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A mon plus grand désarroi il fallait que ça m’arrive à moi. Il y avait une chance sur combien ? Sérieusement ? Même un tueur avéré et sadique voulant faire ça, aurait voulu le faire, n’aurait pas pu. Riant de ma propre pensée, je jettais le bout de papier sur le bureau. Enfin, il n’y avait pas marqué noir sur blanc le crime que nous allions juger… Mais au vu de l’actualité et tout ça, à mon avis j’avais tout de même cinquante pourcent de chance de tomber sur le mec que j’avais tué. D’ailleurs je me demandais d’où il y avait un meurtrier possible ? La famille faisait porter le chapeau à quelqu’un qu’ils n’aimaient pas ? Ça pouvait être drôle tiens. Soupirant, je tournais la tête au bruit qui provenait de dehors. Fronçant les sourcils je m’approchais de la fenêtre pour voir ce qu’il se passait. L’oiseau a été mangé par le chat, ni plus ni moins. Bon appétit. Cette histoire me trottait de plus en plus en tête. J’avais la convocation depuis une quinzaine de jours, et aujourd’hui c’était le jour J. Il me tardait de voir l’affaire. La mienne ou pas ? Celui que j’avais tué ou pas ? J’avais un sale pressentiment. Aish … Tournant le dos à ma chambre, je filais dans la cuisine avant de prendre des ramens instantané et les faire réchauffer rapidement au micro-onde. J’étais seule à la maison. Toshi était à l’école, et ma mère était je ne sais ou avec Sota. Grimaçant à cette pensée, je fermais les yeux en me demandant comment je pouvais les sortir de là, mais plus j’y réfléchissais et moins j’y arrivais.  Patience était mon ami. Patience était une vertu, patience était juste nécessaire. Attrapant ma nourriture, je mangeais rapidement avant de filer me préparer. Je devais m’habiller de façon potable pour ce genre de chose non ? Vive les fringues que j’avais… Enfilant un simple jean noir slim, je mis un haut blanc assez large avant d’enfiler ma veste et une écharpe. Basket au pied, je pris la convocation mon portefeuille et mon téléphone. Quittant l’appartement je filais au tribunal sans aucune once d’envie. Une fois arrivée là-bas, on me confisqua mes biens personnels et m’indiqua alors d’aller dans une pièce. Là, je vis les autres jurés. Marmonnant un faible bonjour, je m’installais sur une chaise avant de soupirer. J’allais m’ennuyer, je devais être la seule jeune ? Sérieux. Marmonnant de faible bonjour quand on me le disait, j’ignorais le reste. De toute façon personne ne parlait ou très peu. Après plusieurs longues minutes on nous demanda de suivre des gens avant d’arriver dans la salle d’audience. M’installant, je ruminais d’être au premier rang. Impossible de dormir. Ignorant les gens dans la salle, j’écoutais d’une oreille le début du procès avant de relever la tête au nom du mort. C’était bien celui que j’avais tué. Souriant en coin, je regardais l’avocat de la famille avant de le fixer longuement. Tout à coup j’étais très curieuse de voir comment il allait mettre l’accusé au trou, alors qu’il n’avait rien fait. L’écoutant parler, je ne décrochais pas mon regard de lui, le suivant même lorsqu’il bougeait dans la salle. De type asiatique, il avait un accent démontrant qu’il venait d’Asie. Il n’était clairement pas d’ici et je trouvais son accent plutôt sexy. Riant faiblement de façon silencieuse, je baissais la tête l’air de rien. Ce n’était pas le moment de rire, franchement, j’allais passer pour une folle. Mais c’était juste, tellement amusant de le voir accuser quelqu’un d’innocent, et en plus son accent. Je sens que j’allais m’amuser pour le coup. Même si ce procès s’annonçait foutrement long… Posant mon coude sur la barre devant moi, je me remis alors à le fixer.

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Cette situation était plus qu’étrange, mais assez intéressante en soi. Je trouve. Je me demandais réellement comment il allait défendre son client, et comment il allait faire pour lui éviter la prison. Dans un sens j’avais tout de même de la peine pour ce type. Je veux dire… Il était innocent, et il se retrouvait là, sur le banc des accusés. Je me demandais d’ailleurs pourquoi ? J’étais très curieuse, et même si je préférais que ça soit lui que moi, je me sentais désolée pour cet homme. Si je pouvais j’éviterai de faire ce que je fais. Mais je n’avais pas ce choix. Si je voulais que ma mère et mon frère restent sans souci, je me devais juste d’obéir à ce mec. Reniflant faiblement, j’écoutais l’avocat parler. Plaider non coupable était une bonne chose, de toute façon sans preuve tangible, comment pouvaient-ils mettre ce type en prison ? Mais ce qui me trottait en tête, c’était le fait qu’il soit déjà là. S’il était là, sur un banc d’accusé, c’était qu’il y avait une preuve contre lui ? Malgré mon amusement, ça me tracassait cette histoire. Mon regard croisant celui de l’avocat, je me redressais faiblement avant de froncer les sourcils lorsqu’il demanda d’interrompre l’audience. Déjà ? Pourquoi ? Il n’avait pas d’argument ? Il ne savait pas comment défendre son client ? Il cherchait à gagner du temps pour en trouver ? Il était bizarre de demander ça dès le début de l’audience. Le juge accorda d’ailleurs sa demande sans souci. Ah ça m’ennuyait. Je n’avais pas envie d’y passer la journée… Je veux dire, je savais que les audiences pouvaient être longues, mais si c’est partie pour durer toute la journée, ça m’ennuyait. Le droit n’était pas ce qui me passionnait le plus. Le côté flic serait plus intéressant en soi, je trouve. Me levant en même temps que les autres Juré, nous devions rentrer dans la salle afin de ne parler à personne pour éviter toute corruption.

C’est tout ce que je savais, nous devions juste éviter les contacts, et ne pas corrompre l’affaire. Plongeant mes mains dans mes poches, je suivis la file avant de sentir une main sur mon épaule. Je détestais ça. Mon instinct me disait de réagir comme je l’aurai fait en temps normal, mais ma conscience me disait d’être juste tranquille et d’apparaitre comme une fille… Normale. M’arrêtant je baissais un faible regard sur la main, un homme. Me tournant je regardais le dit avocat du coupable avant de me tourner complètement vers lui sans pour autant parler. Me reculant juste un peu afin de sortir sa main de sur mon épaule, je regardais autour de nous avant de plisser les lèvres. « Les jurés n’ont pas le droit de parler à qui que ce soit, je me doute que vous le savez, monsieur l’avocat. » soufflai-je d’une voix basse. Je ne savais pas si mon anglais était parfait, ça ne faisait qu’un an que je vivais ici. Le Japon me manquait cruellement. La nourriture surtout. Soyons honnête. Me mordillant les lèvres, je le fixais longuement en me demandant pourquoi moi ? Car j’avais ris ? Car je le fixais sans cesse ? N’avais-je pas le droit ? De toute façon, quoi qu’il se passe, il n’y avait aucune preuve contre moi, jamais. J’étais bien trop méticuleuse pour ça. « C’est votre première affaire et vous avez peur ? » demandai-je curieuse ? Après tout il semblait jeune, moins de trente ans, alors peut-être que je l’avais déstabilisé et qu’il ne savait plus quoi faire ? Scrutant son visage et son corps je tentais de regarder ces réactions mais… ça m’intriguait au plus haut point. Me tournant vers la salle ou je devrais être je soupirais en passant ma main dans mes cheveux. « J’espère qu’on va pas m’accuser de corruption hum. » ajoutai-je en lui lançant un regard noir. Non parce qu’il ne manquait plus que ça.

