Quelle poisse que Lawson n’ait pas pu le remplacer comme c’était prévu ! Résultat des courses, Sullivan avait été obligé de se rendre trois jours à Washington, laissant Seraphina seule à se débrouiller pour gérer à la fois Lou et Jonah, qui ne faisait bien évidemment pas encore ses nuits. Il s’inquiétait à chaque seconde et se retenait d’appeler sa femme quinze fois par jour pour savoir si tout allait bien, de peur qu’elle ne finisse par l’envoyer sur les roses car elle en aurait marre de sa surprotection. Mais fort heureusement, sa corvée touchait à sa fin et il venait juste d’atterrir sur le sol new yorkais lorsque son cellulaire se mit à vibrer avec violence dans sa poche. Merde, qui lui avait laissé sept messages ? « C’est quoi ce bordel ? » maugréa-t-il, la patience mise à rude épreuve surtout en entendant lesdits messages. La directrice de l’école, paniquée, n’avait pas manqué de lui faire savoir sur son répondeur la catastrophe qui était en train de se jouer et forcément, Sullivan fonça dans le premier taxi qu’il put trouver, ordonnant au conducteur de se manier le train et plus vite que ça pour atteindre l’école de sa fille. Hélas, cela lui prit quand même un petit moment et c’est en pleine guerre froide qu’il débarqua, Sera probablement à deux doigts d’égorger sa belle-mère, qui n’avait en prime aucune raison d’être là… « Maman tu as trente secondes pour me rejoindre dans le couloir et en prime sans prononcer un mot » lança-t-il avec un ton avoisinant les moins cent degrés, se la jouant Sergeï Vassilievykh, comme s’il avait été à bonne école en présence du russe. Sa génitrice se déplaça et aussitôt, Sullivan sera sa femme entre ses bras pour la rassurer, lui embrassant la tempe avant de ne se détacher d’elle et de rassurer tour à tour Lou et Jonah, la première étant traumatisée et le second pleurant dans son couffin devant toute cette agitation. Ce n’est qu’ensuite qu’il se rendit dans le couloir histoire de remettre les points sur les i et les barres sur les t à cette femme qu’il avait envie de pousser dans les escaliers pour mieux plaider la légitime défense. « En plus d’avoir l’Oscar de la pire mère de la création, tu voulais quoi exactement ? M’enlever ma fille et la traumatiser plus encore ?! T’es complètement givrée ma pauvre vieille si tu penses ne serait-ce qu’une seconde que je vais tolérer ça et avoir autant de patience que Sera. D’ailleurs, tu lui dois le respect, elle est ma femme, et si t’as les vers à propos de ça, tu n’as qu’à prendre du vermifuge ! Tu es allée trop loin cette fois, et crois bien que la directrice ne va pas manquer de plaider en ma faveur car je n’aurais aucun scrupule à t’envoyer en taule, maman. »

Ca c’était une chose certaine, Sullivan allait s’attacher au fait d’empêcher définitivement sa mère de lui nuire ! Déjà qu’avant le nombre de choses qu’il avait à lui reprocher étaient on ne peut plus nombreuses, là il ne pouvait plus se contenter d’être sur le banc de touche tandis qu’elle cherchait à détruire la famille qu’il tentait de construire avec Sera, et sa rouquine préférée au passage. D’ailleurs, une fois qu’ils seraient rentrés, le néo-zélandais bien avoir une discussion sérieuse avec sa femme, même si en attendant, prendre son fils dans ses bras pour calmer ses pleurs était le plus urgent. Sullivan s’en donna à cœur joie d’ailleurs, car passer trois jours loin de sa famille lui avait affreusement pesé et sûrement le nourrisson dû le sentir car il se calma peu à peu, au bout de quelques minutes à être délicatement bercé entre des bras paternels. Si certains hommes ne se découvraient jamais aucune vocation en tant que père, le militaire était définitivement doué pour ça, au même titre que Sera était une mère exceptionnelle, même si elle ne s’en rendait pas encore compte. « Trois jours sur le branle bas de combat, comme toujours dès que tu te trouves en face du Président ! Même si j’aurais préféré que Lawson me remplace comme c’était prévu, c’est un mal pour un bien car je ne devrais pas être rappelé avant un moment, c’est l’avantage. » Sullivan prit le temps d’embrasser longuement Sera sans pour autant que leur fils ne quitte ses bras, s’attardant à lui faire oublier cette lamentable altercation. « Et toi, comment ça a été ces trois jours ? On va rentrer à la maison et tu vas tout me raconter… dans les détails j’entends ! »

