans le frigo, il n’eut pas de mal à choisir. Après quelques minutes, il revint alors. « Mademoiselle la pingouin », il appuya bien sur ce dernier mot, « est servie ! ».

« Et si t’arrêtais de me prendre pour une imbécile, ça changerait un peu. » Parce que c’est ce qu’il faisait mais elle ne s’en offusquait pas vraiment. Elle savait qu’elle n’était pas la seule dans ce cas-là, Penny avait cette tendance remarquable à prendre tous les gens qui l’entouraient sans exception pour des cons. Elle était d’ailleurs certaine que si à elle ça lui était un peu égal, ça ne devait pas être le cas pour tout le monde.
Penny attrapa le coussin qu’elle venait de lancer et qui, à son plus grand déplaisir, n’avait pas atteint sa cible. Lorsqu’il lui dit qu’elle aurait pu blesser quelqu’un, elle ne put réprimer un petit rire. « De un, je doute que ça puisse faire grand mal et de deux, désolé de te décevoir mais au pire que tu sois blessé n’aurait rien de dramatique à mes yeux. » Ce n’était pas totalement vrai ce qu’elle venait de dire, enfin au moins sur le deuxième point mais cela n’avait pas grande importance. « Il y a pas dire eskimo et pingouin ça se ressemble beaucoup, y’a bien de quoi faire un lapsus là-dessus. » Elle avait le même air sérieux qu’elle avait toujours quand elle disait quelque chose en quoi elle ne croyait absolument pas. D’ailleurs elle avait l’impression de l’avoir toujours avec Penny cet air. Enfin elle l’abandonna bientôt pour faire une moue désespérée. Elle se demandait quand même parfois si Penny était vraiment tout le temps comme ça ou si ça lui était spécialement réservé à elle ? Parce que s’il était tout le temps comme ça, il ne devait pas se faire que des amis dans la vie. Au contraire. « Tu dis vraiment n’importe quoi tu sais. » Elle avait parlé d’un ton sec. Vexée Kali ? Sûrement un peu mais il fallait préciser que cela arrivait très facilement et aussi très fréquemment avec elle.
Bien évidemment, Penny était bien content que Kali est fini par lui céder et il s’exécuta presque sitôt qu’elle eut fini de parler pour aller jusqu’à la cuisine. L’aisance avec laquelle il se déplaçait dans l’appartement aurait pu faire croire à n’importe qui qu’il y vivait, mais non, il était juste un habitué des lieux et aussi habitué à faire tout ce que Kali ne faisait pas par manque de courage. Se déplacer jusqu’à la cuisine par exemple. Il revint vite avec exactement ce qu’elle aurait choisie si elle avait été à la cuisine elle-même. Elle avait très faim et voulu manger tout de suite mais se rappela sa promesse. Elle se ravisa donc et soupira. Elle évita de se poser trop de question sur ce qu’elle allait faire et à quel point c’était bizarre et s’approcha de lui pour l’embrasser.

Penny se tenait donc debout en face de Kaliska qui attendait alors son repas. En effet, elle lui avait demandé de lui rapporter à manger et à boire, chose qu’il avait fait après avoir quelques peu négociés. Un sourire au bout des lèvres, comme à son accoutumé, et il resta silencieux face à elle, face à Kaliska tout en la regardant droit dans les yeux. C’est alors qu’il se remémora ce qu’elle lui avait dit quelques minutes avant qu’il parte dans la cuisine. « Tu dis vraiment n’importe quoi tu sais. ». Elle n’avait pas faux, c’est vrai. Combien de fois lui avait-on répétait cela ? De nombreuses fois. Néanmoins, on ne pouvait pas le nier, ça faisait en quelque sorte son charme, le charme de Penny. Il secoua alors légèrement la tête, comme pour remettre de l’ordre dans ses idées et revenir à la réalité. Réalité plus ou moins dure. Penny venait de tenir son rôle d’ami fidèle et très gentil avec brio : en effet il venait d’apporter à la jolie Aixeres ce qu’elle lui avait demandé. Ainsi une canette de boisson en main, de l’autre de la nourriture, c’est alors qu’il tendit à Kaliska la canette. Après qu’elle voulut attraper alors sa boisson, Penny retira la canette tel un gamin. Le petit air mesquin et rusé s’afficha alors sur son visage. « Le baiser, avant ! ». On ne pouvait pas le nier : il savait vraiment ce qu’il voulait. Enfin c’était surtout une feinte, il se doutait bien que s’il donnait ce qu’elle voulait à son amie Kali, leur petit deal n’allait sûrement plus être d’actualité. Il attendait alors une réaction de son amie, et s’installa silencieusement à ses côtés dans le canapé.