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Etait-ce des menaces ? J’en avais bien l’impression, oui. Et ça ne me plaisait pas du tout, vraiment pas. J’avais l’impression d’être dans un mauvais film, ou l’on sait qu’à cause de ce genre de menaces, il ne vous reste plus longtemps avant de perdre votre vie. Oh pas au sens propre du mot, non… C’était une façon de dire que vous étiez tout simplement fini. Voilà ce que j’avais l’impression d’entendre de la part de cet avocat. Comment ? Pourquoi ? Juste parce que j’avais ris ? Juste parce que je le regardais ? Tout ça pour ça ? Son instinct était pas mal, oui, je devais l’avouer, mais je savais être joueuse, et je savais ruser quand il le fallait. Je n’aimais pas le ton qu’il avait employé avec moi, je n’aimais pas sa façon de me regarder. Je ne l’aimais pas. Et je ne le trouvais même plus un tant soit peu mignon. « Aha, désolé, je vous avais confondue avec une amie. Pardon. » Et en plus, il me prenait pour une idiote ? Confondue avec une amie ? C’était quoi ce bobard aussi nul qu’une blague carambar là ? Haussant un sourcil, je le regardais longuement tout en penchant la tête avant de le regarder partir. Il jouait à quoi ? C’était un espion ou quoi ? Les avocats avaient des formations de nos jours ou bien ? Plissant les yeux, je secouais la tête de façon négative avant de claquer ma langue contre mon palet. Ce type… Passant ma langue sur mes dents, je fis moi aussi demi-tour, avant de rentrer dans la pièce et m’assoir sur une chaise. Attrapant une bouteille d’eau à disposition, je l’ouvris et en bus une longue gorgée, avant d’en boire la moitié et la poser sur la table. Le regard dans le vide, j’essayais de réfléchir. Il n’avait rien contre moi, si ce n’est mon attitude. Alors je devais changer mon attitude, si cela le rendait curieux, alors je devais changer de tactique. Et si jamais il venait à me demander pourquoi, je dirais simplement que mes pensées de petite gamine, c’étaient simplement égarées sur sa beauté et mon imagination follement chaude. Voilà. Ça pouvait le faire, après tout j’étais jeune, et à cet âge-là, le sexe est surement l’une des priorités des jeunes de nos jours.

Plissant les lèvres, je penchais la tête en arrière avant que l’on nous annonce que l’audience reprenait. Regardant la bouche d’aération au plafond, je soupirais avant de me lever et trainer les pieds jusqu’à la salle. Tout le monde avait repris sa place, et l’avocat était lui aussi là avec son client. J’étais curieuse de savoir comment il allait s’en sortir. Et la curiosité, s’avérait tout simplement qu’il était dans la merde. Même si j’avais du mal à comprendre certains mots trop pointu et propre au langage juridique, et surtout avec leur accent de merde, je comprenais parfaitement que son client était plus coupable que non coupable pour le moment. Ça me peinait de le voir filer en taule comme ça… Si ça continuait la tenue orange serait sa meilleure amie… Penchant la tête en arrière, je fixais le plafond avant d’entendre la porte s’ouvrir et voir une femme, elle voulait témoigner. Et quelle fut ma surprise de voir alors que… elle était l’alibi de son mari, avec photo à l’appui. Monsieur se tapait la gouvernante. Riant faiblement, je trouvais ça tellement cliché chez les familles de riche. Passant ma langue sur mes lèvres, je souris lorsque la fin de l’audience s’annonça. Enfin libre, et surtout un innocent n’allait pas en prison. Quittant la salle je fis la queue derrière les autres jurés afin de récupérer mes affaires personnelles. Une fois fait, je glissais mon téléphone dans la poche arrière de mon jean et filait en direction de la sortie. Baissant la tête pour mettre mon écharpe, je me stoppais manquant de cogner quelqu’un. « Pardon je.. » relevant la tête je vis l’avocat. Ah… Pourquoi je n’avais pas regardé en face de moi ? « Oh. L’avocat ! Félicitation ! Vous avez gagné ! Enfin, dites surtout merci à la maitresse de l’homme et sa femme… » marmonnai-je en penchant la tête. Car sans ça il aurait perdu le procès, autant être honnête non ? « Question indiscrète, vous venez de quel pays ? Votre accent… Et asiatique mais pas Japonais en tout cas. » Soufflai-je en me penchant vers lui, relevant le regard vers son visage pour le fixer longuement. Je ne sais pas pourquoi je tapais la causette avec lui, alors qu’il valait mieux que je me casse d’ici et au plus vite…

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« Gagner une affaire n’est pas possible sans preuve. Les mots ne comptent pas au tribunal, les juges ne croient que ce qu’ils voient. Néanmoins, si vous me jugez incompétent, ce sera une bonne raison pour que l’on ne se revoie jamais, n’est-ce pas ? » Hein ? Il est idiot ou il le fait exprès ? Fronçant les sourcils, je le regardais en me demandant si je devais le traiter d’idiot maintenant ou pas ? Je n’avais pas envie d’avoir de souci, m’enfin, ce n’était pas un flic, c’était qu’un simple avocat. Il ne pouvait rien me faire. Mais il connaissait la loi par cœur, alors il pouvait être tout de même dangereux. Mais soit, pour le coup, il était idiot. « En quoi j’ai dit que vous étiez incompétent ? Je crois que vous n’avez pas compris ma phrase, déjà je vous félicite, mais avouez que vous devez aussi féliciter la femme. Sans son témoignage vous auriez perdu. Faut dire ce qui est… Et je sais que sans preuve tangible un avocat ne peut gagner. » soufflai-je en le regardant droit dans les yeux. Je ne voulais pas qu’il y ait des malentendus entre nous. Non vraiment pas. Et puis ce n’est pas comme si j’avais été méchante avec lui. C’est lui, là qui était venu vers moi et qui m’avait fait des menaces… alors il devait s’en prendre qu’à lui-même… Je ne l’avais pas provoqué, j’avais rien fait de mal en fait. Pour une fois que j’étais un gentil petit agneau ça me retombé dessus… Secouant la tête, je suivis ses mouvements du regard avant de le voir ramasser son cartable en cuir. Wouha. Ça valait combien ce genre de sac ? C’est là, qu’on voit combien les avocats sont bien payés… Quelle chance. Souriant faiblement, je regardais ses mains avant de relever le regard vers ses yeux noisette. « Et mes origines ne vous regarde pas, je ne suis pas votre ami » Roh, comme si c’était important que l’on soit ami pour avoir ce genre d’information.

