Cheyenne & Jackson ₰ D-Day..

Si je m'étais finalement fais à l'idée que j'allais recevoir un reins pour pouvoir rallonger mon espérance de vie ... Je ne m'étais pas encore fais à l'idée que c'était son reins à elle qui allait m'aider. Finalement, un organe d'un mort, ce n'était pas une si mauvaise idée que ça, si ? Je commençais sérieusement à avoir des doutes à ce sujet. Parce que je ne voulais pas prendre le moindre risque de la perdre. Ce qui arriverait si l'opération se déroulait mal. Ce genre de chose était si vite arrivée dans le fond. Mais impossible de lui faire entendre raison à ce sujet. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir tenter encore et encore. Mais vainement, encore et toujours. Las, j'avais fini par abandonner. Mais j'étais toujours aussi angoissé à l'idée de ce qui pourrait arriver. Plus à elle qu'à moi. Parce que personnellement, mourir ne me faisait pas peur du tout. Au contraire, je m'étais fais à l'idée dès que j'avais appris que j'étais malade !

Le jour de l'opération, arriva beaucoup trop vite à mon goût. Cheyenne semblait beaucoup plus stressée que moi d'ailleurs. Même si nous nous inquiétions sans aucun doute plus pour l'autre, que pour nous même. Je savais qu'elle était consciente du fait que, personnellement, je m'en foutais d'y rester. Mais je ne lui mentionnais plus cet état de fait, parce que je savais très bien qu'elle n'apprécierait pas de m'entendre le confirmer à voix haute. Elle penserait que je n'allais pas me battre et tout ça. Alors que si, je le ferais ... Puisque je ne voulais pas qu'elle ait fait tout ça pour rien. Plus que pour une autre raison en fait. Nous attendions dans le hall de l'hôpital, quand en me serrant la main très fort, Cheyenne me demanda si je n'appréhendais pas. Ce à quoi je répondis dans un premier temps, par un rire amusé. Ca se voyait tout de suite que j'étais moins inquiet qu'elle. Enfin non, ça ce n'était pas vrai du tout. Le fait est que je le cachais juste mieux qu'elle. « Tu sais très bien que je m'inquiète seulement pour toi. »  Lui fis-je doucement remarquer, en regardant l'aiguille d'une horloge, qui poursuivait sa course autour du cadran, sans jamais reprendre son souffle. Elle n'avait pas besoin de ça, elle.

Cheyenne & Jackson ₰ D-Day..

Ce que j'avais du mal à accepter dans tout cela, c'était bien le fait qu'elle se sacrifiait pour moi. Parce que oui, pour moi, ça relevait sacrément du sacrifice ce qu'elle était sur le point de faire. Et je n'acceptais pas qu'elle prenne de tels risques. Quand bien même j'aurais fais exactement la même chose en retour, il est vrai. Mais ce n'était pas du tout comparable. Après tout, j'étais son grand frère. Ce qui signifiait que c'était à moi de veiller sur elle, tout simplement. Et non pas l'inverse, du tout. Oui, c'était une vision des choses bien arrêtée il est vrai. Mais c'était ma façon de voir les choses, point. Malgré tout ça, je lui avais fais une promesse. Et je n'avais pas franchement d'autre choix que celui de tenir ma stupide promesse. Ce que j'étais sur le point de faire alors que nous nous trouvions à l'hôpital.

Il était beaucoup trop tard pour espérer lui faire entendre raison, c'était une certitude absolue. Tant pis, je m'étais déjà fait à l'idée quand même. Le médecin nous invita à prendre place sur les sièges de son bureau, en attendant qu'il prépare tout ce qu'il fallait pour faire les derniers examens avant l'opération. Les opérations, du coup. Pendant qu'il faisait tout ça, je posai les yeux sur Cheyenne. Et avec un soupir las, m'emparai de sa main en détournant de nouveau le regard. Tout le monde affirmait à qui mieux mieux, que tout allait parfaitement bien se dérouler et qu'il y avait quasiment aucun risque qu'il arrive un truc grave à Cheyenne. Et pourtant, j'étais toujours aussi peu rassuré à l'idée de cette opération. Et si je prenais la fuite, est-ce que tout était annulé ? Oui bien sûr que oui ... Mais quelle idée stupide. J'étais adulte et responsable. Or, les adultes ne faisaient pas des trucs aussi cons ...

