Orphée s'était levé assez tôt ce matin. Son bippeur avait sonné rapidement dans le nuit, vers trois heures du matin. De ce fait, l'homme se leva. Non, il saute du lit plutôt. Le jeune homme était debout dans une chambre noire, nu comme un vers. En effet, les chaleurs des derniers jours donnaient des bouffées au jeune Grec qui ne pouvait rester habillé que bien longtemps dans ses draps. Ainsi, il reprit son caleçon noir, son jean bleu délavé, sa chemise mauve à carreau blanc qu'il enfila rapidement. N'ayant pas trop le temps de passer par la salle de bain, il prit une vulgaire bombe de déodorant qu'il passa sous les bras afin de ne pas dire de sentir mauvais quoi (a). Puis, il se recoiffa en passant ses deux mains dans sa chevelure blonde. En à peine dix minutes, le jeune homme s'était refait une toilette quatre étoiles. Puis, l'homme sortit de sa chambre et entra dans celle de sa fille. Il prit la petite valise rouge rangée dans la garde-robe de l'enfant et mit quelques vêtements pour deux-trois jours. Il n'oublia pas son doudou bien sûr qui était le trésor le plus précieux pour elle. Puis, l'homme prit la demoiselle dans ses bras qu'il entoura d'une couverture pour qu'elle ne meurt pas de froid sur le voyage. En sortant de la chambre, il prit la petite valise et ainsi, l'homme se dirigea vers la porte d'entrée de son appartement. Il ramassa son trousseau de clés et referma la porte derrière lui. Ensuite, Orphée marcha dans le couloir et ouvrit une autre porte. C'était l'appartement de Psychalya, la mère de Maia. Il vérifia si son ex était bel et bien là d'abord pour ne pas mettre la demoiselle seule quelque part. Heureusement pour lui, la blondinette était là. Puis, il la mit dans la chambre aménagée exprès pour elle. Il fit un mot pour la demoiselle qu'il colla par après sur la porte du frigidaire. Puis, il partit en direction de l'hôpital.

Ainsi, le jeune homme prit sa voiture très rapidement et il s'occupa des quelques cas qu'il avait. En fait, il avait eu une urgence car un adolescent avait décollé en l'air avec son vélo pour s'écraser contre du béton qui coulait sur le nouveau trottoir. Bref, le gamin était couvert de ciment. Bref, c'était une opération à risques mais heureusement, tout alla rapidement et bien. L'opération dura presque dix heures. Il faut dire que plonger dans du ciment est un acte complètement fou.
Ensuite, le côté administratif reprit le dessus : il y avait une tonne de papiers à compléter, une horreur.

Une vingtaine d'heures plus tard, il était huit du matin. Orphée partit enfin de l'hôpital pour retourner chez lui. L'homme était assez heureux, il allait enfin revoir sa fille. Rien que cette pensée le réjouissait. Ainsi, il essaya de monter dans sa voiture mais il vit qu'un pneu était crevé. Bref, la marche allait être utile maintenant. Orphée se mit alors en route, déboutonnant deux boutons de sa chemise. Et oui, la chaleur était trop forte pour lui. Ainsi, le Grec prit même son téléphone pour prévenir Psychalya qu'il allait venir reprendre la petite d'un instant à l'autre.

Orphée | Psy ? C'est Orphée. J'espère ne pas t'avoir réveillé ... Oui, j'ai terminé le boulot, je viens prendre Maia ... T'inquiète pas, je suis là d'ici une heure, ma voiture a crevé ... A plus tard

Deux heures de l'après-midi. Ryan venait de finir sa journée au bar, et il décida d'aller se promener, ayant sa journée de libre le lendemain. L'après-midi complète dans un beau petit endroit, il n'y avait que cela de vrai. Alors, il passa son temps dans les boutiques, à chercher les nouvelles collections, à faire des habillages, demander des conseils aux vendeurs ... Pour ensuite repartir qu'avec deux vêtements dans un sac, alors qu'il avait tenu à essayer la quasi-totalité de la boutique. L'opération se répéta autant de fois qu'il y avait de boutiques masculines dans les rues. Après deux heures intenses d'essayages, Ryan commençait à avoir un petit creux, il allait donc manger une glace italienne, souffler un peu, et faire quelque chose d'autre. Si le restant de son après-midi était consacré aux boutiques, son compte en banque en garderait des séquelles !

