Denytsa avait un sourire de quinze kilomètres depuis quelques jours et personne ne comprenait pourquoi… personne sauf Gideon, bien évidemment, puisqu’il était à l’origine même de ce sourire éclatant illuminant littéralement le visage de poupée de porcelaine de la brunette. D’autant qu’en plus de cette histoire qui démarrait avec l’avocat, elle avait trouvé un stage dans LE restaurant en vogue de New York, le Blue Lagoon. Denytsa était extrêmement acharnée à faire du travail impeccable et les clients l’adoraient tous. Mais ce qu’elle n’avait pas encore remarqué, c’était le gringue pourtant évident de Benedict Larsson, le chef cuistot de ce même restaurant et manifestement meilleur ami de Gideon. Aussi, lorsqu’il l’invita à venir découvrir un petit bar sympathique et d’en tester le service en sa compagnie, la jolie bulgare n’avait pas pris cela comme une invitation à sortir sous un angle romantique, mais plutôt un test d’un patron sur un employé. Elle était donc vêtue d’une simple chemise noire et d’un jean ainsi que d’une paire de bottes, rien de bien extraordinaire, même si Ben se montrait diablement tactile avec elle : il la tenait par les épaules, frôlait souvent sa joue, allait jusqu’à lui tirer sa chaise à l’intérieur du bar avant qu’elle ne puisse s’asseoir… bref, elle le trouvait bien prévenant pour quelqu’un se devant d’agir surtout comme un patron. « Pour l’instant, je trouve l’établissement très bien tenu, je ne vois pas ce qu’il y avait d’absolument urgent à me montrer Monsieur Larsson… » Ben eut tôt fait de prendre ses mains, un air plus sérieux subitement, alors qu’il commençait à lui parler de Gideon et de sa femme, soit LE sujet qu’elle ne voulait surtout pas aborder avec son patron… « Je ne suis personne pour juger Monsieur Flores ou son mariage, je ne vois pas le rapport avec moi qui plus est » mentit-elle non sans affront.

Denytsa n’étant pas quelqu’un de méchant, elle n’avait pas encore giflé Ben mais elle avait sérieusement la main qui chauffe. Même s’il s’agissait de son boss et qu’elle aurait beaucoup de mal à retrouver une opportunité pareille dans un restaurant, elle n’était pas prête à abandonner sa fierté et ses principes pour passer à la casserole sous le fallacieux prétexte qu’elle lui avait tapé dans l’œil. Car c’était bien de ça qu’il s’agissait, n’est-ce pas ? Plus les secondes filaient sur l’horloge du temps et plus la jolie bulgare voyait le regard de son interlocuteur changer, jusqu’à devenir à la limite de la décence. Bien évidemment, ses paroles furent comme un coup de poignard lancé contre son corps trop souvent malmené mais elle serra les poings et refusa de se laisser aller à une telle colère même si elle en mourrait d’envie. « Vous pouvez me dire depuis quand nous sommes amis vous et moi ? Je vous respecte énormément parce que vous êtes à mes yeux un très grand chef cuisinier, mais là, techniquement parlant vous êtes en train de baisser dans mon estime à la vitesse grand V alors je vous suggère de vous taire parce que je n’ai pas envie d’entendre ce genre de choses de votre part, ce ne sont pas vos oignons ! » Denytsa était presque figée sur place, surtout lorsqu’il posa sa main sur sa cuisse. Elle l’enleva avec violence en se levant sans plus de douceur, le fusillant du regard sans s’apercevoir qu’elle pouvait voir son reflet dans une glace se trouvant juste à sa hauteur. « Je vous interdit de me toucher !! Il n’y a que lui qui a le droit !! » Sauf qu’à ce moment précis, son regard se posa sur cette fameuse glace et que c’est à ce moment précis qu’elle vit Gideon, accoudé au bar, un verre en main. Elle se retourna aussitôt, comme prise en faute alors qu’elle n’avait rien fait. Que devait-elle faire ? Venir le trouver pour tout lui expliquer ? Fuir en sachant qu’elle n’avait rien fait de mal ??

