C’était la dernière fois que Kali acceptait ça. Enfin ça, c’était que la brune disait à chaque fois sans que ça ne change rien du tout : la fois d’après, elle se trouvait toujours amené de force dans une boîte de nuit ou dans un autre établissement quelconque où il passait de la musique beaucoup trop forte. Oui parce que c’était exactement là qu’elle se trouvait ce soir : dans une boîte de nuit de Broadway. Ca pouvait paraître étonnant, d’ailleurs ça l’était. Même Kali était étonné de se trouver là. Enfin, ce qui l’étonnait le plus c’est qu’elle ait encore des « amis » assez courageux pour l’endurer toute une soirée dans un endroit pareil. Les gens étaient vraiment bizarres, plus encore qu’elle.

La jeune femme faisait de grands efforts pour se montrer agréable et donner l’impression qu’elle était ravie d’être là. Elle ne voulait surtout pas que les gens voient qu’elle aurait largement préférer passer la soirée seule chez elle à lire des bouquins barbants ou regarder la télé. Elle arrivait plutôt bien à donner le change mais au bout d’une heure, elle était complètement lassée. Si elle voulait tenir la soirée, il allait sûrement falloir qu’elle boive un peu plus, c’était la seule solution. Elle se dirigea alors vers le bar. Au début, ce n’était en aucun cas avec l’intention de leur fausser compagnie. Elle les aimait bien, enfin un peu, à petite dose. Elle voulait simplement commander à boire et retourner avec eux après. Elle acceptait même de danser. Enfin peut-être. Mais une fois sa boisson commandée, elle se rendit compte que ça lui demandait beaucoup trop d’efforts de retourner là-bas. Elle pouvait très bien rester et si quelqu’un venait lui demander, elle pouvait toujours raconter qu’elle avait rencontré un formidable garçon et qu’elle avait voulu rester avec lui. Il suffirait qu’elle ajoute un rire niais et tout le monde la croirait.

Elle ne sut pas trop combien de temps elle resta là. Tout ce qu’elle savait c’était qu’elle devrait sûrement faire quelque chose, retourné voir les autres ou rentrer chez elle quand quelqu’un qu’elle connaissait un peu arriva à son tour au bar. Ce n’était pas un des amis avec qui elle s’était rendue ici ce soir. Non, c’était juste Jan. « Jan ! » il n’était pas vraiment loin d’elle et elle avait quand même dit ça fort mais vu le niveau sonore, elle n’était même pas sûre qu’il l’ait entendu. Elle s’approcha alors de lui. « Salut. C’est… bizarre de te voir là toi. » Ce n’était pas le genre d’endroit qu’elle l’imaginer fréquemment. Enfin si, avant qu’elle ne le connaisse un tout petit peu mieux, ça ne l’aurait pas étonnée de le voir là mais maintenant qu’elle avait commencé à apprendre à le connaitre par elle-même, c’était différent.

Kali était presque contente d’avoir pu trouver Jan là. Enfin non, elle n’était pas presque contente, elle était contente tout court. Elle était certaine que s’il y avait bien une personne qui pouvait comprendre ce qu’elle ressentait dans cette soirée, c’était lui. Parce que sinon, elle se trouvait là dans le meilleur exemple de ce qu’elle lui avait dit l’autre jour, quand elle avait déclaré qu’elle avait l’impression de ne pas vivre sur la même planète que son entourage. C’était un peu réconfortant de se dire que peut-être Jan partageait sa planète à elle. « C’est étrange, je ne t’imaginais pas du tout reine des dancefloor ! » La brune avait parfaitement saisie l’ironie de ce que le jeune homme venait de dire et elle décida de continuer dans ce registre. Elle secoua donc la tête, un air attristé sur le visage. « Je suis un peu vexée là tu vois. » Elle fit une petite moue boudeuse. « Je raffole tellement de ça. D’ailleurs, tu verrais comme je danse, tout le monde veut avoir la chance d’être avec moi à ce moment-là. C’est pour ça que les deux types là-bas te regardent comme ça, ils sont jaloux. Fais gaffe à toi, ils pourraient peut-être se montrer dangereux. » dit-elle en montrant deux types au hasard, occupés à parler (bien qu’elle n’était pas sûre qu’ils arrivent bien à s’entendre en fait). Elle avait raconté n’importe quoi bien sûr mais ça l’amusait un peu. Il fallait bien qu’elle s’amuse comme elle pouvait, aussi pathétique que ça pouvait être.

Aussi bien joué soit-il, le petit numéro de Kali ne tenait pas bien la route. C’est pour ça que Jan ne tarda pas à comprendre. Il était intelligent ne fait malgré ce qu’elle avait put penser de lui au début. « Alors, toi aussi, on t’a trimballé là-dedans ? » La jeune femme haussa les épaules avant de pousser un profond soupir désespéré. « Evidemment. » C’était vraiment la seule explication plausible de sa présence ici. « Je ne sais pas pourquoi… mais à chaque fois j’arrive à me faire avoir. » Finalement, elle n’était pas aussi forte que ça si elle n’était pas capable de résister à se faire entraîner dans cette enfer. Ca craignait tellement. « Sois donc un gentleman et paie moi à boire. » finit-elle par déclarer. Il fallait bien ça pour qu’elle se sente un peu mieux là. Elle se souvenait que le soir où elle avait rencontré Elia, elle avait finit par s’amuser dans la soirée, tellement qu’elle ne voulait presque plus partir à la fin. C’était dire quand même !

Pourtant bien qu’il ne l’imaginait pas reine du dancefloor dans une boîte à cochons, elle semblait vouloir démentir cette image pensée par Jan. Elle raffolait de cela, si on reprenait ses dires. Elle raffolait de bouger son minou sous les yeux de matous en manque d’affection. Un léger rictus amusé se dessina dés lors sur les lèvres de Jan. Il ne croyait pas un mot à son petit numéro, et encore moins lorsqu’elle se mit à mentionner deux quidams entrain de parler. Deux hommes qui semblaient si indifférents à Kaliska. Malgré cela, il hocha de la tête, pour affirmer ses propos. Sûrement pas ne pas vexer une fois de plus cette fausse danseuse endiablée. Bien entendu, Kaliska n’était pas comme cela. Pas du tout même. Elle semblait si différente que tout cet amas dégueulassé composé de jeunes gens en mal de vivre, en mal d’amour. Kaliska était différente. Différente de tout le monde, de son entourage. Elle seule semblait comprendre, le comprendre. Lui, lui seul. Il émit donc l’hypothèse qu’elle aussi avait été trimballée ici de force. Oui, elle aussi. Kaliska ne mit guère de temps pour lui répondre. Après un soupir, elle confirma ses pensées. Il avait vu juste. D’un côté lorsqu’on la connaissait un minimum, on pouvait bien deviner qu’elle n’avait pas sa place ici. Elle n’avait même rien à y faire. Une fille comme Kaliska ne devait certainement pas se retrouver dans un tel endroit. La voix de la jeune femme retentit de nouveau. « Sois donc un gentleman et paie moi à boire. » lui dit-elle alors. Être gentleman, c’était bien un terme qu’il avait totalement oublié depuis sa mission afghane. Gentleman, là-bas, il n’y avait pas besoin de l’être. Jan poussa son verre de Whisky à l’aide du revers de sa main. Il le poussa furtivement à hauteur de Kaliska, avant de lui adresser un sourire. « C’est la crise apparemment… on doit donc faire des économies. » déplora-t-il alors solennellement. A en croire son visage, elle ne semblait pas du même avis que lui là-dessus. Après tout, elle ne pouvait pas se plaindre, il lui prêtait déjà son verre… Alors un léger sourire s’échappa de la bouche de Jan, montrant sans certain manque de sérieux. Il appela une nouvelle fois le barman et commanda cette fois-ci deux verres. Un pour elle et un pour lui, cela allait de soi, bien entendu. « J’ne t’imaginais vraiment pas boire une seule goutte d’alcool… » lui confia-t-il. C’est à ce moment que les deux verres atterrirent devant eux. Jan remercia le barman d’un signe de la tête, puis se saisit des deux verres. Il en donna un à Kaliska et garda l’autre dans sa main. « Eh bien… à notre soirée ! ». Puis ils trinquèrent.