Kaliska aurait tellement aimé pouvoir se saisir de la canette et de la nourriture sans n’avoir rien d’autres à faire ne retour. Parce que, plus elle y pensait, plus elle trouvait leur petit marché ridicule. Cela montrait bien qu’il était grand temps qu’elle se prenne un peu en main et trouve au moins la capacité de se déplacer jusqu’à la cuisine. En attendant, elle était coincée et elle le savait. Elle avait beau s’être approcher de Penny dans le but même de l’embrasser, elle n’arrivait pas à se décider à le faire. L’idée lui paraissait tellement étrange. Elle avait embrassé d’autres garçons avant, évidemment mais ceux-là ne comptait pas. C’était juste des étrangers, des gars qui par le plus grand des hasards avaient croisé sa route et qui par un autre grand hasard s’était retrouvé très proche d’elle. Alors que Penny, bah c’était Penny. Elle le connaissait tellement bien, ils parlaient souvent ensemble, ils s’échangeaient des mots d’amour comme ça, beaucoup de gens croyaient même qu’ils sortaient ensemble. Mais ce n’était pas le cas. Et si effectivement, ils leur arrivaient souvent de dormir tous les deux, il ne s’était jamais rien passé entre eux.
Kali était bien contente que Penny ne puisse pas lire ses pensées. Ils se seraient sûrement amusé de toutes ses tergiversions. Elle avait même été jusqu’à penser qu’elle ferait bien d’aller se chercher à manger et que ce serait plus simple comme ça. Elle essaya d’imaginer la tête qu’il ferait si elle se levait maintenant pour faire ça. Il était tellement persuadé qu’il avait gagné et qu’elle allait l’embrasser que ce serait très drôle à voir. Néanmoins, elle avait eu une mauvaise journée, elle était fatiguée et elle avait très faim et soif. Elle chassa donc toutes pensées de sa tête et s’approcha de nouveau de Penny. Elle croisa son regard et puis se résigna. C’est ainsi qu’elle se pencha vers lui et l’embrassa. Cela fut très bref mais elle n’aurait surtout pas voulu que ça dure plus longtemps. C’était vraiment aussi bizarre qu’elle l’imagina. Elle se redressa et s’écarta de Penny comme s’il avait eu la peste ou toute autre maladie contagieuse. Et puis, sans le regarda, elle attrapa sa canette, attendant une quelconque réaction de sa part.

Un sourire en coin et Penny attendit sans un mot, une réaction de la part de la jeune femme. Elle devait sûrement être désespérée par le comportement très enfantin et puéril de son ami, mais il ne fallait pas lui en vouloir. Puis ils étaient amis, ils s’appréciaient beaucoup, ils s’aimaient, alors elle lui pardonnait bien entendu. Ils s’aimaient, oui. Certes un amour différent de celui que les autres pensaient. Non, ce n’était pas de l’amour comme il y aurait dans un couple, c’était de l’amour amical. Ils étaient amis, et rien de plus. Ils savaient bien l’un comme l’autre que leur relation s’arrêterait à là et n’irait pas plutôt. Et voilà que Penny eut la sordide idée de vouloir que Kaliska l’embrasse. Cette dernière se leva et s’approcha alors de son ami, de Penny. C’est ainsi qu’ils s’adonnèrent à un baiser. Ce fut très court, très bref, c’est certain… et c’était étrange, non pas répugnant mais étrange. Bien entendu, Penny ne put se retenir de faire part à Kaliska Aixeres ses impressions. « Ewww. C’est… bizarre. Enfin ce n’est pas que t’embrasses mal, hein… mais, ewww. C’est vraiment étrange ! ». A la tête que venait de faire le jeune homme, il n’avait pas vraiment apprécié ce baiser. Ce n’est pas que c’était la première fois qu’il embrassait une fille. Bien entendu, il en avait déjà embrassé d’autres, ses exs copines, ses filles qui lui tinrent compagnie une nuit, celles des soirées qu’il embrasse lorsqu’il est dans un état secondaire, puis… non, c’était bien la première fois qu’il embrassait une amie, qu’il embrassait une fille à laquelle il était si proche. Car oui, Kali et Penny étaient proches, très proches même. Après ce fameux baiser, Penny venait de donner sa cannette et sa nourriture à son amie sans rien dire. Puis assis à côté d’elle, il la regarda sagement. Elle n’avait pas dit un mot depuis qu’ils s’étaient embrassés. Elle était comme muette. Si Penny s’était empressé de dire des mots, ce n’était pas le cas de Kaliska. « Hum, t’es bien silencieuse dit-donc… » dit-il calmement.