Il n’était pas du tout amusant celui-là, mais vraiment pas. Sans humour, sans rien, il n’était pas drôle. Rire n’allait pas le tuer ce n’était pas interdit que je sache. Le regardant partir, je fis une faible moue boudeuse avant de pencher la tête sur le côté tout en souriant en coin. Il pensait se débarrasser de moi en partant comme ça, simplement ? Vraiment ? Il ne savait pas sur qui, il était tombé, j’étais une vraie tête de mule, et quand je voulais savoir quelque chose je n’abandonnais pas, non, j’étais loin d’être une personne lâche. Me redressant, je me mis à marcher vers lui, le suivant faiblement avant de regarder autour de nous. C’était plus une habitude qu’autre chose, je n’aimais pas que l’on me remarque alors je ne voulais pas voir qui que ce soit nous regarder. Je détestais être épiais. C’était comme ça. Mais soit, puisque je n’avais pas le droit de savoir ses origines, et qu’il ne comptait pas me donner la réponse, j’allais la donner moi-même. Il n’était pas Japonais. Oh ça non, il n’avait pas l’accent Japonais, je le connaissais par cœur. Que ce soit celui du nord comme du Sud, ou de Tokyo. Je les connaissais tous. Chinois ? On ne dirait pas. Thaïlandais ? Non, il n’avait pas la carrure d’un Thaïlandais. Coréen ? Hum. Sa peau était bien blanche, ça se pouvait. Enfouissant mes mains dans mes poches je pressais le pas vers lui avant de sourire en coin et le doubler avant de me poster devant lui pour lui bloquer la route en le défiant d’un regard assez taquin. Aucune méchanceté n’y régnait dedans. « Babo namja… » soufflai-je pour voir sa réaction. Mon coréen, était loin d’être parfait, mais je l’avais appris à l’école comme deuxième langue alors j’avais encore quelques restes, et j’étais sûre à plus de soixante-dix pourcent qu’il allait tiquer. Homme stupide oui il ne pouvait que tiquer. Mah, ce n’était pas si méchant que cela.

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« Kkeojyeo, nappeun yeoja » Hein ? Ah…. Il fallait que je décortique tout ce qu’il venait de dire. Avec son accent j’avais du mal. Mais au moins j’avais eu raison, il était bien coréen ! Yeoja ? C’est femme… Nappeun, méchante… Il ne m’aura pas, les insultes bizarrement je les connaissais par cœur… Mais… Le premier mot ? Ah, je l’avais déjà entendu pourtant… ah… Relevant le regard, je me retrouvais… Seule ? Hein ? Clignant des yeux, je me tournais vivement avant de le voir s’embarquer dans une voiture et partir. Quoi ? Mais… Cette politesse. Han. Soupirant faiblement, je passais ma main dans mes cheveux avant de rire nerveusement. Je n’aimais pas quand je ne contrôlais pas la situation. Passant ma langue sur mes lèvres, je pris mon paquet de clope avant de m’en sortir une et l’allumer. Tirant longuement dessus, je laissais la fumée s’engouffrer dans mes poumons avant de la recracher. Eh bien, il me suffisait maintenant de rentrer chez moi, je présume. Je n’avais rien d’autre à faire de toute façon. Me tournant, je soupirais avant de filer alors en direction de chez moi. Bon c’était un peu loin, mais rentrer à pied pouvait m’éviter de voir Sota. Juste lui. J’en venais simplement à avoir l’estomac noué quand je le voyais, et surtout des nausées, un jour j’allais me retrouver avec un ulcère au ventre et voilà. Qu’on me laisse donc crever. Quoi que non, je devais rester, au moins pour mon petit frère. Soupirant, je m’arrêtais dans un starbuck avant de m’acheter un café. Un café clope, c’était juste le must du must. Mais bon le tout avait une fin, et après plusieurs minutes je me retrouvais devant l’immeuble ou j’habitais. Poussant la porte je montais les escaliers sans envie. Parce que les escaliers me permettaient de rentrer moins vite, je me tapais les huit étages à pieds avant de me stopper devant la porte. Baissant la tête je soupirais avant de serrer les poings. La porte s’ouvrant je sursautais avant de le voir.

Me fixant j’haussais un sourcil avant de le laisser sortir. Tant mieux dégage juste quand j’arrive c’était parfait. Rentrant je claquais la porte la fermant derrière moi avant de voir ma mère au sol en train de pleurer. Posant mon sac, je filais vers elle avant de l’aider à se relever. Il l’avait encore battue. M’occupant d’elle, je soignais ses plaies avant de faire à manger. Toshi n’allait pas tarder à rentrer de l’école et il allait avoir faim. La journée était passée bien trop vite à mon gout. Une fois les deux nourris, je mangeais les restes, soit pas grand-chose, je préférais me priver et laisser ma mère et mon frère manger. Lui était en pleine croissance du haut de ses treize ans, et ma mère avec ce qu’elle vivait, avait juste besoin de protéine et de force. Filant dans ma chambre, je fis un peu de ménage avant de partir me doucher. Une douche brulante comme je les aimais. Une fois savonnée et shampouinée je m’enroulais dans une serviette me laissant tomber sur mon lit avant de voir mon téléphone clignoter. L’attrapant, je regardais qui c’était avant de froncer les sourcils. Numéro inconnu à mes yeux. « C’est l’avocat, de cet après-midi. Pourquoi m’avoir suivi ? » Comment diable… ? Il avait fouiné dans les papiers des jurés ? Oh bravo l’avocat, bel exemple. Riant faiblement, je m’allongeais sur le dos avant de me mettre à pianoter sur mon téléphone. « Bel exemple l’avocat. Suivi, suivi, c’est un grand mot. Je ne vous ais pas suivi jusque chez vous que je sache. Je voulais juste une réponse sur vos origines et je l’ai eu, monsieur le coréen. » Appuyant sur le bouton envoyé, ce type m’intriguait de plus en plus. Posant le téléphone sur le lit, je m’étalais telle une étoile de mer avant de fermer les yeux. Rouvrant les yeux, je pris le téléphone avant d’envoyer un second message. « Je ne porterai pas plainte contre vous, car je suis une gentille femme. ;-) » Oui, ça m’arrivait d’être gentille.