Kali essaya de se faire passer pour une reine du dance-floor, ce que Jan pensait justement qu’elle n’était pas mais elle ne devait pas avoir l’air très crédible. Le jeune homme ne chercha pas à la contredire, certes, mais elle vit bien dans son attitude qu’il ne croyait pas un mot de ce qu’elle racontait. Pourtant, il se trompait, il lui était déjà arrivé de vraiment se comporter comme tel, sauf que… ça n’arrivait que lorsque qu’elle avait beaucoup, beaucoup bu. Autant dire, quasiment jamais. En tout cas, elle finit par avouer qu’elle s’était fait traîner ici de forte et visiblement, cette explication sembla mieux convenir à Jan, normal quoi.

En tout cas, ils parlaient beaucoup depuis tout à l’heure. Enfin beaucoup, Kali avait déjà parlé plus mais soit, ils étaient dans une boîte de nuit et la chose normale après avoir parlé autant devait être de boire. Enfin, la jeune femme le supposait, sinon les gens n’auraient pas toujours eu un verre à la main si ce n’était pas ce qu’il fallait faire. C’est pour ça qu’elle demanda à Jan, très aimablement, de lui payer à boire. Il pouvait bien faire ça pour elle, elle lui tenait compagnie quand même ! Il avait de la chance parce qu’elle devait être une des seules personnes fréquentables ici ce soir. Au lieu de lui payé à boire, le jeune homme poussa son verre en direction de Kali. « C’est la crise apparemment… on doit donc faire des économies. » La jeune femme soupira et lui lança un regard blasé. S’il ne pouvait même pas lui payer un tout petit verre, c’était bien triste. Enfin, c’était toujours mieux que rien du tout mais bon. Finalement, il leur commanda un verre chacun et Kali ne put retenir un sourire satisfait. C’était bien mieux comme ça. « J’ne t’imaginais vraiment pas boire une seule goutte d’alcool… » Kali éclata de rire, elle ne pouvait vraiment pas faire autrement. En guise de réponse, elle attrapa son verre et le but en un rien de temps. « Tu t’imagines beaucoup de choses fausses à mon sujet j’ai l’impression. » L’inverse était sans doute vrai aussi mais bon. « En tout cas, c’est malin, il va m’en falloir un autre maintenant. » déplora-t-elle. Elle fit signe au barman pour passer sa commande. « Enfin ne t’inquiètes pas, je vais payer, c’est la crise je comprends. Et comme je suis gentille, je veux même bien t’en offrir un. T’as de la chance d’être tombé sur moi ce soir. Je suis vraiment une fille géniale.» Elle fronça les sourcils. « Je dis ça en toute modestie, bien sûr. »

« Tu t’imagines beaucoup de choses fausses à mon sujet j’ai l’impression. » dit-elle, peu après avoir gobé son verre de vodka. Jan la regarda quelque peu impressionné. Il ne s’attendait pas à cela de sa part, c’était un fait. Il l’imaginait plus… sage, ayant un dégout certain pour l’alcool. Elle semblait tout au contraire apprécier cela. Alcoolique ? Non, pas à ce point tout de même. C’est alors qu’elle lui dit qu’il lui en fallait un autre à présent. Un petit sourire amusé se dessina dés lors sur ses lèvres. Il n’eut même pas le temps de réagir et d’appeler une troisième fois le barman. Ce dernier allait finir par les connaitre à cette allure là. Kaliska finit donc par commander deux verres. Il secoua doucement la tête, avant de reposer son attention sur elle. « Comme c’est aimable de ta part. » lui dit-il, un petit rictus au bout des lèvres. Jan termina son premier verre (et demi, n’oublions pas son tout premier verre avant la venue de Kaliska) et leur deuxième tournée allait s’entamer. « Si tu crois que tu arriveras à me saouler, détrompe-toi… je tiens bien plus l’alcool que tu ne peux l’imaginer. ». A cette brève phrase, il porta à hauteur de sa bouche le liquide alcoolisé. Il en but une gorgée, puis une seconde avant de le reposer sur le comptoir. « Surtout que pendant un moment, mes proches pensaient que j’avais sombré dans l’alcoolisme pur et dur… ». Il en ria. De cela. De ce qu’il venait de lui dire. Bien que malgré tout, c’était la vérité. Longtemps, depuis son retour, amis et familles pensaient cela. Qu’il sombrait dans l’alcoolisme, qu’il avait décidé de se réfugier dans des goûtes de liquide alcoolisé. Ils n’avaient pas tord au fond. Se rendre dans un bar, boire quelques verres –plusieurs même– étaient en quelque sorte son échappatoire. A présent, il en riait. Préférant oublier le pourquoi il avait décidé de virer dans le côté obscure de l’alcool.
Après plusieurs verres, après une quatrième tournée plus exactement, Jan marqua un temps mort. Rictus en coin, l’alcool commençait à se faire ressentir chez les deux jeunes gens. « Et si tu me montrais tes talents de reine du dance-floor ! » lâcha-t-il alors.

Kali se trouvait très gentille ce soir. Genre vraiment. Déjà, elle n’avait pas résisté et avait suivie ses amis en boîte. Et puis maintenant, elle venait tenir compagnie à Jan et lui payait même à boire ! Comme si, elle n’en avait pas déjà assez fait. Elle était un peu comme mère Thérésa en fait. Enfin, une version améliorée de mère Thérésa. En plus, elle ne voyait pas pourquoi elle payait à boire à Jan parce qu’il avait bien du mal à tenir le rythme. Il en était toujours à son premier verre, petite nature ! « Comme c’est aimable de ta part. » La jeune femme fit une petite révérence avant de se ettre à rire. « Je sais, je sais et je le fais pour presque rien en plus ! » Il l’avait dit, elle était vraiment trop aimable. « Si tu crois que tu arriveras à me saouler, détrompe-toi… je tiens bien plus l’alcool que tu ne peux l’imaginer. » La jeune femme fit une petite moue déçue. Elle n’avait jamais eut l’intention de le saouler mais maintenant qu’il lui avait fait penser à ça, elle le voulait. C’était malin ! « Surtout que pendant un moment, mes proches pensaient que j’avais sombré dans l’alcoolisme pur et dur… » Voilà qui était charmant. « On a chacun se faiblesses, la mienne c’est le chocolat. » Enfin personne ne s’était jamais inquiété de la voir manger plein de chocolat même quand elle était au plus mal mais soit, ça pouvait être dangereux aussi parfois le chocolat. « Et je te parie que tu seras saoul avant moi. » Ou pas. La brune ne tenait pas très bien l’alcool en fait, elle était loin d’être habituée à en boire beaucoup.

Après la tournée qu’avait payé Kali, il y en eu une autre, puis encore un autre et puis après elle perdit le compte. Elle commençait à trouver la musique entraînante et tous les gens charmants. Ca aurait sûrement du l’inquiéter en fait mais comme elle s’amusait bien. «Et si tu me montrais tes talents de reine du dance-floor ! » La brune termina son énième verre et hocha la tête. « D’accord. » Elle posa son verre sur le bar et s’éloigna un peu, vers la piste de danse où elle commença à se déhancher. « Admire la classe. » dit-elle alors, juste assez fort pour qu’il puisse l’entendre. Elle fronça alors, les sourcils, un peu contrariée et retourna vers le bar et donc, aussi vers Jan. « Mais viens avec moi ! »

Un rictus léger se dessina sur les lèvres de Jan peu après lui avoir confié que ses proches le trouvaient un peu trop alcoolique sur les bords. Certes, Jan utilisait l’alcool comme refuge. La solitude et l’alcool voilà ces deux refuges. C’était certainement un cercle vicieux dans lequel il allait s’ancrer, mais qu’importe. Il se sentait mieux ainsi, juste un petit peu mieux. «On a chacun se faiblesses, la mienne c’est le chocolat. » lâcha-t-elle. Jan hocha les épaules. Chacun ses faiblesses, en effet… Enfin avec le chocolat, ce qu’il pouvait lui arriver ce n’était qu’une grosse crise de foie, et rien de plus. Puis c’est alors que la jeune fille se mit à parier qu’il serait saoul avant elle… Il secoua doucement la tête, avant d’émettre un petit rire sourd. « Tu veux vraiment parier ? Tu risques de perdre, fais attention… » lâcha-t-il. Après quelques secondes de réflexion, il se saisit de son verre et but une gorgée. « On parie… une nuit juste entre toi et moi, si tu perds… » finit-il par lui dire avant de se tourner vers elle. Certes, cette proposition aurait pu être mal prise par n’importe quelle fille, qui de suite émettrait l’hypothèse de finir ses nuits dans les draps du lit du beau Jan Zetterman. Serait-ce vraiment le cas ? Je ne pense pas, non.