« Ewww. C’est… bizarre. Enfin ce n’est pas que t’embrasses mal, hein… mais, ewww. C’est vraiment étrange ! » Bon, si effectivement Kali avait attendu une réaction, elle n’avait pas vraiment pensé que ce serait celle-ci. Parce que même si ils étaient tous deux d’accord sur l’étrangeté de ce baiser, il n’était pas très agréable de s’entendre dire eww ni d’avoir en face de soi une mine dégouté après avoir embrassé quelqu’un. Si il n’avait pas précisé que ce n’était pas parce qu’elle embrassait mal qu’il réagissait comme ça mais parce que c’était étrange, Kali aurait pu très mal le prendre. Elle resta silencieuse en buvant sa canette. Elle ne trouvait rien à dire. Et puis, la réaction de Penny l’avait quand même un peu vexée.
« Hum, t’es bien silencieuse dit-donc… » Kali leva la tête vers Penny et le regarda sans vraiment le regarder. Elle voulait juste montrer qu’elle écoutait à peu près ce qu’il disait. « J’ai faim ! » C’était assez nul comme réponse. Mais bon, elle ne trouvait rie à dire de mieux. Ignorant la nourriture que Penny avait ramenée de la cuisine pour elle, elle se leva et attrapa un pot de glace dans le congélateur. Elle chercha une cuillère et prit le plus de temps possible pour retourner jusqu’au canapé. Vu qu’elle mettait un point d’honneur à ne pas regarder son ami, elle ne pouvait pas voir l’expression de son visage, mais elle pensait qu’il devait être un peu surpris. Ou même la trouver très étrange et s’interroger sur sa santé mentale. Elle qui pensait qu’il la connaissait assez pour ne plus la prendre pour un extra-terrestre. Elle prit une cuillérée de glace et puis se remit à parler. « Tu sais Penny… tu peux vraiment te montrer vexant parfois. Parce que moi aussi j’ai trouvé ça étrange ein mais voilà quoi, j’en ai pas dit autant. » Elle prit une autre cuillère avant d’ajouter. « Parce qu’en plus j’embrasse très bien. »

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Kaliska semblait assez vexée par les paroles de Penny. C’est vrai qu’il y avait été un peu fort avec ses mots. Des mots assez maladroits et durs. Il regarda sans un mot son amie, qui avait alors décidé de se lever pour aller dans la cuisine. En effet, elle avait refusé de prendre la nourriture qu’il lui avait gentiment amenée. Bien, on pouvait le dire : ça c’était fait. Elle était vexée, sûrement très vexée quand même. Il regarda alors passif la scène que lui donnait Kaliska. Il se tut lorsqu’elle prit alors la parole avant de prendre à son tour la parole. « Pardon. ». C’était timide, et il fut assez gêné de lui dire ce banal mot. A vrai dire, ce n’était pas ce qu’il voulait. Je veux dire : il ne voulait pas la vexer en lui disant tout cela, mais c’était loupé pour ce coup à vrai dire. « J’ai jamais dit le contraire, t’embrasses bien, ouais.. ». Alors que Kaliska venait de reposer la cuillère dans le pot de glace, Penny la saisit à son tour et prit de la glace sans demander. Il porta à sa bouche la cuillère et avala la glace. Après quelques secondes, il posa son regard sur son amie. « Et… t’as apprécié ? ». Il voulait se montrer le plus neutre possible, non pas que lui avait ressentit un quelconque ressentiment (certes pour lui, c’était du dégout), mais il voulait savoir. Savoir pour Kaliska, savoir ce qu’il en était pour elle de ce baiser. De ce fameux baiser.

