La nuit new-yorkaise était magnifique. Certes, les étoiles étaient inexistantes, ici, toutes masquées par la pollution ambiante et les buildings trop hauts, mais les lumières, l'ambiance du lieu, étaient magiques. La foule de Times Square s'était transformée, muée en joyeux fêtards et en groupes de jeunes en vadrouille. Exit les sachets et paquets des grands maquasins de l'avenue. Seules les bouteilles, emballées dans du papier kraft, et les cigarettes avaient leur place. Valony avait toujours été un oiseau de nuit. New-York, nocturne, la fascinait. Si noire, mais pourtant si vivante. Les gens, badauds noctambules, étaient plus intéressants que leurs voisins du jour. Il lui prenait souvent l'envie de filmer une bagarre au coin d'une rue, ou de tomber endormie dans Central Park, les yeux rivés sur le ciel. La nuit, les ténébres étaient ses éléments.
▬ Koosss' ... tu m'passes la bouteille ?
Il ne devait pas être plus de quatre heures du matin. Un samedi soir. Ou un dimanche matin. Tout était relatif. Marchant sur Times Square, deux jeunes gens, sortant de la boîte branchée du coin. Valony, campée sur ses hauts talons, un peu chancelante, une cigarette entre l'index et le majeur, une main tendue vers le jeune homme à ses côtés. Amis éclectiques, ils semblaient aussi différents que proches. Peut-être était-ce leur différence d'âge ? Que sais-je ? Valony n'avait jamais eut d'importance pour l'âge des personnes qu'elle côtoyait. Ses amis étaient assez grands pour savoir ce qu'ils faisaient.
Ce samedi avait été spécial. Une journée de boulot, pour une fois, une première pour un samedi, avec ce que cela apportait de pervers, de voyeuristes et de sado-masochiste. Son patron, Chris, avait été malade comme un chien toute la nuit, et elle avait dû prendre le service. Et puis, elle avait passée sa soirée à courir les pharmacies pour apporter à Christopher ses foutus médicaments. Son patron était un phénoméne de gentillesse mais, parfois, il pouvait se révéler comme le pire des emmerdeurs. Excédée et de forte méchante humeur, elle avait alors croisée Kostos, vers la cinquième avenue. Elle ne se souvenait plus vraiment comment était venue l'idée de partir en reconnaissance dans cette boîte du coin, mais le fait était que tous deux y étaient allés. Pour finir méchamment ivres. Du moins était-ce son cas.
Valony avait toujours très bien tenu l'alcool. Passer une difficile adolescence avec pour seule compagnie quatre grands frères aidait, forcément. Elle en avait vue, des soirées passées à boire de la bière, à jouer aux jeux vidéos dans la cave ou le grenier de tel ou tel ami. Cela ne l'avait jamais dérangée. Elle aimait l'ambiance fraternelle et soudée qui pouvait exister dans une bande d'amis. Les filles, avec leur hypocrisie, leur méchanceté et leurs ragots n'était assurément pas son fort. Mais, il ne fallait pas mettre tout le monde dans le même panier. Bref, tout cela pour dire que, si la biére était quelque chose qui passait allégrement dans son organisme, la vodka et les cocktails avaient un peu plus de mal. Bel et bien pour cela qu'elle préférait les petites soirées entre amis que les grandes sorties en société. Mais, une fois de temps en temps ne pouvait pas tuer, n'est ce pas ?
Sujet: Re: « i gotta feelin'. » ● &KOSTOS Sam 15 Aoû - 21:32
V A L O N Y && K O S T O S
"La vraie fête, c'est faire ce dont on a envie, indépendamment de ce que font les autres, sans tenir compte du calendrier, en se moquant des usages et en faisant fi du qu'en-dira-t-on. Rare et difficile".Philippe Boulevard
Hédoniste.
Ce mot correspondait tout à fait bien à la personnalité de Kostos. Bien sûr, il aurait pu aussi devenir épicurien mais cette façon de voir le monde l'avait refroidi une fois qu'il avait compris le vrai sens du "Carpe Diem" d'Horace, profiter du moment présent, il était pour, en se mettant des limites, heu... ouep, mais non. Kostos avait dès lors abandonné cette idée d'épicurisme pour se consacrer à l'hédonisme beaucoup plus prometteur. Vivre la vie intensément sans penser aux conséquences... il avait signé un pacte avec cette philosophie et était très fidèle à sa religion. Bien sûr, pour pouvoir vivre ainsi, il devait mentir. D'abord sur son âge, après tout, il était encore mineure, rentrer dans les boîtes, boire de l'alcool, ce n'était pas pour lui, mais comme à chaque fois, Kostos avait fait preuve d'ingéniosité afin de contourner le problème. Ensuite, il mentait à chaque fois un peu plus à sa petite amie Shabella... il préférait lui mentir plutôt que de la blesser directement... même s'il savait que son comportement la blessait quand même (mais indirectement, là était la différence). Oui il l'aimait sincèrement, oui, quand il pensait à un "plus tard" il y voyait Shab' dedans, mais non, il était hors de question pour lui d'être fidèle à tout juste 16 ans. Il voulait tellement, il avait encore des choses à découvrir, à tenter, il était jeune et il voulait s'amuser. Et les conséquences... il s'en fichait tant que Shab' restait avec lui, tant qu'elle lui pardonnait... mais il savait que tôt ou tard elle allait lui donner une limite, lui dire d'arrêter, de stopper et il savait qu'à ce moment, il arrêterait ces "amusements" à droite et à gauche, parce que dans un sens, il était lâche et ne pouvait arrêter de lui-même.
