Cléa ne pensait pas avoir déjà eu l’occasion d’être aussi furieuse dans sa vie. En même temps, les fois où elle se mettait réellement en colère ce comptait sur les doigts d’une seule main. C’était bien simple en fait, les deux seules personnes capables de susciter une aussi grande rage chez elle étaient son frère et Andrea. Comme Derek avait de nouveau mis les voiles et ce depuis quelques mois déjà, si elle était dans cet état-là aujourd’hui, c’était à cause d’Andrea. Elle n’aurait jamais pensé pouvoir le détester encore plus que le jour où il l’avait abandonné, fuyant toutes responsabilités et la laissant seule et enceinte à devoir assurer seule la charge de cet enfant qui allait venir au monde. Oui vraiment, elle n’aurait jamais cru mais c’était sans compter le fait qu’il venait de réapparaître aujourd’hui en réclamant ni plus ni moins que la garde de son fils. Comment pouvait-il faire ça vraiment ? Il avait fuit, il s’en était allé, pas capable d’assumer les erreurs de son passé et de faire face à ses actes. Et maintenant il revenait et se permettait de lui donner des leçons. Il lui avait même dit (et ça avait fait beaucoup rire Cléa) que s’il était parti c’était pour trimé et offrir une belle vie à son fils. Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre comme bêtise !

Après avoir vu Andrea, Cléa était juste trop en colère pour se résoudre à rentrer chez elle. Il fallait qu’elle attende un peu avant, elle ne devait rentrer que lorsqu’elle serait calmée. Chez elle, elle devait être la personne sur qui on pouvait compter : Mattéo, Elia et même le chien. Elle devait être là pour eux et ce n’était pas dans cet état qu’elle pourrait être agréable et patiente avec eux. Or, elle se devait de l’être, particulièrement avec sa colocataire. Elle aurait pu envisager d’aller chez Jillian, sa sœur était toujours là pur elle mais comme il s’agissait du père de son fils, elle préférait éviter d’aller chez la blonde. Celle-ci l’avait toujours mise en garde contre le sale type qu’était Andrea et Cléa ne l’avait jamais écouté. C’était mieux pour leur relation à toutes les deux si ce sujet n’était pas évoqué entre elles. Elle avait donc marché un peu dans les rues de New-York, sans but vraiment précis et ses pas avaient finis par la mener non loin de Joaquin. C’était lui qu’elle devait aller voir. Elle aussi elle voulait avoir quelqu’un sur qui s’appuyer, quelqu’un avec qui elle ne serait pas forcée de toujours prendre sur elle. Elle arriva et sonna à la porte, gardant le doigt appuyé sur la sonnette un long moment. Il avait plutôt intérêt à être là, elle voulait qu’il soit là. Heureusement, il ne tarda pas à venir lui ouvrir. « Salut. » fit alors Cléa. « Tu dois m’empêcher de tuer quelqu’un. »

Joaquin avait encore beaucoup de travail qui l’attendait chez lui. Il aurait très bien pu passer une énième nuit dans les locaux du New York Times mais il avait vraiment besoin d’une douche et de manger autre chose que des muffins. Il n’avait pas dormi depuis un peu plus de vingt-quatre heures et il avait besoin d’une sieste aussi. En fait, il avait des moments où il ne se consacrait qu’à son travail soit parce qu’il n’avait rien de mieux à faire soit parce que justement il avait trop de travail pour se préoccuper d’autre chose. Il était légèrement boulimique sur les bords. Mais soit, il était enfin rentré chez lui, avait pris une bonne douche et avait mangé quelque chose d’un peu plus équilibré que du chocolat : de la pizza. Bah oui, en y réfléchissant bien presque toutes les familles d’aliments étaient représentées dans ce seul et unique plat et cela suffisait amplement au péruvien qui n’était de toute façon pas très doué en cuisine. Puis comme il vivait seul, il n’y avait personne pour lui cuisiner un vrai repas, il faisait avec les moyens du bord.

Il était à présent avachi sur son canapé, la boite de pizza gisant à côté de ses pieds sur la table basse. Il ne manquait plus qu’une bière dans sa main et un match de foot à la télé pour parfaire le tableau. Mais non, il était simplement en train de commencer sa nuit. La télévision état éteinte et thank god les voisins ne faisaient pas de bruit pour une fois. Quoique vu son niveau quasi extrême de fatigue il ne lui aurait pas été très difficile de s’endormir quand même s’ils avaient fait du bruit comme ils faisaient d’habitude. Joaquin était tellement bien les yeux fermés et allongé qu’il avait l’impression de flotter, d’être au paradis même. Enfin ça c’était avant qu’un bruit très désagréable vienne le réveiller : quelqu’un venait de sonner à la porte. Il ne comprit pas tout de suite ce qu’il se passait. Il lui avait fallu quelques secondes que le bruit cesse avant de réaliser que quelqu’un l’attendait. La sonnerie avait très longue en plus ! Quel genre d’individu normal venait embêter les gens à une heure pareille ? Le péruvien pesta intérieurement avant de regarder sa montre : il n’était pas tard du tout en fait.

« Cléa ? » s’étonna-t-il. Elle ne venait jamais à l’improviste comme ça. « Salut. » fit-elle sans lui laisser le temps d’en dire plus. La tension dans sa voix était palpable et il la regarda intriguée. « Tu dois m’empêcher de tuer quelqu’un. » « Oh. » lâcha-t-il alors, surpris d’un tel discours de la part de la jeune femme. Cléa était la personne la plus douce et la plus sensée qu’il connaissait, il la voyait mal se reconvertir en meurtrière. Il s’écarta alors pour la laisser entrer et referma la porte derrière elle. Puis il la suivit jusqu’au salon et réalisa pleinement ce qu’elle venait de dire. « Je connais un gars qui peut t’aider et on ne pourra même pas remonter jusqu’à toi. » plaisanta-t-il pour essayer de détendre un peu l’atmosphère. Cléa était beaucoup trop tendue et il n’aimait pas ça. « Que se passe-t-il ? Tu es venue me tuer ou … ? Non parce que je n’ai eu le temps de faire mes adieux à personne et je n’ai même pas de testament. » Pas qu'il ait énormément de choses à léguer mais c'était quand même embêtant.

La jeune femme n’eut pas à attendre longtemps avant que Joaquin ne vienne lui ouvrir la porte. Ca tombait bien vraiment, on ne pouvait pas dire qu’elle soit particulièrement patiente en cet instant présent. « Cléa ? » La jeune femme pencha la tête et retint une remarque cinglante. C’était quoi cette manière stupide de dire son prénom à l’interrogative comme ça, il voyait bien que c’était elle, non ? Gosh. A la place de ça, elle le salua rapidement avant d’enchaîner en lui disant qu’il devait l’empêcher de tuer quelqu’un. Parce qu’elle avait vraiment envie de tuer Andrea et même si elle ne pensait pas vraiment être capable d’en arriver jusque là, on était jamais trop prudent. « Oh. » Oh… ok. Pff, Joaquin était vraiment trop stupide et agaçant aussi aujourd’hui. Elle se demandait pourquoi elle était venue là du coup. Mais elle n’eut pas le loisir de poser plus la question parce que Joaquin finit par s’écarter et la jeune femme put entrer. Elle prit tout naturellement la direction du salon et le jeune homme la suivit. Une fois arrivée dans le salon, Joaquin reprit finalement la parole. « Je connais un gars qui peut t’aider et on ne pourra même pas remonter jusqu’à toi. » La jeune femme fronça les sourcils et le regarda un moment. « Pour de vrai ? » Non parce que s’il voulait plaisanter avec ça, ce n’était vraiment pas le moment, elle était capable de le prendre au mot là, tout de suite. « Que se passe-t-il ? Tu es venue me tuer ou … ? Non parce que je n’ai eu le temps de faire mes adieux à personne et je n’ai même pas de testament. » Il n’était vraiment pas drôle. « Je pense que si je voulais te tuer, ce ne serait pas toi que je serais venue trouver pour m’empêcher de le faire. Ca aurait été le meilleur moyen pour te tuer encore plus vite. » Ce n’était pas très malin en fait. « Pourquoi, tu as quelque chose à te reprocher ? » demanda-t-elle alors. Non parce que dans ce qu’elle savait, elle ne voyait vraiment rien qui pouvait la pousser à vouloir le tuer pour le moment alors bon, elle préférait demander. « Et sinon, tu devrais vraiment penser au testament, un accident est si vite arrivé. » Ou pas, il avait encore largement le temps avant de devoir penser à ce genre de choses, il n’était pas vieux et n’avait vraiment rien qui puisse avoir suffisamment de valeur pour susciter les disputes ou les convoitises. Enfin soit, ce n’était pas le sujet. « Je veux tuer le père de Mattéo. » révéla-t-elle alors.