L’alcool commençait à se faire ressentir. Un léger mal de tête, du côté de Jan, cette sensation de se sentir bien, très bien même. Cette sensation que tout allait bien ici. Il aimait bien se sentir comme cela, il avait juste l’impression d’être n’importe quel gars sans histoire dans une boîte de nuit, ici. Oui. Puis, marquant une trêve dans leur beuverie, il proposa à Kaliska de lui montrer ses talents de danseuse. Sans rechigner, elle sauta d’un bond de son tabouret et rejoignit la piste de danse, pas trop loin de Jan pour garder un œil sur lui. Elle fit quelques pas, quelques mouvements. Elle lui lança un petit « admire la classe ! » qui retentit dans ses oreilles bourdonnantes. Jan en rigola. Certes, elle ne dansait pas si mal que cela, mais c’était étonnant de la voir comme cela. Puis après quelques instants de flottement, Kaliska revint à sa place initiale, ou tout du moins, c’était ce que Jan pensait. Aussitôt, elle le saisit par le bras et l’entraina avec elle sur cette piste chaude. « Allez viens avec moi ! » lui avait-elle dit. Il lui avait fait non de la tête, et malgré cela, elle l’avait entrainé là-dessus. Putain, mais qu’est-ce qu’il était entrain de faire là ? Il se demandait bien là. Jan se mit à danser en compagnie de Kaliska. Ce n’était pas dans ses habitudes de danser. Lui danseur, il n’était pas mauvais… au lycée, il avait été élu meilleur danseur du bal de promo quand même ! mais cela, c’était une autre époque… Jan avait changé, il n’était plus cet adolescent fêtard. Il était devenu cet adulte meurtri. Jan se saisit des hanches de la jeune fille afin de danser avec elle, la musique s’y prêtait bien. Le DJ (ou disc-jockey, mais sérieux dis comme cela, ça fait ringard !) avait mis sur ses platines un air bien plus entrainant, pouvant permettre à ces danseurs d’un soir à des collés-serrés endiablés.

Jan allait être saoul avant elle. Evidemment. Ou pas. Elle avait juste dit ça pour le contredire. Et comme simplement le contredire ne lui suffisait pas, elle avait carrément dit qu’elle pariait là-dessus. Bah voyons, elle qui au bout de trois ou quatre verres était déjà… joyeuse disons venait de parier un truc pareil. Mais c’était pour rire bien sûr, Jan n’allait pas relever ça. « Tu veux vraiment parier ? Tu risques de perdre, fais attention… » La jeune femme hocha la tête. Elle n’avait bu qu’un seul verre mais il fallait croire que ça lui montait déjà à la tête. Jan réfléchissait à côté. Elle se demandait bien à quoi quand elle repensa à l’histoire de pari. Bah, oui, évidemment, il devait chercher un enjeu. « On parie… une nuit juste entre toi et moi, si tu perds… » La jeune femme fronça les sourcils avant de se mettre à réfléchir. Ca, c’était un enjeu… Finalement, au bout d’un moment, la brune hocha la tête. « D’accord, parions ça. » déclara-t-elle d’un ton assuré. Une nuit juste entre lui et elle. Le fait était, que même si elle perdait, elle était certaine de ne pas prendre gros risque. Une nuit avec Jan Zetterman ne pouvait pas être désagréable. C’était certain.

A la demande de Jan, elle allait ensuite sur la piste pour lui montrer ses talents de danseuses. Enfin talent, c’était vite dit. Elle ne resta pas longtemps avant de venir le chercher, elle ne voulait pas danser seule, c’était moins drôle. A sa grande surprise, Jan la suivit sans protester et il se prit même au jeu. Kali le regardait danser d’un air amusé. Il se saisit alors de ses hanches et ils dansèrent un peu serré l’un contre l’autre. « J’aurais pas dis comme ça, mais t’es un bon danseur en fait. » dit-elle en se tournant vers lui. Elle passa ensuite ses mains autour de son cou et continua de danser. « Tu caches bien ton jeu en fait. Petit cachottier. » Ils restèrent comme ça encore un moment avant que finalement Kali ne tira Jan par le bras. « Allez viens, j’ai encore soif, tu dois me payer un nouveau verre. » exigea-t-elle alors.

Les deux jeunes gens se mirent à danser en rythme sur la musique entrainante du dance-floor. Kaliska passa alors les mains dans le cou de Jan, après l’avoir complimenté sur sa danse. Il était très bon danseur, selon elle. A croire qu’en quelques années, il n’avait pas perdu le rythme qu’il pouvait avoir dans la peau… enfin de toute façon, ce truc là, ça ne se perds pas ! C’est comme savoir faire du vélo ce truc là. Jan en profita pour glisser ses mains sur les hanches de la jeune fille qui l’accompagnait dans cette danse, en l’occurrence Kaliska. «Tu caches bien ton jeu en fait. Petit cachottier. » glissa-t-elle au creux de l’oreille de Jan. Cela ne se voyait pas vraiment dans la pénombre des projecteurs endiablés, mais Jan esquissa un petit sourire au bout des lèvres. Comme s’il était un cachottier… c’est vrai, Jan était de nature discret, très discret, trop discret même… mais ce n’était pas ce genre de truc qu’il aimait dire pour se mettre en avant. A vrai dire, il ne disait rien sur lui. Rien du tout. Comme s’il voulait créer un halo de mystère autour de lui, mais il y avait rien de cela à vrai dire… Jan s’approcha de l’oreille de Kaliska afin de lui susurrer à son tour quelques mots au creux de l’oreille. « Toi non plus, tu n’es pas mauvaise… enfin j’ai oublié… miss dance-floor ! » rétorqua. Avant de se remettre à danser.

Puis après quelques minutes, Kaliska le tira de nouveau vers elle afin qu’il le suive. Elle avait encore soif, avait-elle décrété. Encore soif ! Et bien ! Jan la suivit sans rechigner au bar, puis une fois arrivée, il appela le barman afin de commander de nouveaux verres. A cette allure là, ils allaient firent par prendre un abonnement avec ce barman. « A cette allure, tu vas vite perdre ton pari, dis-moi… ». Un clin d’œil se dessina sur le visage de Jan. Les deux verres firent leurs apparitions. Jan se saisit du sien et vint trinquer avec Kaliska, qui lui tenait compagnie pendant cette soirée. Finalement, cette soirée n’était pas si mal que cela… enfin, heureusement qu’elle était là, elle. Elle, Kaliska, sans ça, il serait resté frustré au bar à boire… comme d’habitude en fait.

Kali était vraiment bien ici, sur cette piste de danse avec Jan. Bon, l’alcool aidait sûrement beaucoup mais soit. Il n’en restait pas moins que si on lui avait dis quelques mois plus tôt que Jan suffirait à lui faire aimer une soirée, elle aurait rit au nez de la personne qui se serait permise de dire une telle ânerie. Elle lui aurait également conseillé d’aller consulter. Il fallait être réaliste, Jan n’avait rien, comme ça, d’un boute-en-train. Mais elle voyait bien qu’il se déridait un peu ce soir et ça lui faisait plaisir. C’est pour ça qu’elle l’avait complimenté sur ses talents de danseurs. A chaque fois, qu’ils se voyaient, elle en apprenait un peu plus sur lui et ce soir, bah c’était ça. « Toi non plus, tu n’es pas mauvaise… enfin j’ai oublié… miss dance-floor ! » Kali lui lança un regard suffisant qui l’aurait agacé chez quiconque d’autres. « Evidemment ! Je suis une championne moi, qu’est-ce que tu crois ? » Elle se mit ensuite à rire, elle faisait une bien piètre championne. Après tout, c’était elle qui était incapable de mettre un pied devant l’autre sur un sol plat en étant complètement sobre et qui faisait tomber tout ce qu’elle croisait sur son passage.

