Artémis avait encore un rendez-vous chez le médecin. C’était quelque chose qui était devenu plutôt habituel ces derniers temps puisque son emploi du temps était essentiellement occupé par des rendez-vous chez le médecin et ses séances de rééducation. A tel point que durant les derniers mois écoulés, Artémis s’était plus rendu à l’hôpital que durant tout le reste de sa vie. C’était dire. Encore un peu et elle finirait presque par être habituée à tout ça. Ouais, non, en fait peut-être pas. Elle détestait se rendre à l’hôpital et elle détestait devoir attendre toujours une éternité dans la salle d’attente avant chaque rendez-vous. C’était le cas encore aujourd’hui, il y avait encore beaucoup de monde et Artémis était presque certaine que le médecin faisait exprès de prendre autant de temps juste pour les embêter encore davantage. L’américaine n’aimait pas beaucoup les médecins en fait en général. Sauf Rosalie, mais c’était normal qu’elle aime Rosalie parce que la blonde était parfaite. Avec elle en tout cas, au moins de temps en temps et ça suffisait pour qu’elle lui pardonne toutes les fois où son amie pouvait se montrer désagréable.

La jeune femme soupira, elle trouvait le temps vraiment long là tout de suite. Elle sortit machinalement son téléphone et commença à jouer. Elle était devenue vraiment forte à ça, c’était jusque là la meilleure chose qu’elle avait trouvé pour combler l’attente. Mais ce n’était pas forcément bien parce que quand elle perdait, elle avait tendance à s’énerver toute seule sur son téléphone et ça la mettait de mauvaise humeur. Là, par exemple, elle perdait et ça l’énervait vraiment, elle avait limite envie de balancer son téléphone. Elle pesta un peu trop fort et surpris le regard accusateur de la femme assise en face d’elle. Une femme énorme dont elle s’étonnait que la chaise n’ait pas cassé son point. Et on disait d’elle qu’elle avait grossi après, elle trouvait ça un peu ironique. « Désolé. » fit-elle à l’intention de la grosse femme rousse avec un sourire hypocrite. Elle ferma ensuite son téléphone et le rangea dans son sac. « Les gens sont tous trop stupides. » ajouta-t-elle pour elle-même à voix basse. Et ce médecin qui était toujours en retard, gosh, elle en avait vraiment marre tiens. La jeune femme surprit alors le regard d’une femme brune à côté d’elle qui avait du entendre ce qu’elle venait de dire. « Vous ne trouvez pas ? »

S'il y a bien une chose que Sweva n'avait jamais aimé faire, c'était aller chez le médecin. Elle les fuyait dès qu'elle le pouvait. Malade, elle préférait encore mourir d'agonie dans son lit pendant une semaine plutôt que d'aller chez ces arnaqueurs. Mais elle avait tiré le gros lot, et avec un alien dans l'utérus, il était difficile d'y échapper. Elle aimait bien l'appeler son petit alien. Après tout c'était ce à quoi ça ressemblait le plus. Même si ça commençait à devenir de plus en plus humain ce qui faisait de manière incompréhensible fondre le cœur de la jeune femme à chaque fois qu'elle le voyait. C'était peut-être inscrit dans le gêne des femmes de craquer à la vue de leur bébé. Ou alors elle était plus faible qu'elle ne le pensait. Son gynéco n'était pas là et Sweva avait du prendre rendez-vous chez un médecin qu'elle ne connaissait pas. Elle n'était déjà pas très motivée mais attendre dans une salle d'attente c'était encore pire. Des gens toussaient, avaient l'air malade, c'était assez répugnant. Elle espérait que personne ne lui refilerait sa maladie.
Elle lisait un magazine, tentant de se détendre. Elle n'était pas la seule à être impatiente et en même temps c'était normal quand on nous faisait attendre aussi longtemps. Elle avait vaguement suivit l'échange entre sa voisine et une autre dame. « Les gens sont tous trop stupides. » Elle ne pouvait pas dire le contraire. Elle avait levé les yeux vers la personne accusée par ces paroles – loin d'être agréable à regarder - et ne put s'empêcher d'avoir une expression amusée. « Vous ne trouvez pas ? » Se rendant compte qu'on lui adressait la parole, Sweva tourna la tête vers la blonde et eut un sourire. « Je ne pourrais être plus d'accord. Mais le pire ça reste encore les médecins. » La main sur son ventre qui commençait à se voir depuis plus d'un mois déjà, elle pestait encore intérieurement contre ces idiots. « Ils vous amadouent avec des pilules qui au final ne protègent pas du tout et après ils vous en donnent d'autres une fois que c'est trop tard. Ajouta-t-elle, regardant la porte du cabinet de mauvaise humeur. » Des vitamines pour le bébé, si ça ce n'était pas une excuse juste pour qu'elle aille chez le médecin et qu'on l'empoisonne. Prenant conscience qu'elle blablatait, elle se retourna vers la jeune femme. « Désolée. C'est les hormones. » C'était ce qui était pratique avec une grossesse, elle pouvait toujours rejeter la faute sur ses hormones. Une cible facile et parfaitement plausible.