Cléa semblait vraiment d’une humeur massacrante. Est-ce qu’il devait s’enfuir ? Et l’enfermer dans son appartement de façon à ce qu’elle ne puisse pas le poursuivre ? Non parce qu’elle lui faisait vraiment peur, d’autant plus depuis qu’elle venait de lui demander de l’empêcher de tuer quelqu’un. Quelque peu choqué, le jeune homme ne sut pas quoi répondre tout de suite et attendit quelques instants avant de lancer une plaisanterie. « Pour de vrai ? » C’était plus grave que ce qu’il pensait si elle était prête à croire une telle chose. Joaquin était un homme honnête et respectable… Il avait bien sûr souvent envie de tuer des gens mais ce n’était pas pour ça qu’il passait à l’action. Enfin, il n’eut pas à répondre à la question de la jeune femme – si elle le connaissait bien elle aurait eu à sa réponse toute seule déjà – puisqu’il se trahit tout de suite après et qu’elle comprit qu’il plaisantait. Elle ne le prit pas très bien d’ailleurs. « Je pense que si je voulais te tuer, ce ne serait pas toi que je serais venue trouver pour m’empêcher de le faire. Ça aurait été le meilleur moyen pour te tuer encore plus vite. » Il afficha une moue pensive puis hocha la tête, convaincu. « Pourquoi, tu as quelque chose à te reprocher ? » enchaina-t-elle alors. Ce qu’elle pouvait faire peur quand elle voulait… Il fallait qu’il se souvienne de ne pas trop l’approcher à Halloween. « Absolument pas. Je voulais juste… » Il s’interrompit en croisant le regard assassin de son amie et jugea bon de se taire s’il ne voulait pas finir les tripes à l’air. Mais il voulait juste détendre l’atmosphère quoi. « Et sinon, tu devrais vraiment penser au testament, un accident est si vite arrivé. » Voilà qui était rassurant. Est-ce qu’elle sous-entendait qu’elle allait effectivement le tuer et faire passer ça pour un accident ? Il eut un mouvement de recul, juste au cas où. « Tu as raison mais je crois en ma bonne étoile ! Alors à moins que cet accident porte le nom de Cléa, je pense ne pas avoir de soucis à me faire pour le moment. » Avec tout ça, il n’était quand même pas plus avancé que tout à l’heure et ne connaissait toujours pas l’identité de la personne qu’il avait à protéger. « Je veux tuer le père de Mattéo. » Ou pas en fait. C’était peut-être une bonne idée de la laisser le tuer, personne n’en serait très malheureux. Bien évidemment il n’avait eu que le point de vue de Cléa sur l’homme qu’il était mais Joaquin sentait quand même qu’il n’était pas bon et surtout pas fréquentable. « Andrea est de retour ? Qu’est-ce qu’il a fait ? » Non parce que pour le coup il était prêt à aider Cléa à le tuer s’il fallait.

Cléa regrettait presque d’être venu trouver Joaquin. Elle avait cru qu’il pourrait être la bonne personne mais depuis tout à l’heure il ne faisait que dire des choses inutiles et poser des questions stupides. Par exemple, il avait demandé si ce n’était pas lui qu’elle voulait tuer. Pourquoi demander ça hein ? Il était logique que ce n’était pas le cas. En tout cas, ça l’était au moins pour Cléa et elle n’était pas en état de supporter d’autres points de vue que le sien donc, si c’était logique pour elle, ça devait l’être pour tout le reste de la planète. Elle demanda quand même au passage s’il avait quelque chose à se reprocher. Parce que ça cachait peut-être quelque chose tout ça. « Absolument pas. Je voulais juste… » Il ne termina pas sa phrase et en fait, c’était peut-être aussi bien comme ça. Cléa se fichait bien de savoir ce qu’il pouvait bien avoir à dire pour se justifier à ce propos. Il avait dit n’avoir rien à se reprocher et ça lui convenait. Elle enchaîna alors en disant qu’il pouvait bien penser à son testament quand même parce qu’un accident arrivait vite. Andrea eut un mouvement de recul et Cléa soupire à nouveau. Elle avait juste dit ça comme ça, gosh. « Tu as raison mais je crois en ma bonne étoile ! Alors à moins que cet accident porte le nom de Cléa, je pense ne pas avoir de soucis à me faire pour le moment. » « Continues comme ça et je t’assure que tu vas bientôt avoir du souci à te faire si. » répondit-elle aussitôt. Non parce qu’elle était déjà énervée en arrivant ici mais il ne faisait qu’en rajouter et l’agacer d’autant plus tout à l’heure. A croire qu’il voulait vraiment la provoquer. Enfin, comme elle était venue ici pour qu’il l’empêche de commettre un meurtre et non pour en commettre un, Cléa essaya de se calmer du mieux qu’elle pouvait et révéla que c’était la père de Mattéo qu’elle voulait tuer, personne d’autres. « Andrea est de retour ? Qu’est-ce qu’il a fait ? » Evidemment, il savait qui était Andrea, elle lui en avait déjà parlé. Elle avait bien fait cette fois-là, c’était du temps de gagner pour aujourd’hui. La jeune femme hocha la tête. « Oui. Il veut la garde de Mattéo. » On entendait bien au son de sa voix à quel point elle était tendu en disant ça. « Et je ne laisserais pas faire ça. C’est pour ça que je veux le tuer. C’est la solution la plus simple à mon goût. »

Joaquin ne se souvenait pas avoir déjà vu Cléa comme ça. Et il était plutôt content que ce ne soit pas le cas vu qu’elle faisait très peur. D’ailleurs, il n’aurait peut-être pas dû essayer de plaisanter pour détendre l’atmosphère et se rassurer vu qu’elle n’appréciait apparemment pas. Il sentait qu’il risquait même d’être sa première victime. Il décida donc d’arrêter de faire le malin. Il avait eu de grandes conversations avec Lucia, sa sœur ainée, sur comment fonctionnaient les filles et il avait retenu qu’il ne fallait pas trop les énerver si on voulait rester en vie. « Continues comme ça et je t’assure que tu vas bientôt avoir du souci à te faire si. » Il mit les mains en avant pour lui dire qu’il arrêtait immédiatement. « Désolé. » s’excusa-t-il simplement avant de lui demander ce qu’il s’était passé pour qu’elle soit dans cet état-là. Elle lui annonça sans attendre et il ne fut pas vraiment étonné. Enfin si, il était étonné d’entendre qu’Andrea était de retour dans la vie de Cléa. Etonné et pas franchement d’accord, Cléa lui en avait parlé plusieurs et avait passé toute une soirée à lui expliquer ce qu’il lui avait fait et il ne voulait pas qu’il la fasse souffrir encore. Il n’était bon qu’à ça apparemment. Joaquin se risqua donc à demander ce qu’il lui voulait, il s’attendait au pire. Il n’était sans doute pas revenu pour rien et quand bien même la jeune femme en voulait au pire de son fils, il avait des doutes quant au fait qu’elle veuille le tuer alors qu’il n’avait rien fait. « Oui. Il veut la garde de Mattéo. » Le péruvien retint un « oh » qui avait failli s’échapper de justesse. Cela faisait apparemment partie des maladresses que son amie ne voulait pas entendre. Il garda donc le silence quelques secondes avant de réaliser ce que cela impliquait. « Et je ne laisserais pas faire ça. C’est pour ça que je veux le tuer. C’est la solution la plus simple à mon goût. » Joaquin hocha la tête, considérant sérieusement le fait d’aider Cléa à tuer Andrea plutôt que de l’en empêcher. Il ne l’aurait pas volé celle-là. « Quel culot. » commença-t-il. « Il t’a donné quoi comme raison de le faire ? Il s’est excusé de t’avoir abandonné alors que tu étais encore enceinte ? Non parce que c’est quand même la moindre des choses. » Il se rapprocha ensuite de Cléa et l’invita à s’assoir sur le canapé. Ca aiderait peut-être à la calmer même si elle avait tous les droits d’être en colère. Mais elle lui avait donné une mission et peu importe à quel point il était d’accord avec elle, il allait s’appliquer à remplir cette mission. « Si tu veux je peux aller le tuer pour toi aussi. » Il pouvait bien faire ça pour elle. Il était prêt à tout pour les gens qui lui étaient proches.