Oh dear, Denytsa enviait profondément le calme olympien de Gideon, elle qui était bien incapable d’en faire preuve ne serait-ce qu’une seconde. Elle se sentait en faute alors qu’elle n’avait rien fait et le pire, c’est que cela risquait de lui retomber sur la poire alors qu’elle avait simplement accepté « d’inspecter » un établissement. Quelle naïveté ! Mais la suite des évènements lui ôta plusieurs battements et elle n’osa pas bouger, comme une enfant prise en flagrant délit de connerie et, en sentant la main de Gideon empoigner la sienne pour l’emmener à l’extérieur, elle ne pouvait s’empêcher de s’attendre au pire. A vrai dire, le pire était encore bien trop doux par rapport à ce qu’elle s’apprêtait à entendre. « Quoi ?! Attirée par lui non mais t’es malade, jamais de la vie, c’est qu’un con et un profiteur par-dessus le marché ! Je me sens souillé de la façon dont il m’a touchée ! » vociféra-t-elle, les yeux injectés de sang à cause de la colère, surtout qu’il ne s’était effectivement rien passé. L’expression qu’elle avait ne pouvait guère laisser de place au doute, même si elle tremblait de peur qu’il ne la croie pas. « Tu as lu de la peur parce que je suppose que tu n’as pas pu saisir MES réponses et qu’en ne voyant que les gestes de ce gars de mes deux, j’imagine que tu as très bien pu te faire des films alors oui, j’ai peur, peur que tu me délaisses parce que tu vas penser que je ne suis qu’une écervelée bonne à piétiner ce que l’on vit ! Mais je m’en tape moi de ce type, il ne m’intéresse pas ! Quant à te faire ôter ton alliance… moi j’aimerais follement parce que je tiens à toi mais est-ce que c’est réciproque ? Ou est-ce que ton associé a raison et que tu ne quitteras jamais ta femme ? » Denytsa déglutit avec difficulté rien qu’en redoutant la réponse qu’il pourrait apporter mais sa colère avait laissé place à la sensation d’être complètement démunie. Démunie au point de laisser plusieurs larmes s’écouler de ses yeux, car s’il avait des doutes, elle aussi pouvait en avoir. « Je n’ai rien fait de mal… »

D’un côté, les premiers mots de Gideon eurent pour effet de forcer son cœur à ralentir ses battements fous mais d’un autre, la froideur qu’il avait mis dans sa voix ne firent que lui glacer plus encore le sang. Denytsa avait une folle envie de hurler, surtout en sachant qu’il ne pourrait pas l’entendre et sans avoir, donc, de risque de lui briser les tympans au passage. La jolie bulgare avait peur, mal, elle se sentait complètement nue face à cette situation. Elle n’avait jamais été devant pareil problème et du haut de ses vingt et un an, son manque d’expérience commençait sérieusement à lui peser. Mais par chance, dès lors qu’il eut amorcé un rapprochement physique pour essuyer ses larmes, Denytsa sentit son être se réchauffer peu à peu, même si elle savait par avance à quel point son discours suivant risquait de ne pas lui plaire. « Je n’aime pas la tournure que ça prend » lui avoua-t-elle avec sincérité sans le repousser une seconde alors qu’il déposait un baiser contre ses lèvres.La jolie bulgare avait raison de ne pas aimer la tournure des évènements car malheureusement, elle ne savait pas comment interpréter la chose. Il y avait un risque qu’il ne revienne jamais vers elle et cette simple idée lui était bêtement insupportable. Voilà pourquoi elle baissait les yeux, sentant sa respiration devenir presque douloureuse à cause de cette foutue situation mais aussi de la température ambiante qui n’arrangeait en rien le tableau. « Oui je saurais t’attendre mais est-ce que ce sera à raison ou pour rien ? » coupa-t-elle sans virulence, cherchant à agir de façon aussi sage que possible même si une fois encore, son manque d’expérience n’avait de cesse de lui faire défaut. « Tu veux que je prenne mes distances en attendant que tu n’aies pris ta décision ? Je ne suis pas en colère mais je ne vais pas aller jusqu’à dire que ça fait très plaisir à entendre. Au pire dis moi ce que tu attends de moi sans m’offrir d’anesthésie et j’essayerai d’agir aussi dignement que je le peux. » Mais ses yeux, ces traîtres, étaient toujours humides et prêts à déverser des torrents de souffrance…