La grosse femme avait beaucoup agacée Artémis. Ou en fait, elle était déjà agacée d’avance par le médecin mais comme il n’était pas là, il fallait que son énervement se porte sur quelqu’un d’autres et elle avait une victime toute choisi. Les gens étaient tous trop stupides en fait. Sauf elle-même bien sûr et peut-être, à la limite, la femme assise à côté d’elle qu’elle venait de prendre à partie. Enfin, elle ne savait pas, elle ne la connaissait pas et ne lui avait jamais adressé la parole mais comme ça, elle n’avait pas l’air si stupide que ça. « Je ne pourrais être plus d'accord. Mais le pire ça reste encore les médecins. » Oh oui, ça… Artémis ne pouvait être que d’accord là-dessus. Et elle en avait vu bien assez durant les derniers mois pour avoir une petite connaissance à ce sujet. « Tellement. Ils se prennent trop des dieux sous prétexte qu’ils savent soigner le rhume, c’est terrible. » Et du coup, ils se permettaient de faire patienter les gens comme si le monde était à leurs pieds. « Bon d’accord, dès fois, ils savent soigner plus que le rhume mais bon ça ne fait pas tout. » ajouta finalement Artémis. Elle ne pouvait pas non plus leur retirer tout mérite. Sans les médecins, elles seraient probablement morte à l’heure qu’il est. Enfin, certainement en fait. Et puis, il existait certains médecins bien. Enfin, Artémis ne savait pas si Rosalie était bien comme médecin en fait maintenant qu’elle y pensait. Elle était bien comme amie, c’est tout ce qu’elle savait et ça lui suffisait. « Ils vous amadouent avec des pilules qui au final ne protègent pas du tout et après ils vous en donnent d'autres une fois que c'est trop tard. » Artémis posa son regard sur le ventre de la jeune femme en fait et hocha vaguement la tête. Finalement, elle n’était pas convaincue qu’elle n’était pas stupide aussi celle-là. Il fallait « Désolée. C'est les hormones. » franchement avoir une case en moins pour bien vouloir se laisser gâcher la vie avec un bébé non ? « Hmm, félicitation. » dit-elle vaguement. C’est ce que disait les gens… Elle, elle aurait plutôt eut envie de dire : « Mes condoléances pour vous laisser gâcher la vie. » mais bon, les gens n’appréciaient pas toujours. Enfin pour sûr, elle l’avait dit à Shanti quand celle-ci avait décidé de garder définitivement Ashoka et celle-ci n’avait vraiment pas apprécié alors elle préférait ne plus tenter le coup. « J’aimerais bien avoir une excuse comme ça moi aussi… Je suis jalouse un peu là. » dit-elle songeuse. Enfin pas les hormones puisque ça voulait dire être enceinte donc non merci. Enfin, elle pouvait toujours utiliser l’excuse de ses jambes en cas de problème.

C'était un des autres inconvénients d'être enceinte, aller chez le médecin régulièrement. Enfin, elle commençait un peu à s'y faire mais elle ne supportait pas toujours d'attendre dans ces salles d'attente akward aux sièges inconfortables. Elle venait d'engager la conversation un autre jeune femme, elle aussi « fan » des salles d'attente apparemment. « Tellement. Ils se prennent trop des dieux sous prétexte qu’ils savent soigner le rhume, c’est terrible. » Sweva approuva d'un signe de tête. « Bon d’accord, dès fois, ils savent soigner plus que le rhume mais bon ça ne fait pas tout. » Ils pouvaient être utiles en effet mais inutile d'en faire toute une histoire, ni de faire attendre les gens pendant 50 ans. « Clairement. Je suis sûre que c'est même pas si compliqué. » A vrai dire les études de médecine étaient réputées pour être parmi les plus dures mais c'était sûrement une excuse pour qu'il n'y ait pas trop de gens qui les tentent. « Ça me dirait bien un salaire de médecin... » Ce n'était pas vraiment comparable avec un salaire de simple fleuriste. Mais elle n'aurait jamais pu faire ce genre d'études, la seule solution c'était d'en épouser un.
La péruvienne s'était ensuite un peu emballée mais ça lui arrivait souvent ces derniers temps. Elle s'excusa aussitôt, prétextant que c'était les hormones. How conveniant. « Hmm, félicitation. » Elle ne put s'empêcher de pouffer. Quel étrange chose à dire félicitations. Les gens qui s'en réjouissaient ne savaient sûrement pas le calvaire que c'était après. Elle avait beau ne pas avoir accouché, la péruvienne avait une idée très précise de ce que ça allait être. Pleurs, couches, et encore pleurs. « Merci, même si je vois pas pourquoi je célébrerais le fait que mon corps est difforme. » Elle ferait la fête quand elle serait sûre que son bébé serait jolie et pas tout difforme. Et qu'elle arriverait à le garder en vie plus d'une semaine. Mais elle se disait que si elle était douée pour s'occuper de fleurs, elle arriverait bien à garder un bébé en vie... non ? « J’aimerais bien avoir une excuse comme ça moi aussi… Je suis jalouse un peu là. » La jeune femme rigola à nouveau. La blonde avait des réflexions plutôt amusantes. « Je vous donne le tout quand vous voulez. Gratuit, sans rien en échange. Même le père si vous voulez, il est pas mal. » C'était un peu un euphémisme. Mais il était aussi ignorant qu'elle en ce qui concernait les bébés, donc ce n'était peut-être pas un cadeau.

Il n’en fallait pas beaucoup pour lancer Artémis sur son non-amour pour les médecins qui se prenaient un peu trop pour des dieux. Et c’est ce qu’avait fait la jeune femme assise à côté d’elle en mentionnant le fait que les médecins étaient pires que les autres gens qui attendaient là (pire que la grosse madame dont la chaise supportait à peine le poids notamment). Selon Artémis, ce n’était pas parce qu’ils étaient capables de soigner le rhume qu’ils devaient faire attendre le reste du monde comme ça. Enfin, elle voulait à la limite bien leur accordé qu’ils savaient parfois soigner un peu plus qu’un rhume mais pas beaucoup plus. « Clairement. Je suis sûre que c'est même pas si compliqué. » Artémis pencha la tête. « Oui, pour sûr. » Enfin ou pas. Le peu qu’elle avait pu voir avec Rosalie, ça avait quand même l’air très compliqué mais bon, elle voulait bien donner raison à la fille quand même si c’était pour critiquer encore plus un médecin. « Ça me dirait bien un salaire de médecin... » Artémis hocha la tête. « Moi aussi, pourquoi pas. » Les médecins gagnaient beaucoup après tout. Elle réfléchit encore un peu à la question. « Mais ça demande trop de travail, trop fatiguant. » décréta-t-elle quand même.