Sullivan éclata volontiers de dire à l’évocation de Dillon et de ses rêves de présidence. « Tiens, tiens, il se mouche pas du coude le poto ! Bah, tu ne me prends pas en traître, il l’avait déjà suggéré à notre dernière soirée arrosée mais il était sacrément imbibé à ce moment là… pourquoi, Morgana a dit quelque chose à ce sujet ? » Connaissant la brune comme il la connaissait, elle avait dû péter une durite pour le principe et après soutenir son petit mari, car l’un comme l’autre, ils ne savaient rien faire sans aboyer une première fois juste histoire de marquer leur territoire… deux vrais gamins, mais ils le valaient bien ! En tout cas, Sullivan sourit non sans redéposer Jonah dans son couffin pour mieux le prendre et embarquer sa petite famille dans le premier taxi acceptant de s’arrêter. « Deux heures ? Bah ça m’arrive aussi, là il doit être fatigué ! T’inquiètes pas mamour, t’es une mère parfaite » la rassura-t-il aussitôt non sans la bercer à son tour dans ses bras durant tout le trajet qui les conduisait dans leur foyer, ressentant d’ici toute la fatigue de Sera. « Tu vas te mettre sous la couette et tu me laisses faire le reste chérie ! » l’incita-t-il non sans la pousser par les fesses avant de s’occuper de border longuement Lou afin de la rassurer sur le fait qu’ils ne seraient jamais séparés et qu’elle n’avait aucun souci à se faire concernant sa grand-mère. Ensuite, il mit Jonah dans son berceau, lui chantant une berceuse de sa voix grave et suave puis, en voyant qu’il ne bronchait pas, il ôta finalement son uniforme militaire pour opter pour un simple pantalon de pyjama : inutile de s’encombrer inutilement ! De toute façon, Sera avait bien besoin qu’il se glisse sous les couvertures pour la bercer longuement dans ses bras. « Tu vas me laisser gérer Sera, et tu vas t’occuper de te reposer, d’accord ? Si Jo’ pleure, j’irai, et si Lou fait un cauchemar, j’irai aussi. Si je te vois te lever je t’attache au lit ! Maintenant, tu vas vider ton sac et tu vas le faire sans que j’ai à te tirer les vers du nez parce que je te connais, je sais que tu en as besoin… laisse-moi t’épauler. C’est pour ça que tu m’as épousé, pas vrai ? »