Elle l’attira ensuite vers le bar en décrétant avoir soif. Ca déshydratait beaucoup de danser après tout. Jan commanda une nouvelle tournée et Kali se saisit de son verre sans se faire prier. Elle essaya de trouver combien elle avait bu de verre avant celui-ci. Elle devait avoir une tête bizarre à réfléchir en plissant les yeux, comme si ça l’aiderait à mieux trouver. Finalement, elle décida que ça n’avait aucune importance et que si elle était encore capable de danser, de marcher et de pleurer, c’était qu’elle n’avait pas bu assez. « A cette allure, tu vas vite perdre ton pari, dis-moi… » Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme et elle approcha son visage de celui de Jan. Elle murmura alors, au creux de son oreille. « Tu ne t’ai pas dis que… peut-être que je ne voulais pas gagner. » Elle s’écarta ensuite de lui, toujours souriante. Elle lui donna alors une petite tape sur les fesses. « Un si beau cul… ce serait dommage de manquer ça. »

Jan observa avec attention les réactions de Kaliska. Son petit froncement de sourcils comme si elle tentait de réfléchir ou de penser (ou peut-être bien les deux en même temps), son petit rire peu commun, ses petites gesticulations… Kaliska devait certainement être un peu saoule, un peu beaucoup certainement… L’alcool se faisait sentir. Jan, lui, non plus ne devait pas être très joli à voir, et pourtant il avait l’habitude de ces soirées beuveries. Néanmoins, il savait que tôt ou tard, ils allaient devoir mettre le frein sur l’alcool, histoire que tout cela ne dérape pas un peu… et celui qui devra décider de cela sera certainement lui. Kaliska ne devait plus être en état de penser quelques choses. Il lui rappela alors ce stupide pari qu’ils avaient ensemble. Qu’il serait saoul avant elle, et si c’était le cas contraire, ils devaient passer une nuit ensemble. C’est alors qu’elle lui fit remarquer que certainement elle ne voulait pas gagner… A comprendre donc qu’elle voulait perdre et certainement gagner le gros lot –ou pas– en passant la nuit avec lui. Il la regarda rayonnante avec ce large sourire rempli de malice. Kaliska s’écarta de quelques décimètres, pas plus, et décida de donner une petite tape sur le fessier de Jan. Un peu surpris par cette réaction, il tressaillit sur place avant de la regarder interloqué. «Un si beau cul… ce serait dommage de manquer ça. » avoua alors la jeune fille sous l’emprise de l’alcool. Il secoua la tête, riant quelque peu de ce qu’elle venait de lui dire. Il ne préféra rien rétorquer à cela, sûrement pour ne pas envenimer son cas de bon danseur au beau cul comme Kaliska venait de le décrire en plusieurs minutes.

Cette dernière venait de reprendre en main son verre afin de boire. Jan la regarda fronçant les sourcils. « Fausse bonne idée ! déclara-t-il. Je crois que tu as assez bu pour ce soir, tu commences à… à dire n’importe quoi. » continua-t-il avant de lui prendre son verre des mains. C’est alors qu’il appela le barman afin qu’il apporte une boisson non-alcoolisée à Kaliska. Bien entendu, cette dernière tenta d’attraper une nouvelle fois son verre, décrétant qu’elle avait soif, très soif.

L’alcool commençait sans aucun doute à monter à la tête de la jeune femme. En temps normal, elle se serait difficilement permis de s’adresser à Jan comme elle le faisait là. D’abord en reconnaissant vouloir perdre (elle avait trop de fierté pour ça) ou en déclarant qu’il avait un beau cul (elle se faisait du souci pour son égo). Mais là, c’était autant de détails auxquels elle n’accordait plus d’importance et elle ne se gênait pas pour dire tout ce qu’elle pensait au moment où elle le pensait. Après cet aveu, la jeune femme attrapa à nouveau son verre pour continuer de boire un peu. Elle eut à peine le temps de boire une gorgée avant que Jan ne l’agresse à moitié verbalement. « Fausse bonne idée ! » Bon ce n’était pas à proprement parlé une agression verbale mais il l’avait interrompu pendant qu’elle buvait tranquillement donc bon. La jeune femme fronça les sourcils, se demandant ce qu’il avait. « Je crois que tu as assez bu pour ce soir, tu commences à… à dire n’importe quoi. » Il lui retira aussitôt son verre des mains. La jeune femme lui lança un regard noir, quel crétin ! C’est elle qui décidait quand elle avait assez bu. « D’abord non, j’ai pas assez bu ! Je tiens encore debout tu vois. » Elle lui fit une démonstration. « Je peux même danser ! » Elle refit une démonstration (histoire qu’il comprenne bien) « Et puis… » La jeune femme réfléchit à ce qu’elle voulait dire, elle venait de perdre le fil. Elle réussit quand même à se retrouver. « Tu sauras que je ne dis pas n’importe quoi quand je vois, je dis juste ce que je pense. Tu vois là, si je te dis que t’es un mec cool et que je t’aime bien c’est pas n’importe quoi, c’est ce que je pense. » Elle hocha la tête pour approuver ses paroles.

Kali s’ennuyait depuis qu’elle ne pouvait plus boire. Vraiment, ces soirées étaient tellement barbantes. Elle tenta bien de rattraper son verre mais ça n’eut pas grande effet. Finalement, elle poussa un soupir résigné avant de se tourner vers Jan, un sourire aux lèvres. Elle venait de penser à quelque chose. « Dis… Jan, si je ne peux plus boire, ça veut dire que j’ai perdu non ? » En toute logique oui et Kali arrivait encore un peu à être logique.

Jan venait à peine de lui retirer le verre de ses mains qu’elle était entrain de tenter de lui démontrer de A à Z qu’elle n’était pas sobre. Un rictus amusé se dessina alors sur les lèvres de Jan qui mordait d’envie de rire, de se moquer presque d’elle. Elle était tellement ridicule. Ridicule dans ses paroles, dans ses gestuelles, elle était tout simplement ridicule, oui. Malgré cela, elle tenta de retrouver un brin de dignité… chose qu’elle avait très certainement dû perdre au cours de ce début de soirée. « Tu sauras que je ne dis pas n’importe quoi quand je vois, je dis juste ce que je pense. Tu vois là, si je te dis que t’es un mec cool et que je t’aime bien c’est pas n’importe quoi, c’est ce que je pense. ». Jan secoua la tête. Un mec cool, elle l’aimait bien furent ses deux pensées, deux des pensées de Kaliska. Il lâcha une grande expiration, avant de reposer son attention sur la jeune fille. « En tout cas, avec l’alcool, ta langue se délie beaucoup. Tu vas finir par dire… vraiment n’importe quoi » souffla-t-il en se désaltérant d’une gorgée de l’alcool se trouvant dans son verre. Achevant son verre, il le brandit vide au barman, avant de l’appeler. Il lui demanda un verre de soda et un de tequila. L’un était pour Kaliska, l’autre pour Jan. Je vous laisse deviner lequel était pour qui. Une fois les deux verres sous ses yeux, il tendit le verre de Soda à Kaliska, tout en lui lâchant un « tiens, prends ça ! Ca va te requinquer un peu….. ». Puis il but une gorgée de sa tequila, puis une seconde. Il lâcha un furtif regard sur la jeune fille, qui ne semblait peu convaincue par les paroles prônées par Jan. Comme si cela allait la requinquer ! Ce n’était qu’un infâme mensonge pour qu’elle boive. A cet instant précis de silence planant, Jan sentit un léger coup de coude dans ses côtes. Il se tourna vers l’auteur de ceci. Il soupira intérieurement, ce n’était autre qu’un de ces potes. « Hé, t’as suivi mon conseil à la lettre ! C’est bien mon grand. » lâcha-t-il, avant de laisser un clin d’œil se dessiner sur son visage. Jan hocha les épaules. Il pouvait bien croire ce qu’il voulait, Jan s’en fichait totalement. « Elle est plutôt pas mal, d’ailleurs. » souffla son ami au creux de son oreille. Aussitôt, pour sa défense, le texan lâcha un « pas mon genre. ». Il regarda alors le bon vieux Penny s’éclipser, il avait trouvé comme prétexte qu’il devait retourner, qu’une Paris Hilton l’attendait, ou une connerie du genre. Jan souffla, et sa main retrouva le trajet de son verre. Il en but une nouvelle gorgée, posant une nouvelle fois son regard sur Kaliska qui regarda avec amertume son verre rempli de soda. « Dis… Jan, si je ne peux plus boire, ça veut dire que j’ai perdu non ? » lui demanda-t-elle alors. Jan arqua un sourcil. Il en avait presque oublié cette histoire de pari à la con qu’ils avaient fait tous les deux. Il haussa les épaules, avant de daigner lui répondre. « Il faut bien le croire… Pas trop triste d’avoir perdu ? » souffla-t-il. Puis il vida son verre d’une traite avant de le reposer sur le comptoir. Ses yeux naviguèrent longuement entre le barman et les clients qu’il servait, avant d’attarder leur attention sur Kaliska. « Si tu veux retourner danser, tu peux. Je t’attendrai ici. Ou si tu veux rentrer, c’est comme tu veux. » déclara-t-il.

