La famille des jeunes mariés veut vous voir au plus vite.
D’accord, cet après-midi, j’ai un moment pour eux ?
Oui à dix sept heures.
Très bien, mettez là.
D’accord, je vais les appeler. Sinon le jeune homme qui se marie le week-end prochain veut encore vous voir.
Howard ?
Oui, c’est bien lui.
Dites-lui que je ne suis pas disponible avant une semaine minimum.
Mais, il a dit qu’il était capable de venir lui-même vous voir ici.
Peu importe, dites-le lui et on verra bien.

Leonard, l’assistant de Diego fila à son bureau pour appeler tout son petit monde. Fermant la porte de son bureau derrière lui le jeune homme fronça les sourcils, vérifiant les différents dossiers qu’il avait sur son bureau. Avalant une nouvelle gorgée de son café, il savait qu’il avait pas mal de boulot. Mais les dossiers n’étaient rien d’autres que du papier et il préférait rencontrer les gens en face à face. C’est pour cela qu’il avait rendez-vous avec Selina dans moins d’un quart d’heure. Il continua donc ses dossiers espérant les terminer avant l’arrivée de la jeune femme. A un moment le téléphone fixe du jeune homme sonna et il décrocha. Son assistant lui expliquait que les secrétaires de l’accueil venaient de voir passer Selina et qu’elle arrivait. Ah le plaisir d’avoir un bâtiment pour soit tout seul et du personnel compétent. Le remerciant, il ne fut donc pas surprit quand la jeune femme entra rapidement.

Ca va pour l’instant. Et toi ?

Il avait eu le temps de terminer de remplir les dossiers et pas de souci particulier en vu. Ecoutant alors ce qu’elle disait, il hocha la tête. Il prit la boite et l’ouvrit. Niveau esthétique c’était déjà agréable à regarder. Les couleurs donnaient envie. Il prit d’abord celui beurre de cacahouètes. Il n’en était pas un fan comme les anglais ou les américains, mais ça allait. En petite quantité c’était meilleur. Hochant la tête positivement, il goûta des autres, toujours agréablement surprit par les goûts.

Ils sont vraiment bons.

S’essuyant la bouche, il regarda la jeune femme.

Il y a un mariage d’ici la fin du mois qui aurait besoin de tes services. Les parents des futurs mariés viennent tout à l’heure. Si tu as le temps de rester, on pourra voir ça tous ensemble ?

Après tout, ils se verraient ici et si vraiment elle préférait être dans sa boutique, ils iraient là-bas. Demandant à son assistant d’amener du café pour lui et une boisson au choix de la jeune femme, il se mit au fond de son siège et la fixa.

Les personnes que tu m’as amenées l’autre jour semblaient très contentes du baptême de leur enfant. Apparemment ils ont tout aimé et m’ont dit qu’ils nous recommanderaient à leurs proches.

C’était toujours bon de faire des échanges comme ceux là. Surtout que même si Diego s’occupaient surtout de gens aisés, il savait aussi casser ses prix au besoin. Tant que l’argent entrait, c’était ce qu’il lui fallait. Recevant les boissons par son assistant, il but une gorgée de café et regarda la jeune femme.

Pouvoir être mon propre patron avait été l'un des premier rêve que je m'étais forcée à accomplir lors de mon arrivée sur le sol américain alias la terre promise. C'était comme ça, c'était plus fort que moi. J'avais été tellement maltraitée que je ne voulais plus que personne ait un quelconque pouvoir sur moi. Après quelques années de dures labeurs, j'avais réussi à réaliser mon rêve et je devais avouer que j'étais fière, fière de moi à un point inimaginable. J'étais désormais ma patronne depuis plusieurs années déjà et je ne regrettais rien. C'était avec le sourire que je démarchais mes potentiels collègues et offreur d'emploi ponctuel. J'étais toujours souriante, j'avais la pêche et cela plaisait et finissait pas faire craquer quelques personnes. Tout le monde n'était pas facile à convaincre mais mes cupcakes arrivaient toujours à faire pencher la balance de mon côté. J'avais un don pour faire ces petites choses et personne ne pouvait le nier. Aujourd'hui, je devais faire le tour de quelques uns de mes collègues pour leur faire goûter mes nouveautés. J'essayais toujours de diversifier mes parfums puisque, comme le disait un très célèbre personnage fictif, le plaisir est dans le changement. Sans compter que les goûts changent tellement vite qu'un cupcake à la rose pouvait être aussi vite adulé que détesté. « Contente qu'ils te plaisent alors ! Tu es le premier à les essayer. Après ma colocataire qui me sert de cobaye » Je savais très bien comment faire craquer Diego. Notre association ne datait pas de très longtemps et pourtant, il était celui qui arrivait le plus souvent à me caser dans ses mariages, baptêmes et autres. Le travail était simple entre vous, dès que j'entendais quelqu'un douter pour un style de gâteau, une couleur, un thème, j'envoyais cette personne vers le jeune Grey-Arenales et il faisait son boulot. Une sacré entente c'était créée entre nous et cela m'étonnait plutôt pas mal venant de moi. Pendant longtemps, j'avais été sur la défensive et j'avais finis par comprendre que si je ne voulais pas mettre la clé sous la porte, il fallait faire des efforts ; chose que j'étais prête à faire, quoi qu'il m'en coûte. Je ne vendais pas mon âme au diable après tout... « J'ai toujours le temps pour ce genre de choses Diego, tu le sais bien. De toute façon, je n'ai pas de rendez-vous autre que toi pour la journée » Je ne mentais pas, j'omettais juste que mon fils allait se retrouver dans les pattes de ma colocataire si je tardais trop. Seulement, je ne pouvais pas refuser, surtout si un gros contrat voyait le jour de cette petite entrevue. J'avais besoin d'argent, j'avais besoin de faire vivre ma famille et il fallait que je fasse le maximum pour offrir la meilleure vie possible à Nolan. Mon petit bébé n'avait rien de mandé à personnes et même si je savais très bien qu'enfants et métier de ce style ne faisait pas très bon ménage, je me débrouillais aussi bien que possible. Souriant à la remarque du jeune homme, je dis « Génial alors. C'est dommage qu'un baptême ou un mariage ne se passe pas plusieurs fois par an » Ce serait tellement plus facile pour subvenir à mes besoins et à ceux de mon fils. Nous vivions bien mais nous pouvions vivre mieux, il n'y avait pas à dire. Je rêvais d'offrir une maison à mon fils, une maison avec un grand jardin derrière, une maison que je pourrais payer seule et non grâce à une colocataire. Le duo que je formais avec Maxime était plus que bénéfique mais je n'aimais pas 'dépendre' d'elle. Perdue dans mes rêvasseries, je n'entendis même pas un jeune homme – plutôt costaud – entrer dans le bureau de mon ami. Comment avait-il pu réussir à passer devant le secrétaire sas que ce dernier ne puisse voir quelque chose. Me levant rapidement, je regarda le jeune homme qui était rouge comme une tomate, une vraie furie. « Qu'est-ce qui se passe là ? C'est le mari que tu attendais pour le mariage ? » lançais-je à l'égard de mon collègue. Vu son visage et celui de l'autre homme, il y avait l'air d'avoir un malentendu entre eux mais lequel, je n'en savais rien...

J’espère pour elle que tu n’as jamais fais quelque chose d’immangeable.

Esquissant un sourire, il s’essuya la bouche. Les créations de la jeune femme étaient vraiment très bonnes. Elle avait du talent dans son domaine, ça il ne pouvait pas dire le contraire. Expliquant alors à son interlocutrice qu’il aurait de la visite pour un futur mariage, il espérait que Selina puisse rester et discuter avec les clients ou plutôt les parents des clients. Ce que disait la jeune femme était bien vrai. Dommage que ça ne se passe pas plusieurs fois par an.