Cheyenne & Jackson ₰ D-Day..

Est-ce que c'était vraiment si stupide que ça d'avoir aussi peur pour Cheyenne ? parce que oui, c'était un fait, j'avais nettement plus peur pour elle que pour moi. Moi, je m'en foutais dans le fond. Je préférais nettement qu'il m'arrive malheur à moi, qu'à elle. la question ne se posait même pas. « Si tu le dis ... » Soupirai-je sur un ton toujours aussi las, en continuant d'éviter de regarder dans sa direction. Je n'avais aucune envie de me battre contre tout ça. La seule raison pour laquelle j'allais faire en sorte de ne pas me laisser aller au cours de l'opération et même après, c'était elle et uniquement elle. Alors il était évident que s'il lui arrivait quoi que ce soit, je ne doutais pas cher de ma propre peau. Ce qui, en soit, n'était pas bien grave. je ne manquerais à personne dans le fond. Surtout si Cheyenne elle même n'était plus là.

Je me contentai d'un simplement hochement de tête quand le médecin me demanda d'aller me préparer et tout le blabla inutile auquel je ne prêtai guère attention. Je me levai donc et sans un regard de plus pour ma soeur, filai dans une pièce voisine pour les dernières vérifications. Avant de revenir, quelques minutes plus tard, dans le bureau, pour laisser le tour à Cheyenne. Bon sang ce que c'était long . Et parfaitement inutile selon moi. Mais c'était là les examens de routine, de toute évidence, pour être certain que nos corps étaient aptes à subir ces interventions. Il y avait encore une chance pour que Cheyenne ne puisse pas faire ce don. Enfin ... Une "chance" c'était évidemment une façon de parler. C'en était une que dans le sens où moi je ne voulais toujours pas qu'elle fasse ça et que, du coup, ce serait vite vu si elle ne le pouvait pas. Mais je doutais que ce soit le cas.

Cheyenne & Jackson ₰ D-Day..

J'étais si peu enjoué par l'intervention qui se profilait à l'horizon, que je n'en vins même pas à embêter l'infirmière comme j'aimais pourtant tant à le faire d'ordinaire. Je n'étais même pas d'humeur à être chiant, c'est dire à quel point je pouvais surtout être las en cet instant ! Et je ne doutais pas que, même si elle n'avait rien dire, Cheyenne était parfaitement consciente de tout ça. Elle me connaissait bien assez pour comprendre la moindre de mes expressions, regards, attitudes. Et dans le fond, je ne savais pas trop si je devais m'en réjouir ou non. Parce que ça avait quand même quelque chose d'assez frustrant de savoir qu'elle pourrait tout saisir en un coup d'oeil à peine. Mais dans le fond, j'étais un peu pareil avec elle, puisque je la connaissais par coeur. Et ça, c'était un truc que j'adorais. Je ne pouvais le nier. Et je m'amusais souvent avec cela d'ailleurs.

Je ne fus que peu rassuré quand l'infirmière annonça que Cheyenne était en pleine forme. Blablabla. Ils s'étaient concertés pour me faire entendre raison, l'air de rien, ou quoi ? Parce que pour sûr, on ne pouvait pas dire que ça fonctionnait très bien. En tout cas, pour moi, ça ne changeait rien. J'étais toujours aussi inquiet. Et je ne me fis pas prier pour me coller davantage à ma soeur quand elle me prit dans ses bras. J'enroulai un bras autour d'elle et posai un instant ma joue sur son crâne, avant de me lever. « Aucune question. On peut y aller maintenant ? Plus vite ce sera fait, mieux ce sera. » Soupirai-je sur un ton bougon, pour ne pas changer mes bonnes vieilles habitudes. Et sans vraiment réfléchir ni en avoir conscience, je m'emparai de la main de Cheyenne pour entremêler nos doigts, avant de suivre en silence le médecin et l'infirmière.