Si en venant ici, Cléa n’avait aucunement l’intention de tuer Joaquin, elle commençait à envisager sérieusement cette option. Pour sa défense, ce n’était eu aucun cas la faute de la jeune femme, c’était juste lui qui n’arrêtait pas de dire des choses stupides et qu’il avait l’air de tenir absolument au fait qu’il la tue. Cléa lui fit donc savoir que s’il continuait comme ça, il pouvait effectivement commencer à se faire du souci pour sa vie. « Désolé. » La jeune femme pinça les lèvres avant de hausser les épaules. « Ca ne fait rien. » Elle pouvait lui pardonner pour ça, tant qu’il s’arrêtait dès maintenant. Comme elle ne pouvait vraiment pas continuer de passer ses nerfs sur Joaquin sans raison, elle finit par lui confier la raison de sa colère en évoquant Andrea et surtout… ce qu’il voulait. Gosh, elle n’arrivait toujours pas y croire ! En pensant à ça, la jeune femme sentit une nouvelle bouffée de rage l’envahir et elle eut envie de frapper quelqu’un. Elle ne le fit pas bien sûr (heureusement pour Joaquin vu qu’il était la seule personne dans la pièce). « Quel culot. » Oui, c’était le cas de la dire. « Il t’a donné quoi comme raison de le faire ? Il s’est excusé de t’avoir abandonné alors que tu étais encore enceinte ? Non parce que c’est quand même la moindre des choses. » Oh, si seulement ça avait été le cas… Cléa n’aurait pas mieux apprécié et elle l’aurait mal pris quand même mais peut-être pas à ce point. Un sourire sans joie se dessina alors sur le visage de la jeune femme. Joaquin l’invita à s’assoir sur le canapé et c’est donc ce qu’elle fit avant de lui répondre. « Andrea ne connaît clairement pas le sens du mot s’excuser. » dit-elle d’un ton froid. « Il a juste fait le fier. Ca, c’est ton truc par contre. » Et se moquer d’elle aussi. S’il croyait que c’était le genre de choses qu’il pouvait faire sans obtenir une réaction violente de la part de la jeune femme, il la connaissait bien mal. « Et il a dit qu’il était parti pendant quatre ans pour travailler et tout faire pour pouvoir offrir une belle vie à son fils. » Elle eut un petit rire nerveux. « J’ai failli l’étrangler sur place à ce moment-là. » Elle n’avait jamais vu quelqu’un faire preuve d’autant de mauvaise foi. Elle aurait vraiment dut l’étrangler sur place en fait. Enfin, peut-être pas, ce n’était pas très discret comme manière de procéder pour tuer quelqu’un. « Si tu veux je peux aller le tuer pour toi aussi. » Heureusement qu’elle venait ici, pour qu’il l’empêche de faire ça, qu’est-ce que ça aurait été sinon ? « Fais gaffe, je serais capable de dire oui. » répondit-elle. Elle réfléchit alors à la question. « Enfin quoique, je pense que je préfère le tuer moi-même. » Tellement mieux.

Cléa finit quand même par expliquer à Joaquin pourquoi elle était si en colère. Il avait tout de suite imaginé quelque chose de très gros parce qu’il n’avait jamais vu la jeune femme dans un tel et il se doutait donc qu’il en fallait beaucoup pour que ce soit le cas. Il l’espérait en tout cas, il n’aimait pas découvrir de nouvelles facettes décevantes chez les gens qui lui étaient chers. Mais bon, il fut en quelque sorte rassuré quand elle lui annonça que sa colère était due à Andrea, son ex et père de son enfant qui l’avait abandonnée en plein milieu de sa grossesse. Un charmant personnage donc. Joaquin demanda donc à la jeune femme s’il s’était au moins excusé et lui avait donné une bonne explication, comme s’il pouvait vraiment y en avoir une. « Andrea ne connaît clairement pas le sens du mot s’excuser. » Le péruvien serra les dents tout en la laissant continuer. « Il a juste fait le fier. Ça, c’est ton truc par contre. » Il laissa échapper un soupir de dédain. Il haïssait vraiment ce mec sans avoir pourtant eu l’occasion de le rencontrer une seule fois. Il ne valait peut-être mieux pas tout bien réfléchi. « Et il a dit qu’il était parti pendant quatre ans pour travailler et tout faire pour pouvoir offrir une belle vie à son fils. » Quel genre de bonne personne faisait ce genre de choses ? Un bon père était censé pouvoir travailler tout en s’occupant de son fils. « J’imagine qu’il n’a demandé aucune nouvelle de Mattéo Durant ces quatre années ? Ou qu’il ne t’a pas envoyé d’argent, ou envoyé des cadeaux pour l’anniversaire de vote fils ? » hasarda-t-il juste histoire d’accabler Andrea un peu plus. Son argumentaire n’avait absolument aucune logique en plus. « J’espère que tu lui as fait remarquer à quel point ce qu’il disait était stupide. » Il ne devait avoir peur de rien en tout cas. Mais bon, certaines qualités n’étaient pas accessibles à tout le monde, c’était comme ça. « J’ai failli l’étrangler sur place à ce moment-là. » Il comprenait parfaitement. Joaquin la regarda alors dans les yeux, d’un air très sérieux. « Tu aurais dû. » Quoique… « Enfin non en fait, tu as bien fait de te maitriser. Parce que si tu vas en prison, où ira Mattéo ? Avec lui. » Quoiqu’il arriva, Joaquin aiderait Cléa avec tout ce dont elle aurait besoin. Il ne laisserait pas Andréa récupérer le fils de son amie sans l’aider à se battre. Il lui proposa même d’aller tuer son ex pour elle. « Fais gaffe, je serais capable de dire oui. » Il haussa les épaules avec un grand sourire. « Pourquoi crois-tu que je te l’ai proposé ? » « Enfin quoique, je pense que je préfère le tuer moi-même. » Enchaina-t-elle alors. Le jeune homme soupira et posa une main sur celle de la brune. « Non Cléa, tu ne veux pas le tuer toi-même. Tu ne veux pas qu’il récupère la garde de ton fils, rappelle-toi. »