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La question que je me posais, c’était pourquoi ? Pourquoi ? Oui pourquoi il m’avait envoyé un message ? Je veux dire… Il aurait dû m’oublier après cette entrevue non ? Je n’étais qu’une fille de passage, qui l’avait importuné. Enfin, je ne l’aurai jamais fait d’ailleurs s’il n’était pas venu vers moi une première fois. Mais soit, c’était surement le destin qui nous jouait des tours, ou que sais-je, je préférais ne pas y penser pour le moment. Qui vivra verra. C’était là ma devise. Et jamais ça ne changera. Si l’on veut voir le futur, il suffit de vivre, d’avoir juste ce petit courage, vivre, continuer la vie que l’on nous a offerte. Soupirant franchement, je gardais ma respiration un moment avant d’expirer en me sentant comme soulagé de ma tristesse. Presque. Elle ne me quittait plus depuis la mort de mon père. Cette haine que j’avais envers lui ne partirait jamais. Les soucis… C’est le privilège de l’être humain. Et ça il m’en avait laissé des tonnes. Lui était tranquille, il était mort réduit en cendre, dans l’air, il était juste parti, et vivait tranquillement sa vie ailleurs. Réincarnation ou que sais-je. Mais dans tous les cas, nous à présent nous étions dans la merde. Passant ma main sur mon visage, je soupirais en me relevant m’asseyant sur le lit avant de frissonner. J’étais toujours en serviette, mes cheveux dégoulinaient sur mes épaules et mon dos. Parfois je voulais juste partir. Echapper à tout ceci, mais j’avais un devoir à faire d’abord. M’occuper de ma famille. Je devais d’abord m’occuper d’eux. Je n’étais pas égoïste au point de les abandonner. D’autres l’auraient fait. Pas moi. Cette famille m’avait adopté, comment pourrais-je leur faire ça ? Eux qui m’ont enlevé de cet orphelinat, et qui m’ont aimé comme leur propre fille… entendant mon téléphone sonner je déglutis avant de baisser un faible regard vers l’écran. C’était l’avocat. Ignorant son message, je me levais avant de regarder par la fenêtre. Les étoiles étaient faiblement présentes sur la ville de New-York. Ville trop polluée et allumée la nuit pour que les étoiles se voient. La campagne du Japon me manquait pour ça. M’évader de Tokyo et simplement profiter de la nature. Entendant mon téléphone sonner une seconde fois je fronçais les sourcils avant de sourire faiblement. Cet avocat était tout de même intriguant. Ah… Passant ma langue sur mes lèvres je me penchais pour attraper mon téléphone avant de lire ses deux messages. Riant faiblement, j’haussais un sourcil avant de rire un peu plus. S’il m’intéressait ? Pas du tout. J’avais juste intrigué sur le comment il allait défendre son client, ni plus ni moins. Certes il était beau, ça serait mentir de dire qu’il est moche ou autre, mais quand même. Amusée, je posais le téléphone avant d’enlever ma serviette et enfiler un haut ample et long puis une culotte pour prendre téléphone et clope avant d’ouvrir la fenêtre et m’assoir sur le rebord de celle-ci, laissant mes jambes pendre dans le vide. Clope allumée je me mis à pianoter sur le téléphone. « Ne faites pas votre prude. J’étais juste intriguée. Hahaha. Parce que j’ai grandi au Japon, et que votre accent m’intriguait, tout simplement. N’allez pas vous faire des idées, monsieur l’avocat. » D’ailleurs… Comment s’appelait-il ? Il devait avoir… tout sur moi. « Vous ne m’importunez pas, le temps passe moins lentement, dois-je vous remercier ? Je présume que vous connaissez mon prénom ? Puis-je savoir le vôtre ? Ou à jamais dois-je vous appeler monsieur l’avocat ? » Je me demandais tout à coup, vraiment, comment il pouvait s’appeler ? ah, plein de nom me passait en tête, il avait surement et même c’était sûre, un prénom coréen, il y avait tellement de combinaison possible. Monsieur l’avocat, commençait à m’intriguer de plus en plus.

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Je m’ennuyais et le mot était faible. Assise sur le rebord de la fenêtre je regardais le ciel sombre de la ville de New-York. Il faisait froid, bon okai, j’étais dans une tenue, qui ne tenait pas chaud. Mais l’air était tout de même glacial. Je pouvais sentir ma peau se durcir, et les frissons me gagner. Baissant un regard sur mon téléphone, je l’allumais, mais aucune réponse. Tirant sur a cigarette je laissais la fumée enivrer mes poumons avant de poser la tête contre le mur et fermer les yeux. S’était-il endormi ? Peut-être. Je trouvais ça mignon, de discuter avec quelqu’un et de voir qu’il s’endort. C’était la première fois que j’échangeais des messages avec un inconnu. D’habitude c’était avec ma mère ou mon frère. Et personne d’autre. Soupirant, j’écrasais le mégot contre le mur avant de le poser dans le cendrier sur mon bureau. Quittant mon endroit de prédilection pour fumer le soir, je fermais la fenêtre avant de sortir de ma chambre. C’était calme dans l’appartement. Pas un bruit rien. J’entendais faiblement les bruits du crayon sur le livre dans la chambre de mon frère. Il faisait ses devoirs ? Surement. Il savait que s’il avait un problème il pouvait me demander. Filant dans la cuisine, je me fis un café avant de chercher des gâteaux dans les placards. Rien. Rien de rien. J’en avais marre de crever la faim. Soupirant, je retournais dans ma chambre, posant le café sur la table de nuit avant de m’allonger et regarder à nouveau le plafond. Ce plafond me gonflait. Le peindre ? Non, je n’avais pas d’argent pour ça de toute façon. Soupirant, je me mis à boire mon café avant de fermer les yeux et m’endormir comme une masse sans m’en rendre compte. La sonnerie du téléphone me réveillant, je me mis à gémir en me tournant dans le lit. J’avais oublié de couper le son. Grognant, je poussais la couverture avant d’enfouir mon visage sous coussin.

La bouche pâteuse, le gout du café encore présent, je me mis à tousser avant de me relever et me gratter le ventre. Attrapant le téléphone, je me mis à sourire en voyant le numéro. Min Joon ? Park Min Joon ? C’était mignon comme prénom. Park… Ah, le bon vieux nom de famille bien courant là-bas. Endormi sur mes propos ? Fronçant les sourcils, je souris faiblement. Bébé va. Il devait être fatigué pour s’endormir comme une masse en lisant mon message. Me frottant les yeux, je baillais franchement avant de me lever, manquant de tomber à cause de la couverture. Lui donnant un coup de pied, je pris le téléphone avant de filer dans la salle de bains. Brosse à dent et dentifrice en main, je me mis à me brosser les dents avant de pianoter sur mon téléphone. « Park Min Joon. Sympa comme prénom et nom. Je vais vous appeler comme ça. Soraya ? En effet c’est le prénom Japonais que l’on m’a donné, mais vous pouvez m’appeler Lhoà si vous désirez. Ou Nirina. Vous avez du choix. » Ce qui était vrai, et en plus tout en a. L’avaient-ils fait exprès ? Je ne saurais jamais d’où venaient mes deux prénoms, puisque mes parents étaient morts avant bien même que je ne sache parler… Je n’étais pas curieuse à propos d’eux, mais de mes origines un peu, je devais l’avouer tout de même. « Vous devriez dormir plus, un avocat semble avoir beaucoup de travail. S’endormir sur un message est un signe de fatigue. Prenez soin de vous. Ça serait bête que l’avocat Park Min Joon, tombe malade. » Crachant la mousse du dentifrice je me rinçais la bouche avant de me laver le visage. Retournant dans ma chambre, je troquais mes affaires contre un leggin et un pull assez long. Basket aux pieds, j’attachais mes cheveux dans une sorte de chignon avant de prendre mon sac de cours. « Vous travaillez aujourd’hui ? » Je me demande pourquoi je lui posais la question. Pourquoi je cherchais à en apprendre sur lui. La curiosité, est un vilain défaut…