Cheyenne & Jackson ₰ D-Day..

C'était l'heure. Il était temps de se rendre en salle d'opération, séparément. J'étais toujours aussi inquiet. Mais faute de pouvoir encore faire marche arrière, j'acceptais ce qui était en train d'arriver. Sans la moindre joie, bien sûr. J'acceptais juste, parce que Cheyenne ne m'avait pas franchement laissé d'autre choix que celui là jusqu'à maintenant. Après les derniers examens de routine, nous quittâmes le bureau et au moment de devoir me séparer de ma soeur, je me figeai un court instant. Bon sang je n'avais vraiment pas envie de faire ça. Je poussai un faible soupir et posai un regard impassible sur elle. je ne voulais pas lui montrer que j'avais toujours peur pour elle. Je ne tenais pas à ce qu'elle tente encore une fois de me rassurer et tout ça. Malgré qu'elle continuait de faire mine de rien, je ne doutais pas qu'elle aussi avait quelques craintes. Je décidai donc de garder les miennes pour moi. Ca valait mieux !

Si on avait été dans un film ou un truc à l'eau de rose, elle aurait choisit ce moment pour me dire un truc comme "Jackson, je suis amoureuse de toi. Bas-toi pour nous". Mais on n'était pas dans un film et elle n'était pas amoureuse de moi, contrairement à ce que moi j'éprouvais pour elle. Depuis le temps, je m'étais évidemment fait à l'idée. Et je me contentais de ses sentiments fraternels, sans me plaindre. Avec un faible sourire, je posai ma main libre à l'arrière de son crâne, pour l'attirer doucement à moi et pouvoir ainsi déposer un tendre baiser sur son front. « A tout à l'heure. » Lui soufflai-je doucement, faisant mine d'être confiant uniquement pour lui faire plaisir, à elle. Parce que moi, je n'y croyais qu'à moitié. Bon, je n'étais pas totalement en panique non plus. C'était tout ce qui comptait, non ? Quand je me détournai d'elle pour filer de mon côté, mon sourire se fana.

Cheyenne & Jackson ₰ D-Day..

Il était temps de filer en salle d'opération. J'en n'avais pas la moindre envie mais tant pis. Je ne le faisais que parce que j'avais promis à Cheyenne. Et que ça lui tenait évidemment beaucoup à coeur. Pour elle, j'étais un peu obligé de me battre. Elle était sans doute la personne qui était la plus attachée à moi. Ce que je ne comprendrais jamais dans le fond. Je n'étais pas de ceux qui attiraient facilement l'intérêt des gens sur eux. Je n'étais pas particulièrement intéressant en fait. Et j'étais habitué à être rejeté. Comme j'avais pu être rejeté par mes parents biologiques quand je n'étais encore qu'un gosse. C'était très certainement que le souci venait de moi, tout simplement. Et j'acceptais l'idée. Tant pis. J'étais habitué à culpabiliser pour un oui ou pour un non. Comme je culpabilisais du fait que j'étais amoureux de ma soeur adoptive. Autant dire que c'était là un truc horrible et impardonnable.

Résigné plutôt que vraiment enjoué, je suivis l'infirmière qui devait m'accompagner pendant ma préparation à l'opération. je fus donc bientôt installé et prêt pour l'opération. Il y eut toutefois un bref changement de programme. Apparemment, ma soeur qui souhaitait me parler. Je roulai un peu des yeux mais me contentai d'un haussement d'épaules. Alors quoi ? Elle s'inquiétait enfin à l'idée que ça se passe mal peut être ? Elle comptait m'avouer ses sombres secrets, au cas où ? Quoi que la connaissant, je la voyais mal avoir des secrets quels qu'ils soient. Encore moins "sombres". Ce fut donc sans aucun signe d'inquiétude, que je posai les yeux sur elle quand nous fûmes placés côte à côte. « Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu veux faire marche arrière ? » Demandai-je avec un brin d'ironie dans la voix. personnellement, je pensais qu'il n'était pas trop tard pour tout annuler si c'était ce qu'elle désirait ...