L’autre continua ensuite de s’énerver après les médecins et mit ensuite ça sur le dos des hormones. Elle était enceinte. Comme elle ne voyait pas bien quoi dire d’autres, Artémis la félicita. Parce que bizarrement, c’est ce que les gens faisaient dans ces cas-là. L’autre se mit alors à rire. « Merci, même si je vois pas pourquoi je célébrerais le fait que mon corps est difforme. » Artémis se mit à sourire. Finalement, elle n’était peut-être pas si bête que ça. « Je suis bien d’accord. Mais les gens attendent en général qu’on les félicite alors. » Elle haussa les épaules. « A la base, je voulais juste vous donner mes condoléances. » avoua-t-elle alors. C’était quand même bien mieux. Enfin soit, la jeune femme regretta ensuite de ne pas avoir d’excuses pour elle aussi se laisser emporter même si pour rien au monde elle n’aurait voulu de la même excuse que l’autre. « Je vous donne le tout quand vous voulez. Gratuit, sans rien en échange. Même le père si vous voulez, il est pas mal. » L’américaine se mit à rire. « Vous êtes vraiment trop généreuse. » constata-t-elle alors. « Mais je vous laisse le tout, surtout la chose là. » fit-elle en indiquant son ventre. Elle n’avait vraiment pas besoin de ça.

C'était très discret de critiquer les médecins dans une salle d'attente. Mais en même temps quand le médecin en cause n'était même pas fichu de prendre les gens à l'heure. Il n'avait que ce qu'il méritait. Surtout que ce n'était pas souvent qu'on pouvait trouver quelqu'un avec qui bitcher à ce propos quand on y était. Les gens étaient souvent soit trop malade, soit trop barbant. Mais elle avait beau critiquer, prétendre que ça ne devait pas être si dur que ça, elle ne se plaindrait pas si elle gagnait autant d'argent qu'un médecin. Elle ne serait jamais arrivée à faire des études pareil, sachant qu'elle n'avait pas réellement suivi d'étude déjà à la base... La vision d'un livre de plus de 100 pages la rebutaient déjà bien assez. « Moi aussi, pourquoi pas. Mais ça demande trop de travail, trop fatiguant. » Sweva hocha la tête pour confirmer. « Et c'est surtout répugnant. » Les gens devaient parfois se ramener avec des trucs pas beaux du tout et Sweva n'était clairement pas faite pour ce genre de choses. « Le mieux c'est d'en épouser un. » Elle était sûre que s'ils faisaient des annonces juste pour les médecins, ça aurait un succès fou. « Mais ils doivent sûrement coucher avec toutes les infirmières. » C'était un peu le gros cliché mais elle avait déjà entendu dire que ça arrivait plutôt souvent.
Sweva en vint à parler de ses hormones et de sa grossesse. Elle avait l'impression de se transformer en toutes ces femmes qui parlaient toujours de leurs gosses. Mais c'était difficile de parler d'autres choses quand ça vous chamboulait clairement la vie. Et comme le fit remarquer Sweva, elle ne comprenait pas vraiment pourquoi on félicitait les gens pour ça. « Je suis bien d’accord. Mais les gens attendent en général qu’on les félicite alors. » Elle échappa à nouveau un petit rire, un peu plus sarcastique cette fois-là. « C'est ce que disent ceux qui n'ont pas d'enfants ou justement qui en ont et alors ce sont de gros menteurs. » Elle n'avait même pas encore accouché mais elle savait clairement ce qui allait lui arriver. « A la base, je voulais juste vous donner mes condoléances. » La péruvienne eut un petit sourire. Cette jeune femme semblait plutôt sympathique. « Je pense que c'est plus approprié. Adieu l'alcool pendant 9 mois, et adieu toute vie sociale une fois que... c'est né. Pour toujours... » Elle ne savait pas encore très bien comment désigner la chose. L'appeler « son bébé » signifierait qu'elle avait accepté mais elle était encore en train d'assimiler la chose. Enfin dans tous les cas sa vie sociale était déjà plus limitée depuis qu'elle était enceinte. « Pourtant je suis sûre qu'un peu d'alcool ça ne leur ferait pas de mal, ça les habitueraient dès le début. » Elle avait bien compris le speech du docteur que ça pouvait avoir des conséquences graves blablabla. Quelles bandes de pessimistes. Sweva offrit ensuite à la blonde de tout lui donner, même Jaime – même si elle n'avait aucun droit là dessus – mais c'était parce qu'elle était quelqu'un de gentil comme ça. « Vous êtes vraiment trop généreuse. Mais je vous laisse le tout, surtout la chose là. » Elle fit une moue déçue, puis tapa de la main sur son genou pour parfaire le rôle. « Arf dommage, ça finira bien par marcher un jour. » Elle sourit ensuite, et demanda soudain : « Vous êtes là pour quoi ? » Sweva ne se gênait généralement pas, puis pour ce qu'elle en savait, la blonde avait peut-être la peste ou un truc du genre. Même si elle avait pas vraiment l'air malade. « Tant que c'est pas contagieux vous pouvez rester à côté de moi. » Généreuse oui.