« La pauvre Morgana faudra qu’elle prenne rendez-vous pour faire des gouzis gouzis à poto ! Il va réclamer grâce surtout si elle se pointe encore avec ses sous-vêtements en chocolat ! » Sullivan était mort de rire rien qu’à imaginer les stratagèmes les plus ingénieux, exécutés par la monégasque en personne, en vue de voler un peu de temps à son mari pour qu’il ne la délaisse pas complètement. Et puis à la décharge de cette dernière, vu qu’ils allaient avoir bientôt trois enfants, n’importe quel homme ou femme serait tenté d’être inquiet par un tel rêve de carrière ! Mais pour l’instant, loin du néo-zélandais l’envie de penser à son poto, surtout tandis que Sera se blottissait dans ses bras pour lui confier ce que Novak mère avait bien pu lui envoyer dans la face. Aussitôt, Sullivan ne put hélas se retenir de se raidir légèrement, ayant furieusement envie de retourner sur ses pas pour l’étriper une bonne fois pour toute mais il valait mieux qu’il oublie cette idée : il n’avait pas envie de passer par la case « prison à perpétuité », hors de question. « Ma mère est une grosse salope de pouffiasse » lâcha-t-il sans une once de pitié, possédant même une dureté effrayante dans le fond de sa voix tant il pensait malheureusement ses paroles. Mais elle l’avait poussé à bout et lui avait ôté toute l’affection qu’il avait pu ressentir un jour à son égard… « Je parlerai à Lou déjà pour savoir ce qu’elle en pense et puis aussi pour temporiser parce qu’elle est déjà bien assez perturbée à cause d’elle alors il est temps que je prenne définitivement les choses en main. Ceci dit, je l’emmerde avec son venin à deux sesterces, je t’ai épousé parce que je t’aime, et tu m’as fait le plus beau des cadeaux en me donnant un fils, elle pourrit juste de jalousie parce que nous avons une famille stable et que Lou te considère comme sa mère. Elle en crève, crois-moi ! Mais j’en ai rien à taper, moi ce qui m’importe c’est toi et nos enfants, notre famille, le reste je m’en cogne. Je vais gérer un peu Jonah le temps que tu te reposes, et puis ta jumelle nous a proposé de venir t’aider alors pourquoi tu ne passeras pas un peu de temps avec elle aussi ? Je suis sûr qu’elle serait fan du fait de pouponner un peu son neveu ! J’espère en tout cas que ses paroles ne t’ont pas atteinte mais sinon, je suis prêt à te le répéter jusqu’à ce que tu me dises de la fermer : je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime… je continue ou tu en as eu assez ? »

« Dans les mémoires ? Tu parles ! A chaque fois qu’on en cause Dillon il manque de craquer son boxer !! Bah moi ça me plairait que tu me fasses ce genre de surprise mais pas à l’état major… déjà parce que je suis quand même un homme moins pris que poto donc tu as un peu moins d’excuses là-dessus que Morgana et puis à la maison, loin des regards indiscrets et des abrutis de Fraser, c’est mieux non ? » Sullivan aurait dû s’en douter, Seraphina fut rapidement avide de ses déclarations et de son côté, il se félicita d’avoir su lui changer si vite les idées : il était malheureusement extrêmement bien placé pour savoir que sa mère avait un effet destructeur sur tout ce qu’elle touchait, qu’il s’agisse de ses employés, de ses enfants ou même de sa petite fille. Sauf que le néo-zélandais ne la laisserait plus jamais approcher de sa famille et encore moins de sa sœur, puisque Az avait malheureusement été la première cible de sa cruauté. Mais c’était fini maintenant ! « J’ai le droit de demander quelque chose en échange si je continue ? » se permit-il de demander sur un ton des plus cabotins, n’hésitant pas à accompagner sa phrase d’une espèce de sourire crétin histoire de détendre définitivement l’atmosphère. S’il y avait bien une chose qu’il détestait sur cette bonne planète, c’était voir Sera triste… « Aaaah si tu continues à me caresser dans le sens du poil comme ça, je vais finir par croire que je suis un dieu rien que pour avoir eu l’intelligence de t’épouser ! Ne fais pas cette tête là je plaisante amour, JE SUIS LE MEILLEUR PARCE QUE J’AI ÉPOUSÉ LA MEILLEURE ! » fanfaronna-t-il avant de ne la serrer aussitôt contre lui, se sentant d’humeur diablement câline à la suite de cet épisode navrant mais aussi de l’éloignement qu’ils avaient dû subir…