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Le sac à dos sur l’épaule, j’enfournais mes lunettes de soleil sur ma tête avant de quitter ma chambre et fermer la porte. Dévalisant les escaliers à toute vitesse, j’entendis en même temps un bruit en bas. Quelque chose venait de se casser. Fronçant les sourcils, je sautais les dernières marches intriguées avant de voir Sota frapper ma mère. Sans réellement réfléchir, je jetais mon sac avant d’attraper son bras et le tirer en arrière pour qu’il cesse ce qu’il était en train de faire. Il avait encore bu, comme toujours, l’alcool. Rien ne changeait. Lui criant d’arrêter, il me poussa avant de me faire tomber. Entre temps ma mère s’était enfuit s’enfermant dans sa chambre c’était une bonne chose. Interceptant son regard des plus mauvais, je compris qu’il allait se défouler sur moi. Attrapant mon sac, je me mis à courir avant de fuir l’appartement cherchant les clés de la porte pour ouvrir. Essayant d’ignorer ses coups et le fait qu’il avait du mal à tenir debout tellement il était imbibé, j’en vins à réussir à sortir. Fermant la porte, je pris les escaliers pour partir plus vite. Manquant de me casser la gueule, je sortis de l’appartement avant de prendre mon souffle. Huit putains d’étage en courant, j’allais mourir maintenant. Mon cœur tapait ma cage thoracique comme s’il était prêt à continuer la course tout seul. Déglutissant, la gorge sèche, je toussais avant de me redresser, main sur les hanches pour souffler un bon coup. Cherchant mon téléphone je fronçais les sourcils avant de me sentir blêmir. Merde il était où ? Fouillant les poches et mon sac, je ne trouvais rien. Ah… Je l’avais laissé dans l’appartement ? Et merde… Tournant un regard vers celui-ci, je déglutis avant de faire marche arrière. Regardant dans les escaliers, au cas où je ne l’aurai pas tombé là, je soupirais. L’évidence était là. Je devais retourner dans l’appartement. Sans un bruit, je mis la clé dans la porte avant de la tourner aussi lentement que possible.

Sans faire de bruit j’entrais dans l’appartement. Personne à l’entrée. Fermant sans un bruit, je me mis à chercher dans l’appartement avant de monter dans ma chambre. Rien non plus. Cherchant un peu plus, je le trouvais sous un meuble avant de le ramasser. L’écran était fissuré… L’allumant, je soupirais en voyant qu’il fonctionnait quand même. Au moins c’était déjà ça… Partant à nouveau, je me mis à lire les messages de Min Joon en même temps. Qu’allais-je faire aujourd’hui ? Survivre j’avais envie de dire. Mais soit, ça ne le regardait pas… Prendre soin de moi ? C’était genre… Une mission zéro, zéro sept pour prendre soin de moi. Vivre avec Sota c’était comme un Koh-Lanta. Boguant sur son dernier message, je m’arrêtais dans les escaliers avant de sentir mon cœur battre plus vite. Ce que je faisais ce soir ? Rien, de prévu… Soupirant, je quittais à nouveau l’immeuble avant de partir en direction du métro. « Je vais surement aller à la fac, mais je ne suis pas sûre, j’ai envie d’évasion. Pour une fois… » Ignorant sa dernière question, je me mordillais les lèvres avant de faire une faible grimace. « Je ne fais rien ce soir, et vous ? » J’avais voulu lui demander s’il voulait qu’on se voit, mais hors de question de me prendre un vent dans la gueule… S’il voulait vraiment me voir, qu’il propose… Fouinant dans mon portefeuille je dénichais un billet de vingt dollars avant de m’arrêter dans une boulangerie pour m’acheter à manger. Ressortant avec un sac de pain au chocolat j’en enfournais un dans ma bouche avant de pianoter sur mon téléphone. Pourquoi ? « J’ai acheté des pains au chocolat dans mon quartier, ils sont délicieux… Vous déjeunez coréen ? Ou maintenant que vous êtes ici, vous testez d’autres déjeuner ? » Pourquoi je lui parlais ? Je n’avais jamais autant bavarde… Peut-être parce que c’était par le biais d’un téléphone ? Peut-être…

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A peine avais-je rangé mon téléphone dans ma poche que je le sentis vibrer. Wow. Si vite ? Il était aussi rapide que l’éclair le petit ! Riant faiblement, je finis mon pain au chocolat avant de m’essuyer les doigts sur une serviette. Prenant le téléphone, je lis son message avant que le téléphone ne vibre à nouveau. Quoi ? Ne pas sécher les cours ? Haha. Il jouait le rôle d’un grand frère ? Souriant faiblement, je soupirais en détournant le regard. Personne ne s’était jamais soucié de moi. De savoir si j’allais réellement à l’école, si je ramenais des bonnes notes, ou si je faisais péter tout simplement. Ouvrant l’autre message, je souris encore plus avant de froncer les sourcils et secouer la tête. Il m’arrivait quoi ? A sourire comme une idiote là ? Non, non… Déglutissant longuement, je me stoppais devant le feu rouge qu’indiquait le poteau avant de sautiller faiblement tout en répondant au message sur un air un peu taquin. « Okai ~~~~ Je vais aller en cours et étudier, comme vous me le conseillez Oppa. ~~~~ » Etudier… Le sport c’était chiant, surtout qu’avec tous ces hommes, j’en prenais des masses des réflexions machiste… Soupirant, j’attendis quelques minutes avant de lui envoyer un second message. « D’accord pour ce soir. Quelle heure ? Où ? Je vous préviens, je ne suis qu’une petite étudiante sans le sous. » S’il comptait me faire payer c’était foutu. Ou alors on boufferait simplement des ramens à quarante centimes là dans la boutique chinoise du coin. Là oui, je pouvais le lui payer. Rangeant mon téléphone, je traversais la route avant de filer dans le métro, et filer en direction de Columbia. Si j’avais la chance, le prestige d’aller dans cette université, c’était simplement grâce à la bourse que j’avais obtenue dû à mes notes assez bonnes. Je voulais apprendre le sport, je voulais simplement pouvoir apprendre à me battre, et c’est bien pour ça que j’avais pris toutes les options de sport de combats.