Parler de ce qu’il venait de se passer n’aidait clairement pas Cléa à se calmer. Mais tant pis, elle devait bien passer par là et lui expliquer les raisons de la colère. Il ne pourrait lui être d’aucune aide sinon (même si elle voyait mal comment il pourrait l’aider même en sachant tout ça mais soit). Après avoir simplement évoqué le retour d’Andrea, la jeune femme rentra un peu plus dans les détails, allant même jusqu’à raconter la bêtise que le jeune homme avait sortie. C’était sûrement une des pires choses qu’elle avait pu entendre. Comme s’il avait pu vraiment partir pour offrir une belle vie à son fils, Cléa le connaissait, elle savait très bien qu’il avait juste fuit la justice. « J’imagine qu’il n’a demandé aucune nouvelle de Mattéo Durant ces quatre années ? Ou qu’il ne t’a pas envoyé d’argent, ou envoyé des cadeaux pour l’anniversaire de vote fils ? » Joaquin imaginé très bien les choses, vraiment. « Tout à fait. A vrai dire, je ne suis même pas sûre qu’il sache que son enfant est un fils depuis très longtemps. » Il avait dut apprendre ça seulement lorsqu’il s’était mis à sa recherche parce qu’il avait en tête de récupérer la garde de l’enfant. C’était juste pathétique et ridicule. Complètement ridicule ! « J’espère que tu lui as fait remarquer à quel point ce qu’il disait était stupide. » Oh ça oui, il pouvait compter sur elle. « Bien sûr, je n’allais pas le laisser dire une chose pareille sans rien répondre. » Elle haussa les épaules. « Je sais me défendre quand il faut. » Se défendre sans pour autant en venir aux mains surtout, c’était un point crucial. Même si, comme elle le confia au jeune homme, elle avait été à deux doigts de l’étrangler. C’était tout ce qu’Andrea aurait mérité vraiment. « Tu aurais dû. » Elle savait bien qu’elle était passée à côté de quelque chose. « Enfin non en fait, tu as bien fait de te maitriser. Parce que si tu vas en prison, où ira Mattéo ? Avec lui. » La jeune femme pencha la tête. Mort, il n’aurait pas pu vraiment récupérer la garde de qui que ce soit. Ouais, sauf qu’elle était réaliste et ce n’était pas en l’étranglant qu’elle aurait pu avoir le dessus, il était bien plus fort qu’elle. Alors oui, elle avait bien fait de se maîtriser. « Mouais, je savais que j’avais bien fais. » C’était bien pour ça qu’elle avait autant pris sur elle. Mais maintenant qu’elle était là, elle avait toujours envie de le tuer quand même. Et Joaquin en rajouta en disant qu’il pouvait le tuer pour elle. Il ne devrait pas dire ça, elle était capable de dire oui, le voir mort était sa plus grande envie en cet instant. « Pourquoi crois-tu que je te l’ai proposé ? » La jeune femme secoua la tête. « Tu ne voudrais pas vraiment faire ça.[/color] » Et elle non plus, elle ne s’en pensait pas vraiment capable en tout cas, même si elle déclara juste après préférer le tuer elle-même. « Non Cléa, tu ne veux pas le tuer toi-même. Tu ne veux pas qu’il récupère la garde de ton fils, rappelle-toi. » La jeune femme fronça les sourcils et le regarda un long moment. « Si je décidais de tuer Andrea, il serait trop mort pour récupérer la garde de Mattéo après tu sais. » fit-elle en haussant les épaules. « Mais soit, ça n’arrivera pas donc… »

« Tout à fait. A vrai dire, je ne suis même pas sûre qu’il sache que son enfant est un fils depuis très longtemps. Joaquin n’en revenait pas de ce que lui apprenait Cléa. Il avait pensé, comme elle surement, que si Andrea était parti, c’était pour de bons. Surtout vu de la manière dont il l’avait laissé. Il ne l’avait pas imaginé à être le genre d’homme à avoir des remords. Et quand bien même il en aurait eu, il aurait espérait qu’il avait assez d’humilité et de bon sens pour ne pas revenir vers Cléa et leur fils. Mais si, il l’avait fait. Et il n’avait pas fait dans la dentelle en plus. Joaquin n’était pas du genre violent mais il avait une très grande envie de le frapper là. « Son discours n’aura aucun sens devant un juge de toute façon. C’est juste impensable qu’il obtienne la garde de Mattéo, quelqu’un de censé ne peut décemment pas être d’accord avec lui. » Ou alors il perdrait vraiment foi en la justice américaine. Le péruvien s’assura ensuite que Cléa ne l’avait pas laissé dire toutes ces conneries sans lui faire remarquer que s’il disait n’avait aucun sens. Cela le dépassait qu’il ne l’ait pas remarqué lui-même. « Bien sûr, je n’allais pas le laisser dire une chose pareille sans rien répondre. » Il hocha alors la tête d’un air fier comme l’aurait fait un père pour sa fille. « Je sais me défendre quand il faut. » Il se mit ensuite à rire doucement. « Je n’en doute pas une seule seconde. Puis je déteste penser ça tu vas avoir besoin de cette qualité et rester forte jusqu’au bout parce que vu comme ça commence, je ne pense pas qu’il sera très tendre avec toi. Donc prépare-toi au pire. » Bon il était sûr qu’il ne lui apprenait rien en disant ça mais il voulait lui montrer qu’il croyait en elle et qu’il serait là pour l’aider jusqu’à ce que tout ceci soit fini. Cléa lui apprit quand même qu’elle avait failli l’étrangler même s’il s’en serait douté vu à quel point elle était en colère. Néanmoins, elle avait bien fait de ne pas le faire parce que tout acte de violence aurait été mauvais pour elle et lui aurait à coup sûr fait perdre la garde de Mattéo. « Mouais, je savais que j’avais bien fais. » Elle ne semblait quand même pas très convaincue parce qu’elle avait toujours autant voire encore plus envie de tuer Andrea. Et franchement, Joaquin ne savait pas quoi lui dire pour l’en empêcher parce que plus ça allait plus il avait envie de le tuer aussi. Il proposa même à la brune de le faire. « Tu ne voudrais pas vraiment faire ça. » Cléa avait raison au fond. Andrea ne valait pas le coup qu’il gâche toute sa vie… Mais ce serait quand même un grand soulagement pour beaucoup de monde. « Il ne reste plus qu’à prier pour qu’un « accident » arrive alors... » répondit-il d’un air pensif. Un accident ça arrivait si vite… « Si je décidais de tuer Andrea, il serait trop mort pour récupérer la garde de Mattéo après tu sais. » Ah oui, Joaquin n’y avait pas pensé à ce détail. Il était trop occupé à essayer de convaincre Cléa que tuer son ex ne serait pas la bonne solution pour elle et Mattéo qu’il en avait perdu toute logique. « Oui enfin tu as compris où je voulais en venir… Tuer Andrea ne ferait qu’éloigner Mattéo de toi et il aura gagné en quelque sorte, même s’il ne sera plus là pour le voir. » « Mais soit, ça n’arrivera pas donc… » Le jeune homme hocha une nouvelle fois la tête. « Bien, tiens t’en à cette bonne résolution. »