Pour une fois, Artémis avait enfin trouvé quelqu’un pour se plaindre des médecins avec elle. Ca n’avait pas l’air comme ça, mais c’était vraiment difficile de trouver pour se plaindre de ça. Les médecins avaient beau être arrogant, désagréable et se sentir beaucoup trop important pour le reste du monde, la plupart des gens les voyaient quand même comme des héros et des dieux vivants. Elle était certaine d’ailleurs que ça ne devait pas aider beaucoup leu égo. Enfin soit, il n’empêche que si elle avait pu gagner autant d’argent qu’eux, elle aurait été ravie. Mais ce n’était même pas envisageable. Etre médecin était bien trop fatiguant et demandait bien trop d’efforts à son goût. L’autre semblait bien d’accord avec elle au moins là-dessus. « Et c'est surtout répugnant. » Artémis approuva aussitôt en hochant la tête à son tour. C’était certain, c’était même pire que répugnant tout ça. Les médecins étaient vraiment des gens dégoutants en plus de tout. « Le mieux c'est d'en épouser un. » Hey oui ! C’était un très bon plan ça ! Elle n’était pas bête du tout. « C’est très censé ce que vous dites-vous savez. » Elle aurait dut penser à ça elle-même plus tôt. « Mais supporter son ego à la longue, ce serait peut-être un peu difficile non ? » Non parce qu’elle supportait déjà assez Rosalie comme ça sans en plus avoir à se marier avec un autre cas comme ça. « Mais ils doivent sûrement coucher avec toutes les infirmières. » Ah oui, sûrement, c’était un bon point ça aussi. Enfin Artémis n’était pas tout à fait sûr. « Non, je pense qu’ils couchent avec d’autre médecins. Ils doivent se sentir trop bien pour les infirmières. »

Ce débat sur les médecins passé, les deux jeunes femmes se mirent ensuite à parler de la grossesse de l’autre et Artémis expliqua qu’elle l’avait félicité juste parce qu’elle pensait que c’était ce que les gens attendaient. « C'est ce que disent ceux qui n'ont pas d'enfants ou justement qui en ont et alors ce sont de gros menteurs. » Oui, c’était sûrement vrai ça. Enfin soit. Du coup, elle pouvait en profiter pour lui dire qu’elle avait d’abord voulu lui donner ses condoléances. Heureusement, l’autre ne le prit pas mal et lui sourit juste. Artémis l’aimait vraiment bien pour le coup. « Je pense que c'est plus approprié. Adieu l'alcool pendant 9 mois, et adieu toute vie sociale une fois que... c'est né. Pour toujours... » Artémis hocha la tête. Ah, que les gens étaient stupides de vouloir s’embêter avec des choses pareils. Elle s’abstint néanmoins de commentaire à ce sujet. « Pourtant je suis sûre qu'un peu d'alcool ça ne leur ferait pas de mal, ça les habitueraient dès le début. » Artémis se mit aussitôt à rire. « Il paraît que ça peut les faire difforme aussi. Ou je ne sais pas trop quoi d’autres. » Elle haussa les épaules. Elle ne s’y connaissait pas trop en bébé. « Et s’il y a bien quelque chose de pire c’est un bébé difforme. » Ca, c’était certain. Déjà que pas difforme c’était laid mais alors difforme, il fallait bien lui mettre un sac sur la tête. Soit, l’autre lui proposa ensuite son bébé difforme et le père de celui-ci mais Artémis refusa le tout. Elle n’avait absolument pas besoin de bébé. « Arf dommage, ça finira bien par marcher un jour. » « Ah parce que vous les offrez souvent aux gens ? » demanda-t-elle alors. Remarque, elle le comprenait, elle ferait sûrement pareil à sa place. « Vous êtes là pour quoi ? Tant que c'est pas contagieux vous pouvez rester à côté de moi. » Artémis eut un petit sourire. « Ce n’est absolument pas contagieux, rassurez-vous. » fit d’abord Artémis. Ce n’était pas plus contagieux qu’une grossesse en tout cas. « Je suis ici pour mes jambes. » enchaîna-t-elle alors. « J’ai eu un accident de voiture il y a quelques temps et depuis le médecin est devenu mon meilleur ami. » ajouta-t-elle avec ironie.