Kali avait bien essayé de prouver à Jan qu’elle pouvait bien boire un peu mais il n’avait pas eu l’air de trop la croire, bizarrement. Elle ne voyait pas pourquoi. Il avait juste su sourire comme un imbécile en se moquant d’elle. Pour le coup, elle regrettait presque d’avoir dit qu’il était un mec cool et qu’elle l’aimait bien. Même si c’était ce qu’elle pensait un peu. « En tout cas, avec l’alcool, ta langue se délie beaucoup. Tu vas finir par dire… vraiment n’importe quoi » La jeune femme roule des yeux, elle lui avait déjà dit qu’elle ne disait pas n’importe quoi, à croire qu’il ne l’écoutait pas décidément ! Il ne l’écoutait tellement pas qu’il lui commanda à la suite de ça un soda et qu’il essaya de lui faire boire. Comme si elle avait une tête à boire du soda quoi ! « tiens, prends ça ! Ca va te requinquer un peu….. » Kali avait quelques doutes sur le bien fondé de ses paroles. Elle n’était pas certaine qu’à ce stade là, un soda suffise à la requinquer. Elle n’avait même pas conscience d’avoir besoin d’être requinquer en fait, elle pétait la forme là.

Comme elle s’ennuyait et qu’elle n’avait plus rien envie de faire ici, elle finit par demander si elle avait perdu son pari. C’était bien la seule chose qui l’importait maintenant. « Il faut bien le croire… Pas trop triste d’avoir perdu ? » Un sourire se dessina sur les lèvres de la brune. Evidemment qu’elle avait perdu, c’était ce que la logique voulait. En tout cas, elle n’était pas trop triste. Elle lui avait bien dit, elle n’avait pas envie de gagner ce pari. « Je devrais m’en remettre. » répondit-elle toujours en souriant. Enfin elle espérait en tout cas. « Si tu veux retourner danser, tu peux. Je t’attendrai ici. Ou si tu veux rentrer, c’est comme tu veux. » Danser toute seule, il voulait qu’elle danse toute seule, c’était tellement sans intérêt. Quoique, elle pourrait peut-être trouver quelqu’un pour lui payer un nouveau coup à boire si elle faisait ça. A la bonne heure quoi ! « Rentrons. » dit-elle après avoir abandonné sa merveilleuse idée. Elle tira alors Jan par le bras et ils quittèrent bientôt la boîte de nuit pour retrouver la rue à l’extérieur. C’était bien mieux. « Chez moi c’est par là. » déclara alors Kali en montrant la rue à gauche. « Enfin je crois… » Elle était presque sûre oui mais avait quand même un léger petit doute, le sens de l’orientation n’avait jamais été son fort, surtout pas lorsqu’elle était bourrée.

Jan lui laissa le choix de choisir, après tout ce n’était pas lui qui était dans le rôle de la potiche alcoolisée. Il fallait avouer qu’elle n’était pas très futée dans cet état d’ébriété. Certes, lui aussi avait bu, assez bu pour achever cette soirée, mais il semblait mieux résister aux effets pervers de l’alcool plus que cette pauvre Kaliska. Il posa un regard sur elle, attendant sa réponse. Vu son état, elle serait capable de lui dire qu’elle voudrait encore danser jusqu’à se retrouver à quatre pattes par terre, piétinée par ceux qui dansent vraiment, eux. Elle entrouvrit dés lors la bouche pour lui dire de rentrer. Rentrons, avait-elle dire. Jan fit un signe de la tête, payant une dernière fois le barman. Elle voulait rentrer, ils aillaient rentrer. Elle se saisit du bras de Jan et le tira vers elle afin qu’ils sortent au plus vite de cette boîte à cochons. Une excursion rapide dans les vestiaires pour que Jan récupère sa veste et les voilà au beau milieu de cette rue, laissant derrière eux la cacophonie musicale et l’odeur de l’alcool. Ils commencèrent à marcher lorsque soudainement, Kaliska déclara que c’était par là pour rentrer chez-elle. Elle lui montra à l’aide de son menton, une petite rue étroite à leur gauche et se dirigèrent vers cette direction. Tout du moins, Jan se contentait de suivre la jeune fille qui semblait être bien sûre d’elle. Tout du moins, cela n’était que d’apparence. Puisqu’elle décréta qu’elle croyait… Sa certaine assurance semblait s’estomper au fur et à mesure de ses pas claquants sur le macadam. Jan quant à lui s’arrêta, lançant un regard à Kaliska. « On ferait mieux de rentrer chez-moi. On n’aurait moins de chance de se perdre comme cela ! » décréta-t-il sur un ton amusé. Il connaissait parfaitement le chemin pour rentrer chez-lui, même si celui-ci était un peu long. Au moins, ils ne se perdront pas à cause de cette Kaliska qui les amènera dans des rues qui leur seraient totalement inconnues.

Kaliska se mit alors à le suivre sans un mot, prenant alors la direction opposée de celle qu’ils venaient de prendre. Jan posa un énième regard sur Kaliska qui ne semblait marcher par vraiment très bien, zigzagant de droite à gauche, puis de gauche à droite sur la route. « Tu es sûre que tu ne veux pas de l’aide ? » lui demanda-t-il alors gentiment, se posant juste à ses côtés. Vu son état, il était certain qu’elle était incapable de marcher droit, et pourtant, elle venait de lui dire le contraire. Je marche droit, lâcha-t-elle. Le jeune homme se stoppa devant elle, l’arrêtant dans sa marche. « D’accord. On va voir cela… Tu vois cette ligne blanche tracée sur la route là ? Tu vas devoir marcher dessus. » lui lança-t-il. « Si tu n’y arrives pas, tu auras perdu une seconde fois. » finit-il par lui dire.

Kali fronça les sourcils en regardant la direction qu’elle venait d’indiquer. Elle avait de gros doutes sur le fait que ce soit vraiment par là chez elle. Plus elle regardait, moins elle était sûr, voilà qui était loin d’être gagné. Tant pis, ils arriveraient peut-être à un moment quand même, s’ils avaient un peu de chance. Elle avait confiance en elle. Apparemment, ce n’était pas le cas de Jan. « On ferait mieux de rentrer chez-moi. On n’aurait moins de chance de se perdre comme cela ! » La jeune femme ouvrit automatiquement a bouche pour protester. « On ne va pas se perdre. » Bien sûr que non, elle vivait dans le même appartement depuis bientôt cinq ans, elle savait comment s’y rendre quand même. « Enfin peut-être pas. » concéda-t-elle. « Tu sais où j’habite ! » Voilà, au pire, si elle se perdait, ils pourraient toujours se retrouver grâce à lui, non ? Ou pas. « T’habites loin ? » demanda-t-elle alors. Elle n’avait jamais mis les pieds chez Jan en fait, ça n’avait rien de très surprenant, ils ne se connaissaient pas très bien en fait et étaient loin d’être très proches.

Ils avaient donc fini par prendre une direction toute autre que celle qu’elle voulait emprunter pour aller chez elle. Jan était peu soucieux de ce qu’elle avait pu dire et avait définitivement décidé qu’ils iraient chez lui. Ca ne déplaisait pas tant que ça à Kali finalement. Ce qui lui déplaisait plus en revanche c’était la manière dont Jan tenait absolument à l’aider. Elle était assez grande pour marcher toute seule quand même, elle avait un peu but certes mais elle n’était pas handicapée pour autant. Avec toute la mauvaise foi dont elle savait faire preuve, Kali lui répondit qu’elle marchait parfaitement droit ce qui était… un peu faux mais soit. « D’accord. On va voir cela… Tu vois cette ligne blanche tracée sur la route là ? Tu vas devoir marcher dessus. » Kali fronça les sourcils, c’était complètement ridicule, elle n’aurait pas du avoir à prouver ce genre de choses. « Si tu n’y arrives pas, tu auras perdu une seconde fois. » La jeune femme fronça les sourcils. « Et si j’y arrive, je gagne quoi ? » interrogea-t-elle alors. Si elle faisait l’effort de faire ça bien, elle voulait au moins que le jeu en vaille la chandelle quoi. Même si elle savait très bien qu’il y avait peu de chance qu’elle réussisse quand même au final.

