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Ce moment de la journée ou je n'avais pour seule envie, que celle de disparaître bien loin d'ici. De m'enfoncer dans le plancher et descendre plus bas encore et toujours plus bas. Rien que pour pouvoir échapper à cette foutue piqûre que Cheyenne était forcée de me faire tous les matins, depuis une semaine. C'était à la limite du soutenable, sans déconner. Je ne supportais vraiment pas cette étape pourtant obligatoire, dans mon rétablissement. je ne guérirais pas et prenais même le risque de faire un rejet, si je n'acceptais pas cette piqûre. Alors je m'y faisais tant bien que mal. Surtout que je n'avais plus qu'une semaine à supporter ça. Autant dire pas grand chose. Surtout que je me sentais de mieux en mieux au fil des jours. Ce qui était sans doute un très bon présage. Mon état ne devrait donc pas se détériorer normalement. Ouais normalement, seulement.

Parce que malgré tout, je n'étais pas à l'abris. Et ne le serais jamais tout à fait, puisque j'allais devoir accepter un traitement à vie, pour éviter le rejet. Soit. Ce n'était pas grand chose en comparaison de tout ce que j'aurais du subir si je n'avais pas accepté ce don d'organe. Je le savais et Cheyenne aussi. Et c'était bien pour ça que maintenant, elle veillait à respecter l'heure de la piqûre et tout ça. Mais ce fut en grommelant et en traînant de la patte, comme tous les matins, que je quittai la chambre torse nu, pour filer dans la salle de bains, au son de sa voix. Ce n'était pas comme si j'avais une autre solution de toute façon. "J'suis là, j'suis là ..." Soupirai-je en m'adossant au meuble principal. J'étais près pour ma torture hebdomadaire. Je savais pourtant que me montrer aussi nerveux et tendu, n'allait pas m'aider à encaisser très bien la chose.

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Si j'avais horreur de devoir accepter de subir cette piqûre tous les matins, je ne pouvais nier que ma soeur avait le don de rendre ça beaucoup moins éprouvant tout de même. Elle était douce et précautionneuse. Et prenait toujours le temps de me rassurer avant, par quelques gestes tendres et paroles rassurantes. Ce qui suffisait généralement à me détendre plutôt pas mal. Ce matin là comme tous les autres, j'eus donc un sourire attendri et à peu près rassuré, quand elle me fit remarquer que ce serait une de moins. En effet, chaque piqûre me rapprochait de la toute dernière. celle après laquelle je n'aurais plus à faire ça jour après jour. M'enfin, c'était une piqûre quand même. Soit, Cheyenne était beaucoup plus optimiste que moi. Mais ça avait souvent du bon, vu comme c'était plaisant et rassurant à entendre. Surtout de sa bouche. Parce qu'elle ne me mentait jamais. Pas que je sache en tout cas !

Et pourtant ... Pourtant elle loupa son coup. C'était bien la première fois qu'elle faisait un truc pareil. Je le sentis venir dès que je la vis vaciller. Mais n'eus guère le temps de faire quoi que ce soit, que la seringue se fichait dans mon ventre, m'arrachant un grognement de douleur. J'eus tôt fait de retirer sa main. Sans doute un peu trop vivement et trop sèchement. Mais ça là, c'était vraiment très désagréable. Je portai une main à mon ventre en grimaçant. Très douloureux. A coup sûr, j'allais avoir une marque. Mais pour l'instant, je pensais surtout au fait que ça faisait un mal de chien. "Putain ! Cheyenne !" Gémis-je vivement en me voûtant quelque peu. C'était moi qui allais bientôt me sentir mal là. J'en avais le coeur au bord des lèvres et des sueurs froides. Sans doute rien que des réactions de mon corps face à cette violente intrusion.

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Il fallut plusieurs secondes -autant dire une éternité pour moi-, pour que Cheyenne ne réalise qu'elle venait de louper son coup et ne réagisse. Alors que j'étais moi même en train de grommeler dans ma barbe, suite à la douleur qu'elle venait de me causer. Main toujours sur le ventre, je ne me fis pas prier pour m'asseoir quand elle plaça un tabouret près de moi. Je poussai un long soupir en fermant les yeux. Mais ce n'était évidemment pas ça qui allait faire passer la douleur. Quand elle me conseilla de prendre bien le temps de respirer, je ne lui répondis même pas et ne fus même pas capable d'obéir. Je ne parvenais déjà pas à penser rationnellement ... "Ca va passer, t'inquiète pas." Soupirai-je quand elle me fit remarquer qu'elle avait honte. C'était un peu trop excessif à mon goût. Pas de quoi en être totalement honteuse et tout ça non plus.