« Son discours n’aura aucun sens devant un juge de toute façon. C’est juste impensable qu’il obtienne la garde de Mattéo, quelqu’un de censé ne peut décemment pas être d’accord avec lui. » Cléa regarda Joaquin un long moment songeuse. Oui, c’était ce qu’elle s’était dit aussi. Elle le lui avait même fait savoir. Mais voilà, c’était Andrea et elle s’attendait à tout venant de sa part. Il avait une fâcheuse tendance à toujours tourner la situation à son avantage. La preuve, il avait fuit il y a quatre ans à cause de ces problèmes avec la justice et là il était revenu blanc comme neige. Enfin, en tout cas, il n’avait plus l’air de s’inquiéter beaucoup de la justice puisqu’il n’hésitait pas à la saisir pour la garde de son fils. « J’espère que tu as raison. » finit-elle par dire prudente. Mais même si il avait raison, ca allait lui coûter beaucoup tout ça. Que ce soit niveau temps ou niveau argent d’ailleurs, elle n’avait juste pas que ça à faire. La jeune femme soupira. La jeune femme fit ensuite savoir à Joaquin qu’elle avait effectivement dit à Andrea que ce qu’il disait était ridicule. Elle n’avait aucunement l’intention de se laisser marcher sur les pieds sans protester. Et d’ailleurs, il ne faudrait pas que le russe la sous-estime de trop, elle pouvait être très tenace quand il s’agissait de défendre l’intérêt de ceux qu’elle aimait, particulièrement quand il s’agissait de celui de son fils. « Je n’en doute pas une seule seconde. Puis je déteste penser ça tu vas avoir besoin de cette qualité et rester forte jusqu’au bout parce que vu comme ça commence, je ne pense pas qu’il sera très tendre avec toi. Donc prépare-toi au pire. » Cléa eut un petit sourire sans joie. « Pour sûr oui. » répondit-elle un peu amère. « Je ne m’attends vraiment pas à un combat à la loyal avec lui. » Elle était presque certaine qu’il allait faire tout ce qui était en son pouvoir pour la détruire et surtout donner une mauvaise image d’elle. Et il pourrait bien trouver des choses contre elle, elle ne se mentait pas, elle n’était pas parfaite. Mais elle valait tellement mieux que lui. Finalement, ils reparlèrent à nouveau de le tuer et Joaquin se proposa de le faire. Mais Cléa refusa, évidemment, son ami ne voulait pas vraiment faire ça et elle ne voulait pas non plus qu’il se transforme en meurtrier à cause de l’autre ordure. « Il ne reste plus qu’à prier pour qu’un « accident » arrive alors... » « Ouais. » La jeune femme se tut. « Ou pas forcément en fait, je n’ai pas vraiment envie qu’il meurt, je veux simplement qu’il s’en aille, très, très, loin. Ce n’est pourtant pas beaucoup demander. » Ouais, ce n’était même rien du tout. Pourquoi il n’était pas resté là où il était déjà ? Cléa décréta alors que si quelqu’un devait le tuer ce serait elle et quand Joaquin déclara qu’elle ne pouvait pas faire ça sinon il aurait la garde de Mattéo, elle lui rappela que mort, Andrea ne pourrait pas faire grand-chose. « Oui enfin tu as compris où je voulais en venir… Tuer Andrea ne ferait qu’éloigner Mattéo de toi et il aura gagné en quelque sorte, même s’il ne sera plus là pour le voir. » Oui, il avait entièrement raison, au moins sur ce point. De toute manière, elle n’avait pas vraiment l’intention de tuer qui que ce soit, elle n’était pas encore tombée aussi bas. Elle hocha donc la tête avant de faire savoir à Joaquin que rien de tout ça n’arriverait. « Bien, tiens t’en à cette bonne résolution. » C’était sûrement la meilleure chose à faire, oui. « Tu sais… » reprit-elle alors. « L’espace d’un instant, juste quelques secondes, je me suis dis que ce serait tellement plus simple si je quittais New-York et que j’allais m’installer quelque part ailleurs où il ne me retrouverait pas avec Mattéo. » Elle haussa les épaules. « Mais j’ai vite chassé l’idée. » Elle ne pouvait juste pas faire ça, sa vie était ici, les gens qu’elle aimait. Elle ne pouvait juste pas tout lâcher à cause de ce crétin.

« J’espère que tu as raison. » Il s’empêcha de rétorquer qu’il avait toujours raison. Cela s’avérait souvent vrai mais autant qu’il espérait que tout allait bien se finir pour elle et son fils, il ne pouvait pas lui promettre que ça allait être le cas. Il ne pouvait pas lui donner de faux espoirs comme ça, il n’avait aucun pouvoir là-dessus. Il pouvait simplement être là pour elle et l’aider à prouver que rester avec elle serait la meilleure solution pour Mattéo. Il pouvait juste lui donner un petit peu d’espoir donc, mais pas trop pour ne pas qu’elle tombe de trop haut si jamais elle perdait face à Andréa. Il fallait qu’elle soit forte en tout cas et il serait fort pour elle aussi. Parce que son ex n’avait pas l’air de se soucier vraiment de ce qui était bien ou non, et il n’allait pas se battre à la loyale comme le fit justement remarquer la brune. Elle écarta ensuite l’idée de le tuer elle-même alors Joaquin proposa de le faire pour elle. Il n’était pas sûr de vraiment le vouloir mais il était faible face aux femmes qui comptaient pour elle et il pouvait agir de manière assez impulsive quand il s’agissait de les protéger. Impulsive et dans ce cas assez stupide aussi. Il ne pouvait simplement pas rester sans rien faire, c’était contre sa nature et ça lui pesait de ne pas agir. « Ou pas forcément en fait, je n’ai pas vraiment envie qu’il meurt, je veux simplement qu’il s’en aille, très, très, loin. Ce n’est pourtant pas beaucoup demander. » Qu’il s’en aille très très loin était une bonne idée aussi, au moins ils ne risquaient pas la prison quoi. Bon après il fallait être sûr qu’il ne revienne jamais, pas comme il l’avait fait là. Hum… Joaquin se mit à réfléchir, essayant de trouver un moment de le faire fuir. Ça devait bien se trouver ça, il devait bien y avoir quelque chose pour le faire chanter ou un truc du genre. « Ça peut se faire ça. Enfin il faudrait trouver comment mais ce serait déjà plus facile et moins embêtant que de le tuer quoi. Tu as quelque chose qui pourrait le pousser à partir ? » demanda-t-il sans toutefois beaucoup espérer. Si c’était le cas, Cléa s’en serait sans doute déjà servie donc… « Tu sais… » reprit-elle ensuite. « L’espace d’un instant, juste quelques secondes, je me suis dis que ce serait tellement plus simple si je quittais New-York et que j’allais m’installer quelque part ailleurs où il ne me retrouverait pas avec Mattéo. » Le visage de Joaquin se ferma puis il fronça les sourcils et secoua la tête. Ce n’était pas une bonne idée ça. « Mais j’ai vite chassé l’idée. » « Bien. » enchaina-t-il immédiatement. « Ta vie est ici, tes amis sont ici. Ne le laisse pas tout te voler, déjà qu’il veut te prendre ton fils… Tu dois rester ici et te battre pour t’en débarrasser définitivement parce que où que tu ailles il pourra toujours revenir. »

Cléa finit par abandonner totalement l’idée de tuer Andrea. Même si ça la soulagerait vraiment sur le coup, elle n’était pas sûre que ça resteraient une bonne idée sur le long terme. D’abord, parce que ça lui attirerait à coup sûr des ennuis et aussi parce qu’elle n’était pas sûre de pouvoir réellement vivre avec ça bien longtemps. Elle ne voulait donc pas non plus que ce soit Joaquin qui s’en charge pour elle, elle ne pouvait pas vraiment lui imposer ça. Du reste, elle ne voulait pas nécessairement qu’il meurt, elle voulait juste qu’ils disparaissent et qu’il soit loin, très loin d’elle. « Ça peut se faire ça. Enfin il faudrait trouver comment mais ce serait déjà plus facile et moins embêtant que de le tuer quoi. Tu as quelque chose qui pourrait le pousser à partir ? » Plus facile. Ouais, c’était vide dit ça quand même. Cléa pencha la tête, plus que sceptique à ce propos. « Il avait des problèmes avec la justice à l’époque, c’est pour ça qu’il était parti. Mais faut croire qu’il a réussit à s’arranger avec ; Je me demande combien de personnes il a du corrompre pour ça… » Elle réfléchit quelques secondes à la question. Sûrement un bon paquet. Elle finit par secouer la tête. « Tout ça pour dire que je ne pense pas que ce soit facile non. » En cherchant, trouver quelque chose à utiliser contre lui ne devait pas être bien difficile mais Cléa ne voulait juste pas jouer le même jeu que lui. Voilà, il ne lui restait donc plus que l’espoir. L’espoir soit qu’il change d’avis soit que le juge voit bien à quel genre de personne il avait à faire. La brune détestait s’en remettre au hasard comme ça, parce que c’était toute l’impression que ça lui faisait. Finalement, Cléa décida d’avouer à Joaquin qu’elle avait pensé à juste partir. Ca n’avait pas duré bien longtemps bien sûr, mais elle l’avait réellement envisagé. Mais elle ne pouvait juste pas imposer une vie comme ça à son fils, ni abandonner ses proches. Elle n’était pas comme ça elle, elle ne faisait pas comme son frère et sa mère avait l’habitude de faire. C’était juste trop facile. « Bien. Ta vie est ici, tes amis sont ici. Ne le laisse pas tout te voler, déjà qu’il veut te prendre ton fils… Tu dois rester ici et te battre pour t’en débarrasser définitivement parce que où que tu ailles il pourra toujours revenir. » Il avait entièrement raison là-dessus. « Ouais je sais. » Mais elle n’était pas plus avancée quand même, elle était même très embêtée. La jeune femme finit par secouer la tête. « Je suis désolée si je t’ai fais peur en fait. » dit-elle en repensant à son arrivée ici. « Je ne pouvais juste pas rentrer chez moi comme ça. » Elle ne le pouvait toujours pas d’ailleurs, même si elle était un peu plus calme maintenant. « Ca va toi en fait ? » demanda-t-elle quand même.