« Fraser est un crétin en même temps, et encore je me maîtrise ! » souffla-t-il avec colère car vraiment, si le soldat pensait s’en tirer à si bon compte, il se flanquait le doigt dans l’œil jusqu’à la conscience et au-delà. Sullivan avait une fâcheuse tendance à être rancunier quand il s’y mettait et puis il ne fallait pas trop le titiller en cherchant à séduire sa femme : il partait au quart de tour en un rien de temps mais d’un autre côté, Seraphina ne pouvait guère lui en vouloir… elle agissait souvent de la même façon ! « Nan, nan, nan ! Disons plutôt que je me suis retenu de marchander jusqu’ici avec toi parce qu’il fallait que tu crois que je suis un vrai prince charmant… mais je suis le roi des marchandeurs, faut pas croire, Dillon a rien inventé ! Il a juste marchandé plus vite avec sa bourgeoise, c’est tout… » Si Morgana l’entendait elle aurait envie de lui refaire le portrait de son sac à bonbons avec un sécateur mais avec le temps, c’était presque devenu un jeu avec l’épouse de son meilleur pote : elle lui menaçait le service trois pièces et lui, bah… il la défiait avec toute la connerie dont il était capable. Somme toute, cela faisait toujours un savant mélange et l’un dans l’autre, Dillon n’était pas attaqué par sa brune pendant au moins cinq minutes ! « Alors d’une part tu n’es rien d’autre qu’une allumeuse chérie, et de deux c’est pas du jeu, tu veux que je fasse style de dormir complètement nu histoire de faire bonne mesure ? » Sullivan se redressa, sortant au passage du lit non sans avoir une démarche souple de danseur professionnel pour mieux chantonner une musique de strip tease afin d’enlever petit à petit le bas de pyjama qu’il portait sur lui. Restait à savoir qui serait le plus provocateur !

« Crapaud ?! Depuis quand je suis visqueux espèce de femme vénale ! » Sullivan haussa les épaules tandis qu’il obtenait une vengeance nettement plus glorieuse en enflammant les sens de sa femme à commencer par la vue par un tout début de striptease en règle. Mais dès lors qu’elle eut repris la parole et eut pris dans son sac deux billets de banque, il remit en place son pantalon de pyjama, la regardant œuvrer comme l’allumeuse qu’elle savait si bien être pour mieux lui placer les deux billets sur la taille. « Tu oublies que d’une, j’ai l’habitude de bouger mon corps et que deux… en théorie, on donne paiement après un show ! Tu es peut-être une marchandeuse née, mais tu as encore beaucoup à apprendre au niveau de préceptes de séduction… et de striptease ! » Bon en même temps, Sullivan avait écumé tellement de clubs en la matière en compagnie de Dillon qu’il serait indécent de révéler le vrai nombre à fois haute. Quoi que, même à l’écrit, ce serait tout de même indécent ! « Tu veux marchander, donc… mais pour marchander, il faut voir ce que je pourrais avoir en échange. Par exemple, et c’est ce qui me passe en premier par la tête parce que ça coule tout bêtement de source, je peux te promettre LE striptease de ta vie. Mais il va falloir m’appâter avec davantage que deux simples billets ma jolie car je suis quelqu’un de gourmand MAIS je crois que je suis l’homme le moins vénal de la création… manque de bol hein ! » Ou comment pousser Seraphina à dévoiler ses désirs en deux leçons en retournant habilement la situation à son avantage.

Autant dire que la seconde qui suivit, Sullivan perdit aussitôt son sourire et sentit la vexation lui monter au nez comme il venait de snifer de la moutarde. Il croisa donc les bras contre son corps musclé, la regardant en haussant les sourcils de surprise car ce n’était bien évidemment pas la réponse qu’il attendait. « Tu sais que techniquement parlant, si tu veux dormir sur le canapé jusqu’à la fin de ta vie, c’est exactement le genre de discours pourri qu’il faut me sortir ? » lui lança-t-il d’un ton légèrement plus froid, dominant sa jalousie car de tous les humours dont Seraphina pouvait bien user, celui-ci était de très loin le moins drôle. « Bien ce que je disais, c’est pendant le show et non pas au tout début mais bon bref on s’en fout ce n’est qu’un détail ! Je ne savais pas que tu voulais battre un record mais autant te dire que celui de Gabriel est élevé… remarque quoique parce que Elvia en a eut beaucoup pendant l’absence de son mari d’après ce que j’ai compris et c’est monté jusqu’à quarante cinq mais sans lui, donc ça ne compte pas, pas vrai ? Poto lui, il est dans les choux parce que certes il peut faire pouet pouet à sa Morgy mais il a vraiment testé qu’une fois le truc alors prend plutôt Gab comme comparaison ! » fit-il d’un ton extrêmement sérieux non sans oublier la vexation ressentie précédemment et qui l’empêchait donc d’adhérer à la proposition comme un forcené. « Je pourrais dire deal mais je suis partagé parce qu’après tout, moi aussi je pourrais embarquer poto dans un club, humf ! »