Vu les mimiques qu’elle adressait à Jan, elle ne semblait décidément pas du même avis que lui. C’était certain qu’elle se sentait capable de marcher droit, qu’il n’y avait même pas à douter sur ses capacités. Ne jamais croire une personne saoule, jamais. Elle pouvait bien dire ce qu’elle voulait, lui prouver telle ou telle chose, cela ne changera rien. Jan ne la prendrait pas au sérieux dans n’importe quel cas. C’était d’ailleurs bien la première fois depuis bien longtemps qu’il raccompagnait une jeune fille, et surtout qu’il emmenait une fille chez-lui. La première fois depuis des mois, peut-être même des années. Après tout, il aurait bien pu la laisser rentrer chez-elle seule, mais c’était leur deal. Leur deal à tous les deux, si Kaliska était saoule, ils devaient passer la nuit ensemble. Par nuit ensemble, n’entendez pas de parties de jambes en l’air ou quoique ce soit. Elle venait d’ailleurs de reprendre la parole. Si elle y arrivait, elle gagnait quoi… c’était ce qu’elle venait de lui demander. Jan arbora un sourire amusé. Comme si elle allait y arriver. Elle avait déjà eu bien du mal à sortir de la boîte de nuit. Le jeune homme ricana instant, avant de se taire sous le regard assassin de Kaliska. Dés lors, il se racla la gorga. Cherchant vainement ce qu’il allait bien pouvoir lui proposer. C’est alors qu’il lâcha la première idée qu’il lui vint en tête, sûrement la moins intelligente qu’il soit, mais qu’importe. « Si tu y arrives, tu auras le droit à un bisou. » lui dit-il, dessinant une moue quelque peu moqueuse.

Il lança alors un regard rempli de défi à la jeune fille qui ne semblait pas décider à se mettre à l’œuvre. Bien au contraire, elle venait de croiser les bras sous ses yeux et le dévisagea quelques secondes. « Bon alors, tu le relèves ce défi ou tu déclares forfait ? » lui demanda-t-il finalement. Un énième sourire se dessina sur le visage de Jan, ce soir-là. Jamais jusqu’à présent, il n’avait tant ri, ou souri, ou même… s’amuser tout simplement. Ce soir était le soir de la renaissance pour Jan.

Jan lança un défi stupide à Kali. Il tentait sûrement de la ridiculiser encore un peu plus, la jeun e femme avait crut remarquer qu’il aimait bien se moquer d’elle. Mais elle était beaucoup trop bourrée pour s’en soucier. En plus, avec sa mauvaise foi, elle rentrait dans son jeu. Ah c’est sûr qu’il devait bien s’amuser là. Enfin soit, Jan lui demanda de marcher droit en suivant la ligne blanche, sûrement juste histoire de prouver qu’elle n’était pas capable de marcher autrement qu’en travers à ce stade là et Kali lui demanda ce qu’elle gagnerait dans le cas exceptionnel où elle réussirait ce défi. « Si tu y arrives, tu auras le droit à un bisou. » Un bisou… Elle ne savait pas si ça valait franchement la chandelle pour le coup. Il fallait qu’elle y réfléchisse un peu. « Bon alors, tu le relèves ce défi ou tu déclares forfait ? » Kali lui fit un petit sourire et s’approcha lentement de lui, elle pencha ensuite son visage vers le sien et déposa un baiser sur ses lèvres. « Voilà. » souffla-t-elle en s’éloignant un tout petit peu. « Comme ça même si je perds, je n’aurais rien à regretter. » La brune s’acquitta ensuite de sa mission et échoua lamentablement. Evidemment qu’elle était incapable de suivre la ligne de trottoir. Elle le savait, il le savait, al terre entière le savait en fait et personne n’aurait eu besoin de cette chose stupide pour le prouver. Elle voyait déjà son air moqueur et elle soupira. « Ca ne change rien au fait que je n’ai pas besoin d’aide. » déclara-t-elle en haussant les épaules. Oui, parce que c’était parti de ça ce défi stupide quand même.

Au bout de ce qui sembla être une éternité à Kali, ils arrivèrent enfin chez Jan. Enfin elle supposa qu’ils étaient arrivés en tout cas puisque Jan s’arrêta devant un immeuble et la fit entrer dedans avant de la conduire jusqu’à un appartement. La montée des escaliers fut rude d’ailleurs. Kali crut bien qu’elle n’allait jamais survivre à ça. « Alors, nous voilà arrivé devant l’antre de l’ours. » déclara alors Kali amusé devant la porte de l’appartement.

Jan attendit avec une certaine hâte la réponse de Kaliska. Dans son état, elle sera capable de lui dire qu’elle marcherait sur cette ligne jusqu’à ce qu’ils arrivent chez-lui. Elle en serait capable. Enfin, c’était ce qu’il pensa avant qu’elle vienne se cramponner à son cou, lui déposant un furtif baiser langoureux. Il s’en mordit des lèvres. Puis revenant à la raison, il déposa un regard sur la jeune fille. Il arqua un léger sourcil, se demandant bien ce qu’elle allait bien pouvoir lui répondre pour justifier son geste. «Comme ça même si je perds, je n’aurais rien à regretter. ». C’était donc cela. Jan soupira discrètement, avant de lever les yeux au ciel. Puis… en y réfléchissant de plus prés, ils ne semblaient pas avoir la même définition de bisou. Après tout, c’était d’un bisou dont il lui parlait, l’embrasser sur la joue quoi. Pas… ça. Il se racla la gorge, lançant un regard insistant à Kaliska, suivi d’un petit ‘allez’. Il la regarda alors marcher sur cette ligne, sans grand succès. Il en pouffa de rire. Voyant le regard qu’elle lui lança, il s’en excusa aussitôt. Puis Kaliska prit une nouvelle fois la parole. «Ca ne change rien au fait que je n’ai pas besoin d’aide. ». Cette réponse ne l’étonna guère. Depuis le début, elle voulait lui prouver qu’elle n’avait pas besoin d’aide, qu’elle était dans un état assez sobre pour pouvoir se déplacer seule, jusqu’à chez Jan. Sûrement ce qu’elle ne devait pas se douter, c’était que c’était loin, asse loin chez-lui… enfin cela, c’était tout simplement subjectif.

Ils partirent donc dans la nuit qui semblait étouffer New-York à travers les rues. Jan restait à côté de Kaliska au cas où qu’elle trébucherait ou quelque chose comme cela, on ne savait jamais. Et après une bonne demi-heure de marche, ils semblaient être rendus chez-lui, ou tout du moins devant l’immeuble du texan. Ce dernier se pressa à sortir les clés, afin de pouvoir entrer à l’intérieure. Après avoir dévalé les escaliers jusqu’au second étage, ils arrivèrent en face de la porte de l’appartement de Jan. Ils y étaient arrivés, enfin. «Alors, nous voilà arrivé devant l’antre de l’ours. ». Alors qu’il enfouit la clé dans la serrure de la porte, il se tourna vers Kaliska, arquant un léger sourcil. « Ouais, on peut dire cela comme ça. » lâcha-t-il. La porte s’ouvrit alors, et il fit un passage afin que Kaliska entre en première dans la pièce principale du petit appartement du jeune homme. La fameuse porte d’entrée se referma derrière eux. Kaliska découvrait pour la première fois l’habitat de Jan. « Je ne te propose pas de boire quelque chose, tu as déjà assez bien bu comme cela ! » déclara-t-il alors, amusé par la jeune fille. Puis il la fit entrer dans son petit salon qui lui servait par la même occasion de chambre. Ce n’était pas bien grand chez-lui, un modeste studio. C’était bien assez pour lui. Lui qui vivait tout seul. Ils s’installèrent alors dans le canapé, qui servait lui de lit lorsqu’il était déplié. « Si tu veux m’emprunter un tee-shirt pour pouvoir dormir, n’hésite pas à demander. ».

Kali avait vraiment échoué. Enfin, c’était prévisible certes mais bon. Heureusement qu’elle avait pris les devants en embrassant Jan tout à l’heure, ainsi, elle n’avait rien perdu. Elle était certaine qu’il se serait contenté d’un petit bisou sur la joue en plus cet imbécile là. En tout cas, il en avait bien profité pour rire d’elle, c’était certain. Enfin, elle en conclut finalement qu’elle n’avait pas besoin d’aide quand même et marcha toute seule, comme la grande fille qu’elle était, jusqu’à chez Jan.