Pour les mariages ont s’en sort plutôt pas mal.

C’est vrai qu’il y avait des mariages tout le temps. Les baptêmes c’était en général des évènements donnés avec les dates de messe. Diego non plus ne fit pas attention à ce qui se passait, appréciant toujours autant les créations de la pâtissière. Seulement la porte de son bureau s’ouvrit d’un seul coup et il fronça les sourcils en voyant qui était là. Diego remarqua son assistant qui arrivait en courant vers le bureau. Il leva la main pour lui dire que ça n’était plus la peine de se presser.

Bonjour Howard.
Non ça n’est pas vraiment un bon jour.
Pourquoi ?
Votre assistant m’a appelé pour me dire que vous ne pouviez pas me voir avant la semaine prochaine. Vous mentez encore une fois.
Je ne mens jamais.
J’ai vu votre devis, je vous ai dit de baisser vos prix.
Je ne peux pas. Votre femme a demandé des articles très spécifiques et ce sont les prix qui vont avec.

Voyant l’homme se rapprocher, il fronça les sourcils. Il entendit un peu plus loin son assistant appeler la sécurité pour qu’ils arrivent au plus vite. N’ayant pas peur de l’homme même s’il était tout en muscles, il passa devant Selina, faisant en sorte qu’elle ne soit pas en première ligne et regarda l’homme.

Je vous ai déjà expliqué que …

Se retrouvant plaqué au mur, Diego serra les dents. Il savait que Howard pouvait lui faire très mal, mais ça n’était pas ça qui lui faisait le plus peur. Il avait fait la guerre et il avait perdu son bras. C’était ce dernier qu’il ne voulait pas voir lâcher. Réussissant à lever la jambe, il le frappa dans le genou, pouvant alors toucher le sol. Il allait partir quand l’homme le rattrapa et il le frappa en pleine mâchoire. Se retrouvant allongé au sol, il leva les yeux et vit sa prothèse qui avait glissée sous son bureau. En voyant ça, il serra à nouveau les dents et tourna la tête. Howard arrivait vers lui et il parvint à se retourner pour lui coller son poing gauche en plein nez. Howard tomba en arrière et Diego partit chercher sa prothèse qu’il remit en place rapidement. Deux hommes de la sécurité arrivèrent après et le jeune homme les regarda sortit son client de là. Tentant de calmer sa respiration, il entendit son assistant lui dire qu’il allait lui chercher de la glace. Une fois seul dans son bureau, il se tourna et vit alors Selina. Elle avait tout vu sans doute, mais il n’avait pas envie de parler de son bras. Allant s’asseoir à sa place, il descendit bien la manche de sa chemise et vit son assistant venir lui donner de la glace. L’assistant sortit et Diego posa la glace sur sa mâchoire en grimaçant.

Désolé pour tout ça.

Souriant au jeune homme je dis « Elle ne s'en est jamais plaint, je suppose que c'est un bon signe » Voire même très bon signe. Je connaissais assez bien Maxime pour savoir que si quelque chose ne lui plaisait pas, elle aurait rapidement fait de me le dire. Elle ne passait pas par quatre chemins et ce n'était pas désagréable du tout... J'avais appris à faire face aux critiques et à les écouter, lorsqu'elles étaient constructives. C'était sure qu'un « c'est dégueulasse » passait bien moins bien qu'une petite remarque comme quoi la crème au beurre sent trop le beurre et que cela alourdissait inutilement le gâteau des fées. J'aimais faire ces petits gâteaux, plus que tout et c'était bien l'une des seule chose qui me maintenait occupé des heures et des heures durant. Moi qui aimait bien changer régulièrement d'activités, quand il s'agissait de cupcake, je pouvais en faire pendant deux heures sans m'arrêter. Je faisais beaucoup de cupcakes à la chaîne avant que Nolan ne naisse mais maintenant qu'il était là, je ralentissais considérablement. Pourquoi ? Tout simplement parce que je voulais – et devais – passer du temps avec mon bambin. Il y avait du temps pour tout et Anjel était là pour m'aider dans la confection des cupcakes. « Pour les mariages, on s'en sort plutôt pas mal » C'est vrai qu'en y pensant, il y avait bien plus de mariages que de baptême en un an même si la majorité des unions se concentraient essentiellement en été. Pourquoi cela ? Je n'en savais trop rien à vrai dire... Peut être que les new yorkais avaient peur de passer un mariage sous la neige mais je trouvais cela bien plus romantique qu'un mariage où tout le monde transpirait sous un chapiteau en tissu.. Enfin, je ne m'étais jamais mariée et ne comptais pas le faire de si tôt. Sans compter sur le fait qu'une jeune maman n'attirait pas grand monde de nos jours, ce qui ne me gênait pas vraiment. J'étais si bien seule, bien que je rêvais toujours du prince charmant. « Etrangement, il y a plus de baptême en hiver et plus de mariage en été. Enfin, on y trouve notre compte... Sans compter les anniversaires qui deviennent de plus en plus nombreux. Je ne comprendrais jamais les gens qui ont besoin de quelqu'un pour préparer leur anniversaire surprise... Enfin, je ne vais pas critiquer parce que ça nous fait travailler ! » Je laissa un léger rire s'échapper de mes lèvres. À vrai dire, dans mon métier, je me rendais compte que les gens étaient de plus en plus fainéants et cela me déprimait légèrement... Il n'y avait plus rien de personnelle dès que l'on faisait appel à Diego, à moi ou à un de nos confrères et pourtant, nous étions de plus en plus demandés ! Il n'y avait qu'à voir la taille de l'agenda du jeune homme.. Il était surbooké et l'apparition de l'un de ses clients dans son bureau ne m'étonnait guère. Il devait avoir tellement de rendez vous mais celui là, il ne l'attendait pas vu le regard qu'il lança et le visage affolé de son assistant. Je mis quelques secondes à réaliser ce qui venait de se passer et même si, en temps normal je n'hésitais pas à me méler de ce genre de chose, vu le gabari des deux hommes, ils allaient me casser en deux temps trois mouvements... enfoncée sur ma chaise, lorsque je vis la prothèse du bras de mon ami glisser sur le sol, j'hurla « Arrêtez vous ! » Mais rien n'y fit. J'aurais pu montrer ma poitrine qu'ils n'auraient pas arrêté de se mettre des coups en plein visage. C'était en voyant cette scène que j'espérais que Nolan n'en ferait pas qu'à sa tête dès qu'il pourrait user des points. J'avais l'impression de revivre les scénes quotidiennes du Mexique... Celles où deux jeunes hommes se tapaient dessus parce que la cocaïne était trop chère chez ce revendeur là. Je sursauta légèrement lorsque je vis la sécurité prénétrer dans le bureau et tenta de calmer mon rythme cardiaque. Repenser à ma vie passée n'était pas vraiment ce dont j'avais besoin à ce moment même. « Désolé pour ça » Je lui fis une petite mine, comme si e n'était pas grave alors qu'intérieurement, j'étais dévastée... Glissant mes mains dans mes poches je dis « C'est pas grave t'inquiète... Plutôt musclé comme boulot hein. On dirait pas comme ça... C'est là que je suis bien heureuse qu'il y ait un comptoir entre moi et les clients » Et la règle était de ne jamais franchir ce comptoir si on ne voulait pas d'ennuis...

Ca doit sûrement l’être oui.

En effet, si la personne qui goûtait les créations de la jeune femme n’était pas malade après avoir mangé, c’était très bon signe. Diego parla donc ensuite affaire avec la jeune femme. Après tout, ils étaient là pour ça.

Totalement. En plus les anniversaires surprises, c’est quelque chose où tu rentres chez toi et tout le monde te sautes dessus. Ca ne met pas du tout à l’aise. Enfin moi je le vivrais comme ça. Ca me mettrait vraiment mal à l’aise plus qu’autre chose.