J'avais mal, oui. Mais je ne pensais pas non plus que ça allait me tuer. "C'est pas comme si t'avais touché un organe vital." Ajoutai-je avec ironie. Quoi que ça, on n'était sûr de rien. D'ailleurs, si elle avait touché un organe et l'avait endommagé, combien de temps faudrait-il pour qu'on s'en rende compte ? Bon, soit, il ne fallait vraiment pas se montrer pessimiste. Ce serait une bien belle connerie que de se laisser aller au pessimisme. Je devais donc prendre sur moi et contrôler ça. Cette partie là de ma personnalité ... Je serrai les dents quand elle ôta ma main pour venir nettoyer doucement, avant de déposer un baiser sur ma joue qui me fit à peine réagir. Ce coup ci, j'avais bien du mal à me détendre ! Mais je ne lui en voulais pas pour autant, qu'on se le dise. Je hochai positivement la tête et me levai pour la suivre du côté du salon. En fait, ça ne faisait déjà plus si mal que ça. Quoi que. Je ne savais pas en fait.

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D'accord, Cheyenne m'avait bien raté. Mais que je sache, ce n'était pas la fin du monde. Simplement, je ne voulais vraiment pas penser au lendemain, quand elle devrait me faire la piqûre suivante. Aucun doute que j'allais vraiment être tendu. Parce que je serais alors terrifié à l'idée qu'elle puisse encore une fois se louper et me faire subir cette douleur qu'elle venait tout juste de me faire subir. Pour autant, il était certain que je ne lui en voulais pas à mort. Ca aurait pu être pire. Ou bien si ça l'était, j'allais bientôt m'en rendre compte sans doute. A savoir, si elle avait touché un truc ou non. Quoi qu'il en soit, je ne doutais pas que j'allais avoir un bleu à l'endroit où elle m'avait piqué ou raté. N'empêche, ma phobie des aiguilles n'était pas vaine. Voilà une preuve qui jouait en ma faveur. le fait que ça pouvait être raté.

Durant le trajet de la salle de bains au salon, je veillai quand même à ne pas trop prendre appuie sur elle. Elle ne supporterait pas mon poids, pour sûr. Il n'était donc pas franchement utile que je la fasse tomber, et moi avec ! Mais une fois dans le fauteuil, je me laissai complètement aller dedans, fermant les yeux. Et je les rouvris à sa voix. Eh bien, elle semblait vraiment très inquiète et affreusement désolée. Ca avait du bon qu'elle culpabilise un peu. Même par ses gestes, elle était incroyablement douce et attentive. Certes, elle l'était déjà depuis que nous avions quitté l'hôpital. Mais là, c'était le summum. Et je n'allais pas m'en plaindre ! "Un verre de jus de fruits et un câlin ?" Et encore, j'aurais pu supplier pour avoir droit à une clope. Sauf que tant que les premières semaines suite à l'opération, n'étaient pas passées, je n'y avais pas droit.

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Puisqu'elle semblait vraiment décidée à se racheter d'une façon ou d'une autre, je n'allais pas cracher sur ses offres. Ainsi, j'étais bien tenté d'en profiter un peu. Raison pour laquelle je demandai, dans un premier temps, un verre de jus de fruits. Mais pour ce qui était du câlin, je ne doutais pas un seul instant du fait que pour elle, ça ne devrait pas être bien compliqué ça. Vu comme elle aimait à se montrer câline à mon encontre. Chose de laquelle je ne risquais clairement pas de me plaindre ! Tout au contraire. Plus elle me serrait contre elle et plus j'étais à même d'apprécier ce genre de petites attentions de sa part. J'en voulais toujours plus et n'étais jamais rassasié. A tel point, que nous pouvions parfois passer des heures entières dans les bras l'un de l'autre. Et ce n'était là, aucunement une exagération de ma part, pour sûr.

Toutefois, je fus grandement déçu ce coup ci, par ce qu'elle appelait un câlin. Sérieusement, rien que ça ? Je m'étais fais avoir pour le coup. Et au regard qu'elle posait sur moi quand elle prit place sur le canapé, je compris sans mal qu'elle se jouait de moi. Ce qui était vraiment très méchant, soit dit en passant. Qu'étais-je supposé faire moi ? M'en outrer et lui faire remarquer qu'elle était vraiment trop méchante avec moi ? Ou ne rien faire si ce n'est faire semblant de ne rien avoir remarqué ? Je pris le temps de la réflexion avant de grimacer et reposer une main sur mon ventre. "Tu sais que tu m'as vraiment pas raté ? Ca fait un mal de chien !" D'accord, je jouais un peu beaucoup la comédie. Mais c'était soit ça, soit je me penchais pour l'attraper par le bras et l'attirer à moi. Et autant dire que ce coup ci, je risquais vraiment de me faire mal !