« Pardon. » Le mot en soi ne signifiait pas grand-chose. Le nombre de gens qui disait ça sans le penser était astronomique. Mais Kali ne se souvenait pas avoir souvent entendu Penny dire ca banal, mot et encore moins en ayant l’air sincère. Et il avait réellement l’air désolé, gêné. Kali posa son regard sur lui puis le reporta sur sa glace. Ca ne servait à rien de se vexer pour si peu, même si sur le coup ça lui avait paru important. « J’ai jamais dit le contraire, t’embrasses bien, ouais. » Elle esquissa un faible sourire et reposa la cuillère de glace avant de dire quelque chose. « Bien sûr, je suis la meilleure. » Son ton ne laissait place à aucune contradiction et était plus qu’assuré, penny aurait pu lui reprocher son manque de modestie mais vu qu’il était un des moins bien placé pour le faire, ça lui était égal.
Kali lança un regard furieux quand Penny pris une cuillère dans sa glace et récupéra sa cuillère sitôt qu’il l’eut reposé. « Ca – elle montra la glace histoire d’illustrer ses paroles – je ne partage pas tu vois. Si t’en veux vas te chercher un pot mais pas un où y’a écrit Kali, prends en un à Noko. » Elle mangea donc une nouvelle cuillère et posa un regard songeur à Penny lorsqu’il lui demanda si elle avait apprécié. Elle se demandait deux choses, la première c’était en quoi ça avait une quelconque importance pour lui, pourquoi il voulait savoir ? Après tout ça n’avait pas grande importance. La deuxième c’était évidemment si elle avait apprécié ou non. Parce qu’elle ne s’était pas posé la question, elle n’avait pas envisagé les choses sous cet angle là en fait. Jusque là elle s’était concentrée sur la bizarrerie de ce baiser mais elle essaya de considérer les choses d’une autre manière. « Si on met de côté que c’était très bizarre… t’embrasses bien. » Bon elle ne répondait pas vraiment à la question mais elle espérait que Penny se contenterait de ça comme réponse.

kaliska&penny,, episod one : blablabla

Un sourire amusé se dessina sur les lèvres du jeune texan lorsque Kaliska prit de nouveau la parole, ou plutôt au moment où elle prétendait qu’elle était la meilleure. Comme si cela était une évidence imminente. Meilleure en quoi, en fait ? En baiser, en matière de baiser pour être plus précis. Oui pour elle, elle était donc la meilleure. Bien entendu, Penny n’allait pas la contredire. Il ne ferait sûrement que d’aggraver son cas. Sachons que son cas était déjà pas mal aggravé. Surtout lorsqu’il fit la malheureuse erreur de prendre une cuillère de la glace dans le pot de la dénommé Kaliska Aixeres. Néanmoins il avait reposé la cuillère résigné, sans dire un mot. Il écouta alors d’une oreille les dires de son amie. En fait elle pouvait le traiter de petit con, de gros connard, de petit salopard, il s’en foutait royalement. Le nombre de fois qu’il l’avait entendu. Surtout venu d’une bouche féminine. Alors il haussa les épaules, et se tut. Il ne brancha pas non. Etrange, n’est-ce pas. Pour celui qui était connu pour être le branleur de service, le petit casse-pied en tout genre.
En fait, s’il était si silencieux, c’était pour une seule raison. Il n’attendait qu’une chose. Une seule chose, une seule et unique chose. Qu’elle lui réponde. Répondre à sa question bien entendu. Il voulait savoir si elle avait apprécié. Une façon subtile de savoir si cela lui avait produit une sensation « étrange », si étrange que cela pourrait à présent modifier leur relation. C’est alors qu’elle lui répondit. Il observa attention ses lèvres gesticulaient et écouta plus qu’attentivement ce qu’elle disait. Et… déception, si on pouvait appeler cela ainsi. En effet, elle venait de lui dire que c’était certes bizarre, mais qu’il embrassait bien. Bien entendu tout cela, il le savait déjà. Même le dernier point. Bien entendu qu’il embrassait bien ! Eh, mais qu’est-ce que tu crois lecteur ? Penny secoua légèrement la tête. Elle était stupide ou quoi ? Ce n’était pas vraiment cela sa question. « Hum, je reformule ma question. Ca t’a fait quelque chose ce baiser ? Accepté le fait que t’as trouvé ça assez bizarre… ». C’est fou ce qu’il pouvait être lourd, mais il voulait avoir une vraie réponse à ce qu’il venait de lui poser comme question. Alors le jeune homme s’installa dans le canapé de façon se trouver face à son amie, l’observant longuement. Ses yeux roulèrent sur les traits de son visage, un silence puis… « et si, ce serait à refaire. Tu le referais, dit ? ».