Un joli petit restaurant servait les glaces que Ryan voulait, il alla donc s'installer à une petite table sur la terrasse et attendit très patiemment qu'un serveur vienne prendre commande. La vue était très belle, et les murs de l'établissement étaient très bien décorés : pas trop chargés, sans donner l'impression qu'il n'y a rien sur les murs. Attendons de voir si les glaces sont aussi bonnes que les goûts décoratifs du propriétaire de l'établissement. D'ailleurs, le servait venait d'arriver.

— Une glace vanille/fraise, s'il-vous-plaît. Avec un milkshake à la vanille, si vous en avez. Merci beaucoup.

Tout en ayant passé commande, Ryan avait donné un pourboire au serveur, car il le trouvait très poli et assez serviable, rapide. Ce n'est pas tout les jours qu'un restaurant avait pour réputation de servir vite ses clients. S'il revenait un soir dans le coin, il viendrait sûrement y dîner, la nourriture devait être exquise. Puis, le serveur revint, avec la glace et une cuillère, il souhaita un bon appétit à Ryan et le remercit pour le pourboire, puis il s'inclina et alla servir quelqu'un d'autre. Maintenant, c'était l'heure de la dégustation ! Ryan avait très faim, c'est alors sans hésitation qu'il se rua sur sa glace. Elle avait un goût bizarre, altéré. Ryan ne la trouvait plus si bonne que ça.

Quatre heures plus tard, le jeune homme venu du Bronx venait de faire une indigestion. Directement placé à l'hôpital, où il avait été placé dans une chambre. Simplement, aucun médecin n'était disponible, les infirmières n'étaient là que pour suppléer leurs supérieurs hiérarchiques, bref, l'attente serait longue. Et encore, le mot était faible, déjà que le personnel soignant semblait répondre " absent ", Ryan semblait trouver le temps extrêmement lent, d'autant plus qu'il était malade et fatigué ... Les yeux, les fermer. Autant se faire une petite sieste en attendant, il ne ferait de mal à personne, et de plus la chambre était insonorisée. Personne ne se plaindrait de ses ronflements. C'est alors sur ces constatations que Ryan s'endormit dans les bras de Morphée, laissant toute douleur loin derrière lui, s'adonnant alors au plaisir du rêve.

Orphée avançait et regardait les passants qu'il voyait. La plupart était des personnes solitaires ; un vieillard baladant son chien, une SDF à la quête de nourriture, ... Et puis, il y avait ce petit couple d'amoureux. Ils étaient tous les deux jeunes, sûrement la vingtaine. La femme était grande et plutôt mince, bien que des courbes étaient présentes chez elle. Elle avait les cheveux mi-longs, un peu plus bas que les épaules. L'homme quant à lui, était un peu plus grand qu'elle. On voyait ses muscles sous sa chemise, qui montrait à quel point il était sportif. Bref, ce couple rendit le jeune médecin nostalgique. Après tout, depuis cinq ans, Orphée n'avait jamais eu de liaisons ou même de rapports sexuels avec une autre fille depuis cinq ans, depuis l'arrivée au monde de sa fille. Depuis cette époque, l'homme s'était promis de s'occuper prioritairement de la petite car elle avait besoin de connaître ses parents. Psychalya ne serait certainement pas là éternellement pour elle, alors Orphée devait s'en occuper. Mais à quel prix ? Au prix de rester seul sans se faire un petit plaisir avec une autre personne ?