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J'étais malin quand même. Il suffisait de faire mine d'avoir super mal encore, pour qu'elle revienne sur le champ. Pour sûr que j'avais mérité un plus gros câlin quand même ! Enfin pour le coup, je me contentais de sourire de toutes mes dents quand elle revint près de moi et glissa ses doigts avec douceur, sur la trace de la piqûre ratée. "Je plaisantais ! Je n'ai plus vrai..." Commençai-je d'une voix moqueuse, avant de m'arrêter quand elle se pencha pour déposer un léger baiser sur la marque bleutée qui colorait ma peau. Bon dans ce cas ... Et la seconde d'après, avoir croisé mon regard, elle se logea enfin sur moi. "Je savais que tu ne tiendrais pas !" Lui fis-je remarquer l'air de rien, en posant une main sur son crâne alors qu'elle venait d'enfouir son visage dans mon cou. Et posai ma main libre sur sa hanche.

Comme elle ne pouvait pas voir mon visage, je me permis de faire un peu la moue à ses propos. Bien sûr, j'appréciais de l'entendre me dire qu'elle m'adorait. Mais ça me rappelait l'autre terme qu'elle avait utilisé le jour de notre opération. Et je regrettais vraiment qu'elle ne me l'ait pas dit à nouveau. Est-ce que je ne m'étais pas trompé sur le fait qu'elle n'avait pas utilisé ce mot dans le même sens que moi ? Que c'était une façon de dire je t'aime, comme le ferait une soeur pour son frère, et non pas pour des sentiments amoureux ? Je devais bien avouer que j'étais un peu perdu en tout cas. Et que je n'osais pas lui rappeler ses mots. "J'espère bien, oui !" Répondis-je finalement, avec un bien mince sourire et en venant poser ma joue sur ses cheveux. Je ne tenais pas à lui montrer que j'étais légèrement peiné du faux espoir que j'avais eus.

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Je ris doucement à la remarque de ma soeur. En effet, elle était trop gentille. Ce n'était pas moi qui irais dire le contraire, pour sûr ! Et je ne pouvais nier que depuis quelques temps, j'en profitais allègrement. Ce dont elle ne semblait pas se plaindre, me poussant donc à continuer toujours plus sur cette voie là. Tant que j'étais en période de rétablissement en tout cas. Par la suite, j'allais quand même devoir me calmer un peu de ce côté là. Je n'étais pas un profiteur ni rien quand même. Et surtout pas du genre à profiter de la trop grande générosité de ma chère petite soeur tant aimée. Elle donnait beaucoup. Et je ne voulais pas qu'elle donne sans cesse, sans jamais rien à voir en retour. Certes là, elle avait droit à mes gestes tendres à son encontre, en échange des siens. Ca me semblait déjà être une bonne chose.

"Arrête. Tu sais bien que j'adore t'avoir dans mes bras." Lui fis-je doucement remarquer, en raffermissant quelque peu ma prise autour de son corps qui me semblait bien frêle en comparaison du mien. Un sourire s'installa sur mon visage en sentant qu'elle avait le même réflexe que moi, en serrant un peu plus ses bras autour de moi. Quand elle me souffla qu'elle m'adorait, je tâchais d'apporter une réponse sans trop en faire. Je ne me voyais pas lui rappeler que moi je l'aimais, alors que je pensais plus sûrement que jamais, qu'elle avait soufflé son je t'aime sur un coup de tête et sans réellement y penser. Depuis le jour de notre opération, rien dans son comportement ne m'avait poussé à croire qu'elle puisse partager mes sentiments. Elle était toujours la petite soeur adorable et avenante, qu'elle avait toujours été.

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Est-ce que c'était à moi de remettre le sujet sur le tapis ? Une part de moi pensait que moi. Mais l'autre part était terrifiée à l'idée que je me sois planté du tout au tout et qu'en réalité, Cheyenne ne soit pas du tout amoureuse de moi. Oh je m'étais fais à l'idée que ses sentiments ne seraient jamais les mêmes que moi, depuis le temps. Mais je m'étais fais de sacrés faux espoirs quand elle m'avait dit m'aimer, juste avant l'opération. Je ne savais pas trop comment faire maintenant. Tenter de la faire parler, de façon subtile ? Idée stupide. Je n'étais pas assez doué pour faire ça de cette façon. Je ne savais généralement pas prendre des gants pour ce genre de chose. je dirais même que j'étais trop bourrin pour ça, malheureusement ! Quand elle se leva pour aller chercher des trucs à manger, je tâchai de réfléchir à tout ça un peu plus en profondeur.