Haha, au moins Seraphina prenait conscience que sa petite provocation n’était en rien agréable à entendre et qu’il pouvait jouer à ce jeu dangereux de son côté également. Il ne fallait pas croire, si le néo-zélandais ne serait jamais celui qui commence avec ce genre d’humour de merde, il n’hésiterait pas à terminer rien que pour faire valoir à sa chère femme que de l’imaginer dans un club entouré d’éphèbes huilés ne lui plaisait pas mais alors pas du tout. Il haussa un instant les épaules avant qu’un sourire narquois ne peuple un instant ses lèvres : il venait de remporter une sorte de petite victoire et bigre, il n’en n’était pas peu fier ! « Et tu m’appelleras madame ? Ma belle fais-moi confiance, les planches à pain refaites de partout au botox et en silicone juste pour avoir l’air plus humaine… je trouve que c’est un tue l’amour absolu ! Rien ne vaut une rouquine incendiaire donc tu n’as aucun souci à te faire, ce n’est pas avec ça que junior va se lever pour Danette ! Par contre… je voulais juste te montrer que ce genre de petite provocation, ça n’est même pas drôle une seconde. Tu es aussi jalouse que moi amour… » fit-il d’un petit ton taquin, preuve qu’il n’était pas en colère mais plutôt désireux de lui démontrer les limites éventuelles de sa patience, comme elle lui offrait les siennes par la même occasion. « Va pour le record Renaldi et éventuellement le striptease si tu es sage mais serait-ce que tu es inquiète lune de mes jours ? »

Pour « avoir » réellement Sullivan Novak, il fallait non seulement se lever tôt mais avoir les mêmes années de pratique qu’il possédait, pour la simple et bonne raison qu’il s’était longuement entraîné dans des bars et autres clubs, toujours en compagnie du même tristement célèbre Dillon Wolf. Autant dire qu’il éclata sincèrement de rire alors que Seraphina boudait à moitié, toute marquée qu’elle était par cette innocence qu’il ne pouvait que lui envier : certes elle n’avait pas autant d’expérience que lui mais pouvait tout apprendre à partir de là, rien ne la retenait… le néo-zélandais, de son côté, devenait presque condamné à rester blasé jusqu’à ce qu’on ne sache le surprendre ! « Parce que tu crois qu’une nénette expérimentée m’intéresse ? Au contraire, ça fout presque des complexes à l’égo ! Puis je t’envie, tu peux encore tout apprendre et moi je serai ravi d’être ton prof d’ailleurs, c’est plutôt moi qui ait un peu peur que tu ne te lasses de l’expérience pour aller voir ailleurs et t’en faire d’autres… ça c’est plus flippant. Mais bon tant que c’est Morgy qui te donne des conseils et pas un ou une inconnue, je dois m’estimer chanceux je suppose, car au moins tu es toujours entre de bonnes mains ! » Il ne fallait pas croire, la jalousie de Sullivan ne sortait pas juste du chapeau et avait un fondement des plus explicites : il ne voulait pas voir sa femme s’intéresser à quelqu’un d’autre, c’est tout. Il devenait bigrement possessif dès que Sera faisait partie de l’équation, même s’il frémissait à la simple évocation d’un striptease à lui faire en uniforme… il ouvrit donc son placard non sans plaquer sur son visage un sourire amusé, sortant trois types d’uniforme : un d’apparat, de couleur blanche, celui qu’il portait à l’état major, de couleur bleu nuit, et enfin un troisième pour certaines cérémonies, de couleur vert émeraude. « Madame est servie j’ai envie de dire ? Lequel tu veux me voir porter ? »