« Hum, je reformule ma question. Ca t’a fait quelque chose ce baiser ? Accepté le fait que t’as trouvé ça assez bizarre… » Dans la manière dont il formula, Kaliska eut la vive impression qu’il la prenait pour une imbécile. Croyait-il vraiment qu’elle n’avait pas compris sa question ? Si c’était le cas, alors c’était lui qui était stupide sur ce coup. Parce que Kaliska ne savait pas se cacher et quand elle évitait une question cela se voyait très bien. Et ce n’était ni plus ni moins ce qu’elle venait de faire, éviter de répondre à sa question. Elle prie une nouvelle cuillère de glace en regardant en face d’elle d’un air songeur. La pensée lui vint que bientôt son pot de glace serait vide et qu’elle ne pourrait plus prétendre faire autre chose et serait obligée de lui répondre, mais en attendant, elle prenait tout son temps.
Apparemment, Penny n’était pas d’humeur à attendre. Enfin ça n’avait rien d’un scoop, Kali le connaissait depuis assez longtemps pour savoir qu’il n’était absolument pas patient du tout. Dans le cas présent, il s’était déplacé pour se trouver face à Kali et non plus face au mur. Celle-ci dut donc abandonner sa contemplation du mur pour lancer un rapide regard vers lui mais celui-ci fut assez rapide. A vrai dire, depuis le baiser, elle se sentait terriblement mal à l’aise. Si elle avait su qu’elle ressentirait ça, elle se serait déplacé jusqu’à la cuisine, ça aurait mieux valu. « et si, ce serait à refaire. Tu le referais, dit ? » Elle réfléchit un instant à ce qu’elle allait dire avant de décider que cela ne servait à rien. « Tu n’aurais aucune envie de le refaire, alors la question ne se pose pas.» Elle soupira, encore une fois, elle venait d’éviter de répondre. Parce que cela la tuait d’avouer la vérité, surtout vu la réaction que Penny avait eu. Mais ce qui l’a tué encore plus, c’était de ne rien dire : elle n’avait jamais caché à Penny ce qu’elle pensait et elle n’avait pas envie de commencer aujourd’hui. C’est donc avec sincérité qu’elle reprit la parole. « Oui je le referais. Parce que je crois… en dehors du fait que j’ai trouvé ça très étrange, je crois que ça m’a plu. » Voilà, c’était dit. Ca n’avait rien eu de si compliqué dans le fond. Kali jeta un regard anxieux à Penny ayant peur de ce qu’il allait dire cette fois.

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Le jeune homme resta silencieux devant son amie. Il s’imaginait les pires scénarios dans sa tête. Si ça se trouve, elle l’aimait en secret et ce baiser n’a fait que de renforcer les sentiments qu’elle ressentait pour lui. Oh mon dieu. Genre sa quasi-meilleure amie en tant que petite-amie, ça c’était le pire scénario catastrophe. C’est alors que l’idée qu’elle aurait pu apprécier ce baiser et qu’elle souhaiterait le reproduire lui vint à l’esprit, puis c’était l’idée que oui. Oui, si elle pourrait le refaire, elle le ferait à nouveau… Penny secoua légèrement la tête comme pour chasser toutes ces idées plus ou moins malsaines. C’est alors que la voix de Kaliska vint le faire revenir à la réalité. D’une oreille, il l’écouta jusqu’au dernier mot. Le verdict venait de tomber… Le jeune texan mit sa tête dans ses mains. Laissant alors le silence s’installer entre les deux. Il passa ensuite ses mains dans ses cheveux puis se redressa. L’un de ces scénarios catastrophes venaient quand même de se réaliser sous ses yeux, et le dire dans tout cela était qu’elle avait rajouté que cela lui avait plu. Oui, bien entendu, ça avait plu, d’une certaine façon à Penny, ce baiser, mais rien de plus. Ne pas montrer sa certaine nervosité et restait calme, serein et cool. « Ca… ça t’a plu ? ». Certes là, c’était loupé pour le côté « cool », c’était donc assez hésitant qu’il venait de prendre la parole. « Je veux dire… ». Oh mon dieu, elle a quand même avoué que si elle pouvait le refaire, elle referait, hein. « Plu dans quel sens ? Genre comme quand t’embrasses un mec en soirée, ou genre quand c’est ton… copain ? ». Penny marqua une pause, ravalant sa salive. « Enfin, c’est cool. Ca veut dire que j’embrasse très bien. » Ca, cette dernière phrase, c’était plus pour essayer de détendre l’atmosphère qu’autre chose.