Ainsi, tout cela faisait comprendre à quel point l'homme avait besoin de trouver quelqu'un. Une fille et un boulot formidable ne font pas une vie entière. C'est pourquoi l'homme marchait, perdu dans ses idées. Et puis, il eut un déclic ... enfin, plutôt une sensation. Son bipeur se mit à vibrer dans sa poche. bref, on avait besoin de lui à l'hôpital. Il devait y avoir une urgence pour qu'on l'appelle alors qu'il venait à peine de finir son service. Son sang ne fit qu'un tour, il allait devoir reporter tous les projets qu'il avait prévus de faire aujourd'hui avec sa fille. Bref, encore une fois, Orphée faisait une croix sur ses relations pour favoriser son travail.
Ainsi, le jeune homme reprit son portable et sonna à Psychalya. Il eut droit à la boîte vocale et il décida de lui laisser un message afin qu'elle ne s'inquiète pas.

Orphée | Psy, c'est Orphée. J'ai été rappelé, tu peux t'occuper de la petite ? Au pire, mets la chez Poppy, je viendrai la chercher plus tard. Bye

Puis, le Grec fit demi-tour. Heureusement, il arriva très rapidement à l'hôpital. Orphée alla alors se changer et mettre ses affaires dans son casier. Ensuite, il partit voir son titulaire, Chrysalyde pour savoir ce qui se passait. Son chef l'informa qu'il y avait plusieurs cas "simples" dont Orphée pouvait s'occuper seul. Ainsi, il reçut moins d'une dizaine de dossiers dont un certain Ryan Hennington qui attira l'attention du jeune interne. Ainsi, Orphée vérifia trois personnes ; une grippe, un brûlé léger et un poignet foulé. Puis, le bel apollon arriva face à un homme endormi dans un lit d'hôpital. Apparemment, c'était le fameux Ryan. Orphée sourit bêtement en voyant ce gars étendu sur le lit. Le médecin se mit face à lui et s'abaissa légèrement pour tenter de le réveiller

Orphée | Monsieur, monsieur, réveillez-vous

Quand le jeune homme se réveilla, Orphée se présenta rapidement afin de ne pas le faire paniquer.

Orphée | Je suis le médecin Kostas, je vais m'occuper de vous.

Ryan semblait avoir dormi à peines quelques minutes lorsqu'il sentit quelqu'un lui tapota l'épaule. Afin de montrer son envie de dormir un peu plus, il grogna un peu et se retourna dans son lit. Quel diable avait décidé de l'extirper du monde des rêves et de le ramener à la dure réalité ? Visiblement, celui-ci avait une voix très douce. L'haleine frâiche aussi, ce qui était vraiment très agréable, car en général les médecins ne connaissent pas tellement les joies du Colgate. Lorsque les mots devinrent plus insistants, Ryan se décida enfin à rouvrir les yeux et entendit quelqu'un le rassurer : un dieu. Trois fois mieux que T.R Knight dans Grey's Anatomy, ça c'était certain.

Son fantasme de l'hôpital n'en était plus un. Car oui, les fantasmes sont faits pour ne pas être réalisés. Si vous avez suivi la logique de Ryan, vous aurez très vite compris là où il voulait aboutir : sur la table d'opération. Mais pas tellement pour un examen, non, là il lui faudrait carrément un contrôle de santé complet. Un check-up, si vous voulez. C'est donc avec ces idées très peu catholiques que Ryan se mit sur la route de la provocation et du flirt.

— Je n'ai pas à m'inquiéter, un bel éphèbe comme vous ne doit pas être aussi peu délicat qu'un taureau, non ? La délicatesse n'a jamais fait de mal à personne, et je ne serai certainement pas le premier à me plaindre du contraire, surtout en vous voyant. Je suis sûr et certain que l'opération se déroulera très bien ...

Le tout envoyé d'une voix langoureuse et d'un regard très accrocheur, défiant l'autre, Ryan s'amusait de la réponse du docteur Kostas, sachant très bien qu'il saurait arriver à ses fins, que ce soit dans cet hôpital ou ailleurs. En espérant que ce garçon ait du répondant et surtout la même envie que Ryan, ce dernier s'était redressé un peu sur son siège et vit un déjeuner. Il ne prit que le dessert, une pomme, dans laquelle il mordit à pleines dents, évitant tout regard de sa proie, et s'essuya les lèvres d'un coup sec de serviette. Opération séduction, lancée.