Cléa n’avait plus tellement d’options qui s’offraient à elle maintenant qu’elle avait décidé de ne pas tuer Andrea. Il fallait donc qu’elle trouve quelque chose pour le descendre et lui faire perdre toute chance de récupérer la garde de Mattéo. Il fallait que le juge voie qu’il est un mauvais père et que le petit ne serait pas heureux avec lui, qu’il ne grandirait pas dans un environnement sain et qu’il ne devait pas être séparé de sa mère. « Il avait des problèmes avec la justice à l’époque, c’est pour ça qu’il était parti. Mais faut croire qu’il a réussit à s’arranger avec ; Je me demande combien de personnes il a du corrompre pour ça… » Joaquin ne perdait pas espoir pour elle. Il devait bien y avoir quelque chose dont elle pourrait se servir pour l’empêcher de lui prendre son fils. « Tout ça pour dire que je ne pense pas que ce soit facile non. » Même si elle pensait que ça n’allait pas être facile, il le pensait également, le péruvien n’allait pas la laisser abandonner comme ça. Ça allait vraiment être épuisant mais il fallait que l’espoir la fasse tenir, sinon elle n’allait pas y arriver. « On va trouver, on va réfléchir et on va trouver. Mais on va y arriver d’accord ? » Le jeune homme posa une main compatissante sur l’épaule de Cléa puis la serra dans un geste qui se voulait réconfortant, il voulait une énième fois lui montrer qu’il était là pour elle.

Après ça, la brune lui avoua qu’elle avait pensé à partir loin, très loin. Pour Joaquin, fuir était loin d’être la bonne solution et il le lui fit clairement comprendre. Ce serait donner raison à Andrea quelque part, et lui montrer qu’elle avait peur ce qui ne ferait que donner encore plus de confiance à son ex. Ce n’était pas bon du tout. « Ouais je sais. » Bien, si elle le savait. Joaquin hocha la tête, satisfait de voir qu’elle ne le ferait pas. « Je suis désolée si je t’ai fais peur en fait. » finit par dire Cléa. Le blond secoua la tête, il s’inquiétait toujours de toute façon pour les gens qui lui étaient proches, donc il ne pouvait pas lui en tenir rigueur. Puis il ne la voyait pas vraiment se transformer en assassin donc il n’avait rien à craindre. « Je ne pouvais juste pas rentrer chez moi comme ça. » « Ne t’inquiète pas. Tu as bien fait de venir me voir. Et tu peux rester autant de temps que tu le veux. » dit-il en lui attrapant la main et en la serrant. « Ça va toi en fait ? » demanda-t-elle ensuite, changeant ainsi de sujet. Joaquin se mit à réfléchir à ce qu’il pourrait bien lui dire. Il ne lui avait encore pas parlé de la grossesse de Rose mais il ne savait pas si c’était le bon moment ou non. « J’ai eu des jours meilleurs mais ça va, il y a plus à plaindre que moi. » Il commençait petit à petit à accepter le fait qu’il allait devenir père mais c’était toujours un peu délicat et il avait toujours peur en y pensant. Il avait besoin d’être rassuré c’était indéniable, et qui était mieux placée que Cléa pour ça ? « Je peux te poser une question ? » Il se tourna vers elle et la regarda d’un air très sérieux. « Comment tu as fait quand tu as appris que tu allais devenir mère et que tu ne pouvais rien y changer ? » C’était un peu vague comme question mais bon.

Cléa trouvait Joa terriblement optimiste. Beaucoup trop en fait, c’était presque agaçant. Selon lui, il devait bien y avoir un moyen de pousser Andrea à partir au loin mais Cléa savait bien que les choses n’étaient pas si simples. Il était là pour une raison précise et elle se doutait qu’il n’abandonnerait pas tant qu’il n’aurait pas obtenu ce qu’il voulait. Ca promettait de longs moments puisqu’elle n’abandonnerait pas plus. Elle lui fit donc savoir qu’elle ne pensait pas si facile. « On va trouver, on va réfléchir et on va trouver. Mais on va y arriver d’accord ? » Cléa le regarda pendant un très long moment. Comme si, ils pouvaient vraiment trouver. La jeune femme pinça les lèvres. « Si tu le dis. » finit-elle par répondre pas convaincue le moins du monde. Toujours est-il que ça allait lui demander du temps et de l’énergie en plus alors qu’elle en manquait déjà. Les semaines à venir allaient être plus que difficiles, elle le sentait déjà. « Et si on y arrive pas ? » demanda-t-elle quand même en baissant les yeux. Elle n’aurait pas du poser cette question mais il fallait bien qu’elle envisage que cela puisse arriver, elle devait s’y préparer.

Soit, ils ne pouvaient pas parler d’Andrea éternellement, Cléa ne le voulait pas de toute manière, elle finit donc par s’intéresser au fait de savoir si Joaquin allait bien. « J’ai eu des jours meilleurs mais ça va, il y a plus à plaindre que moi. » La jeune femme fronça les sourcils et lui lança un regard interrogateur. « Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda-t-elle alors. Non parce qu’il venait de passer un moment à l’écouter et à la supporter donc elle supposait qu’elle pouvait bien faire pareil pour lui. Elle supposait que c’était ce qui était normal en fait. Joaquin reprit alors la parole. « Je peux te poser une question ? » Il avait l’air terriblement sérieux. « Hmm oui, vas-y. » Elle ne voyait même pas pourquoi il demandait en fait, il était évident qu’il pouvait lui poser une question s’il le voulait. « Comment tu as fait quand tu as appris que tu allais devenir mère et que tu ne pouvais rien y changer ? » Cléa le regarda à nouveau longuement avant de se donner la peine de répondre. « Déjà… j’aurais pu y changer quelque chose. Enfin, si je l’avais voulu je suppose. » Elle n’avait pas envisagé la solution bien longtemps. Déjà, parce qu’elle n’était pas certaine qu’elle aurait pu supporter le regard de son père s’il avait pris ça un jour. Il avait beau ne pas être très croyant, il croyait assez pour être fermement opposé à l’avortement et tout ça. « Après, comment j’ai fais hmm. J’ai d’abord cru que ma vie s’arrêtait. » Au moins ça. « Et puis finalement, j’ai décidé de faire avec et de prendre mes responsabilités. Et puis voilà... » C'était aussi simple que ça. « Mais pourquoi tu veux savoir ça ? » dit-elle en lui lança un regard interrogateur.