Depuis des jours, Denytsa n’était pas à prendre avec des pincettes, ne sortant de son loft trop grand et trop impersonnel que pour se rendre à son stage au Blue Lagoon mais même ce dernier lui semblait fade. Elle était épuisée à force de pleurer continuellement, sans compter que ses yeux étaient diablement rouges à force. Voilà pourquoi elle en était réduite à briquer ce foutu plan de travail qui ne brillerait jamais à ses yeux, se passant ainsi les nerfs de la façon la plus étrange qui soit tant son cœur saignait depuis que Gideon l’avait placée dans un taxi l’autre soir. Aucune nouvelle de lui depuis, et la jolie bulgare, en bonne pessimiste quand elle s’y mettait, finissait par croire qu’il s’était moqué d’elle et ne réapparaîtrait jamais dans son existence. Elle évitait donc d’avoir à croiser la route de son père et de son frère, qui ne mettraient hélas pas grand temps à comprendre le pourquoi du comment de sa déprime… il valait mieux éviter. Denytsa était prête pour repasser un énième coup sur ce maudit plan de travail avant de ne sursauter et de se tourner avec virulence vers Gideon, le regardant comme si elle venait de voir un fantôme. Etait-ce bien lui, une rose rouge à la main, sans alliance, à lui expliquer qu’apparemment sa femme ne serait plus un obstacle pour eux… l’étrangle réflexe qu’elle eut fut de conserver son visage marqué par la tristesse, s’emparant d’un couteau de cuisine extrêmement aiguisé pour mieux s’approcher de l’avocat mais non pas avec l’intention de le blesser, juste pour couper la tige de la rose et la mettre dans sa longue chevelure brune, bien que celle-ci soit actuellement attachée en un chignon serré. « Tu en as mis du temps » coupa-t-elle avant de ne lui sauter au cou pour l’embrasser comme si sa vie en dépendait, ayant l’impression de respirer enfin après des jours et des jours d’apnée on ne peut plus douloureuse. Si elle se sépara de Gideon, ce fut d’ailleurs à cause du manque d’oxygène… « Tu n’as plus ton alliance, je dois penser que c’est un signe encourageant ? Reste à savoir si l’homme merveilleux en face de moi va accepter une demoiselle inexpérimentée mais pas complètement non méritante, future aveugle et… souvent chiante comme la pluie. Gid tu n’imagines pas à quel point tu m’as manqué… je crois que je t’ai un peu trop dans la peau pour mon propre bien. »

Mon petit cœur ? Diable, il la prenait par les sentiments ! Denytsa avait toujours adoré ce genre de petit surnom, de tout temps. Sa mère était la première à lui en donner, suivie de près par quelques amis que la brunette avait hélas perdu de vue avec le temps, notamment en quittant la Bulgarie... mais ce temps lui semblait loin désormais, surtout maintenant qu'elle se trouvait entre les bras de l'avocat et que celui-ci lui donnait l'impression de n'avoir d'yeux que pour elle. Voilà pourquoi, en guise de première réaction, elle lui offrit son plus beau sourire face au surnom dont il la gratifia, pour mieux esquisser une large expression d'étonnement face à sa seconde tirade. « Tu veux que je... reprenne le poste de ton futur ex associé ? Genre que je sois le chef du Blue Lagoon ? Tu me charries ! » Denytsa