C’est vrai que si ça lui arrivait un jour, il serait renfrogné et il n’aimerait pas du tout cela. Sauf si vraiment c’était des amis très proches, mais comme il n’en avait pas beaucoup, ça ne risquait pas d’arrivés et de toute façon, ils savaient tous les goûts de Diego et un anniversaire surprise ne se ferait jamais chez lui, mais plutôt dans une salle où ils lui feraient croire qu’ils fallait aider un autre ami ou que ça serait pour le travail. Mais il fut interrompu par un client qui visiblement n’avait pas les mêmes goûts que sa femme. Cette dernière se fichait de dépenser des sommes folles, mais pas lui. Diego avait fait en sorte que ça soit bon pour les deux, mais la future mariée en voulait toujours plus, alors il l’écoutait, mais le futur marié, n’était pas d’accord et ça devint vite chaud. Ils en arrivèrent aux mains. La sécurité finit par ramener l’homme loin d’ici et Diego ramassa sa prothèse pour la remettre rapidement et que personne ne voit. Tournant la tête vers Selina, il s’excusa pour ce qui venait de se passer.

C’est rare d’avoir des personnes qui deviennent violentes, en général ça reste de la violence verbale, mais il faut savoir gérer. C’est vrai que tu as toi le comptoir pour t’aider à mettre des limites.

Il esquissa un sourire, grimaçant en sentant son épaule lui faire mal. Il allait devoir faire plus de sport au centre de rééducation. Ce type lui avait fait vraiment mal et il soupira doucement, tentant de calmer la douleur. La poche de glace qu’il appliquait sur sa mâchoire termina sur son épaule. Le froid lui fit du bien et il ferma les yeux quelques secondes avant de regarder la jeune femme.

Tu verras les parents des mariés que je vais te présenter, sont beaucoup plus calmes et agréables.

C’est vrai qu’ils n’en arriveraient pas aux mains, enfin normalement. Quelques minutes plus tard, les parents arrivaient et ils commencèrent à parler du mariage de leurs enfants. Diego de son côté sentait son épaule lui faire mal et il garda la glace contre son épaule, tout en faisant en sorte de tout expliquer clairement aux parents des futurs mariés. Il présenta également Selina et la laissa poser des questions et expliquer aux parents ce qu’elle pourrait proposer pour le mariage.

Discuter avec Diego d'affaires, mais aussi de notre métier respectif me faisait du bien, beaucoup de bien. On ne croyait ps comme ça mais c'était agréable de parler de ces choses avec quelqu'un qui s'y connaissait. À vrai dire, je n'y connaissais pas grand chose en planification d'événements mais je tentais – tant bien que mal – de me sortir de mon côté novice en la matière. J'avais ma boutique depuis quelques années maintenant mais je ne travaillais que depuis peu dans l'événementiel. Tout était si compliqué, tout devait être fait à la perfection et le côté artisanal de mes pâtisseries commençait à disparaître. Non, je n'utilisais pas de machine pour faire mon travail mais j'étais obligée d'embaucher des bras pour m'aider. Je pouvais faire des quantités pharaoniques de cupcakes mais avec Nolan, tout était plus difficile... Je ne pouvais plus me concentrer uniquement sur les cupcakes et tout cela était bien dommage à mon goût... Quand je voyais ce qui venait de se passer dans le bureau de Diego, je n'avais guère envie de devenir plus présente sur le marché du cupcake. Je n'avais guère envie qu'une telle chose se passe avec moi... Surtout qu'il fallait admettre que les femmes n'étaient pas toujours tendres entre elle... Voyant le jeune latinos faire glisser son sac de glace sur son épaule, je grimaça légèrement. « Tu verras les parents des mariés que je vais te présenter, sont beaucoup plus calmes et agréables » Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. J'espérais bien que les prochains seraient plus doux sinon j'allais sortir la bombe l'acrymogène qu'il y avait dans mon sac et crever les yeux de tout le monde ! J'avais appris à me défendre dans les bidonvilles et même si je voulais éviter de parler de ce moment de mon passé, je risquais de me transformer en tigre au prochain mouvement de travers... Je n'avais rien fait devant l'homme précédent mais là, je ne me laisserai pas faire, ni Diego même. J'avais cette salle idée de toujours vouloir protéger les gens qui n'en avaient pas vraiment besoin. Après tout, Diego était bien plus fort et musclé que moi ! J'avais l'air d'une mouche à côté de lui ! « Ca va ton épaule Diego ? Tu veux que j'aille te chercher quelque chose ? Et j'espère bien que tes prochains clients seront moins brutes parce que sinon je vais finir par croire que c'est un métier à risque ! » Le seul risque que j'avais derrière mes fourneaux était de rater mes pâtisseries... Autant dire que ce n'était pas très grave... Entendant frapper à la porte, je me leva rapidement et épousseta ma tenue. Je voulais avoir l'air présentable et souriante même si j'étais encore un peu sous le choc de ce que je venais de voir. Saluant les deux couples de parents, je laissa Diego nous présenter et me plaça à ses côtés, de l'autre côté du bureau. Je présenta rapidement mes pâtisseries et ouvrit le deuxième carton que j'avais pris avec moi en venant. « Je fais tous les parfums possibles et inimaginables. Rhume, Peperroni, comconbre, tout y passe ! Bien entendu, c'est selon les goûts et les couleurs... J'aime beaucoup le petit là, bière bacon mais certains trouvent cela écœurant, ce que je peux comprendre » Je laissa un léger rire s'échapper de mes lèvres. Après tout, c'était comme tout, selon les goûts et les couleurs. Je n'aimais pas le cupckae tout choco par exemple alors qu'il faisait un tabac à la boutique... Souriant à Diego, je dis « Ce jeune homme ne m'a pas vraiment briffé sur le mariage de vos enfants. Ils ont choisi un thème ou pas du tout ? Pour ce qui concerne les cupcakes, je m'adapte à tout comme vous pouvez le constater » Je souris largement aux parents avant de m'accroupir aux côtés du latino. Doucement, je lui dis, « Ca va j'm'en sors bien ? » J'étais stressée, mes mains tremblaient et je sentais qu'elles devenaient de plus en plus moites... Je n'étais vraiment pas habitué à travailler de cette façon, absolument pas même...

Etre surprit dans une bagarre, ça n’est pas grave, mais avoir vu que sa prothèse s’était décroché, c’était le pire. Il ne voulait pas que les gens le sachent et du coup Selina le savait désormais. Il fallait qu’il pense à autre chose et c’est pour cela qu’il parla des prochains clients. Les parents des futurs mariés. Changer de sujet était beaucoup mieux et il fallait qu’il le fasse, sans quoi il serait encore plus mal à l’aise qu’il ne l’était déjà. Il hocha alors la tête aux propos de la jeune femme.

Mon épaule va bien. Un peu de glace ne fait pas de mal, ça rafraichit. Mais sinon ça va, merci.

C’était gentille de sa part de proposer, mais il ferait avec ce qu’il avait. La glace aiderait mieux que tout le reste. Puis, arrivèrent les parents et Diego commença sa présentation et donna ensuite la parole à sa partenaire de travail. Attentif, il l’écouta et la regarda faire. Elle connaissait son métier et ça lui faisait du bien de travailler avec des gens compétents. Appuyant un peu la poche de glace sur son épaule, il grimaça, mais ne dit rien. Il serra simplement les dents, toujours attentif à tout ce qui se disait. Selina savait ce qu’elle faisait et il pouvait donc se reposer sur elle. Quand elle se mit à sa hauteur, il hocha la tête positivement.

Tu t’en sors très bien.

Il voyait qu’elle était nerveuse et il attrapa de sa main valide celles de la jeune femme.