Une fois qu’ils furent arrivés devant l’appartement de Jan, Kali fit un commentaire sur le fait qu’ils étaient enfin arrivés devant l’antre de l’ours. Dans sa tête, c’était ce que Jan aurait du être s’il avait été un animal. Jan était en train d’ouvrir la serrure et il se tourna vers elle en arquant un sourcil. « Ouais, on peut dire cela comme ça. » La jeune femme se mit à rire. « Evidemment, qu’on peut dire ça comme ça. » Puisqu’elle l’avait dit, c’était bien la preuve. Il réussit enfin à ouvrir la porte (il en avait mis du temps quand même et Kali put découvrir l’intérieur de son studio. « Ca fait vraiment très caverne d’ours ! » s’exclama-t-elle alors. On voyait bien là qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de mettre les pieds dans une véritable caverne d’ours. « Je ne te propose pas de boire quelque chose, tu as déjà assez bien bu comme cela ! » La brune secoua la tête. Niveau politesse et sens de l’hospitalité, Jan avait sérieusement des choses à revoir. Elle avait peut-être assez vu mais si elle avait voulu de l’eau ou autre chose ? « Et si j’avais faim, t’y as pensé à ça ? » demanda-t-elle alors après avoir froncé les sourcils. « Parce que je suis morte de faim hein ! » Vraiment. Elle entendait son ventre grognait maintenant qu’elle en parlait en plus.

Jan déplia ensuite son canapé qui devait aussi lui servir de lit. « Si tu veux m’emprunter un tee-shirt pour pouvoir dormir, n’hésite pas à demander. » Kali le regarda un long moment avant de daigner lui répondre. Ce type était vraiment trop bizarre en fait maintenant qu’elle y pensait. Encore plus qu’elle, c’était dire. « Non merci, je préfère dormir nue. » dit-elle d’un ton moqueur. Elle s’approcha ensuite lentement de Jan. « Et puis, tu n’as pas envie de me voir dans un vieux tee-shirt trop grand en plus. »

« Et si j’avais faim, t’y as pensé à ça ? Parce que je suis morte de faim hein ! ». Jan qui était parti en direction du mi-salon mi-chambre s’arrêta dans son élan, tournant alors la tête vers Kaliska. Il secoua la tête. Elle avait faim, à en croire ses propos. Avoir faim à cette heure si tardive, quelle idée. Il fronça les sourcils, se demandant s’il avait encore quelques denrées cachées dans l’un de ces placards ou non. Après une longue réflexion, il pensa qu’il devait bien avoir un paquet de chips ou deux dans l’un des placards. « Regarde dans les placards, tu vas bien trouver un truc à te foutre sous la dent. » déclara-t-il alors à Kaliska, avant de s’en retourner dans le salon. Peu importe si elle avait trouvé ce qu’elle voulait manger, Jan s’en retourna dans son salon, l’invitant par la même occasion à se joindre à lui dans la pièce principale. Pendant dans ce temps, il en profita pour déplier le lit. Car oui, l’inconvénient de vivre dans un petit studio était le manque de place. Lit la nuit, canapé le jour. Ingénieux celui qui avait inventé le clic-clac quand même. Kaliska venait de le rejoindra d’ailleurs. C’est alors qu’il lui fit comprendre subtilement qu’il était temps de se coucher. Après tout, ils étaient rentrés pour cela, non ? Tout du moins, c’était comme cela que Jan voyait les choses. Alors il lui demanda si elle voulait lui emprunter un tee-shirt ou non, après tout c’était son choix si elle voulait dormir avec ses habits… Il la regarda, elle la regarda… ils se regardèrent.

Après un bref échange de regard, Kaliska daigna alors prendre la parole. « Non merci, je préfère dormir nue. ». Jan cligna des yeux une fois, puis une seconde fois. Sûrement pour être sûr de ce qu’il venait d’entendre. Il fronça alors discrètement les sourcils. Elle préférait dormir nue… serait-elle du genre à exhiber ses formes bien prononcées à n’importe quel type qu’elle pouvait croiser sur son chemin ? Jan se demandait bien quelle fille était finalement cette Kaliska ? Etait-elle si sauvage que la première fois qu’il l’avait rencontré, ou bien si froide comme il l’avait imaginé ? Ou était-elle du genre désinvolte et volage ? Les images de la jeune fille se multiplièrent dans l’esprit du jeune homme. Les nouvelles paroles de Kaliska vinrent le tirer de ses pensées. « Et puis, tu n’as pas envie de me voir dans un vieux tee-shirt trop grand en plus. ». Corps à corps, quasi-lèvres à lèvres, Jan pouvait sentir le souffle de Kaliska dans son cou, sentir son doux parfum. Yeux dans les yeux. Il plongea ses yeux bleus dans les prunelles noires de Kaliska. « Tu crois vraiment que tu sais ce dont j’ai envie ? » lui demanda-t-il. Un rictus malsain se dessina sur les lèvres du jeune homme. Il resta un long moment planté face à elle. Ne clignant pas des cils, s’approchant du visage qui s’offrait à lui. A l’aide de ses mains, il se saisit du visage et approcha ses lèvres de celles de Kaliska. Il se colla alors à elle, il ne savait pas ce qu’il faisait. Enfin, si… il le savait, il n’était pas si stupide que cela, mais il semblait avoir perdu le contrôle de lui-même. Lui, le mec toujours sur la retenue. II embrassa longuement et langoureusement Kaliska. Il ne savait plus ce qu’il faisait. Comme s’il n’était plus maitre de lui-même. Après un long moment, il se détacha des lèvres de la jeune fille. Il lui lança un regard, avant de baisser des yeux. Il se mordit un instant les lèvres, puis recula d’un pas. Rapidement, il partit à la recherche d’un tee-shirt. A vrai dire, il prit le premier qu’il lui vint sous la main. Il le tendit alors à Kaliska. « Mets-le quand même, ce serait dommage que t’attrapes froid » dit-il comme s’il ne s’était rien passé.

Kali était vraiment morte de faim. Ca n’aurait pas du être permis d’avoir si faim. Elle pensait pourtant avoir déjà mangé. Peut-être, ce soir, avant de partir. Ca lui évoquait vaguement quelque chose disons. Enfin, ça ne changeait vraiment rien au fait qu’elle avait toujours faim maintenant. Et Jan qui avait décidé de ne rien lui proposer. Quel monstre ! Rien que pour ça, elle regrettait de ne pas avoir été capable de retrouver la route qui menait jusqu’à chez elle. Elle aurait pu manger tout ce qu’elle voulait là-bas. « Regarde dans les placards, tu vas bien trouver un truc à te foutre sous la dent. » La jeune femme hocha vaguement la tête. C’était déjà mieux/ bon, il aurait aussi pu a servir mais bon, elle supposait qu’il en fallait pas trop lui en demander non plus. Elle allait échapper à une mort certaine, c’était déjà ça. Enfin peut-être qu’elle allait y échapper car elle put constater en ouvrant les placards que tout ça était loin d’être gagné. C’était incroyable d’avoir aussi peu à manger. Comment Jan comptait-il survivre en cas d’attaque extra-terrestre où il serait coincé chez lui ?! Enfin attaque extraterrestre ou explosion en tout genre. Ou épidémie. Enfin tout autre catastrophe dans ce genre-là quoi. Au bout du compte, Kali finit sa fouille du placard avec un butin plus que mince. Elle n’avait mis la main que sur un paquet de chips et un paquet de gâteau. Elle qui aurait pu manger un éléphant, elle n’était pas sûre que ce soit suffisant pour combler sa faim. Enfin, tant pis. Elle ouvrit le paquet de chips et rejoignit Jan. « Tu sais, je pense qu’il serait temps que tu trouves la route du supermarché hein. La fin est proche mec. » Elle hocha vaguement la tête. « Ta survie me tiens très à cœur et j’ai peur qu’en cas d’attaque de zombie, tu ne réussirais pas très longtemps à survivre enfermer chez toi. Ce serait vraiment triste je trouve. » Plus que triste oui.