Joaquin avait fait du mieux qu’il pouvait pour rassurer Cléa mais il avait beau la rassurer, cela ne fonctionnait pas forcément. Et c’était encore moins une preuve que tout ce qu’il disait allait se réaliser. Il n'était pas Superman, il n’avait aucun pouvoir sur rien malheureusement. Il se sentait inutile du coup, enfin il avait bien réussi à la dissuader de commettre un meurtre mais à côté, il ne servait à rien et il détestait ça. Surtout qu’il n’arrivait apparemment pas à rassurer celle qu’il considérait comme sa petite sœur… « Et si on y arrive pas ? » Le péruvien soupira alors avant de se passer une main sur le visage. Qu’est-ce qu’il pouvait bien lui répondre ? Il ne pouvait pas lui promettre que tout allait bien se passer, il allait vraiment s’en vouloir si ce n’était pas le cas. Joaquin posa donc ses deux mains sur les épaules de la jeune femme et la força à relever le regard. « On verra en temps voulu… En attendant… Ne perds pas espoir d’accord ? » C’est la seule chose qu’il pouvait lui dire.

Après ça, Cléa s’intéressa à Joaquin. Elle lui demanda comment il allait et il sauta sur l’occasion pour lui parler du problème qu’il le tracassait depuis quelques temps maintenant. Cléa était très bien placée pour le conseiller sur ça et puis il devait lui en parler, c’était inévitable quoi, ils ne se cachaient rien. « Qu’est-ce qu’il y a ? » Il haussa les épaules et ne répondit pas tout de suite. Ce n’était pas si grave que cela en avait l’air, enfin c’était ce qu’il se disait pour se convaincre parce que quand Rose lui avait annoncé qu’elle était enceinte, le ciel lui était littéralement tombé sur la tête. Il décida alors de lui demander comment elle avait fait quand elle avait appris qu’elle était enceinte de Mattéo. Elle avait vécu la même situation que lui sauf qu’il l’avait un peu plus facile étant donné qu’il pouvait s’enfuir loin du bébé et choisir de l’ignorer. « Déjà… j’aurais pu y changer quelque chose. Enfin, si je l’avais voulu je suppose. » Oui c’était vrai, il y avait toujours l’avortement mais il n’était pas sûr d’être pour sauf si c’était absolument nécessaire quoi. « Après, comment j’ai fait hmm. J’ai d’abord cru que ma vie s’arrêtait. » Exactement ce qu’il avait ressenti sur le coup et ce qu’il ressentait toujours un peu d’ailleurs. « Et puis finalement, j’ai décidé de faire avec et de prendre mes responsabilités. Et puis voilà... » « Puis voilà tu as eu un magnifique petit garçon. » dit-il assez émerveillé. Rien que de voir Mattéo lui donnait envie de garder cet enfant et d’être auprès de Rose presque tout le temps quand il serait né. Mais ce n’était pas aussi simple malheureusement. « Mais pourquoi tu veux savoir ça ? » Il soupira, hésita quelques secondes avant de regarder Cléa dans les yeux. « Eh bien… Une fille attend un enfant de moi. J’ai mis une fille enceinte… » répéta-t-il comme pour encore mieux réaliser. « Et je suis vraiment, mais alors vraiment perdu. »

Joaquin avait eu beau essayé de la rassurer, Cléa n’en restait pas moins difficile à convaincre. Elle aurait bien aimé se dire que tout irait pour le mieux mais elle avait tellement du mal à le croire… D’ailleurs, au bout d’un moment, elle finit même par demander à Joa ce qu’elle ferait s’il n’y arrivait pas, si c’était Andrea qui gagnait… Elle n’osait même pas imaginer ce que ce serait si ça finissait comme ça. Gosh… Joaquin la força à lever la tête vers lui après avoir posé ses mains sur ses deux épaules. « On verra en temps voulu… En attendant… Ne perds pas espoir d’accord ? » En temps voulu… Ne pas perdre espoir… Cléa n’aimait juste pas ça. « D’accord. » Mais que pouvait-elle bien dire d’autre à ça. De toute manière, ça ne pouvait pas se finir comme ça, échouer n’était pas une option pour elle.

La jeune femme s’intéressa ensuite au fait de savoir comment allait le jeune homme et celui-ci lui posa alors une question curieuse, voulant savoir comment elle avait réagit quand elle avait su pour Mattéo. La jeune femme lui répondit donc, normalement. Même si elle ne voyait pas trop en quoi tout cela pouvait bien avancer Joaquin. « Puis voilà tu as eu un magnifique petit garçon. » La jeune femme eut un sourire. « Oui c’est ça. » Et il était vraiment parfait. « Je n’ai jamais regrettée d’avoir fais les choses de cette manière là tu sais, Mattéo et sans aucun doute la meilleure chose qui soit arrivée dans ma vie. » Certes, elle n’avait pas vraiment souhaité devenir mère aussi tôt mais si les choses étaient à refaire, elle n’y changerait rien. La jeune femme demanda ensuite à Joaquin pourquoi il posait cette question. C’était légitime quand même là. « Eh bien… Une fille attend un enfant de moi. J’ai mis une fille enceinte… » « Oh… » C’était le cas de le dire, elle n’avait rien trouvé d’autres. Elle pouvait être très nulle parfois. « Et je suis vraiment, mais alors vraiment perdu. » La jeune femme leva la tête et croisa le regard de Joaquin. « C’est normal que tu sois perdu Joa. N’importe qui d’autres le serait à ta place. Je suppose qu’elle veut le garder ? » demanda-t-elle alors. C’était la seule raison qui pouvait pousser Joa à être si perdue aux yeux de la jeune femme.

Ils avaient assez vite laissé tomber le sujet Andrea. C’était un sujet désagréable de toute façon, pourquoi trop s’y attarder ? Il faisait ressortir la colère de Cléa, mais aussi sa peur, son désespoir, juste des mauvaises choses qui à terme seraient néfastes pour la jeune femme. Elle n’arrivait même pas à garder espoir et Joaquin ne supportait pas de la voir dans un tel état. Rien que de penser à Andrea, son poing le démangeait. Mieux valait que les deux hommes ne se croisent pas dans la rue parce que le péruvien ne savait pas s’il réussirait à se maitriser. Le jeune homme secoua légèrement la tête pour chasser ces idées de son esprit. Heureusement, Cléa décida de changer de sujet en lui demandant comment il allait. Bon. Ce n’était pas un sujet plus confortable pour le jeune homme en fait, parce que cela l’amener à repenser à ses peurs à lui et il n’en avait pas forcément envie. Enfin, ce n’était peut-être pas une si mauvaise chose que ça. Cléa était la mieux placée pour l’aider avec son « problème » en y réfléchissant bien. Elle l’avait vécu donc… Sans attendre Joaquin lui demanda donc comme elle avait fait quand elle avait appris qu’elle était enceinte de Mattéo. « Je n’ai jamais regrettée d’avoir fait les choses de cette manière-là tu sais, Mattéo et sans aucun doute la meilleure chose qui soit arrivée dans ma vie. » Il hocha la tête en souriant. Voir Cléa et Mattéo chaque jour encore plus heureux lui donnait vraiment envie d’élever cet enfant. Surtout qu’il était à un âge plus que raisonnable pour devenir père, il y pensait depuis longtemps même mais Isabela n’avait jamais voulu. Seulement là ce n’était pas comme ça qu’il aurait voulu que ça se passe, il se sentait piégé. « Oh… » C’était une réaction légitime. Elle accusait le coup tout comme lui l’avait fait. Il lui confia ensuite être vraiment perdu. « C’est normal que tu sois perdu Joa. N’importe qui d’autres le serait à ta place. Je suppose qu’elle veut le garder ? » Ça aussi il le savait mais ça ne le rassurait pas forcément. « Elle a dépassé la date pour avorter. » répondit-il en soupirant. « Sinon non, je pense qu’elle ne l’aurait pas gardé… » Il marqua une courte pause. « Tu sais quand je vous vois avec Mattéo je pense que je veux vraiment de cet enfant. Ça fait longtemps que j’ai envie de connaitre ça mais… J’ai peur de ne pas y arriver, de ne pas être à la hauteur. »