Tout va bien se passer.

Il esquissa un sourire et se retourna vers les parents. Se levant de son fauteuil, il l’indiqua à Selina pour qu’elle puisse prendre place et il alla chercher dans son armoire le dossier du mariage.

Voilà tout ce que j’ai pour le mariage.

Ouvrant le dossier pour que Selina puisse regarder, il la laissa lire d’abord, avant d’entendre les parents donner leurs avis entre eux sur les cupcakes. Il reposa son attention sur la jeune femme, laissant les parents finir leur dégustation.

Tu vois, pour leur thème, c’est le vert et blanc. Je ne sais pas si tu peux vraiment faire quelque chose avec ça ?

Les mariés avaient fait les faire parts en vert et blanc, leur table serait avec des fleurs de la même couleur, des nappes également. Bref, tout là-dessus, mais pour la nourriture, il n’y avait pas de vert et blanc, du coup, il ne savait pas si Selina pourrait faire grand-chose avec ça.

Peut-être des cupcakes à la pistache et noix de coco ? Sinon je t’avoue que je ne vois pas ce qui pourrait correspondre, ou alors en accord avec leur menu.

Il ne faisait que des propositions, parce qu’il ne savait pas quels parfums elle pouvait faire. Dans le menu, il y avait en entrée, des fruits de mer, crabe, noix de saint jacques, crevettes et huitres. En plat, de la biche avec des pommes de terre paillasson. Puis, les fromages avec la salade et en dessert, il fallait donc voir avec elle, parce que sinon ils partiraient sur un gâteau, une pièce montée.

àParler avec Diego et les parents du mariage changeait totalement de ce que je faisais d'habitude ! En temps normal, les parents venaient me rencontrer dans mon atelier où j'étais la maitresse des lieux et là, j'étais lus que perdue et stressée ! Depuis toujours, le stress était mon pire défaut, mon petit mouton noir intérieur mais je tentais, tant bien que mal, de combattre ce gros défaut ! Je m'en sortais plutôt bien mais, comme à mon habitude, j'aimais bien un peu de soutien et de reconnaissance. Après tout, qui n'aimait pas cela ? Voyant le jeune latino se lever, je pris sa place toute en souriant aux parents. Il fallait que je fasse bonne impression et que je cache ma détresse derrière un joli petit sourire. J'étais la reine du sourire sur demande et je devais continuer ! « Voilà tout ce que j’ai pour le mariage » Mes yeux glissèrent des deux couples de parents au livret – ou plutôt dossier – que le jeune Grey-Arenales possédaient sur le futur mariage. Tournant rapidement les pages, je pris – tout aussi rapidement – connaissance du sujet. Ce mariage s'annonçait plutôt chic et 'doux'. Ce n'était vraiment pas ce que j'aurais choisi mais chacun ses goûts ! À mon avis, un mariage devait être haut en couleur et ne surtout pas se fondre dans la masse de mariage ! Enfin, tout cela semblait tout de même plus que magnifique et j'étais subjuguée devant tout le travail que Diego avait fourni pour ce mariage. Je ne pourrais jamais faire ça. Avec Nolan, c'était déjà dure d'avoir cinq minutes à moi alors si je devais m'occuper des affaires d'autrui, je n'étais pas sortie de l'auberge ! J'avais déjà du mal à organiser le baptême de mon propre fils... Peut être pourrais-je demander l'aide du jeune homme pour arriver au bout de mes idées ? « Tu vois, pour leur thème, c’est le vert et blanc. Je ne sais pas si tu peux vraiment faire quelque chose avec ça ? » Je secoua légèrement la tête de haut en bas en souriant. Je pouvais tout faire ! Aussi bien des cupcakes à la citrouille avec une petite rose de couleur verte en pattes d'amande, un cupcake à la pistache, noix de coco, vanille, caramel. Après tout, c'était le colorant qui faisait la couleur alors les goûts ne changeaient rien ou pas grand chose. C'était sûre que manger un cupcake à la rose qui était vert pomme pouvait choquer mais la couleur ne changeait pas le goût. « Peut-être des cupcakes à la pistache et noix de coco ? Sinon je t’avoue que je ne vois pas ce qui pourrait correspondre, ou alors en accord avec leur menu. » Souriant, je posa mes mains sur la table et dis « Pour la couleur, il ne faut pas s'y faire. C'est du colorant pour la plus part des cupcakes, ne vous inquiétez pas, ce sont des colorants naturels. Je peux très bien faire un cupcake à la rose et il sera vert, physiquement du moins. Et puis, je peux vous en faire à la vanille, au caramel, à la pistache, pomme, citron. Enfin, un peut tous les goûts en quelques sortes. Je me doute que pour un mariage, les clients préfèrent une pièce montée mais je peux vous assurer que des cupcakes font leur effet aussi ! » Glissant une main dans mon sac à main, je sortis un cahier et leur montra quelques photos des précedentes pièces montés que j'avais fais. Il y avait des installations de cupcakes en formes de cœur, de pièce montée (les cupcakes étaient posés sur un 'échaffaudageé en plastique transparent) etc. J'étais compétente et il fallait que je leur montre ! « Je m'adapte à tout type de prix, de goût, d'envie. Il peut y avoir des cupcakes plats avec une décoration, des cupcakes avec un petit monticule. Enfin, tout peut être fait, il faut juste me donner vos envies. De toute façon, il faudra que nous nous voyions une autre fois, avec Diego, pour voir si physiquement, cela vous plait » Je ne voulais pas qu'ils découvrent mes 'œuvres' une fois le jour J arrivé. C'était le genre de chose à énerver les gens s'ils n'aimaient pas ce que j'avais préparé... « Je prends aussi les croquis de cupcake si vous avez l'âme d'un dessinateur ! Je peux faire les bases en forme de cœur, de carré, de rond et tout ce qui va avec » J'étais ouverte à toute sorte de proposition et je voulais bien le montrer...

Pour préparer des évènements, Diego se sentait parfaitement confiant. Mais, pour savoir quoi choisir au menu, ça n’était pas son rayon. En tems normal, les gens avaient déjà choisit le menu et le traiteur. Du coup, en donnant le dossier à la jeune femme, il s’attendait à ce qu’elle ait des idées, mais il n’était pas là les mains vides, la laissant seule. Il proposa quelques petites choses, mais sans être sûr de ce que ça pourrait donner. Quand elle lui répondit, il hocha la tête. Elle savait vendre et c’était une bonne chose. Les parents eux, étaient toujours en train de manger et Diego se recula, laissant la jeune femme attraper un cahier. Croisant les bras, il se mit sur le côté, regardant également ce qu’elle pouvait proposer. C’état un sacré boulot. Lui qui n’était pas particulièrement doué en cuisine, trouvait cela impressionnant. Pour lui, faire la cuisine, c’était occasionnel et surtout avec des recettes qu’il connaissait vraiment bien. Il ne s’aventurait pas dans des choses qu’il ne connaissait pas. Alors, voir de telles choses était vraiment agréable. Elle faisait du sacré boulot et ça semblait intéresser beaucoup les clients. Haussant les sourcils, il se mit à sourire. Selina était très douée en affaire et les deux couples semblaient vraiment intéressés par ce qui était proposés. Les deux mères demandèrent alors quelques feuilles et des crayons. Diego pû leur fournir le tout et il les regarda dessiner. Elles discutaient avec Selina et les hommes eux demandèrent à Diego où il en était niveau décoration. Du coup, il prit le dossier et expliqua tout ce qu’il avait fait. A côté, il entendait les femmes demander conseils à Selina qui semblait s’en sortir haut la main. Lui, parla décoration, puis demanda comment le traiteur s’était organisé pour amener les plats. Il savait que chaque traiteur avait sa façon de faire, mais il préférait être mit au courant. Restant attentif à tout, les femmes demandèrent ensuite à leurs maris si ça leur plaisait ce qu’elles avaient comme idées. Les rejoignant, il regarda Selina qui semblait avoir eu des idées intéressantes avec les mères de famille. Les maris donnèrent leurs avis et Diego lui regarda le cahier que la jeune femme avait ouvert un peu plus tôt. Les laissant parler entre eux, il regarda ce qu’il y avait dans le cahier. C’était très impressionnant et il hocha la tête à plusieurs reprises, avant que les parents ne veuillent savoir ce qu’il pensait de leurs choix.