Une fois que Kali eut terminé son festin, Jan déclara qu’il pouvait lui prêter un tee-shirt si elle voulait, pour dormir. Evidemment. Après un moment, Kali lui répondit d’un on moquer qu’elle préférait dormir nue, juste pour le plaisir de voir la réaction du jeune homme. Celui-ci cligna des yeux et fronça les sourcils ce qui donnait vraiment envie de rire à Kali. A croire qu’il n’avait jamais vu une fille nue. Elle ne savait pas si elle avait plus envie de se moquer ou d’être désolé pour lui pour le coup. Comme elle devait tout faire, elle s’approcha alors de lui et finit par dire qu’il n’avait aucun envie de la voir dans un vieux tee-shirt trop grand. Elle était certaine que c’était le cas. Il aurait fallu que Jan soit fou ou gay pour qu’elle se trompe. Et elle était certaine qu’il n’était ni l’un ni l’autre. « Tu crois vraiment que tu sais ce dont j’ai envie ? » Kali hocha la tête. « Evidemment que je sais ce dont tu as envie. Mieux que toi apparemment. » Elle resta là, près de lui jusqu’à ce qu’il comprenne lui-même et qu’il approche son visage du sien pour l’embrasser. Il était temps. Mais ce baiser dura bien top peu de temps au goût de la jeune femme. Alors qu’elle aurait voulu qu’il dure toujours, enfin bien plus longtemps que ça en tout cas, Jan s’éloigna d’elle et puis parti chercher quelque chose. Un tee-shirt. « Mets-le quand même, ce serait dommage que t’attrapes froid » La jeune femme retint un soupir et attrapa le tee-shirt qu’elle posa à côté de lui. « Tu es un crétin Jan. » dit-elle alors doucement. Elle ne disait absolument pas ça méchamment, c’était juste… vrai. Elle n’était pas prête à baisser les armes quand même te elle s’approcha à nouveau de lui. Cette fois, elle n’attendit pas qu’il l’embrasse et fut la première à le faire. Quand elle s’arrêta, ce fut pour lui murmurer quelques mots au creux de l’oreille. « Je suis sûre que tu en as envie autant que moi alors cesse de t’obstiner avec ton histoire de tee-shirt. S’il te plaît. »

Faire comme si de rien n’était, c’était si simple. Si simple et si facile à la fois. Le tee-shirt au bout de son bras, il le tendit encore à la jeune fille. Elle ne semblait pas du même avis que lui, sur le fait de devoir se vêtir d’un tee-shirt pour dormir. Au vue de sa tête, elle ne semblait pas vouloir le porter. Malgré tout, elle s’en saisit à la plus grande satisfaction du jeune homme. Un rictus se dessina sur les lèvres de ce dernier. Mission accompli, devait-il se dire à lui-même alors. Le dire à haute voix aurait été trop risqué, on ne sait jamais avec elle… elle aurait pu mal le prendre. Jan s’écarta alors, allant chercher une couverture supplémentaire. Il ne mit guère de temps à la trouver, l’objet de sa quête se trouvait dans la même pièce. Il la déplia alors, la déposant élégamment (ou presque) sur le lit. C’est alors qu’il crut entendre parler Kaliska. S’adressant certainement à lui. « Tu es un crétin Jan. ». Il se redressa alors, et se tourna vers la jeune fille. Il la regarda quelques instants avant de daigner prendre la parole. Elle osait affirmer qu’il était un crétin, qui plus est sous son toit… il aurait pu la jeter par la porte pour avoir oser dire cela. Il devrait peut-être même le faire, non ? Interrogation intéressante. « Pardon ? » la questionna-t-il. Certes, il avait très bien ce qu’elle venait de lui dire, il n’était pas si crétin que cela. Mais son esprit aurait besoin d’un peu plus d’éclaircissement. Crétin, oui. Mais pourquoi ? Alors qu’il attendait une réponse à sa pseudo-interrogation, Kaliska s’approcha de lui, une nouvelle fois. Il ne semblait pas très inquiet de ce genre de réaction. Non, cela ne lui faisait même pas peur à vrai dire. Elle aurait pu bien le gifler, ça ne lui aurait rien fait. Ou presque. Elle vint alors à l’embrasser. Une nouvelle fois, une seconde fois. Les deux pseudo-amants s’adonnèrent à un baiser qui ne dura peu de temps. Bien assez pour chambouler les pensées de Jan.

« Je suis sûre que tu en as envie autant que moi alors cesse de t’obstiner avec ton histoire de tee-shirt. S’il te plaît. » vint-elle lui souffler au creux de l’oreille. Le son de la voix de Kaliska le fit frémir sur place, plongeant quelques secondes son regard dans le sien. Puis il baissa du regard, la balayant du regard avec une certaine envie, un certain désir, une certaine passion peu commune chez-lui. Rapidement, il détacha son regard de la jeune femme qui se tenait en face de lui. Il se racla la gorge, puis recula d’un pas. Il se mordit la lèvre inférieure avant de se gratter la nuque, gêné par la situation. Il prit une grande bouffée d’air, avant d’affronter une nouvelle fois le regard de la jeune fille. « Tu commences… à… enfin bref, on va aller se coucher. Ce sera mieux ainsi. L’alcool ne fait vraiment tourner la tête. » déclara-t-il alors. Puis sans un mot, il fila dans une petite pièce dérobée. Cette pièce n’avait rien de secrète, ce n’était juste que la salle de bain. Il se contenta de se dévêtir de son pantalon, de son tee-shirt… sans oublier les chaussettes. Après quoi, il y sortit torse nu retournant dans la pièce principale de son studio. Son regard se déposa sur la … très dévêtue Kaliska. Il la scruta un instant. Elle était allongée sur ce qui servait de lit, de manière quelque peu osée, voire aguicheuse certainement. Passant outre ses pensées, il se saisit du tee-shirt, le lançant alors à la jeune fille. « Je t’avais dit de le mettre.. » grommela-t-il. Il semblait autoritaire, ou non, plutôt contrarié dans sa façon de s’exprimer. Mais au fond, il ne pouvait pas le nier. Elle était jolie quand même Kaliska, non ? Un peu casse-pied avec quelques verres dans le nez, ou bizarre lorsqu’elle était dans son état dit normal. Mais qu’est-ce qu’elle était jolie… Jolie, belle… Perdu dans ses pensées, Jan secoua la tête. Et une dernière fois son regard se posa sur le corps nu de la jeune femme qui se trouvait sous ses yeux.

Sur le coup, traiter Jan de crétin était la première chose qui lui était venu à l’esprit. Mais il le méritait (au moins un peu), il semblait mettre tellement de soin à gâcher et à faire comme si rien ne s’était passé. Pourtant ils avaient bel et bien échangé un baiser et Kali était presque certaine que Jan avait autant aimé ça qu’elle. Elle n’avait pas pensé par contre que Jan puisse éventuellement mal prendre ce qu’elle venait de dire. Elle ne pensait jamais à ce genre de choses. Elle n’avait pas dis ça méchamment de toute manière. C’était juste une simple constatation. Pas comme la première fois (enfin deuxième en vérité) où elle l’avait vu et où elle avait dit qu’il était un crétin arrogant. Là, elle disait ça méchamment parce qu’elle était énervée. Il aurait du pouvoir entendre la différence de lui-même. « Pardon ? » Il n’avait pas l’air si furieux en fait, il s’était juste redressé et Kali se demandait s’il avait l’intention de la mettre à la porte ou quelque chose dans ce genre là. « J’ai dis… » Elle réfléchit quelques secondes à si elle allait vraiment répéter ce qu’elle avait dis. « J’ai dis que tu étais un crétin. Et tu ne peux pas me blâmer pour ça. » C’est après ça qu’elle s’approcha alors de lui pour l’embrasser une seconde fois.

Kali déclara ensuite qu’elle savait qu’il en avait autant envie qu’elle. Elle l’avait sentie et elle savait qu’elle ne se trompait pas. Mais Jan avait l’air vraiment décidé à la contredire. C’était vraiment ça en fait. Ou pas, en fait, elle ne comprenait pas. Toujours est-il que quand il reprit la parole ce fut à nouveau pour tenter de l’éloigner. « Tu commences… à… enfin bref, on va aller se coucher. Ce sera mieux ainsi. L’alcool ne fait vraiment tourner la tête. » La jeune femme se retint de lever les yeux au ciel. Il était vrai, qu’elle n’avait pas là son comportement habituel. Mais elle était vraiment attirée par Jan et l’alcool ne lui faisait pas tourner la tête, ça la rendait juste… un peu plus sûre d’elle. Jan avait disparu dans la salle de bain et Kali s’assit sur le lit en soupirant. Son regard tomba alors sur le tee-shirt et un sourire se dessina sur le visage de la jeune femme. Si Jan croyait vraiment qu’elle allait mettre ça. Elle avait d’autres projets. Quand Jan revint, elle avait enlevé sa robe et l’attendait sur le lit. « Je t’avais dit de le mettre.. » La brune roula des yeux. Qu’est-ce qu’il pouvait être agaçant là n’empêche. « C‘est quoi ton problème dis-moi ? » demanda-t-elle alors. « Est-ce que je suis si affreuse que ça ? »