Kali regarda Penny sans rien dire. Il semblait se débattre avec ses mots et visiblement ce que venait de lui dire Kali ne l’avait pas laissé sans réaction. Elle ne se souvenait pas avoir déjà eu l’occasion de le voir si mal à l’aise. Elle en vint à regretter d’avoir répondu à sa question, elle aurait mieux fait de dire qu’elle avait détesté, ça aurait été nettement plus simple. « Ca… ça t’a plu ? » Il venait de reformuler la réponse de Kali et celle-ci secoua la tête agacée. « C’est ce que je viens de dire oui. » Elle se leva et s’appuya contre le mur un peu plus loin en continuant de regarder Penny qui était toujours aussi hésitant dans ce qu’il disait. Il y avait quelque chose que Kali avait du mal à comprendre, il avait insisté pour qu’elle l’embrasse, et puis après, pour qu’elle lui dise ce qu’elle en avait pensé, et il ne semblait à présent assez perturbé. Mais pourquoi avait-il voulu ça si il n’était pas capable d’accepter le fait que ça lui ai plu ? Il devait bien se douter qu’il y avait un risque, il n’était pas si stupide que ça.
« Plu dans quel sens ? Genre comme quand t’embrasses un mec en soirée, ou genre quand c’est ton… copain ? » Kali soupira, c’était donc ça. Il avait juste peur qu’elle s’imagine avec lui comme copain. C’était tellement ridicule qu’elle avait envie de rire. C’est ce qu’elle fut d’ailleurs. Quand elle se fut calmée, elle prit la parole. « Détends toi Penny hein, tout va ben okay. Et puis je te signale que c’est toi qui a voulu que je t’embrasse. » Elle fit un petit sourire avant de répondre à la seule chose qui intéressait vraiment Penny dans ce qu’il avait dit. « Enfin, pour te répondre, ça m’a plu comme quand un mec m’embrasse. Parce que personnellement hein, je n’ai jamais vu de réelles différences entre le baiser d’un mec en soirée et celui d’un de mes petits amis. Et oui tu embrasses bien, enfin t’es loin d’être le meilleur par contre. » Elle retourna s’assoir sur le canapé et ne put s’empêcher de rire à nouveau devant la tête que faisait Penny. « T’es trop drôle quand t’as peur tu sais. »

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Une connerie. Voilà ce qu’il avait fait, ou plutôt non. Une connerie, c’était ce qu’il avait dit, ce qu’il avait demandé. Oui, car c’était lui qui voulait qu’elle l’embrasse, c’était lui qui était à l’origine de tout cela. Et putain qu’est-ce qu’il avait été con sur ce coup. Un petit con. Une connerie irréparable, sûrement. C’était même sûr. Il restait plus qu’au jeune homme de se sortir de là. Penny secoua une nouvelle fois la tête. Et la jeune femme, son amie, avait raison, il fallait qu’il se détende. Il posa son regard quelques instants sur Kaliska Aixeres, avant de se mettre à observer furtivement la pièce. Elle avait encore raison oui. C’est lui qui avait voulu qu’elle l’embrasse, mais cela, il le savait déjà. Si elle pouvait se balader dans sa tête, dans la tête de Penny je veux dire, elle aurait sûrement évité de dire cela puisqu’il le savait déjà. Rapidement, son regard détaché, le jeune homme ne fit même plus attention à son amie qui s’était alors levée. C’est au moment où il tourna la tête pour se retourner vers elle, qu’il s’aperçut qu’elle n’était plus à côté de lui. Quelques secondes, quelques microsecondes à la recherche, et il la trouvait adossée au mur solide. Néanmoins bien qu’il écouta attentivement ce que Kaliska venait de dire, il ne lui répondit pas. Un simple sourire, et il l’observa s’installer à nouveau à côté de lui.
« T’es trop drôle quand t’as peur tu sais. ». Le regard amusé de Penny s’était à nouveau posé sur le visage de la jeune femme. Un petit rire sortit de sa bouche et il s’approcha doucement d’elle. Doucement, tout doucement. Comme un félin qui allait capturer sa proie. C’est alors qu’au moment où il fut assez prêt d’elle, qu’il se mit à lui faire quelques chatouilles. « Ah ouais ? Alors comme ça, je suis drôle ! » dit-il entre deux chatouilles.

