Les bleus de Madison avaient quasiment disparu. Seuls ceux au niveau de ses côtes étaient encore là sous la forme de petites traces violettes. Mais elle n'avait plus mal. La douleur qu'elle avait ressenti n'était cependant rien en comparaison de ce qu'allait subir l'homme qui lui avait fait ça. Il pouvait signer son arrêt de mort. Depuis cet événement Madison n'était pas de la meilleure humeur. Certes, ce n'était pas comme si c'était quelqu'un de très agréable au quotidien – sauf quand elle faisait l'innocente à son autre 'travail', mais c'était pire. Elle perdait patience mais arrivait heureusement à se retenir de traiter tout le monde d'idiot. La débilité humaine était juste ahurissante. Elle était peut-être une agent, elle n'était pas pour autant amie avec les artistes qu'elle trouvait. Quand l'un d'eux se plaignait auprès d'elle, elle avait juste envie de lui répondre que s'il pensait que son problème était que sa voix ou son instrument était défaillant, ils manquaient le plus important. Leur profonde stupidité. D'autant plus qu'elle n'était pas réellement attirée par cet aspect du métier, elle préférait côtoyer les personnes plus âgées de la haute sphère... Mais elle devait bien traiter avec le bas peuple de temps en temps. Elle sortit du bureau éreintée, cette chaleur étouffante l'énervant encore plus. Elle ne rêvait que d'une douche bien froide et d'un cachet d'aspirine pour effacer de son cerveau cette journée ennuyante à mourir. Des travaux dans la rue encombraient la rue et les trottoirs et ils arrêtaient les passants pour les empêchaient d'avancer. Un homme lui fit signe qu'elle pouvait finalement bouger et c'est à ce moment là qu'elle reçut un objet sur la tête. Secouée par la violence du coup elle vacilla un instant, ne comprenant pas vraiment ce qu'elle venait de se prendre dessus. Elle porta sa main à son front et l'en retira pleine de sang. C'était une blague... Des ouvriers et des passants s'approchèrent aussitôt d'elle. Elle sentit son regard devenir flou, il lui sembla dire à l'ouvrier qui lui avait dit de passer qu'il était mort, ou elle l'avait juste imaginé, puis le trou noir. Elle rouvrit les yeux, ne sachant plus exactement où elle était, ni comment elle était arrivée là. Une vive douleur à la tête s'éveilla et elle fit une grimace, ce qui lança encore plus sa douleur. « Si c'est l'enfer, c'est plus ennuyeux que ce que je pensais. Lâchait-elle avec sarcasme, le blanc de la pièce lui agressant les yeux. » Elle tourna doucement la tête pour voir sa petite sœur. Du moins ça devait être elle, elle avait vaguement son visage et les cheveux d'un roux qu'on remarquait facilement. « Tu m'aimais trop et tu m'as suivi jusqu'à la mort, c'est touchant. »

Briar-Rose aimait vraiment son travail. Elle savait qu’elle avait de la chance de travailler ici et que cela pourrait sans doute l’aider dans sa future carrière mais il y avait des moments où elle avait envie de tout envoyer balader. Elle n’était pas connue pour être très patiente avec les gens et encore moins avec les plus stupides et là elle était sans doute tombée sur le pire de tous. Enfin, cette vieille femme n’était pas stupide, elle était juste très chiante. Qu’est-ce qu’elle en avait à faire de ses enfants, de ses petits-enfants et de ses chiens au juste ? Rien du tout. Elle pensait que ça se voyait sur son visage en plus qu’elle n’était pas agréable et qu’il ne valait mieux ne pas trop l’embêter. Il faudrait qu’elle travaille ça alors. Dix minutes que la femme lui parlait et elle ne semblait pas vouloir partir. C’était qu’elle en avait des photos à lui montrer… Comme si elle avait emmené au moins soixante-dix albums photos. Que quelqu’un l’achève, que quelqu’un l’achève…A peine quelques secondes plus tard, ses prières furent exaucées : son téléphone sonna. S’excusant vaguement auprès de la petite dame, elle la laissa en plan pour aller répondre. Il s’agissait de l’hôpital qui la contactait pour lui dire que Madison avait eu un accident et comme ils n’avaient pas réussi à joindre son mari, c’était elle qu’ils prévenaient comme elle était