vit ses traits de poupée de porcelaine s'illuminer subitement, alors qu'elle lui sautait au cou et sautillait en même temps de joie. Il ne pouvait pas lui faire davantage plaisir, c'était impossible... « Je veux bien être tes oreilles si tu es mes yeux jusqu'à ce que la mort nous séparent ! » lança-t-elle avec sérieux, sans cesser de sourire, et sans forcément se rendre totalement compte que son discours sonnait comme une proposition de mariage, dans une certaine mesure. « Je tâcherai de me montrer à la hauteur de tes espérances et j'espère que tu seras comblé mais en attendant... j'ai juste envie de rattraper le temps perdu, de profiter de toi, quitte à ce qu'on se fasse miauler après par ton chat je m'en fous. J'ai juste envie d'être avec toi, près de toi, de prendre soin de toi parce que ça fait quatre ans que tu es délaissé et rien ne va plus, il faut d'urgence y remédier ! Ma mère me disait souvent qu'un homme, ça se garde grâce au sexe et à l'estomac... pour le premier rien ne nous empêche de pratique quant au deuxième, il se trouve que je veux devenir chef, alors tu aurais pu tomber sur pire ! » Sans même prendre le temps de se changer, Denytsa fit la fermeture avant de ne s'emparer de la main de Gideon pour l'embarquer dans les rues fraîches de New York. Après tout, il habitait à deux pas du restaurant, inutile de polluer la planète en prenant un taxi ! « A moins que tu ne veuilles venir dans mon loft ultra impersonnel et tellement grand que même moi je m'y perds ? »

« Me gêner ? Tu plaisantes je n'aime pas particulièrement ce loft... ce n'est pas pour cracher dans la soupe que je dis ça au contraire, mais c'est moderne, aseptisé, sans âme... c'est limite cauchemardesque quand on y regarde de près et je comprends totalement Dillon qui s'est empressé de se trouver un Manoir à retaper avec sa femme ! » Mais hélas, si Denytsa était un futur génie de la cuisine gastronomique, elle n'était pas franchement manuelle et ne bricolait qu'en cas d'extrême urgence. Loin d'elle l'envie de profiter de l'argent de papa pour s'acheter un quelconque manoir dont elle ne saurait même pas quoi faire, par manque de temps et surtout de compagnie... dans le cas de son frère, ce n'était pas pareil, il était mariée maintenant et futur père de triplés ! « Je n'ai jamais connu aucun de mes grands-parents par contre, ma mère avait une théorie me concernant, oui... elle disait que j'étais une petite poupée sans arrêt en manque d'affection et que je devenais tactile même avec des inconnus par peur de la solitude. Que pour me garder moi, il fallait être mon cobaye culinaire en premier et ne pas hésiter à dire à voix haute que l'on tient à moi... mais tu sais, les femmes sont toutes pareilles de ce point de vue là : elles adorent les mots. Si tu as appris à dire que tu aimes une femme une première fois, redis-le. Apprends à l'écrire dans une chanson, à l'écrire sur un gâteau au chocolat, à faire porter une fleur au cou de ton chat... mais tu sais ce genre de choses peut se faire à deux, et moi je ne suis pas une fana inconditionnelle de l'infidélité... je n'ai pas l'intention de te trahir, de te poignarder et je préférerai me couper les deux mains avec un couteau aiguisé par mes soins plutôt que d'aller voir ailleurs. Alors garde-moi près de toi... moi je suis bien près de toi et j'espère que c'est réciproque. Ce sera un peu toi et moi contre le reste du monde » conclut-elle avec un sourire aussi franc qu'éclatant avant de ne s'emparer de ses lèvres avec passion. Gideon ne pourrait sûrement jamais lui chanter qu'il l'aimait mais quelle importance ? L'amour n'a pas d'âge, pas de limite et, surtout, n'a jamais honte...