Tout ce qu’elle venait de dire semblait avoir rassuré Penny. Elle le vit tout de suite lorsqu’il fit de nouveau un sourire amusé. Du reste, l’atmosphère qui avait été, pendant l’espace de quelques minutes, très tendue, redevint comme auparavant. Elle préférait nettement que les choses soient revenues à la normale, et puis, elle était assurée d’une chose, maintenant Penny ne lui demanderait plus jamais de baiser en échange des services qu’elle pourrait bien lui demander. Elle ne remarqua que Penny s’était approché d’elle qu’au moment où il se mit à la chatouiller. C’était sûrement le moyen le plus sûre pour la faire rire. Elle se souvenait que quand elle était petite et qu’elle faisait la gueule sans raison particulière, c’était comme ça que son père et sa mère arrivait à la faire rire à coup sûre. Bon souvent, elle repartait bouder dans son coin après, mais pendant quelques minutes elle riait.
C’était la même chose là, sauf qu’elle ne faisait pas la gueule avant et que Penny se vengeait juste de ce qu’elle avait dit, à savoir qu’il était drôle quand il avait peur. Une fois, qu’elle eut réussi à se libérer et à s’éloigner de lui, elle leva les yeux au ciel et lui lança un regard désespéré. « Tu devais me masser à la base et pas me martyriser quoi. Tu sers vraiment à rien Daniels. » Son ton était faussement plein de reproche, elle savait pertinemment que Penny n’y croirait pas une seule seconde. Mais ça lui était égal, elle venait juste d’avoir une idée merveilleuse. Elle allait faire regretter à Penny ce qu’il venait de faire. Elle se rapprocha de lui et le regarda dans les yeux, l’air très sérieux. « Tu sais… » Elle se tut, laissant sa phrase en suspens. « J’avais jamais remarqué avant aujourd’hui mais… tu, je veux dire, je te trouve très sexy. » Elle essaya de retenir le sourire qui menaçait d’apparaître sur son visage, elle voulait qu’il croie à ce qu’elle allait dire. Même si cela signifiait qu’il partirait peut-être en courant. Elle s’éloigna un peu, rattrapa son pot de glace, mangea une cuillère avant de prendre la parole à nouveau. Elle n’était absolument pas douée pour le mensonge et l’effort qu’elle allait faire pour se retenir de rire était surhumain. « Et là, tout de suite, j’ai très envie de toi. »

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Les rires éclatèrent dans la pièce, frappant violement les murs de l’appartement. Alors que Penny continuait ses chatouilles incessantes, son amie, Kaliska, tenta de se débattre tant bien que mal de leur petit manège enfantin. Il savait pertinemment que la jeune femme n’appréciait pas les chatouilles, qu’elle en avait même horreur. Ca, c’était sa petite vengeance de tout à l’heure et elle devait sans douter. C’était vraiment grossier. Puis vint le moment où elle arriva enfin à se libérer des griffes du jeune homme, c’était très imaginé tout cela. Kaliska s’écarta gentiment de lui et s’éloigna. Elle prit la parole, un instant. Elle n’avait pas tort. S’il était venu ici, c’était pour ce fameux massage. Pour lui faire un massage et ce baiser et toutes ces conséquences ne devaient pas avoir lieu. Il ne devait y avoir que ce massage, et rien de plus. Et sans que Penny puisse ajouter quelque chose, elle se rapprocha à nouveau de lui, et elle reprit la parole, une fois de plus. Ouis, une fois de plus, elle prononça quelques mots. Penny leva un sourcil lorsqu’il eut entendu ce qu’elle avait à lui dire. Alors comme ça, elle le trouvait sexy, semblerait-il. Certes, ce n’était pas nouveau qu’on lui dise, mais venant de Kaliska, oui. Il secoua alors légèrement la tête, laissant échapper un petit « euh. ». Puis elle continua de parler. Penny la regardant de plus en plus… étrangement, n’ayons pas peur des mots. Il la trouvait étrange sur ce coup. En temps normal, elle l’était, mais pas à ce point ! Alors, il secoua à nouveau la tête, pensant que ce qu’il venait d’entendre n’était qu’un rêve. Puis après quelques secondes d’hésitation, plongeant son regard dans le sien, il prit à son tour la parole. « Le massage et on improvisera après puisque c’est ça… ». Elle voulait jouer, Penny entrait à son tour à son petit jeu.

Kaliska attendait impatiemment de voir comment Penny allait réagir. S’il faisait la même tête qu’un peu plus tôt, il était certain qu’elle ne pourrait pas s’empêcher de rire. Lentement, il sembla comprendre ce qu’elle venait de dire. Elle le vit avec amusement levé un sourcil et ne pas savoir quoi dire. Il secoua la tête et le seul son qu’il produisit fut un euh. Kali aurait donné cher pour savoir exactement ce à quoi il pensait à ce moment-là. Plus elle parlait, plus Penny la regardait étrangement et quand elle eut achever sa dernière phrase, elle eut franchement l’impression d’être un alien ou toute autre créature venu d’ailleurs tellement Penny la regardait bizarrement. « Le massage et on improvisera après puisque c’est ça… » Elle s’était apprêté à rie après que Penny eut prit la parole, ou à se moquer de lui. C’était comme ça qu’elle avait prévu que se passeraient les choses. Mais, après que Penny eut prit la parole, se fut à son tour de le regarder étrangement. Si, elle avait été personnage d’un dessin-animé, son visage serait passé par toute les teintes de couleurs possibles. Elle n’espérait qu’une chose, que Penny ne soit pas sérieux dans ce qu’il disait. Oui, il n’était pas stupide, il avait bien du comprendre qu’elle le faisait marcher et il la faisait marcher à son tour. Pourtant, il avait l’air très sérieux et les hésitations qu’il avait marquées en parlant et avant ne lui ressemblant pas du tout. Elle posa un regard hésitant sur lui réfléchissant à ce qu’elle pouvait dire. Après quelques minutes de réflexion, elle finit par se décider à dire quelque chose. « Tu… est-ce que tu es sérieux là ? » Elle se sentait très bête dans l’immédiat. Mais cela n’avait pas d’importance, elle voulait juste que Penny se moque d’elle ou n’importe quoi d’autres tant qu’il ne répondait pas oui à sa question.