Sullivan émit un petit sourire tendre face aux paroles rassurantes de Seraphina mais malheureusement, aussi vrai qu’elle aurait sûrement toujours peur de ne voir son mari aller butiner l’herbe potentiellement plus verte de la voisine, le néo-zélandais aurait toujours cette crainte au dessus de sa tête, telle une détestable épée de Damoclès. « Va pour l’uniforme blanc, vile tentatrice ! » s’amusa-t-il avant de ne la voir disparaître dans la salle de bain le temps suffisant pour enfiler justement ce fameux costume d’apparat qu’il ne verrait plus jamais de la même façon après cette petite séance de striptease du jour. Une chance que les enfants soient tous deux en train de dormir car quelle ne serait pas sa honte si jamais Lou débarquait dans la chambre ! Ceci étant, sa fille de quatre ans avait assimilé le concept de frapper avant d’entrer dans une pièce, et d’attendre qu’on l’y invite surtout. Une chance, en somme ! « Madame Novak est prête ? » reprit-il non sans accompagner sa tenue de sa casquette de militaire, de couleur blanche également, histoire de fignoler le tout. Pour la beauté de la chose, il mit une petite musique d’ambiance, à un volume suffisamment bas pour ne surtout pas réveiller les enfants mais suffisamment haut afin que Sera puisse l’entendre… et lui aussi. Quitte à faire un striptease, autant y aller franco et c’est pourquoi, au rythme de la musique, usant de sa souplesse de danseur et de quelques mouvements pris à toutes les danses qu’il avait bien pu expérimenter dans sa carrière, il se mit à déboutonner lentement sa veste, esquissant des mouvements souples des bras, n’étant aucunement ridicule surtout qu’il ne quittait pas sa rouquine des yeux. Bientôt, il lui envoya le premier vêtement, le dévoilant torse nu – Sullivan n’ayant pas cru bon de mettre en prime une chemise, il ne fallait pas déconner. Bientôt, sa ceinture subit le même sort, bien qu’il ne l’envoya évidemment pas à la tête de Sera et la laissa simplement choir au sol, à ses propres pieds. Il fit durer le plaisir au niveau de son pantalon, s’approchant peu à peu de sa femme afin de prendre ses mains afin qu’elle teste la fermeté de son fessier musclé, car si elle n’en n’avait que plein les yeux… ce n’était pas drôle !

Fait ça toute sa vie ? Ah, il y avait des choses que Seraphina ne savait pas sur Sullivan, c’était une certitude ! « Possible que j’ai déjà fait ça, il fut un temps » ajouta-t-il avec malice. Il ne fallait pas y voir quelque chose de dégradant car jamais le néo-zélandais ne s’était fait payer pour ce genre de choses. Mais il lui était arrivé d’animer les soirées d’excellentes amies à lui, lorsqu’il n’était encore qu’un étudiant prometteur et non pas un père de famille. Jane avait été la première à réclamer ce genre de choses de sa part, pour preuve ! Donc, il était logique que cela l’amuse de voir Sera si réceptive à ses arguments, elle qui ne considérait son mari que comme un général et un danseur professionnel… pour sûr, elle allait sûrement revoir son jugement alors qu’il faisait lentement glisser son pantalon, l’ôtant sa peine et surtout sans être ridicule – la donne n’aurait pas été très sexy si cela lui était arrivé justement. « Des paroles, des paroles, des paroles » chantonna-t-il avec malice alors que sa rouquine unique et préféré le menaçait en quelque sorte de le violer sans mettre une seconde sa menace à exécution. Sullivan était curieuse de savoir combien de temps elle tiendrait avant que ses titillements ne la possèdent complètement et ne la pousse donc à être plus entreprenante. Quelque part, il voulait qu’elle prenne le contrôle cette fois, que ce soit pour le jeu ou pour le plaisir, qu’importe, dans les deux cas il la soulagerait de ses titillements mais il voulait aussi qu’elle se lâche… « Pas encore suffisamment chaud apparemment ! » la provoqua-t-il tout en s’éloignant légèrement, s’adonnant à un déhanché digne du danseur qu’il était alors qu’il ne menaçait pas encore d’ôter la dernière pièce de vêtement lui restant encore sur lui.