Vous savez, c’est vous qui devez le faire, pas moi.

Seulement, les mères insistèrent et il regarda avec attention, donnant son avis, avant que la mère du marié, dessine certaines choses, rapidement, pour montrer ce qu’elle voulait vraiment.

Après n’oubliez pas qu’au niveau quantité, il y aura eu le cocktail et le repas avant. Si vous en prenez trop ça risque de rester.

Du coup, il tourna la tête vers Selina.

Ca tient combien de temps un cupcake ? Ils peuvent en prendre plus et en avoir du coup pour le lendemain, pour le retour de noce ?

C’était une idée qui sembla plaire aux parents et du coup, ils attendirent également l’avis de la jeune femme.

Tout ce qui était entrain de se passer dans ce bureau n'était totalement pas de mon domaine et c'était là que je me rendais comte que tous les métiers n'étaient pas ouvert à tout le monde. Ce n'était pas parce que j'étais pâtissière que j'allais pouvoir organiser des mariages ou des baptêmes du jour au lendemain. Je tentais d'en apprendre autant que je pouvais de la part de Diego mais tout cela me semblait minutieux et difficile... Il n'y avait qu'à voir comment le mari que nous avions 'reçu' précédemment avait réagis suite à la note salée qu'avait du lui présenter le latino. C'était vraiment de la folie quand on y pensait ! Je tentais d'oublier tout cela et de me concentrer sur les deux jeunes mères qui étaient parties à dessiner le cupcake 'de leur rêve'. Je faisais beaucoup des cupcakes sur modèle quand on me le demandait. Aujourd'hui, c'était moi qui le proposait pour me vendre, pour tenter de les faire adhérer à mon projet. Un mariage était quelque chose de personnel et même si c'était les parents qui semblaient organiser cela pour leurs enfants, ils devaient aussi mettre la main à la pâte. Je regardais les croquis et cela me donnait quelques idées... Un cupcake chocolat pistache serait vraiment une bonne idée, avec quelques petites dorée par dessus. Notant cela dans mon cahier, je me concentra à nouveau sur tout ce qui se passait devant moi. À cette allure, j'allais avoir deux cents cupcakes à faire ! Ce n'était pas moi que ça gênait mais tout de même... Diego leur fit d'ailleurs remarquer qu'il n'y avait pas que cela à manger et qu'il fallait donc penser aux quantités. En effet, je n'allais pas faire des centaines de cupcakes si à peine la moitié allait être mangé ! Enfin, tant que j'étais payée, ce n'était pas mon problème. « Ca tient combien de temps un cupcake ? Ils peuvent en prendre plus et en avoir du coup pour le lendemain, pour le retour de noce ? » Regardant Diego, je réfléchis rapidement. Tant qu'ils restaient au frais, cela pouvait durée une bonne semaine mais dès que les gâteaux étaient à température ambiante, il fallait les manger dans la journée. « Ce que je propose de faire c'est que, vu le nombre d'invité, je m'arrangerais pour faire une pièce montée avec un à deux cupcakes par personnes et plusieurs dizaines de rabes. Ceux qui seront déjà sortis, il faudrait les manger dans la journée ou sous deux jours grands maximum parce que la crème au dessus est presque entière faite au beurre et au sucre alors trop longtemps dehors et c'est fichu... Mais pour ceux qui resteront au frais, ils tiennent facilement une semaine tant qu'ils ne prennent pas le chaud » Enfin, vu le temps qu'il faisait, je doutais que les cupcakes tournent, quoi que... Une bonne ambiance et tout pouvait tomber à l'eau... Souriant, les parents semblaient plutôt d'accord mais ils voulaient encore en parler avec les principaux concernés. Voyant l'un des père regarder sa montre et se lever d'un bond, je me demandais ce qui avait bien pu se passer... Je compris rapidement qu'ils avaient rendez vous avec le curé dans une vingtaine de minutes et qu'ils avaient toute la ville à traverser ! Les deux familles nous saluèrent rapidement et quittèrent la salle aussi tôt avec pour objectif de revenir sous peu, histoire de donner leur choix définitif sur le gâteaux, dernier gros détails du projet. Me levant de la chaise de Diego, je me remis où j'étais initialement et dis « Pfiouf, je sais pas comment tu fais pour supporter ça toute l'année ! C'est fatiguant de donner son avis pour tout, d'aider les gens à choisir » Je ris légèrement avant de légèrement me laisser glisser sur le siège. Mon dos me faisait mal. « Ça va ton épaule toi ? » Cela me préoccupait vraiment, pour ne pas dire extrêmement. Sans compter que j'avais vu le petit secret du jeune homme... Je ne savais pas si je devais lui en parler ou le laisser en parler tout seul... Je n'étais pas d'une nature très curieuse, n'aimant pas qu'on le soit avec moi...

Avoir des associés compétents était agréables pour Diego. Il avait confiance en Selina, chose qui n’était pas le cas de tout le monde. Posant des questions, il écouta avec attention les réponses. Les parents semblaient apprécier également cela. Mais il était temps pour eux de filer. Diego les salua poliment et il regarda Selina qui se levait et il sourit à ses propos.

J’aime être sous pression, ça me fait travailler mieux et au vu des réactions des clients, dans l’ensemble, je fais du bon travail.

Oui, dans l’ensemble, parce qu’elle avait bien vu parfois les clients pouvaient devenir méchant verbalement et physiquement. Mais la plupart du temps, il réussit à répondre aux attentes des clients, donc ça se passait bien. L’entendant demander comment allait son épaule, il esquissa un léger sourire.

Ca va, merci.

Allant ranger le dossier qu’il avait sortit pour l’entrevue avec les parents, il ferma l’armoire où tout était rangé et il fixa la jeune femme.

Je suppose que tu as tout vu de ce qui s’est passé tout à l’heure ?

Il n’était jamais bien quand il devait en parler, mais si elle avait vu, autant le lui dire. Il savait d’expérience que la jeune femme n’était pas une bavarde, quand il fallait garder des choses secrètes. Allant s’installer à son bureau, il soupira doucement.

Très peu de personnes savent que quand j’étais plus jeune j’ai été à l’armée. J’ai été déployé en Irak.

Il y avait de bons comme de mauvais souvenirs là-bas. Il avait rentré des gens vraiment bien, certains ils les voyaient encore aujourd’hui. Pour les autres, il allait au cimetière.

Alors qu’on devait aller dans un village pour protéger la population, mon peloton et moi avons été prit dans une embuscade. Mon meilleur ami à marché sur une mine et j’étais à côté de lui. Il est mort sur le coup et j’ai perdu mon bras.

Posant sa main gauche sur sa prothèse, il serra les dents et soupira.

Je fais toujours en sorte que personne ne sache pour mon bras. J’ai toujours des manches longues et je fais toujours tout de la main gauche.

Elle l’avait peut-être remarqué, mais il n’avait pas voulu abandonné le fait qu’il pouvait encore faire plein de choses avec sa main gauche.