Cheyenne & Jackson ₰ D-Day..

C'était donc parti pour cette opération. Mais avant toute chose, il fallait que je recroise ma soeur avant d'y aller. Puisqu'elle semblait avoir un truc à me dire. J'ignorais totalement de quoi il pouvait bien s'agir. Mais j'étais tout ouïe. Pour qu'elle mette les choses en pause, même pour quelques minutes, c'était sans doute qu'elle avait un truc de vraiment important à me dire ! Je la taquinai comme à ma bonne habitude, avant de me retrouver le bec cloué, par ses trois petits mots. Ceux que je rêvais d'entendre de sa bouche, depuis une éternité. Sauf que je voulais l'entendre me le dire, parce qu'elle m'aimait ... D'amour. Or, ce n'était pas le cas là. Ou alors elle n'osait pas l'exprimer clairement. Mais ... Non, j'en doutais. Je ne le prenais pas comme tel. Et je trouvais presque cruel qu'elle me dise ça juste avant l'opération. Comme pour m'obliger à me battre pour m'en sortir en pleine santé.

Ou bien elle le pensait vraiment et ne réalisait pas du tout l'impact de ses mots. Elle ne devait même pas se rendre compte de comment je pourrais prendre ses paroles. Et je n'eus même pas le temps de répondre ou faire quoi que ce soit. Je ne pris même pas conscience de ses gestes tendres. Je savais seulement que je me trouvais à présent dans mon propre bloc opératoire, loin d'elle et en même temps tout proche. Quand arriva l'heure de l'anesthésie, je ne l'acceptai réellement que parce que je savais qu'à mon réveil, Cheyenne serait à mes côtés. Ni plus ni moins. Et je savais que pour moi, ça allait passer très vite. Aussi rapidement qu'une nuit de sommeil. A mon réveil, tout serait absolument normal. Plus qu'avant encore, puisque j'aurais un reins tout neuf qui allait me permettre de reprendre ma vie, plus ou moins comme si je n'avais jamais été malade. Avec juste un traitement à prendre à vie. Autant dire du pipi de chat !

Cheyenne & Jackson ₰ D-Day..

Puisqu'il fallait vraiment passer par là pour être certain que Cheyenne demeurerait un tant soit peu heureuse à l'avenir, alors j'acceptais. Sans trop me plaindre. Enfin ça, c'était quand même vite dit. Dans le fond, je lui en avais quand même fais voir des vertes et des pas mûres, avant d'accepter de subir cette opération. Plus encore, d'accepter que ce soit elle qui me fasse un tel don. Mais c'était maintenant en train d'arriver. Bientôt dans les vapes, je perdis peu à peu connaissance et ce, pour de longues heures. Le temps que le transfert de reins de Cheyenne à moi, soit fait. Nous étions tous les deux de jeunes personnes parfaitement en forme. Il n'y avait donc aucune raison pour que ça ne tourne mal. J'aurais du être rassuré. Mais dès le départ, je ne l'avais pas été. Plus pour elle que pour moi. Je continuais de la voir comme une pauvre petite chose fragile et adorable.

Evidemment, quand je rouvris enfin les yeux, ma première pensée fus pour elle. Avant même que je ne réalise les quelques douleurs physiques que ressentais, ma gorge sèche et tout ce qui s'ensuit. Difficilement, je redressai la tête pour tenter de voir Cheyenne ... Et réalisai avec horreur, que le lit voisin au mien, était vide. La panique immédiate, fit s'accélérer grandement les battements de mon coeur. Les bip de la machine à mes côtés, s'affolèrent. Et l'infirmière qui se trouvait là, se tourna aussitôt pour voir ce qui arrivait. « Monsieur Hemingway ! Monsieur Hemingway, vous devez rester calme. calmez vous ! » S'exclama-t-elle en me rejoignant à la hâte pour poser une main sur mon torse et me forcer à me rallonger pleinement. « Où est-ce q... Cheyenne ? » Tentai-je avec difficulté. Mais ma respiration saccadée et les battements désordonnés de mon coeur, m'empêchaient de faire une phrase cohérente. Et je ne pu entendre sa réponse, que je perdais connaissance.