Sweva était d'un naturel très bavard – you don't say – et elle pouvait commencer à parler avec n'importe qui. Elle passait parfois plus de temps à discuter à son travail qu'à préparer des bouquets de fleurs, enfin presque. Donc quand elle se retrouvait avec quelqu'un qui partageait son avis sur les médecins dans une salle d'attente, elle était plutôt contente. « C’est très censé ce que vous dites-vous savez. » Elle hocha la tête comme si elle disait toujours que des choses censées. Ce qui n'était pas le cas, bien évidemment. « Mais supporter son ego à la longue, ce serait peut-être un peu difficile non ? » Elle fit une petite grimace, n'ayant clairement pas pensé à ça. « Oh vrai. En plus ils doivent parler aussi clairement que des chinois. » Sweva n'avait clairement pas le niveau intellectuel pour discuter avec un médecin. Ou du moins tout ce qui touchait à la médecine lui passait bien au dessus de la tête. Elle était dégoûtée par à peu près tout ce qui y touchait de toute manière. Elle préférait parfois mourir d'agonie chez elle plutôt que d'aller chez le médecin pour qu'il la soigne. Mais la péruvienne fit aussi remarquer qu'ils devaient de toute manière coucher avec toutes les infirmières – parce qu'elle était pas clichée comme ça. Mais en même temps c'était toujours comme ça dans les séries télévisées. « Non, je pense qu’ils couchent avec d’autre médecins. Ils doivent se sentir trop bien pour les infirmières. » « S'ils se reproduisent qu'entre eux, comment ils font pour ne pas être tous dégénérés... » Ce n'était pas rare de voir des familles où ils étaient médecins de père en fils ou ce genre de trucs. « Ou bien peut-être que c'est le cas, mais on ne l'a juste pas encore remarqué. »
Sweva évoqua ensuite sa grossesse, difficile à ignorer quoiqu'elle fasse. Si elle l'oubliait un temps, son corps lui faisait un plaisir de lui rappeler. Soit en pétant les plombs sans aucune raison, soit en lui donnant envie de manger des choses complètement incongrues. Elle allait devenir une baleine et on devrait la transporter à l'hôpital avec un semi-remorque. Enfin elle exagérait peut-être. Tout comme quand elle disait que l'alcool ne leur ferait pas de mal. « Il paraît que ça peut les faire difforme aussi. Ou je ne sais pas trop quoi d’autres. Et s’il y a bien quelque chose de pire c’est un bébé difforme. » Sweva fit aussitôt une grimace effrayée. « Arrêtez c'est ce qui me fait le plus peur. Même si ça commence à prendre forme humaine, c'est quand même encore très... extraterrestre. » S'il faut elle abritait une nouvelle espèce dans son utérus et le gouvernement viendrait lui voler son bébé pour l'étudier. « C'est pour ça que j'écoute quand même ce que me dis le docteur. » Elle ne voulait pas tenter le diable. Elle proposa ensuite d'offrir le bébé à la blonde, parce qu'elle avait toujours des propositions généreuses dans le genre. Un vrai petit ange. « Ah parce que vous les offrez souvent aux gens ? »  Sweva échappa un petit rire : « Non, vous êtes la première, vous devriez vous sentir fière. » Enfin si elle avait pu transmettre sa grossesse à Jaime, elle l'aurait fait. Vu qu'il était aussi fautif qu'elle, ils auraient du pouvoir partager, genre chacun faisait la moitié de la grossesse. Sweva s'inquiéta ensuite de ce que pouvait avoir sa voisine. Elles étaient dans une salle d'attente pour aller chez le médecin après tout. « Ce n’est absolument pas contagieux, rassurez-vous. » C'était déjà très bien. « Je suis ici pour mes jambes. J’ai eu un accident de voiture il y a quelques temps et depuis le médecin est devenu mon meilleur ami. » Sweva fit aussitôt une grimace, ne pouvant empêcher l'expression de compassion qui apparut sur son visage. « C'est que vous êtes une chanceuse vous aussi. Je crois que je préfère le bébé finalement. » Enfin peut-être pas, elle était pas très sûre.

je sais pas pourquoi c'est long

Vu comme l’avait présenté la jeune femme à côté d’elle, se marier avec un médecin avait l’air de n’avoir que des avantages. Mais en y réfléchissant bien, Artémis réussit à trouve au moins un inconvénient et c’était vraiment un inconvénient de taille en fait : leur ego. Il se trouvait que l’américaine était bien placée pour avoir déjà quelques connaissances en la matière à force de fréquenter quelqu’un comme Rosalie. Mais Sweva trouva également un deuxième inconvénient cela. Et de taille. « Oh vrai. En plus ils doivent parler aussi clairement que des chinois. » Oh oui ! C’était vrai aussi ! Elle marquait un bon point. Artémis hocha alors gravement la tête. « Conclusion : on ne gagnera rien à se marier avec un médecin. » C’était un fait établi maintenant. Enfin l’autre pouvait toujours essayer quand même si elle le voulait mais elle n’aurait pas forcément toutes ses chances parce que, comme elle le fit très judicieusement remarquer, les médecins préféraient les infirmières. Ou les autres médecins (Artémis penchait plus pour cette hypothèse parce qu’ils étaient très snobs quand même). « S'ils se reproduisent qu'entre eux, comment ils font pour ne pas être tous dégénérés... » Artémis se mit à rire en entendant sa voisine faire cette remarque. Elle était définitivement très drôle. « Ou bien peut-être que c'est le cas, mais on ne l'a juste pas encore remarqué. » « Je pense que c’est parce qu’ils n’ont pas les mêmes gênes. » assura alors la blonde. « Mais ce sont un peu dégénérés quand même parce qu’entre nous, quelle personne saine d’esprit voudrait vraiment faire médecin ? » Ils étaient vraiment très bizarre les médecins en fait.

Les deux jeunes femmes parlèrent ensuite bébé. C’était juste parce que l’autre était enceinte parce que sinon, ce n’était vraiment pas le type de conversation qu’Artémis aimait avoir. L’autre évoqua le fait que boire de l’alcool pourrait habituer le bébé et l’américaine évoqua très justement aussitôt les bébés difformes. Enfin, elle ne savait pas si c’était dû à l’alcool en fait mais elle se disait que c’était peut-être possible. « Arrêtez c'est ce qui me fait le plus peur. Même si ça commence à prendre forme humaine, c'est quand même encore très... extraterrestre. » « Vous allez peut-être accoucher d’un petit alien qui sait. » lança alors la blonde en hochant a tête. « Et vous serez célèbre après, tout le monde vous verra aux infos et dans les journaux. » La chance en fait. Enfin, ou pas en fait. « C'est pour ça que j'écoute quand même ce que me dis le docteur. » C’était une sage idée tout ça. Pour un peu, Artémis aurait presque pu flatter la tête de sa voisine qui était une brave fille mais bon, elle ne la connaissait pas encore assez pour ça. Après que la brune eut essayé de lui refiler le bébé, l’américaine se demanda si elle faisait ça avec beaucoup de gens. « Non, vous êtes la première, vous devriez vous sentir fière. » La jeune femme grimaça. Ouais. C’était grave si elle ne se sentait pas fière ? « Euh… si vous le dites.. » Elle se permettait quand même de rester un peu sceptique sur le coup. L’autre lui demanda finalement ce qu’elle faisait et si ce n’était pas contagieux et Artémis évoqua donc rapidement ses jambes et son accident. Cela eut pour conséquence de faire grimacer sa voisine. « C'est que vous êtes une chanceuse vous aussi. Je crois que je préfère le bébé finalement. » Hmm. Artémis la regarda longuement tout en réfléchissant à la question. « Ok. Alors là, je suis vraiment en train de me demander si je préfère le bébé ou ça. » fit-elle alors. « Mais tout sauf le bébé en fait. C’est plus contraignant pendant plus longtemps un gosse. »