Maintenant que les clients de Diego étaient partis, j'allais enfin pouvoir souffler et récupérer un rythme cardiaque normal. S'il y avait bien une chose que je ne supportais pas, c'était de stresser de la façon dont je venais de le faire. Je connaissais mon métier, j'étais l'une des plus compétente qui soit et pourtant, je stressais toujours, comme si au moindre faux pas, on m'enlèverais ma licence et me renverrait au Mexique. Je devais admettre que, lorsque je faisais des cauchemars, je rêvais toujours de cela. Je perdais tout dans ma vie ; mon boulot, mon toit, mon fils et repartais au Mexique, là où j'étais née. Penser à cela me fit froid dans le dos et je préféra me concentrer sur Diego. J'allais sûrement être indiscrète et malpolie en lui comment allait son épaule puisque je savais très bien qu'il allait m'expliquer la raison de sa prothèse. Cette curiosité mal placée risquait de me faire froid dans le dos mais ce serait peut être aussi une manière de me dire qu'il y avait 'pire' que moi et que, même si j'étais moralement brisée, j'avais tout ce qu'il fallait où il fallait. Les maux finissent toujours par guérir mais le membre fantôme lui, ne disparaissait jamais. J'avais lu des articles sur ce phénomène, sur ce ressenti douloureux, déchirant du membre manquant. Il y avait des tas de façon de le soigner mais je ne savais pas comment il avait réussi à le faire. Tout cela était peut être trop indiscret. « Je suppose que tu as tout vu de ce qui s’est passé tout à l’heure ? » Le regardant, je fis une petite moue avant d'hocher la tête de haut en bas en signe d'approbation. J'avais vu toute la scène et n'avais rien dit par respect. Je ne voulais pas le mettre mal à l'aise ou quoi que ce soit. Le client enragé avait du le remarquer aussi et il n'y avait plus qu'à espérer qu'il n'ébruite pas cette petite histoire. Je ne savais pas comment fonctionner les new yorkais, ils ont encore bien trop de secret pour moi, et j'espérais juste que tout cela ne porterait pas préjudice à mon collègue et ami. « Très peu de personnes savent que quand j’étais plus jeune j’ai été à l’armée. J’ai été déployé en Irak. Alors qu’on devait aller dans un village pour protéger la population, mon peloton et moi avons été prit dans une embuscade. Mon meilleur ami à marché sur une mine et j’étais à côté de lui. Il est mort sur le coup et j’ai perdu mon bras. Je fais toujours en sorte que personne ne sache pour mon bras. J’ai toujours des manches longues et je fais toujours tout de la main gauche » Pendant que Diego me racontait son 'histoire', je sentais les poils de mon dos s'hérisser. J'avais mal pour lui au bras alors que le mien, était totalement à sa place. Qu'est-ce que tout cela avait été dure, sans compter le fait qu'il avait perdu son meilleur ami.. Qu'est-ce que je ferais sans Anjel ? Sûrement rien, il ne fallait pas se leurrer. J'avais mal au cœur pour lui mais je tentais de ne rien montrer. Il n'avait sûrement pas besoin que quelqu'un ait pitié de lui. « Je suis vraiment désolée pour toi... en tout cas, ton petit secret est sain et sauf avec moi. Pour tout te dire, je n'avais jamais rien remarqué » Je n'étais pas une très grande observatrice en temps normal alors comme ça. Jouant avec le bas de mon t-shirt, je dis « Si tu veux qu'on soit à égalité, je peux te parler de mon passé qui est tout aussi moche que le mien » Un léger rire s'échappa de mes lèvres. J'espérais intérieurement qu'il ne me demanderait rien mais bon, je ne pouvais pas être sûre à cent pour cent...

Parler de la perte de son bras n’était pas quelque chose de facile. Il l’avait fait avec son psy, avec sa sœur et légèrement avec ses parents adoptifs. Mais ça n’était pas un sujet qu’il abordait facilement. Il en avait parlé avec Myrcella également, mais ça n’était pas simple. Seulement, ils étaient les seuls à ne pas l’avoir jugé. A ne pas l’avoir regardé différemment. Avec Selina, ça semblait être pareil, mais elle fit une proposition qui le fit sourire.

Je ne cherche pas à être à égalité.

Gardant son sourire, il était amusé par le fait qu’elle tentait de le mettre à l’aise.

Merci de garder ça pour toi. Je préfère que ça soit ainsi. Je n’aime pas les gens qui décide de me voir d’un autre œil ou qui deviennent subitement gentils.

Ca n’était pas quelque chose qu’il aimait, loin de là même. Mais, la jeune femme fasse à lui était prête à garder tout cela pour elle et il ne pouvait que l’en remercier.

Pour ce qui est de ton passé, je ne te forcerai pas à m’en parler. Ca ne me regarde pas. Mais si ça peut te faire du bien ou si jamais tu en as besoin, alors fais-le.

Haussant les épaules, il était prêt à écouter. Il était même meilleur à l’écoute qu’à la parole. Lui demander de parler de lui était beaucoup trop compliqué. Vous saviez que vous auriez un non assuré. Alors que pour écouter, il était doué. Il restait attentif, conseillait au besoin, mais il ne prenait jamais personne en pitié. Il prenait les choses comme elles étaient dites. Si une personne avait besoin de se confier, alors, il était là, à écouter, sans dire un mot.

En tout cas, c’est gentil à toi de ne pas me regarder avec pitié ou tenter de regarder ailleurs sauf mon bras.

Il détestait ce genre de personnes. Celles qui regardent partout, pour ne pas être attiré pour regarder son bras. C’était tellement voyant ce genre de regards que parfois, ça l’énervait vraiment.

Ca n’est pas toujours facile. Mais je me dis que je suis encore en vie. Mon meilleur ami lui n’a pas eu cette chance. Je l’ai vu mourir sous mes yeux et ça n’est pas la chose la plus facile que j’ai vu de ma vie.

C’est vrai que voir son meilleur ami mourir sous ses yeux n’était clairement pas simple. C’est pour cela qu’il allait voir un psy en plus du fait qu’il avait perdu son bras.

Mais il faut avancer et cacher ma prothèse me permet de mettre tout ça de côté le temps d’une journée.

Jour après jour, il tentait d’oublier tout ça. Mais le soir, une fois seul chez lui, tout lui revenait en mémoire et il devait se concentrer, pour penser à autre chose pour ne pas s’effondrer.