« Quelqu’un que je n’arrive pas à charmer ? Oula plein ! Rien que certains autres élèves de l’école hôtelière où je suis par exemple… ou certains chefs que je me suis mis à dos parce que je ne rentrais pas dans le moule qu’ils souhaitaient m’imposer… tu sais je suis dure à rendre flexible quand je n’ai pas envie de faire l’effort » avoua-t-elle car malgré son visage aux traits de poupée et son air innocent, Denytsa avait un caractère des plus trempés et de grandes difficultés à se voir dicter sa conduite. Oh la plupart du temps, elle acceptait très facilement les critiques et conseils de chefs bien plus expérimentés qu’elle, mais dès que cela outrepassait le monde de la cuisine et que cela devenait diablement plus personnel, Denytsa avait beaucoup de mal à accepter la chose. Il allait sans dire, cependant, qu’elle ne serait sûrement jamais ainsi avec Gideon, pour la simple et bonne raison qu’il n’avait jamais tenté de la brimer de quelque manière que ce soit… « Merci pour l’accueil mais c’est ta maison tu sais » remarqua-t-elle sans vraiment y penser avant d’exécuter une petite moue. « Désolée, c’était maladroit. Il faut vite me faire taire quand je commence comme ça car j’ai une extraordinaire capacité à dire n’importe quoi, très vite, pour calmer mon stress. Et avant que tu ne poses la question si, je suis un peu stressée parce que tu m’impressionnes en fait. Tu es capable de donner toute l’affection du monde mais aussi d’être un avocat réputé et inébranlable… comment tu fais pour ton contrôler comme ça ? Dès que quelque chose m’échappe, moi, j’ai l’impression que c’est l’apocalypse. Dis-moi ton secret et après je te récompense ! J’ai même une idée du comment… » conclut-elle non sans une bonne dose de malice.

« Tu me trouves mature ? » ne put décemment s’empêcher de demander Denytsa car du haut de ses vingt et un an, il n’était hélas pas rare qu’on la traite de gamine. C’était désagréable mais à certains égards, ça n’en n’était pas moins vrai pour autant, bien qu’elle se serait très certainement passée de ce genre de commentaire désobligeant. « Tu vois que tu as libéré ton secret ! Même si je t’avoue en toute franchise que personnellement, je n’arrive pas à me détacher émotionnellement. Mais nous n’avons pas deux métiers semblables donc ce qui va jouer pour moi ne jouera pas forcément pour toi et inversement. J’ai besoin de ressentir ce que je fais, ça m’est… presque vital si je dois être honnête. Par exemple, une recette qui ne va pas me botter d’entrée de jeu, je vais la bâcler, et c’est ainsi pour beaucoup de choses. » Au moins, Denytsa ne se mettait pas d’œillère, elle regardait la vérité en face tant qu’elle le pouvait encore mais Gideon avait tout de même raison sur un point bien précis : son handicap la faisait déjà grandir. Elle rechignait à mettre les lunettes lui ayant prescrites par l’un de ses docs mais elle mûrissait nettement plus rapidement que la normale, le décès de sa mère ayant considérablement poussé à la chose également. Mais la jolie bulgare laissa un instant ce genre d’idée de côté pour mieux s’installer à califourchon sur les genoux de l’avocat de son cœur. Pendant quelques secondes, elle s’empara de ses lèvres avec une tendresse contrastant très agréablement avec le feu coulant habituellement dans ses veines, car après tout, elle lui avait promis une récompense. « Tu veux que je vienne habiter ici ? Je savais que tu ne résisterais pas à la bouillotte que je sais si bien être ! » plaisanta-t-elle avec le même brio que son frère, car dès qu’une chose les gênait, il fallait toujours qu’ils la tournent en dérision. « Tu ne mets pas que de la vie dans la mienne, Gid, tu y mets de la chaleur. Avec toi je me sens bien, je n’ai pas besoin d’être quelqu’un d’autre ou de passer pour une héritière. Tu sais que je n’aurais aucun mal à tomber définitivement amoureuse de toi ? » continua-t-elle, en un sourire éclatant et tendre à la fois.