Finalement les médecins n'étaient peut-être pas le meilleur choix. Ils avaient beau en avoir dans le portefeuille au final il faudrait quand même se supporter leur égo, mais aussi leur charabia. « Conclusion : on ne gagnera rien à se marier avec un médecin. » Sweva approuva d'un hochement de tête. En plus ce n'était pas comme si elles avaient réellement pu avoir leur chance étant donné que les médecins préféraient s'accoupler entre eux, ou avec les infirmières. La péruvienne se demanda comment ils ne finissaient pas tous dégénérés à force de s'accoupler qu'entre eux. « Je pense que c’est parce qu’ils n’ont pas les mêmes gênes Mais ce sont un peu dégénérés quand même parce qu’entre nous, quelle personne saine d’esprit voudrait vraiment faire médecin ? » Elle n'y avait pas encore pensé. « C'est vrai. Il faut clairement être fou pour avoir envie de voir toutes les choses dégueulasses des gens et risquer en plus d'attraper leur maladie. » Ou encore de les découper pour tenter d'arranger ça. Non vraiment, les médecins étaient tous tordus. « Et dire qu'on leur fait confiance... » Du moins il fallait bien que ce soit le cas un peu, sinon personne ne viendrait se faire soigner.
Mais comme elle le fit remarquer assez rapidement, elle ne pouvait pas vraiment se passer de médecin pour le moment. Elle n'allait pas accoucher toute seule, elle voulait tous les anesthésiants et trucs magiques pour qu'elle ne sente rien et que le bébé sorte le plus vite possible. Même s'il est vrai qu'avec une bouteille d'alcool, les choses seraient encore plus agréables. Mais elle ne voulait pas accoucher d'un monstre. « Vous allez peut-être accoucher d’un petit alien qui sait. Et vous serez célèbre après, tout le monde vous verra aux infos et dans les journaux. »  Ahahah. What about no ? « Je crois que je préfère rester une inconnue. Ça me va la 'normalité'. » Elle pouvait parfaitement s'en satisfaire. « En plus je n'ai pas de gênes alien, et Jaime le papa non plus. Ou alors il ne m'a pas tenu au courant. » Déjà fallait-il que ce genre de gênes existe mais si en plus Jaime lui avait menti. Elle irait sûrement l'étriper. Mais il était trop beau pour être un alien. Les extraterrestres s'étaient forcément vert ou bleu avec des antennes sur la tête, elle en était sûre. Sweva tenta ensuite de lui offrir son bébé, sans succès. Tant pis elle aurait essayé. Puis elle demanda pour quoi la blonde était venue ici. Ce n'était pas une simple curiosité, elle n'avait pas envie d'attraper sa maladie si elle en avait une, mais elle apprit aussitôt que ça ne risquait pas d'être contagieux. Sweva déclara préférer le bébé à un accident, au moins elle n'aurait pas trop de séquelles. A part les vergetures et les quelques kilos en trop... « Ok. Alors là, je suis vraiment en train de me demander si je préfère le bébé ou ça.Mais tout sauf le bébé en fait. C’est plus contraignant pendant plus longtemps un gosse. » Prenant une inspiration, Sweva soupira avant de lâcher d'un ton fataliste : « Toute la vie. » Elle passa une main sur son ventre, ne préférant pas encore penser à ce que ce serait quand son enfant ferait sa crise d'ado ou les trucs du genre. Ce n'était pas comme si Sweva était un exemple parfait. Loin de là. « Mais il paraît qu'il y a des moments où c'est vraiment cool. » Elle s'accrochait à ce qu'elle pouvait désormais. Elle était effrayée plus qu'autre chose, elle avait peur de mal faire mais peut-être qu'une fois qu'elle verrait le bébé elle aurait une révélation. Ou pas non. Elle serait autant dans la merde qu'avant, sauf que là en plus elle allait devoir mettre les mains dedans pour changer les couches.

Les deux jeunes femmes avaient fini par abandonner l'idée d'épouser un médecin. Les inconvénients étaient trop nombreux par rapport aux avantages. Mais de toute manière, les médecins ne faisaient que se reproduire entre eux donc bon, même si elles avaient voulus, elle n'aurait pas forcément eu ce qu'elle voulait. Sa voisine se demanda alors comment cela se faisait que les médecins ne soient pas dégénérés (enfin leurs enfants) et après avoir un peu réfléchit, l'américaine conclut qu'il l'était. La preuve de ça était bien que la plupart des enfants de médecins faisait à leur tour cette profession en suite. Si ce n'était pas une preuve de folie ça, la blonde ne voyait vraiment pas ce que c'était d'autres. « C'est vrai. Il faut clairement être fou pour avoir envie de voir toutes les choses dégueulasses des gens et risquer en plus d'attraper leur maladie. » Artémis grimaça. Elle ne le savait que trop bien. Parfois, Rosalie s'amusait à raconter ce qu'elle faisait au travail (principalement pour embêter tout le reste du monde) et la blonde en était toujours dégoûter. « Et dire qu'on leur fait confiance... » « Bah on a pas vraiment le choix en fait. » répondit la jeune femme en fronçant les sourcils. « Et la plupart du temps, ils savent ce qu'ils font alors bon, on a pas forcément tort. » Après tout, si elle était encore en vie aujourd'hui, c'était bien grâce aux médecins alors rien que pour ça, elle supposait qu'elle pouvait leur être un peu redevable. « Ils ne sont juste pas fréquentable c'est tout. » Mais fort heureusement, on n'était jamais obligé de fréquenter son médecin en dehors de l'hôpital donc ça réglait le problème.