seconde sur la liste d’appel d’urgence. Après s’être rapidement excusée auprès de son patron, la jeune femme fila droit à l’hôpital. Elle n’eut ensuite pas à attendre bien longtemps avant qu’on la conduise à la chambre de sa sœur qui n’avait encore pas ouvert l’œil. « Si c'est l'enfer, c'est plus ennuyeux que ce que je pensais. » Briar-Rose qui attendait, inquiète jusqu’ici, se mit à rire. Madison était toujours la même, c’était bon signe. « Tu m'aimais trop et tu m'as suivi jusqu'à la mort, c'est touchant. » ajouta-t-elle à peine quelques secondes plus tard. La petite rousse s’approcha doucement de son ainée en souriant. « Non, même en enfer ils ne voulaient pas de toi alors ils t’ont renvoyé ici. » Elle imaginait parfaitement sa sœur rendre fou le roi des enfers. « Et tu sais très bien que je serais allée au paradis moi. » fit-elle ensuite en arborant un air tout à fait angélique. Si jamais elle allait au paradis un jour, ce serait à cause d’une erreur et on aurait vite fait de l’envoyer en bas. « Je suis contente de voir que ton coup à la tête n’a pas fait tant de dégâts que ça. » Quoi que, elle pouvait très bien avoir perdu la mémoire ou un truc du genre. « Tu sais qui je suis hein ? »

Il fallait croire que Madison était dans une mauvaise série. Il ne manquait plus qu'on l'arrête pour toutes les magouilles qu'elle avait pu faire dans sa vie, et ce serait la cerise sur le gâteau. Même si elle avait beaucoup trop de relations pour laisser ce genre de choses arriver. Elle était trop intelligente pour se laisser avoir. Mais pas assez pour prédire l'avenir et empêcher ce qui lui était arrivée en traversant ce chantier... Elle se retrouvait maintenant allongée dans un lit avec un affreux mal de tête. Si ça c'était l'enfer, c'était beaucoup plus ennuyeux que ce qu'elle aurait imaginé. Affligeant même. Et le plus étonnant c'était que Briar-Rose était à ses côtés, elle était touchée par sa loyauté, vraiment. « Non, même en enfer ils ne voulaient pas de toi alors ils t’ont renvoyé ici. » Elle s'abstint de refaire une grimace, mais son visage peu enchanté devait suffire à montrer que cela ne l'enthousiasmait guère plus. « Quelle joie... » Vraiment, elle était ravie. Elle ne pouvait être plus heureuse... « Et tu sais très bien que je serais allée au paradis moi. » Elle lâcha une petit rire, n'ayant même pas pu le retenir. « Bien sûr. Et moi je suis devenue un ange, c'est pour ça que je suis revenue en fait. » Mais au lieu d'aider les gens, elle allait les hanter. Surtout le coupable de sa présence ici. Elle leva une main pour toucher sa tête doucement et sentit un bandage. Elle n'appuya pas davantage, la zone étant particulièrement sensible. « Je suis contente de voir que ton coup à la tête n’a pas fait tant de dégâts que ça. » « Tu sais qu'il en faut bien plus m'achever. » Elle était comme les boss dans les jeux vidéos. Quand vous croyez vous être débarrassé, elle revenait encore plus forte qu'avant. « Tu sais qui je suis hein ? » Madison regarda Briar-Rose, sa vision s'étant rajusté depuis déjà quelques minutes. « Mmh... Au son de la voix je dirais... Barack Obama. Vraiment il ne fallait pas vous déplacer pour moi président, dit-elle avec un petit sourire condescendant. » Qui s'effaça rapidement de son visage par la suite. Elle regarda autour d'elle en se redressant davantage. « Je ne me rappelle plus très bien ce qui m'est arrivé par contre, mais j'espère que tu as déjà attrapé le coupable pour moi. » C'était le minimum à faire. « De même que si j'ai une cicatrice je veux le nom du médecin qui s'est occupé de moi. » Pour qu'elle lui refasse le portrait elle aussi. Son visage était en quelque sorte son objet de travail. Même si une cicatrice pourrait ajouter à son rôle de jeune fille innocente et fragile, ça ne serait guère très attirant. De toute manière elle avait envie d'anéantir tout le monde là et d'écraser tous les idiots qui peuplaient cette terre. Heureusement que c'était Briar-Rose qui avait fait le déplacement et non un de ses frères. Mais elle retiendrait le fait que Loki n'était pas là par contre.