Cheyenne & Jackson ₰ D-Day..

Mourir. Voilà. J'avais envie de mourir. Si Cheyenne n'allait pas bien ou n'avait carrément pas survécu à son intervention, je ne voyais pas la moindre raison de me battre. Je l'avais pourtant prévenu bon sang ! En me réveillant et en réalisant son absence, j'aurais bien pu tout simplement penser que nous avions été séparés pour un court instant. Mais j'étais bien incapable de me raisonner et de penser de façon aussi rationnelle, au vu de mon état actuel. Raison pour laquelle je me contentai donc ... de sombrer. Et puis voilà. Et je me laissais ainsi couler un peu plus, de seconde en seconde. Sans chercher à remonter à la surface, à reprendre connaissance et à revenir du bon côté de la ligne que je venais de franchir. Il n'y avait aucune raison pour que je fasse un truc pareil ! Les médecins étaient pourtant en train de tout tenter pour me faire revenir de leur côté. Ce qui ne me bottait pas plus que ça.

« Il faut revenir ! Votre soeur vous attend ! » Entendis-je après un long moment. Ma soeur ? Mais elle n'était pas là quelques minutes plus tôt ! Si je protestais intérieurement, je ne pouvais évidemment pas le faire à voix haute. Mais je venais d'entendre que ma soeur m'attendait; Que Cheyenne était toujours là. Et assez consciente pour m'attendre apparemment. je fis donc tout ce qui était dans mes moyens, pour revenir. C'était dur. Douloureux même. Enfin. Ce fut surtout douloureux quand je retrouvai pleine conscience de tout mon corps. Et quand enfin je rouvris les yeux, des soupirs de soulagement se firent entendre autour de moi. Mais je m'en foutais de tout ça. Tout ce que je voulais, c'était retrouver Cheyenne. Ils ne me firent pourtant pas tout de suite cette joie, trop occupés qu'ils étaient à vérifier mon état physique général.

Cheyenne & Jackson ₰ D-Day..

J'étais en vie. Bordel, je l'étais quand même. Je m'attendais presque à y rester. Et maintenant que les médecins étaient parvenu à me stabiliser et à confirmer que tout allait bien pour moi, pour le moment, je devais bien admettre que je n'étais pas mécontent du tout d'être encore de ce monde. Finalement, être en vie, c'était une bonne chose quand même. Enfin, ce n'était pas bien désagréable en tout cas. Le simple fait d'inspirer et expirer pour faire passer de l'air dans mes poumons, me semblait bien agréable. A moitié dans les vapes, il me sembla entendre la voix de Cheyenne, non loin de moi. Je n'eus pourtant pas vraiment le courage ni la force, d'ouvrir encore les yeux. « Tout s'est très bien passé mademoiselle Hemingway. Pour l'un et pour l'autre ! Son coeur a simplement joué des siennes, entre la fatigue du à l'épuisement et la panique de ne pas vous voir à son réveils. »

J'entendis à peu près tout de leur échange et j'eus l'idée que Cheyenne allait sans doute m'engueuler pour avoir osé "lâcher", en pensant qu'elle n'était plus là. Ce qui parvint à m'arracher un léger sourire, avant que je ne parvienne enfin à rouvrir les yeux. Je clignai un moment des paupières, en tentant de faire le point sur ma vision. Je pu ainsi constater que deux infirmières s'afféraient autour de nous et que le médecin venait de quitter la chambre. « Evite de m'faire d'autres frayeurs de ce genre, tu veux bien ? » Grommelai-je d'une voix enrouée, en parvenant enfin à poser les yeux sur Cheyenne. Même si les conserver ouverts, me demandait vraiment une force surhumaine. Si c'était pour la regarder elle et songer qu'elle n'avait pas l'air trop mal en point, ce n'était pas une peine insurmontable. C'était même tout le contraire.

Cheyenne & Jackson ₰ D-Day..