« Je ne cherche pas à être à égalité. » Le regardant, un léger sourire se dessina sur mes lèvres et j'haussa rapidement les épaules. S'il ne voulait pas être à égalité, c'était son choix mais je voulais tout de même qu'il sache qu'il pouvait me faire confiance. Je n'étais pas le genre de jeune femme à balancer les secrets de tout le monde au premier venu, loin de là. J'essayais de garder mon passé le plus caché possible alors je n'allais pas faire du tord aux personnes qui souffraient de leur passé comme je souffrais. C'était sûrement pour cela que je détestais les paparazzis et toute la soupe qu'ils écrivaient dans leurs bouquins. Je n'avais jamais ouvert un 'voici', 'closer' ou autre magasine à potins de ma vie. Pourquoi ? Tout simplement parce que s'intéresser à ces magasines revenait à leur donner de l'importance et l'envie de continuer. « Merci de garder ça pour toi. Je préfère que ça soit ainsi. Je n’aime pas les gens qui décide de me voir d’un autre œil ou qui deviennent subitement gentils. » Souriant, je dis « T'inquiète pas, je comprends ! » tout en levant les yeux au ciel. Qu'est-ce que je détestais les gens qui devenaient mielleux parce qu'ils apprenaient mon passé. Hellooo, je n'étais plus la gamine perdue et violée par ses beaux-pères ; j'étais une jeune femme pleine de force et de courage. Je me battais pour avancer dans la vie et la pitié ne me faisait pas avancer, loin de là même. L'entendant dire que je pouvais parler de moi, je grimaça légèrement et secoua la tête de droite à gauche. Je n'avais pas franchement envie de m'étaler comme ça, pas maintenant. Bien entendu je connaissais son grand secret mais j'avais bien envie de garder le mien encore un peu... Peut être que l'envie de lui en parler me viendrait dans les minutes qui suivaient mais pour le moment, non merci. « En tout cas, c’est gentil à toi de ne pas me regarder avec pitié ou tenter de regarder ailleurs sauf mon bras. » Machinalement, j'haussais les épaules. C'était normal. Qui avait envie qu'une personne fixe son 'handicap' pendant vingt minutes. Il avait perdu son bras mais il lui n restait toujours un et c'était ça le plus important, du moins pour moi. Il avait peut être une jambe de bois, je n'en savais rien et ça, je m'en fichais pas mal. « Tu sais, quand on souffre, on a pas envie que tout le monde se prenne en pitié, je suis bien placée pour le savoir alors ne t'inquiète pas, ce n'est pas avec moi que ça arrivera ! La pitié et les câlins pour te rassurer, c'est pas avec moi que tu les auras, désolée » Je laissa un léger rire s'échapper de mes lèvres. Ce n'était pas drôle et pourtant... L'entendant parler de son meilleur ami me brisa le cœur. Qu'est-ce que je ferais sans Anjel franchement ? Il était l'homme le plus important dans ma vie, bien plus que Daryl ou même Nolan parce que sans le mexicain, je serais sûrement morte à l'heure actuelle. Je posa ma main sur la sienne et exerça une légère pression, comme en signe de soutien. Me remettant droite comme un I dans la chaise, je l'écouta « Mais il faut avancer et cacher ma prothèse me permet de mettre tout ça de côté le temps d’une journée. » J’acquiesçai timidement. Il était courageux et fort, bien plus qu'il ne devait le penser. Me raclant la gorge, je dis « De toute façon, dans notre société, il vaut mieux avoir un sourire collé sur la figure et cacher ses faiblesses si tu ne veux pas finir emmerder par la moitié de la ville. Je ne suis pas sûre que ça va te rassurer ce que je vais te dire mais j'ai vécu pas mal de merde dans ma vie aussi, peut être pas aussi physique que toi... Enfin, ça ne change pas la façon dont je me vois et dont je vois la vie. Aujourd'hui, j'ai un petit bout à m'occuper, une petite crevette qui prend toute mon énergie et qui m'aide à oublier le fait que j'ai déjà tué quatre enfants » Nolan me faisait aller bien mieux. Levant la tête, je grimaça légèrement. Ma phrase était vraiment tordue doux jesus ! « Pas tué de mes propres mains, ne t'inquiète pas ! Mais j'ai déjà avorté plusieurs fois dont certaines de façon peu légales... Enfin, ça n'empêche pas que, regarde, je suis une femme totalement normale ! Et toi aussi d'ailleurs. Ces faiblesses, c'est ce qui nous rend plus fort » Beaucoup plus pour tout dire. Sans mes épreuves, je serais sûrement toujours coincée au Mexique à crever de soif six jours sur sept, à mourir à petit feu de la maladie pulmonaire que je me trimballais... Ma vie était moche à vivre mais j'étais forte et c'était tout ce qui comptait...

Avoir un handicap changeait le regard des gens. Il y avait plusieurs sentiments qui passaient dans leurs regards. La pitié était sans doute le pire pour le jeune homme. Il n’aimait pas quand on le regardait avec pitié. Du coup, voir que Selina ne le faisait pas était des plus agréables. Discutant donc de ce qu’il avait vécu et de pourquoi il avait une prothèse, il l’écouta répondre.

Dommage pour les câlins.

Il sourit amusé. C’était sa façon de se cacher. Mais, il aimait bien l’embêter parfois sur ce genre de sujet. Seulement, en parlant de son meilleur ami, il était beaucoup moins souriant. Appréciant son geste envers ses mains, il esquissa un sourire. Seulement, il fut surprit par ses propos. C’est vrai qu’il avait entendu parler de Nolan. Elle en parlait souvent, mais il ne l’avait encore jamais vu. Enfin, juste en photo. Mais la fin de la phrase de sa partenaire le fit froncer les sourcils. Du coup, il écouta avec attention ce qu’elle disait. Hochant la tête, il comprenait ce qu’elle voulait dire. Ils avaient visiblement des passés difficiles l’un comme l’autre. Elle avec la perte d’enfants, lui avec la mort de sa mère et la perte de son bras. Ca n’était pas simple à vivre, mais ils avançaient à leur rythme et ça leur allait.

Je n’ai pas vécu une telle chose, comme toi, mais je peux au moins dire que ton fils te rend heureuse. Vu comment tu en parles, il semble être un petit bonhomme que tu aimes énormément.

Normal, vu qu’elle était sa mère, mais n’ayant pas d’enfants, il ne savait pas ce que ça faisait exactement. Etant du genre renfermé, forcément, il n’imaginait pas du tout ce que ça pouvait faire de perdre un enfant. Ce devait être aussi dur que lui ayant vu des trafiquants de drogue venir tuer sa mère devant ses yeux. Il était caché et personne ne savait qu’il avait vécu cela, seulement, il était dans le placard et il avait tout vu.

Il va bien d’ailleurs ?

Esquissant un sourire, ils devaient avouer qu’ils n’avaient pas encore parlés du petit garçon, alors il espérait que ce dernier se porte bien.

En apprendre plus sur la vie de Diego me faisait du bien, beaucoup de bien. Je voyais que je n'étais pas la seule à souffrir intérieurement, à ne rien montrer. Il avait vécu des événements difficiles et douloureux mais il continuait d'avancer. C'était à ce moment que je me disais que j'avais bien fait de continuer d'avancer à l'époque. Bien entendu, se retrouver mère célibataire n'avait pas été chose facile au début mais j'avais réussi à m'adapter à ces épreuves. Il en était de même avec les années qui avaient suivis mes viols à répétition. J'avais réussi à me sortir de ce merdier, à sortir la tête de l'eau et j'étais heureuse aujourd'hui, c'était tout ce qui comptait « Je n’ai pas vécu une telle chose, comme toi, mais je peux au moins dire que ton fils te rend heureuse. Vu comment tu en parles, il semble être un petit bonhomme que tu aimes énormément » Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Nolan était plus qu'un petit bonhomme que j'aimais énormément, il était ma raison de me battre, d'avancer. Sans lui, je ne serais plus sur terre ou dans un sale état. Pourquoi ? Tout simplement parce que je n'avais envie de rien depuis que j'étais seule. Daryl avait décidé de renoncer à son fils et j'étais partie sans crier gare. La rupture avait été si douloureuse que je ne m'en suis toujours pas réellement remise. Le revoir n'arrangeait rien. Les sentiments étaient confus mais toujours là. Je rêvais qu'il retrouve sa place de papa et d'amant mais c'était peut être trop demandé. « Mon Nono, c'est l'homme de ma vie et ma raison de me battre. Franchement, sans lui, je ne sais pas ce que je ferais. Enfin, j'ai été aidée à mon arrivée à New York. Tu te doutes bien qu'on ne passe pas d'ex violée qui n'a jamais mis un pied à l'école à une femme comme je suis maintenant en un claquement de doigt » Je soupira légèrement. Le chemin avait été long mais je l'avais fais jusqu'au bout. Aujourd'hui, j'étais fière de moi et de mon parcours qui n'avait pas toujours été aussi beau et clair qu'il l'était maintenant. Ma vie était ce qu'elle était. « Il va bien d’ailleurs ? » Lui souriant, j'hochai rapidement la tête. Mon fils était une vraie pile électrique et rien ne pouvait l'arrêter dans sa quête de la parole. Il y a quelques semaines encore, il était une vraie tombe et là, le petit garçon d'un an était une vraie pile électrique ! Il n'arrêtait pas de marcher, de chercher ses mots. Bon, certes, ses phrases ne dépassaient pas les deux mots – normal vu son âge – mais j'étais fière de lui. « Il va plus que bien ! Une vraie pile électrique ! Franchement, il en est fatiguant » J'étais bien contente lorsque, vers vingt heures, il allait au lit. Au moins, j'étais tranquille avec ma colocataire. Aussi simplement que possible, nous avions abandonné le sujet de nos traumatismes pour se concentrer sur quelque chose de plus joyeux. Ouvrant la boite devant moi, un large sourire se dessina en voyant un dernier cupcake bière/bacon. « On fait moit-moit ? Il est vraiment bon celui là. Étrange mais vraiment bon » Après tout, il était là pour essayer ! Coupant le cupcake en deux, je mordilla dans un bout et sentis de la crème au beurre sur mon nez. L'essuyant d'un revers de main, je fis un sourire à mon collaborateur. « Tu as besoin de moi pour autre chose encore ? Non pas que je veuille partir mais il commence à se faire tard et je dois repasser à la boutique après... Enfin, si tu as besoin de moi, je reste là sans soucis, j'enverrais mon meilleur ami faire le ménage » Je ne voulais pas le déranger non plus, il avait peut être d'autres choses à faire, lui aussi, de son côté.