Karaté, Judo, et j’en passe. Ecouteurs dans les oreilles, je mis la musique à fond avant de regarder l’heure. J’étais un peu à la bourre. En fait, sans le message de Min Joon, je ne me serais jamais réveillée. Après plusieurs arrêts, je sortis à celle de Columbia avant de filer à la fac sans trop être pressé. Je chantonnais en même temps que la musique, laissant mon corps parler, tout simplement. Une fois arrivée, je filais dans l’amphithéâtre et me mis à suivre le cours. Et ce fut comme cela toute la journée. Heureusement en fin de journée j’avais option et je pouvais clairement me défouler. Filant au gymnase, je troquais mes vêtements contre ma tenue de sport avant de m’entrainer. D’abord courir, je devais m’échauffer et j’avais besoin de courir un peu. Toujours la musique dans les oreilles je fis plusieurs tours du gymnase avant de m’arrêter et souffler franchement. La sueur coulant sur mon corps, je dégageais mes cheveux de sur mon front, avant d’ajuster ma tenue, et commencer réellement le cours. Je voulais simplement m’améliorer, savoir me battre, savoir me défendre. Les arts martiaux étaient une chose précieuse pour ce genre de chose. Et même si pour le moment, je me retrouvais plus souvent sur le tapis qu’autre chose, au moins, j’apprenais. J’avais la volonté tout simplement d’apprendre. C’est en se blessant qu’on y arrive. Après deux heures intensive, je retournais au gymnase pour voir aucune réponse. Il ne travaillait pas… Il s’était rendormi ? Toute la journée ? Sans pouvoir m’en empêcher, je me mis à pianoter sur le téléphone. « J’espère que vous allez bien ? Et que notre rendez-vous ce soir tiens toujours ? » Sait-on jamais… Un imprévu ou autre… Puis je me remis à écrire. « Je sors de sport là, je vais me doucher, et je peux vous rejoindre ou vous voulez, si vous êtes d’accord. Sinon j’attendrai dans un café l’heure qui vous va. » Rangeant le téléphone, je pris mes affaires avant de filer sous la douche.

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Laissant l’eau couler, j’attendais qu’elle soit bien chaude, voir fumante avant d’aller sous l’eau. Frissonnant au contact de celle-ci, je passais mes mains sur mon visage avant de tirer mes cheveux en arrière. J’étais seule, et le silence, brisé par le bruit de l’eau me fit un bien fou. Comme si j’étais réellement seule sur terre, et que mes ennuis et mes soucis disparaissaient, comme si l’eau les faisait partir. Frissonnant, je me mis face au jet d’eau avant de rester de longues minutes là. Attrapant mon savon, framboise-chocolat, je me mis à me savonner franchement avant de shampouiner mes cheveux qui eux allait sentir l’amende douce. J’achetais toujours les mêmes parfums, peut-être car je les aimais beaucoup ? Je ne savais pas trop, mais quand je sentais l’odeur de mon shampoing et de mon savon, je me sentais juste… Bien. Bizarre. J’étais bizarre. Une fois bien lavée, je coupais l’eau, attrapant ma serviette pour me sécher rapidement. Une fois sèche, j’enroulais ma serviette autour de mes cheveux. M’habillant, je remis mes vêtements de la journée, soit mon leggin et mon pull long. Frottant mes cheveux, je filais vers mon sac avant de regarder mon téléphone. Boguant, je raclais ma gorge avant de déglutir. Chez lui ? Il voulait… Qu’on dine chez lui ? N’était-ce pas un peu…. Bizarre ? ce mec était encore plus bizarre que moi. Et si c’était un avocat tueur ? N’importe quoi. Au pire, je savais un peu me défendre. Toussant faiblement, je pianotais alors une réponse, simple, j’allais venir, je partais dans cinq minutes. Il ne vivait pas très loin de Columbia. Il suffisait que je longe tout central Park. Enfin pas si loin… à pied ça faisait une trotte quand même… J’allais prendre le bus, je n’étais pas folle non plus. Enfilant mes baskets, j’enlevais la serviette des cheveux les laissant tomber dans mon dos. Faiblement bouclé, je les coiffais de mes doigts avant de tout ranger dans mon sac. Une touche de crème sur mon visage, un peu de parfum, et j’étais prête à partir. Veste et écharpe mise, je sortis du bâtiment avant de souffler dans mes mains. Il faisait un froid de canard, je n’aurais peut-être pas dû laver mes cheveux ici mais à la maison.

Grelottant, je secouais la tête avant de filer en direction de l’Upper West Side. Il vivait dans les appartements Majestic. Signe qu’il avait pas mal de fric. Enfin, c’était un avocat en même temps. Je le voyais mal vivre dans Chinatown comme moi. Enfin, le croiser là-bas ne m’aurait pas étonné non plus… chinatown portait bien son nom tout simplement. Ecouteurs dans les oreilles, je me mis à chercher le bus qui s’arrêtait le plus près de chez lui, fouillant dans la carte du réseau routier que je possédais. Je ne connaissais pas tout par cœur. Juste les lignes que j’avais l’habitude de prendre. Une fois trouvé, je pris ma carte et attendit que le bus n’arrive. Ce n’était que l’histoire de quelques minutes de toute façon. Tremblant faiblement, je mis ma capuche sur la tête, protégeant un tant soit peu mes cheveux du froid. Montant dans le bus une fois-là, il ne me fallut que dix minutes pour arriver devant son immeuble. A pied j’aurai surement mis le triple, voir le quadruple. M’avançant vers l’immeuble, j’en profitais qu’une personne sorte pour rentrer dedans. Pas besoin de sonner en bas comme ça. Regardant le téléphone, je montais à sa porte avant de sonner. Raclant ma gorge, je me grattais le nez mal à l’aise. Mon estomac était contracté comme jamais. C’était la première fois que je me rendais chez un homme en fait… Les hommes de Sota ne comptaient pas. Non là, c’était… Un repas. Seule avec lui. Lorsque la porte s’ouvrit, je relevais le regard pour croiser le sien avant de sourire faiblement. Il avait l’air classe… Même quand il ne bossait pas, pas comme moi. « J’espère que je ne suis pas trop en avance ? » demandai-je en mordillant mes lèvres avant d’entrer chez lui, lorsqu’il me laissa la place pour passer. Enlevant mes chaussures, plus par habitude qu’autre chose, je posais aussi mon sac sur celles-ci, avant de regarder autour de moi. « Wow… On voit que vous êtes avocat… Je n’avais jamais vu d’appartement aussi luxueux de ma vie… » Ouais, comparé au taudis ou je vivais celui-là, paraissait être l’appartement le plus beau de la terre.