Me réveiller pour me rendre compte que Cheyenne n'était pas à mes côtés, ce n'était franchement pas le truc le plus motivant de la terre. Avec ça, comment envisager l'idée de me réveiller tout à fait, au juste ? C'était tout bonnement impossible. Et c'était bien pour cette raison que je m'étais laissé sombrer dans l'inconscience totale. Pour ensuite apprendre que Cheyenne était encore là, quelque part, et attendait que je me réveille. Finalement, tout n'était pas perdu alors. Je me battis donc en silence pour revenir. Et fus bien vite récompensé, quand je réalisai qu'elle était à mes côtés. Profondément soulagé, je pris le temps de l'observer. « T'étais où ? C'était pas prévu qu'on s'réveille l'un à côté de l'autre ? » Grommelai-je sur un ton qui se voulait boudeur. Mais qui était bien trop épuisé et trop faible, pour vraiment avoir l'air boudeur. C'était l'intention qui comptait dans le fond, non ? Bref, c'était sans importance. J'étais trop heureux de la retrouver et de savoir qu'elle était bien !

« Hm. Te réjouis pas trop vite. On s'réveille à peine. » Lui fis-je remarquer en laissant mes paupières se baisser. J'étais trop épuisé pour vraiment pouvoir lutter contre mes yeux qui semblaient avoir trop envie de demeurer ouverts. Les traîtres ! Je soupirai d'aise, paupières toujours closes, quand je sentis sa main sur ma joue, tout en douceur. « Cheyenne ... Laisse nous au moins le temps de nous en remettre ! » La taquinai-je en ricanant mollement, quand elle mentionnant notre voyage à venir. Elle allait quand même un peu vite là, non ? personnellement, je n'étais pas certain d'être en état pour survivre à un voyage, aussi rapidement que ça. J'ignorais si elle se sentait mieux que moi, ou au contraire, en cet instant. Et lequel de nous deux aurait le plus besoin de repos pendant les jours ou semaines à venir.

Cheyenne & Jackson ₰ D-Day..

Dire que j'étais soulagé de pouvoir enfin retrouver Cheyenne, était un véritable euphémisme. J'étais carrément fou de joie. Même si ça ne se voyait pas comme le nez en plein milieu de la figure. En même temps, j'étais bien trop crevé pour pouvoir l'afficher à ce point. Pour le moment, je me réjouissais surtout en silence dirons nous. Et c'était déjà pas mal du tout au vu de ma fatigue réelle et bien ancrée en moi. Mais je me réjouissais et c'était déjà ça ! Et je fus bien apaisé quand elle glissa une main sur ma joue, qu'elle glissa ensuite dans mon cou. Il n'y avait vraiment qu'elle qui avait un tel pouvoir sur moi. Elle pouvait m'apaiser rien que par de simples gestes de ce genre là. Je me contentai d'un simple hochement de tête positif, quand elle confirma que nous étions supposés nous réveiller côte à côte. Peut-être que je m'étais réveillé plus tôt que prévu. Avant qu'ils n'aient eut le temps de me placer dans notre chambre. Enfin tant pis, c'était passé ça maintenant. Nous allions bien tous les deux et c'était la seule chose qui comptait !

Quand elle mentionna notre futur voyage à prévoir un peu plus sérieusement maintenant que j'étais en train d'être tiré d'affaire, je ne pu m'empêcher de ricaner doucement. A mon goût, elle allait un peu vite en besogne. Avant d'envisager de partir en voyage, il fallait déjà que l'on soit un peu plus en forme tous les deux. Or, j'ignorais comment elle même se sentait de son côté, mais moi j'étais encore vachement sonné. Beaucoup trop pour faire de quelconques projets qui demanderaient de moi, que je sois en pleine forme. Je soupirai doucement à ses mots et rouvris les yeux pour la regarder. « C'est seulement que la chose à laquelle je pense le plus pour l'instant, c'est dormir. Dormir encore un peu. Manger. Me prélasser au soleil. Dormir. Me prélasser dans un bain. Dormir un peu et manger. Dormir. » Ce n'était pas non plus comme si je venais de dormir pendant des heures. De façon artificielle pour l'opération, certes. Mais j'avais quand même dormis, soit ...