Etre père n’avait jamais effleuré l’esprit de Diego. Quand il avait été adopté et que quelques années pus tard, il avait vu ses parents adoptifs avoir une petite fille, il avait été comblé de joie. Il était un grand frère protecteur. Mais, il n’avait jamais pensé à avoir des enfants. Encore moins avec tout ce qu’il avait vécu. Il se voyait être un très mauvais père et puis, il n’y avait pas encore la femme qui pourrait le faire changer d’avis. Cependant, voir Selina si heureuse lui faisait penser qu’avoir un enfant était quelque chose de vraiment beau. Mais, il était loin d’arriver à cette conclusion pour lui-même. La jeune femme avait vraiment eu du mal dans la vie. Il l’entendait aujourd’hui. Il ne l’avait pas sû avant, mais comme lui, on ne cri pas ce genre de choses sur tous les toits. Mais, il pouvait dire qu’elle s’en était bien sortie, vu qu’elle avait une affaire florissante et une vie qui semblait lui plaire, à première vue. Demandant des nouvelles de Nolan, il fut attentif. Amusé par sa réponse, il se mit à sourire. Les petits sont souvent très actifs. Mais qui sait peut-être que plus tard, il serait plus calme, plus posé.

Peut-être qu’à l’adolescence ça sera tout l’inverse. Tu vas avoir un ado mou, ça risque de t’énerver ça.

Il rit amusé. Il en voyait parfois, pour des ados qu’il prenait en stage. Mon dieu que certains étaient lents. Heureusement qu’il en avait des dynamique. Il faisait toujours en sorte de faire passer les entretiens lui-même, même pour les stages, mais parfois, il prenait les enfants du personnel, mais certains ne prévenaient pas à l’avance qu’ils avaient un escargot pour enfant. Hochant la tête quand elle lui proposa la moitié du cupcake, il se demandait ce qu’elle voulait dire par étrange. Attrapant le morceau, il en prit une bouché, en effet surprit par le goût, mais il était bon.

Non, c’était juste pour tes nouvelles recettes et rencontrer les parents des futurs mariés.

Avalant le dernier morceau, il s’essuya les mains et sortit un papier de son tiroir.

Ils ont tes coordonnés, mais du coup je vais te donner les leurs.

Ecrivant tout ce qu’il avait, il indiqua également le numéro de téléphone des futurs mariés en cas de besoin. Puis, il donna la feuille à la jeune femme.

Si jamais tu as besoin d’autre chose, n’hésites surtout pas.

Se redressant, il se leva et accompagna la jeune femme jusqu’aux ascenseurs. Marcher ne lui ferait pas de mal. Une fois qu’il eut raccompagné la jeune femme, il soupira et alla se remettre au travail. Il avait encore plusieurs heures devant lui, avant de pouvoir prendre congé et d’aller se détendre chez lui.

« Peut-être qu’à l’adolescence ça sera tout l’inverse. Tu vas avoir un ado mou, ça risque de t’énerver ça » Le regardant, je fis une petite mine. Je n'y avais même pas pensé à cella là. Voir Nolan, mou, toujours allongé dans son lit devant sa console de jeu risquait de me déprimer et pas qu'un peu. Je ne voulais pas qu'il ait la même vie que moi mais je ne voulais pas non plus qu'il devienne l'un de ses mous du genoux qui sont continuellement entrain de s'abrutir devant tout un tas de consoles de jeux ou de séries télévisées. Il y avait un temps pour tout mais je n'allais pas être d'accord avec un excès de procrastination, il ne fallait pas trop rêver non plus. « Je crois que je ne pourrais pas le supporter s'il devient un déchet de la société... J'aurai l'impression d'avoir échoué son éducation quelque part... Ca doit être frustrant quand même pour un parent de voir son fils devenir le roi de la procrastination... Je ne demande pas à ce qu'il soit médecin ou avocat mais tout de même... » Une chose était claire et nette, Nolan n'était pas élevé dans l'excès. Il n'était pas comme la plus part de ces gosses qui ont tout ce qu'ils veulent quand ils le veulent. Mon petit cœur avait des cadeaux, bien entendu, mais pas tous les trois jours. Je ne voulais pas l'habituer à une vie d'excès et de consommation de masse. Ce n'était pas une façon de lui montrer ce que j'avais vécu mais bien plus ma manière de lui montrer les limites, dès le plus jeune âge. C'est bien connu que, dès qu'on donne la main, on veut le bras. Même à mon âge, j'étais encore comme ça et je le serais sûrement toujours. Le profit est quelque chose d'alléchant mais je ne supportais pas les manières d'y arriver. J'étais peut être un peu vieux jeu mais étant mère célibataire, je ne pouvais pas tout me permettre... Cette situation, je ne la devais qu'à moi. Mangeant le dernier cupcake, mon visage s'illumina en voyant celui du jeune homme. Les saveurs n'étaient pas des plus habituels. J'aimais beaucoup mélanger un peu tout et rien, innovant chaque fois que je le pouvais. La boutique était ma seconde chance, mon bien le plus important et je voulais qu'elle décolle et ce, par elle même. Je n'avais pas besoin d'un père riche et célèbre pour attirer le monde dans ma boutique. Je voulais juste être une femme normale qui se bat pour sa vie, pour subvenir à ses besoins et qui s'en sort. Pour le moment, tout allait bien mais je ne savais pas encore pour combien de temps. La roue tourne et j'avais peur que tout s'écroule en un clin d'oeil. Travailler avec des personnes comme Diego étaient importants pour moi et je ne pouvais que le remercier de tout ce qu'il faisait pour moi. « Si jamais tu as besoin d’autre chose, n’hésites surtout pas » Souriant, je lui fis un large sourire et le laissa me raccompagner jusqu'aux ascenseurs. Maintenant, il fallait que je fasse un petit saut à la boutique puis j'allais (enfin) pouvoir retrouver mon petit monstre et profiter de lui. Autant être son patron pouvait être bénéfique mais des fois... Je m'arrachais la tête de ce statut. Devoir tout gérer seule n'était pas chose facile tous les jours. J'arrivais à m'en sortir mais je savais que tout pouvait foutre le camp en moins de temps qu'il en faut pour dire 'ouf'. Le saluant, je laissa les portes se refermer vers moi et attrapa rapidement mon téléphone. Composant le numéro d'Anjel, je lui expliqua la situation et sa joie me fit chaud au cœur. Je n'étais pas seule dans ce tourbillon, absolument pas et c'était important pour moi, c'était tout ce dont j'avais besoin...

rp terminé