Madison était l’exception qui confirmait la règle. Enfin avec Jackson. Parce qu’en général quand il s’agissait de se déplacer pour un membre de sa famille Briar-Rose ne le faisait pas ou vraiment en trainant des pieds. Mais là quand elle avait su que sa sœur était à l’hôpital et qu’elle était blessée elle n’avait pas hésité une seule seconde à s’enfuir de sa journée passionnante au travail pour aller la retrouver. Elle était vraiment inquiète même si elle connaissait Madison et savait qu’on ne pouvait pas se débarrasser d’elle comme ça. Mais quand même, elle ne devait pas se sentir bien là et elle devait donc lui faire profiter de sa merveilleuse personne pour l’aider à aller mieux. Elle avait lu quelque part qu’on se rétablissait plus vite quand on était dans un environnement favorable et il ne faisait aucun doute que Briar-Rose était parfaite pour ça. La rouquine fut soulagée lorsque sa sœur se réveilla et lui prouva qu’elle n’avait pas changé. Ce qu’elle s’était pris sur la tête ne devait pas l’avoir trop endommagée. « Quelle joie... » BR pensait quand même que c’était mieux d’être sur terre qu’en enfer. Elle supposait juste, elle n’avait jamais encore testé comment était la vie en « sous-sol ». Surtout qu’il était évident qu’elle irait au paradis elle. « Bien sûr. Et moi je suis devenue un ange, c'est pour ça que je suis revenue en fait. » Briar-Rose regarda sa sœur d’un air très perplexe pour le coup. « Ta blessure doit être bien plus grave que je ne le pensais si tu en viens à avoir des idées pareilles. » Madison ne devait même pas savoir ce qu’était en ange. Elle n’en était un qu’en apparence juste pour ses parents. « Tu sais qu'il en faut bien plus m'achever. » La rouquine poussa un long soupir. « Je sais bien, oui. Je n’en ai jamais douté en fait. » Ne jamais sous-estimer Madison, elle l’avait bien compris depuis longtemps et elle s’en rappellerait toujours. Soit. Maintenant qu’elle était sure que sa sœur resterait bien sur terre, elle voulait quand même s’assurer qu’elle la reconnaissait et que ses souvenirs n’étaient pas altérés même si elle ne se faisait pas non plus trop de soucis là-dessus. « Mmh... Au son de la voix je dirais... Barack Obama. Vraiment il ne fallait pas vous déplacer pour moi président, » Briar-Rose leva les yeux au ciel d’un air faussement exaspéré avant de se mettre à sourire. « Je ne me rappelle plus très bien ce qui m'est arrivé par contre, mais j'espère que tu as déjà attrapé le coupable pour moi. » L’heure n’était plus à la plaisanterie à présent. La jeune femme pinça les lèvres avant de secouer la tête. « C’était toi ma priorité alors… Mais je peux engager quelqu’un sur le champ pour aller lui régler son compte si tu veux. Je m’en occuperais bien moi-même mais j’ai de trop petits bras… » Puis bon c’était tellement mieux de laisser quelqu’un se salir les mains à sa place. « De même que si j'ai une cicatrice je veux le nom du médecin qui s'est occupé de moi. » « Je suis sure que ça t’irait bien une cicatrice. » Une petite et pas trop visible juste. « Enfin bon si tu veux que je m’occupe de lui aussi, ça peut s’arranger. Ou si tu veux que je fasse quoi que ce soit d’autre pour te soulager d’ailleurs, je suis là pour ça. »