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J’étais assez mal à l’aise. Dans le sens tout simplement ou des années lumières nous séparaient. Il était riche, et moi j’étais pauvre. Même quand mon père était vivant nous n’avions jamais croulé sur l’or. Son petit restaurant nous permettait de vivre, juste ce qu’il fallait, mais je devais avouer que ça me suffisait amplement. Je n’avais jamais été gourmande et ne le serait jamais. Tant que je pouvais me nourrir tous les jours, alors ça me suffisait. Le reste était tellement secondaire. Mettant les chaussons qu’il me montrait, je m’avançais avant de le regarder partir vers la fenêtre. Le fixant longuement, je penchais la tête sur le côté, avant de faire tomber ma capuche pour mieux dévoiler mon visage. Enfouissant mes mains dans mes poches, je souris doucement en me demandant si j’avais le droit de le rejoindre pour regarder à travers cette magnifique fenêtre. La vue devait être vraiment belle. Surtout qu’il vivait près de Central Park. Il était favorisé par quoi ? Son statut d’avocat ? Ou était-il né dans une famille riche ? J’étais tellement curieuse, que je me sentais mal. Mal dans le sens où c’était juste de la curiosité mal placée, je n’avais pas le droit d’être si curieuse. Mais en même temps cet homme je n’étais pas censé le connaitre. Nos chemins n’auraient jamais dû se croiser. Il n’aurait jamais dû m’arrêter hier, et faire ce qu’il a fait. Sans ça, aujourd’hui nous n’en serions pas là. Mais maintenant que les jeux étaient faits, j’avais l’impression que ma vie serait moins souriante si je ne pouvais pas communiquer avec lui. Pourquoi ? Car il me faisait sourire ? Peut-être bien… Passant ma langue sur mes lèvres je relevais le regard vers lui quand il m’annonça alors qu’il était désolé de m’avoir invité là, et qu’il avait eu un imprévu. Lequel ? Regardant son poignet bandé, je me redressais faiblement. Han ? Il s’était fait mal ? Il était tombé ? Il s’était foulé le poignet ? Je m’inquiétais tout à coup. Une journée de repos, et monsieur faisait le fou au point de se faire mal ? « On vous laisse seul, sans travailler, juste vous reposer, et vous finissez avec un bandage au poignet ? » dis-je en souriant faiblement. Pire qu’un enfant. Riant faiblement, je le fixais avec amusement mais tendresse. « J’espère que vous n’avez pas mal. N’utilisez pas trop votre poignet, prenez vos cachets, et massez-vous le poignet. » ajoutai-je en le regardant filer vers la cuisine pour continuer le repas.

Ça sentait cruellement bon d’ailleurs. Soupirant, j’osais m’approcher de la fenêtre avant que mon souffle se coupe. Wow. C’était juste… Magnifique… Fabuleux, parfait. La vue de ma fenêtre allait me semblait grise maintenant, sans vie, sans couleur. Déjà que ça donnait simplement sur une petite ruelle, alors là… Maintenant j’allais déprimer quand je fumerai ma clope. Me demandant de m’installer à table, je me tournais avant de m’assoir alors sur une chaise en regardant autour de moi. C’était beau, tellement beau. Je me demandais si un jour, si j’avais autant d’argent que lui, je vivrais dans un endroit comme lui… Je n’étais pas ce genre de fille, j’étais plutôt économique, mais soit. Le regardant disposer plusieurs assiettes, je me penchais pour regarder ce que c’était avant d’inspirer. Ça sentait cruellement bon. Il n’y avait pas à dire. J’espérais que ça serait bon. Un homme qui cuisine, c’est bien ça. Ce n’est pas Sota qui cuisinerait… Plissant le nez à cette pensée, je relevais le regard en l’écoutant avant de sourire en le voyant mettre des couverts occidentaux. J’étais tellement plus à l’aise avec des baguettes. Mais mon apparence était trompeuse. « Je ne connais pas. En fait, j’ai rarement mangé Coréen, juste quelques trucs, mais rien de bien important. Mon père tenait un restaurant de Ramen, alors vous vous doutez bien que j’ai plus mangé des pâtes dans ma vie que du riz ou autre. » soufflai-je avant de repenser à mon défunt père. « Eh bien, je suis tentée par le vin ou par le Thé. Mais je prendrais comme vous. Ne vous tracassez pas pour moi. » soufflai-je en souriant en coin. Attrapant les couverts occidentaux je les lui tendis en souriant un peu plus. « Je ne mange qu’avec des baguettes, mais merci de votre attention, vous êtes gentil. Oh et… Par pitié, je dois avoir près de cinq ans ? Six ans ? Plus ? De moins que vous, alors tutoyez moi. » ajoutai-je sans le quitter du regard. Ce même regard noisette que j’avais croisé hier pour la première fois. Je trouvais que celui-ci était intensifié par ses sourcils assez épais et son petit nez fin et long. Il avait un joli visage. Pale, clair, fin et masculin. Min Joon était un beau garçon.

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Je le regardais faire, simplement et purement. Assise sur ma chaise, je croisais les jambes sans le quitter du regard un seul instant. Captivant, voilà ce qu’il était… Il n’y avait pas d’autre mot pour le désigner. Le regardant déboucher a bouteille de vin je remarquais que ça allait être la première fois de ma vie que je boirais du vin. Bah, il y a une première fois à tout comme on dit. Alors autant que ça soit maintenant. Le laissant verser du vin dans mon verre et dans le sien, je regardais le liquide qui ressemblait à du sang. Bon j’exagérais fortement, mais la couleur me rappelait simplement cette du sang légèrement séché et noirci, démontrant que ça faisait un moment qu’il avait été en contact avec l’air. Déglutissant, je chassais cette image de ma tête. Ce n’était pas le moment de penser à ce genre de chose. Trinquant je le regardais boire une gorgée de vin avant de faire pareil, trempant mes lèvres avant d’en boire une petite gorgée. C’était légèrement fruité, fort, et son gout était doux. C’était bon. Le vin était bon oui. « Je vis ici depuis un an… Ce n’est pas réellement beaucoup en fait. Et comme il est rare que l’on mange autre que Japonais ou Chinois… Je n’ai jamais réellement mangé avec les couverts occidentaux, sauf si je mange à l’université. » marmonnai-je faiblement. Mais c’était rare, c’était trop cher là aussi. On pouvait manger chinois pur moins de cinquante centimes si on trouvait les bonnes boutiques alors… Pourquoi payer un repas a deux dollars ? Ou plus ? Un centime c’était un centime pour moi, alors autant faire des économies. Regardant tous les plats, je souris faiblement quand il me dit de me servir, et de faire comme chez moi. Mouais. Souriant faiblement, je commençais par enlever ma veste la pendant au siège. Je me sentais mieux, j’avais moins chaud. Remontant les manches de mon pull j’attrapais les baguettes avant de le regarder faire. Oh, il n’avait pas l’air de gérer avec la main gauche. Et surtout il avait l’air très mal à l’aise à son tour. Mordillant mes lèvres, j’attrapais des aliments avant de les porter à ma bouche. C’était juste délicieux.