Mais ce n'était pas trop le moment puisqu'elle attendait une réponse de ma part. Et j'avais plutôt intérêt à lui répondre avant qu'elle ne m'attende comme les moines l'Abbé, pour entamer ce petit déjeuner improvisé ! "Je veux ce que tu prends toi !" Lui répondis-je l'air de rien. C'était un truc à nous ça. Un truc que devaient faire tous les frères et soeurs de la planète A savoir, toujours vouloir ce que l'autre voulait. En réalité, juste pour emmerder l'autre. Déjà quand on était gosses on se faisait des trucs pareils. Tout ça pour obliger l'autre à partager, même quand il ne le souhaitait pas. Et tant pis ! En attendant son retour, je me penchai pour récupérer mon verre de jus de fruits, réalisant ainsi que je n'avais vraiment plus très mal au ventre. Même si j'avais quand même un bleu et que j'aurais mal quand on y toucherait, pour au moins une petite semaine.

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Finalement, depuis que nous avions quitté l'hôpital, on ne pouvait pas dire que notre relation avait franchement changé par rapport à ce qu'elle était avant. C'était même toujours pareil à vrai dire. Nous étions comme un frère et une soeur. Ce que nous étions d'ailleurs. Mais j'aurais préféré que tout ça évolue dans le sens que j'attendais depuis des lustres. Sauf que ça ne s'était pas fait. Et par crainte de faire une gaffe et tout gâcher, mais aussi de me briser moi même, je n'avais osé lui en parler de nouveau. Est-ce que c'était à moi de tenter d'en reparler ? Si vraiment son je t'aime avec la même signification que le mien, alors nul doute que c'était bel et bien à moi de trouver le courage pour en parler. Parce que sa fierté en prenait peut-être un coup de voir que je ne mentionnais aucunement cet épisode pourtant marquant.

Je souris quand elle revint près de moi et posai une main sur sa hanche, en hochant positivement la tête. "Ouais ça va pas trop mal. Mais je pense que c'est un remède qu'il faudra administrer encore quelques fois, pour être certain que son effet soit durable." Lâchai-je sur un ton faussement triste et inquiet à l'idée que la douleur puisse revenir. J'exagérais vraiment si peu tiens. Parce que oui, bien sûr, j'étais une personne tout à fait raisonnable avec des limites que je ne franchissais vraiment jamais. La question ne se posait même pas tant ça allait de soit ! Bon par contre, j'étais aussi et surtout un grand gamin. Raison pour laquelle j'attrapai la brioche que venait de récupérer Cheyenne pour elle, pour la manger moi. Si j'aimais l'emmerder comme pas possible ? Mais quelle question. Bien sûr que ... Oui ! Oui et encore oui, même ! C'était mon passe temps favori !

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C'était parfaitement tellement facile de faire culpabiliser Cheyenne, sans déconner ! Surtout quand ça me concernait moi, de toute évidence. Et je trouvais ça franchement adorable. Même si je ne pouvais nier qu'il m'arrivait bien souvent d'en jouer. C'était tout simplement plus fort que moi, il est vrai. Mais tant que je savais qu'elle ne m'en voulait pas pour ça, je ne comptais pas m'arrêter en si bon chemin. La pauvre, je lui faisais parfois vivre un tel calvaire. Quasiment aussi horrible que celui que je pouvais vivre moi, depuis la découverte de ma maladie. Ce qui, pour être honnête, n'était pas rien du tout ! Bon d'accord, la comparaison était vraiment très bizarre et j'en étais bien conscient. Mais c'était plus une façon de parler qu'autre chose, évidemment. Je ne pensais pas sérieusement qu'on pouvait comparer les deux. Surtout que quand je l'embêtais, ce n'était vraiment que pour la taquiner et non pas pour l'emmerder sérieusement !