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Penny avait bien deviné son petit jeu. Je veux dire le petit jeu de Kaliska. Pour lui, tout cela sonnait faux, et telle une personne rusée, il entra dans son jeu. Dans son petit jeu. Le but de Penny était à présent de se montrer vrai, de se montrer sincère… alors des traits et des airs sérieux s’étaient épris de lui. Ainsi une fois qu’il avait terminé son petit numéro, il ponctua sa phrase par un clin d’œil. Clin d’œil à l’attention de son amie, de Kaliska, bien entendu. Cette dernière pris la parole, d’ailleurs. Certes avec une certaine hésitation. Ca se voyait dans son regard, ça s’entendait dans sa petite voix hésitante. Est-il sérieux là ? Voilà ce qu’elle venait de lui demander. La réponse était non bien évidemment et pourtant… « Est-ce que j’ai l’air de plaisanter, Kaliska ? ». Oui, il plaisantait. Enfin, pour nous, petit lecteur, oui, il plaisantait. Mais le jeune homme travaillait sur lui-même pour avoir l’air le plus crédible possible. Alors c’était avec cet air sérieux et intéressé qu’il venait de lui répondre. « Puis, si tu veux vraiment le faire, tu sais bien que je suis… comment te dire… assez ouvert comme garçon… » lui disait-il calmement. Ca, pour être un garçon ouvert, on ne pouvait pas le nier. Penny ou l’art de la drague, Penny ou l’art d’être considérée comme le tombeur. Puis petit à petit, il se rapprocha de son ami, un petit sourire aux bouts des lèvres. Il se mordit la lèvre, alors. Certes vu comme ça, vu avec les yeux de Kaliska, on aurait plus cru que c’était sa manière subtile de lui faire comprendre « allez, on le fait ». Mais à vrai dire, c’était pour de lâcher un petit rire à tout moment et ainsi fausser tout son petit jeu.

« Est-ce que j’ai l’air de plaisanter, Kaliska ? » Ce n’était pas un oui, mais c’était ça manière à lui de confirmer qu’il était sérieux. Kaliska le regarda un long moment perplexe. Comment le type qui quelques minutes plus tôt était effrayé à l’idée de savoir qu’elle avait aimé l’embrassé pouvait-il vraiment accepter de s’envoyer en l’air avec elle ? Parce que c’était ni plus ni moins ce qu’il venait d’accepter. La seule réponse qui s’imposa à elle était que ce n’était pas possible. Et la deuxième option qu’elle avait écarté un peu plus tôt, à savoir qu’il avait comprit son jeu et la faisait marcher devint la seule probable à ses yeux. Elle le regarda et fit un petit sourire, qui grâce au fait qu’elle se soit rassurée paraissait des plus naturelles et sincères. « Cool ! » Elle secoua la tête et lâcha un rire moqueur après qu’il eut fini de parler. « Oh ça oui je sais que tu es un garçon ouvert. » Elle n’était pas sans ignorer que Penny passait la grande majorité à sauter sur tous ce qui bougeait. D’ailleurs, elle pensait très franchement que c’était une des seules choses que Penny faisait pour s’occuper de ses journées mais ça, elle ne le lui avait jamais dis. Et puis avec elle, il n’était pas comme ça, pas comme il se comportait avec les autres. Alors, si elle pouvait aisément comprendre que beaucoup le voit comme un petit con, elle ne pouvait pas confirmer qu’effectivement il l’était. Il s’était rapproché d’elle et elle s’écarta un peu : elle avait décidé que ce ne serait pas elle qui se défilerait et espérait bien que Penny allait le faire après ce qu’elle allait dire là. Et puis, s’il fallait qu’elle couche avec, elle le ferait. Tout ça pour ne pas perdre la face et ne pas blesser sa fierté. « Très bien. Mais j’attends ton massage pour commencer. »