Artémis s'amusa ensuite à s'imaginer que le bébé de la jeune femme puisse être un bébé alien. Elle trouvait ça très drôle et voyait déjà les gros titres dans les journaux. L'autre serait célèbre à coup sûr après ça. Mais étrangement, l'idée ne sembla pas lui plaire tant que ça. « Je crois que je préfère rester une inconnue. Ça me va la 'normalité'. » Artémis fit la moue. « Mais c'est nul ça. » protesta-t-elle alors. Enfin de toute manière, ce n'était sûrement pas elle qui allait décider si son bébé était un alien ou pas. Ca devait être déjà décidé. « En plus je n'ai pas de gênes alien, et Jaime le papa non plus. Ou alors il ne m'a pas tenu au courant. » L'américaine tiqua un peu en entendant ce que la jeune femme venait de dire. Rien à voir avec les gênes d'alien, c'était juste la mention du nom du père. Jaime. « Oh, le père s'appelle Jaime ? » C'est ce que l'autre venait de dire oui. En question stupide, ne faisait pas mieux. En plus, c'était ridicule elle en était convaincu parce que New-York était une grande ville et il devait y avoir des tas de types qui s'appelaient Jaime dedans. Et plusieurs d'entre eux pouvaient avoir bientôt un bébé en plus. « Vous n'aurez peut-être pas d'alien alors. » fit-elle en haussant les épaules. Elle s'en moquait de toute façon maintenant parce qu'elle était vraiment très perturbée parce que l'autre avait dit. Finalement, sa voisine lui demanda ce qu'elle faisait là et Artémis lui assura que ce n'était pas contagieux, juste un accident. Elle réfléchit ensuite à quoi était de pire entre un bébé et un accident. Elle aimait tellement peu les enfants que Artémis préféra l'accident. Elle avait un sens des priorités très évolués. Mais il fallait bien dire aussi que des enfants c'était bien plus contraignant. « Toute la vie. » Artémis hocha la tête avec un air désolé. « Et certains enfants sont vraiment terribles. » Elle par exemple. Elle avait bien conscience de ne jamais avoir été un cadeau pour ses parents. C'est peut-être pour ça que leurs relations étaient aussi inexistantes maintenant. Enfin non, elle refusait que ce soit sa faute en fait. « Mais le votre sera peut-être un ange. » Yep, après l'alien, l'ange. Le bébé serait vraiment passer par tous les stades. « Mais il paraît qu'il y a des moments où c'est vraiment cool. » Artémis lui lança un regard dubitatif. « Le moment de changer les couches par exemple ? Ou celui où il pleure toute la nuit ? Ou... j'ai encore mieux... la crise d'adolescence ? » Elle avait vraiment du mal à trouver un moment de bien. « Sans compter que pour avoir un bébé il faut accoucher hein. » Et elle avait toujours été persuadé que c'était le plus terrible d'entre tout. Enfin, la fille devait sans doute déjà savoir tout ça. Artémis fit alors la moue. « Désolée. Je suis sûre que c'est très bien oui. » dit-elle pour se rattraper un peu.

Quoi de plus évident que de cracher sur les médecins quand on se trouvait justement dans une salle d'attente pour voir un. Déjà que Sweva n'aimait pas venir à la base, si en plus on la laissait parler d'eux et se rappeler à quel point ils étaient louches, ça ne la rassurait guère. Mais malgré toutes leurs bizarreries, ils leur faisaient confiance. « Bah on a pas vraiment le choix en fait. Et la plupart du temps, ils savent ce qu'ils font alors bon, on a pas forcément tort. » Elle avait raison, mais Sweva pensait tout de même qu'il fallait être naïf pour penser qu'ils étaient innocents. « Ils ne sont juste pas fréquentable c'est tout. » « Je ne comptais pas le faire, ça tombe bien. Venir les voir pour nos petits problèmes est déjà bien suffisant. » Elle n'avait pas besoin d'une autre raison. Surtout que les médecins étaient les seuls qui pouvaient lui confirmer que son bébé n'était pas un alien ou quelque chose de complètement difforme. Elle devait leur faire confiance au moins pour ça. Ou alors ils auraient de sacré problème une fois qu'elle aurait accouché. La blonde prétendit qu'elle pourrait être célèbre si elle accouchait d'un alien mais Sweva préférait encore rester une inconnue parmi tant d'autres. Elle ne voulait pas élever de petit monstre, elle allait déjà bien assez galérer avec un humain. « Mais c'est nul ça. » Sweva échappa un petit rire. « Ce n'est pas vous qui allez devoir l'élever. » Elle était sûre que si c'était de son bébé qu'on parlait, la blonde n'insisterait pas autant. Il n'y avait aucun gêne d'alien de toute manière chez elle, et Jaime non plus à ce qu'elle en savait. « Oh, le père s'appelle Jaime ? »  Sweva sourit à la jeune femme avant de dire : « Oui. Enfin ce n'est pas mon copain ou quoi. On était juste trop bête pour penser à se protéger... Et voilà !Cadeau ahah ! » Elle avait retenu la leçon maintenant. Elle aurait une piqûre de rappel toute sa vie, sous la forme de sa fille. « Vous n'aurez peut-être pas d'alien alors. » Elle secoua la tête avec assurance. « Non on en aura pas. » Ou sinon elle n'aurait pas trop de scrupule à l'abandonner. Ou à le donner aux siens s'ils voulaient le récupérer. Tant qu'à avoir un bébé, elle en voulait un aussi beau que ses parents. Voire plus. Même si l'élever serait compliqué. « Et certains enfants sont vraiment terribles. » Sweva fit une grimace. « Mais le votre sera peut-être un ange. » « Ma fille sera très calme oui. Elle ne pleurera presque jamais. » Elle en doutait fort, mais elle préférait y croire encore un peu. Tant qu'elle n'était pas née elle était tranquille de toute manière. Puis il y avait bien des moments où se serait agréable. Sinon les autres parents n'auraient pas l'air heureux de temps en temps. Ou bien ils faisaient juste semblant. « Le moment de changer les couches par exemple ? Ou celui où il pleure toute la nuit ? Ou... j'ai encore mieux... la crise d'adolescence ? » Sweva s'affaissa un peu dans son siège. L'adolescence. C'était loin encore mais ça allait arriver tellement vite. « Je ne sais pas si j'arriverais à la faire vivre aussi longtemps. » Elle avait encore beaucoup de doutes sur ses capacités, et celles de Jaime. « Sans compter que pour avoir un bébé il faut accoucher hein. » Et elle s'affaissa encore plus, faisant une nouvelle fois la grimace à la jeune femme. « Oui en fait je vais peut-être mourir à ce moment là. » Elle essayait de ne pas trop y penser mais c'était un peu difficile quand on avait le ventre qui grossissait à vu d'oeil, et le bébé qui commençait à bouger à l'intérieur. « Désolée. Je suis sûre que c'est très bien oui. » La péruvienne fit un petit sourire, lâchant un rire un peu jaune. « Le paradis, c'est certain. » Elle allait devoir faire son testament. Mais c'était sûrement payant, alors elle n'aurait pas le moyen d'en faire un.