Enfin, il avait encore le temps, c'était ce qu'il se disait à chaque fois. En plus, il n'y pensait pas trop, comment penser à cela quand il était avec une amie? Avec Valony plus particulièrement. Cette fille était unique en son genre, elle dégageait quelque chose de sauvage, son amour de l'indépendance avait attiré Kostos, de plus, elle était franche ce qui était très rare chez une fille car en générale, les filles minaudaient, Valony, elle, n'avait pas peur de dire les choses vraies sans détour, elle manquait parfois de tact ou de politesse... mais c'était ce qui faisait son charme justement et qui rendait le personnage agréable et attachant. Mais ce qu'il aimait le plus chez elle, c'était qu'il avait trouvé une femme qui aimait la liberté autant que lui. Ils ne s'étaient pas posés de questions, ils s'étaient croisés et en un regard ils s'étaient compris. Pas d'ambiguïté même déguisée, ils étaient devenus amis en un soir sans pour autant se promettre de se revoir. Et quand ils s'étaient revus, ça avait de nouveau été naturel. Ils s'amusaient, refaisaient le monde, plaisantaient, buvaient trop, se confiaient parfois trop et finissaient toujours morts saouls mais avec de bon souvenirs. C'était une des rares filles qu'il s'interdisait de draguer ou de charmer, elle lui apportait tellement plus en amie et Kostos n'aimait pas les problèmes en amitié, il s'entendait tellement bien avec qu'elle qu'il ne pouvait concevoir de gâcher une si belle amitié pour du sexe ou un plaisir d'un soir.
Et ce soir, ils s'étaient croisés sur la 5ème avenue, rien de prévu entre eux, ils préféraient laisser le hasard guider leurs pas. Ils s'étaient retrouvés dans une boîte branché, Kostos avait bu, fumé et s'était éclaté avec Valony qui s'était pris une tonne de cocktail alors que Kostos s'était contenté de bierres. Et maintenant, il était quatre heure du matin et le jeune grec était d'excellente humeur, fatigué sans aucun doute, mais de bonne humeur quand même. L'alcool lui donnait toujours un côté plus joyeux. Ils marchaient aux côtés de Valony qui tanguait et fumait tout en faisant un bruit monstre avec ses talons. Les rues pourtant si agités de New York étaient pour une fois presque vide et l'écho de la marche de Valony retentissait tellement fort selon Kostos qu'elle allait forcément finir par réveiller la rue. Bien sûr, son avis était relatif puisqu'il était saoul... Sa voix sortit Kostos de ses pensées.
Valony : Koosss' ... tu m'passes la bouteille ?
Le simple son de la voix de la jeune fille fit bêtement ricaner Kostos, aussi tôt, il tendit le fond de bouteille qu'ils leur restaient à Valony... demain, Kostos se demanderait sans doute comment ils avaient trouvés cette bouteille (sans doute volée) mais là, il n'avait pas la tête à réfléchir à grand chose ni à se poser les question du comment du pourquoi... puis c'était chiant quoi! Kostos écarta les bras et inspira l'air frais de la brise new-yorkaise à plein poumon tout en écartant les bras et en tournant sur lui-même tout en rigolant.
Kostos : Le monde tourne Valony!
Avoua alors Kostos comme si c'était quelque chose d'anormal, pour faire sa confession (qui n'en était pas une) il avait dû s'arrêter, il arborait un sourire ravi d'avoir fait une nouvelle découverte. En les observant de loin, ça se voyait qu'ils étaient saouls, leurs vêtements étaient froissés, leurs sourires idiots, leurs yeux éteints, Kostos avait fait une tâche sur sa chemise blanche et les cheveux de Valony ne ressemblait plus à rien... et pourtant, malgré cela, Kostos se sentait bien et puissant, ils étaient seuls au monde : ils étaient les maîtres du monde. Ou si pas, au moins de Time Square à 4 heure du matin!
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