Le regardant du coin de l’œil je souris faiblement avant de l’écouter parler et de me dire le pourquoi du comment. Ses excuses me faisaient bizarrement plaisir. Attrapant mon verre j’en bus une petite gorgée avant de prendre mes baguettes de la main gauche. J'étais tout aussi nulle que lui. « Ne vous inquiétez pas, je vous pardonne, car votre santé passe avant tout. » soufflai-je d’un ton taquin. « Je vais manger de la main gauche moi aussi, faisons une soirée découverte sur nos compétences gauchère. Je sens qu’on va rire. » soufflai-je en souriant avant d’essayer d’attraper un aliment sans trop y arriver. Rougissant faiblement je me mis à rire à mon tour avant de réussir à attraper un aliment. « Au fait, c’est délicieux, vous cuisinez bien… » ajoutai-je doucement. Il savait cuisiner… chose que pour ma part je ne savais pas faire. Je n’avais jamais réellement appris. Je savais faire de la pâtisserie, mais les plats…. Du tout… L’écoutant me demander quel âge je lui donnais, je me stoppais de manger avant de réfléchir tout en le regardant. L’inconvénient avec les asiatiques, c’est qu’ils font tous à quatre-vingt pour cent, moins que leur âge. Tournant le regard en direction du sien je regardais par la fenêtre. Un éclair fendit celui-ci. L’orage… J’allais rentrer sous la pluie. Grimaçant à cette idée, je détournais le regard avant de le regarder à nouveau. « Eh bien, vous êtes avocat, alors je vais rentrer dans deux suppositions. Soit vous avez fait vos études après le bac, donc vous avez entre vingt-cinq et vingt-sept ans. Soit vous avez fait votre service militaire après le bac, et là, vous avez entre vingt-sept et vingt-neuf ans. » marmonnai-je en haussant un sourcil. Je n’étais pas sûre de mon calcul, mais je ne lui donnais pas plus de trente ans. C’était un jeune avocat et ça se voyait. « Je pense que vous avez dû voir mon âge quand vous avez cherché mon numéro ? Je suis encore jeune. Surement un bébé à vos yeux. » dis-je avant de tenter de prendre un aliment. Utiliser les baguettes de la main gauche, me faisait presque mal…

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Je le regardais partir sans pouvoir dire un mot. Sa voisine n’avait plus d’électricité, alors il allait l’aider ? Depuis quand une voisine envoie des messages au lieu de venir voir ? Je veux dire, qu’elles sont les probabilités qu’il soit à la maison ? Personnellement je préférais toquer chez le voisin, que lui envoyer un message. Niveau politesse c’était déjà mieux. Entendant la porte se fermer je soupirais faiblement avant de poser mes baguettes. J’allais l’attendre pour continuer de manger, tout de même, un minimum de politesse. Prenant mon verre de vin j’en bus une gorgée avant de soupirer. Même le vin paraissait tout à coup plus fade qu’il y a cinq minutes. M’essuyant les lèvres avec une serviette, je me levais avant de me diriger vers la fenêtre et regarder le ciel. Il tonnait faiblement, mais dans quelques instants, il allait se rapprocher. L’orage venait de l’océan et se dirigeait tout droit sur New-York. Une bonne tempête s’annonçait. Soupirant faiblement, je croisais les bras avant de me tourner pour regarder l’appartement. Marchant doucement, je fis alors le tour de la pièce. C’était grand et paraissait tellement luxueux… Passant dans la cuisine je me mis à sourire faiblement. Malgré tout ce qu’il avait utilisé, il n’y avait pas un seul grain de poussière ou de saleté. Une femme de ménage venait ? Où c’était lui faisait le ménage ? J’étais curieuse tout à coup. Continuant de faire le tour, je me stoppais devant les portes avant de me tourner vers la porte d’entrée. Passant brièvement ma langue sur mes lèvres j’ouvris la première porte avant de tomber sur une chambre. Grimaçant je la refermais aussitôt. Je n’allais pas violer son intimité quand même. Ouvrant une autre porte, cette fois je tombais sur la salle de bains. Allumant j’entrai avant d’écarquiller faiblement les yeux. Même la salle de bains me paraissait luxueuse à côté de la mienne. Wow. Je l’enviais. Me regardant dans le miroir je grimaçais avant d’arranger mes cheveux. J’étais moche. Pinçant mes lèvres je me retenais de fouiller dans les placards pour voir ses parfums et autre produits. Non mais franchement Lhoà, qu’est-ce que tu fous ?

Sortant vite de là, je fronçais les sourcils en me disant que ça faisait tout de même longtemps… Regardant par la fenêtre, je l’ouvris avant de me pencher pour regarder les fenêtres voisines. Il y avait de la lumière chez les deux… Bizarre… La voisin d’en face ? Fermant la fenêtre, je filais à l’entrée, avant de remettre mes chaussures. Ouvrant sans faire de bruit je regardais dans le couloir noir, les portes d’en face. Il y avait de la lumière qui sortait de celle-ci. Oh ? Ou était-il ? Pourquoi partir ? Le sujet du Bibimbap et de sa mère me revint en tête. Un mauvais souvenir pour lui ? Fermant la porte je m’aventurais dans le noir sans le voir avant de réfléchir. Ou pouvait-il être ? Les escaliers ? Cherchant la porte je l’ouvris doucement avant de voir une ombre assise dans les escaliers. Il était là. Fermant sans un bruit, je m’approchais de lui avant de m’assoir à côté sans parler, sans rien dire. Regardant devant moi je poussais un faible soupire avant de tourner le visage vers lui. Pour qu’il soit dans cet état je suppose que sa mère n’était plus de ce monde… Passant un bras autour de ses épaules, je me mis à tapoter faiblement son dos comme un signe de réconfort sans parler. Restant quelques secondes ainsi j’entrouvris la bouche avant de sourire faiblement. « Je pense que de là où elle est, elle n’aimerait pas te voir comme ça. Au contraire, je suis sûre qu’elle est contente que tu ais fait un bibimbap seul pour toi et quelqu’un d’autre. » soufflai-je en me penchant pour le regarder longuement. « Je sais que… Je ne suis pas d’une grande utilité, et les mots réconfortants ne sont pas mon plus grand fort… Mais si tu as besoin de pleurer, alors pleure, si tu as besoin d’une épaule, alors pose ta tête, si tu souffres alors donne-moi la moitié de ta souffrance pour que je puisse apaiser ta peine… » murmurai-je d’une voix basse. L’obscurité me faisant parler de la sorte. Après tout, ça rendait tout de même le moment plus intime, quand on est dans le noir je trouve.