Aussi peu fréquentable que les médecins pouvaient se montrer, il n'en restait pas moins utile donc bon, Artémis voulait bien leur reconnaître ça. Juste que, à part pour se faire soigner, il valait mieux pour tout le monde de rester très très loin d'eux. « Je ne comptais pas le faire, ça tombe bien. Venir les voir pour nos petits problèmes est déjà bien suffisant. » La jeune femme se mit à rire. « Oui je trouve aussi. » Déjà qu'elle trouvait qu'elle venait bien trop souvent ici. Elle n'aurait pas dis non à se déplacer un peu moins. L'américaine fut ensuite déçue que la brune ne veuille pas avoir un alien. Elle aurait trouvé ça sympa elle ! Enfin pas d'attendre un alien au lieu d'un bébé hein, juste que l'autre donne naissance à un petit bonhomme vert. En plus, elle aurait put être célèbre et tout la classe quoi. « Ce n'est pas vous qui allez devoir l'élever. » Elle marquait un point là. Artémis fit la moue. « En même temps, aucun bébé au monde ou alien n'aurait de l'intérêt à être élevé par moi. » Enfin, peut-être que les aliens ne pleuraient jamais et s'occupaient d'eux tout seul. Dans ce cas-là ça la dérangeait un peu moins d'en avoir un. En tout cas, cette merveilleuse conversation sur les aliens avait amené l'autre à mentionner le père du bébé et à l'évocation du nom de celui-ci, Artémis se montra un peu... méfiante à l'égard de l'autre. Et un peu plus sur la défensive. Elle savait que c'était ridicule parce qu'il ne devait pas y avoir qu'un Jaime en ville. C'était plutôt grand New-York quand même. Mais la blonde avait besoin d'en savoir plus maintenant. « Oui. Enfin ce n'est pas mon copain ou quoi. On était juste trop bête pour penser à se protéger... Et voilà ! Cadeau ahah !» « Hmmm, ok. » répondit-elle finalement. Elle ne savait franchement pas quoi penser de tout ça. Elle aurait voulu en savoir plus mais elle ne voyait pas comment poser d'autres questions sans pour autant se montrer indiscrète (oui, elle se souciait de ce genre de choses parfois). « Ceci explique pourquoi vous l'offrez si facilement en tout cas. » Soit, la blonde décida de penser à autre chose parce que ça ne servait rien de devenir complètement parano à ce sujet. Elle conclut donc que l'autre n'aurait peut-être pas de bébé alien. « Non on en aura pas. » C'était cool pour elle. Très gentille, Artémis déclara même que l'enfant de la brune serait un ange. « Ma fille sera très calme oui. Elle ne pleurera presque jamais. » Elle éclata de rire. Franchement, elle n'aurait pas été jusque là non plus. C'était chose impossible. Tous les enfants pleuraient, c'était la règle en fait. « Si vous le dites. » L'américaine se montra ensuite très aimable et elle énuméra tout ce qui pouvait être pénible chez un enfant. Elle ne pensait même pas à mal en faisant ça. Elle se montrait juste réaliste et voulait montrer à l'autre qu'il ne devait pas y avoir tant de bon moment. Elle prit de l'avance et évoqua même l'adolescence. « Je ne sais pas si j'arriverais à la faire vivre aussi longtemps. » La jeune femme éclata de rire à nouveau. « Mais si voyons. » Mais elle ne se mit pas pour autant à rassurer l'autre et évoqua l'accouchement. Elle était douée n'empêche quand il s'agissait de rassurer les gens comme ça. Il n'y avait qu'à voir la tête de l'autre maintenant. « Oui en fait je vais peut-être mourir à ce moment là. » « Oui peut-être en effet. Il y a de grandes chances même. » Et puis, se rendant compte de ce qu'elle venait de dire, elle se rattrapa et ajouta qu'elle était certaine que tout ça serait très très bien. « Le paradis, c'est certain. » Artémis pinça les lèvres. « Vous auriez vraiment dut parler avec quelqu'un de plus rassurant. » Elle posa un regard moqueur sur le cachalot en face. « Elle par exemple. Vu comme elle est énorme, j'espère que c'est en moins en partie à cause d'éventuelles grossesses. »