Après que Joa lui ait demandé quelle avait été sa réaction quand elle avait su pour sa grossesse, Cléa lui demanda pourquoi il lui posait cette question. C’était tout à fait légitime. Le jeune homme lui apprit alors qu’il avait mit une fille enceinte. Sur le coup, Cléa ne sut pas trop quoi répondre à ça. C’était assez… inattendu. Elle lâcha alors un simple petit oh qui ne devait pas être d’une grande aide ni d’un grand soutien pour Joa. Cléa s’en voulut d’ailleurs un peu, elle était vraiment nulle sur ce coup. Alors, quand Joa lui avoua être perdu, l’américaine essaya de rattraper un peu le coup mais c’était vraiment pas grand-chose. Elle lui demanda finalement si la fille comptait le garder. « Elle a dépassé la date pour avorter. » Ah oui ça. « Sinon non, je pense qu’elle ne l’aurait pas gardé… » Cléa hocha vaguement la tête. C’était le genre de chose bête qui arrivait souvent. Bien trop en fait. « Ok… » souffla-t-elle alors. Elle cherchait autre chose à dire, pour essayer de le rassurer un peu ou de l’aider mais rien ne lui vint encore. Elle était toujours en train d’y réfléchir lorsque Joa reprit une nouvelle fois la parole. « Tu sais quand je vous vois avec Mattéo je pense que je veux vraiment de cet enfant. Ça fait longtemps que j’ai envie de connaitre ça mais… J’ai peur de ne pas y arriver, de ne pas être à la hauteur. » La jeune femme secoua la tête et posa la main sur l’épaule du jeune homme pour le rassurer. Elle croisa alors son regard. « Tu y arriveras Joa. Crois-moi. Tu sais, ce n’est pas si difficile que ça en a l’air. Et puis, tu as déjà tout ce qu’il faut pour être un bon père. Tu sais prendre soin des gens qui t’entourent, leur prêter attention, les protéger. Tu serais parfait. » Elle ne doutait absolument pas de ses paroles. S’il y avait bien quelqu’un qui était fait pour être père, c’était sans aucun doute Joaquin. « Et puis tu sais… si tu as besoin, tu pourras toujours compter sur moi. Il te suffira de m’appeler. Si je ne fais pas quelque chose de trop important je pourrais le laisser en plan pour toi. » Parce qu’elle était géniale comme ça. « Sans me vanter, je suis plutôt douée lorsqu’il s’agit de s’occuper d’un enfant. » ajouta-t-elle en souriant. Elle pouvait bien s’envoyer des fleurs de temps en temps, c’était la vérité.

Joaquin avait fini par parler de ce qui le tracassait depuis un bon moment déjà. C’était une bonne chose que Cléa soit venue le voir en fait, même si elle avait voulu le tuer tout au début, ce n’était de la faute de personne s’il ressemblait à Andrea – sa seule consolation était qu’ils n’étaient pas pareils au niveau de la personnalité, Joaquin était un homme respectable et qui valait bien moi que l’ex de son amie. Soit, il avait réussi à la faire revenir à la raison et maintenant c’était de lui dont ils parlaient. Parce qu’il avait beau être là pour tout le monde et les aider du mieux qu’il puisse, il avait parfois besoin d’aide lui aussi. « Ok… » Le silence de Cléa en disait long, mais il avait compris depuis longtemps qu’il n’y avait pas d’issue à cette histoire autre que celle de garder le bébé parce qu’il ne laisserait jamais Rose le donner à l’adoption tout comme il ne l’aurait sans doute pas laissée avorter. Il n’hésita pas à le reconnaitre d’ailleurs qu’il voulait garder le bébé quitte à devoir l’élever seul. Ça avait bien réussi à Cléa après tout… Mais bon vu qu’il s’agissait de lui, tout lui semblait moins facile. « Tu y arriveras Joa. Crois-moi. Tu sais, ce n’est pas si difficile que ça en a l’air. Et puis, tu as déjà tout ce qu’il faut pour être un bon père. Tu sais prendre soin des gens qui t’entourent, leur prêter attention, les protéger. Tu serais parfait. » Joaquin se mit à sourire puis à baisser la tête. Il se mit à y réfléchir. Sans vouloir se lancer des fleurs ou quoi, Cléa n’avait pas entièrement tort. S’occuper des autres comme il le faisait était tout ce qu’il avait toujours plus ou moins fait et il y arrivait plutôt bien. « Mais un enfant, un bébé encore plus, c’est différent d’un adulte… » Il essayait sans doute de se trouver une excuse pour avoir peur parce que Cléa avait soulevé un bon point. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher quoi. « Merci Cléa, en tout cas. De croire en moi comme ça, j’en ai vraiment besoin. » Vu qu’il ne croyait pas en lui, il fallait bien que quelqu’un le fasse. « Et puis tu sais… si tu as besoin, tu pourras toujours compter sur moi. Il te suffira de m’appeler. Si je ne fais pas quelque chose de trop important je pourrais le laisser en plan pour toi. » Il sourit et hocha la tête, il y comptait bien, Cléa serait la personne en qui il aurait le plus confiance pour s’occuper de son enfant plus tard. « Sans me vanter, je suis plutôt douée lorsqu’il s’agit de s’occuper d’un enfant. » Là, il se mit à rire légèrement. « Tu es très douée même. Mais j’y comptais bien tu sais, tu es la meilleure mère que je connaisse, mon futur enfant serait extrêmement chanceux de t’avoir. » Il lui pinça le nez. « Tata Cléa ça te va bien ! »

Passé la surprise due à la nouvelle, Cléa se rattrapa un et décidé de cesser de lancer des oh hébétés qui ne servaient à rien. Joa allait avoir un enfant et il devait être terrifié, la dernière chose dont il avait besoin c’était de l’entendre dire de chose inutiles comme ça. A la place de ça, la jeune femme entreprit donc de le rassurer un peu. Parce qu’elle ne doutait pas une seule seconde du fait qu’il serait parfait comme père, il avait tout pour. « Mais un enfant, un bébé encore plus, c’est différent d’un adulte… » La jeune femme haussa les épaules. « Tu sais, en général, c’est plus facile de contenter un enfant qu’un adulte. » dit-elle alors. « Bon c’est fatiguant et ça demande plus d’attention quand même mais bon ça s’apprend. » Et il n’était pas stupide, il arriverait très bien à l’apprendre. Il serait sûrement un peu maladroit au début mais c’était le cas de tout le monde en général ça. « Merci Cléa, en tout cas. De croire en moi comme ça, j’en ai vraiment besoin. » La jeune femme hocha la tête. Elle avait très bien compris ça et elle comprenait d’autant plus en fait qu’à sa place elle avait ressenti exactement la même chose. Elle avait pu compter sur sa sœur qui croyait en elle et lui, il pourrait compter sur elle. Dès qu’il le voudrait. Elle en profita d’ailleurs pour lui faire savoir ça, il lui suffirait de l’appeler et elle l’aiderait autant qu’elle le pouvait. Pour la forme, elle ajouta aussi qu’elle était plutôt douée en la matière. Elle avait bien le droit de se lancer des fleurs un peu. « Tu es très douée même. Mais j’y comptais bien tu sais, tu es la meilleure mère que je connaisse, mon futur enfant serait extrêmement chanceux de t’avoir. » Cléa hocha la tête d’abord satisfaite avant de se mettre à rire. Elle était la meilleure mère qu’il connaissait… « Mais dis-moi, tu connais beaucoup d’autres mères ? » Non parce que si elle était la seule, il n’y avait pas grand mérite à ça. Enfin, dans tous les cas, son futur enfant serait chanceux de l’avoir c’était certain. « Tata Cléa ça te va bien ! » Cléa prit un petit air fier. « Très certainement. » Elle aimait vraiment comment ça sonnait. « Il faut que t’ais une fille, je pourrais jouer à la poupée comme ça avec. » A son avis, c’était quand même mieux que de jouer aux petites voitures. Rien que pour ça, elle voulait avoir une fille un jour, très plus tard.