Après avoir volé sa brioche, je pris le temps de la manger, souriant de façon amusée quand je me rendis compte qu'elle évitait de trop approcher l'autre de moi. Sans aucun doute par peur que je ne lui fasse subir le même traitement. Or, ce n'était pas dans mes intentions ! Une brioche, de si bon matin, ça me suffisait amplement. Depuis mon opération, je n'avais pas encore retrouvé mon total appétit. Mais je ne m'en inquiétais pas plus que ça. Je m'en faisais davantage pour ma relation avec Cheyenne. Je ne savais vraiment plus où nous en étions. Dans une impasse certainement. Puisque je n'oserais pas lui demander confirmation de ses derniers mots avant notre intervention. Et que j'ignorais que de son côté, elle ne tenait pas à le faire non plus. Peut-être que ça se ferait tout naturellement ? En attendant, je ne me faisais pas prier pour la serrer contre moi comme en cet instant. Je laissai même une main courir sous l'ourlet de son haut, pour caresser sa peau du bout des doigts.

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Je ne pouvais nier que mon passe temps favori, était encore de taquiner ma soeur. C'était même à croire que je ne faisais que ça, tout le temps. Mais non. J'adorais également prendre le temps de me montrer tendre à son encontre. Ca aussi c'était très fréquent. Et le fait est que j'aimais beaucoup ça. Ce qui était somme toute assez logique dans le fond. Et pour sûr, ça avait toujours été ainsi entre nous. Nous avions toujours été très proches l'un de l'autre, même physiquement. Et ce fut en partie pour cette raison que je me laissai aller à glisser mes doigts sur la peau délicate de son dos. Je ne réfléchissais pas vraiment aux conséquences et aux questions qu'elle risquait de se poser devant mon geste soudain et inattendu. Même si c'était mon genre d'être aussi tendre à son encontre, ce n'était pas tout à fait au point de laisser errer mes doigts directement sur sa peau, pour une légère caresse.

Ce ne fut que lorsqu'elle se redressa quelque peu en m'interrogeant, que j'arrêtai mon geste et me figeai. Quoi ? Ma caresse était beaucoup trop intime pour un frère envers sa soeur ? Est-ce que c'était déplacé ? A cette idée, j'interrompis mon geste et replaçai son tee shirt pour recouvrir la petite parcelle de peau qui était jusqu'alors découverte. "Je suis désolé. Je ne voulais pas ... te gêner." Tentai-je maladroitement, les sourcils légèrement froncés à cette idée. Pour sûr que non même, que je ne voulais pas la gêner. Et si c'était ce que j'avais fais là, je le regrettais vraiment beaucoup. Mais je n'étais pas sûr de ça pour autant. Peut-être qu'elle attendait de moi que je lui avoue encore une fois mes sentiments ? Non, ça me semblait beaucoup étrange à moi, vu la situation actuelle.

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Depuis que j'avais avoué mes véritables sentiments à Cheyenne, j'avais un peu de mal à la suivre et à bien la comprendre. Alors qu'avant ça, ça n'avait vraiment rien de bien compliqué pour moi. Je ne saurais expliquer le comment du pourquoi. Sans doute tout simplement parce que je craignais de faire un pas de travers qui pourrait l'éloigner de moi à jamais, parce qu'elle aurait été trop gênée ou je ne savais trop quoi de ce genre. Et le fait qu'elle m'ait dit m'aimer, ne m'aidait pas tant que ça finalement, puisque je n'étais toujours sûr de rien, contre toute attente. Mais je ne m'attendais pas à la voir réagir dès que j'eus le toupet de glisser mes mains sur sa peau découverte. Je n'avais pas eus l'impression d'avoir fait quelque chose de déplacé. Je fronçai les sourcils de plus bel, à sa réponse et à sa main qu'elle vint loger sur la mienne.

Je ne comprenais vraiment pas où elle voulait en venir. Ou peut-être que si en réalité, j'en étais parfaitement conscient. Mais je trouvais étrange qu'elle veuille me faire dire des choses, en s'y prenant de cette façon là. Pourquoi ne pas clairement me demander les choses après tout ? Ce n'était pas comme si je risquais d'éviter de lui répondre, pour telle ou telle raison. Je n'avais plus vraiment de secret pour elle après tout. Non, c'était même une certitude que je n'en avais plus le moindre. Pas même en ce qui concernait mes sentiments. C'était dire ! Je soupirai doucement à ses derniers mots et eus un léger haussement d'épaules. "Ca ne cache rien, puisque je n'ai plus aucun secret pour toi." Lui fis-je doucement remarquer. "Cheyenne, que veux-tu que je te dise ? Ce sont sans doute mes sentiments qui ... Je ne sais pas moi ... Me poussent à agir sans que je n'en sois tout à fait conscient." Conclus-je avec un sourire à la fois gêné, et amusé.